Titre : Le Ménestrel : journal de musique
Éditeur : Heugel (Paris)
Date d'édition : 1840-01-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 44462 Nombre total de vues : 44462
Description : 05 janvier 1840 05 janvier 1840
Description : 1840/01/05 (A7,N6)-1840/01/11. 1840/01/05 (A7,N6)-1840/01/11.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k56179534
Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
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tement, en s adressant directement à Vadministra-
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ner par l'entremise des Libraires, des Directeurs
de Postes ou des Messageries, ou enp-nparune lettre
adressée au bureau du Ménestrel, et accompagnée
d'un mandai sur la poste.
Nous envoyons aujourd'hui à nos abonnés la
nouvelle romance de AJ. GRISAR : Tu n'aimes
pas. Sous peu de jours un dessin de M. Alophe
accompagnera cette jolie production.
Plusieurs de nos chanteurs en renom se sont
déjà empressés de la faire entendre dans quelques
salons. M. Wartel, de l'Opéra, interprète cette ro-
mance avec un talent remarquable.
ABONNEMENT AVEC LITHOGRAPHIE.
A dater du I" février prochain, nos abonnés pour-
ront souscrire à la fois au texte du journal, à la ro-
manceet à la lithographie, moyennant un supplément
de 10 fr. Ce nouveau mode d'abonnement nous permet-
tra d'orner chacun de nos numéros d'un joli dessin dû
à nos premies artistes.
Par madame IIERMAHCE LESGUILLON'.
On a dit et répété souvent, de notre temps , cette variante
a un mot célèbre des encyclopédistes : Les poètes s'en vont !
Chez LouisJanet, rue Saint-Jacques, 59.
ceci est tout simplement un sophisme outrageant qui ne tendrait
à rien moins qu'à nous déposséder de l'aine, pour faire de nous
les esclaves de la matière. Nous dirons plus, c'est un blasphème,
puisque c'est une négation de la voix intérieure, puissance va-
gue et sublime dont nous dota la Divinité, afin de nous rappeler
incessamment notre origine et pour nous exhorter à un but d -
gne d'elle. Non, les poètes ne s'en vont pas; seulement, la poésie
s'est déplacée. Chassée de chez les hommes par le positivisme
froid du siècle, elle s'est réfugiée dans le coeur des femmes,
pour qui a sonné l'heure de l'émancipation intellectuelle.
Que l'on jette les yeux sur îe coquet volume que nous annon-
çons aujourd'hui; que l'on ouvre au hasard Hayons d'Amours,
nous défions même les plus sceptiques en poésie d'abandonner
Mme Hermance Lesguillon, avant d'avoir dévoré jusqu'au der-
nier hémistiche ce joli recueil de ses douces rêveries; on palpi-
tera à ses gracieuses confidences ; le coeur s'épanouira à ses
joies; famé s'ouvrira entière à ses mystérieuses révélations!
Mais, quel charme dans la forme, aussi ! quel bonheur dans
l'expression naïve ! quelle exquise délicatesse de langage, quand
elle nous initie à quelques-uns des mille secrets du coeur de la
femme ! quelle noblesse et quelle énergie, quand elle prend son
essor, s'élance aux cieux et de là nous parle des choses grandes
et saintes qu'elle embrasse de son regard d'aigle! ici, c'est la
grâce louchante des tendres et mélodieuses chansons de Clotilde
de Surville; là, c'est la majesté imposante de l'ode chez J.-B,
Rousseau.
Rêveuse avait révélé le sentiment profond de M"1* Lesguillon ;
Rosées, ces pleurs délicieux de son aurore poétique, nous la
rendirent avec plus de charme encore dans la forme, plus d'as-
surance dans la marche, plus d'élévation dans les pensées;
Hayons d'Amours la présenlent aujourd'hui dans la plénitude
de son talent, dans la grandeur de ses facultés exceptionnelles.
M"! Hermance Lesguillon sème au coeur la foi, l'amour, l'es-
pérance, et on les y sent germer et féconder. On se surprend à
rêver des heures entières sur son livre, et on ne l'a pas plus tôt
quitté, qu'on le reprend pour sourire encore de ses suaves sou-
rires, aimer de ses ineffables amours, suivre l'inspirée dans son
vol hardi vers les hauteurs où son front se perd, et s'incliner de-
vant les merveilleux tableaux qu'elle dévoile à nos yeux éblouis.
