Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1910-12-31
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328123058
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 décembre 1910 31 décembre 1910
Description : 1910/12/31 (Numéro 9804). 1910/12/31 (Numéro 9804).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2008
4 =
LE MATIN 5
5! 31 12 lii !«
CONTES DES MILLE ET UN MATINS
Étrennes
utiles
sE rhe, Ils yeux mi-
dos, à la façon des
chats en sieste, com-
me eux pelotonnée de-
vant l'âtre. Elle a bien
une petite chaise d'a-
cajou, dossier, can-
née et confortable.
Mais, explique qui
pourra, elle r'y fait
jamais iju uil SUlge
très court._Elle n'est pas faite pour les po-
sitions assises nul siège ne la tentera ja-
mais, fût-il à l'Académie. Et quand elle
n'est pas debout, affairée, comme le plus
souvent, on la retrouva à terre, en rond,
de_biais, en zigzag au grand déplaisir
maternel.
C'est le moment qu'elle prend pour rélié-
chir, les prunelles reflétant la flamme, les
mollets délicieusement rôtis. Et le combat
de l'ombre et de la lumière, de la braise et
de la cendre, plus qu'aucun autre spectacle
l'incite à la méditation.
Celle-ci n'a d'ailleurs rien de particuliè-
rement grave on est aux derniers jours
de décembre, et Line se demande avec
une angoisse heureuse
Ouoi qu'on va bien m' donner, pour
mes étrénnes ?
Car .Line, en ses soliloques muets, ses
monologues intérieurs, emploie de préfé-
rence le langage le plus incorrect, la tour-
nure la plus saugrenue..C'est une détente
savoureuse et secrète, une rébellion inof-
tensive et malicieuse, 'qui la « revanche M
de la grammaire, ses règles, ses us et ses
lois qui la console aussi des interrup-
tions perpétuelles hachant sa pensée en
tronçons à jamais disjoints.
La « fo-o-o-orme » chère à Bridoison
tout est là Quant au fond, il importe
moins. Ça s'explique le père de Line a
été dans l'enseignement. Elle représente à
elle seule, aujourd'hui, toute une classe
on ne lui passe rien. Au moindre lapsus,
l'ancien professeur sursaute, comme s'il
marchait sur un pois fulminant, comme
s'il- s'asseyait sur la pointe d'une épingle.
Line
Et Line, à l'instar de Françoise de Ri-
mini, ne va pas plus avant. Elle s'arrête
net, la mine découragée.
Dans le jardin de son grand-père, elle a
surpris le jardinier coupassant de la bêche
un ombilic.
On dirait moi quand qu' je cause
a-t-elle observé à la cantonade, et narquoi-
se, devant le paysan ahuri.
Aussi n'est-il pas à s'étonner qu'elle se
complaise dans ferrement, qu'elle récidive
dans la faute.
Quoi qu'on va bien m' donner, pour
mes étrennes ?
La question lui sourit et l'irrévérence
des termes l'enchante. Un cadeau souhaité
aussi dépldrablement lui apparaît d'autant
plus désirable.
Quel sera-t-il ? Air! voilà Line n'est
pas sans appréhension. On chuchote beau-
coup, dans les coins, depuis quelques
jours. Or, lorsque le « conseil de famille »
s'assemble et délibère, Line sent qu'une
tuile est en train de se détacher du toit à
son irtention, et elle s'applique à l'éviter.
Mais, en la circonstance, comment faire?
-Comment, en gardant sa -fierté, indiquer sa
préférence ? Il s'agit d'un cadeau. et Line
se sent toute raidie à l'idée de sembler
quémander, de paraître solliciter.
C'est trop compliqué elle ne sait pas.
elle ne peut pas
Mais il est permis d'y songer. Une belle
poupée ? Line ne détesterait pas seule-
ment elle en a une il n'y a pas urgence.
Un « ménage » ? Oui, c'est gentil, toutes
ces petites assiettes propices aux dînettes,
et coloriées de fleurs peintes. Mais il faut
étre plusieurs, et Line, fille unique, défen-
due des amies par la peur du bruit et du
désordre, est toujours seule. irrémédia-
blement seule
Même objection pour la boite de jeux.
Robinson, trouvant up loto sur le rivage
de son île, n'en aurait pas davantage l'em-
ploi que la fillette.
Line préférerait un beau livre, un
grand, rouge et doré, avec des images à
l'intérieur. Ou, alors beaucoup de petits,
dans lesquels il y aurait des choses à ap-
prendre. j
Lire, c'est maintenant ce qu'à tout elle
préfère elle s'y absorbe, elle s'y passion-
ne, devenant chaque jour plus insensible
au monde extérieur. Sa tirelire, les sous
qu'on lui donne, elle tes amasse en vue de
tel bouquin. Elle persécute son père pour
allcr rôder le dimanche au long des quais;
pour qu'il la hisse sur un haut tabouret,
afin qu'elle puisse, comme lui, mettre le
nez, mettre les mains dans ces boîtes qui
fleurent si bon le moisi.
Des livres, oui, c'est bien cela On con-
naît trop ses goûts pour qu'il en soit au-
trement. Elle voit les titres,^ devine les il-
lustrations, se sent frémir de convoitise.
Ah comme elle voudrait être plus vieil-
le de ces quelques heures qui la séparent
d'un plaisir aussi vif, aussi 'ardemment es-
compté
Line
Papa ?
Ecoute-moi bien, mon enfant. Et tâ-
che que mes paroles te restent gravée^
dans la mémoire.
Oui, papa.
Tu as sept ans. Sais-tu bien ce que
c'est que d'avoir sept ans, Line ?
Oui, papa.
Non L.. C'est l'âge de la raison, le
temps de la robe prétexte.
J'en aurai-t-y une, papa ?
Exprime-toi plus correctement. On ne
dit pas.
Oui papa Oui papa
Bon, je vois que tu commences a
prendre conscience de la situation. Pour
t'en récompenser, on va t'élever au rang
des grandes personnes.
Merci, papa. J' pourrai parler ?
Le moins possible. C'est toujours
plus sage.
J' pourrai bouger ?
Le -moins possible aussi. Nous som-
mes en appartement.
-Alors- ? gémit Line d'un accent plain-
tif.
Alors, mon enfant, tu ne recevras
plus que des cadeaux utiles. La frivolité a
fait son temps. Moi, dix ans, je recevais
pour mes étrennes un lexique grec-
C'est gros, oui ?
C'est important. Mais je ne veux
pas te faire languir. Mesdames, faites vos
libéralités
La grand'mère et la mère, du geste
triomphal dont le porte-drapeau présente
l'étendard au régiment, tendent chacune un
carton vert pomme, noué de faveurs rose
saumon. L'un est assez grand et carré
l'autre a la forme et l'envergure d'un seau
de toilette.
Merci, m'man Merci, mémé .]' puis
ouvrir,?
Puis-je ? rectifie le père. Oui. tu peux.
Line ouvre. et demeure béante de stu-
peur et d'effroi.
C'est pour moi. ca ?
Oui, ma chérie, tout ça Et tu vas
l'essayer tout de suite. C'est cher, mais on
tenait à te faire plaisir.
Merci, même Merci, maman
répète Line, forçant au sourire reconnais-
sant sa pauvre petite .frimousse crispée.
Et son torse disparaît jusqu'à la taille
sous une immense palatine de petit-gris
et ses bras disparaissent, contorsionnés
par l'effort, dans un immense manchon,
profond comme un tunnel, rond et dur
comme un traversin Il ne reste pas
grand'chose d'elle au fond de tout ç:a.
Tu es contente ?
Oui. Merci, maman Merci,
C'est drôle comme cettc enfant est
peu expansive Enfin 1
Et le tantôt, on harnache Line pour sor-
tir.
Tu vas être contente, hein, de mon-
trer tes belles fourrures ?
Mais le père intervient, prudent
Ne crains-tu pas, Atala, de dévelop-
per, chez cette petite, le fâcheux instinct
de la coquetterie ?
Non, j'y veillerai.
Et l'on se promène. Les parents, glo-
rieux, ne perçoivent pas l'effet produit.
Une dame murmure n Pauvre enfant on
dirait un cocher » Un,gamin s'esclaffe
« Tiens un ours »
Line entend, elle, et chemine, écrasée
sous le poids de son faste et de' son
bonheur. Il
Séverine.
Une idée de lemme par jour
IMDISCRÊTIQMS COMMUNIQUÉS
Après le e fichu
drapé, voici le fi-
chu plat, fait de
trois rangs de
mousseline de soie
blanche, brodée. Ce
gracieux et clair
ornement se pose
sur un fourreau
de liberty n o i r,
enserrant étroite-
ment les hanches.
Une bande £her-
mine, placée a u
bas de la souple
.soie, e assure
1 impeccable tom-
bée et souligne le
mouvement gra-
cteux de la petite
traîne serpent
A remarquer l em-
Piècement de tulle
Il n i, absolument
plat. La taille est
marquée ires haut
par un rouleauté
de satin hlcu-natç-
îier. Au croisé dit
fichu se pose un
large camée. No-
tons la vogue H-
naissante de-cet
ancien bijou.
Par l'intermëdiaire -de la Société de crédit, J
32, rue de Saint-Pétersbourg, les achats faits 1
aux Grands Magasins de la Place Clichy peu- il
vent être ré-lés en dix mois. Profiter de l'es-
position actuelle des nouveautés de saison.
j Théâtres et Concerts
LE NOUVEL AN Xu f frARBAS
r i C'<:ï'. 4, rue Charras, c j ri
tricmpiic fut complet le îr do i pr mi rc
Le spectacle comprend un acte d': t- ar
leth; Rita, MM. Crczàn Duthjpip le t 1
Marg^nson et Santin Odette U< vi rno% fut
gentiment ingénue dans >. Harc et
gette Bréa pleine ds ihirmi dans le l on m
rouge. de Jean Sery. Q*. nt i vil' B n hm
elle fit une création cttiaoïdimnp de \i i'!o
bonne. Mais le gros succès de la soirée r
vient à miss Dalley qui, dans un- sketch J
AVîlIy et de Saint-Geiy, liewt /c U>i
lité rallia tous les suftrtg-ib
Dimanches et jeudis m t'nv. a h pour
les familles avec les pièces de Labichs.
