Titre : Le Ménestrel : journal de musique
Éditeur : Heugel (Paris)
Date d'édition : 1840-01-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 44462 Nombre total de vues : 44462
Description : 05 janvier 1840 05 janvier 1840
Description : 1840/01/05 (A7,N6)-1840/01/11. 1840/01/05 (A7,N6)-1840/01/11.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k56179534
Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
sandre, dont l'altitude boulïe.nne neutralise peut-être le côté
dramatique de ceitaines situations. Il faut savoir };ré à ce pau-
vre M. Daudô d'avoir bien voulu se eliar.er d*un rôle aussi in-
grat.
M. Hippolyte Monpou a fait des propres visibles dans la
science de l'instrumentation. I.a partition de Suzanne est mieux
écrite que les piécédenles productions de ce j"iine compositeur.
Mais le mérile de celte u-uvie nouvelle n'est que relatif, car les
connaisseurs .sigualciil encore plus d un vide dans l'ensemble
harmonique des accompagnemens d'orcheslre. On sent que
M. Mnmpou est à la veille de posséder les ressources de son ail.
On ne peut s'empèeher de remarquer aussi que la physiono-
mie musicale rie Suzanne présente Imites les teintes rie l'opéra
comique et n'offre que de loin à loin ces vastes contours qu'on
nous a habitués à lenconlier dans 1rs coi ut o-liions bibliques ou
religieuses.
(Quelques réminiscences déparent également la parlilion.
A pari ces taches , qui n'acensenl qui' le défaut d'expérience ,
Suzanne est un ouvrage remarquahle et renferme des parties
mélodieuses (lu plus grand effet. Le premier et lelroisième actes
soûl en général ceux qui ont produil le plus d'impression. Le
checur des femmes; le duo des vieillards; la lomanee de Daniel :
Je suis malheur, ua-, et la seine du cachot, ont élé appluudU à
juste litre.
Mais hâtons-nous de dire que le débutant Delaborde a obtenu
pour le moins autant de succès que la pièce. Ce ténor s'est ré-
vélé au public presqu'à l'improvisle et sans, l'intervention olli-
cielle de la réclame préparatoire qui produit tant de mécomp-
tes. M. Delaborde s'est présenté avec un timbre jeune et frais,
une méthode irréprochable et des sons d'une grande étendue.
Quelques notes gutturales et un peu d'inhabileté dans l'art si
difficile du chant, nous ont convaincu cependant que ce jeune
ténor a des études à faire: mai-- nous ne doutons pas qu'un
avenir brillant ne lui soit réservé sur nos scènes lyriques.
M. F.uzel est une basse-taille d'un grand mérite; l'air : En-
fant, ton sort m'intc'rcsse, lui a valu de justes applaudissc-
inens : nous attendons cet artiste dans un rôle plus développé.
M" 1" Ozy est une cantatrice de second ordre. Celte débutan'e,
du resle, n'a pu être que faiblement appréciée à coté de mada
me Thillon, dont la gracieuse vocalisai ion excile chaque fuis les
bravos les plus prolongés.
m^J^jmJFas-rar'jmkJKM'JÊE:-
Le monde musical vient encore de perdre un artiste d'une
grande réputation. Charles Henri Planlade, issu d'une famille
noble du Languedoc, naquit à Paris, le i!l octobre 1764. Admis
dans les pages de la musique du roi Louis XV , il réalisa toutes
les espérances que ses heureuses dispositions musicales avaient
fail concevoir dès ses premières années. Devenu, sons Louis
XVI, premier page, le jeune Planlade cul souvent l'honneur
d'être appelé auprès de la reine Marie-Antoinette, elle-même
excellente musicienne, et qui daigna chanter avec lui le duo
i\'Armidc. Gluck tenait le clavecin. Planlade conserva tonte sa
vie pour la reine et pour toute la famille royale la plus vive et la
plus profonde reconnaissance.
