Titre : Le Ménestrel : journal de musique
Éditeur : Heugel (Paris)
Date d'édition : 1839-12-29
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 44462 Nombre total de vues : 44462
Description : 29 décembre 1839 29 décembre 1839
Description : 1839/12/29 (A7,N5)-1840/01/04. 1839/12/29 (A7,N5)-1840/01/04.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5617952q
Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
aux travailleuses de la ruche : il ne manque aucune réunion mu-
sicale depuis le modeste concert de la petite flûte, jusqu'aux élu-
cubrations échevelées du pianiste humanitaire. 11 avait, l'an
dernier, le sourire sur les lèvres; il complimentait les auteurs et
chanteurs, distribuait avec profusion les éloges et les poignets
demain; il rendait mille petits services, parlait mystérieuse-
ment à l'oreille des cantatrices jolies ; bref, il était foit agréable
en société. Ce type a disparu presque entièrement de nos jours :
l'homme qu'on voit partout s'est créé un rôle nouveau.
Apercevez-vous, dans ce coin, celte longue et pclc figure à
l'air aussi ennuyé qu'ennuyeux? ce Monsieur pensant profondé-
ment à rien : c'est le fléau des artistes. Il est journaliste; c'est
là du moins sa prétention, au style, à l'urbanité près. Proprié-
taire d'une feuille imperceptible (le rédacteur est visible à l'oeil
nu), c'est de fait un homme venant là pour ses affaires. Je ne
vous nomme pas son journal : du reste je. le citerais qu'il n'en
serait pas moins parfaitement anonyme ; car il n'est lu que par
le proie ; je crois mémo qu'il n'a pour lecteur que le Monsieur
dont il s'agit, qui en est tout à la fois directeur, rédacteur, prote
et. colporteur, en attendant la souscription du premier con-
damné à l'abonnement forcé.
Ce dont s'occupe d'abord notre Aristarque dans un con-
cert, c'est d'en lire le programme ; de voir quels noms en surgis-
sent, espérant en faire ses tributaires par intimidation. Tout
auteur, cxéculant ou chanteur est imposé de par l'autorité pri-
vée de ce censeur, sans examen préalable et sans recours en
grAce.
L'impôt, il est vrai, n'est pas lourd : 7 fr. 50 par an ! par an,
7 fr. S0 (il y a des centimes) ! C'est pour rien, c'est le plus bas
prix possible.
Moyennant la modique somme de 7 fr. 50 par an ! par an ,
7 fr. 50! ce journal s'engage, quand il sera connu, à vous faire
une réputations des plus brillantes dans les salons du grand
monde où on ne le voit jamais. Si vous résistez à l'injonction
qui vous est officieusement présentée, gare à vous! les foudres
sont prêtes! on va vous pulvériserI toujours dans les mômes
éventualités.
Les journalistes qui savent fort bien que les artistes rencon-
trent rarement des mines d'or, viennent tous les jours en aide à
ces lutteurs infatigables à titre d'encouragement. Il n'en est
point ainsi de ce journal : n'attendez pas de lui une opinion
consciencieuse ou bienveillante. Vous êtes proclamés talents
selon que vous êtes ou n'êtes pas abonnés. Toute la question
est là.
En vérité, il ne faut pas s'indigner contre cet homme ; il faut
le plaindre plutôt de prendre tant de peine pour 7 fr. 50 par an I
Que noies demande-t-il poliment, sans offrir son journal, je
suis persuadé qu'on ne les lui refuserait pas.
€mit &&mti*€k\k.
RÉCRÉATIONS D'HIVER.
23" SÉANCE.
Plusieurs éditeurs de musique viennent déposer sur le bureau
de la présidence leurs albums pour 4840, dont ils font hom-
mage au Cercle Sainte-Cécile.
M. J. Meissonnier offre l'album de M"c Puget;
M. Richault, l'album Conconnc;
M. Troupenas, l'album Capécèlatro ;
M. Colombier, l'album Rirai ;
M. Catclin, l'album deMm# Molinos;
M"" Guérin, l'album de La Tour ;
M. Prilipp , l'album Camille Schubert;
M. le président invite M. Prilipp à donner quelques explica-
tions sur le Schubert dont il publie les oeuvres.
M. Prilipp {avec hésitation) : C'est un Schubert...
— Je vois bien que c'est un Schubert; mais voilà déjà une
infinité de Schubert qui se présentent à l'horizon musxol. On
ne fait plus un pas sans coudoyer une mélodie de Schubert, et
c'est fort gênant.
