L'AMI DE L'ENFANCE
enfants comprenaient que cela voulait dfre :
« C'est très, bon! Merci bien! » Jeanne et
Jacquot dansaient de joie.
Puis on jfit des jeux, des rondes, et, quand ce
fut l'heure de s'en aller, tous les petits invités
étaient roses de plaisir el disaient à Jeanne, à
Marie et à leur maman qu'ils ne s'étaient
jamais mieux amusés.
LEÇON D'OBSERVATION
La petite Odette a quinze mois, elle habite
une campagne près de Paris.
« Quels sont les joujoux que votre bébé pré-
fère?» avons-nous demandé au papa.
En riant, il a répondu : « Les tas de cailloux
et les feuilles.
•— Et que fait-elle des cailloux?
— Elle nous les apporte l'un après l'autre ;
c'est même bien ennuyeux, car il faut absolu-
ment les prendre et cela dure très longtemps.
— Et des feuilles?
— De même. Elle en fait des bouquets. 11 faut
les nouer.'»
Jeunes directrices, qui ne connaissez pas
encore l'enfant, qui sortez des écoles normales,
ne vous laissez pas aller à dire la phrase si
connue : « La mairie ne nous donne rien »,
lorsqu'on vous demande : « Ces enfants n'ont
donc rien à faire? Ne pouvez-vous les occuper? »
Et qu'importe?
La pelite Odette vous indique la voie à suivre.
La mairie ne vous donne rien, mais la nature
fournira tous les joujoux possibles. C'est le plus
riche des magasins où vous puissiez puiser.
Les tas de cailloux, c'est comme le sable, les
feuilles, les fruits, glands, marrons, chatons,
les fleurs, les coquillages communs, les graines,
lentilles, haricots, on ne saurait en manquer.
L'exercice d'Odette est parfait: elle se baisse,
choisit un caillou. Son poids lui plaît, elle sent
quelque chose dans sa petite main, ce n'est pas
trop menu, ce n'est pas trop gros, elle le serre
bien, se relève, marche et donne l'objet à sa
mère.
C'est pour elle une tâche délicieuse. Toute
légère, heureuse de son effort, elle retourne à
son tas de cailloux et recommence encore.
Les enfants très jeunes ont peu d'idées, et
souvent sont très patients.
Regardez un bébé, sa nourrice lui donne un
joujou, l'enfant le jette à terre, la nourrice le
ramasse, l'enfant le rejette et cela durerait indé-
finiment si l'on ne distrayait le bébé.
11 faut, à l'école maternelle, mettre à profit
cetle sorte de persévérance et ce besoin de
mouvement chez l'enfant.
Ayez du coeur, inventez des exercices poul-
ies petits et vous serez heureuses de votre
succès.
Ainsi, par exemple, qui vous empêche de
leur distribuer des feuillages et un bout de
ficelle et de leur dire: « Faites des bouquets »?
Pourquoi, après leur avoir distribué des brin-
dilles de bois, des bûchettes ou des haricots,
après les avoir laissés s'amuser librement, ne
feriez-vous pas venir tour à tour les enfants
près de vous pour y disposer ces choses en une
masse quelconque? Pourquoi ne feriez-vous pas
construire sous leurs yeux une petjte cabane
furesticre, un silo, elc, etc.?
MARIE KCENIG.
JEU COLLECTIF
POUR LES ENFANTS DE L'ÉCOLE MATERNELLE
I.C jeu de balle a l'école maternelle *.
VIII. — LES SITUATIONS, LES-MOUVEMENTS
ET LES ACTIONS
Le jeu de] balle à l'école maternelle peut,
comme beaucoup d'autres jeux, avoir un but
éducatif. Après avoir montré aux petits en-
fants à se servir adroitement d'une balle, après
leur avoir fait acquérir une certaine souplesse
dans les mouvements, une certaine habileté de
coup d'oeil, après avoir épuisé toutes les petites
combinaisons qui accompagnent les jeux ordi-
naires, il est possible d'ajouter à tout cela
quelques exercices très simples destinés à dé-
velopper l'esprit d'observation et à faire con-
naître, par l'usage, un grand nombre de termes
dont les enfants ne comprennent pas toujours
la valeur précise.
Il s'agira, par exemple, comme première
série d'exercices, d'attirer l'attention sur les
situations que peut occuper la balle par rap-
port à l'enfant qui la tient dans sa main, et de
préciser le sens exact des termes qni désignent
ces situations.
Tous les enfants, ayant une balle à leur dispo-
sition, exécutent les mouvements indiqués ou
répondent aux questions posées. Ceux qui se
trompent rectifient le mouvement, guidés par la
maîtresse ou parleurs camarades.
i Où se trouve la balle?
— Dans ma main droite.
— Placez-la en face de vous, sur la table.
« Placez-la à droite; — à gauche; — en
haut, en l'élevant avec la main droite; — en
bas, en descendant la main jusqu'aux genoux.
« Placez la balle devant vous, en la tenant
toujours dans la main; —- derrière vous, en
passant la main par-dessus l'épaule.
« Placez la balle loin de vous, sur la table;
plus loin encore, en étendant le bras. — Rame-
nez la belle près de vous.
« Recommençons maintenant la série de ces
diverses dispositions, on tenant la balle de la
main gauche. Nous allons voir si tout le monde
a- compris. »
Après cela, la maltresse place elle-même la
balle dans diverses situations que les enfants
doivent caractériser clairement.
i. Voir l'Ami de l'Enfance, 189i, n 0110 el suivante
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