Titre : L'Ami de l'enfance : journal des salles d'asile
Éditeur : Hachette (Paris)
Date d'édition : 1895-08-15
Contributeur : Cochin, Jean Denis Marie (1789-1841). Éditeur scientifique
Contributeur : Battelle (chef de bureau à l Assistance publique). Éditeur scientifique
Contributeur : Hachette, Louis (1800-1864). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32691160x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4533 Nombre total de vues : 4533
Description : 15 août 1895 15 août 1895
Description : 1895/08/15 (A14,N22,SER5)-1895/08/31. 1895/08/15 (A14,N22,SER5)-1895/08/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5607708b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-2016
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
MÉTHODE FRANÇAISE D'ÉDUCATION MATERNELLE
351
avait porté la terre sur son dos. Ce dieu s'ap- s
pelait Hercule. * . E
Alors il appela Hercule : « Aide-moi, lui t
dit-il ; puisque tu as porté la terre sur ton dos, 1
tu as bien assez de force pour me tirer de cette
ornière ». . - -
A peine le charretier avait-il dit cela qu'il
lui sembla entendre une voix qui.lui disait :
« Si tu.veux qu'Hercule t'aide, ne reste pas les
bras croisés; au lieu de te désoler, travaille;
enlève toute celte boue qui monte jusqu'à l'es-
sieu de tes roues et les empêche de tourner;
retire ces gros cailloux.... »
Le charretier enleva la boue, délerra les cail-
loux, les jeta au loin ...
« As-tu fait? lui demanda la voix.
- Oui!
— Eh bien, prends ton fouet et... hue!... »
La charrette roula sur le chemin.
« Merci, Hercule », s'écria le charretier tout
joyeux.
Et Hercule lui répondit : « Quand on est dans
l'embarras, il faut se tirer d'affaire soi-même ».
Le phacton d'une voiture à foin
Vit son char embourbé. Le pauvre homme étnil loin
De tout humain secours: c'était à la campagne,
Près d'un certain canton de la Basse-Bretagne,
Appelé Quimper-Corentin.
• On sait assez que le Destin
Adresse là les gens quand il veut qu'on enrage.
Dieu nous préserve du voyage !
Pour venir au charrier embourbé dans ces lieux,
Le voilà qui déteste et jure de son mieux,
Pestant, en sa fureur extrême,
Tantôt contre les trous, puis contre ses chevaux,
Contre son char, contre lui-même.
Il invoque à la lin le dieu dont les travaux
Sont si célèbres dans le monde :
« Hercule, lui dit-il, aide-moi; si ton dos
A porte la machine ronde,
Ton bras peut me tirer d'ici. »
Sa prière étant faite, il entend dans la nue
Une voix qui lui parle ainsi :
« Hercule veut qu'on se remue;
Puis il aide les gens. Regarde d'où provient
L'achoppement qui te retient;
Ole d'autour de chaque roue
Ce malheureux mortier, cette maudite boue
Qui jusqu'à l'essieu lés enduit;
Prends Ion pic, et me romps ce caillou qui te nuit ;
Comble-moi cetteornière.As-tuIait?—Oui, ditl'homme.
— Orbienje vais t'aidor, clitlavoix; prends ton fouet.
—Jel'aip ris.. ..Qu'est ceci? mon char ni arche à souhait.
Hercule en soit loué ! » Lors là voix : « Tu vois comme
Tes chevaux aisément se sont tirés de là.
Aide-toi, le ciel t'aidera. »
Mots à expliquer. — « Le phaéton d'une
voiture à foin. » (C'est le cocher).
« Le pauvre homme était loin de XavXhumain
secours. » (Il n'y avait aucun homme pour lui
porter secours).
La c Basse-Bretagne » est la partie de la Bre-
tagne baignée par la mer.
« Quimper-Corentin. » (C'est, la ville de
Quimper, capitale du Finistère).
« On sait assez que le Destin adresse là les
gens quand il veut qu'on enrage. » (Cela veut
dire que la route est si mauvaise que les voya-
geurs se font beaucoup de mauvais sang).
« Il invoque à la fin le dieu dont les travaux
sont si célèbres dans le monde. » (Hercule.Les
anciens croyaient qu'il y avait un dieu très,
très fort, et que ce dieu jiyàit fait les choses
les plus extraordinaires). *■
Le reste me paraît facile. P. K.
