Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-01-01
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 01 janvier 1911 01 janvier 1911
Description : 1911/01/01 (Numéro 980). 1911/01/01 (Numéro 980).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2008
4-1
LE MATIN ?
l–i–fl ..a
CONTES DES àlLlE ET UN MATINS
Phïn^_Hitt
N brouillard fauve enve-
loppait Wandsworth-
Common Nous n'a-
vions pour nous gui-
der que les lumières
ternies des étalages.
Sur la' chaussée, les
tramways cornaient
sans relâche.
Thomas Criggs m'emmenait ce soir-là à
une séance de spiritisme chez son vieil ami
John Buxley. Très excité par la perspec-
tive de cette soirée, il causait abondam-
ment.
En dernier lieu, me disait-il, John
Buxlev tenait un comptoir à Koriakry, sur
la côte de Guinée. Il v amassa une certaine
fortune qu'il ne sut à quoi employât lors-
qu'il vint se fixer définitivement à Londres.
La mort pu plutôt la mystérieuse dispari-
tion de son frère, survenue au KJondyke,
où je le connus, ne fit qu'accentuer sa na,
ttirelle mélancolie. La.pratioue de l'occul-
tisme est dévénue aujourd'hui sa seule
occupation. En ce moment, il abrite chez
lui un médium, une femme du nom de
Reu/ah oui possède. paraît-il, une rare
puissance d'évocation. »
Ne devons-nous pas y rencontrer
aussi un certain Phin's Hïtt. mâior démis-
sionnaire des armées sud-africaines ?
Pour toute réponse, Thomas Cri^g-s fit
claquer ses doigts avec violence.
Te 'constate une fois de plus. dis-ie.
que ce personnage excite'l'antipathie géné-
rale.
A ce moment une hhrlotre carillonna dix
heures quelque part. Nous étions à Wim-
bledon. Criggs venait de s'arrêter devant
la porte à claire-voie d'un jardinet.
Des branches humides nous fouettèrent
au passage nous faillîmes même tomber
dans un bassin mais la lueur voilée d'une
lampe qui ^brûlait derrière une fenêtre à
guillotine nous guida vers un modeste
cottage. Nous fûmes introduits dans un
salon bizarrement décoré. Sur les murs,
des fanoplies où se voyaient, a ve^ç des
armes exotiques, des empaumures de cerf
et des pattes 'd'hippopotame.
Le maître de la maison vint notre ren-
contre et l'application qu'il mit parai-
tie aimable le fit grimacer comiquement.
Une dizaine d'invités étaient étendus sur
les divans qui complétaient l'ameublement
de la pièce. A la poignée de main plutôt
réservée que Thomas Criggs échannea
avec l'un d'eux, je pensai que cela devait
être Fhin's Hitt. Ce dernier me fit l'effet
d'un singulier personnage, avec sa tête
d'oiseau de proie et la fixité de son regard
bordé de paupières jaunâtres Il portait une
sorte de pourpoint en peau de chamois sa
poitrine extraordinairement vaste se balan-
.jçait sur ur, bassin d'une ridicule exiguïté.
Nous attendons encore Hudson
Tuttle, dit notre hôte.
Telles furent les seules paroles pronon-
cées Jurant un bon quart d'heure.
C'est alors que je temarquai, blottie au
fond d'un*> bergère, une petite forme hu-.
maine qui reposait sans un mouvement, les
mains sur les accoudoirs. Ses cheveux rè-
ches, son nez qui s'enfonçait entre des
'pommettes anguleuses, ses yeux bridés
semblaient aénoncei une or:gine mongole.
Hudson Tuttle enfin arriva. Cet homme
était «rès bavard et avait beaucoup voyagé.
Il prit prétexte de je ne sais plus quoi pour
nous promener en imagination à travers
toute une suite de pays merveilleux. Je
croyais être accoudé à ia portière d'un
grand rapide, devant la fuite d'un décor
aux Incessantes variations.
On l'écoutait avec une complaisance où
se mêlait comme une appréhension d'abor-
der le, véritable motif de notre présence
chez John Buxley, lorsqu'une' voix grin-
çante s'éleva- ̃;
John Buxley, vous ne semblez pas
faire ce soir grand cas de votre médium,
de cette intéressante Reuvah. L'auriez-
vous oubliée par hasard ?
C'était Phin's Hitt qui.venait de parler
ainsi.
Nullement, fit le maître de la maison.
̃ ̃ Qu 'attendons-nous alors ? reprit-il.
Voyons, quelle âme errante pourrait-elle
bïen évoquer ?
Mon cher John, proposa- Thomas
Crigijs, pourquoi n'appellerait-élle pas ici,
l'âme de votre frère, de ce malheureux
William, dont la 6n est restée pour nous
un mystère inexpliqué ?
Cette épreuve tentait la curiosité géné-
rale, mais un sentiment de réserve assez
naturelle à l'égard de John Buxley nous
empêchait d'insister.
Notre hôte n'avait rien répondu. Nous
le sentions hésitant, en proie à un violent
combat intérieur. Finalement, il acquiesça.
Reuvah.
Au début, elle parut s'égarer. Son esprit
'vagabonda par des sites imprévus, ou fit
revivre des scènes qui ne pouvaient avoir
qu'un rapport très lointain avec ''événe-
ment dont nous attendions la divulgation.
Mais bientôt le champ de sa vision se rétré-
cit, se précisa. «Rlle vint à parler d'un
homme qu'elle nous montra couvert d'é-
paisses fourrures et, se chauffant Pinté.
rieur d'une hutte. Ses traits s'éclairaient
au reflet dansant de la flamme. Et la des-
cription où elle s'attarda fut si vivante et
si minutieuse à la fois que,Jolm Buxley
n'eut aucune peine à reconnaître l'image )
de son frère et que des larmes humecte-
rent ses yeux. Dans un co;n, des chiens
dormaient en troupeau, blottis les uns con-
tre les autres pour se préserver du froid.
Soudain les bêtes s'éveillèrent et «e mirent
à aboyer longuement. Un seconds
venait de s'asseoir devant b feu. Celui qui
répondait d'une façon s; parfaite au signale-
ment de William Buxley l'accueillit com- j
me un compagnon, et tous deux côte à j
côte se chauffèrent. Puis ce fut l'évocation
d'une lutte courte, haletante, sauvage. Le
vagabond avait terrassé son adversaire
qu'il réussit étrangler et laissa inanimé
sur le sol, la tête si | rès du foyer que la
pointe de ses cheveux grésilla. Niais lui-
même portait au ventre une affreuse bles-
sure. Il trouva cependant la force de dé-
pouiller sa victime de la ceinture de cuir
qui lui serrait la taille, attela les chiens à
un traîneau et disparut dans la nuit.
Féuvah, dont la parole n'était plus vers
la fin qu'un murmure Indistinct et scandé
de nombreux silences, se tut définitive-
ment.
Nous nous regardions les uns tes au-
trers une émotion intense se lisait sur
tous les visages. Seul Phin's Hitt avait
conservé son. air ironique.
C'est tout ? demanda-t-il avec un ri-
cane'Dent.
Non, ce n'est pas tout, répondit alors
Thomas Criggs, qui brusquement s'était
levé. Il me semble que je connais lr suite
de cette histoire. Oui, ce que vous pre-
nez pour une fiction, major Phin's Hitt,
pourrait bien avoir son prolongement dans
la réalité. dans unè.-<5alité que pa» vécue.
Jugez:en plutôt. Durant le séjour que je
fis au Klondyke, je dus être soigné pour le
scorbut à l'hôpital de Dawson-Ci'Y. Un
jour, on introduisit dans notre splle un
étranger qui 'avait un aspect aussi miséra-
ble que celui dont nous parlait Reuvah, et
qui portait à l'abdomen une large entaille.
Il prétendait avoir été attaqué et mordu
par les loups. La gangrène s'était mise
dans la plaie. Les intestins étant à nu, on
ne put le sauver qu'au prix d'une opéra-
tion très importante. Il paya royalement les
soins qui lui avaient été donnés, car il
était porteur d'une somme J'or considéra-
ble' puis il nous quitta.
Et cer homme, questionna John Bux-
ley. vous ne pourriez le reconnaitie ?
J'étais moi-même souffrant, répondit
Criggs, et je n'en ai conservé qu'un souve-
nir très vague.
Son nom ?. Vous ne pouvez non plus
vous rappeler son nom ?
Son nom ne doit pas être impossible
à retrouver. Il a dû être inscrit sur les
registres de l'hôpital. Et.
Cnggs n'eut pas le temps d'achever.
Phin s Hitt, que j'observais depuis un mo-
ment, et dont le front s était voit-' d'une
sueur brillante, venait de s'abattre comme
une masse sur le plancher. Or, chose étran-
ge, son corps en tombant rendit un son
métallique assez semblable à celui'qu'- pour-
rait causer le choc d'un double schelling.
On le coucha aussitôt sur un sofa. Et com-
me Thomas Criggs le dépouillait de ses
vêtements, pour essayeur de le raniir er par
de vigoureuses frictions, nous poussâmes
tous un même cri de stupeur. Phin's Hitt
celui qu'on appelait le major Phin's
Hitt avait un ventre d'argent
Cyril-Berger.
Une Idée de femme par jour
I^DlSORÉTIOflS COMMUNIQUÉS
On nous
prédit four
l'été -p r o
chain les s
garnitures
de fourrure
sur nos ro-
bes de léger
linon ou de
fine mous-
seline. Est-
ce exact et
accepte-
rons- nous
d'arborer,
1 sous le
chaud soleil
de juillet,
même em-
Ployées en
etioits lisé-
r é s ̃. les
somflûmscs
toisons, \pri-'
destinées à
froid? Il est:
vrai que la
fourrure est
"maintenant^.
s'harmonise parfaitement avec, des tissus les
plus arachnéens. Voici, par exemple, un joli
modèle de roue en dentelle de chantilly noir.
transparentée de blanc. L'empiècement d'her-
autour, avec régularité, garniture rappelée au
bas de la manche courte. La tunique de la
jupe repose sur une haute, bande d'hermine,.
JAVOTTE.
Un parfum de suprême élégance
Le Bou,uet Farnèse, de VMet, parfumeur.
T{iÉflTHES_S_GOHGERTS j
COMBINAISONS
Kolis avons raconté la séance -des,'
commandita ires de l'Opéra et le Marne in-
direct adressé par certains membres à M.
Mi'ssAgrtr, ce-directeur, en prenant pouivj
prétexte sas absences à l'étranger.
L'un d'eux a même, puraU-il, sorti de sa
poche une affiche annonçajit que M., Messa-
ger devait prochainement conduire il Home
les concerts de lllie Kousnietzoff. D'où de-
matide de diminution de? appointements di-'
rertoriaux à titre ^'indication.
Il paraîtrait que l'indignation des com-
manditaire» ne s'adresse qu'à M. Messa-
ger et que M. Broussan serrait persona
ili'atlssïma, tout &u contraire de son collè-
Et l'on chuchote que M. Messager pour-
rait bien s'en aller, et que Ni. Broussan
serait alors libre de réaliser une combinai-
son avec d'autres éléments qui lui appor,r
tendant, avec l'argent nécessaire, une con-
naissance déjà très approfondie de la direc-
tion d'un.e grande scène lyrique
M. Messager est attendu demain. Ce re-
tour, sinon précipité, au moins anticipé,
prend, aux ypux de ses ennemis, l'air d'une
demi-victoire, puisque le directeur errant
rentre à l'Opéra pour en sortir en donnant
avec éclat sa démission, dit-on. Attendons.'
Encore que le renouvellement en faveur
de M. Albert Carré du privilège deTOpéra-
Gomique ne soit plus qu'une question de
jours, la possibilité de voir le directeur de
la salle Pavait passer la salle Garnier est
encore envisagée dans certains milieux théà-
tro-parlementaires:
INDISCRETIONS- COMMUNIQUÉS
FERMETURE D'UN TIIEATRE. A la suite
d'une visite faite au Tréteau royal par la
commission supérieure des théâtres, M. Lé-
pine, préfet de police, a décidé la fermeture
de cet établissement pour infraction à l'arti-
cle 46 de l'ordonnance de police du 10 août
1908..
