Titre : L'Ami de l'enfance : journal des salles d'asile
Éditeur : Hachette (Paris)
Date d'édition : 1896-05-15
Contributeur : Cochin, Jean Denis Marie (1789-1841). Éditeur scientifique
Contributeur : Battelle (chef de bureau à l Assistance publique). Éditeur scientifique
Contributeur : Hachette, Louis (1800-1864). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32691160x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4533 Nombre total de vues : 4533
Description : 15 mai 1896 15 mai 1896
Description : 1896/05/15 (A15,N16,SER5)-1896/05/31. 1896/05/15 (A15,N16,SER5)-1896/05/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5607738g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-2016
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
248
L'AMI DE L'ENFANCE
tant un grand plat plein d'une bonne sauce à la pt
crème.. Il
Marcel a glissé sur le parquet ciré, il est vi
tombé, et, en tombant, il a bousculé le dômes- la
tique, qui a lâché son plat. qi
Si Marcel avait obéi dès le premier appel, m
l'accident ne serait pas arrivé. ' vi
Les accessoires ont leur importance dans une el
image, puisqu'ils donnent lieu d'abord à un q
exercice de vocabulaire, ensuite parce qu'ils cl
fournissent des circonstances qui aident au el
développement intellectuel de l'enfant. Ces le
accessoires ne doivent pas être négligés.
Voici par exemple le chapeau de Marcel. Ce si
chapeau nous a permis de dire que l'enfant n
était dehors, caron ne reste jamais coiffé dans t<
la maison. Ordinairement l'enfant qui est très b
poli enlève son chapeau avant d'entrer dans la ç
salle à manger, il l'accroche au porte-chapeau, b
Mais il était pressé, puisqu'il s'était laissé d
appeler plusieurs fois. d
Cette salle à manger est très belle et les d
repas des enfants de l'école maternelle n'ont d
jamais un cadre aussi luxueux; niais, sans
insister sur la richesse des personnages de la e
petite scène, on doit inculquer des idées de q
propreté, d'ordre, de bon goût.
Ainsi le parquet bien ciré ; il sera taché main-
tenant et le domestique prendra de la peiné
pour enlever la tache.
Il y a un gros bouquet au milieu de la table,
dans un joli vase. La maman de Marcel aime
beaucoup les fleurs. Les mamans de vos petits
élèves aiment peut-être les fleurs aussi; ils
pourraient alors, quelquefois, en mettre une
dans un verre, ou même dans un bol que l'on
placerait sur l'a table à l'heure du repas. Les
Heurs font plaisir à voir.; on se sent plus gai,
lorsqu'il y en a dans la pièce que l'on habite.
Il y a sur la table une nappe blanche. C'est
très joli et aussi très propre, mais tout le
monde n'a pas de nappé en toile; quand on ne
peut pas acheter des nappes en toile, on en
achète en toile cirée. Lorsque la table est recou-
verte d'une toile cirée, il faut avoir soin de la net-
toyer avec une éponge et de l'eau fraîche après
chaque repas. Enfin, si l'on n'a pas de nappe
du tout,'c'est la table qu'il faut tenir bien propre.
Il y a sur la table une bouteille; montrez-la;
une carafe ; montrez-la.
(Ici je ferai observer que, s'il s'agit des grands
enfants, se garder de poser toujours les mêmes
questions ? Que met-on dans la bouteille 1 Que
met-on dans la carafe? Vos petits élèves le
savent aussi bien que vous et se désintéressent
des exercices de rabâchage.
Pour les tout petits, qui n'apprennent;à parler
que par la répétition des mêmes mots, c'est
autre xhose. Malheureusement nous ne faisons
pas attention à cela; chaque exercice est un
prétexte à tout recommencer, et nous tournons
dans le même cercle.)
Sur la table, il y a aussi des verres; montrez-
les; il y a, tout près de la carafe, un petit pain,
montrez-le. Il y a, dans l'assiette que l'on voit
le mieux, une serviette roulée, entourée d'un
anneau. A quoi sert cet anneau ?
Ici se placera, sans que l'on ait l'air d'y ap-
puyer, une petite leçon de propreté et d'ordre.
