Titre : L'Ami de l'enfance : journal des salles d'asile
Éditeur : Hachette (Paris)
Date d'édition : 1895-01-15
Contributeur : Cochin, Jean Denis Marie (1789-1841). Éditeur scientifique
Contributeur : Battelle (chef de bureau à l Assistance publique). Éditeur scientifique
Contributeur : Hachette, Louis (1800-1864). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32691160x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4533 Nombre total de vues : 4533
Description : 15 janvier 1895 15 janvier 1895
Description : 1895/01/15 (A14,N8,SER5)-1895/01/31. 1895/01/15 (A14,N8,SER5)-1895/01/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5607692x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-2016
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
126
L'AMI DE L'ENFANCE
ses leçons, quand tout à coup une idée lui tra-
versa l'esprit ; « Comme je suis sotte de me
désoler ! pensa-t-elle. Je vais prier Glaire de me
prêter son livre. »
Louise demanda à sa mère la permission
d'aller chez sa petite compagne; la mère y con-
sentit, et, toute joyeuse, la petite Mlle partit.
Claire fut d'abord très surprise de voir Louise
et lui dit : « Tu n'étudies donc pas la leçon
aujourd'hui comme à l'ordinaire? Moi, je sais
déjà la mienne.
— Ah! tant mieux, s'écria Louise ravie ; jus-
tement j'ai oublié mon livre à l'école et je
viens te demander dé me prêter le lien!
Veux-tu?
— C'est impossible, répondit Claire d'un air
pincé ; je veux repasser les leçons précédentes.
— Mais je me dépêcherai beaucoup, tu seras
étonnée de voir combien j'apprends vite.
— Oh! je le sais, je t'ai vu apprendre tes
leçons et je trouve que tu es bien heureuse
d'avoir une si bonne mémoire, tandis que je
suis obligée de repasser tous les jours ce que
j'ai appris, sans quoi je ne saurais rien.
■— Je t'en prie, reprit Louise, rends-moi ce
service, pour une fois ! Même j'apprendrai ma
leçon ici, si lu veux, pour pouvoir te rendre plus
tôt ton livre.
— Je te dis que je ne veux pas. »
Louise partit désolée.
Le lendemain, à l'heure de la récréation,
Louise, étant à jouer devant la porte avec son
petit frère, vit arriver Claire ayant au bras un
panier rempli d'oeufs, et dans chaque main une
bouteille, l'une pleine d'huile, l'autre pleine de
vinaigre. Louise, qui lui gardait rancune depuis
la veille, n'eut pas l'air de l'apercevoir; mais
Claire l'appela : a. Je t'en prie, viens m'aider !
Je suis trop embarrassée, une des bouteilles
glisse, elle va tomber.
— Je ne puis quitter mon petit frère, répon-
dit Louise sans oser la regarder, car elle avait
honte de refuser ce service à une camarade.
— Oh! Louise, viens vite! » s'écria Claire de
nouveau.
Et, au même instant, la bouteille d'huile,
qu'elle ne pouvait plus retenir, tomba de ses
mains et se brisa sur le sol. 11 fallut acheter une
autre bouteille d'huile. Claire fut punie par sa
mère el elle comprit qu'il faut rendre service
aux autres ; il faut s'entr'aider.
L'une et le chien.
On m'a parlé d'un âne qui fut cruellement
puni de n'avoir pas rendu service à un chien
qui était son ami.
Un jour, cet âne et ce chien allaient à la
ville avec leur maître. C'était un jour d'été; la
route était couverte de poussière blanche, mais
de chaque côté il y avait des prairies. Dans ces
prairies, il y avait des moutons, des boeufs el
des vaches qui paissaient l'herbe verte.
Le chien galopait devant l'âne et devant soi
maître; quand il était bien loin, il revenait, i
gambadait en tirant la langue; l'âne marchai
tranquillement, il allait au pas, comme son
maître. De chaque côté de sa selle était un
panier; dans l'un il y avait le dîner de son
maître, dans l'autre il y avait des marchandises
que son maître allait vendre à la ville voisine.
Le soleil était, chaud; le maître du chien et de
l'âne, était fatigué, il avait besoin de dormir;
il traversa le fossé qui séparait la route de la
prairie, mil l'âne à paître et s'endormit au pied
d'un arbre.