LE SORT DE « MANON LESCAU T ». Oc
dit que la Manon LcscatU, -quatre actes, en
vers, écrite par NI, Georges de Porto-Richë,
d'aptes le roman de l'abbé Prévost, serait
jouée à la Pone-Saint-Martin. Nous avons vu
M. Georges de Porto-Riche. qui nous a déclaré
textuellement o«ci
Il est inexact que je sois en pourparlers
avec MM. Henry Hertz et Jean Coquelin .p^iu*
Manon Lescaut. Voici la vérité. Je m'occupe
depuis quelques jours de cette pièce dans un
autre théâtre. Ce projet est d'ailleurs subor-
donné à la destinée du Vieil homme.
L'ENFANT -DE L'AMOUR ». Les répéti-
tions de l'Enfant de l'Amour commeuceroui, à
la Porte-SaiiH-Martiii, le 8 janvier, jour où
l'auteur, M. Henry Bataille, lira lus quatre ac-
tes de son ouvrage à ses interprètes MM. Lu-
cien Guitry, Jean Coquolin, André Brulé, Si-
gnoiet, Mm es Héjane. Desclos, Ftévalles, etc.
Nous maintenons en tête de l'inte* préiation
le nom .de M. Lucien Gùitiy. Et pourtant le
bruit coiïrait hier qu'à la dernière minute
l'excellent comédien avait renoncé il la créa-
tion qui lui était réservée. Nous pouvons af-
firmer que rien ne sera changé à la distribu-
tion primitive arrêtée entre' l'auteur et les di-
recteurs de la Porte-Saliit-Mariin. Le public
verra avec plaisir uue fois do plus M. Lucien
Guitry jouer une œuvre de M. Henry Bataille,
comme dans le Scandale et la Femme vue.
GRANDS CONCERTS D'AUJOURD'HUI.
Lamoureux (salle Gave.au), 3 heures.
Lùonore, ouverture (Beethoven) Symphonie
héroïque n" 3 (Beethoven) concerto en fa
majeur, pour orgue et orchestre (Haendei).
Orgue M. Alexandre Guilmant; TàTinhxuiseT
(R. Wagner) a) ouverture, b) air du 2° acte
Mlle Marcelle Demougeot; c) lé Venusberg;
d) prière du 3° acte Mlle Marcelle Demou-
geot e) marche: Direction :.M. C. Chevil-
lard.
On reprendra mar-
di, en matinée, la Fleur rnystétieuse, de M.
Miguel Zamacoïs.
VARIETES, MOUMOUTES. THK4TRJÎ MI-
CHEL. GRAND-GUIGNOL. Aujourd'hui, pas
de matinée, mais deiiiaiii lundi, matinée ai'ec
le Bois sacre le Zèbre la Feu du voisin, la
Dame du second Sabotage, Figures de cire.
THEATRE FEMINA. Auj., 3 h. (mat. p. la
jeunesse): Revue de Noël (M,Gondré, Livettini).
COMEDIE-ROYALE. Aujourd'hui diman-
che, à £ heures, matinée Excelsior, revue de
MM. Nozière et Maauue. Ce soir, avant-der-
nière représentation de Maya!.
LE CARNAVAL DES ENFAA'TS, la splendide
pièce de M- Saint-Georges de tsouhétifcr, pa-
rait aujourd'hui eu supplément aiius le UoiMe
Illustré, accompagnée de fort belles illustra-
tions d'Atamian. Lenuméro 0 fr. 75.
SPECTACLES DE LA SEMAINE.
Opéra. Lundi, Faust (Mnies .\lesandro-
wlcz, Com bières. Gouiançouit, MM. Fraiiz,
Jouruet, JJuciosj màroieui et saiuedi, le Aït-
racle (ivlmes Chenal, Hailac, Courbièi-çs, -\1J\1.
Murature, Creuse, Dauges, Fabeit, Mile A.
lion, Noté, Jouruet,
Coméuie-Fraâcaise. Lundi, matinée l'a
1 h..i'a, La Joie jait
liérCidcc soiiée il 8 n. 3.;4, ainsi que niei'Ci.edï,
veuuredi et samedi. tes Marionnettes mardi,
maiioée à 1 h. 1/2,. la Fleur mariii,.
soirée, et jeudi. à il 11, 1:2, la Veille du bonheur,
l'Aventurière jeudi, matinée 1 h.pt, 1t /aut
quune porte sait- ouverte on- fermée; la Nuit
de décembre. On ne badine pas avec l'amour.
Opéra-Comique. Lundi, à h. li2, la Vie
de bohème (Mlles Lucy Vauthrin, Tiphalas.
MM. Macio, i)ely.o.ye, Belhumuie, Uupré^JiJjp-
ai (au tarif oidiùalre) et jeudi, à 8 heures,
Louise (Ailles Gène. lève Vix, CUaibonnel, MM.
Léon Beyle, Vleullle); mardi, matinée à 1 h.i/2,
représentation populaire à prix léduits (a.ec
location),- M i \'auehelét,MM.Cazonôuve,Payan); tiiardi.soiree
8 h. 3.f4> Madame Butterfly (Mines Muxgue-
rite Carré, Brohly, MM. Léon Beyle, Jean Pé-
rler, Cazeneuve) mercredi, à 8 heures, Car-
men (Mlles Lucienne Bréval, en représenta-
tion, Lucy Vauthrin, MM. Salignac, Jlézy)
jeudi, matinée à 1 h. 1/2, Fortunio (Mme Mar-
guerite Carré, MM. Francell, Jean Périer, Del-
voyo), la Légende du point d'Argentan ven-
dredi, à-8 heures, la Navarraise ('time.de Nuo-
vma, MM. Sens, Lakrné (Mlle Nicot-
Vauchelet, MM. Francell. Dupré) samedi. ma-
tinée iL 5 heures, Concert historique de la'mu-|
sique snîTif.dï, soirée à 8 h. 3/4, Werther (Mîtes
Hafto, ,i\cily Marty'l, MM. SaliKnac, Vigneau,
GuiHamat)..
et «samedi, Roméo et Juliette (orchestre 'et
chœurs Colonne). Dimanche prochain, 8 jan-
\i.er, l'orchestre Colnne devant reprendre ses
conwrts.au Chàfalet, on donnera -;n matinée,
il :î heures. Andromaque (Mlle Gilda D9.rthy)
et les Trois sultanes (Mlle Lantelme et-;Mlie
̃Napierko.wskà, de l'Opéra-Comique),
Théâtre-Lyrique municipal. Lundi (mati-
née) vendredi et dimanche (sotréei, Quo Va-
dis lundi (soirée), jeudi (soirée) et samedi,
Don Quichotte (Mlle Lucy ArbeJ1. MM. Lucien
Fugère. Vanni,- Marcoux) mardi, la Juive
(Mme Félia I.ityinne, M. Granier) mercredi,
l'Africaine jeudi (matinée), la Favorite, le
Soir de Waterloo dimanche (matinée), le
Trouvère (Mme Félia Litvinnc, M. Granier), le
Soir de Waterloo.
Trianon-Lyrique. Lundi, matinée à 2 h.l/-$,
le Voyage de Suzclte en soirée, à 8 h. 1/2,
ainsi que jeudi, en matinée, à 2 h. 1/2, le Pe
tit duc' mardi, à 8 h. 1/2, Miss Helyett mer-
credi et vendredi, 8 heures, Bonsoir, mon-
sieur Pantalon, Phtyné jeudi (soirée) et îîi-
manche (soirée), àN8 h.. 1/2, Mam'zclle Nitok-
che samedi, 8 h. 1/2, la Masrottc dimanche
(matioée), il. 2 heures, Fra Diavolo, Monsieur
Théâtre Apollo. –Lundi (matinée et soirée),
jeudi, vendredi, samedi, (soirée), l à Veuve
joyeuse mardi, Mulbrouck s'en va-t'en guer-
re mercredi, Rêve de valse^
OLTMPJA Le faicrts de Frépoil la première
d'hier soir a été immense. Fait inouï la salle tout
entière avait été louée d'avance. Le grand artiste
a été acclamé. Parmi les nouveautés de son pro-
gramme, n'en citons; qu'une *>ule aujourd'hui
hrtgoll- Apache qui est d'un* drôlerie fantastique.
Et a ''domain les détails. Aujourd'hui et demain
li.ndl (en matinée et en soirée), Frégoli, sans au¡¡,-
tt.pntàtlan du prix des places.
ThÈitiie bd MocuN-Rocffli. Dimanche et lundi,
nmtinée i 2 h. 1/2, avec Clautlne, opérette à spec-
tacle, de Rodolphe Berger.
ScALA. A l'occasion, du nouvel an, la Revu sara
Cor.néo en matinée aujourd'hui et demain lundi.
A la Pie qui Chante, matinée de
gala '4.5 h: 1/5. avec llna;Ruby,
Charles Fallot, Daçtia, et les auteurs
gais. Tél.1 925-67. Sojveau apô^tacle;
CONCERT Maïol. En matinée et eu soirée Mayol.
AUems daus Baby peoper. Tramel.Damla.Raimer.
BA-TA Cu$ souhaite la.' bonne année à son cher
et ftdêla public. Et puisque aujourd but se pose le
{«•llcat problème a Comment bien commencer l'an-
nêeT h, on no saurait mieux faire que d'ass,ster
1 une des quatre représentations du la merveilleu-
se i«vue Et ca? le clou de la saison, qui seront don-
nées en matinées et en soirées aujourd'hui et demain
lundi. Téléphonai au bso-12.
'AO o Caeim^n. Auj.. matinée de praJa 2 b. 1/S.
Nouvao-CiKÇui!. M. Debray, directeur, du bel
établissement de la nio Saint. Honoré, ne cesse de
renouveler habilement les nombreuses attractions
qu'il offre il. ses fidèles habitués, enfants et grandes
lu'i-sonnes.
l^j nouveau (spectacle, D «'[ilso'Ias pittoresques, ses ballets exquis, ses clowne-
ries désopilantes, son déco!1 circulaire, si original,
ses Jeux landais pleins d'imprévu, obtient le stiecôs
le plus considérable, à tout-s l«s représentations
Ce qui fait pa.j-ttculiCirpment le charme et l'intérêt
de ces jeux landais, c'est qu'ils sont exécutés par
îles \mreros réputés comme les
meilleurs, flans tout le midi de ta Franco.
Citer \leurs noms Daverat, Desi.ouys, Eoran et
Lacoste \est tire un bulletin de victoire.
A l'occasion des fêtes du jour do l'an, le Nouveau.
Cirque donnera, avec ta nouvelle fantaisie Dans le$
landes, et les nouveaux numéros, des matinées à
2 h. 1/5 imanche 1", lundi S, mardi 3, mercredi
4 et jeudi janvier. Téléphone 241-S4.
Ameriça* Di'Jonwn. ] Où commencer t'année
d'une Jaçon'a la fois ln^ructive et intéressante? A
« American Biograph r.,7, rue TaltboutK où petits
et grands se\pasaionneroht aux diveit épisodes qui
ct-mposent le, célèbre fll du match Johneon-Jef
frics, Il) plus formidable fombat do boxe qu'on ait
jamais vu Jusqu'à ce jour,
De 10 h. i/* à midi, 5 h. h 8 h 1/2. et de
10 h i/2 iL minuit matchî.ïohnson-JofJrics; entrée
2 francs. Dès 2 h. à i h. t/2, et do h h 10 h. du
s>tr séances drdiiialrcs, ;composées d'actualités et
do scènes comiques entré* 1 franc.
IU-Ta-Clan. SI roî, la jneilleure icvue. BS0-t2.
GAifÉ-RocBECuofiAKT. îjninense succês do ealeté,
d'esprit, do faniai\\e. Aujourd'hui et demain lundi.
;'t f h, matin* I •
Bal oi. MncLW-R«t;oB -4 AnjourS'hul dimanche,
matinée A 2 h..l/J.Uie .5 h. i 7 h. the. aporltif-
concert. Lundi, d*5 5 7 (i. thé. anéritif-concert.
KTOiLE-PAtACE. ABU., matinée réscj-vôo aux. ta.
Billies. i
Bobwo-music-iull (SOi rue de la GalteV La revue
Ça va I. Ça va continue sa triomphale carrière.