Nous ne saurions résister au plaisir d'offrir à nos abonnés une
des perles de ce précieux écrin poétique ; elle parlera plus haut
que nos éloges, et plus d'une mère la fera briller à l'intelligence
de son enfant, afin d'en enrichir son coeur. La voici :
L'AUMONE.
Entends-tu, cher enfant, pour la légère aumône
Qu'au pied du malheureux tu viens de déposer,
Et pour le mince argent que ta jeune main donne,
La joie et le bonheur que tu viens de causer ?
Ecoute ! il prie, il pleure en voyant ton visage
Si frais et si joyeux s'attrister au passant;
Il est heureux de voir qu'à peine effleuré d'âge,
Ton petit coeur déjà s'ouvre compatissant.
Il te bénit, il t'aime, il implore, il demande
Au bon Dieu qu'il te veille et conduise les pas ;
Qu'il le garde du mal ; qu'en bonheur il te rende
L'aumône qu'à sa main tu ne refuses pas!
Hélas 1 tu vois qu'au monde il leur faut peu de chose
A ces pauvres si seuls, si nus, si malheureux:
Qu'un peu de charilé que chacun leur dispose,
Au lieu d'un' fiel amer sème la joie en eux.
Pauvres gens! sur le riche ils versent leurs prières :
Ils font pour lui des voeux et des souhaits encor
Parce que, sans dédain, il froisse leurs misères,
Et leur jette en passant un sou pris dans son or.
Vois, quelle humilité ! quelle haute indulgence 1
Comme ils vont résignés et que leur coeur est bon I
Ils vivent palienls dans la même existence,
Répandant sur le riche un généreux pardon 1
Donne, mon doux enfant; sur ta bourse légère
Prélève leur impôl, garde un pain aux malheurs :
Ne t'en va jamais seul, oublieux , sur la terre
Qui produit moins d'épis, hélas ! que de douleurs !
Aime-les, mon Jésus ! porte-les dans Ion ame;
Ecoule leur souffrance et leurs cris en tous lieux ;
Jeune, ayant bien appris ce que leur voix réclame,
Plus tard tu seras grand et feras plus pour eux !
&uâtn H ia tum\$$wu.
LA. CHASTE SUZANNE.
Plusieurs représentations ont déjà amplement confirmé le
succès de cet ouvrage, qui avait offert au public trois débulans
dans la même soirée. Nous ne nous appesantirons pas sur le
poème de MM. Carmouche et de Courcy : ils ont tiré un bon
parti du gracieux épisode de la Bible, sans trop s'écarter des
traditions connues. Seulement ils ont cru devoir égayer leur
sujet en jettant une dose de ridicule sur les deux vieillards ;
l'un d'eux, surtout, nous apparaît comme une espèce de Cas-
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nouvelle romance de AJ. GRISAR : Tu n'aimes
pas. Sous peu de jours un dessin de M. Alophe
accompagnera cette jolie production.
Plusieurs de nos chanteurs en renom se sont
déjà empressés de la faire entendre dans quelques
salons. M. Wartel, de l'Opéra, interprète cette ro-
mance avec un talent remarquable.
ABONNEMENT AVEC LITHOGRAPHIE.
A dater du I" février prochain, nos abonnés pour-
ront souscrire à la fois au texte du journal, à la ro-
manceet à la lithographie, moyennant un supplément
de 10 fr. Ce nouveau mode d'abonnement nous permet-
tra d'orner chacun de nos numéros d'un joli dessin dû
à nos premies artistes.
Par madame IIERMAHCE LESGUILLON'.
On a dit et répété souvent, de notre temps , cette variante
a un mot célèbre des encyclopédistes : Les poètes s'en vont !
Chez LouisJanet, rue Saint-Jacques, 59.
ceci est tout simplement un sophisme outrageant qui ne tendrait
à rien moins qu'à nous déposséder de l'aine, pour faire de nous
les esclaves de la matière. Nous dirons plus, c'est un blasphème,
puisque c'est une négation de la voix intérieure, puissance va-
gue et sublime dont nous dota la Divinité, afin de nous rappeler
incessamment notre origine et pour nous exhorter à un but d -
gne d'elle. Non, les poètes ne s'en vont pas; seulement, la poésie
s'est déplacée. Chassée de chez les hommes par le positivisme
froid du siècle, elle s'est réfugiée dans le coeur des femmes,
pour qui a sonné l'heure de l'émancipation intellectuelle.