AUJOURD'HUI.
torique due la musique, consacré aux au\ri.s
de, Sébastien Bach, lia 1 nU R n 1, m avec le
concours de MM. Gilles Coulomb. Jean Lîua.
'faurs, Belhomme Mm'< Mathieu Luu Broh-
ly, Lafargue, Nicot Vain h ltt Alice caveau.
Charbonnel, Bleuzé. L concert s rd iutcéd
d'une conférence de M. Hfnry Expert.
Odéqn. A 2 heures leo Affranchis, le
Théâtre Femina (matiuée pour la jeunesse).
à 3 heures la Revue de Noël (Mena Gon-
dré, G. Livettinii.
ce soin, k
Optera. Guillaume Tell, pour les débuts au
ténor Gillion dans Arnold v/ec M Noté (Guil-
laume), limes .Mondés (>Iathildc) Laute-Brun
Uernmy).
Théâtre d'Astrée (salle temiiu) V8h 12
prera.ièic représentation de la en, ruL-
nes, pièce en 3 actes, de M. Marc Quintin, in-
terprétée par MM. Brousse, Finaly. Barbât.
Mlles Madeleine Gombert, Renée Falconetti et
Blanche Valbert le liai du parit, un acte de
M. L. Cl1anchy, joué par MM.Barbât, Finaly,
Etclnepare, Miles Valhert et Falconetti.
MACBETH u A L'Ol'ISttA-COMlQUE.
Hier soir a eti lieu à l'Opéra-Comique la der-
nière représentation de Macbeth. L'œuvre de
MM. Ernest Bloch et Ed. Fleg avait attire
un public- nombreux nui a acclamé les auteurs
et leurs interprètes Mlle Lucienne Bréval, M.
Albe.rs et Mile Lucy Vautlirin.
L'ouvrage, par le succùs qui l'a consacre, Il
conquis une des premières places parmi les-(
œuvres modernes dont M. Carré nous
a toujours révélé les moclèles Comme VÛUais
fit Ariane. Macbeth demeurera inscrit au ré·
pertoire de l'Opéra-Comique.
MATINEES DIJ NOUVEL AN {suite).
Porte-Saint-Martin. T/ Aventurier sera don'
né en matinée demain 1er, lundi â et jeudi 5
janvier.
Bouffes-Parisiens. Xantho che. les courti-
sanes, matinées demain dimanche le- lundi
2, mardi 3 et jeudi 5 janvier.
THEATRE ANTOINE. Tableau des repré-
sentations alternées qui seront données du 14
au 22 janvier 1911 samedi 14 (M. Zacconi),
1° Disonesti, 2° Don Pietro Caruso dimanche
15 (matinée et soirée), la Femme et le Pantin
lundi 16 (M. Zacconi), SpcAtri (tes Revenants);
mardi 17 (M. Zaeconi), 1* Paae altrui, 2' Di-
rilti delV anima mercredi 18 et jeudi 19 (ma-
tinée), la. Fentme et le Pantin jeudi, soirée
(M. Zacconi), Morte civil: vendredi 20 (M.
Zacconi), Otello samedi 21 et dimanche 23
(matinée), la Femme et le Pantin dimanche
(soirée), pour la dernière de M. Zaeconi, 1"
ATHENEE. Tes Btevs de l'amour sont très
gais et très bien interprètes. Gros succès.
La Saint-Sylvestre est une fête de fin d'année:
c'est en même temps celle d'un' des princi-
paux interprètes de la Comédie-Royale, Gaston
Silvestre, qui tous les soirs obtient le succès
que l'on sait.
11 est prudent de retenir aujourd'hui ses pla-
ces par téléphone il la Comédie-Royale pour
applaudir Mayol, Alice Bonheur. Eniilicnné
d'Alencon, Suzanne Derval, etc. et Marthe
Derminy, MM. Jean Guitry, Roger Ferreol,
Tauffenberfcer, etc. et Gaston Silvestro.
Ajoutons que Mavol chantera jusqu'au 3 jan-
vier à la Comédie-Royale. On annonce pour
le 3 janvier des débuts sensationnels.
THEATRE MICHEL. Ainsi que nous l'a-
vons annoncé, ce théâtre fermeru ses Dortes
demain dimanche. à l'occasion du jour de-
l'an, pour les rouvrir lundi, en matinée. Ajou-
tons Que dimanche 1er janvier la location ser;1.
ouverte comme d'ordinaire, et Que l'on pourra
louer dé dix heures du matin à six heures du
soir pour la matinée de lundi et tous les soirs.
TtiE.4TRE SHAKESPEARE. C'est le 16 et
le 17 janvier que passera l'Ecole' de la,pic-j
grièche, dans la salle Femina. Conférence de
M. Camille de Sainte-Croix sur a Shakespeare
et les femmes ».
TRIANON-LYRIQUE. Phryné. de M. C.
Saint-Saëns, sera repris le 4 janvier, avec
Miles Jeanne Morlet, Hilbert, MM. José Théry,
Vincent et Jouvin. Phrunè formera spectacle
avec Bonsoir, monsieur Pantalon, de Grisard.
GRAND-GUIGNOL. Il n'y aura pas de ma-
:inéo dimanche 1er janvier, mais lundi 2, avec
le même spectacle que le soir.
THEATRE DES ARTS. La matinée de'di-
manche prochain est reportée au lendemain
lundi. ;,»
A L'EUROPEEN (5, rue Biot) j
La revue Boum 1 Voilu Jeanne Bloch
et Faure-Marba.
Quelle merveilleuse revue Quelles icléV-s
drôles Mais aussi quels éclats de fou rire
secouent la salle Jeanne Bloc]]. la formi- j
dablc comique, communique à jet continu la
folle, g-aicte, lorsqu'elle paraît, si drôlement
armée, ou dans son custume exotique de Toto
chez Xantho Faure-Marba, le célèbre bary-
ton de l'Opéra de Vienne, enthousiasme le
public avec 0- nuit d'amour de Mess'aline,
un air cl' fferodiade en somptueux costumes
à transformations. Avec Jane Lux, Haupto,
Launay, et Radia, la danseuse aux pieds nus, j
la revue Boum Voilà détient le record des
là gaieté. C'est là qu'il faut aller fêter le nou-
vel an. Dimanche et lundi, matinées de gala
à deux heures.
JjIInBph On nttn 1 irmi t'au de-
\U r pu'; l|jlendni ti nt 1 voc.3 il avec son imitant» rc
11 îtt s Cr soie in jup-nicntitloi ciu pris
1( 1 1 I'il j j wp de gala t ikiui lîT»-pmi tf
Tin. M r Ai ti *t \j i ufijeni li dan limnmsf
ik danses invi ntees et rt glée-> pai M UtrtOo Carti
dansées par Mite Cirlotti Biiin/a du théâtre lm
V ̃̃ 11 I réi.o 1 V « U Hum If. 1 In I (nn
de solfège '), grande scène de \f ntriloqutt- i In
gx U atn li » coi edi( n 1 acte et 7 1 prs. m«iges
1HX-SC joua pai îrc(/-ii Mu )r trl>
ina a loi «,#t p rodles des ai !« «. de music hall Ce
Xii'toli rhing' r<- tous les mun t iohî^
\ujoura liut 'Si tous les mâtine '-ciifn» c iv<
I covcpi -\i\ili Ce soir, Majol et \llom>.
tri ik. in "-sciikuv 1I11 mime Ad Sis cftirlRr
s aannequtns mécaniques; \«llv de ter s s in
ti pUJ s SciiUx ije t^tis fabuleux le duo lis
Liirdt Jets <.iilpuurv \,tr)iUli> 1 Michtl irro-
l)-tps tnonaains» etc. Matinée c' manche Ù 1
<- îindi f matinée et on nlré>- rai uvfll m nt
r«Inr! une menelllp Le J 1 Rindilî âd.n* v,s
QP is ^Ufgorique^ Ivulintl t.<.iipfaant 1II1 lun
« tp etc. \Jatlntts dimanche et lundi.
llT*CH\ Ce soir iBiratlu i»TtilUi)i](
lli d-innu Cnnd ilifp de 1 peut 1) on
tlivltm* rppif^niatkn (h i3. rm tfilltust revue)
t 'a-> Distribution do surprises s d grande h^ Hit,
Ui i-ipuis C Hp féte Sdiidtionni-llt, s ann nce comme
ur Miequelques s pliais di^ioniblca et si vous voult/ ji>tu
Srroftnt finIr l'annéu, téléphonez au 030-12. Demain
dimanche 1" janvler, lundi i, matinée^ à 2 heures:
LA CuansOs AU Palais ncs fêtes nE Paris. Le Palais
les tètes de Pa.ris va faire revivre les beaux soir? de
h chanson française et inaugurera dans les prt>
lï'iers jours de Janvier les vendredis classiques rA-
ro-és.
A cet et!et,* la direction informe les artistes qu-'eUe
a< nnora uuditinn mardi 3 janvier, à deux |
r>p-cists,- pour les deux l'ipcrtolre-s classique <;t
moderne., Tous les jours, cméma. Concert -apéritif.
Matinées, de a h. à. 6 h., et ei\ soirée, dp 8 h. !/? il
11 h. l/'î. s, rue aux Oui-j (bt.ni. de SAb»stoi>ol).
LE BHUïANr AL>OCANDBK-A.LEXÀNDRA '(VJOilxl de Clif.hy!.
On boit, on chante, on rit. Ouvert toute la nuit.
BAL Tabarix. Ce soir, grande fête d>. ,!luit., « ual
des Grfsettes Mimi mnsoti il Tabarin. v>n soupera
et on dansera toute la nuit. A minuit, « «mnrasse-"
ntent général > Cortéso et défilé. PalaïK^jH -l'année 1011 (débuts). i
BA-TA-Clan. El ça? la meilleure revue. T. 930-Vi
I..A Maison Es.scrRtiin; (il., boul. des Italiens, et [2,
rue Le PclRtier) informe ses nombreux admirateurs
qu'à l'occasion du réveillon de fin d'année la visite
dn cette merveilleuse mai6on et la séance du micros-
cope géant auront lieu jusqu'à minuit. Matinée et
cinéma du musée Grêvin. Ka. chute tragique d«s
aviateurs Laffont et Pola.