Ce sont, chaque soir, dis, rappels sans nombre. C'est
uiio rtvuf- brûlante 'J'ittuallté, puisqu'e le compor-
ta déjà 'a scène ravissante fcur tes brlquots, sur
ies niauilow amértcâlp.^ hr6f sur tontes les non-'
vofiiiMs 'le Paris. Ajoutons que seulcment dans
ça Ça va 1. existe une scène entravée, capable
ne dérider M. Brisson lutmeme. Aussi M. Richaln,
lo sympathique dlrecteur/B-t-tl déeidé, étant donnée
l'nftiuenco du public seleà,, donner deux mati-
nées de la grande .revus ':• 'îifjourd'hui et demain
lundi, à 2 Il. l/i '•
lA maison' ELECi'RKinE (M, toul. des Italiens, et 9,
ru.o Le PBlotier). Foule dûiplus en plus compacte
qui vient visiter cette inervelUeuse maison et admi.
rée le microscope géant. Toupes jours, matinée -et
soirée..
KDiMBOURS-SKAnNO-EWK est ouvert tous tes jours.
Entrée matin, 1 fr.; sprès-n^di «t soir. 1 fr. 50
MÀmâ» 'n'AiHOUBD'BBT (muslclhaîls, conebrts, cir-
ques) Folie.vîiei'gèrc la Hc\ue (Clandius, Mau-
rel. Marvillo. Jane Marnacl iplympla Frégoli,
atti action». Scala la Revue Mortou,- fdmèe Fa-
vart). Ciarale Mali z'oùl 1 Tivr.e {Vllbert, miss
Campton). Moulin-Rbugo Claudine. Eldorado
llme.ttez-r>otis ço revue (Dranfln). Alhambra ̃
.«tractions. La Pi» qui ti«nto J'/niîie.
d tort de vouai-Etat, revue. Q.Tlté-Roche-
(hoiiart Tu n™.< avec?
Et ça:> revue, Nouveau-Cirque :*)niis les Landes.
Concert Mayol MayiiY. Le Caution les chan-
sonntars, Vans co cas. rions rarue. Rjbart-
Houdia, altnictlons '.Concert Eurï>éen Boum
Voilà revue, -'̃̃–• La PêplnWïe pns d'pdccs
revue: Etoile-Palace matinée de 1\milles, attrac-
lions. Bobtno music^aîl r'C'a va' Ça va 1.
revue. ̃
VIE MONDAINE
DEUIL
On annonce la mort de M. Adolph\ Schloss.
Les obsèques auront lieu, le lundi â janvier.
On se réunira à la maison niortuaire\*38, ave-
nue Henri-Martin, à dix heures. De\la part
de Mme Adolphe -Schloss et de ses eni\nts, de
M. et Mme Joseph Schloss et de M. Mme
Armand Aron. L'inhumation se fera ai cime-
tière Montmartre. Ni fleurs ni couronnas.
On annonce la mort de M. Labord' pré-
sident du conseil général de PAriègo. ancien
sénateur.
l'il TRAVERS PARIS
Une fabrique de chanvre en flammes.
Un incendia, qui a pris bientôt des propor-
tions considérable, éclata hier soir, vers
sept heures moins le quart, à l'usine Ythier,
fabrique de carton et de chanvre bitumés,
145 et 147, boulevard Sérurier
En un instant, plus de ̃ 5.iX'jO spectateurs
accoururent sur les lieux du sinistre. C'était
l'heure de la sortie des ateliers de Pan.vn
et du Pré-Saint-Gervais: Aussi, l'alarme
donné, un important service d'ordr° fut-il
organisé par 'M..Gauthier, of (h r d, paix
du dix-neuvième arrondissement, et M. Fer-
rand, inspecteur, principal. Outre les agents
du quartier, on dut faire appel aux gardes
municipaux de serviee au marché aux bes-
tiaux et aux-abattoirs.
Cependant, les pompiers de la place de
Bitche, de C.hâi'ea'u-Landon, et de la rue
Haxo, sous la direction de M. Lepine, préfet
de police, et le commandement de leur colo-
nel, après une heure d'efforts, se rendirent
matfres du feu. Pendant quelques instants,on
avait pu craindre l'explosion des barils d'es-
sence qui, a proximité des, tonneaux de
goiidroci, enVpmbraient l'usine. Fort heu-
reusement, l'événement ne se produisit pas,
et aucun accident de personne n'est à, dé-
plorer Par contre,, les bâtiments, complè-
tement détruits, ne dressent plus vers le
ciel que des poutres tordues et à demi cal-
cinées.
La mésaventure du mari. Hier, versa
trois heures, un nomme abordait, tout af-
folé deux agents, rue de Provence, et leur
disait
Ce qui m'arrive, messieurs, est épou-
vantable. Ma femme- a-t-éIle été victime
d'un accident ou d'un crime ? Je ne aais en-
core, mais depuis vendredi, je la recherche
en vain. Nous étions venus passer les fêtes
du jour de Fan à Paris, et étions descén-
dus dans.un.,hôtel de là rue Cujas. Vendredi
soir, après avoir fait diverse:- courses dans
Paris, nous rentrions paisiblement chez
nous. Nous devions aller le soir au ihéatre.
Ma femme .s'aperçut dans sa chambre
qu'elle avait besoin d'une paire de gants
blancs. Flie redescendit pour en acheter
dans quelque magasin du quartier. J'at-
tends un quart d'heure, uns demi heure,
une-heure. Personne 'La nuit passa quelle
nuit Et depuis, aucune 'nouvelle
L'homme ajouta en terminant
Je suis grainetier h Nantes: Je m'ap-
pelle Félix Boutron.
Les agents conseillèrent l'i M. Bbutron
d'aller renouveler sa déclamation au com-
missariat-de la Sorbonne.te Nantais s'y
rendit immédiatement.
Hélas ce fut lit qu'ils put l'explication de
la, disparition angoissante dé sa femme. Le
commissaire avait trouvé dans son courrier,
le matin ménie, une lettre da Mme Boutron.
lui déclarant que lasse des brutalités de son
mari, elle partait à l'étranger ;avec un ami,
et qu'il était inutile de la rechercher. NI;
Boutron entra dans une colère folle. Il s'en
prit auxagents, proféra mille injure^ tant
et si bien qu'il se fit arrêter. On le remît
en liberté dans la soirée.
Trompé et arrêté-, je pauvre homme n'a.
vait vraiment pas de chance.
PETITS FAITS-OIVER9
Rivalité amoureuse. On se souvient de
la récente arrestation à Marseille du terras-
sier Beausang, inculpé du meurtre de M. ju.
ly, secrétaire de la Bourse du travail do
Saint-Uem's. Beausang, mis à la disposition
de M. Bouissou, juge d'instruction, a été in-
terrogé hier. 11 a reconnu sa culpabilité, ajou-
tant que la seule causa de son acte était une
rivalité amoureuse. Il ne s'agit donc point .la;
d'une querelle entre syndicaliste et antisyn-
dicaliste, ainsi qu'on l'avait- cru un moment.
RENVOI Aux assises. M. Magnien, juge
d'instruction, renvoie devant les assises le
paveur Sennore qui, ù. Aubervilliers, tua der-
nièrement d'un coup de revolver le sergent
de ville Lancel.
Les, promesses DE PRIMES AUX ABONNES.
Sur commission rogatoité de M. Hirsch. juge-
d'instruction. M. Bertlielot, commissaire aux
délégations judiciaires, accompagné de Rf.f.,
Bareille, expert-comptable, a pertjuisitionriô-^
hier, 74, boulevard Barbes, à « l'Argus humo*.1'*
ristique et financier », dirigé par M. Gaudois.
Escroqueiui:s et vols. Surpris rue dit,'
Flandre au moment où il volait à l'étalage.
Léon Giordano, demeurant rue des Cités. A
Aubervllliers, a été arrêté et conduit devant
M. Rouffaud, commissaire de police, qui l'a
envoyé- au Dépôt.
On recherche le conducteur de l'automo^.
bile qui disparut hier, boulevard de Sébast^,
pol, en emportant 755 francs de cadeaux que
M, Geel Strasclimyr. d'origine hongroise, ve-
nait d'acheter dans différents magasins.
Pendant une coorte absence de Mme Noô»
marchande de vin, 98 bis, rue de la Tombe-Is-
soire, un inconnu prend dans le tiroir-caissa
quatre cents francs et s'enfuit. M. Euriat,
commissaire de police, recherche le voleur..
Cambrioleurs. Salomon Seil, vingt et.
rtns, 135, rue Saint Antoine, a tenté de cam-
brioler un appartement, 38, rüe Saint-Sébaa»
tien. Arrêté et envoyé au Dépôt.
Les deux portes d'nA dépôt de vin, t6.,
avenue de Chàtillon, ont»été 'fracturées la
ment dérangés dans leur besogne, n'ont rien
emporté.
ACCIDENTS DE LA hue.' Emile Raoul, dix-huit'
ans, télégraphiste, 6, passage Stainville, qui
circulait à bicyriette rue de Kivoli, a été ren-
versé par une voiture de vidange l'une des
roues lui a broyé la jambe et la main droites.
Alors que Eugène Rouillard. soixante ans,
concierge, et Georges Mahou, trente-deux ana,
plombier, demeurant 32. rue de Bourgogne,
recherchaient une fuite de gaz dans l'appar-
tement de M. Lemarois, 59, rue Saint-Domi-
nique, une explosion eut lieu. MM. Rouillard.
et Mahou furent assez grièvement blessés.
LE froid. Rue de Rome, Louis More!.
soixante-sept ans, menuisier, 14, rue Rodiez
est mort subitement, hier soir, frappé de con-
gestion.
Ernest Letocquart, soixante-sept ans, sans'
domicile, meurt subitement, boulevard de
l'Hôpital, d'une congestion provoquée par 1$
froid. A la Morgue.
Instructions du, général Maunoury.
Le général Maunoury, gouverneur rrjill'tatre do
Paris, vient d'adresser aux troupes sous ses ordres
des prescriptions à retenir. •-•
Si l'Instruction ministérielle du 3 novembre
ménager la Bourse des otûclers, autorisé oeux*ci
à porter, jusqu'à usure, les effets modifiés par la-
dito instruction, cette tolérance ne saurait, au-
cnn titre, s'appliquer soit il. des effet5: (lui n'ont ja-
mais été autorisé», comme les paletots de couleur,
soit ,;l des, accessoires dont io n'en-
iralne du'une dépense minime, coifiine les cols en
velours, d'ailleurs explicitement interdits par la-
dite instruction. »
Le général n'est pas partisan du k&pl dit a po-
lo » mis à la modo par les officiers de cavalerie, et
Il donne des prescrlptidns. sur le,salut.
le gouverneur de Paris vu encore, portes par
des officiers et des spus-offleiers, des képis du modèle
du «polo mterdlK expiicrtemem tmr son prés
décesseur. Il en renouvelle, potfr la dernière lois.
l'Interdiction absolue.
lA s0.lut est souvent exécuté très incorrectement,
même par les officiers (doigts non Joints, pouce ecar-
té, main presque verticale, sa:ut fait trop tôt et
bras retombé tu moment où on croisé lo supérieur,
etc.). Il y a lieu, pour tous, de se conformer stric-
tement, à cet égard, aux prescriptions do l'article.
69 du service Intérieur.
Le gouverneur compte sur le bon esprit et la
discipline de la garnison de. Paris pour lui éviter
d'avoir i1 prononcer des punitions sévères qui se
raient la conséquence de toutes les Infractions- A
la tenue et aux marques extérieures de respect
En outre des prescriptions ci-dessus, qui sont im-
pératives et susceptibles de sanctions disciplinaires,
le généra.! Maunoury conseille aux officiers s0us'
ses ordres.
«, Dans leurs promenades à cheval, de ne pas dou-
bler aux allures vives un supérieur sans lui en de-
mander la permission; do ne croiser- ou ne doubler
Qu'au pas, en terrain boueux, une personne (supé-
rieur, homme âgé, amazone) à laquelle ils doivent
de la déférante, de façon à éviter que leur clieval
ne les Adabousse =de céder le pas dans les mêmes
circonstances;, en un iùot do donner toujours la
preuve ite la bonne éducation qui doit distinguer
l'officier en toutes circonstances.
PROPAGANDE REPUBLICAINE'
On itous communique la note suivante.
