- Aller à la page de la table des matières317
- Avant-propos
I - .......... Page(s) .......... XV
- CHAPITRE PREMIER L'histoire de la philosophie dans l'histoire de la civilisation
- .......... Page(s) .......... 1-23
- CHAPITRE II La civilisation médiévale
- .......... Page(s) .......... 24-41
- CHAPITRE III L'histoire comparée des philosophies médiévales
- .......... Page(s) .......... 42-63
- CHAPITRE IV Les écoles et les rapports de la philosophie et de la théologie au moyen âge
- .......... Page(s) .......... 64-84
- CHAPITRE V Les vrais maitres des philosophes médiévaux
- .......... Page(s) .......... 85-116
- CHAPITRE VI La renaissance de la philosophie avec Alcuin et Jean Scot Erlgène
- .......... Page(s) .......... 117-140
- CHAPITRE VII Histoire comparée des philosophies du VIIIe au XIIIe siècle
- .......... Page(s) .......... 141-177
- CHAPITRE VIII La raison et la science dans les philosophies médiévales.
- I. Les plus grands progrès de la civilisation, en particulier de la philosophie, concordent avec ceux de la raison et des sciences, comme on le voit par Platon, Aristote, Descartes et Leibnits; par Kant, Auguste Comte, Renouvier, Cournot ou Spencer. Ils supposent d'ailleurs l'union intime de la raison et de l'expérience scientifique. Les philosophies médiévales, malgré la prédominance des tendances théologiques, sont d'autant plus vivantes et plus puissantes qu'elles se servent davantage de la raison et de l'expérience. Plotin et les Arabes, Gerbert et Jean Scot Erigène, Roger Bacon et Alexandre de Halès, Albert le Grand et S. Thomas, les averroïstes, maître Pierre et les alchimistes en fournissent la preuve, que nous donnent, en sens inverse, les catholiques contemporains de Galilèe et de Descartes. - II. Le XIIIe siècle a été grand par ses cathédrales et ses universités, par ses papes et ses rois, ses artistes, ses légistes et ses traducteurs, par la création de la philosophie et de la théologie catholiques. On peut citer, comme ayant préparé la constitution de la méthode scolastique dans l'Occident chrétien, le Liber sententiarum Prosperi et les tres Libri sententiarum d'Isidore de Séville; Alcuin, Raban Maur, les hérétiques et les orthodoxes qui, en faveur de leurs thèses opposées, prennent des sentences dans la Bible, l'Evangile et les Pères. Abélard recueille des Sentences, compose des Sommes de dialectique et de théologie, fait appel à l'autorité de l'Ancien et du Nouveau Testament, des Prophètes et des Pères, des philosophes, des poètes. Mais il ne ramène pas à l'unité les assertions du Sic et Non et il met sur le même plan les autorités sacrées et les autorités profanes. En outre, il ignore les oeuvres capitales d'Aristote, sa théorie de la science et de la démonstration; il ne sait pas joindre, aux procédés d'Aristote, la méthode plotinenne qui permet de passer du monde sensible au monde intelligible. Hugues de Saint-Victor, Hobert Pulleyn, Robert de Melun, Pierre le Lombard, Pierre de Poitiers emploient la méthode constituée par Abélard. Le XIIIe siècle est en possession d'oeuvres philosophiques et scientifiques qui donnent la connaissance précise de la méthode démonstrative d'Aristote, mais aussi de celle par laquelle Plotin et ses successeurs avaient rattaché le monde intelligible et le monde sensible. C'est Alexandre de Halès qui transforme et complète la méthode, qui la transmet à tous les scolastiques du XIIIe siècle et des siècles suivants. - III. La raison et les sciences tiennent de même une grande place dans la constitution du thomisme et de l'albertisme. S. Thomas répond à toutes les questions qu'on peut se poser dans une période théologique. Dans les Commentaires d'Aristote, il établit le sens littéral et donne le sens général: son interprétation vise à défendre, à compléter et à élargir les doctrines orthodoxes. Sa philosophie se construit à un point de vue chrétien, avec tous les éléments qui lui viennent d'Aristote, des néo-platoniciens et des Grecs, des Arabes et des Juifs. Elle lui sert, comme le montrent bien les Commentaires sur les Sentences de Pierre le Lombard, à enrichir considérablement la théologie. Son Commentaire des Livres saints constitue, pour l'histoire, une synthèse analogue à celles que contiennent sa théologie et sa philosophie. La raison intervient dans l'interprétation allégorique, comme dans la formation de sa théologie et de sa philosophie. Et S. Thomas rappelle encore Plotin par le mysticisme dont témoigne le Commentaire sur le Pseudo-Denys l'Aréopagite, comme il le rappelle par toute son oeuvre, que les catholiques conserveront jusqu'au moment où la culture scientifique et