Ameiucan Biograpu. Le succès du célèbre match
Johnson-Jetïries ne parait pas sur le point de s'e-
teindre. Bien que la dernière semaine de l'année
soit, pour les théâtres et les musiu-iiallti, générait^
ment la plus mauvaise, Amcrican BiograpU a a
dû, il: chaque séance, refuser quantité de specta-
teurs qui ne pouvaient trouver place dans la co-
quette xiilf. de la rue Taltbout.
Aujourd'hui et demain, il sera peut-être prudent.
de s'assurer des places à l'avance; on peut louer
par téléphone (159-79), de 9 li. minuit pour toutes
les séances, sans aucune augmentation de. prix.
De 10 Il. 1/2 à midi, de 5 .h A tt, l/'J, et de
10 h. 1/2 minuit, match Johnson-Jeffrics entrée
2 francs. De 2 11. à 4 h. 1/3 et de S IL l0 h. du soir,
séances ordinaires, composées 'l'actualiiés -oê de scè-
nes comiques; entrée :.l fr:inc.
EmMBOUHG-SKATiNG-KiriK est ouvert tous les jotirs.
Entrée matin 1 tr,; après-midi et soir, tr, 50.
OU PASSER LA SOIKÉE HK LA SALVT-SYLVliîTO; ? A Tivoli-
Cinéma, dont la magique transformation est l'évé-
nement de cette fin d'année. Parmi ceux qui s'y
pressaient le soir de l'ouverture, beaucoup ont dû
80 rappeler -lion sans mélancolie !e passé fa-
ir.t-ux, mais si lointain déjà de Tivoli Joyeux
flonflons, quadrilles, bruyants meetings, où êtes-
vous? Tivoli .a, subi la mode en se transformant;
la sj'.Ub La plus -populaire do Paris en est deventle
aussI la plus raixlt-rno «t la plus jolie. Ti-onif-Ciné-
pia.bat.le. record. -• la, ..n&iv&iu-té e.V14, ruo de la Douane (placé de la République).
IXS VRAIS MïSTCKES-
On peut dire que les Parisiens comprennent les
nouvea.utés étrangères avec la même rapidité que
les étrangers s'efforcent à se mettre ;i Sa mode de
Paris, à s'assimiler cl !e ,?oût français.
Les étonnante travaux de construction de la Ma-
gic City », pont do l'Aima, en sont un nouvel exem-
ple. Us sont suivis avec une extraordinaire curio-
silo par les Parisiens, qui attendent t'ouverture do
la vlllo joyeuse, à Pâques, pour aller on découvrir
tous les vrais mystères.
A la mémoire du colonel Moll
a"
On sait qu'im^souscription- a été ouverte
à la mairie-da Vitry-Se-François, en vue de
l'érection, dans cette ville, d'un monument
il. la mémoire du lieutenant-colonel Moll,
tué au combat de Drijelé (Ouadaï)"
Le ministre de la guerre vient d'autori-
ser l'armée à prendre part cette sous-
cription.
Les mu dU' congrès des praticiens
On nous communique la note suivante.
Les délégués du comité de vigilance du cori-
grès des praticiens ont été reçus hier matin
par le ministre de l'instruction publique, et lui
ont remis l'ordre du jour suivant, voté pnr le
comité de vigilance
nw de deux millions demandée actuellement
aux Chambres ne pourra être employée utile-
ment que lorsque. les reformes réclamées par
lu congre» des ̃ praticiens auront fitî*. appli-
iiuées pouvoirs puhlics, avant
l'attribution dis crtttits demandés, rôtutle et
l'applicatior.. de ces reformes et .prie 'le mi-
nistre de l'instruction 'publique de nommer
la comntission réclamée par le corps médical.
seurs et des praticiens, pour -réorganiser sé-
rieusement l'enseignement médical. »
Les délégués ont ensuite demandé la réu-
nion de la commission de professeurs et de
praticien!?, réclamée depuis des années pour
la réforme de renseignement médical.
¡ Le ministre paru favorable à la réunion
de cette commission. qui amènerait enfin l'a-
naisement dans^ios facultés de médecine.
Autour de « Roi Hérode
Le, 11 j 1 1907 il y avait cernée- Long-
i h imp *̃
A iTi\ i prix de la Nt\ tors rb la 1 pi
le d)c\ il iioi Ilciode nitiu par un lui au
rait. rue et.. ce faisant, bl^st la jambe
s irii "I O sp
ainsi occasionne. Mme I> u t'e\ réclamait.
Infr d»\>iif la iim r chambre du S
bunal ,présidée par M Gibon vingt-cinq
mill' francs de dommages-intérêts au pi
piiffdm de Roi Heiode, \1 MnuiKe (_dtl
iiull Mais ii) pr il îblt elle demandait au
tiibuun! i uiloii^ituin adf.blu j.)ii une eu
quête les =, l tiu qu'elle alléguait.
M \fi nu Laiilault rtithaiiuit en subi'-
tance
D'aptes mes renseignements. aucun
accir'Hif n sL<)t pioduit Jt 11 juin, dans p
paddock K 1 lorb ri* la, promenade des 1 1
vaux: Vus 1 ai' -,011 de la poursuite lu
l'aire de Mme Hnf't\ je réclame rr-cun
\entioii'if'l imn1 < mq rr-nK liants de lo-
nicigt. jnt< lAK
M (i m, 1 Itufoui s'est, pic-' 1*1 u jr 1
de Mme 1 ivtln
M Simonne J p'aiV poui \iaun
• u Ildiili Au cour' de \i plaide 1 Ho
norable u\or<. adressée t, n m \im i 1 il ( w uil
d t uliPt > nj -,aftf
'Au nofiPiit d* 1 ai rideni k t<,ft< -hi^ u
ayant l'intention de ipp tu >oo fruif^ ^agii n
sur Hoi Ht-roat? >00 francs qui u n ivpmmi-,
à cause du coup de nicd.
Ajoutons que Rn Uu f c1 'd Stva
Le tribunal, renvoyé 1 huitaine le piS
nonce de son ni" n il
Entre auteurs et éditeurs.
L'affaire Lolié-î contre Juven. a été plaîdée
hier il la troisième! cliaiiibra du tribunal.
A -propos d'j !a publication de las Femmes
du second Empira, la Fête impériale, la Vis
d'une Impi'raMcc. ?IL Frédéric Loliée pré-
tend qu'aux termes de scin contrat avec M
Juven, celui-ci doit 1" faire figurer sur la
couverture des ouvrages édité-s le nombre
des édilioiir. dos lir.uye^' 2"' «viser M.
Loliëe s pur lui faites 3°
lui donner yratuik'riv.'ti! ir.-îîie o\'en"i]>lair.;s
de chacun des ouvragvs «i dix exemplaires
lors d'mx nouveau tirage.
D'a.jircs \1. KiSlérje 'Loin-e M..îtiven n'a
exécukVqu'en partie s«s enga^cniei ils. Aussi
l'auteur df' les Vemm?,< demandai! il M..Tu von IO.Oïïi) francs de dom-
rringos- intérêts et la résiliation des contrats.
Léditeur Juven répondait
1° Les traités intervenus entre M. Loliée
et moi ne stipulent pas 'l'obligation' d'indi-
quer sur les. volumes le nombre des éditions
et des .tirages. Cependant- j'ai consenti h
donner satisfaction à M. Loliée.-
M. Loliée a toujours été avisé des réim-
pressions faites, ainsi que'la chose résulte
d arrêtés de comptes.
3° En ce qui concerne les exemplaires et
volumes à fournir gratuitement jamais *e
nai refusé de remettre Ú M. UAiéa les ou-
vrages auxquels u a droit gratuitement et
dont il pris livraison.
Sur les 10.000 francs de dommagns-int*-
rôts, .M. Juven déclarait que Il M. Lolié*
n apportait pas la moindre preuve d'un pré-
judice quelconque».
Après deux éloquentes plaidoiries de M"
Pa.ul Gaye et Max Botton, le tribunal 3
renvoyé à huitaine le prononcé de .«tu ju-
gement.
En dehors du mariage.
Une « concubine o selon la brutale expres-
sion du code, peut-elle valablemo faire un
legs à son concubin» ?
La question était postne hiot-d«ont la
deuxième chambre du tribunal de la Seine.
Après plaidoiries de M"» Maurice 1 .ach et
Bataille, et sur conclusions de M. le substi-
tut Castaing, le tribunal a déclaré .alable
le legs fait par la « concubine son « con-
cùnin n.
Les gaietés de la jurisprudence.
Il i' trois ou quatre jours, la huitième
chambre correctionnelle, par un jugement
fortement motivé, condamnait à 200 francs
d'amende, pour fraude alimentaire, un fa-
bricant de chocolat dont les tablettes de cho-
colat ne contenaient que vingt-sept pour cent
de cacao. D'après le jugement du tribunal,
le chocolat;, doit contenir un minimum do
trente-deux \Jour cent de cacao.
Hier, dans une affaire semblable, la me
me huitième, .chambre, par un jugement
également fortement motivé, a, malgré le
réquisitoire de M. le substitut Prouharam,
acquitté, après plaidoirie de M8 Albert Bé-
rard, un fabricant dont les tablettes de cho-
colat ne contenaient cependant que vingt-
cinq pour cent de clicao.
.Attendu, dit le juVernenf. que h> fait d'ap-
peler- chocolat un produit qui contient, pins
de sucre que de cacao ne constitue pas une
tromperie aux termes ào la loi. j
Empressons-nous d'a\outor que la imitio-
me chambre corre posée hier des mêmes îfiagislrats qui sié-
geaient au commencenien'i de la semaine.
de joyeuse mémoire, avait jusqu'il. trois
opinions différentes sur le même point dt>
droit..
Cicatrice inesthétique.
Le 8 juin dernier,, deux automobiles se
heurtaient place Wagram. MUe Mager, dàc-
tylog!-aphe, qui se trouvait dans l'une des
voitures, fut, blessée au visage, '-par des Í
éclats de vitre.
Lu jL'iiné iiite ne subit, du fait de ses très
légères bîessnres, aucune incapacité de tra
vail. Il- en résulta seulement une cicatrice
indélébile près de ] "œil gauche.