Ilientèl Planlade se lit connaître comme chanteur, violoncel-
liste el surtout comme accompagnateur de partition, mérite rare
alors. 11 apprit la composition sous Langlé. C'est vers ce temps
que la fameuse romance : Te bien aimer, ô ma chère Zélie,
commença la réputation de Planlade,' l'un des créateurs du
genre; professeur au Conservatoire , dès la fondation de cet
établissement, maître (le chant de toutes les princesses de la fa-
mille impériale, directeur de la chapelle et de la musique du roi
de Hollande, puis, à son relour à Paris, chef du chant à l'Opéra,
Planlade, sous la Restauration, devint maître de chapelle du
roi et surintendant survivancier de sa musique. On doil à ses i
soins la création de celle Chapelle, l'un des plus beaux corps de i
musique de l'Europe. En 181(3, Plantade fut nommé chevalier
de la Légion-d'Ilonneur. C'était tout à la fois la récompense de
son talent et du dévoùment qu'il avait témoigné au roi-martyr.
Le théâtre doit à Plantade plusieurs ouvrages qui ont obtenu
un succès mérilé, tels que l'aima ou le Voyage en Grèce, Ro-
magnesi, le Roman, le [Mari de circonstance. Comme composi-
teur de musique sacrée, il a laesé une messe de Requiem, un
Te Dcum chaulé au sacre de Charles X, et une foule de motels
justement estimés.
Plantade depuis la révolution de. 1830, vécut fort retiré. Une
maladie grave, dont il fut alteint il y a trois ans, acheva ce que
le chagrin avait commencé; car la force de 'a constitution sem-
bla]! lui promettre de prolonger encore sa carrière.
Les obsèques de Plantade avaient réuni à l'église Nolre-Dame-
(le-Lorclte une foule d'amis el d'artistes, parmi lesquels on dis-
tinguait un grand nombre de ses élèves, devenus eux-mêmes
célèbres. l'Ianlade laisse deux fils, dont l'un, M. Charles Plan-
lade, s'est fait une réputation comme compositeur, dans un
genre spirituel et léger.
€ct€kïti.
RÉCRÉATIONS D'HIVER.
24e SÉANCE.
M. le président prononce un discours touchant à l'occasion du
renouvellement de l'année.
Félicitations et congratulations entre les divers membres pré-
sens.
Cinq cents baisers ne distribuent dans la salle.
M. Joseph Mainzer embrasse M. Hector Berlioz.
SI. Anlénor Joly embrasse M, Crosnier.
M. Maurice Schlesingcr se jette au cou de MM. Escudier.
H" Laure Brice se précipite dans les bras de M"° Puget.
M. Tliys embrasse M. Richelmi.
M. Jules Maurel baise le buste de Mozart.
M. Cherubini embrasse tout le monde.
Pour mettre fin à cette scène déchirante, M. le président or-
donne l'ouverture des travaux.
— Eh bien ! Messieurs, dit M. Chaudesaignes, avez-vous de-
viné pourquoi la musique est si agréable aux amateurs de la
pêche?
— Non.
—■ C'est parce qu'ils soin" certains d'y trouver cinq lignes.
M. le président : Mon cher Monsieur, vous commencez mal
l'année 1840 : vous feriez mieux de nous chanter la Marquise
de llrocanqnise, de M. de Beauplan. M. Chaudesaîgues obéit, et
produil son effet habituel.
M. Dnprez monte à la tribune :
•— Dis-moi, mon cher Wartel, si les oiseaux peuvent donner
le LA de poitrine?
— if crois qu'ils peuvent le donner.
— Oui, sans doule, puisqu'ils se maintiennent au-dessus du
SOL.
M. Adolphe Catelin demande la parole :
— Pourquoi les luthiers ne lisent-ils pas la musique?
M. La .l'révolte : Ils la lisent.
M. Catelin : Ils ne la lisent pas, et je vous le prouverai pro-
chainement.
La séance est levée.
Les concerts de la société du Conservatoire ouvriront diman-
che prochain 12 janvier.
— La semaine s'est signalée au Théâtre-Italien par la rentrée
de M 11" Grisi clans Norma. L'admirable cantatrice a élé accueil-
lie avec enthousiasme. Lablache et M™c Albertazzi l'ont parfai-
tement secondée.
— Roger, de l'Opéra-Comique, a obtenu un beau succès à
la dernière soirée de M. Zimuierman. Il a chanté d'une manière
ravissante la jolie romance du MÉNESTREL : S'il faut douter de
toi (de M. Clapisson), et une mélodie nouvelledu mèmeauteur
intitulée : C'est une coquette (1).