Le groupe parlementaire d'éducation popu-
laire et.d'action républicaine, présidé par M.
Henry Chéion, organise, six grandes conféren-
ces politiques qui auront lieu le même jour,
dimancho 8 janvier prochain.
A Lille, avec- MM. Caillaiix, Steeg, Bouffan-
denu, Maunoury, et plusieurs •parlementaires
radicaux du -Nord. *»
A Chaumont, avec MM. Dessflfe, Messimy,
Dalimier, René Besnàrd, Haudos, et Camille
Picard.
Grenoblr', avec MM. Fernand David, L. Pe-
rier, Godard, jacquier, Lehoucq,.
A Saint-Brieuc, avec M*M. Henry Choron,
de Kuerguczac, ̃ Henri Pâté, Bureau, Even, Le
Hérissé. Armez..
A Carcassonne, avec MM. Albert Sarraut,
Aiajvy; Painlevé, Brard, Bénazet, Daniel Vin-
cent, des sénateurs et députés radicaux de
l'Aude.
A Bourges, avec MM. Massé, -J.-B. Morin,
Debeaurie, Borrel, et Renard.
présente ses souhaits de bonne année k sa
nombreuse et étéqanie Clientèle.
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Si dans certaines maisons l'on ne vous
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demain la livraison à domicile vous sera
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Demain lundi les Nouvelles
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•1
FEUILLETON DU <̃ MATIN »
DU 1er JANVIER 1911
t
ROMAN INÉDIT
par GASTON LEROUX
UVRE SEPTIEME
la tour Cage-de-fer
(suite)
Les marchands disaient
C'est la messe qui sonne Dans un
quart d'heure. il y aura une Mme Karl le
Rouge Grand bien lui fasse
D'autres
Ah! Regardez tous ces soldats La
montagne en est couverte Le cousin de
Carlsruhe a prêté toute sa garde pour la ce
rérnonie ̃
En effet, il était facile devoir que tous les
sentiers qui monfaient travers la forêt jus-
qu'il la tour étaient encombrés de troupes.
et te cordon militaire passait sous bois, en-
tourant tout le parc.
De quoi a-t-on peur 19-haut ? se de-
mandaient les voyageurs en ricanant. Mme
Karl le Rouge craint peut-être qu'on ne
vienne lui enlever son mari Ou troubler sa
nuit de noces!
Des rires saluèrent cette boutade, mais
Tona droits de reprodurtîrn et de traduction rô-
terris en France et à t'étranger i
Ooprrigtit 1910 bj Gaston Leron» •
ces rires se turent presque aussitôt, car le
jeune chasseur s'était dressé avec un visage
terrible et il avait retiré une fois encore son
couteau de sa gaine et il avait fait un pas
vers celui qui avait parlé de la nuit de
noces de Mme Karl le Rouge
L'effroi était tel qu'il n'y eût, parmi tous
ces gens pas un geste, et la victime désignée
de la colère de l'étrange chasseur, paralysée
par l'épouvante, ne fit pas un mouvement
pour, échapper à son destin. Le couteau se
leva, mais il ne frappa personne. Le jeune
chasseur le remit à sa ceinture et ordonna
au conducteur d'arrêter son véhicule.
Réfexinn faite, j'aime mieux descen-
dre A ui wiedcrsehen Au revoir Au re-
voir messieurs
Les autres ne répliquèrent point. Mais
quand la diligence eut repris sa course, le
chasseur ne fut pas peu surpris d'aperce-
voir sa droite et' à sa gauche deux com-
pagnons qui étaient descendu, eux, dej'in-
térieur de la diligence pendant qu'il dégrin-
golait |e l'impériale
Il reconnut le garde forestier Martin et
celui qu\ l'on appelait maître Mathias.
Us avaient la bretelle de leur fusil passée
il l'épaule\et le chapeau fi la main. Ayant
qu'il n'eût eu le temps d'ouvrir la bouche
pour leur demander ee qu'ils pouvaient bien
lui vouloir, ceux-ci lui adressaient fort poli-
ment, en môme temps, )a même questien
Nous avons bien l'honneur de nous
trouver en face ,du seigneur Rynaldo ?
Le jeune homi^e était, rouge de fureur et
de honte, car .ces deux hommes, avec leurs
deux fusils, avaient bien l'air de s'assurer
de l'identité d'un,prisonnier. Il répondit, la
bouche rageuse
Je vous trouve bien osés, messieurs
les manants, de demander son nom à un
voyageur qui se soucie bien peu du vôtre
Alors, très calmes, ils se présentèrent,
énumérant leurs noms et qualités et se po-
sèrent en amis dont le dessein était de se
̃ ïstire casser :la tête au besoin pour la sécu-
rité du seigneur Rjfialdo, qui ressemblait
tant,au défunt seigneur Reginald, lequel ils
avaient toujours eu en grande estima et
haute vénération, à toute heure du jour et
de la nuit, qu'il fût minuit, midi, ou même
« deux heures "et Quart »
A ces mots, Rynaldo leur tendit la main
Je vous demande pardon dit-il. Qui
vous envoie au-devant de moi ?
« L'Heure Rouge 1 répondit maître
Martin.
La « petite -matelassière répondait
maître Mathias.
Elle savait donc que j'allais venir
Elle m'attendait donc s'écria le jeune hom-
me avec une'émotion qui n'échappa pas aux
regards investigateurs de ses nouveaux
amis.
L'Heure. Rouge sait tout fit simple-
rnent maltre Mathias. Oui, elle savait que
vous viendriez, mais elle ne vous attendri: j
pas aussi tôt
Parbleu.! elle m'avait ordonné de ne
venir qu'à dix heures du soir, à l'auberge
du Val-d'Enfer.
C'est bien cela, repiquèrent los deux
autres, c'est bien à dix heures du soir que
nous devions nous trouver, à l'auberge du
'Val-d'Enfer. Elle tjous avait dit que nous
rencontrerions là un jeune homme quL sur
ses ordres, serait habillé de l'antique 'Clos-
tumé des chasseurs de la Forêt-Noire, pour
que nous puissions le reconnaître, nous qui
rie l'avions jamais vu, et ne point nous mé-
prendre.
Et que deviez-vous lui dire ? demanda le
jeune homme, qui avait repris une marche
hâtive, ce qui,fit allonger le pas ses deux
gardiens.
Nous devions lui dire que nous étions
sa sœur Myrrha L..
Tres bien, messieurs C'est parfait
cela et je serai très heureux de revoir ma
sœur Myrrha dont j'ai été privé trop long-
temps EUe va bien, ma soeur 'chérie \?.
Vous avez'de ses nouvelles ?
Mais comment donc Nous la voy>\ib
tous les jours et nous sommes de graille
amis Mais, seigneur Rynaldo, par <Ù
allez-vous de ce côté,?. Il n'y a pas.i^
chemin par ici!
ter sous bois, sur la 'gaucho de la route quri
était dominée à cet endroit par un pic des.
plus -élevés, en forme de'falaise. Cette fa-
laise défendait, si bien l'approche de l'im-
mense parc qui entourait la tour Cage-de-
Fer, gu'on ne voyait point de soldats de ce
côte. Du reste, il eût été impossible de his-
ser une troupe sur un tel sommet.
Ce que Je fais ? Mais je me promène,
messieurs répondit Rynaldo en s'accro-
chant aux branches. Je me promène en at-
tendant dix -heures: du soir et le bonheur de
revoir ma siour Myrrh&
Les-âutré-3- ne le quittaient point d'un pas
et se montraient quasi aussi agiles que lui
a se glisser à travers les branches. L'air
résonnait alors du second coup de la messe.
C'est que nous allons vous dire, sei-
gneur Rynaldo, reprit maître Mathias. No-
tre maîtresse, connaissant .votre impatience
de revoir votre srteur Myrrha, avait pensé
que eoûs pourriez très bien devancer l'heure
qu'elle vous avait' Hxée, et elle nous avait
chargés' de- surveiller le Val-a'Enfer pouT-
vous découvrir à quelque heure que ce fût,
dans le désir de vous garder de toute mau-
vaise rencontre, car il paralt que vous avez
de? ennemis terribles, seigneur Rynaldo.
Je ne crains- ni les mauvaises rencon-
très, rli tes bonnes répliqua Rynaldo en
1 s'arrêtant et en fixant ses interlocuteurs de
façon qu'ils comprissent bien » cf> que par-
ler veut dire. » Et maintenant s2chez
bien ceci, que vous pourrez aller répéter à
votre maîtresse, dans le cas où vous la re-
vérriez. avant moi, ce qui est assez douteux.
Je suis dans le Val-d'Enfer à dix heures du
matin au lieu de m'y trouver à dit heures
da soir, comme il était convenu, parce que
dans ,de cette convention, cette
nuit même, j'ai appris par le/plus grand des
hasards de la bouche même; de l'impér^-
triee auprès de laquelle mon service me re-
tenait à Schafîouse j'ai appris que la prin-
cesse Résina de Carinthie se mariait ce ma-
tin au seigneur Kart de Dramberg, et que
cette princesse m'inspire tr,op d'estime et de
respectueuse' aniitjé- pour que je n'assiste
point une si belle et curieuse cérémonie
y Et Rynaido se mit en'mesure de gravir
Vs premières pentes du sommet qu'il lui
filait atteindra pour pénétrer dans le parc
4i vieux château.'
brutalement, il avait déjà repoussé les
blanches qui lui faisaient obstacle en di-
Batit • • ;̃̃̃.̃
-'Je ne suis point, moi, comme l'impé-
ratijee Gisèlé, qui préfère- ne point assister
au la princesse Tania ef* de
l'archiduc -Ethel plutôt que1' de voir la mam
blanijie de Régina de Carinthie dans la
mainyouge de Karl le Rouge
Et Vyant lancé cette singulière apostro-
'Plie, bondit. Mais les autres bondis-
saient V côté de- lui.
Il se retourna une fois encore. furieux-
QÙest-ce il dire, messieurs,?. Est-il
possible que vous ne m'ayez, point com
pris ?. le vous en prie. quittez-moi et
ne songes, qu'à exécuter votre consigne, qui
est de mdconduire à dix heures du soir au-
près de taa sceur Myrrha Adieu, mes-
sieurs' Kt a dix heures ce soir. à l'au-
berge du. 141 Enfer ,1.
NIonsegneur, reprit froidement maître
Mathiàs, nd,re consigne était aussi, dans le
cas où noui, vous aurions rencontré avant
dix heures di soir, de vous conduire immé-,
diatement au»rès de votre soeur Myrrha!
Le clieiïin qui conduit chez elle n'est
donc point islui-ci ? interrogea le jeune
chaleur avecun sourire plein d'amertume.
-`.;Vous vorez bien, monseigneur, que
ceci_ n'est pas un chemin! Si vous vous
y obstinez, nous allons tous nous y rompra
le cou, car je vous avertis, monseigneur.
que nous exécuterons notre consigne jus-
qu'au bout et que nous ne vous quitterons
point..
Eh bien, messieurs. en ce cas, suive?»
moi
Rynaido ne dit plus un mot. Il s'était
élancé avec l'agilité d'un singe. Il grimpait
cette falaise pic, entre les rocs de la-
quelle, de temps en temps; un sapin lui tar-
dait l'aide >ic ses rameaux ou de &es ra-
cines. Si bien qu'ils se fussent habitués, au
temps de leur jeuneesse. à ce genre d'exer-
cice, et malgré l'énergie extraorùinaira
qu'ils y mirent, .-maître et -le, père
Martin ne purent suivre longtemps le jeûna
homme. Leurs 'vieilles jambes refusèrent
bientôt un service aussi. ardent, et ils s'ar-
rêtèrent avec un gémissement de désespoir
en entendant Rynaldo qui, arrivé au sont-
met du pic, jetait un cri de triomphe avant
de disparaître.
Le troisième coup de la messe venait da
sonner. Le clergé, il la tête duquel s'était
placé Mgr l'archevêque cardinal de Vienne,
qui avait voulu officier lui-même pour une
aussi solennelle circonstance, le clergé, di-
sons-nous. se tenait sur le seuil de la cha-
pelle, attendant le blanc cortège des deux
jeunes mariées et de leurs filles d'honneur.