Il faut avoir une serviette pour ne pas salir ses
vêtements. Mais, quand le repas est fini, il faut
la plier avec soin.... Pourquoi? C'est pour
qu'elle ne soit pas froissée; c'est pour qu'elle
ne se salisse pas; c'est pour que toutes les ser-
viettes de la famille ne soient pas confondues
et que chacun retrouve la sienne. Les enfants
qui ont du goût, c'est-à-dire qui aiment les
choses jolies, doivent aimer les choses propres
et plier leur serviette avant de la remettre dans
leur panier.
En somme, je vois sur cette image une occa-
sion d'intéresser les enfants à un drame très
mouvementé, dont ils peuvent comprendre
toutes les circonstances ; d'enrichir leur voca-
bulaire d'une certaine quantité de mots; d'ex-
citer eh eux l'esprit de famille (en y mettant
beaucoup de discrétion), puisque c'est à l'heure
des repas que la famille est réunie; d'inculquer
des idées d'ordre, de propreté, d'arrangement;
d'appeler l'attention des enfants sur leur devoir
d'obéissance.
Mais il faut aller peu à peu; ne pas tout dire
en une fois et n'arriver au résultat définitif
qu'au bout d'un certain nombre de causeries.
PAULINE KERGOMARD.
TRAVAUX MANUELS
Tissage.
PRÉPARATION A LA REPRISE
ENSEIGNEMENT DES TISSUS
Le tissage est l'exercice manuel le plus ré-
pandu dans les écoles maternelles ; il s'exécute
de différentes manières, qui toutes présentent
une certaine difficulté et exigent une réelle
application.
C'est pourquoi, comme exercice d'ensemble,
le tissage ne saurait être employé pour des
enfants au-dessous de cinq ans.
Il semble plus spécialement destiné aux pe-
tites filles, qu'il familiarise avec la reprise,
point de couture appelé à jouer un rôle impor-
tant dans leur future vie de ménagères ; cepen-
dant il est très usité dans lés classes mixtes, et
les garçons, aussibien que les filles, peuvent en
s'y livrant acquérir des connaissances pré-
cieuses.
Quelle que soit la méthode employée et les
matériaux choisis, le travail revient toujours à
imiter les entre-croisements de fils qui consti-,
tuent les tissus, les étoffes; c'est pour cette raison
qu'on ne saurait entreprendre le tissage, sans
joindre à l'exercice manuel un enseignement
préparatoire et explicatif destiné à donner à
i'enfânt, dès l'école maternelle, les premières
notions de l'étude des tissus.
C'est le début de la progression de l'enseigne-
ment manuel technique, indispensable aux
études professionnelles qui doivent être com-
mencées aussitôt que possible ; les enfants des
L'AMI DE L'ENFANCE
tant un grand plat plein d'une bonne sauce à la pt
crème.. Il
Marcel a glissé sur le parquet ciré, il est vi
tombé, et, en tombant, il a bousculé le dômes- la
tique, qui a lâché son plat. qi
Si Marcel avait obéi dès le premier appel, m
l'accident ne serait pas arrivé. ' vi
Les accessoires ont leur importance dans une el
image, puisqu'ils donnent lieu d'abord à un q
exercice de vocabulaire, ensuite parce qu'ils cl
fournissent des circonstances qui aident au el
développement intellectuel de l'enfant. Ces le
accessoires ne doivent pas être négligés.
Voici par exemple le chapeau de Marcel. Ce si
chapeau nous a permis de dire que l'enfant n
était dehors, caron ne reste jamais coiffé dans t<
la maison. Ordinairement l'enfant qui est très b
poli enlève son chapeau avant d'entrer dans la ç
salle à manger, il l'accroche au porte-chapeau, b
Mais il était pressé, puisqu'il s'était laissé d
appeler plusieurs fois. d
Cette salle à manger est très belle et les d
repas des enfants de l'école maternelle n'ont d
jamais un cadre aussi luxueux; niais, sans
insister sur la richesse des personnages de la e
petite scène, on doit inculquer des idées de q
propreté, d'ordre, de bon goût.
Ainsi le parquet bien ciré ; il sera taché main-
tenant et le domestique prendra de la peiné
pour enlever la tache.
Il y a un gros bouquet au milieu de la table,
dans un joli vase. La maman de Marcel aime
beaucoup les fleurs. Les mamans de vos petits
élèves aiment peut-être les fleurs aussi; ils
pourraient alors, quelquefois, en mettre une
dans un verre, ou même dans un bol que l'on
placerait sur l'a table à l'heure du repas. Les
Heurs font plaisir à voir.; on se sent plus gai,
lorsqu'il y en a dans la pièce que l'on habite.