— Nous annonçons à nos lecteurs le relour prochain de
M. Arlol. Le public n'a pas oublié la sensation que ce célèbre
violon a excitée l'hiver dernier dans nos salons. Artot après
une tournée dans le midi de la France, où son beau talent a élé
dignement apprécié revient avec l'intention dépasser quelques
mois à Paris.
— M" 1" Gloux, dont les intéressantes soirées attirent chaque
hiver l'élite des artistes et des amateurs, a ouvert ses salons
jeudi dernier. Cette première séance a élé dignement remplie par
MM. Hignault,Decourcelle, Pulzzi (cor) AchilleOudot, M»« Du.
bart et quelques autres artistes. Mm 0 Dubart dans l'air du Bar-
bier (Una voce) el dans une romance de M. Ch. Haas, a obtenu
de justes et unanimes applaudissemens.
— Le jeune et déjà célèbre pianiste Litolff donnera très in-
cessamment un concert dans les saions d'Erard.
— La séance musicale donnée par M. Van Nuffel dans les sa-
lons de ses cours rue Monsigny a répondu à l'attente de tous les
assistans. Les nouvelles compositions de M. Concerne ont fait le
plus grand plaisir; elles ont élé pour M"0* d'Hennin et Lnvoie
l'occasion d'un nouveau triomphe. On a surtout applaudi Elisa-
beth et Amy Robsart, la Jeune Fille et le l'âge et une spirituelle
chansonnette : Vive l'Hiver (2). Tous les morceaux de piano ontélé
exécutés par les élèves des cours de M. Van Nuffel avec une pré-
cision el une netteté remarquables. On a beaucoup applaudi un
trio pour S pianos composé par M. Pilali pour ces jeunes élèves,
dont les progrès deviennent chaque jour plus sensibles et font le
plus grand honneur à M. Van Nuffel. I
— M. Regaidi, improvisateur italien d'un grand talent et qui
s'est déjà fait entendre à Paris au printemps de 1839, vient
de Lyon où il a obtenu un grand succès. Parmi les illustres suf-
frages qu'il a recueillis, il cite surtout celui de M. Lamartine
qui lui a adressé la lettre la plus llatleuse. [I se promet de don-
ner incessamment une nouvelle séance d'improvisation f
— M. Romagnési voulant donner tout son temps aux soins |
qu'exige son entreprise de I'OMMIISI IWOSICAIL , désirerait trouver i
un acquéreur pour son fonds de musique, qu'il céderait au.ï
conditions les plus modérées et avec des arrangements amiables.
La personne qui serait dans l'intention de traiter avec lui, pour-
rait s'adresser à son domicile, rue Richelieu, 8, par lettre af- i
franchie; il s'empresserait de lui faire parvenir ses catalogues
elles renseignements nécessaires pour cette acquisition. I
— Nous avons entendu dernièrement à Versailles un jeune té-
nor, M. Olivier, qui mérite de fixer l'allention de nos directeurs
de spectacle. C'est principalement dans les emplois coiniques
que M. Olivier parait exceller. Nous ne serions pas élonnés
qu'une de nos administrations enlevât un jour ce jeune artiste
au théâtre de Seine-et-Oise.
— La dernière soirée de M. Rinaldi a été très brillante:
Le programme était rempli par M"" d'Hennin et Darder,
MM. Lefebure, Triebert, Clémençau et plusieurs autres artistes,
On y a entendu aussi avec intérêt un duo pour piano et violon
sur les motifs de Guillaume Tell, exécuté d'une manière remar-
quable par M"c Rinaldi et M. Saenger. M. Triuquart a terminé
la séance par plusieurs chansonnettes qu'il a dites avec beau-
coup de verve.
— Nous recommandons aux artistes ainsi qu'aux amateur]
les métronomes de M. Nadaud. Cesinstrumens, dont la régularité
ne laisse rien à désirer, obtiennent depuis quelque temps le suf-
frage de tous les connaisseurs.
(1} Cette dernière production sera également publiée parle
MÉNBSTKEL .