L'empereur,'le roi Léopold-Ferdinand. lea
princes et les princesses se trouvaient réu-
nis dans l'antique salle des gardes, atten-
dant le moment de' suivre les deux jeunes
filles qui se montraient rayonnantes da
beauté, de grâce et d'amour, sous la blan-
cheur éblouissante de leurs voiles.
LE MATIN ?
l–i–fl ..a
CONTES DES àlLlE ET UN MATINS
Phïn^_Hitt
N brouillard fauve enve-
loppait Wandsworth-
Common Nous n'a-
vions pour nous gui-
der que les lumières
ternies des étalages.
Sur la' chaussée, les
tramways cornaient
sans relâche.
Thomas Criggs m'emmenait ce soir-là à
une séance de spiritisme chez son vieil ami
John Buxley. Très excité par la perspec-
tive de cette soirée, il causait abondam-
ment.
En dernier lieu, me disait-il, John
Buxlev tenait un comptoir à Koriakry, sur
la côte de Guinée. Il v amassa une certaine
fortune qu'il ne sut à quoi employât lors-
qu'il vint se fixer définitivement à Londres.
La mort pu plutôt la mystérieuse dispari-
tion de son frère, survenue au KJondyke,
où je le connus, ne fit qu'accentuer sa na,
ttirelle mélancolie. La.pratioue de l'occul-
tisme est dévénue aujourd'hui sa seule
occupation. En ce moment, il abrite chez
lui un médium, une femme du nom de
Reu/ah oui possède. paraît-il, une rare
puissance d'évocation. »
Ne devons-nous pas y rencontrer
aussi un certain Phin's Hïtt. mâior démis-
sionnaire des armées sud-africaines ?
Pour toute réponse, Thomas Cri^g-s fit
claquer ses doigts avec violence.
Te 'constate une fois de plus. dis-ie.
que ce personnage excite'l'antipathie géné-
rale.
A ce moment une hhrlotre carillonna dix
heures quelque part. Nous étions à Wim-
bledon. Criggs venait de s'arrêter devant
la porte à claire-voie d'un jardinet.
Des branches humides nous fouettèrent
au passage nous faillîmes même tomber
dans un bassin mais la lueur voilée d'une
lampe qui ^brûlait derrière une fenêtre à
guillotine nous guida vers un modeste
cottage. Nous fûmes introduits dans un
salon bizarrement décoré. Sur les murs,
des fanoplies où se voyaient, a ve^ç des
armes exotiques, des empaumures de cerf
et des pattes 'd'hippopotame.
Le maître de la maison vint notre ren-
contre et l'application qu'il mit parai-
tie aimable le fit grimacer comiquement.
Une dizaine d'invités étaient étendus sur
les divans qui complétaient l'ameublement
de la pièce. A la poignée de main plutôt
réservée que Thomas Criggs échannea
avec l'un d'eux, je pensai que cela devait
être Fhin's Hitt. Ce dernier me fit l'effet
d'un singulier personnage, avec sa tête
d'oiseau de proie et la fixité de son regard
bordé de paupières jaunâtres Il portait une
sorte de pourpoint en peau de chamois sa
poitrine extraordinairement vaste se balan-
.jçait sur ur, bassin d'une ridicule exiguïté.
Nous attendons encore Hudson
Tuttle, dit notre hôte.
Telles furent les seules paroles pronon-
cées Jurant un bon quart d'heure.
C'est alors que je temarquai, blottie au
fond d'un*> bergère, une petite forme hu-.
maine qui reposait sans un mouvement, les
mains sur les accoudoirs. Ses cheveux rè-
ches, son nez qui s'enfonçait entre des
'pommettes anguleuses, ses yeux bridés
semblaient aénoncei une or:gine mongole.
Hudson Tuttle enfin arriva. Cet homme
était «rès bavard et avait beaucoup voyagé.
Il prit prétexte de je ne sais plus quoi pour
nous promener en imagination à travers
toute une suite de pays merveilleux. Je
croyais être accoudé à ia portière d'un
grand rapide, devant la fuite d'un décor
aux Incessantes variations.
On l'écoutait avec une complaisance où
se mêlait comme une appréhension d'abor-
der le, véritable motif de notre présence
chez John Buxley, lorsqu'une' voix grin-
çante s'éleva- ̃;
John Buxley, vous ne semblez pas
faire ce soir grand cas de votre médium,
de cette intéressante Reuvah. L'auriez-
vous oubliée par hasard ?
C'était Phin's Hitt qui.venait de parler
ainsi.
Nullement, fit le maître de la maison.
̃ ̃ Qu 'attendons-nous alors ? reprit-il.
Voyons, quelle âme errante pourrait-elle
bïen évoquer ?
Mon cher John, proposa- Thomas
Crigijs, pourquoi n'appellerait-élle pas ici,
l'âme de votre frère, de ce malheureux
William, dont la 6n est restée pour nous
un mystère inexpliqué ?
Cette épreuve tentait la curiosité géné-
rale, mais un sentiment de réserve assez
naturelle à l'égard de John Buxley nous
empêchait d'insister.
Notre hôte n'avait rien répondu. Nous
le sentions hésitant, en proie à un violent
combat intérieur. Finalement, il acquiesça.
Reuvah.
Au début, elle parut s'égarer. Son esprit
'vagabonda par des sites imprévus, ou fit
revivre des scènes qui ne pouvaient avoir
qu'un rapport très lointain avec ''événe-
ment dont nous attendions la divulgation.
Mais bientôt le champ de sa vision se rétré-
cit, se précisa. «Rlle vint à parler d'un
homme qu'elle nous montra couvert d'é-
paisses fourrures et, se chauffant Pinté.
rieur d'une hutte. Ses traits s'éclairaient
au reflet dansant de la flamme. Et la des-
cription où elle s'attarda fut si vivante et
si minutieuse à la fois que,Jolm Buxley
n'eut aucune peine à reconnaître l'image )
de son frère et que des larmes humecte-
rent ses yeux. Dans un co;n, des chiens
dormaient en troupeau, blottis les uns con-
tre les autres pour se préserver du froid.
Soudain les bêtes s'éveillèrent et «e mirent
à aboyer longuement. Un seconds
venait de s'asseoir devant b feu. Celui qui
répondait d'une façon s; parfaite au signale-
ment de William Buxley l'accueillit com- j
me un compagnon, et tous deux côte à j
côte se chauffèrent. Puis ce fut l'évocation
d'une lutte courte, haletante, sauvage. Le
vagabond avait terrassé son adversaire
qu'il réussit étrangler et laissa inanimé
sur le sol, la tête si | rès du foyer que la
pointe de ses cheveux grésilla. Niais lui-
même portait au ventre une affreuse bles-
sure. Il trouva cependant la force de dé-
pouiller sa victime de la ceinture de cuir
qui lui serrait la taille, attela les chiens à
un traîneau et disparut dans la nuit.
Féuvah, dont la parole n'était plus vers
la fin qu'un murmure Indistinct et scandé
de nombreux silences, se tut définitive-
ment.
Nous nous regardions les uns tes au-
trers une émotion intense se lisait sur
tous les visages. Seul Phin's Hitt avait
conservé son. air ironique.
C'est tout ? demanda-t-il avec un ri-
cane'Dent.
Non, ce n'est pas tout, répondit alors
Thomas Criggs, qui brusquement s'était
levé. Il me semble que je connais lr suite
de cette histoire. Oui, ce que vous pre-
nez pour une fiction, major Phin's Hitt,
pourrait bien avoir son prolongement dans
la réalité. dans unè.-<5alité que pa» vécue.
Jugez:en plutôt. Durant le séjour que je
fis au Klondyke, je dus être soigné pour le
scorbut à l'hôpital de Dawson-Ci'Y. Un
jour, on introduisit dans notre splle un
étranger qui 'avait un aspect aussi miséra-
ble que celui dont nous parlait Reuvah, et
qui portait à l'abdomen une large entaille.
Il prétendait avoir été attaqué et mordu
par les loups. La gangrène s'était mise
dans la plaie. Les intestins étant à nu, on
ne put le sauver qu'au prix d'une opéra-
tion très importante. Il paya royalement les
soins qui lui avaient été donnés, car il
était porteur d'une somme J'or considéra-
ble' puis il nous quitta.
Et cer homme, questionna John Bux-
ley. vous ne pourriez le reconnaitie ?
J'étais moi-même souffrant, répondit
Criggs, et je n'en ai conservé qu'un souve-
nir très vague.
Son nom ?. Vous ne pouvez non plus
vous rappeler son nom ?
Son nom ne doit pas être impossible
à retrouver. Il a dû être inscrit sur les
registres de l'hôpital. Et.
Cnggs n'eut pas le temps d'achever.
Phin s Hitt, que j'observais depuis un mo-
ment, et dont le front s était voit-' d'une
sueur brillante, venait de s'abattre comme
une masse sur le plancher. Or, chose étran-
ge, son corps en tombant rendit un son
métallique assez semblable à celui'qu'- pour-
rait causer le choc d'un double schelling.
On le coucha aussitôt sur un sofa. Et com-
me Thomas Criggs le dépouillait de ses
vêtements, pour essayeur de le raniir er par
de vigoureuses frictions, nous poussâmes
tous un même cri de stupeur. Phin's Hitt
celui qu'on appelait le major Phin's
Hitt avait un ventre d'argent
Cyril-Berger.
Une Idée de femme par jour
I^DlSORÉTIOflS COMMUNIQUÉS
On nous
prédit four
l'été -p r o
chain les s
garnitures
de fourrure
sur nos ro-
bes de léger
linon ou de
fine mous-
seline. Est-
ce exact et
accepte-
rons- nous
d'arborer,
1 sous le
chaud soleil
de juillet,
même em-
Ployées en
etioits lisé-
r é s ̃. les
somflûmscs
toisons, \pri-'
destinées à
froid? Il est:
vrai que la
fourrure est
"maintenant^.
s'harmonise parfaitement avec, des tissus les
plus arachnéens. Voici, par exemple, un joli
modèle de roue en dentelle de chantilly noir.
transparentée de blanc. L'empiècement d'her-
autour, avec régularité, garniture rappelée au
bas de la manche courte. La tunique de la
jupe repose sur une haute, bande d'hermine,.
JAVOTTE.
Un parfum de suprême élégance
Le Bou,uet Farnèse, de VMet, parfumeur.
T{iÉflTHES_S_GOHGERTS j
COMBINAISONS
Kolis avons raconté la séance -des,'
commandita ires de l'Opéra et le Marne in-
direct adressé par certains membres à M.
Mi'ssAgrtr, ce-directeur, en prenant pouivj
prétexte sas absences à l'étranger.
L'un d'eux a même, puraU-il, sorti de sa
poche une affiche annonçajit que M., Messa-
ger devait prochainement conduire il Home
les concerts de lllie Kousnietzoff. D'où de-
matide de diminution de? appointements di-'
rertoriaux à titre ^'indication.
Il paraîtrait que l'indignation des com-
manditaire» ne s'adresse qu'à M. Messa-
ger et que M. Broussan serrait persona
ili'atlssïma, tout &u contraire de son collè-
Et l'on chuchote que M. Messager pour-
rait bien s'en aller, et que Ni. Broussan
serait alors libre de réaliser une combinai-
son avec d'autres éléments qui lui appor,r
tendant, avec l'argent nécessaire, une con-
naissance déjà très approfondie de la direc-
tion d'un.e grande scène lyrique
M. Messager est attendu demain. Ce re-
tour, sinon précipité, au moins anticipé,
prend, aux ypux de ses ennemis, l'air d'une
demi-victoire, puisque le directeur errant
rentre à l'Opéra pour en sortir en donnant
avec éclat sa démission, dit-on. Attendons.'
Encore que le renouvellement en faveur
de M. Albert Carré du privilège deTOpéra-
Gomique ne soit plus qu'une question de
jours, la possibilité de voir le directeur de
la salle Pavait passer la salle Garnier est
encore envisagée dans certains milieux théà-
tro-parlementaires:
INDISCRETIONS- COMMUNIQUÉS
FERMETURE D'UN TIIEATRE. A la suite
d'une visite faite au Tréteau royal par la
commission supérieure des théâtres, M. Lé-
pine, préfet de police, a décidé la fermeture
de cet établissement pour infraction à l'arti-
cle 46 de l'ordonnance de police du 10 août
1908..