Nouvelles ]Udiciairc^ (
Pdl fil 1 1 1 > 1 lj, IIIU1 d'd^-slsf
M CumiLtif m ijIls irio, \1en1 1I1
de rontwit ri(
1 tau\, ti j ii-.ii Mm 1 iHiiie
la tribu
t 1 un min. i h 11 ili-i i't 1 1 1 ii ii t
LFS FEMMÈTTji'IN^TÏTr'r
\oij-. In le lire sni\
Munsh-iii U vi t < lit en cfi
biinupts dus Il-
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VÏÏTÂÏONbAINE
ET
DEUIL
On -mnonfo i;i muil O" ">\ Hi/m Du > i t
Mme ses
< 0111 (i lli ̃ ,i pat is Mine \oji\
Julien Ui jùife, iidlumuu
Cahen el Ennle Taubert
Les obsèques de Mlle Faillit (. il'ii, n 1
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Il faut de défier de^ eaux u 'îfi-'iei'i-ir *̃ f'
tort sagetiv nt, obligées se
fiées et ne consomme,' oa^ < •
partout il. un j>ii\ ires moi'
doit ses propriétés bienfdibdiu »
E4B0IT
FEUILLETON DU « MATIN u |
̃- ̃ ïgô
U «EIDE M SUT
ROMAN INÉDIT
par GASTON LEROUX
LIVRE SEPTIEME
la. tour Gage?àe-fer, de Heustadt
Quelques semaines après les ôvène- i
rnénts que nous venons de rapporter dans
tes chapitres précédents, un jeune homme j
attendait avec impatience sur le seuil de j
¡'auberge du Va.d'Enfer, en pleine Foréi-
Noire, le départ de la diligence qui venait
de Totnau et qui se dirigeait sur Fribourg.
Il portait, le costume pittoresque des
plume renversée, le manteau court sur une
-casaque attachée Il la taille par un ceintu-
ron ne cuir, la culotte de chamois collante
.rt les bottes molles armées d'éperons ç^t-
ci«r.
Il fouettait nerveusement sa boit? d'une j
fine cravache qui avait dû lui servir quel-
que peu si le cheval que le gar«ïri d'écuiie
«tait en train de bouchonner, «t de soigner
à quelques pas de là appartenait à ce fier
cavalier.
La bête était fourbue, incapable d'un
nouvel effort.
Tous droits de reprodBetkn et de traduction râ-
certes en France et â l'étraBgen W
C'était en effet sur ce magnifique animal
que le chasseur s'était présenté ce matin-
là à maître Frédéric II, le patron de l'au-
berge du Val-d'Enfer -mais le cavalier
n'avait pas plutôt fait son entrée dans 1a
cour que la bête s'était abattue. «Un che-
val {. Un cheval 1)
Maître Frédéric II avait souri. Il n'y
avait plus un cheval dans ses écuries. Tou-
tes ses bêtes couraient sur les routes de la
Forêt-Noire qui, ce matin-là, du côté du
Val-d'Enfer, se trouvaient fort encombrées.
Ah si j'avais Darius soupira le
jeune homme
_.Où allez-vous ? avait demandé mat-
tre Frédéric.
A la tour Cage-de-Fer de Neustadt
Mais on n'approche pas aujourd'hui
de la tour Cage-de-Fer de Neustadt Les
chemins en sont défendus
Vous ne savez pas à qui vous pariez,
monsieur
Pardon. Altesse s'inclina Frédéric II
avec une ironie qui rit frémir le chasseur.
Mais pour conduire Votre Seigneurie le plus
prés possible de la tour Cage-de-Fer, il ne
vous reste plus que la diligence que nous
attendons, venant de Totnau Du reste, la
voilà et je vous souhaite d'y trouver une
place
Heureusement pour le chasseur, il en res-
tait juste une, une seule
dut se résigner à voya-
en bois qui étaient
bien connus daftgla. contrée pour confier des
trains énormes au^ISeckar. al l'Eug, à la Na-
"geld ou il la Glatt, rf«ii les portaient nu lar-
gccours du Rhin lequel les conduisait jus-
qu'à Mannheim où tout ce bois se muait
pour nos marchands, beaux écus son-
nants. Mais chose singulière, ce matin-là,
les gros négociants ne parlaient pas de leurs
affaires, ni les sabotière de Totnau, ni les
marchands de jouets de; Fribourg, ni les
horlogers, ni les bûcherofcs.
Dans la cour où ils étament descendus un
instant se dégourdir.les\jambes. dans la
( salle de l'auberge où quelques-uns d'entre
eux se restauraient à la hâte, on nie s'entre-
tenait que du grand Événement du jour, du
double mariage des petites-nièces de l'empe-
1 reur, les deux jumelles de Carinthie, Rêginn.
et Tania, mariage qui devait se célébrer dans
la chapelle du vieux château de la Tour
Cage-de-Fer de Neustadt.
On ne connaissait l'événement que de la
veille, tant il avait été soigneusement ca-
ché, et la précipitation avec laquelle on me-
nait la cérémonïe, en plein deuil, du reste,
de la cour d'Austrasie.n. 'était point pour fai-
re taire les langues. On racontait couram-
ment que l'empereur avait les noces
cause du trouble profond dans lequel se
trouvait l'empire et des symptômes mena-
çants de guerre civile qui venaient du Bagr
Danube.
Ce n'était plus un mystère pour personne
que du côté de l'Orient il faudrait se résou-
dre a avoir recours aux armes. Les ennemies
de j'empire prêchaient la guerre ouverte, de
la Galico il l'Adriatique, et les peuples en- 1
tiers se soulevaient dans le moment môme
que l'on croyait toute cette affaire terminée!
la suite de la fausse alerta des délégué
fédéraux, affaire qui n'avait abouti, comme
nous le '.«avons, qu'à une pauvre émeute et
à quelques journées de barricades sans ira-
portante, dans Vienne et dans quelques
grandes villes de l'Empire.
On se rendait compte maintenant que ceci
n'avait été qu'une escarmouche nial non- j
duite par des gens trop presses, qui n'a- j
valent pas su attendre le mot d'ordre du j
nouveau vedifiule!, la fameuse association
renouvelée de Kossuth et qui tenait tous les
peuples décidés à secouer le joug austria-
sien.
Des régiments entiers de citoyens armés,
prêts à la guerre, semblaient sortir dé
terre et remontaient en chantant les rives
du Danube. Les Slaves et tes Hongroies eux-
mêmes, oubliant leurs anciennes "quereHes,
marchaient ia main dans la main; les Serbes
les la Bosnie et l'Herzégovine
grondaient les Polonais ne cachaient point
leurs sympathies, et les Italiens des provin-
se déclaraient prêts à entrer
dans le mouvement. Quant aux Croates,
tommes, femmes, enfants étaient prêts à
donner leur vie pour la cause commune.
.Enfin le bruit courait que du nord au sud,
de l'est" à l'ouest de l'empire, on avait vu
passer sur les routes des caravanes de gens
sans feu ni lieu, sans foi ni^loi, des vaga-
bonds, des «gains, des romani qu'on
pourchassait de province en province st. qui
tous gagnaient la Hongrie et se perdaient
dans "iaPuzta où. ils préparaient la guerre
sainte.
Ces nouvelles couraient de bouche en bou-
che, et aussi des appréciations plus ou
moins favorables sur- !e mariage' de Karl le'
Rouge et de Hégina de Carinthie.
Karl le Rouae était franchement détesté
df, toute la oon Iréf. On .plaignait, la princesse
Régina,, qui devait envier le sort de'sa sœur,
la princesse Tania, laquelle .épousait le jeu-
ne et beau prince Ethel, héritier de l'em-
pire.
Certains qui se prétendaient bien rensei-
gnes affirmaient que Régina aimait Karl
et que le duc de Bramberg faisait un ma-
riage d'amour. Mais généralement on n'y
voulait point croire.
Tant est qne la conversation était quasi
géniale entre les voyageurs.
Seul,1 le jeune: chasseur de la Forêt-Noire,
Cftie nul ne connnissaiU niais dont on 'n'au-
rait pas été léché de savoir ce qu'il pensait,
ne 'disait rien. C'est à peine s'il répondait
nux Guten 2'aqui entraient dans l'auberge ou, qui en sor-
taient le gratifiaient au passage.
Enfin chacun regagna sa placé dans la di-
ligence. Le chasseur était monté sur l'im-
périale et. il ne fut pas sans remarquer avec
quelle attention soutenue et un peu étonnée
un garde forestier que chacun appelait père
Martin et son compagnon que l'on appelait
il. tre Mathias. lé considéraient.. S'il n'avait
éd si haut placé *pt s'il n'avait craint
par' un incident. -de retarder encore le voya-
ge, il serait certainement allé' demander
ces gêna ce qu'il.-? lui- voulaient..Mais Max-
tin et portaient chacun un fusil eu
un pauvre vieillard. avoir dit. cl. courbe,
par les nn qui tH.ùl apparu sur le seuil l'auberge, rnoritèrenl. laiiï1' tour dc.ns l;iy/r'i-
ligencfi.. v
Le yit'illHrd leur cria :̃
• Soigne bien tnon fusil» père .Martin
Et cunserve ta poudre sèche,
Il tantôt J'ai comme une idôo que ce sera.
bientôt, la c/ia-M»: aux loup.
C'est pourtant pas. l saison répliqua
en riant le patron de l'auberge.
Frédéric II envoya un .saJut ami ¡\il.
deux voyaaeui's. et un autre voyagï-iir dt1;-
cl&ra en rîant
Faites pas attention Il y longtemps
que le vieux Henri Muller rayote
Mais Martin dit
Qu'est-ce que vous en savez ?. Il v
a peut-être bien des loups à chasser en
toute saison
Sur quoi-, la diligence s'ébranla et des-^
cendit au bruit de ses grelots le Val-d'En-
fer.
La journée s'annonçait bien, et la foret
chantait. dans toutes ses branches. Cepen-
dant les fronts restaient sombres.
Les uns disaient
Via, un1 double mariage qui aurait dû
être une U)io. pour tout. le pays. Eh bien,
ça se passJj loin d? nous, loin des braves
gens qui ne verront seulement pas le bout
du. nez -de la .mariée. On dit que Tempe-
reur est arrivé il la Tour S'il y est venu,
personne ne l'a vu, bien sûr. C'est- comme
le roi de Cawnthie. et les princes et le;
princesses. On ne voit personne. On ne
voit que des soldats partout, et puis Dé-
fense de passer depuis trois jours.