rationnelle donnera des connaissances nouvelles ou détruira celles qu'on croyait définitivement acquises. - IV. L'usage de la raison est plus manifeste encore chez certains averroïstes, S. Thomas public, avant 1270, le de Unitate intellectus contra Averrbistas. Pour lui les averroïstes suppriment l'immortalité de l'âme, partant le purgatoire, le paradis, l'enfer, le salut pour l'homme: la justice, la bonté et la puissance de Dieu. Aussi les combat-il toujours et partout. Ils sont nombreux et nous pouvons, pour eux comme pour bien d'autres, nous en rapporter au témoignage de S. Thomas. Les averroïstes n'usaient que d'arguments et de textes philosophiques; ils refusaient toute sagesse aux Latins, soutenaient que tous les philosophes grecs et arabes, notamment les péripaléticiens et leur maître Aristote affirmaient comme eux l'unité de l'intellect. Ils faisaient ensuite appel à la raison, pour établir leur thèse. Ils opposaient la raison et la foi, faisaient intervenir le principe de contradiction en matière théologique et maintenaient ainsi en fait, sans la justifier en droit, la distinction du croyant et du rationaliste, bien avant les averroïstes de la Renaissance. - V. Il y a aussi, au XIIIe siècle, des partisans de l'expérience qui semblent la préférer à tout autre mode de connaissance. Tel est maître Pierre, dont Roger Bacon fut le disciple. Tels sont les alchimistes étudiés par M. Berthelot. Byzance vit qu'une science était impliquée dans les procédés techniques, qu'elle perfectionna, mais elle ne put l'en dégager. Les Syriens, les Persans, les Arabes continuent les Byzantins. L'Occident a, vers le IXe siècle, les Compositiones ad tingenda qu'a publiées Muratori; puis, au Xe, la Mappoe clavicula ou Clef de la peinture. En 1182, Robert de Castres termine le Liber de Compositione alchemioe et fait connaître les alchimistes arabes, qu'au milieu du XIIIe siècle a tous lus Vincent de Bauvais. Comme les commentaires arabes de la Météorologie se mêlent au texte, Aristote devient un alchimiste, en même temps qu'il est considéré comme auteur de théories néo-platoniciennes. Platon est donné lui aussi comme alchimiste. La Turba philosophorum groupe autour d'elle toute une littérature qui rappelle les noms des principaux alchimistes. Le XIIIe siècle est une époque importante dans l'histoire des sciences expérimentales. Il y a une école d'alchimistes qui font les expériences indiquées par les anciens et en imaginent de nouvelles. Aussi les découvertes sont nombreuses et l'Occident devient une source où puise l'Orient grec. Ainsi nous apparaissent, comme intimement liés, les progrès de l'expérience et de la raison, de la philosophie et de la théologie. - VI. Les scolastiques du XVIIe siècle ont laissé ruiner l'oeuvre de leurs prédécesseurs du XIIIe, pour avoir renoncé à tenir compte de la raison et de l'expérience. La condamnation de Galilée, après les supplices de Glordano Bruno et de Vanini, a été mauvaise pour la science, pour la philosophie, pour les défenseurs du catholicisme et de sa scolastique. Galilée donne le moyen de choisir entre les hypothèses qui se partagent les esprits. Il institue juges suprêmes de toute discussion scientifique l'observation et l'expérimentation, favorisées par des instruments nouveaux, aidées par la déduction et le calcul. Il signale montagnes de la lune, découvre des étoiles nouvelles et les satellites de Jupiter: il entrevoit l'anneau de Saturne, observe les phases de Vénus et détruit ainsi la doctrine de l'incorruptibilité des cieux, la distinction entre la région céleste et la région sublunaire. En justifiant le système de Copernic, il ruine l'astronomie de Ptolémée, la physique céleste d'Aristote et les conceptions géocentriques auxquelles la scolastique donne tant d'importance. Par ses recherches sur la chute des corps, il supprime la distinction des légers et des graves, crée la mécanique et annonce l'horloge à pendule de Huyghens. Newton et ses contemporains, physiciens et astronomes préparent l'oeuvre de Laplace. Les Académies groupent tous ceux qui veulent utiliser les méthodes nouvelles pour augmenter les connaissances positives. Physiciens et naturalistes travaillent à l'envi à renouveler les idées et les théories Les scolastiques les ignorent, comme ils ignorent Bacon qui vante la nouvelle méthode, Descartes qui se recommande de la raison et de la science, pour maintenir une métaphysique qui rappelle S. Anselme et Plotin. De là résulte ce long et lourd sommeil de la scolastique, que ses modernes partisans tenteront de secouer en faisant intervenir la raison libre et les sciences prises dans leur intégrité
p.
