Titre : L'Ami de l'enfance : journal des salles d'asile
Éditeur : Hachette (Paris)
Date d'édition : 1896-05-01
Contributeur : Cochin, Jean Denis Marie (1789-1841). Éditeur scientifique
Contributeur : Battelle (chef de bureau à l Assistance publique). Éditeur scientifique
Contributeur : Hachette, Louis (1800-1864). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32691160x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4533 Nombre total de vues : 4533
Description : 01 mai 1896 01 mai 1896
Description : 1896/05/01 (A15,N15,SER5)-1896/05/14. 1896/05/01 (A15,N15,SER5)-1896/05/14.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k56077372
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-2016
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
228
L'AMI DE L'ENFANCE
que d'autres comités fussent formés pour sou-
tenir d'autres candidatures féminines; ce désir
ne s'est point réalisé, et notre candidate a été
la candidate unique. En tout cas, sa situation
nous a paru une garantie exceptionnelle aux
yeux de ceux qui ne la connaissent pas per-
sonnellement, ne l'ayant pas approchée. Quant
aux autres,... tous, ses amis, nous ne sommes
pas inquiets. Notre seul objet de préoccupation
est, en effet, celui-ci: la majorité accepte-t-elle
le principe de la représentation féminine?
Le scrutin du 30 avril nous répondra.
Et maintenant je demande encore la parole
pour un fait personnel.
Presque toutes les personnes qui ont répondu
à mon appel, au sujet de la candidature de
MUe Saffroy, m'ont exprimé.le regret de me voir
abandonner pour moi-même la partie, et elles
m'ont dit qu'elles voteraient aussi pour moi.
J'ai abandonné la partie, non par lassitude,
non par ressentiment de mon dernier échec. Ce
qui me fatiguerait le plus, ce serait l'inaction,
et je juge que les électeurs ont agi dans la plé-
nitude de leur droit. Si je ne me suis pas repré-
sentée de nouveau, c'est que je n'ai pas voulu
risquer de faire échouer le principe. Il avait
été vaincu eu ma personne en 1893, ma per-
sonne devait se retirer pour lui laisser la place
libre. Grâce à cette combinaison, j'ai pu jouir
de la volupté morale qui consiste à travailler
pour une idée ■— en même temps que pour une
amie, — sans aucune préoccupation personnelle,
et puis quels touchants témoignages de sym-
pathie j'ai reçus !
' La partie étant abandonnée, si cela peut
s'appeler s abandon », mais un certain nombre
d'électeurs ayant peut-être réalisé leur projet
de voter quand même pour moi, je les prie, s'il
y a un scrutin de ballottage, de reporter leurs
voix sur M 110 Saffroy, je leur serai doublement
reconnaissante, puisqu'ils auront ainsi voté
deux fois pour moi. PAULINE KERGOMARD,
Dessin (SUITE) *.
BRODERIE
La broderie est une mine féconde pour qui
sait y puiser ; aucun exercice ne se prête à des
combinaisons aussi multiples et aussi variées.
mm
Plus que tout autre, elle est propre à culti-
ver la vue, le goût, l'adresse, la persévérance,
l'initiative et le soin.
Elle rend de grands services pour l'enseigne-
ment du dessin, et plus encore pour celui des
couleurs et des nuances, dont l'importance
s'impose chaque jour davantage.
Dès le début, le goût ■ de l'enfant doit être
guidé et dirigé vers ce qui est gracieux de des-
sin et harmonieux de couleurs.
i». Sous prétexte de commencement, on ne laisse
jamais faire laid, disgracieux ou bariolé.
Bien conduit, c'est un enseignement complet
et méthodique, qui se grave dans la petite tête
de l'enfant; quand il y puisera plus tard, il ne
doit y trouver que des enseignements utiles et ne
s'écartant jamais du bon goût. On peut arriver,
en organisant progressivement, à des résultats
tout à fait surprenants comme exécution. 11 est
essentiel d'éviter les broderies Unes et minu-
tieuses qui fatiguent les yeux et exigent des
1. Voir l'Ami de l'Znfanee, 1895, n° 13 et suivants.
L'AMI DE L'ENFANCE
que d'autres comités fussent formés pour sou-
tenir d'autres candidatures féminines; ce désir
ne s'est point réalisé, et notre candidate a été
la candidate unique. En tout cas, sa situation
nous a paru une garantie exceptionnelle aux
yeux de ceux qui ne la connaissent pas per-
sonnellement, ne l'ayant pas approchée. Quant
aux autres,... tous, ses amis, nous ne sommes
pas inquiets. Notre seul objet de préoccupation
est, en effet, celui-ci: la majorité accepte-t-elle
le principe de la représentation féminine?
Le scrutin du 30 avril nous répondra.
Et maintenant je demande encore la parole
pour un fait personnel.
Presque toutes les personnes qui ont répondu
à mon appel, au sujet de la candidature de
MUe Saffroy, m'ont exprimé.le regret de me voir
abandonner pour moi-même la partie, et elles
m'ont dit qu'elles voteraient aussi pour moi.
J'ai abandonné la partie, non par lassitude,
non par ressentiment de mon dernier échec. Ce
qui me fatiguerait le plus, ce serait l'inaction,
et je juge que les électeurs ont agi dans la plé-
nitude de leur droit. Si je ne me suis pas repré-
sentée de nouveau, c'est que je n'ai pas voulu
risquer de faire échouer le principe. Il avait
été vaincu eu ma personne en 1893, ma per-
sonne devait se retirer pour lui laisser la place
libre. Grâce à cette combinaison, j'ai pu jouir
de la volupté morale qui consiste à travailler
pour une idée ■— en même temps que pour une
amie, — sans aucune préoccupation personnelle,
et puis quels touchants témoignages de sym-
pathie j'ai reçus !
' La partie étant abandonnée, si cela peut
s'appeler s abandon », mais un certain nombre
d'électeurs ayant peut-être réalisé leur projet
de voter quand même pour moi, je les prie, s'il
y a un scrutin de ballottage, de reporter leurs
voix sur M 110 Saffroy, je leur serai doublement
reconnaissante, puisqu'ils auront ainsi voté
deux fois pour moi. PAULINE KERGOMARD,
Dessin (SUITE) *.
BRODERIE
La broderie est une mine féconde pour qui
sait y puiser ; aucun exercice ne se prête à des
combinaisons aussi multiples et aussi variées.
mm
Plus que tout autre, elle est propre à culti-
ver la vue, le goût, l'adresse, la persévérance,
l'initiative et le soin.
Elle rend de grands services pour l'enseigne-
ment du dessin, et plus encore pour celui des
couleurs et des nuances, dont l'importance
s'impose chaque jour davantage.
Dès le début, le goût ■ de l'enfant doit être
guidé et dirigé vers ce qui est gracieux de des-
sin et harmonieux de couleurs.
i». Sous prétexte de commencement, on ne laisse
jamais faire laid, disgracieux ou bariolé.
Bien conduit, c'est un enseignement complet
et méthodique, qui se grave dans la petite tête
de l'enfant; quand il y puisera plus tard, il ne
doit y trouver que des enseignements utiles et ne
s'écartant jamais du bon goût. On peut arriver,
en organisant progressivement, à des résultats
tout à fait surprenants comme exécution. 11 est
essentiel d'éviter les broderies Unes et minu-
tieuses qui fatiguent les yeux et exigent des
1. Voir l'Ami de l'Znfanee, 1895, n° 13 et suivants.
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