(2) Le Ménestrel vient de faire l'acquisition de cette chansoe
nelle, et l'offrira très prochainement à ses abonnés.
Taris —imprimerie dePoi.r "»«t compagnie, rue Saint Denis, 380, passage Lemoine.—(VASSAL.)
dramatique de ceitaines situations. Il faut savoir };ré à ce pau-
vre M. Daudô d'avoir bien voulu se eliar.er d*un rôle aussi in-
grat.
M. Hippolyte Monpou a fait des propres visibles dans la
science de l'instrumentation. I.a partition de Suzanne est mieux
écrite que les piécédenles productions de ce j"iine compositeur.
Mais le mérile de celte u-uvie nouvelle n'est que relatif, car les
connaisseurs .sigualciil encore plus d un vide dans l'ensemble
harmonique des accompagnemens d'orcheslre. On sent que
M. Mnmpou est à la veille de posséder les ressources de son ail.
On ne peut s'empèeher de remarquer aussi que la physiono-
mie musicale rie Suzanne présente Imites les teintes rie l'opéra
comique et n'offre que de loin à loin ces vastes contours qu'on
nous a habitués à lenconlier dans 1rs coi ut o-liions bibliques ou
religieuses.
(Quelques réminiscences déparent également la parlilion.
A pari ces taches , qui n'acensenl qui' le défaut d'expérience ,
Suzanne est un ouvrage remarquahle et renferme des parties
mélodieuses (lu plus grand effet. Le premier et lelroisième actes
soûl en général ceux qui ont produil le plus d'impression. Le
checur des femmes; le duo des vieillards; la lomanee de Daniel :
Je suis malheur, ua-, et la seine du cachot, ont élé appluudU à
juste litre.
Mais hâtons-nous de dire que le débutant Delaborde a obtenu
pour le moins autant de succès que la pièce. Ce ténor s'est ré-
vélé au public presqu'à l'improvisle et sans, l'intervention olli-
cielle de la réclame préparatoire qui produit tant de mécomp-
tes. M. Delaborde s'est présenté avec un timbre jeune et frais,
une méthode irréprochable et des sons d'une grande étendue.
Quelques notes gutturales et un peu d'inhabileté dans l'art si
difficile du chant, nous ont convaincu cependant que ce jeune
ténor a des études à faire: mai-- nous ne doutons pas qu'un
avenir brillant ne lui soit réservé sur nos scènes lyriques.
M. F.uzel est une basse-taille d'un grand mérite; l'air : En-
fant, ton sort m'intc'rcsse, lui a valu de justes applaudissc-
inens : nous attendons cet artiste dans un rôle plus développé.
M" 1" Ozy est une cantatrice de second ordre. Celte débutan'e,
du resle, n'a pu être que faiblement appréciée à coté de mada
me Thillon, dont la gracieuse vocalisai ion excile chaque fuis les
bravos les plus prolongés.
m^J^jmJFas-rar'jmkJKM'JÊE:-
Le monde musical vient encore de perdre un artiste d'une
grande réputation. Charles Henri Planlade, issu d'une famille
noble du Languedoc, naquit à Paris, le i!l octobre 1764. Admis
dans les pages de la musique du roi Louis XV , il réalisa toutes
les espérances que ses heureuses dispositions musicales avaient
fail concevoir dès ses premières années. Devenu, sons Louis
XVI, premier page, le jeune Planlade cul souvent l'honneur
d'être appelé auprès de la reine Marie-Antoinette, elle-même
excellente musicienne, et qui daigna chanter avec lui le duo
i\'Armidc. Gluck tenait le clavecin. Planlade conserva tonte sa
vie pour la reine et pour toute la famille royale la plus vive et la
plus profonde reconnaissance.
Ilientèl Planlade se lit connaître comme chanteur, violoncel-
liste el surtout comme accompagnateur de partition, mérite rare
alors. 11 apprit la composition sous Langlé. C'est vers ce temps
que la fameuse romance : Te bien aimer, ô ma chère Zélie,
commença la réputation de Planlade,' l'un des créateurs du
genre; professeur au Conservatoire , dès la fondation de cet
établissement, maître (le chant de toutes les princesses de la fa-
mille impériale, directeur de la chapelle et de la musique du roi
de Hollande, puis, à son relour à Paris, chef du chant à l'Opéra,
Planlade, sous la Restauration, devint maître de chapelle du
roi et surintendant survivancier de sa musique. On doil à ses i
soins la création de celle Chapelle, l'un des plus beaux corps de i
musique de l'Europe. En 181(3, Plantade fut nommé chevalier
de la Légion-d'Ilonneur. C'était tout à la fois la récompense de
son talent et du dévoùment qu'il avait témoigné au roi-martyr.