ENTRETIENS
D'UNE INSTITUTRICE AVEC SES ÉLÈVES
I.CS chaussures.
I
« Qu'as-tu aux pieds, Alexandrine? '
— Mes chaussons.
— Et Jacques ?
— Mes chaussons.
— Et Priscille ?
— Mes chaussons.
— Sortiras-tu de l'école en chaussons, Gerr
vais?
— Je mettrai mes sabots.
— Y a-t-il quelqu'un qui ne soit pas venu ce
matin en chaussons et en sabots?
— Moi! moi!
— C'est toi, Vincent; toi, Germaine. Qu'as-lu
mis à tes pieds pour venir à l'école, Vincent ?
— Des souliers.
— Ainsi, les uns sont venus en souliers, les
autres en chaussons et en sabots. Voyons, que
tous ceux qui sont en chaussons se lèVent; je vais
les compter : un, deux, trois, quatre,... quinze!
Ceux qui ont des souliers aux pieds; levez-vous
à votre tour. Un, deux, trois,... huit! Ainsi, la
plus grande partie d'entre vous a mis ce matin
des chaussons, et, par-dessus ses chaussons,
des sabots. Met-on toujours des chaussons dans
ses sabots ?
— Non, papa met de la paillé quand il va con-
duire les chevaux à la gare.
— Oui, c'est ce qu'on fait souvent. La paille
lient chaud aux pieds, comme les chaussons.
Seulement, si vos parents ne vous donnaient
que de la paille à mettre dans vos sabots, vous
seriez obligés'de rester nu-pieds à l'école. Quand
on est nombreux (c'est-à-dire quand on est
beaucoup de monde), les . sabots font trop de
ljruit. Si vous restiez tout le temps immobiles.,
(sans bouger), sur vos bancs, cela ne ferait rien.
Mais je veux que vous puissiez aller et venir
dans la classe ; je tiens à vous faire marcher,
sauter, et c'est alors que les sabots feraient
trop de bruit. Nous parlerons une autre fois de
la. manière dont on fait les sabots et les sou-
liers. Parlons d'abord de tout ce qu'on met à ses
pieds.
sais-tu, Marie?
— On se déchausse. -
— Et quand ta mère veut que tu mettes tes
souliers, que tè dit-elle?
— Chausse-toi. ,
— Parfaitement. On se chausse quand on
habille ses pieds; on se déchausse quand on les
déshabille. Et ce qu'on met à ses pieds, chaus-
351
avait porté la terre sur son dos. Ce dieu s'ap- s
pelait Hercule. * . E
Alors il appela Hercule : « Aide-moi, lui t
dit-il ; puisque tu as porté la terre sur ton dos, 1
tu as bien assez de force pour me tirer de cette
ornière ». . - -
A peine le charretier avait-il dit cela qu'il
lui sembla entendre une voix qui.lui disait :
« Si tu.veux qu'Hercule t'aide, ne reste pas les
bras croisés; au lieu de te désoler, travaille;
enlève toute celte boue qui monte jusqu'à l'es-
sieu de tes roues et les empêche de tourner;
retire ces gros cailloux.... »
Le charretier enleva la boue, délerra les cail-
loux, les jeta au loin ...
« As-tu fait? lui demanda la voix.
- Oui!
— Eh bien, prends ton fouet et... hue!... »
La charrette roula sur le chemin.
« Merci, Hercule », s'écria le charretier tout
joyeux.
Et Hercule lui répondit : « Quand on est dans
l'embarras, il faut se tirer d'affaire soi-même ».
Le phacton d'une voiture à foin
Vit son char embourbé. Le pauvre homme étnil loin
De tout humain secours: c'était à la campagne,
Près d'un certain canton de la Basse-Bretagne,
Appelé Quimper-Corentin.
• On sait assez que le Destin
Adresse là les gens quand il veut qu'on enrage.
Dieu nous préserve du voyage !
Pour venir au charrier embourbé dans ces lieux,
Le voilà qui déteste et jure de son mieux,
Pestant, en sa fureur extrême,
Tantôt contre les trous, puis contre ses chevaux,
Contre son char, contre lui-même.