LE SORT DE « MANON LESCAU T ». Oc
dit que la Manon LcscatU, -quatre actes, en
vers, écrite par NI, Georges de Porto-Richë,
d'aptes le roman de l'abbé Prévost, serait
jouée à la Pone-Saint-Martin. Nous avons vu
M. Georges de Porto-Riche. qui nous a déclaré
textuellement o«ci
Il est inexact que je sois en pourparlers
avec MM. Henry Hertz et Jean Coquelin .p^iu*
Manon Lescaut. Voici la vérité. Je m'occupe
depuis quelques jours de cette pièce dans un
autre théâtre. Ce projet est d'ailleurs subor-
donné à la destinée du Vieil homme.
L'ENFANT -DE L'AMOUR ». Les répéti-
tions de l'Enfant de l'Amour commeuceroui, à
la Porte-SaiiH-Martiii, le 8 janvier, jour où
l'auteur, M. Henry Bataille, lira lus quatre ac-
tes de son ouvrage à ses interprètes MM. Lu-
cien Guitry, Jean Coquolin, André Brulé, Si-
gnoiet, Mm es Héjane. Desclos, Ftévalles, etc.
Nous maintenons en tête de l'inte* préiation
le nom .de M. Lucien Gùitiy. Et pourtant le
bruit coiïrait hier qu'à la dernière minute
l'excellent comédien avait renoncé il la créa-
tion qui lui était réservée. Nous pouvons af-
firmer que rien ne sera changé à la distribu-
tion primitive arrêtée entre' l'auteur et les di-
recteurs de la Porte-Saliit-Mariin. Le public
verra avec plaisir uue fois do plus M. Lucien
Guitry jouer une œuvre de M. Henry Bataille,
comme dans le Scandale et la Femme vue.
GRANDS CONCERTS D'AUJOURD'HUI.
Lamoureux (salle Gave.au), 3 heures.
Lùonore, ouverture (Beethoven) Symphonie
héroïque n" 3 (Beethoven) concerto en fa
majeur, pour orgue et orchestre (Haendei).
Orgue M. Alexandre Guilmant; TàTinhxuiseT
(R. Wagner) a) ouverture, b) air du 2° acte
Mlle Marcelle Demougeot; c) lé Venusberg;
d) prière du 3° acte Mlle Marcelle Demou-
geot e) marche: Direction :.M. C. Chevil-
lard.
On reprendra mar-
di, en matinée, la Fleur rnystétieuse, de M.
Miguel Zamacoïs.
VARIETES, MOUMOUTES. THK4TRJÎ MI-
CHEL. GRAND-GUIGNOL. Aujourd'hui, pas
de matinée, mais deiiiaiii lundi, matinée ai'ec
le Bois sacre le Zèbre la Feu du voisin, la
Dame du second Sabotage, Figures de cire.
THEATRE FEMINA. Auj., 3 h. (mat. p. la
jeunesse): Revue de Noël (M,Gondré, Livettini).
COMEDIE-ROYALE. Aujourd'hui diman-
che, à £ heures, matinée Excelsior, revue de
MM. Nozière et Maauue. Ce soir, avant-der-
nière représentation de Maya!.
LE CARNAVAL DES ENFAA'TS, la splendide
pièce de M- Saint-Georges de tsouhétifcr, pa-
rait aujourd'hui eu supplément aiius le UoiMe
Illustré, accompagnée de fort belles illustra-
tions d'Atamian. Lenuméro 0 fr. 75.
SPECTACLES DE LA SEMAINE.
Opéra. Lundi, Faust (Mnies .\lesandro-
wlcz, Com bières. Gouiançouit, MM. Fraiiz,
Jouruet, JJuciosj màroieui et saiuedi, le Aït-
racle (ivlmes Chenal, Hailac, Courbièi-çs, -\1J\1.
Murature, Creuse, Dauges, Fabeit, Mile A.
lion, Noté, Jouruet,
Coméuie-Fraâcaise. Lundi, matinée l'a
1 h..i'a, La Joie jait
liérCidcc soiiée il 8 n. 3.;4, ainsi que niei'Ci.edï,
veuuredi et samedi. tes Marionnettes mardi,
maiioée à 1 h. 1/2,. la Fleur mariii,.
soirée, et jeudi. à il 11, 1:2, la Veille du bonheur,
l'Aventurière jeudi, matinée 1 h.pt, 1t /aut
quune porte sait- ouverte on- fermée; la Nuit
de décembre. On ne badine pas avec l'amour.
Opéra-Comique. Lundi, à h. li2, la Vie
de bohème (Mlles Lucy Vauthrin, Tiphalas.
MM. Macio, i)ely.o.ye, Belhumuie, Uupré^JiJjp-
ai (au tarif oidiùalre) et jeudi, à 8 heures,
Louise (Ailles Gène. lève Vix, CUaibonnel, MM.
Léon Beyle, Vleullle); mardi, matinée à 1 h.i/2,
représentation populaire à prix léduits (a.ec
location),- M i
8 h. 3.f4> Madame Butterfly (Mines Muxgue-
rite Carré, Brohly, MM. Léon Beyle, Jean Pé-
rler, Cazeneuve) mercredi, à 8 heures, Car-
men (Mlles Lucienne Bréval, en représenta-
tion, Lucy Vauthrin, MM. Salignac, Jlézy)
jeudi, matinée à 1 h. 1/2, Fortunio (Mme Mar-
guerite Carré, MM. Francell, Jean Périer, Del-
voyo), la Légende du point d'Argentan ven-
dredi, à-8 heures, la Navarraise ('time.de Nuo-
vma, MM. Sens, Lakrné (Mlle Nicot-
Vauchelet, MM. Francell. Dupré) samedi. ma-
tinée iL 5 heures, Concert historique de la'mu-|
sique snîTif.dï, soirée à 8 h. 3/4, Werther (Mîtes
Hafto, ,i\cily Marty'l, MM. SaliKnac, Vigneau,
GuiHamat)..
et «samedi, Roméo et Juliette (orchestre 'et
chœurs Colonne). Dimanche prochain, 8 jan-
\i.er, l'orchestre Colnne devant reprendre ses
conwrts.au Chàfalet, on donnera -;n matinée,
il :î heures. Andromaque (Mlle Gilda D9.rthy)
et les Trois sultanes (Mlle Lantelme et-;Mlie
̃Napierko.wskà, de l'Opéra-Comique),
Théâtre-Lyrique municipal. Lundi (mati-
née) vendredi et dimanche (sotréei, Quo Va-
dis lundi (soirée), jeudi (soirée) et samedi,
Don Quichotte (Mlle Lucy ArbeJ1. MM. Lucien
Fugère. Vanni,- Marcoux) mardi, la Juive
(Mme Félia I.ityinne, M. Granier) mercredi,
l'Africaine jeudi (matinée), la Favorite, le
Soir de Waterloo dimanche (matinée), le
Trouvère (Mme Félia Litvinnc, M. Granier), le
Soir de Waterloo.
Trianon-Lyrique. Lundi, matinée à 2 h.l/-$,
le Voyage de Suzclte en soirée, à 8 h. 1/2,
ainsi que jeudi, en matinée, à 2 h. 1/2, le Pe
tit duc' mardi, à 8 h. 1/2, Miss Helyett mer-
credi et vendredi, 8 heures, Bonsoir, mon-
sieur Pantalon, Phtyné jeudi (soirée) et îîi-
manche (soirée), àN8 h.. 1/2, Mam'zclle Nitok-
che samedi, 8 h. 1/2, la Masrottc dimanche
(matioée), il. 2 heures, Fra Diavolo, Monsieur
Théâtre Apollo. –Lundi (matinée et soirée),
jeudi, vendredi, samedi, (soirée), l à Veuve
joyeuse mardi, Mulbrouck s'en va-t'en guer-
re mercredi, Rêve de valse^
OLTMPJA Le faicrts de Frépoil la première
d'hier soir a été immense. Fait inouï la salle tout
entière avait été louée d'avance. Le grand artiste
a été acclamé. Parmi les nouveautés de son pro-
gramme, n'en citons; qu'une *>ule aujourd'hui
hrtgoll- Apache qui est d'un* drôlerie fantastique.
Et a ''domain les détails. Aujourd'hui et demain
li.ndl (en matinée et en soirée), Frégoli, sans au¡¡,-
tt.pntàtlan du prix des places.
ThÈitiie bd MocuN-Rocffli. Dimanche et lundi,
nmtinée i 2 h. 1/2, avec Clautlne, opérette à spec-
tacle, de Rodolphe Berger.
ScALA. A l'occasion, du nouvel an, la Revu sara
Cor.néo en matinée aujourd'hui et demain lundi.
A la Pie qui Chante, matinée de
gala '4.5 h: 1/5. avec llna;Ruby,
Charles Fallot, Daçtia, et les auteurs
gais. Tél.1 925-67. Sojveau apô^tacle;
CONCERT Maïol. En matinée et eu soirée Mayol.
AUems daus Baby peoper. Tramel.Damla.Raimer.
BA-TA Cu$ souhaite la.' bonne année à son cher
et ftdêla public. Et puisque aujourd but se pose le
{«•llcat problème a Comment bien commencer l'an-
nêeT h, on no saurait mieux faire que d'ass,ster
1 une des quatre représentations du la merveilleu-
se i«vue Et ca? le clou de la saison, qui seront don-
nées en matinées et en soirées aujourd'hui et demain
lundi. Téléphonai au bso-12.
'AO o Caeim^n. Auj.. matinée de praJa 2 b. 1/S.
Nouvao-CiKÇui!. M. Debray, directeur, du bel
établissement de la nio Saint. Honoré, ne cesse de
renouveler habilement les nombreuses attractions
qu'il offre il. ses fidèles habitués, enfants et grandes
lu'i-sonnes.
l^j nouveau (spectacle, D
ries désopilantes, son déco!1 circulaire, si original,
ses Jeux landais pleins d'imprévu, obtient le stiecôs
le plus considérable, à tout-s l«s représentations
Ce qui fait pa.j-ttculiCirpment le charme et l'intérêt
de ces jeux landais, c'est qu'ils sont exécutés par
îles \mreros réputés comme les
meilleurs, flans tout le midi de ta Franco.
Citer \leurs noms Daverat, Desi.ouys, Eoran et
Lacoste \est tire un bulletin de victoire.
A l'occasion des fêtes du jour do l'an, le Nouveau.
Cirque donnera, avec ta nouvelle fantaisie Dans le$
landes, et les nouveaux numéros, des matinées à
2 h. 1/5 imanche 1", lundi S, mardi 3, mercredi
4 et jeudi janvier. Téléphone 241-S4.
Ameriça* Di'Jonwn. ] Où commencer t'année
d'une Jaçon'a la fois ln^ructive et intéressante? A
« American Biograph r.,7, rue TaltboutK où petits
et grands se\pasaionneroht aux diveit épisodes qui
ct-mposent le, célèbre fll du match Johneon-Jef
frics, Il) plus formidable fombat do boxe qu'on ait
jamais vu Jusqu'à ce jour,
De 10 h. i/* à midi, 5 h. h 8 h 1/2. et de
10 h i/2 iL minuit matchî.ïohnson-JofJrics; entrée
2 francs. Dès 2 h. à i h. t/2, et do h h 10 h. du
s>tr séances drdiiialrcs, ;composées d'actualités et
do scènes comiques entré* 1 franc.
IU-Ta-Clan. SI roî, la jneilleure icvue. BS0-t2.
GAifÉ-RocBECuofiAKT. îjninense succês do ealeté,
d'esprit, do faniai\\e. Aujourd'hui et demain lundi.
;'t f h, matin* I •
Bal oi. MncLW-R«t;oB -4 AnjourS'hul dimanche,
matinée A 2 h..l/J.Uie .5 h. i 7 h. the. aporltif-
concert. Lundi, d*5 5 7 (i. thé. anéritif-concert.
KTOiLE-PAtACE. ABU., matinée réscj-vôo aux. ta.
Billies. i
Bobwo-music-iull (SOi rue de la GalteV La revue
Ça va I. Ça va continue sa triomphale carrière.