Le théâtre doit à Plantade plusieurs ouvrages qui ont obtenu
un succès mérilé, tels que l'aima ou le Voyage en Grèce, Ro-
magnesi, le Roman, le [Mari de circonstance. Comme composi-
teur de musique sacrée, il a laesé une messe de Requiem, un
Te Dcum chaulé au sacre de Charles X, et une foule de motels
justement estimés.
Plantade depuis la révolution de. 1830, vécut fort retiré. Une
maladie grave, dont il fut alteint il y a trois ans, acheva ce que
le chagrin avait commencé; car la force de 'a constitution sem-
bla]! lui promettre de prolonger encore sa carrière.
Les obsèques de Plantade avaient réuni à l'église Nolre-Dame-
(le-Lorclte une foule d'amis el d'artistes, parmi lesquels on dis-
tinguait un grand nombre de ses élèves, devenus eux-mêmes
célèbres. l'Ianlade laisse deux fils, dont l'un, M. Charles Plan-
lade, s'est fait une réputation comme compositeur, dans un
genre spirituel et léger.
€ct€kïti.
RÉCRÉATIONS D'HIVER.
24e SÉANCE.
M. le président prononce un discours touchant à l'occasion du
renouvellement de l'année.
Félicitations et congratulations entre les divers membres pré-
sens.
Cinq cents baisers ne distribuent dans la salle.
M. Joseph Mainzer embrasse M. Hector Berlioz.
SI. Anlénor Joly embrasse M, Crosnier.
M. Maurice Schlesingcr se jette au cou de MM. Escudier.
H" Laure Brice se précipite dans les bras de M"° Puget.
M. Tliys embrasse M. Richelmi.
M. Jules Maurel baise le buste de Mozart.
M. Cherubini embrasse tout le monde.
Pour mettre fin à cette scène déchirante, M. le président or-
donne l'ouverture des travaux.
— Eh bien ! Messieurs, dit M. Chaudesaignes, avez-vous de-
viné pourquoi la musique est si agréable aux amateurs de la
pêche?
— Non.
—■ C'est parce qu'ils soin" certains d'y trouver cinq lignes.
M. le président : Mon cher Monsieur, vous commencez mal
l'année 1840 : vous feriez mieux de nous chanter la Marquise
de llrocanqnise, de M. de Beauplan. M. Chaudesaîgues obéit, et
produil son effet habituel.
M. Dnprez monte à la tribune :
•— Dis-moi, mon cher Wartel, si les oiseaux peuvent donner
le LA de poitrine?
— if crois qu'ils peuvent le donner.
— Oui, sans doule, puisqu'ils se maintiennent au-dessus du
SOL.
M. Adolphe Catelin demande la parole :
— Pourquoi les luthiers ne lisent-ils pas la musique?
M. La .l'révolte : Ils la lisent.
M. Catelin : Ils ne la lisent pas, et je vous le prouverai pro-
chainement.
La séance est levée.
Les concerts de la société du Conservatoire ouvriront diman-
che prochain 12 janvier.
— La semaine s'est signalée au Théâtre-Italien par la rentrée
de M 11" Grisi clans Norma. L'admirable cantatrice a élé accueil-
lie avec enthousiasme. Lablache et M™c Albertazzi l'ont parfai-
tement secondée.
— Roger, de l'Opéra-Comique, a obtenu un beau succès à
la dernière soirée de M. Zimuierman. Il a chanté d'une manière
ravissante la jolie romance du MÉNESTREL : S'il faut douter de
toi (de M. Clapisson), et une mélodie nouvelledu mèmeauteur
intitulée : C'est une coquette (1).