C'est pas nature). On dirait pas des no-
ces, bien sûr
Le jeune chasseur de la Forêt-Noire se
I
tnm/ > i w i u^ ha i i ni
u,->i
.1 i (
j .sein au tl Iï'i cii> i imi I
qui el.i't i iilii' m,! '( t|
« nnp< i Mie ii e«.tuiiJ tanv et Ion n entendit pui- u
I moment oÙ, A un détour du'
î-iîiit le- l'juih créneau:
j l't'i de 'Nci-.l'dih
Lt • ("lime d nis l. \< 'o,
les i lm ht (li- la <
1(>- imbues i
elles pni mil jj.i' '<
>
, Sdilli il- l'oiu i
il'
flulll l'i III I i If^ tl'i 'I l,<*
dmi- taquet: i ii( i i 1 « i II
.•-('n lil ii n( i avant, vouloir la
faire dt»\nl»i plus vite le long de la rouf
qui desrejKknt i-n le \al-d'I
LE MATIN 5
5! 31 12 lii !«
CONTES DES MILLE ET UN MATINS
Étrennes
utiles
sE rhe, Ils yeux mi-
dos, à la façon des
chats en sieste, com-
me eux pelotonnée de-
vant l'âtre. Elle a bien
une petite chaise d'a-
cajou, dossier, can-
née et confortable.
Mais, explique qui
pourra, elle r'y fait
jamais iju uil SUlge
très court._Elle n'est pas faite pour les po-
sitions assises nul siège ne la tentera ja-
mais, fût-il à l'Académie. Et quand elle
n'est pas debout, affairée, comme le plus
souvent, on la retrouva à terre, en rond,
de_biais, en zigzag au grand déplaisir
maternel.
C'est le moment qu'elle prend pour rélié-
chir, les prunelles reflétant la flamme, les
mollets délicieusement rôtis. Et le combat
de l'ombre et de la lumière, de la braise et
de la cendre, plus qu'aucun autre spectacle
l'incite à la méditation.
Celle-ci n'a d'ailleurs rien de particuliè-
rement grave on est aux derniers jours
de décembre, et Line se demande avec
une angoisse heureuse
Ouoi qu'on va bien m' donner, pour
mes étrénnes ?
Car .Line, en ses soliloques muets, ses
monologues intérieurs, emploie de préfé-
rence le langage le plus incorrect, la tour-
nure la plus saugrenue..C'est une détente
savoureuse et secrète, une rébellion inof-
tensive et malicieuse, 'qui la « revanche M
de la grammaire, ses règles, ses us et ses
lois qui la console aussi des interrup-
tions perpétuelles hachant sa pensée en
tronçons à jamais disjoints.
La « fo-o-o-orme » chère à Bridoison
tout est là Quant au fond, il importe
moins. Ça s'explique le père de Line a
été dans l'enseignement. Elle représente à
elle seule, aujourd'hui, toute une classe
on ne lui passe rien. Au moindre lapsus,
l'ancien professeur sursaute, comme s'il
marchait sur un pois fulminant, comme
s'il- s'asseyait sur la pointe d'une épingle.
Line
Et Line, à l'instar de Françoise de Ri-
mini, ne va pas plus avant. Elle s'arrête
net, la mine découragée.
Dans le jardin de son grand-père, elle a
surpris le jardinier coupassant de la bêche
un ombilic.
On dirait moi quand qu' je cause
a-t-elle observé à la cantonade, et narquoi-
se, devant le paysan ahuri.
Aussi n'est-il pas à s'étonner qu'elle se
complaise dans ferrement, qu'elle récidive
dans la faute.
Quoi qu'on va bien m' donner, pour
mes étrennes ?
La question lui sourit et l'irrévérence
des termes l'enchante. Un cadeau souhaité
aussi dépldrablement lui apparaît d'autant
plus désirable.
Quel sera-t-il ? Air! voilà Line n'est
pas sans appréhension. On chuchote beau-
coup, dans les coins, depuis quelques
jours. Or, lorsque le « conseil de famille »
s'assemble et délibère, Line sent qu'une
tuile est en train de se détacher du toit à
son irtention, et elle s'applique à l'éviter.
Mais, en la circonstance, comment faire?
-Comment, en gardant sa -fierté, indiquer sa
préférence ? Il s'agit d'un cadeau. et Line
se sent toute raidie à l'idée de sembler
quémander, de paraître solliciter.
C'est trop compliqué elle ne sait pas.
elle ne peut pas
Mais il est permis d'y songer. Une belle
poupée ? Line ne détesterait pas seule-
ment elle en a une il n'y a pas urgence.
Un « ménage » ? Oui, c'est gentil, toutes
ces petites assiettes propices aux dînettes,
et coloriées de fleurs peintes. Mais il faut
étre plusieurs, et Line, fille unique, défen-
due des amies par la peur du bruit et du
désordre, est toujours seule. irrémédia-
blement seule
Même objection pour la boite de jeux.
Robinson, trouvant up loto sur le rivage
de son île, n'en aurait pas davantage l'em-
ploi que la fillette.
Line préférerait un beau livre, un
grand, rouge et doré, avec des images à
l'intérieur. Ou, alors beaucoup de petits,
dans lesquels il y aurait des choses à ap-
prendre. j
Lire, c'est maintenant ce qu'à tout elle
préfère elle s'y absorbe, elle s'y passion-
ne, devenant chaque jour plus insensible
au monde extérieur. Sa tirelire, les sous
qu'on lui donne, elle tes amasse en vue de
tel bouquin. Elle persécute son père pour
allcr rôder le dimanche au long des quais;
pour qu'il la hisse sur un haut tabouret,
afin qu'elle puisse, comme lui, mettre le
nez, mettre les mains dans ces boîtes qui
fleurent si bon le moisi.
Des livres, oui, c'est bien cela On con-
naît trop ses goûts pour qu'il en soit au-
trement. Elle voit les titres,^ devine les il-
lustrations, se sent frémir de convoitise.
Ah comme elle voudrait être plus vieil-
le de ces quelques heures qui la séparent
d'un plaisir aussi vif, aussi 'ardemment es-
compté
Line
Papa ?
Ecoute-moi bien, mon enfant. Et tâ-
che que mes paroles te restent gravée^
dans la mémoire.
Oui, papa.
Tu as sept ans. Sais-tu bien ce que
c'est que d'avoir sept ans, Line ?
Oui, papa.
Non L.. C'est l'âge de la raison, le
temps de la robe prétexte.
J'en aurai-t-y une, papa ?
Exprime-toi plus correctement. On ne
dit pas.
Oui papa Oui papa
Bon, je vois que tu commences a
prendre conscience de la situation. Pour
t'en récompenser, on va t'élever au rang
des grandes personnes.
Merci, papa. J' pourrai parler ?
Le moins possible. C'est toujours
plus sage.
J' pourrai bouger ?
Le -moins possible aussi. Nous som-
mes en appartement.
-Alors- ? gémit Line d'un accent plain-
tif.
Alors, mon enfant, tu ne recevras
plus que des cadeaux utiles. La frivolité a
fait son temps. Moi, dix ans, je recevais
pour mes étrennes un lexique grec-
C'est gros, oui ?
C'est important. Mais je ne veux
pas te faire languir. Mesdames, faites vos
libéralités
La grand'mère et la mère, du geste
triomphal dont le porte-drapeau présente
l'étendard au régiment, tendent chacune un
carton vert pomme, noué de faveurs rose
saumon. L'un est assez grand et carré
l'autre a la forme et l'envergure d'un seau
de toilette.
Merci, m'man Merci, mémé .]' puis
ouvrir,?
Puis-je ? rectifie le père. Oui. tu peux.
Line ouvre. et demeure béante de stu-
peur et d'effroi.
C'est pour moi. ca ?
Oui, ma chérie, tout ça Et tu vas
l'essayer tout de suite. C'est cher, mais on
tenait à te faire plaisir.
Merci, même Merci, maman
répète Line, forçant au sourire reconnais-
sant sa pauvre petite .frimousse crispée.
Et son torse disparaît jusqu'à la taille
sous une immense palatine de petit-gris
et ses bras disparaissent, contorsionnés
par l'effort, dans un immense manchon,
profond comme un tunnel, rond et dur
comme un traversin Il ne reste pas
grand'chose d'elle au fond de tout ç:a.
Tu es contente ?
Oui. Merci, maman Merci,
C'est drôle comme cettc enfant est
peu expansive Enfin 1
Et le tantôt, on harnache Line pour sor-
tir.
Tu vas être contente, hein, de mon-
trer tes belles fourrures ?
Mais le père intervient, prudent
Ne crains-tu pas, Atala, de dévelop-
per, chez cette petite, le fâcheux instinct
de la coquetterie ?
Non, j'y veillerai.
Et l'on se promène. Les parents, glo-
rieux, ne perçoivent pas l'effet produit.
Une dame murmure n Pauvre enfant on
dirait un cocher » Un,gamin s'esclaffe
« Tiens un ours »
Line entend, elle, et chemine, écrasée
sous le poids de son faste et de' son
bonheur. Il
Séverine.
Une idée de lemme par jour
IMDISCRÊTIQMS COMMUNIQUÉS
Après le e fichu
drapé, voici le fi-
chu plat, fait de
trois rangs de
mousseline de soie
blanche, brodée. Ce
gracieux et clair
ornement se pose
sur un fourreau
de liberty n o i r,
enserrant étroite-
ment les hanches.
Une bande £her-
mine, placée a u
bas de la souple
.soie, e assure
1 impeccable tom-
bée et souligne le
mouvement gra-
cteux de la petite
traîne serpent
A remarquer l em-
Piècement de tulle
Il n i, absolument
plat. La taille est
marquée ires haut
par un rouleauté
de satin hlcu-natç-
îier. Au croisé dit
fichu se pose un
large camée. No-
tons la vogue H-
naissante de-cet
ancien bijou.
Par l'intermëdiaire -de la Société de crédit, J
32, rue de Saint-Pétersbourg, les achats faits 1
aux Grands Magasins de la Place Clichy peu- il
vent être ré-lés en dix mois. Profiter de l'es-
position actuelle des nouveautés de saison.
j Théâtres et Concerts
LE NOUVEL AN Xu f frARBAS
r i C'<:ï'. 4, rue Charras, c j ri
tricmpiic fut complet le îr do i pr mi rc
Le spectacle comprend un acte d': t- ar
leth; Rita, MM. Crczàn Duthjpip le t 1
Marg^nson et Santin Odette U< vi rno% fut
gentiment ingénue dans >. Harc et
gette Bréa pleine ds ihirmi dans le l on m
rouge. de Jean Sery. Q*. nt i vil' B n hm
elle fit une création cttiaoïdimnp de \i i'!o
bonne. Mais le gros succès de la soirée r
vient à miss Dalley qui, dans un- sketch J
AVîlIy et de Saint-Geiy, liewt /c U>i
lité rallia tous les suftrtg-ib
Dimanches et jeudis m t'nv. a h pour
les familles avec les pièces de Labichs.