Ce sont, chaque soir, dis, rappels sans nombre. C'est
uiio rtvuf- brûlante 'J'ittuallté, puisqu'e le compor-
ta déjà 'a scène ravissante fcur tes brlquots, sur
ies niauilow amértcâlp.^ hr6f sur tontes les non-'
vofiiiMs 'le Paris. Ajoutons que seulcment dans
ça Ça va 1. existe une scène entravée, capable
ne dérider M. Brisson lutmeme. Aussi M. Richaln,
lo sympathique dlrecteur/B-t-tl déeidé, étant donnée
l'nftiuenco du public seleà,, donner deux mati-
nées de la grande .revus ':• 'îifjourd'hui et demain
lundi, à 2 Il. l/i '•
lA maison' ELECi'RKinE (M, toul. des Italiens, et 9,
ru.o Le PBlotier). Foule dûiplus en plus compacte
qui vient visiter cette inervelUeuse maison et admi.
rée le microscope géant. Toupes jours, matinée -et
soirée..
KDiMBOURS-SKAnNO-EWK est ouvert tous tes jours.
Entrée matin, 1 fr.; sprès-n^di «t soir. 1 fr. 50
MÀmâ» 'n'AiHOUBD'BBT (muslclhaîls, conebrts, cir-
ques) Folie.vîiei'gèrc la Hc\ue (Clandius, Mau-
rel. Marvillo. Jane Marnacl iplympla Frégoli,
atti action». Scala la Revue Mortou,- fdmèe Fa-
vart). Ciarale Mali z'oùl 1 Tivr.e {Vllbert, miss
Campton). Moulin-Rbugo Claudine. Eldorado
llme.ttez-r>otis ço revue (Dranfln). Alhambra ̃
.«tractions. La Pi» qui ti«nto J'/niîie.
d tort de vouai-Etat, revue. Q.Tlté-Roche-
(hoiiart Tu n™.< avec?
Et ça:> revue, Nouveau-Cirque :*)niis les Landes.
Concert Mayol MayiiY. Le Caution les chan-
sonntars, Vans co cas. rions rarue. Rjbart-
Houdia, altnictlons '.Concert Eurï>éen Boum
Voilà revue, -'̃̃–• La PêplnWïe pns d'pdccs
revue: Etoile-Palace matinée de 1\milles, attrac-
lions. Bobtno music^aîl r'C'a va' Ça va 1.
revue. ̃
VIE MONDAINE
DEUIL
On annonce la mort de M. Adolph\ Schloss.
Les obsèques auront lieu, le lundi â janvier.
On se réunira à la maison niortuaire\*38, ave-
nue Henri-Martin, à dix heures. De\la part
de Mme Adolphe -Schloss et de ses eni\nts, de
M. et Mme Joseph Schloss et de M. Mme
Armand Aron. L'inhumation se fera ai cime-
tière Montmartre. Ni fleurs ni couronnas.
On annonce la mort de M. Labord' pré-
sident du conseil général de PAriègo. ancien
sénateur.
l'il TRAVERS PARIS
Une fabrique de chanvre en flammes.
Un incendia, qui a pris bientôt des propor-
tions considérable, éclata hier soir, vers
sept heures moins le quart, à l'usine Ythier,
fabrique de carton et de chanvre bitumés,
145 et 147, boulevard Sérurier
En un instant, plus de ̃ 5.iX'jO spectateurs
accoururent sur les lieux du sinistre. C'était
l'heure de la sortie des ateliers de Pan.vn
et du Pré-Saint-Gervais: Aussi, l'alarme
donné, un important service d'ordr° fut-il
organisé par 'M..Gauthier, of (h r d, paix
du dix-neuvième arrondissement, et M. Fer-
rand, inspecteur, principal. Outre les agents
du quartier, on dut faire appel aux gardes
municipaux de serviee au marché aux bes-
tiaux et aux-abattoirs.
Cependant, les pompiers de la place de
Bitche, de C.hâi'ea'u-Landon, et de la rue
Haxo, sous la direction de M. Lepine, préfet
de police, et le commandement de leur colo-
nel, après une heure d'efforts, se rendirent
matfres du feu. Pendant quelques instants,on
avait pu craindre l'explosion des barils d'es-
sence qui, a proximité des, tonneaux de
goiidroci, enVpmbraient l'usine. Fort heu-
reusement, l'événement ne se produisit pas,
et aucun accident de personne n'est à, dé-
plorer Par contre,, les bâtiments, complè-
tement détruits, ne dressent plus vers le
ciel que des poutres tordues et à demi cal-
cinées.
La mésaventure du mari. Hier, versa
trois heures, un nomme abordait, tout af-
folé deux agents, rue de Provence, et leur
disait
Ce qui m'arrive, messieurs, est épou-
vantable. Ma femme- a-t-éIle été victime
d'un accident ou d'un crime ? Je ne aais en-
core, mais depuis vendredi, je la recherche
en vain. Nous étions venus passer les fêtes
du jour de Fan à Paris, et étions descén-
dus dans.un.,hôtel de là rue Cujas. Vendredi
soir, après avoir fait diverse:- courses dans
Paris, nous rentrions paisiblement chez
nous. Nous devions aller le soir au ihéatre.
Ma femme .s'aperçut dans sa chambre
qu'elle avait besoin d'une paire de gants
blancs. Flie redescendit pour en acheter
dans quelque magasin du quartier. J'at-
tends un quart d'heure, uns demi heure,
une-heure. Personne 'La nuit passa quelle
nuit Et depuis, aucune 'nouvelle
L'homme ajouta en terminant
Je suis grainetier h Nantes: Je m'ap-
pelle Félix Boutron.
Les agents conseillèrent l'i M. Bbutron
d'aller renouveler sa déclamation au com-
missariat-de la Sorbonne.te Nantais s'y
rendit immédiatement.
Hélas ce fut lit qu'ils put l'explication de
la, disparition angoissante dé sa femme. Le
commissaire avait trouvé dans son courrier,
le matin ménie, une lettre da Mme Boutron.
lui déclarant que lasse des brutalités de son
mari, elle partait à l'étranger ;avec un ami,
et qu'il était inutile de la rechercher. NI;
Boutron entra dans une colère folle. Il s'en
prit auxagents, proféra mille injure^ tant
et si bien qu'il se fit arrêter. On le remît
en liberté dans la soirée.
Trompé et arrêté-, je pauvre homme n'a.
vait vraiment pas de chance.
PETITS FAITS-OIVER9
Rivalité amoureuse. On se souvient de
la récente arrestation à Marseille du terras-
sier Beausang, inculpé du meurtre de M. ju.
ly, secrétaire de la Bourse du travail do
Saint-Uem's. Beausang, mis à la disposition
de M. Bouissou, juge d'instruction, a été in-
terrogé hier. 11 a reconnu sa culpabilité, ajou-
tant que la seule causa de son acte était une
rivalité amoureuse. Il ne s'agit donc point .la;
d'une querelle entre syndicaliste et antisyn-
dicaliste, ainsi qu'on l'avait- cru un moment.
RENVOI Aux assises. M. Magnien, juge
d'instruction, renvoie devant les assises le
paveur Sennore qui, ù. Aubervilliers, tua der-
nièrement d'un coup de revolver le sergent
de ville Lancel.
Les, promesses DE PRIMES AUX ABONNES.
Sur commission rogatoité de M. Hirsch. juge-
d'instruction. M. Bertlielot, commissaire aux
délégations judiciaires, accompagné de Rf.f.,
Bareille, expert-comptable, a pertjuisitionriô-^
hier, 74, boulevard Barbes, à « l'Argus humo*.1'*
ristique et financier », dirigé par M. Gaudois.
Escroqueiui:s et vols. Surpris rue dit,'
Flandre au moment où il volait à l'étalage.
Léon Giordano, demeurant rue des Cités. A
Aubervllliers, a été arrêté et conduit devant
M. Rouffaud, commissaire de police, qui l'a
envoyé- au Dépôt.
On recherche le conducteur de l'automo^.
bile qui disparut hier, boulevard de Sébast^,
pol, en emportant 755 francs de cadeaux que
M, Geel Strasclimyr. d'origine hongroise, ve-
nait d'acheter dans différents magasins.
Pendant une coorte absence de Mme Noô»
marchande de vin, 98 bis, rue de la Tombe-Is-
soire, un inconnu prend dans le tiroir-caissa
quatre cents francs et s'enfuit. M. Euriat,
commissaire de police, recherche le voleur..
Cambrioleurs. Salomon Seil, vingt et.
rtns, 135, rue Saint Antoine, a tenté de cam-
brioler un appartement, 38, rüe Saint-Sébaa»
tien. Arrêté et envoyé au Dépôt.
Les deux portes d'nA dépôt de vin, t6.,
avenue de Chàtillon, ont»été 'fracturées la
ment dérangés dans leur besogne, n'ont rien
emporté.
ACCIDENTS DE LA hue.' Emile Raoul, dix-huit'
ans, télégraphiste, 6, passage Stainville, qui
circulait à bicyriette rue de Kivoli, a été ren-
versé par une voiture de vidange l'une des
roues lui a broyé la jambe et la main droites.
Alors que Eugène Rouillard. soixante ans,
concierge, et Georges Mahou, trente-deux ana,
plombier, demeurant 32. rue de Bourgogne,
recherchaient une fuite de gaz dans l'appar-
tement de M. Lemarois, 59, rue Saint-Domi-
nique, une explosion eut lieu. MM. Rouillard.
et Mahou furent assez grièvement blessés.
LE froid. Rue de Rome, Louis More!.
soixante-sept ans, menuisier, 14, rue Rodiez
est mort subitement, hier soir, frappé de con-
gestion.
Ernest Letocquart, soixante-sept ans, sans'
domicile, meurt subitement, boulevard de
l'Hôpital, d'une congestion provoquée par 1$
froid. A la Morgue.
Instructions du, général Maunoury.
Le général Maunoury, gouverneur rrjill'tatre do
Paris, vient d'adresser aux troupes sous ses ordres
des prescriptions à retenir. •-•
Si l'Instruction ministérielle du 3 novembre
ménager la Bourse des otûclers, autorisé oeux*ci
à porter, jusqu'à usure, les effets modifiés par la-
dito instruction, cette tolérance ne saurait, au-
cnn titre, s'appliquer soit il. des effet5: (lui n'ont ja-
mais été autorisé», comme les paletots de couleur,
soit ,;l des, accessoires dont io n'en-
iralne du'une dépense minime, coifiine les cols en
velours, d'ailleurs explicitement interdits par la-
dite instruction. »
Le général n'est pas partisan du k&pl dit a po-
lo » mis à la modo par les officiers de cavalerie, et
Il donne des prescrlptidns. sur le,salut.
le gouverneur de Paris vu encore, portes par
des officiers et des spus-offleiers, des képis du modèle
du «polo mterdlK expiicrtemem tmr son prés
décesseur. Il en renouvelle, potfr la dernière lois.
l'Interdiction absolue.
lA s0.lut est souvent exécuté très incorrectement,
même par les officiers (doigts non Joints, pouce ecar-
té, main presque verticale, sa:ut fait trop tôt et
bras retombé tu moment où on croisé lo supérieur,
etc.). Il y a lieu, pour tous, de se conformer stric-
tement, à cet égard, aux prescriptions do l'article.
69 du service Intérieur.
Le gouverneur compte sur le bon esprit et la
discipline de la garnison de. Paris pour lui éviter
d'avoir i1 prononcer des punitions sévères qui se
raient la conséquence de toutes les Infractions- A
la tenue et aux marques extérieures de respect
En outre des prescriptions ci-dessus, qui sont im-
pératives et susceptibles de sanctions disciplinaires,
le généra.! Maunoury conseille aux officiers s0us'
ses ordres.
«, Dans leurs promenades à cheval, de ne pas dou-
bler aux allures vives un supérieur sans lui en de-
mander la permission; do ne croiser- ou ne doubler
Qu'au pas, en terrain boueux, une personne (supé-
rieur, homme âgé, amazone) à laquelle ils doivent
de la déférante, de façon à éviter que leur clieval
ne les Adabousse =de céder le pas dans les mêmes
circonstances;, en un iùot do donner toujours la
preuve ite la bonne éducation qui doit distinguer
l'officier en toutes circonstances.
PROPAGANDE REPUBLICAINE'
On itous communique la note suivante.
Le groupe parlementaire d'éducation popu-
laire et.d'action républicaine, présidé par M.