— Nous annonçons à nos lecteurs le relour prochain de
M. Arlol. Le public n'a pas oublié la sensation que ce célèbre
violon a excitée l'hiver dernier dans nos salons. Artot après
une tournée dans le midi de la France, où son beau talent a élé
dignement apprécié revient avec l'intention dépasser quelques
mois à Paris.
— M" 1" Gloux, dont les intéressantes soirées attirent chaque
hiver l'élite des artistes et des amateurs, a ouvert ses salons
jeudi dernier. Cette première séance a élé dignement remplie par
MM. Hignault,Decourcelle, Pulzzi (cor) AchilleOudot, M»« Du.
bart et quelques autres artistes. Mm 0 Dubart dans l'air du Bar-
bier (Una voce) el dans une romance de M. Ch. Haas, a obtenu
de justes et unanimes applaudissemens.
— Le jeune et déjà célèbre pianiste Litolff donnera très in-
cessamment un concert dans les saions d'Erard.
— La séance musicale donnée par M. Van Nuffel dans les sa-
lons de ses cours rue Monsigny a répondu à l'attente de tous les
assistans. Les nouvelles compositions de M. Concerne ont fait le
plus grand plaisir; elles ont élé pour M"0* d'Hennin et Lnvoie
l'occasion d'un nouveau triomphe. On a surtout applaudi Elisa-
beth et Amy Robsart, la Jeune Fille et le l'âge et une spirituelle
chansonnette : Vive l'Hiver (2). Tous les morceaux de piano ontélé
exécutés par les élèves des cours de M. Van Nuffel avec une pré-
cision el une netteté remarquables. On a beaucoup applaudi un
trio pour S pianos composé par M. Pilali pour ces jeunes élèves,
dont les progrès deviennent chaque jour plus sensibles et font le
plus grand honneur à M. Van Nuffel. I
— M. Regaidi, improvisateur italien d'un grand talent et qui
s'est déjà fait entendre à Paris au printemps de 1839, vient
de Lyon où il a obtenu un grand succès. Parmi les illustres suf-
frages qu'il a recueillis, il cite surtout celui de M. Lamartine
qui lui a adressé la lettre la plus llatleuse. [I se promet de don-
ner incessamment une nouvelle séance d'improvisation f
— M. Romagnési voulant donner tout son temps aux soins |
qu'exige son entreprise de I'OMMIISI IWOSICAIL , désirerait trouver i
un acquéreur pour son fonds de musique, qu'il céderait au.ï
conditions les plus modérées et avec des arrangements amiables.
La personne qui serait dans l'intention de traiter avec lui, pour-
rait s'adresser à son domicile, rue Richelieu, 8, par lettre af- i
franchie; il s'empresserait de lui faire parvenir ses catalogues
elles renseignements nécessaires pour cette acquisition. I
— Nous avons entendu dernièrement à Versailles un jeune té-
nor, M. Olivier, qui mérite de fixer l'allention de nos directeurs
de spectacle. C'est principalement dans les emplois coiniques
que M. Olivier parait exceller. Nous ne serions pas élonnés
qu'une de nos administrations enlevât un jour ce jeune artiste
au théâtre de Seine-et-Oise.
— La dernière soirée de M. Rinaldi a été très brillante:
Le programme était rempli par M"" d'Hennin et Darder,
MM. Lefebure, Triebert, Clémençau et plusieurs autres artistes,
On y a entendu aussi avec intérêt un duo pour piano et violon
sur les motifs de Guillaume Tell, exécuté d'une manière remar-
quable par M"c Rinaldi et M. Saenger. M. Triuquart a terminé
la séance par plusieurs chansonnettes qu'il a dites avec beau-
coup de verve.
— Nous recommandons aux artistes ainsi qu'aux amateur]
les métronomes de M. Nadaud. Cesinstrumens, dont la régularité
ne laisse rien à désirer, obtiennent depuis quelque temps le suf-
frage de tous les connaisseurs.
(1} Cette dernière production sera également publiée parle
MÉNBSTKEL .
(2) Le Ménestrel vient de faire l'acquisition de cette chansoe
nelle, et l'offrira très prochainement à ses abonnés.
Taris —imprimerie dePoi.r "»«t compagnie, rue Saint Denis, 380, passage Lemoine.—(VASSAL.)
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