L'âne, bien content, se mit à brouter l'herbe
fraîche ;il aurait bien aimé manger aussi quelques
chardons, mais il n'y en avait pas, et, comme
c'était un âne raisonnable, il se contenta de ce
qu'il avait.
Le pauvre chien avait faim et il ne pouvait
pas partager le repas de l'âne, car les chiens ne
mangent pas l'herbe, il savait bien que son
maître ne l'oublierait pas quand il s'éveillerait;
mais son maître dormait toujours.
Il aurait pu aboyer pour éveiller son maître
ou bien lui lécher la figure, mais c'était un brave
chien, pas égoïste, il préféra attendre. Cependant,
au bout de quelque temps, son estomac vide
commença à le faire souffrir.
Alors il dit à l'âne : « Baisse-loi, je te prie,
pour que je prenne un peu de pain dans ton
panier ».
Mais l'âne fit semblant de ne pas entendre, il
continua de manger l'herbe fraîche.
Le chien fut très étonné, car il connaissait
l'âne comme un bon compagnon, disposé à faire
plaisir : « Je t'en prie, lui dit de nouveau le
pauvre chien, baisse-toi; je ne veux pas éveil-
ler noire maître et pourtant je ne puis attendre
plus longtemps ».
Alors l'âne souleva un peu sa tète et lui répon-
dit d'un air ennuyé : s'éveillera bientôt ».
Le pauvre chien était tout triste, il baissait
la tête, sa queue traînait par terre, lorsque
tout à coup un loup affamé sortit du bois.
En voyant le loup, l'âne se mit à trembler de
tous ses membres. « Je t'en supplie, dit-il au
chien, viens à mon secours ! Le loup va me
manger. »
Mais le chien lui répondit : « Galope de toutes
tes forces et, si le loup t'attrape, donne-lui un
bon coup de pied ; étends-le tout plat, le maré-
chal t'a ferré de neuf ce matin ».
Mais, pendant que le chien parlait, le loup se
jeta sur l'âne et l'étrangla.
Si l'âne avait été complaisant pour le chien,
le chien aurait chassé le loup, et l'âne ne serait
pas mort.
Voici maintenant ce même sujet mis en vers
. par La Fontaine.
i Lisez-le d'un bout à l'autre aux enfants, après
l'avoir étudié; car une chose bien lue a bien
t des chances pour être mieux comprise :
i
i 11 se faut entr'aidei-, c'est la loi de nature.
; L'àne un jour pourtant s'en moqua,
!_ Et ne sais comme il y manqua,
Car il est bonne créature.
Il allait par pays accompagné du chien,
j Gravement, sans songer à rien,
1 Tous deux suivis d'un commun maître.
t| Le maître s'endormit, l'àne se mil à paître.
L'AMI DE L'ENFANCE
ses leçons, quand tout à coup une idée lui tra-
versa l'esprit ; « Comme je suis sotte de me
désoler ! pensa-t-elle. Je vais prier Glaire de me
prêter son livre. »
Louise demanda à sa mère la permission
d'aller chez sa petite compagne; la mère y con-
sentit, et, toute joyeuse, la petite Mlle partit.
Claire fut d'abord très surprise de voir Louise
et lui dit : « Tu n'étudies donc pas la leçon
aujourd'hui comme à l'ordinaire? Moi, je sais
déjà la mienne.
— Ah! tant mieux, s'écria Louise ravie ; jus-
tement j'ai oublié mon livre à l'école et je
viens te demander dé me prêter le lien!
Veux-tu?
— C'est impossible, répondit Claire d'un air
pincé ; je veux repasser les leçons précédentes.
— Mais je me dépêcherai beaucoup, tu seras
étonnée de voir combien j'apprends vite.
— Oh! je le sais, je t'ai vu apprendre tes
leçons et je trouve que tu es bien heureuse
d'avoir une si bonne mémoire, tandis que je
suis obligée de repasser tous les jours ce que
j'ai appris, sans quoi je ne saurais rien.
■— Je t'en prie, reprit Louise, rends-moi ce
service, pour une fois ! Même j'apprendrai ma
leçon ici, si lu veux, pour pouvoir te rendre plus
tôt ton livre.
— Je te dis que je ne veux pas. »
Louise partit désolée.