- CHAPITRE IX La restauration thomiste au XIXe siècle.
- .......... Page(s) .......... 216-288
- CHAPITRE X L'histoire enseignée et écrite des philosophies médiévales.
- .......... Page(s) .......... 289
- .......... Page(s) .......... 310
ESQUISSE D'UNE HISTOIRE
GÉNÉRALE ET COMPARÉE
DES
HIMSOPHIES MÉDIÉVALES
PAII
v • /FRANÇOIS PICÀVET
.'' ' • i v V^* 1 '/
'_ ;_Vl '.^ Secrétaire du Collège de France .
Dirccleur-Adjoint à l'Ecole pratique des Hautes Etudes
Chargé du cours de philosophie du moyen âge à la Sorbonnc
DEUXIEME UDITION REVUE, CORIUr.EF. ET AUGMENTEE
HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE — CIVILISATION MEDIEVALE
HISTOIRE COMPARÉE DES PHILOSOT-HIES MÉt iÉVALES — LES ÉCOLES
LA THÉOLOGIE AU MOYEN' AGE — LES VRAIS MAURES
RENAISSANCE AVEC ALCl'lX ET JEAN SCOT ÈR1GÈNE — DU VIIl' AU XIII* SIÈCLE
LA RAISON ET LA SCIENCE — LA RESTAURATION THOMISTE AU MX 1 SIÈCLE
HISTOIRE ENSEIGNÉE ET ÉCRITE DES PHILOSOTHIES MÉDIÉVALES.
PARIS
FÉLIX ALCAN, ÉDITEUR
LlimAUUUS KRUX ALCAN KT QU1LLAUHIN RÉUNIES
108, BOULEVARD SAINT-GKKMA5.V, t08
1907
Tous droils de traduction et de reproduction réservé)
GÉNÉRALE ET COMPARÉE
DES
HIMSOPHIES MÉDIÉVALES
PAII
v • /FRANÇOIS PICÀVET
.'' ' • i v V^* 1 '/
'_ ;_Vl '.^ Secrétaire du Collège de France .
Dirccleur-Adjoint à l'Ecole pratique des Hautes Etudes
Chargé du cours de philosophie du moyen âge à la Sorbonnc
DEUXIEME UDITION REVUE, CORIUr.EF. ET AUGMENTEE
HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE — CIVILISATION MEDIEVALE
HISTOIRE COMPARÉE DES PHILOSOT-HIES MÉt iÉVALES — LES ÉCOLES
LA THÉOLOGIE AU MOYEN' AGE — LES VRAIS MAURES
RENAISSANCE AVEC ALCl'lX ET JEAN SCOT ÈR1GÈNE — DU VIIl' AU XIII* SIÈCLE
LA RAISON ET LA SCIENCE — LA RESTAURATION THOMISTE AU MX 1 SIÈCLE
HISTOIRE ENSEIGNÉE ET ÉCRITE DES PHILOSOTHIES MÉDIÉVALES.
PARIS
FÉLIX ALCAN, ÉDITEUR
LlimAUUUS KRUX ALCAN KT QU1LLAUHIN RÉUNIES
108, BOULEVARD SAINT-GKKMA5.V, t08
1907
Tous droils de traduction et de reproduction réservé)
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 92.88%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 92.88%.
- Sujets similaires Philosophie médiévale Philosophie médiévale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=dc.subject adj "Philosophie médiévale"La philosophie du Moyen âge (Nouv. éd., augm. d'un appendice) / par Émile Bréhier,... ; [avant-propos par Henri Berr] /ark:/12148/bpt6k921446.highres Traité de la Constance de Just. Lipsius, auquel, en forme de devis familier, est discouru des afflictions & principalement des publiques, & comme il se faut résoudre à les supporter /ark:/12148/bpt6k8703986v.highres
- Auteurs similaires Picavet François Picavet François /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Picavet François" or dc.contributor adj "Picavet François")Histoire de la nation française ; 12. Histoire des lettres. Premier volume, Des origines à Ronsard. Tome 12, volume 1 / par Joseph Bédier,... Alfred Jeanroy,... et F. Picavet,... ; ill. de G. Ripart, René Piot ; [éd. par] Gabriel Hanotaux,... /ark:/12148/bpt6k7236k.highres Traité des sensations : première partie, publiée d'après l'édition de 1798 / Condillac ; augmentée de l'Extrait raisonné, des variantes de l'édition de 1754, de notes historiques et explicatives, d'une introduction et d'éclaircissements, par F. Picavet,.. /ark:/12148/bd6t53687237.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 10/380
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5685688m/f10.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5685688m/f10.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5685688m/f10.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5685688m/f10.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5685688m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5685688m
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5685688m/f10.image × Aide