M. Prilipp se retire un peu cenfu?.
Les travaux sont ouverts.
Eh bien, Messieurs, reprend M. Dérivis, savez vous pourquoi
la direction de l'Opéra a changé?
M. MDSARD lève la main et demande la parole,
M. le président : Allez, vous l'avez.
M. MDSARD (gravement) : L'autre jour, il m'avait été im-
possible de répondre à la question de Monsieur, car j'arrivais de
Londres. Aujourd'hui j'ai pris des renseignemens positifs, et
j'ai appris qu'en effet un changement s'était opéré dans l'admi-
nistration de l'Opéra. Cet événement s'explique de lui-même :
Probablement M. Duponchel a-t-il cru nécessaire de s'adjoindre
M. Edouard Monnais, trouvant trop lourd le pesant fardeau
d'une gestion théâtrale. {Rrayons éclats de rire).
Je no vois pas, Messieurs, ce qui a pu provoquer votre hi-
larité.
M. te président ; Vous avez parfaitement raison, M. MU-
SARD ; ce que vous dites est fort sensé; mais où eslla pointe?
— La pointe? la voici : La direction de t'Opéra ci changé,
parce qu'elle avait besoin de Monnais. {/tpplaudissemens pro-
longés. M. MOSARD est porté en triomphe.)
M. d'Ortigue prend la parole :
Savez-voul, M. Monpou, quelles sont tes deux notes de mu-
sique dont Rome a subi la dictature?
— Je le savais; mais je l'ai oublié.
■— Rome a subi la dictature de si, la (Sylla). (M. d'Ortigue
retourne à sa place et ne reçoit aucune félicitation.)
M. Chaudesaigues monte à la tribune :
Me diïiez-vous, Messieurs, d'ici à samedi prochain, pour-
quoi ta musique est si agréable aux amateurs de la pêche?
La séance est levée.
EVENTAILS do DUVELLEROY, fournisseur breveté de S. A. R. ma-
dame la duchesse d'Orléans, rue de la Paix, 15, et passage de Panoramas, ga
noraroas, galetie de la Bourse.
La mode des Eventails cstdcvcuuc; aujourd'hui si générale que, poilrpeu qu'une
dame ait la moindre prétention à la fa.-hiou, elle ne peut aller au spectacle ou
au bal, que parée de ce bijou indispensable. Nous croyons donc être agréable à
nos lectrices an leur signalant les magasins de Duvelleroy , le fabricant spécial de
cet objet de toilette. Là, elles trouveront le plus grand assortiment qui se puisse
imaginer d'Eventails de toute espère de la simplicité la plus élégante et de la ri-
chesse la plus merveilleuse, travaillés parles meilleurs artistes du jour. Elles v
trouveront également des collections inconipai ablcs d'éventails riches des siècles
de Louis XIV et de Louis XV, avec des moulures d'ivoire, de nacre, d'écaillé in-
crustées d'or at sculptées avec des peintures des grands maîtres, des Boucher
des Van Loo , des "Watttau, de Lebrun, des Coypel, etc. Les Eventails de DuTel-
leroy forment un des plus jolis, des plus gracieux et des plus riches cadeaux qu'on
puisse faire, à l'occasion du renouvellement de l'année. Aussi ce genre d'élrennrs
est-il des plus en vogue à présent.
Dn beau début a eu lieu celte semaine à l'Opéra. M"e Dobré ,
premier prix du Conservatoire, a abordé la scène dans le rôle de
Mathilde de Guillaume Tell. Cette jeune et jolie personne a
justifié les espérances du monde musical, ainsi que le suffrage
du jury. Vocalisation hardie, méthode excellente, beaucoup de
grâce et de tenue, M" 0 Dobré possède toutes les qualités qui
constituent un sujet lyrique de premier ordre, Puisse-t-elle ne
pas démentir ces brillantes promesses.
— Le public du Théâtre-Italien a fait un accueil favorable à
Inès de Castro, opéra de M. Persiani, à qui l'Italie doit déjà
plusieurs partitions estimables. Le quintette et le finale du pre-
mier acte, tout le deuxième acte, et notamment un duo entre
Rubini et Lablacbe, sont les élémens les plus saillans de cet ou-
vrage, dans lequel Mme Persiani chante et joue d'une manière
ravissante.