AUJOURD'HUI.
torique due la musique, consacré aux au\ri.s
de, Sébastien Bach, lia 1 nU R n 1, m avec le
concours de MM. Gilles Coulomb. Jean Lîua.
'faurs, Belhomme Mm'< Mathieu Luu Broh-
ly, Lafargue, Nicot Vain h ltt Alice caveau.
Charbonnel, Bleuzé. L concert s rd iutcéd
d'une conférence de M. Hfnry Expert.
Odéqn. A 2 heures leo Affranchis, le
Théâtre Femina (matiuée pour la jeunesse).
à 3 heures la Revue de Noël (Mena Gon-
dré, G. Livettinii.
ce soin, k
Optera. Guillaume Tell, pour les débuts au
ténor Gillion dans Arnold v/ec M Noté (Guil-
laume), limes .Mondés (>Iathildc) Laute-Brun
Uernmy).
Théâtre d'Astrée (salle temiiu) V8h 12
prera.ièic représentation de la en, ruL-
nes, pièce en 3 actes, de M. Marc Quintin, in-
terprétée par MM. Brousse, Finaly. Barbât.
Mlles Madeleine Gombert, Renée Falconetti et
Blanche Valbert le liai du parit, un acte de
M. L. Cl1anchy, joué par MM.Barbât, Finaly,
Etclnepare, Miles Valhert et Falconetti.
MACBETH u A L'Ol'ISttA-COMlQUE.
Hier soir a eti lieu à l'Opéra-Comique la der-
nière représentation de Macbeth. L'œuvre de
MM. Ernest Bloch et Ed. Fleg avait attire
un public- nombreux nui a acclamé les auteurs
et leurs interprètes Mlle Lucienne Bréval, M.
Albe.rs et Mile Lucy Vautlirin.
L'ouvrage, par le succùs qui l'a consacre, Il
conquis une des premières places parmi les-(
œuvres modernes dont M. Carré nous
a toujours révélé les moclèles Comme VÛUais
fit Ariane. Macbeth demeurera inscrit au ré·
pertoire de l'Opéra-Comique.
MATINEES DIJ NOUVEL AN {suite).
Porte-Saint-Martin. T/ Aventurier sera don'
né en matinée demain 1er, lundi â et jeudi 5
janvier.
Bouffes-Parisiens. Xantho che. les courti-
sanes, matinées demain dimanche le- lundi
2, mardi 3 et jeudi 5 janvier.
THEATRE ANTOINE. Tableau des repré-
sentations alternées qui seront données du 14
au 22 janvier 1911 samedi 14 (M. Zacconi),
1° Disonesti, 2° Don Pietro Caruso dimanche
15 (matinée et soirée), la Femme et le Pantin
lundi 16 (M. Zacconi), SpcAtri (tes Revenants);
mardi 17 (M. Zaeconi), 1* Paae altrui, 2' Di-
rilti delV anima mercredi 18 et jeudi 19 (ma-
tinée), la. Fentme et le Pantin jeudi, soirée
(M. Zacconi), Morte civil: vendredi 20 (M.
Zacconi), Otello samedi 21 et dimanche 23
(matinée), la Femme et le Pantin dimanche
(soirée), pour la dernière de M. Zaeconi, 1"
ATHENEE. Tes Btevs de l'amour sont très
gais et très bien interprètes. Gros succès.
La Saint-Sylvestre est une fête de fin d'année:
c'est en même temps celle d'un' des princi-
paux interprètes de la Comédie-Royale, Gaston
Silvestre, qui tous les soirs obtient le succès
que l'on sait.
11 est prudent de retenir aujourd'hui ses pla-
ces par téléphone il la Comédie-Royale pour
applaudir Mayol, Alice Bonheur. Eniilicnné
d'Alencon, Suzanne Derval, etc. et Marthe
Derminy, MM. Jean Guitry, Roger Ferreol,
Tauffenberfcer, etc. et Gaston Silvestro.
Ajoutons que Mavol chantera jusqu'au 3 jan-
vier à la Comédie-Royale. On annonce pour
le 3 janvier des débuts sensationnels.
THEATRE MICHEL. Ainsi que nous l'a-
vons annoncé, ce théâtre fermeru ses Dortes
demain dimanche. à l'occasion du jour de-
l'an, pour les rouvrir lundi, en matinée. Ajou-
tons Que dimanche 1er janvier la location ser;1.
ouverte comme d'ordinaire, et Que l'on pourra
louer dé dix heures du matin à six heures du
soir pour la matinée de lundi et tous les soirs.
TtiE.4TRE SHAKESPEARE. C'est le 16 et
le 17 janvier que passera l'Ecole' de la,pic-j
grièche, dans la salle Femina. Conférence de
M. Camille de Sainte-Croix sur a Shakespeare
et les femmes ».
TRIANON-LYRIQUE. Phryné. de M. C.
Saint-Saëns, sera repris le 4 janvier, avec
Miles Jeanne Morlet, Hilbert, MM. José Théry,
Vincent et Jouvin. Phrunè formera spectacle
avec Bonsoir, monsieur Pantalon, de Grisard.
GRAND-GUIGNOL. Il n'y aura pas de ma-
:inéo dimanche 1er janvier, mais lundi 2, avec
le même spectacle que le soir.
THEATRE DES ARTS. La matinée de'di-
manche prochain est reportée au lendemain
lundi. ;,»
A L'EUROPEEN (5, rue Biot) j
La revue Boum 1 Voilu Jeanne Bloch
et Faure-Marba.
Quelle merveilleuse revue Quelles icléV-s
drôles Mais aussi quels éclats de fou rire
secouent la salle Jeanne Bloc]]. la formi- j
dablc comique, communique à jet continu la
folle, g-aicte, lorsqu'elle paraît, si drôlement
armée, ou dans son custume exotique de Toto
chez Xantho Faure-Marba, le célèbre bary-
ton de l'Opéra de Vienne, enthousiasme le
public avec 0- nuit d'amour de Mess'aline,
un air cl' fferodiade en somptueux costumes
à transformations. Avec Jane Lux, Haupto,
Launay, et Radia, la danseuse aux pieds nus, j
la revue Boum Voilà détient le record des
là gaieté. C'est là qu'il faut aller fêter le nou-
vel an. Dimanche et lundi, matinées de gala
à deux heures.
JjIInBph On nttn 1 irmi t'au de-
\U r
11 îtt s Cr soie in jup-nicntitloi ciu pris
1( 1 1 I'il j j wp de gala t ikiui lîT»-pmi tf
Tin. M r Ai ti *t \j i ufijeni li dan limnmsf
ik danses invi ntees et rt glée-> pai M UtrtOo Carti
dansées par Mite Cirlotti Biiin/a du théâtre lm
V ̃̃ 11 I réi.o 1 V « U Hum If. 1 In I (nn
de solfège '), grande scène de \f ntriloqutt- i In
gx U atn li » coi edi( n 1 acte et 7 1 prs. m«iges
1HX-SC joua pai îrc(/-ii Mu )r trl>
ina a loi «,#t p rodles des ai !« «. de music hall Ce
Xii'toli rhing' r<- tous les mun t iohî^
\ujoura liut 'Si tous les mâtine '-ciifn» c iv<
I covcpi -\i\ili Ce soir, Majol et \llom>.
tri ik. in "-sciikuv 1I11 mime Ad Sis cftirlRr
s aannequtns mécaniques; \«llv de ter s s in
ti pUJ s SciiUx ije t^tis fabuleux le duo lis
Liirdt Jets <.iilpuurv \,tr)iUli> 1 Michtl irro-
l)-tps tnonaains» etc. Matinée c' manche Ù 1
<- îindi f matinée et on nlré>- rai uvfll m nt
r«Inr! une menelllp Le J 1 Rindilî âd.n* v,s
QP is ^Ufgorique^ Ivulintl t.<.iipfaant 1II1 lun
« tp etc. \Jatlntts dimanche et lundi.
llT*CH\ Ce soir iBiratlu i»TtilUi)i](
lli d-innu Cnnd ilifp de 1 peut 1) on
tlivltm* rppif^niatkn (h i3. rm tfilltust revue)
t 'a-> Distribution do surprises s d grande h^ Hit,
Ui i-ipuis C Hp féte Sdiidtionni-llt, s ann nce comme
ur Mie
Srroftnt finIr l'annéu, téléphonez au 030-12. Demain
dimanche 1" janvler, lundi i, matinée^ à 2 heures:
LA CuansOs AU Palais ncs fêtes nE Paris. Le Palais
les tètes de Pa.ris va faire revivre les beaux soir? de
h chanson française et inaugurera dans les prt>
lï'iers jours de Janvier les vendredis classiques rA-
ro-és.
A cet et!et,* la direction informe les artistes qu-'eUe
a< nnora uuditinn mardi 3 janvier, à deux |
r>p-cists,- pour les deux l'ipcrtolre-s classique <;t
moderne., Tous les jours, cméma. Concert -apéritif.
Matinées, de a h. à. 6 h., et ei\ soirée, dp 8 h. !/? il
11 h. l/'î. s, rue aux Oui-j (bt.ni. de SAb»stoi>ol).
LE BHUïANr AL>OCANDBK-A.LEXÀNDRA '(VJOilxl de Clif.hy!.
On boit, on chante, on rit. Ouvert toute la nuit.
BAL Tabarix. Ce soir, grande fête d>. ,!luit., « ual
des Grfsettes Mimi mnsoti il Tabarin. v>n soupera
et on dansera toute la nuit. A minuit, « «mnrasse-"
ntent général > Cortéso et défilé. PalaïK^jH -
BA-TA-Clan. El ça? la meilleure revue. T. 930-Vi
I..A Maison Es.scrRtiin; (il., boul. des Italiens, et [2,
rue Le PclRtier) informe ses nombreux admirateurs
qu'à l'occasion du réveillon de fin d'année la visite
dn cette merveilleuse mai6on et la séance du micros-
cope géant auront lieu jusqu'à minuit. Matinée et
cinéma du musée Grêvin. Ka. chute tragique d«s
aviateurs Laffont et Pola.