Il invoque à la lin le dieu dont les travaux
Sont si célèbres dans le monde :
« Hercule, lui dit-il, aide-moi; si ton dos
A porte la machine ronde,
Ton bras peut me tirer d'ici. »
Sa prière étant faite, il entend dans la nue
Une voix qui lui parle ainsi :
« Hercule veut qu'on se remue;
Puis il aide les gens. Regarde d'où provient
L'achoppement qui te retient;
Ole d'autour de chaque roue
Ce malheureux mortier, cette maudite boue
Qui jusqu'à l'essieu lés enduit;
Prends Ion pic, et me romps ce caillou qui te nuit ;
Comble-moi cetteornière.As-tuIait?—Oui, ditl'homme.
— Orbienje vais t'aidor, clitlavoix; prends ton fouet.
—Jel'aip ris.. ..Qu'est ceci? mon char ni arche à souhait.
Hercule en soit loué ! » Lors là voix : « Tu vois comme
Tes chevaux aisément se sont tirés de là.
Aide-toi, le ciel t'aidera. »
Mots à expliquer. — « Le phaéton d'une
voiture à foin. » (C'est le cocher).
« Le pauvre homme était loin de XavXhumain
secours. » (Il n'y avait aucun homme pour lui
porter secours).
La c Basse-Bretagne » est la partie de la Bre-
tagne baignée par la mer.
« Quimper-Corentin. » (C'est, la ville de
Quimper, capitale du Finistère).
« On sait assez que le Destin adresse là les
gens quand il veut qu'on enrage. » (Cela veut
dire que la route est si mauvaise que les voya-
geurs se font beaucoup de mauvais sang).
« Il invoque à la fin le dieu dont les travaux
sont si célèbres dans le monde. » (Hercule.Les
anciens croyaient qu'il y avait un dieu très,
très fort, et que ce dieu jiyàit fait les choses
les plus extraordinaires). *■
Le reste me paraît facile. P. K.
ENTRETIENS
D'UNE INSTITUTRICE AVEC SES ÉLÈVES
I.CS chaussures.
I
« Qu'as-tu aux pieds, Alexandrine? '
— Mes chaussons.
— Et Jacques ?
— Mes chaussons.
— Et Priscille ?
— Mes chaussons.
— Sortiras-tu de l'école en chaussons, Gerr
vais?
— Je mettrai mes sabots.
— Y a-t-il quelqu'un qui ne soit pas venu ce
matin en chaussons et en sabots?
— Moi! moi!
— C'est toi, Vincent; toi, Germaine. Qu'as-lu
mis à tes pieds pour venir à l'école, Vincent ?
— Des souliers.
— Ainsi, les uns sont venus en souliers, les
autres en chaussons et en sabots. Voyons, que
tous ceux qui sont en chaussons se lèVent; je vais
les compter : un, deux, trois, quatre,... quinze!
Ceux qui ont des souliers aux pieds; levez-vous
à votre tour. Un, deux, trois,... huit! Ainsi, la
plus grande partie d'entre vous a mis ce matin
des chaussons, et, par-dessus ses chaussons,
des sabots. Met-on toujours des chaussons dans
ses sabots ?
— Non, papa met de la paillé quand il va con-
duire les chevaux à la gare.
— Oui, c'est ce qu'on fait souvent. La paille
lient chaud aux pieds, comme les chaussons.
Seulement, si vos parents ne vous donnaient
que de la paille à mettre dans vos sabots, vous
seriez obligés'de rester nu-pieds à l'école. Quand
on est nombreux (c'est-à-dire quand on est
beaucoup de monde), les . sabots font trop de
ljruit. Si vous restiez tout le temps immobiles.,
(sans bouger), sur vos bancs, cela ne ferait rien.
Mais je veux que vous puissiez aller et venir
dans la classe ; je tiens à vous faire marcher,
sauter, et c'est alors que les sabots feraient
trop de bruit. Nous parlerons une autre fois de
la. manière dont on fait les sabots et les sou-
liers. Parlons d'abord de tout ce qu'on met à ses
pieds.
— On se déchausse. -
— Et quand ta mère veut que tu mettes tes
souliers, que tè dit-elle?
— Chausse-toi. ,
— Parfaitement. On se chausse quand on
habille ses pieds; on se déchausse quand on les
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