— La Chaste Suzanne, opéra de genre en quatre parties
musique de JI. Monpou, a réussi vendredi dernier au théâtre de
la Renaissance. Nous en rendrons compte dans notre prochain
; numéro. Le débutant Laborde a également obtenu unbeausuccès.
j — Dimanche dernier, M Reber a donné son concert dans la
| salle des Meuus-l'laisiis. On petit noyau de connaisseurs s'était
; rendu à l'appel de cet artiste qui, l'an dernier, avait déjà
> initié le public à ses compositions. Celle nouvelle épreuve a eu
| le résultat le plus satisfaisant. La symphonie en ré mineur a été
j particulièrement applaudie ; on a redemandé le scherzo qui ren-
; ferme des passages d'une naïveté charmante. Plusieurs romances
chantées par Roger, la grande set ne de Charles Martel, avec
choeurs, et le Chant des Pirates, ont également obtenu les suf-
frages de l'auditoire. La manière de M. Reber procède o. la^fois
de Haydn et de Beethoven ; mais une fidélité inviolable à la:'pé-
riode carrée et une certaine tendance vers les vieilles formes
semblent dénoter, de la part de M. Reber, l'intention de se poser
comme l'antagoniste direct de M. Berlioz. .,■
— Le même jour, une nombreuse société assistait au concert
donné pat Mmc Laure Brice dans la salle de M. Herz. Oa- a en-
tendu avec plaisir plusieurs gracieuses compositions de la béné-
ficiaire. Mais les honneurs du cliant sont restés à Mlle d'Hennia
qui, là comme ailleurs, a su exciter l'enthousiasme de son au-
ditoire. La partie instrumentale était représentée par MM. Trie-
bert, Conninx , Apollinaire de Kontski et M"« Clara Loyeday.
Le jeune de Kontski a fait sensation : il a exécuté de mémoire le
fameux trémolo de Bériot, et s'en est admirablement acquitté.
Ra-pelé à grands cris après ce tours de force, il a été l'objet
d'une véritable ovation : c'était mérité.
— Nom n'avons pu que constater très succintement le brillant
succès qu'a obtenu M. Henri Lillolf à la brillante soirée de
M. Zimmermann. A peine arrivé à Paris, ce jeune pianiste a
déjà forcé l'attention du monde musical et rendu célèbre un
nom qui, jusqu'à ce jour, n'avait point encore frappé notre
oreille. C'est surtout par la prodigieuse agilité de ses doigts et la
vigueur de ses octaves que brille ce virtuose anglais. Mais le ta-
lent d'exécution n'est pas le seul titre de recommandation de
M. Henri Littolf : nous n'en voulons pour preuve que le mor-
ceau de sa composition intitulé: Diveriissement Fantastique,
qu'il a fait entendre à la soirée de M. Zimmermann. Cette oeu-
vre largement conçue et présentée sous une forme élégante et
distinguée, nous donne la plus haute idée du style de ce jeune
artiste.
— Au concert donné jeudi soir à l'Athénée royal par M" 0 Ida
Castellani, on a particulièrement applaudi M"e Darcier et
M. Robbe. Ce jeune ténor a chanté admirablement la jolie ro-
mance de M. Clapisson : S'il faut douter de toi.
— M. Charles Dancla vient de composer un duo brillant pour
deux violons, avec accompagnement d'orchestre ou piano. Ce
morceau, qui paraîtra sous peu dejours, et dont on dit d'avance
le plus grand bien, aura, nous n'en doutons pas, le même suc-
cès que les précédentes oeuvres de ce jeune compositeur.
— A la dernière matiuée de M"" Dreyfus, Alexis Dupont,
Chaudesaignoset M" 8 Caroline Verdière, ont fait les honneurs
de la partie vocale. MM. Flanque etTeissère méritent également
une mention favorable.
•— Nous recommandons aux personnes qui voudraient pren-
dre drs leçons de chant ou de piano, M. et M"e Sourisseau, i ue
Montmartre, 60. (M. Sourisseau qui s'est déjà fait entendre avec
avantage dans quelques concerts et soirées musicales, a été tout
récemment engagé au théâtre de la Renaissance). .
—■ A la dernière séance du Cercle-Fourcy, on a principale-
ment remarqué Mme Baptiste Quiney, M. Médaret M 1' 0 Bigaut.