Ameiucan Biograpu. Le succès du célèbre match
Johnson-Jetïries ne parait pas sur le point de s'e-
teindre. Bien que la dernière semaine de l'année
soit, pour les théâtres et les musiu-iiallti, générait^
ment la plus mauvaise, Amcrican BiograpU a a
dû, il: chaque séance, refuser quantité de specta-
teurs qui ne pouvaient trouver place dans la co-
quette xiilf. de la rue Taltbout.
Aujourd'hui et demain, il sera peut-être prudent.
de s'assurer des places à l'avance; on peut louer
par téléphone (159-79), de 9 li. minuit pour toutes
les séances, sans aucune augmentation de. prix.
De 10 Il. 1/2 à midi, de 5 .h A tt, l/'J, et de
10 h. 1/2 minuit, match Johnson-Jeffrics entrée
2 francs. De 2 11. à 4 h. 1/3 et de S IL l0 h. du soir,
séances ordinaires, composées 'l'actualiiés -oê de scè-
nes comiques; entrée :.l fr:inc.
EmMBOUHG-SKATiNG-KiriK est ouvert tous les jotirs.
Entrée matin 1 tr,; après-midi et soir, tr, 50.
OU PASSER LA SOIKÉE HK LA SALVT-SYLVliîTO; ? A Tivoli-
Cinéma, dont la magique transformation est l'évé-
nement de cette fin d'année. Parmi ceux qui s'y
pressaient le soir de l'ouverture, beaucoup ont dû
80 rappeler -lion sans mélancolie !e passé fa-
ir.t-ux, mais si lointain déjà de Tivoli Joyeux
flonflons, quadrilles, bruyants meetings, où êtes-
vous? Tivoli .a, subi la mode en se transformant;
la sj'.Ub La plus -populaire do Paris en est deventle
aussI la plus raixlt-rno «t la plus jolie. Ti-onif-Ciné-
pia.bat.le. record. -• la, ..n&iv&iu-té e.V
IXS VRAIS MïSTCKES-
On peut dire que les Parisiens comprennent les
nouvea.utés étrangères avec la même rapidité que
les étrangers s'efforcent à se mettre ;i Sa mode de
Paris, à s'assimiler cl !e ,?oût français.
Les étonnante travaux de construction de la Ma-
gic City », pont do l'Aima, en sont un nouvel exem-
ple. Us sont suivis avec une extraordinaire curio-
silo par les Parisiens, qui attendent t'ouverture do
la vlllo joyeuse, à Pâques, pour aller on découvrir
tous les vrais mystères.
A la mémoire du colonel Moll
a"
On sait qu'im^souscription- a été ouverte
à la mairie-da Vitry-Se-François, en vue de
l'érection, dans cette ville, d'un monument
il. la mémoire du lieutenant-colonel Moll,
tué au combat de Drijelé (Ouadaï)"
Le ministre de la guerre vient d'autori-
ser l'armée à prendre part cette sous-
cription.
Les mu dU' congrès des praticiens
On nous communique la note suivante.
Les délégués du comité de vigilance du cori-
grès des praticiens ont été reçus hier matin
par le ministre de l'instruction publique, et lui
ont remis l'ordre du jour suivant, voté pnr le
comité de vigilance
nw de deux millions demandée actuellement
aux Chambres ne pourra être employée utile-
ment que lorsque. les reformes réclamées par
lu congre» des ̃ praticiens auront fitî*. appli-
iiuées pouvoirs puhlics, avant
l'attribution dis crtttits demandés, rôtutle et
l'applicatior.. de ces reformes et .prie 'le mi-
nistre de l'instruction 'publique de nommer
la comntission réclamée par le corps médical.
seurs et des praticiens, pour -réorganiser sé-
rieusement l'enseignement médical. »
Les délégués ont ensuite demandé la réu-
nion de la commission de professeurs et de
praticien!?, réclamée depuis des années pour
la réforme de renseignement médical.
¡ Le ministre paru favorable à la réunion
de cette commission. qui amènerait enfin l'a-
naisement dans^ios facultés de médecine.
Autour de « Roi Hérode
Le, 11 j 1 1907 il y avait cernée- Long-
i h imp *̃
A iTi\ i prix de la Nt\ tors rb la 1 pi
le d)c\ il iioi Ilciode nitiu par un lui au
rait. rue et.. ce faisant, bl^st la jambe
s irii "I O sp
ainsi occasionne. Mme I> u t'e\ réclamait.
Infr d»\>iif la iim r chambre du S
bunal ,présidée par M Gibon vingt-cinq
mill' francs de dommages-intérêts au pi
piiffdm de Roi Heiode, \1 MnuiKe (_dtl
iiull Mais ii) pr il îblt elle demandait au
tiibuun! i uiloii^ituin adf.blu j.)ii une eu
quête les =, l tiu qu'elle alléguait.
M \fi nu Laiilault rtithaiiuit en subi'-
tance
D'aptes mes renseignements. aucun
accir'Hif n sL<)t pioduit Jt 11 juin, dans p
paddock K 1 lorb ri* la, promenade des 1 1
vaux: Vus 1 ai' -,011 de la poursuite lu
l'aire de Mme Hnf't\ je réclame rr-cun
\entioii'if'l imn1 < mq rr-nK liants de lo-
nicigt. jnt< lAK
M (i m, 1 Itufoui s'est, pic-' 1*1 u jr 1
de Mme 1 ivtln
M Simonne J p'aiV poui \iaun
• u Ildiili Au cour' de \i plaide 1 Ho
norable u\or<.
d t uliPt > nj -,aftf
'Au nofiPiit d* 1 ai rideni k t<,ft< -hi^ u
ayant l'intention de ipp tu >oo fruif^ ^agii n
sur Hoi Ht-roat? >00 francs qui u n ivpmmi-,
à cause du coup de nicd.
Ajoutons que Rn Uu f c1 'd Stva
Le tribunal, renvoyé 1 huitaine le piS
nonce de son ni" n il
Entre auteurs et éditeurs.
L'affaire Lolié-î contre Juven. a été plaîdée
hier il la troisième! cliaiiibra du tribunal.
A -propos d'j !a publication de las Femmes
du second Empira, la Fête impériale, la Vis
d'une Impi'raMcc. ?IL Frédéric Loliée pré-
tend qu'aux termes de scin contrat avec M
Juven, celui-ci doit 1" faire figurer sur la
couverture des ouvrages édité-s le nombre
des édilioiir. dos lir.uye^' 2"' «viser M.
Loliëe s pur lui faites 3°
lui donner yratuik'riv.'ti! ir.-îîie o\'en"i]>lair.;s
de chacun des ouvragvs «i dix exemplaires
lors d'mx nouveau tirage.
D'a.jircs \1. KiSlérje 'Loin-e M..îtiven n'a
exécukVqu'en partie s«s enga^cniei ils. Aussi
l'auteur df' les Vemm?,< demandai! il M..Tu von IO.Oïïi) francs de dom-
rringos- intérêts et la résiliation des contrats.
Léditeur Juven répondait
1° Les traités intervenus entre M. Loliée
et moi ne stipulent pas 'l'obligation' d'indi-
quer sur les. volumes le nombre des éditions
et des .tirages. Cependant- j'ai consenti h
donner satisfaction à M. Loliée.-
M. Loliée a toujours été avisé des réim-
pressions faites, ainsi que'la chose résulte
d arrêtés de comptes.
3° En ce qui concerne les exemplaires et
volumes à fournir gratuitement jamais *e
nai refusé de remettre Ú M. UAiéa les ou-
vrages auxquels u a droit gratuitement et
dont il pris livraison.
Sur les 10.000 francs de dommagns-int*-
rôts, .M. Juven déclarait que Il M. Lolié*
n apportait pas la moindre preuve d'un pré-
judice quelconque».
Après deux éloquentes plaidoiries de M"
Pa.ul Gaye et Max Botton, le tribunal 3
renvoyé à huitaine le prononcé de .«tu ju-
gement.
En dehors du mariage.
Une « concubine o selon la brutale expres-
sion du code, peut-elle valablemo faire un
legs à son concubin» ?
La question était postne hiot-d«ont la
deuxième chambre du tribunal de la Seine.
Après plaidoiries de M"» Maurice 1 .ach et
Bataille, et sur conclusions de M. le substi-
tut Castaing, le tribunal a déclaré .alable
le legs fait par la « concubine son « con-
cùnin n.
Les gaietés de la jurisprudence.
Il i' trois ou quatre jours, la huitième
chambre correctionnelle, par un jugement
fortement motivé, condamnait à 200 francs
d'amende, pour fraude alimentaire, un fa-
bricant de chocolat dont les tablettes de cho-
colat ne contenaient que vingt-sept pour cent
de cacao. D'après le jugement du tribunal,
le chocolat;, doit contenir un minimum do
trente-deux \Jour cent de cacao.
Hier, dans une affaire semblable, la me
me huitième, .chambre, par un jugement
également fortement motivé, a, malgré le
réquisitoire de M. le substitut Prouharam,
acquitté, après plaidoirie de M8 Albert Bé-
rard, un fabricant dont les tablettes de cho-
colat ne contenaient cependant que vingt-
cinq pour cent de clicao.
.Attendu, dit le juVernenf. que h> fait d'ap-
peler- chocolat un produit qui contient, pins
de sucre que de cacao ne constitue pas une
tromperie aux termes ào la loi. j
Empressons-nous d'a\outor que la imitio-
me chambre corre
geaient au commencenien'i de la semaine.
de joyeuse mémoire, avait jusqu'il. trois
opinions différentes sur le même point dt>
droit..
Cicatrice inesthétique.
Le 8 juin dernier,, deux automobiles se
heurtaient place Wagram. MUe Mager, dàc-
tylog!-aphe, qui se trouvait dans l'une des
voitures, fut, blessée au visage, '-par des Í
éclats de vitre.
Lu jL'iiné iiite ne subit, du fait de ses très
légères bîessnres, aucune incapacité de tra
vail. Il- en résulta seulement une cicatrice
indélébile près de ] "œil gauche.