Le lendemain, à l'heure de la récréation,
Louise, étant à jouer devant la porte avec son
petit frère, vit arriver Claire ayant au bras un
panier rempli d'oeufs, et dans chaque main une
bouteille, l'une pleine d'huile, l'autre pleine de
vinaigre. Louise, qui lui gardait rancune depuis
la veille, n'eut pas l'air de l'apercevoir; mais
Claire l'appela : a. Je t'en prie, viens m'aider !
Je suis trop embarrassée, une des bouteilles
glisse, elle va tomber.
— Je ne puis quitter mon petit frère, répon-
dit Louise sans oser la regarder, car elle avait
honte de refuser ce service à une camarade.
— Oh! Louise, viens vite! » s'écria Claire de
nouveau.
Et, au même instant, la bouteille d'huile,
qu'elle ne pouvait plus retenir, tomba de ses
mains et se brisa sur le sol. 11 fallut acheter une
autre bouteille d'huile. Claire fut punie par sa
mère el elle comprit qu'il faut rendre service
aux autres ; il faut s'entr'aider.
L'une et le chien.
On m'a parlé d'un âne qui fut cruellement
puni de n'avoir pas rendu service à un chien
qui était son ami.
Un jour, cet âne et ce chien allaient à la
ville avec leur maître. C'était un jour d'été; la
route était couverte de poussière blanche, mais
de chaque côté il y avait des prairies. Dans ces
prairies, il y avait des moutons, des boeufs el
des vaches qui paissaient l'herbe verte.
Le chien galopait devant l'âne et devant soi
maître; quand il était bien loin, il revenait, i
gambadait en tirant la langue; l'âne marchai
tranquillement, il allait au pas, comme son
maître. De chaque côté de sa selle était un
panier; dans l'un il y avait le dîner de son
maître, dans l'autre il y avait des marchandises
que son maître allait vendre à la ville voisine.
Le soleil était, chaud; le maître du chien et de
l'âne, était fatigué, il avait besoin de dormir;
il traversa le fossé qui séparait la route de la
prairie, mil l'âne à paître et s'endormit au pied
d'un arbre.
L'âne, bien content, se mit à brouter l'herbe
fraîche ;il aurait bien aimé manger aussi quelques
chardons, mais il n'y en avait pas, et, comme
c'était un âne raisonnable, il se contenta de ce
qu'il avait.
Le pauvre chien avait faim et il ne pouvait
pas partager le repas de l'âne, car les chiens ne
mangent pas l'herbe, il savait bien que son
maître ne l'oublierait pas quand il s'éveillerait;
mais son maître dormait toujours.
Il aurait pu aboyer pour éveiller son maître
ou bien lui lécher la figure, mais c'était un brave
chien, pas égoïste, il préféra attendre. Cependant,
au bout de quelque temps, son estomac vide
commença à le faire souffrir.
Alors il dit à l'âne : « Baisse-loi, je te prie,
pour que je prenne un peu de pain dans ton
panier ».
Mais l'âne fit semblant de ne pas entendre, il
continua de manger l'herbe fraîche.
Le chien fut très étonné, car il connaissait
l'âne comme un bon compagnon, disposé à faire
plaisir : « Je t'en prie, lui dit de nouveau le
pauvre chien, baisse-toi; je ne veux pas éveil-
ler noire maître et pourtant je ne puis attendre
plus longtemps ».
Alors l'âne souleva un peu sa tète et lui répon-
dit d'un air ennuyé :
Le pauvre chien était tout triste, il baissait
la tête, sa queue traînait par terre, lorsque
tout à coup un loup affamé sortit du bois.
En voyant le loup, l'âne se mit à trembler de
tous ses membres. « Je t'en supplie, dit-il au
chien, viens à mon secours ! Le loup va me
manger. »
Mais le chien lui répondit : « Galope de toutes
tes forces et, si le loup t'attrape, donne-lui un
bon coup de pied ; étends-le tout plat, le maré-
chal t'a ferré de neuf ce matin ».
Mais, pendant que le chien parlait, le loup se
jeta sur l'âne et l'étrangla.
Si l'âne avait été complaisant pour le chien,
le chien aurait chassé le loup, et l'âne ne serait
pas mort.
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. par La Fontaine.
i Lisez-le d'un bout à l'autre aux enfants, après
l'avoir étudié; car une chose bien lue a bien
t des chances pour être mieux comprise :
i
i 11 se faut entr'aidei-, c'est la loi de nature.
; L'àne un jour pourtant s'en moqua,
!_ Et ne sais comme il y manqua,
Car il est bonne créature.
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