Un air varié sur la harpe a valu de nouveaux succès à Mlle Ray-
mond. On a aussi écouté avec plaisir une romance de M. Four-
cy, Ange de ma vie, dont les paroles, dues à M. Adolphe Fâvre,
ont par u très gracieuses.
Mots du dernier anagramme : Eva, Ave
sicale depuis le modeste concert de la petite flûte, jusqu'aux élu-
cubrations échevelées du pianiste humanitaire. 11 avait, l'an
dernier, le sourire sur les lèvres; il complimentait les auteurs et
chanteurs, distribuait avec profusion les éloges et les poignets
demain; il rendait mille petits services, parlait mystérieuse-
ment à l'oreille des cantatrices jolies ; bref, il était foit agréable
en société. Ce type a disparu presque entièrement de nos jours :
l'homme qu'on voit partout s'est créé un rôle nouveau.
Apercevez-vous, dans ce coin, celte longue et pclc figure à
l'air aussi ennuyé qu'ennuyeux? ce Monsieur pensant profondé-
ment à rien : c'est le fléau des artistes. Il est journaliste; c'est
là du moins sa prétention, au style, à l'urbanité près. Proprié-
taire d'une feuille imperceptible (le rédacteur est visible à l'oeil
nu), c'est de fait un homme venant là pour ses affaires. Je ne
vous nomme pas son journal : du reste je. le citerais qu'il n'en
serait pas moins parfaitement anonyme ; car il n'est lu que par
le proie ; je crois mémo qu'il n'a pour lecteur que le Monsieur
dont il s'agit, qui en est tout à la fois directeur, rédacteur, prote
et. colporteur, en attendant la souscription du premier con-
damné à l'abonnement forcé.
Ce dont s'occupe d'abord notre Aristarque dans un con-
cert, c'est d'en lire le programme ; de voir quels noms en surgis-
sent, espérant en faire ses tributaires par intimidation. Tout
auteur, cxéculant ou chanteur est imposé de par l'autorité pri-
vée de ce censeur, sans examen préalable et sans recours en
grAce.
L'impôt, il est vrai, n'est pas lourd : 7 fr. 50 par an ! par an,
7 fr. S0 (il y a des centimes) ! C'est pour rien, c'est le plus bas
prix possible.
Moyennant la modique somme de 7 fr. 50 par an ! par an ,
7 fr. 50! ce journal s'engage, quand il sera connu, à vous faire
une réputations des plus brillantes dans les salons du grand
monde où on ne le voit jamais. Si vous résistez à l'injonction
qui vous est officieusement présentée, gare à vous! les foudres
sont prêtes! on va vous pulvériserI toujours dans les mômes
éventualités.
Les journalistes qui savent fort bien que les artistes rencon-
trent rarement des mines d'or, viennent tous les jours en aide à
ces lutteurs infatigables à titre d'encouragement. Il n'en est
point ainsi de ce journal : n'attendez pas de lui une opinion
consciencieuse ou bienveillante. Vous êtes proclamés talents
selon que vous êtes ou n'êtes pas abonnés. Toute la question
est là.
En vérité, il ne faut pas s'indigner contre cet homme ; il faut
le plaindre plutôt de prendre tant de peine pour 7 fr. 50 par an I
Que noies demande-t-il poliment, sans offrir son journal, je
suis persuadé qu'on ne les lui refuserait pas.
€mit &&mti*€k\k.
RÉCRÉATIONS D'HIVER.
23" SÉANCE.
Plusieurs éditeurs de musique viennent déposer sur le bureau
de la présidence leurs albums pour 4840, dont ils font hom-
mage au Cercle Sainte-Cécile.
M. J. Meissonnier offre l'album de M"c Puget;
M. Richault, l'album Conconnc;
M. Troupenas, l'album Capécèlatro ;
M. Colombier, l'album Rirai ;
M. Catclin, l'album deMm# Molinos;
M"" Guérin, l'album de La Tour ;
M. Prilipp , l'album Camille Schubert;
M. le président invite M. Prilipp à donner quelques explica-
tions sur le Schubert dont il publie les oeuvres.
M. Prilipp {avec hésitation) : C'est un Schubert...
— Je vois bien que c'est un Schubert; mais voilà déjà une
infinité de Schubert qui se présentent à l'horizon musxol. On
ne fait plus un pas sans coudoyer une mélodie de Schubert, et
c'est fort gênant.
M. Prilipp se retire un peu cenfu?.
Les travaux sont ouverts.