Nouvelles ]Udiciairc^ (
Pdl fil 1 1 1 > 1 lj, IIIU1 d'd^-slsf
M CumiLtif m ijIls irio, \1en1 1I1
de rontwit ri(
1 tau\, ti j ii-.ii Mm 1 iHiiie
la tribu
t 1 un min. i h 11 ili-i i't 1 1 1 ii ii t
LFS FEMMÈTTji'IN^TÏTr'r
\oij-. In le lire sni\
Munsh-iii U vi t < lit en cfi
biinupts dus Il-
jS,
'en u^S
VÏÏTÂÏONbAINE
ET
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On -mnonfo i;i muil O" ">\ Hi/m Du > i t
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< 0111 (i lli ̃ ,i pat is Mine \oji\
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tort sagetiv nt, obligées se
fiées et ne consomme,' oa^ < •
partout il. un j>ii\ ires moi'
doit ses propriétés bienfdibdiu »
E4B0IT
FEUILLETON DU « MATIN u |
̃- ̃ ïgô
U «EIDE M SUT
ROMAN INÉDIT
par GASTON LEROUX
LIVRE SEPTIEME
la. tour Gage?àe-fer, de Heustadt
Quelques semaines après les ôvène- i
rnénts que nous venons de rapporter dans
tes chapitres précédents, un jeune homme j
attendait avec impatience sur le seuil de j
¡'auberge du Va.d'Enfer, en pleine Foréi-
Noire, le départ de la diligence qui venait
de Totnau et qui se dirigeait sur Fribourg.
Il portait, le costume pittoresque des
plume renversée, le manteau court sur une
-casaque attachée Il la taille par un ceintu-
ron ne cuir, la culotte de chamois collante
.rt les bottes molles armées d'éperons ç^t-
ci«r.
Il fouettait nerveusement sa boit? d'une j
fine cravache qui avait dû lui servir quel-
que peu si le cheval que le gar«ïri d'écuiie
«tait en train de bouchonner, «t de soigner
à quelques pas de là appartenait à ce fier
cavalier.
La bête était fourbue, incapable d'un
nouvel effort.
Tous droits de reprodBetkn et de traduction râ-
certes en France et â l'étraBgen W
C'était en effet sur ce magnifique animal
que le chasseur s'était présenté ce matin-
là à maître Frédéric II, le patron de l'au-
berge du Val-d'Enfer -mais le cavalier
n'avait pas plutôt fait son entrée dans 1a
cour que la bête s'était abattue. «Un che-
val {. Un cheval 1)
Maître Frédéric II avait souri. Il n'y
avait plus un cheval dans ses écuries. Tou-
tes ses bêtes couraient sur les routes de la
Forêt-Noire qui, ce matin-là, du côté du
Val-d'Enfer, se trouvaient fort encombrées.
Ah si j'avais Darius soupira le
jeune homme
_.Où allez-vous ? avait demandé mat-
tre Frédéric.
A la tour Cage-de-Fer de Neustadt
Mais on n'approche pas aujourd'hui
de la tour Cage-de-Fer de Neustadt Les
chemins en sont défendus
Vous ne savez pas à qui vous pariez,
monsieur
Pardon. Altesse s'inclina Frédéric II
avec une ironie qui rit frémir le chasseur.
Mais pour conduire Votre Seigneurie le plus
prés possible de la tour Cage-de-Fer, il ne
vous reste plus que la diligence que nous
attendons, venant de Totnau Du reste, la
voilà et je vous souhaite d'y trouver une
place
Heureusement pour le chasseur, il en res-
tait juste une, une seule
dut se résigner à voya-
en bois qui étaient
bien connus daftgla. contrée pour confier des
trains énormes au^ISeckar. al l'Eug, à la Na-
"geld ou il la Glatt, rf«ii les portaient nu lar-
gccours du Rhin lequel les conduisait jus-
qu'à Mannheim où tout ce bois se muait
pour nos marchands, beaux écus son-
nants. Mais chose singulière, ce matin-là,
les gros négociants ne parlaient pas de leurs
affaires, ni les sabotière de Totnau, ni les
marchands de jouets de; Fribourg, ni les
horlogers, ni les bûcherofcs.
Dans la cour où ils étament descendus un
instant se dégourdir.les\jambes. dans la
( salle de l'auberge où quelques-uns d'entre
eux se restauraient à la hâte, on nie s'entre-
tenait que du grand Événement du jour, du
double mariage des petites-nièces de l'empe-
1 reur, les deux jumelles de Carinthie, Rêginn.
et Tania, mariage qui devait se célébrer dans
la chapelle du vieux château de la Tour
Cage-de-Fer de Neustadt.
On ne connaissait l'événement que de la
veille, tant il avait été soigneusement ca-
ché, et la précipitation avec laquelle on me-
nait la cérémonïe, en plein deuil, du reste,
de la cour d'Austrasie.n. 'était point pour fai-
re taire les langues. On racontait couram-
ment que l'empereur avait les noces
cause du trouble profond dans lequel se
trouvait l'empire et des symptômes mena-
çants de guerre civile qui venaient du Bagr
Danube.
Ce n'était plus un mystère pour personne
que du côté de l'Orient il faudrait se résou-
dre a avoir recours aux armes. Les ennemies
de j'empire prêchaient la guerre ouverte, de
la Galico il l'Adriatique, et les peuples en- 1
tiers se soulevaient dans le moment môme
que l'on croyait toute cette affaire terminée!
la suite de la fausse alerta des délégué
fédéraux, affaire qui n'avait abouti, comme
nous le '.«avons, qu'à une pauvre émeute et
à quelques journées de barricades sans ira-
portante, dans Vienne et dans quelques
grandes villes de l'Empire.
On se rendait compte maintenant que ceci
n'avait été qu'une escarmouche nial non- j
duite par des gens trop presses, qui n'a- j
valent pas su attendre le mot d'ordre du j
nouveau vedifiule!, la fameuse association
renouvelée de Kossuth et qui tenait tous les
peuples décidés à secouer le joug austria-
sien.
Des régiments entiers de citoyens armés,
prêts à la guerre, semblaient sortir dé
terre et remontaient en chantant les rives
du Danube. Les Slaves et tes Hongroies eux-
mêmes, oubliant leurs anciennes "quereHes,
marchaient ia main dans la main; les Serbes
les la Bosnie et l'Herzégovine
grondaient les Polonais ne cachaient point
leurs sympathies, et les Italiens des provin-
se déclaraient prêts à entrer
dans le mouvement. Quant aux Croates,
tommes, femmes, enfants étaient prêts à
donner leur vie pour la cause commune.
.Enfin le bruit courait que du nord au sud,
de l'est" à l'ouest de l'empire, on avait vu
passer sur les routes des caravanes de gens
sans feu ni lieu, sans foi ni^loi, des vaga-
bonds, des «gains, des romani qu'on
pourchassait de province en province st. qui
tous gagnaient la Hongrie et se perdaient
dans "iaPuzta où. ils préparaient la guerre
sainte.
Ces nouvelles couraient de bouche en bou-
che, et aussi des appréciations plus ou
moins favorables sur- !e mariage' de Karl le'
Rouge et de Hégina de Carinthie.
Karl le Rouae était franchement détesté
df, toute la oon Iréf. On .plaignait, la princesse
Régina,, qui devait envier le sort de'sa sœur,
la princesse Tania, laquelle .épousait le jeu-
ne et beau prince Ethel, héritier de l'em-
pire.
Certains qui se prétendaient bien rensei-
gnes affirmaient que Régina aimait Karl
et que le duc de Bramberg faisait un ma-
riage d'amour. Mais généralement on n'y
voulait point croire.
Tant est qne la conversation était quasi
géniale entre les voyageurs.
Seul,1 le jeune: chasseur de la Forêt-Noire,
Cftie nul ne connnissaiU niais dont on 'n'au-
rait pas été léché de savoir ce qu'il pensait,
ne 'disait rien. C'est à peine s'il répondait
nux Guten 2'aqui entraient dans l'auberge ou, qui en sor-
taient le gratifiaient au passage.
Enfin chacun regagna sa placé dans la di-
ligence. Le chasseur était monté sur l'im-
périale et. il ne fut pas sans remarquer avec
quelle attention soutenue et un peu étonnée
un garde forestier que chacun appelait père
Martin et son compagnon que l'on appelait
il. tre Mathias. lé considéraient.. S'il n'avait
éd si haut placé *pt s'il n'avait craint
par' un incident. -de retarder encore le voya-
ge, il serait certainement allé' demander
ces gêna ce qu'il.-? lui- voulaient..Mais Max-
tin et portaient chacun un fusil eu
un pauvre vieillard. avoir dit. cl. courbe,
par les nn qui tH.ùl apparu sur le seuil l'auberge, rnoritèrenl. laiiï1' tour dc.ns l;iy/r'i-
ligencfi.. v
Le yit'illHrd leur cria :̃
• Soigne bien tnon fusil» père .Martin
Et cunserve ta poudre sèche,
Il tantôt J'ai comme une idôo que ce sera.
bientôt, la c/ia-M»: aux loup.
C'est pourtant pas. l saison répliqua
en riant le patron de l'auberge.
Frédéric II envoya un .saJut ami ¡\il.
deux voyaaeui's. et un autre voyagï-iir dt1;-
cl&ra en rîant
Faites pas attention Il y longtemps
que le vieux Henri Muller rayote
Mais Martin dit
Qu'est-ce que vous en savez ?. Il v
a peut-être bien des loups à chasser en
toute saison
Sur quoi-, la diligence s'ébranla et des-^
cendit au bruit de ses grelots le Val-d'En-
fer.
La journée s'annonçait bien, et la foret
chantait. dans toutes ses branches. Cepen-
dant les fronts restaient sombres.
Les uns disaient
Via, un1 double mariage qui aurait dû
être une U)io. pour tout. le pays. Eh bien,
ça se passJj loin d? nous, loin des braves
gens qui ne verront seulement pas le bout
du. nez -de la .mariée. On dit que Tempe-
reur est arrivé il la Tour S'il y est venu,
personne ne l'a vu, bien sûr. C'est- comme
le roi de Cawnthie. et les princes et le;
princesses. On ne voit personne. On ne
voit que des soldats partout, et puis Dé-
fense de passer depuis trois jours.
C'est pas nature). On dirait pas des no-
ces, bien sûr
Le jeune chasseur de la Forêt-Noire se
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