Que l'on jette les yeux sur îe coquet volume que nous annon-
çons aujourd'hui; que l'on ouvre au hasard Hayons d'Amours,
nous défions même les plus sceptiques en poésie d'abandonner
Mme Hermance Lesguillon, avant d'avoir dévoré jusqu'au der-
nier hémistiche ce joli recueil de ses douces rêveries; on palpi-
tera à ses gracieuses confidences ; le coeur s'épanouira à ses
joies; famé s'ouvrira entière à ses mystérieuses révélations!
Mais, quel charme dans la forme, aussi ! quel bonheur dans
l'expression naïve ! quelle exquise délicatesse de langage, quand
elle nous initie à quelques-uns des mille secrets du coeur de la
femme ! quelle noblesse et quelle énergie, quand elle prend son
essor, s'élance aux cieux et de là nous parle des choses grandes
et saintes qu'elle embrasse de son regard d'aigle! ici, c'est la
grâce louchante des tendres et mélodieuses chansons de Clotilde
de Surville; là, c'est la majesté imposante de l'ode chez J.-B,
Rousseau.
Rêveuse avait révélé le sentiment profond de M"1* Lesguillon ;
Rosées, ces pleurs délicieux de son aurore poétique, nous la
rendirent avec plus de charme encore dans la forme, plus d'as-
surance dans la marche, plus d'élévation dans les pensées;
Hayons d'Amours la présenlent aujourd'hui dans la plénitude
de son talent, dans la grandeur de ses facultés exceptionnelles.
M"! Hermance Lesguillon sème au coeur la foi, l'amour, l'es-
pérance, et on les y sent germer et féconder. On se surprend à
rêver des heures entières sur son livre, et on ne l'a pas plus tôt
quitté, qu'on le reprend pour sourire encore de ses suaves sou-
rires, aimer de ses ineffables amours, suivre l'inspirée dans son
vol hardi vers les hauteurs où son front se perd, et s'incliner de-
vant les merveilleux tableaux qu'elle dévoile à nos yeux éblouis.
Nous ne saurions résister au plaisir d'offrir à nos abonnés une
des perles de ce précieux écrin poétique ; elle parlera plus haut
que nos éloges, et plus d'une mère la fera briller à l'intelligence
de son enfant, afin d'en enrichir son coeur. La voici :
L'AUMONE.
Entends-tu, cher enfant, pour la légère aumône
Qu'au pied du malheureux tu viens de déposer,
Et pour le mince argent que ta jeune main donne,
La joie et le bonheur que tu viens de causer ?
Ecoute ! il prie, il pleure en voyant ton visage
Si frais et si joyeux s'attrister au passant;
Il est heureux de voir qu'à peine effleuré d'âge,
Ton petit coeur déjà s'ouvre compatissant.
Il te bénit, il t'aime, il implore, il demande
Au bon Dieu qu'il te veille et conduise les pas ;
Qu'il le garde du mal ; qu'en bonheur il te rende
L'aumône qu'à sa main tu ne refuses pas!
Hélas 1 tu vois qu'au monde il leur faut peu de chose
A ces pauvres si seuls, si nus, si malheureux:
Qu'un peu de charilé que chacun leur dispose,
Au lieu d'un' fiel amer sème la joie en eux.
Pauvres gens! sur le riche ils versent leurs prières :
Ils font pour lui des voeux et des souhaits encor
Parce que, sans dédain, il froisse leurs misères,
Et leur jette en passant un sou pris dans son or.
Vois, quelle humilité ! quelle haute indulgence 1
Comme ils vont résignés et que leur coeur est bon I
Ils vivent palienls dans la même existence,
Répandant sur le riche un généreux pardon 1
Donne, mon doux enfant; sur ta bourse légère
Prélève leur impôl, garde un pain aux malheurs :
Ne t'en va jamais seul, oublieux , sur la terre
Qui produit moins d'épis, hélas ! que de douleurs !
Aime-les, mon Jésus ! porte-les dans Ion ame;
Ecoule leur souffrance et leurs cris en tous lieux ;
Jeune, ayant bien appris ce que leur voix réclame,
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succès de cet ouvrage, qui avait offert au public trois débulans
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