Eh bien, Messieurs, reprend M. Dérivis, savez vous pourquoi
la direction de l'Opéra a changé?
M. MDSARD lève la main et demande la parole,
M. le président : Allez, vous l'avez.
M. MDSARD (gravement) : L'autre jour, il m'avait été im-
possible de répondre à la question de Monsieur, car j'arrivais de
Londres. Aujourd'hui j'ai pris des renseignemens positifs, et
j'ai appris qu'en effet un changement s'était opéré dans l'admi-
nistration de l'Opéra. Cet événement s'explique de lui-même :
Probablement M. Duponchel a-t-il cru nécessaire de s'adjoindre
M. Edouard Monnais, trouvant trop lourd le pesant fardeau
d'une gestion théâtrale. {Rrayons éclats de rire).
Je no vois pas, Messieurs, ce qui a pu provoquer votre hi-
larité.
M. te président ; Vous avez parfaitement raison, M. MU-
SARD ; ce que vous dites est fort sensé; mais où eslla pointe?
— La pointe? la voici : La direction de t'Opéra ci changé,
parce qu'elle avait besoin de Monnais. {/tpplaudissemens pro-
longés. M. MOSARD est porté en triomphe.)
M. d'Ortigue prend la parole :
Savez-voul, M. Monpou, quelles sont tes deux notes de mu-
sique dont Rome a subi la dictature?
— Je le savais; mais je l'ai oublié.
■— Rome a subi la dictature de si, la (Sylla). (M. d'Ortigue
retourne à sa place et ne reçoit aucune félicitation.)
M. Chaudesaigues monte à la tribune :
Me diïiez-vous, Messieurs, d'ici à samedi prochain, pour-
quoi ta musique est si agréable aux amateurs de la pêche?
La séance est levée.
EVENTAILS do DUVELLEROY, fournisseur breveté de S. A. R. ma-
dame la duchesse d'Orléans, rue de la Paix, 15, et passage de Panoramas, ga
noraroas, galetie de la Bourse.
La mode des Eventails cstdcvcuuc; aujourd'hui si générale que, poilrpeu qu'une
dame ait la moindre prétention à la fa.-hiou, elle ne peut aller au spectacle ou
au bal, que parée de ce bijou indispensable. Nous croyons donc être agréable à
nos lectrices an leur signalant les magasins de Duvelleroy , le fabricant spécial de
cet objet de toilette. Là, elles trouveront le plus grand assortiment qui se puisse
imaginer d'Eventails de toute espère de la simplicité la plus élégante et de la ri-
chesse la plus merveilleuse, travaillés parles meilleurs artistes du jour. Elles v
trouveront également des collections inconipai ablcs d'éventails riches des siècles
de Louis XIV et de Louis XV, avec des moulures d'ivoire, de nacre, d'écaillé in-
crustées d'or at sculptées avec des peintures des grands maîtres, des Boucher
des Van Loo , des "Watttau, de Lebrun, des Coypel, etc. Les Eventails de DuTel-
leroy forment un des plus jolis, des plus gracieux et des plus riches cadeaux qu'on
puisse faire, à l'occasion du renouvellement de l'année. Aussi ce genre d'élrennrs
est-il des plus en vogue à présent.
Dn beau début a eu lieu celte semaine à l'Opéra. M"e Dobré ,
premier prix du Conservatoire, a abordé la scène dans le rôle de
Mathilde de Guillaume Tell. Cette jeune et jolie personne a
justifié les espérances du monde musical, ainsi que le suffrage
du jury. Vocalisation hardie, méthode excellente, beaucoup de
grâce et de tenue, M" 0 Dobré possède toutes les qualités qui
constituent un sujet lyrique de premier ordre, Puisse-t-elle ne
pas démentir ces brillantes promesses.
— Le public du Théâtre-Italien a fait un accueil favorable à
Inès de Castro, opéra de M. Persiani, à qui l'Italie doit déjà
plusieurs partitions estimables. Le quintette et le finale du pre-
mier acte, tout le deuxième acte, et notamment un duo entre
Rubini et Lablacbe, sont les élémens les plus saillans de cet ou-
vrage, dans lequel Mme Persiani chante et joue d'une manière
ravissante.
