Titre : La Rampe : revue des théâtres, music-halls, concerts, cinématographes / Georges Schmitt, directeur-rédacteur en chef ; Bernard de Puybelle, directeur-administratateur
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-60609
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
Lft RftflPE AU HUSIC-HALL
AU PALACE : Le Luxe de Paris, revue en 2 actes et 55 tableaux, de MM. Léo-Lelièvre, Henri Varna et Fcrnand Rouvray.
Le Luxe de Paris est un titre que seuls pourraient trouver audacieux ceux qui ne connais- sent pas l'étendue du pres- tigieux talent du metteur en scène Henri Varna. Et, d'ail- leurs, louer la somptuosité d'un tel spectacle, ne serait pas rendre hommage à tout son mérite. Car, s'il égale en splendeur les « productions » les plus fastueuses, il est présenté avec un goût raffiné et rare, que l'on ne trouve qu'au Palace. Le co-direetcur de l'établissement du Fau- bourg Montmartre a déjà sa place à part dans les magni- fiques réalisations du music- hall contemporain. Le Luxe de- Paris compose un ensemble où l'harmonie le dispute à la lumière, où la richesse se parc toujours d'élégance. Cette revue, triomphalement accla- mée par le public de la géné- rale, représente un effort pécu- niaire et artistique auquel il est de stricte justice de rendre hommage.
Parmi les tableaux les mieux venus citons, au hasard de notre mémoire: l' « Exposition de blanc >>. <« Le finale des Danses», le tableau «des Bijoux- le tableau des « Ombrelles» On est surpris des richesses «pii y sont accumulées et, |icut-êtrc plus encore, de la richesse des arrangements.
« Les Bijoux» sont un étonnant scintillement de gemmes, un ruissellement de pierres précieuses, une cascade inin-
terrompue et charmante de beautés féminines qui ajoutent un éclat nouveau à celui des saphirs, des rubis et des éme-
raudes. Il faudrait la plume du poète de Emaux cl Camées pour chaiiterune telle féerie!... L' « Exposition de blanc », avec ses débauches de duvets floconneux et les <« Ombrelles » si heureusement évocatrices de l'Orient mystérieux, la radieuse apparition de I '«'Oiseau bleu », le défilé des danses du music-hall et des fleurs d<: Paris, s'adornèrent des fleurs vivantes d'art et de beautéque sont les soeurs Irvin, Nicolska et Khouma-Jé.
Mlle Rhouma-Jé possèdi- unc petite voix qui s'élève cris- talline et tendre... je ne pouvais voir sa tête étrange, écla i rée de grands yeu x rêveurs, au nez camus, sans songer avec émotion à cette autre jeune vedette au teint bistré, venue d'outrc-Atlantique, la pauvre Florence Mills, celle qui chantait, aux « Ambas- sadeurs », avec une nostalgie lieut-êtrc presciente :
Je 'suis le petit oiseau noir
Oui citante au fond du ciel tout bleu... Il y a chez Rhouma-jé une grâce mélancolique adorable. Elle est, avec modestie, une princesse des attitudes. Son corps est une émouvante sym- phonie du rythme, que scande une acrobatie méthodique et rigoureuse.
Que de charme, que de sou- plesse, chez les ««soeurs lrvin »,
chez les [« Marquilus Sisters», chez Swensiska, ardente et svclte.
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