Henry Chéion, organise, six grandes conféren-
ces politiques qui auront lieu le même jour,
dimancho 8 janvier prochain.
A Lille, avec- MM. Caillaiix, Steeg, Bouffan-
denu, Maunoury, et plusieurs •parlementaires
radicaux du -Nord. *»
A Chaumont, avec MM. Dessflfe, Messimy,
Dalimier, René Besnàrd, Haudos, et Camille
Picard.
Grenoblr', avec MM. Fernand David, L. Pe-
rier, Godard, jacquier, Lehoucq,.
A Saint-Brieuc, avec M*M. Henry Choron,
de Kuerguczac, ̃ Henri Pâté, Bureau, Even, Le
Hérissé. Armez..
A Carcassonne, avec MM. Albert Sarraut,
Aiajvy; Painlevé, Brard, Bénazet, Daniel Vin-
cent, des sénateurs et députés radicaux de
l'Aude.
A Bourges, avec MM. Massé, -J.-B. Morin,
Debeaurie, Borrel, et Renard.
présente ses souhaits de bonne année k sa
nombreuse et étéqanie Clientèle.
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•1
FEUILLETON DU <̃ MATIN »
DU 1er JANVIER 1911
t
ROMAN INÉDIT
par GASTON LEROUX
UVRE SEPTIEME
la tour Cage-de-fer
(suite)
Les marchands disaient
C'est la messe qui sonne Dans un
quart d'heure. il y aura une Mme Karl le
Rouge Grand bien lui fasse
D'autres
Ah! Regardez tous ces soldats La
montagne en est couverte Le cousin de
Carlsruhe a prêté toute sa garde pour la ce
rérnonie ̃
En effet, il était facile devoir que tous les
sentiers qui monfaient travers la forêt jus-
qu'il la tour étaient encombrés de troupes.
et te cordon militaire passait sous bois, en-
tourant tout le parc.
De quoi a-t-on peur 19-haut ? se de-
mandaient les voyageurs en ricanant. Mme
Karl le Rouge craint peut-être qu'on ne
vienne lui enlever son mari Ou troubler sa
nuit de noces!
Des rires saluèrent cette boutade, mais
Tona droits de reprodurtîrn et de traduction rô-
terris en France et à t'étranger i
Ooprrigtit 1910 bj Gaston Leron» •
ces rires se turent presque aussitôt, car le
jeune chasseur s'était dressé avec un visage
terrible et il avait retiré une fois encore son
couteau de sa gaine et il avait fait un pas
vers celui qui avait parlé de la nuit de
noces de Mme Karl le Rouge
L'effroi était tel qu'il n'y eût, parmi tous
ces gens pas un geste, et la victime désignée
de la colère de l'étrange chasseur, paralysée
par l'épouvante, ne fit pas un mouvement
pour, échapper à son destin. Le couteau se
leva, mais il ne frappa personne. Le jeune
chasseur le remit à sa ceinture et ordonna
au conducteur d'arrêter son véhicule.
Réfexinn faite, j'aime mieux descen-
dre A ui wiedcrsehen Au revoir Au re-
voir messieurs
Les autres ne répliquèrent point. Mais
quand la diligence eut repris sa course, le
chasseur ne fut pas peu surpris d'aperce-
voir sa droite et' à sa gauche deux com-
pagnons qui étaient descendu, eux, dej'in-
térieur de la diligence pendant qu'il dégrin-
golait |e l'impériale
Il reconnut le garde forestier Martin et
celui qu\ l'on appelait maître Mathias.
Us avaient la bretelle de leur fusil passée
il l'épaule\et le chapeau fi la main. Ayant
qu'il n'eût eu le temps d'ouvrir la bouche
pour leur demander ee qu'ils pouvaient bien
lui vouloir, ceux-ci lui adressaient fort poli-
ment, en môme temps, )a même questien
Nous avons bien l'honneur de nous
trouver en face ,du seigneur Rynaldo ?
Le jeune homi^e était, rouge de fureur et
de honte, car .ces deux hommes, avec leurs
deux fusils, avaient bien l'air de s'assurer
de l'identité d'un,prisonnier. Il répondit, la
bouche rageuse
Je vous trouve bien osés, messieurs
les manants, de demander son nom à un
voyageur qui se soucie bien peu du vôtre
Alors, très calmes, ils se présentèrent,
énumérant leurs noms et qualités et se po-
sèrent en amis dont le dessein était de se
̃ ïstire casser :la tête au besoin pour la sécu-
rité du seigneur Rjfialdo, qui ressemblait
tant,au défunt seigneur Reginald, lequel ils
avaient toujours eu en grande estima et
haute vénération, à toute heure du jour et
de la nuit, qu'il fût minuit, midi, ou même
« deux heures "et Quart »
A ces mots, Rynaldo leur tendit la main
Je vous demande pardon dit-il. Qui
vous envoie au-devant de moi ?
« L'Heure Rouge 1 répondit maître
Martin.
La « petite -matelassière répondait
maître Mathias.
Elle savait donc que j'allais venir
Elle m'attendait donc s'écria le jeune hom-
me avec une'émotion qui n'échappa pas aux
regards investigateurs de ses nouveaux
amis.
L'Heure. Rouge sait tout fit simple-
rnent maltre Mathias. Oui, elle savait que
vous viendriez, mais elle ne vous attendri: j
pas aussi tôt
Parbleu.! elle m'avait ordonné de ne
venir qu'à dix heures du soir, à l'auberge
du Val-d'Enfer.
C'est bien cela, repiquèrent los deux
autres, c'est bien à dix heures du soir que
nous devions nous trouver, à l'auberge du
'Val-d'Enfer. Elle tjous avait dit que nous
rencontrerions là un jeune homme quL sur
ses ordres, serait habillé de l'antique 'Clos-
tumé des chasseurs de la Forêt-Noire, pour
que nous puissions le reconnaître, nous qui
rie l'avions jamais vu, et ne point nous mé-
prendre.
Et que deviez-vous lui dire ? demanda le
jeune homme, qui avait repris une marche
hâtive, ce qui,fit allonger le pas ses deux
gardiens.
Nous devions lui dire que nous étions
sa sœur Myrrha L..
Tres bien, messieurs C'est parfait
cela et je serai très heureux de revoir ma
sœur Myrrha dont j'ai été privé trop long-
temps EUe va bien, ma soeur 'chérie \?.
Vous avez'de ses nouvelles ?
Mais comment donc Nous la voy>\ib
tous les jours et nous sommes de graille
amis Mais, seigneur Rynaldo, par <Ù
allez-vous de ce côté,?. Il n'y a pas.i^
chemin par ici!
ter sous bois, sur la 'gaucho de la route quri
était dominée à cet endroit par un pic des.
plus -élevés, en forme de'falaise. Cette fa-
laise défendait, si bien l'approche de l'im-
mense parc qui entourait la tour Cage-de-
Fer, gu'on ne voyait point de soldats de ce
côte. Du reste, il eût été impossible de his-
ser une troupe sur un tel sommet.
Ce que Je fais ? Mais je me promène,
messieurs répondit Rynaldo en s'accro-
chant aux branches. Je me promène en at-
tendant dix -heures: du soir et le bonheur de
revoir ma siour Myrrh&
Les-âutré-3- ne le quittaient point d'un pas
et se montraient quasi aussi agiles que lui
a se glisser à travers les branches. L'air
résonnait alors du second coup de la messe.
C'est que nous allons vous dire, sei-
gneur Rynaldo, reprit maître Mathias. No-
tre maîtresse, connaissant .votre impatience
de revoir votre srteur Myrrha, avait pensé
que eoûs pourriez très bien devancer l'heure
qu'elle vous avait' Hxée, et elle nous avait
chargés' de- surveiller le Val-a'Enfer pouT-
vous découvrir à quelque heure que ce fût,
dans le désir de vous garder de toute mau-
vaise rencontre, car il paralt que vous avez
de? ennemis terribles, seigneur Rynaldo.
Je ne crains- ni les mauvaises rencon-
très, rli tes bonnes répliqua Rynaldo en
1 s'arrêtant et en fixant ses interlocuteurs de
façon qu'ils comprissent bien » cf> que par-
ler veut dire. » Et maintenant s2chez
bien ceci, que vous pourrez aller répéter à
votre maîtresse, dans le cas où vous la re-
vérriez. avant moi, ce qui est assez douteux.
Je suis dans le Val-d'Enfer à dix heures du
matin au lieu de m'y trouver à dit heures
da soir, comme il était convenu, parce que
dans ,de cette convention, cette
nuit même, j'ai appris par le/plus grand des
hasards de la bouche même; de l'impér^-
triee auprès de laquelle mon service me re-
tenait à Schafîouse j'ai appris que la prin-
cesse Résina de Carinthie se mariait ce ma-
tin au seigneur Kart de Dramberg, et que
cette princesse m'inspire tr,op d'estime et de
respectueuse' aniitjé- pour que je n'assiste
point une si belle et curieuse cérémonie
y Et Rynaido se mit en'mesure de gravir
Vs premières pentes du sommet qu'il lui
filait atteindra pour pénétrer dans le parc
4i vieux château.'
brutalement, il avait déjà repoussé les
blanches qui lui faisaient obstacle en di-
Batit • • ;̃̃̃.̃
-'Je ne suis point, moi, comme l'impé-
ratijee Gisèlé, qui préfère- ne point assister
au la princesse Tania ef* de
l'archiduc -Ethel plutôt que1' de voir la mam
blanijie de Régina de Carinthie dans la
mainyouge de Karl le Rouge
Et Vyant lancé cette singulière apostro-
'Plie, bondit. Mais les autres bondis-
saient V côté de- lui.
Il se retourna une fois encore. furieux-
QÙest-ce il dire, messieurs,?. Est-il
possible que vous ne m'ayez, point com
pris ?. le vous en prie. quittez-moi et
ne songes, qu'à exécuter votre consigne, qui
est de mdconduire à dix heures du soir au-
près de taa sceur Myrrha Adieu, mes-
sieurs' Kt a dix heures ce soir. à l'au-
berge du. 141 Enfer ,1.
NIonsegneur, reprit froidement maître
Mathiàs, nd,re consigne était aussi, dans le
cas où noui, vous aurions rencontré avant
dix heures di soir, de vous conduire immé-,
diatement au»rès de votre soeur Myrrha!
Le clieiïin qui conduit chez elle n'est
donc point islui-ci ? interrogea le jeune
chaleur avecun sourire plein d'amertume.
-`.;Vous vorez bien, monseigneur, que
ceci_ n'est pas un chemin! Si vous vous
y obstinez, nous allons tous nous y rompra
le cou, car je vous avertis, monseigneur.
que nous exécuterons notre consigne jus-
qu'au bout et que nous ne vous quitterons
point..
Eh bien, messieurs. en ce cas, suive?»
moi
Rynaido ne dit plus un mot. Il s'était
élancé avec l'agilité d'un singe. Il grimpait
cette falaise pic, entre les rocs de la-
quelle, de temps en temps; un sapin lui tar-
dait l'aide >ic ses rameaux ou de &es ra-
cines. Si bien qu'ils se fussent habitués, au
temps de leur jeuneesse. à ce genre d'exer-
cice, et malgré l'énergie extraorùinaira
qu'ils y mirent, .-maître et -le, père
Martin ne purent suivre longtemps le jeûna
homme. Leurs 'vieilles jambes refusèrent
bientôt un service aussi. ardent, et ils s'ar-
rêtèrent avec un gémissement de désespoir
en entendant Rynaldo qui, arrivé au sont-
met du pic, jetait un cri de triomphe avant
de disparaître.
Le troisième coup de la messe venait da
sonner. Le clergé, il la tête duquel s'était
placé Mgr l'archevêque cardinal de Vienne,
qui avait voulu officier lui-même pour une
aussi solennelle circonstance, le clergé, di-
sons-nous. se tenait sur le seuil de la cha-
pelle, attendant le blanc cortège des deux
jeunes mariées et de leurs filles d'honneur.
L'empereur,'le roi Léopold-Ferdinand. lea
princes et les princesses se trouvaient réu-
nis dans l'antique salle des gardes, atten-
dant le moment de' suivre les deux jeunes
filles qui se montraient rayonnantes da
beauté, de grâce et d'amour, sous la blan-
cheur éblouissante de leurs voiles.
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