Il y a sur la table une nappe blanche. C'est
très joli et aussi très propre, mais tout le
monde n'a pas de nappé en toile; quand on ne
peut pas acheter des nappes en toile, on en
achète en toile cirée. Lorsque la table est recou-
verte d'une toile cirée, il faut avoir soin de la net-
toyer avec une éponge et de l'eau fraîche après
chaque repas. Enfin, si l'on n'a pas de nappe
du tout,'c'est la table qu'il faut tenir bien propre.
Il y a sur la table une bouteille; montrez-la;
une carafe ; montrez-la.
(Ici je ferai observer que, s'il s'agit des grands
enfants, se garder de poser toujours les mêmes
questions ? Que met-on dans la bouteille 1 Que
met-on dans la carafe? Vos petits élèves le
savent aussi bien que vous et se désintéressent
des exercices de rabâchage.
Pour les tout petits, qui n'apprennent;à parler
que par la répétition des mêmes mots, c'est
autre xhose. Malheureusement nous ne faisons
pas attention à cela; chaque exercice est un
prétexte à tout recommencer, et nous tournons
dans le même cercle.)
Sur la table, il y a aussi des verres; montrez-
les; il y a, tout près de la carafe, un petit pain,
montrez-le. Il y a, dans l'assiette que l'on voit
le mieux, une serviette roulée, entourée d'un
anneau. A quoi sert cet anneau ?
Ici se placera, sans que l'on ait l'air d'y ap-
puyer, une petite leçon de propreté et d'ordre.
Il faut avoir une serviette pour ne pas salir ses
vêtements. Mais, quand le repas est fini, il faut
la plier avec soin.... Pourquoi? C'est pour
qu'elle ne soit pas froissée; c'est pour qu'elle
ne se salisse pas; c'est pour que toutes les ser-
viettes de la famille ne soient pas confondues
et que chacun retrouve la sienne. Les enfants
qui ont du goût, c'est-à-dire qui aiment les
choses jolies, doivent aimer les choses propres
et plier leur serviette avant de la remettre dans
leur panier.
En somme, je vois sur cette image une occa-
sion d'intéresser les enfants à un drame très
mouvementé, dont ils peuvent comprendre
toutes les circonstances ; d'enrichir leur voca-
bulaire d'une certaine quantité de mots; d'ex-
citer eh eux l'esprit de famille (en y mettant
beaucoup de discrétion), puisque c'est à l'heure
des repas que la famille est réunie; d'inculquer
des idées d'ordre, de propreté, d'arrangement;
d'appeler l'attention des enfants sur leur devoir
d'obéissance.
Mais il faut aller peu à peu; ne pas tout dire
en une fois et n'arriver au résultat définitif
qu'au bout d'un certain nombre de causeries.
PAULINE KERGOMARD.
TRAVAUX MANUELS
Tissage.
PRÉPARATION A LA REPRISE
ENSEIGNEMENT DES TISSUS
Le tissage est l'exercice manuel le plus ré-
pandu dans les écoles maternelles ; il s'exécute
de différentes manières, qui toutes présentent
une certaine difficulté et exigent une réelle
application.
C'est pourquoi, comme exercice d'ensemble,
le tissage ne saurait être employé pour des
enfants au-dessous de cinq ans.
Il semble plus spécialement destiné aux pe-
tites filles, qu'il familiarise avec la reprise,
point de couture appelé à jouer un rôle impor-
tant dans leur future vie de ménagères ; cepen-
dant il est très usité dans lés classes mixtes, et
les garçons, aussibien que les filles, peuvent en
s'y livrant acquérir des connaissances pré-
cieuses.
Quelle que soit la méthode employée et les
matériaux choisis, le travail revient toujours à
imiter les entre-croisements de fils qui consti-,
tuent les tissus, les étoffes; c'est pour cette raison
qu'on ne saurait entreprendre le tissage, sans
joindre à l'exercice manuel un enseignement
préparatoire et explicatif destiné à donner à
i'enfânt, dès l'école maternelle, les premières
notions de l'étude des tissus.
C'est le début de la progression de l'enseigne-
ment manuel technique, indispensable aux
études professionnelles qui doivent être com-
mencées aussitôt que possible ; les enfants des
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