— La Chaste Suzanne, opéra de genre en quatre parties
musique de JI. Monpou, a réussi vendredi dernier au théâtre de
la Renaissance. Nous en rendrons compte dans notre prochain
; numéro. Le débutant Laborde a également obtenu unbeausuccès.
j — Dimanche dernier, M Reber a donné son concert dans la
| salle des Meuus-l'laisiis. On petit noyau de connaisseurs s'était
; rendu à l'appel de cet artiste qui, l'an dernier, avait déjà
> initié le public à ses compositions. Celle nouvelle épreuve a eu
| le résultat le plus satisfaisant. La symphonie en ré mineur a été
j particulièrement applaudie ; on a redemandé le scherzo qui ren-
; ferme des passages d'une naïveté charmante. Plusieurs romances
chantées par Roger, la grande set ne de Charles Martel, avec
choeurs, et le Chant des Pirates, ont également obtenu les suf-
frages de l'auditoire. La manière de M. Reber procède o. la^fois
de Haydn et de Beethoven ; mais une fidélité inviolable à la:'pé-
riode carrée et une certaine tendance vers les vieilles formes
semblent dénoter, de la part de M. Reber, l'intention de se poser
comme l'antagoniste direct de M. Berlioz. .,■
— Le même jour, une nombreuse société assistait au concert
donné pat Mmc Laure Brice dans la salle de M. Herz. Oa- a en-
tendu avec plaisir plusieurs gracieuses compositions de la béné-
ficiaire. Mais les honneurs du cliant sont restés à Mlle d'Hennia
qui, là comme ailleurs, a su exciter l'enthousiasme de son au-
ditoire. La partie instrumentale était représentée par MM. Trie-
bert, Conninx , Apollinaire de Kontski et M"« Clara Loyeday.
Le jeune de Kontski a fait sensation : il a exécuté de mémoire le
fameux trémolo de Bériot, et s'en est admirablement acquitté.
Ra-pelé à grands cris après ce tours de force, il a été l'objet
d'une véritable ovation : c'était mérité.
— Nom n'avons pu que constater très succintement le brillant
succès qu'a obtenu M. Henri Lillolf à la brillante soirée de
M. Zimmermann. A peine arrivé à Paris, ce jeune pianiste a
déjà forcé l'attention du monde musical et rendu célèbre un
nom qui, jusqu'à ce jour, n'avait point encore frappé notre
oreille. C'est surtout par la prodigieuse agilité de ses doigts et la
vigueur de ses octaves que brille ce virtuose anglais. Mais le ta-
lent d'exécution n'est pas le seul titre de recommandation de
M. Henri Littolf : nous n'en voulons pour preuve que le mor-
ceau de sa composition intitulé: Diveriissement Fantastique,
qu'il a fait entendre à la soirée de M. Zimmermann. Cette oeu-
vre largement conçue et présentée sous une forme élégante et
distinguée, nous donne la plus haute idée du style de ce jeune
artiste.
— Au concert donné jeudi soir à l'Athénée royal par M" 0 Ida
Castellani, on a particulièrement applaudi M"e Darcier et
M. Robbe. Ce jeune ténor a chanté admirablement la jolie ro-
mance de M. Clapisson : S'il faut douter de toi.
— M. Charles Dancla vient de composer un duo brillant pour
deux violons, avec accompagnement d'orchestre ou piano. Ce
morceau, qui paraîtra sous peu dejours, et dont on dit d'avance
le plus grand bien, aura, nous n'en doutons pas, le même suc-
cès que les précédentes oeuvres de ce jeune compositeur.
— A la dernière matiuée de M"" Dreyfus, Alexis Dupont,
Chaudesaignoset M" 8 Caroline Verdière, ont fait les honneurs
de la partie vocale. MM. Flanque etTeissère méritent également
une mention favorable.
•— Nous recommandons aux personnes qui voudraient pren-
dre drs leçons de chant ou de piano, M. et M"e Sourisseau, i ue
Montmartre, 60. (M. Sourisseau qui s'est déjà fait entendre avec
avantage dans quelques concerts et soirées musicales, a été tout
récemment engagé au théâtre de la Renaissance). .
—■ A la dernière séance du Cercle-Fourcy, on a principale-
ment remarqué Mme Baptiste Quiney, M. Médaret M 1' 0 Bigaut.
Un air varié sur la harpe a valu de nouveaux succès à Mlle Ray-
mond. On a aussi écouté avec plaisir une romance de M. Four-
cy, Ange de ma vie, dont les paroles, dues à M. Adolphe Fâvre,
ont par u très gracieuses.
Mots du dernier anagramme : Eva, Ave
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