Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1902-03-06
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 mars 1902 06 mars 1902
Description : 1902/03/06 (Numéro 9260). 1902/03/06 (Numéro 9260).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/05/2008
Le Petit Parisien
Pams, 0 MARS
tvypaDd à celui; que les deux écoliers ont
..«icnrié~ihi ravisseur de la petite Angèle.
fi "eSi "d'assez grande taille, maigre, brun
et le service anthropométrique doit possé-
der d'ailleurs sa photographie.
Les Reoherohss
Dans la matinée d'hier, plusienra individus
que leur genre de vie pouvait faire soupçon-
ner, étaient dénoncés auchef delà sûreté.
AI. Cochefert a, paâséla journée i1 interroger
cinq d'entre eux et à faire vérifier par ses
inspecteurs l'emploi de leur temps pendant
les journées de dimanche et de lundi.
Tous ont fournis des alibis qui ont été re-
connus exacts; ils out été mis imtOédiate-
ment en liberté.
Le chef de la sûreté ne conserve plus
qu'une seule piste sur laquelle il a lancé ses
meilleurs agents.
il est convaincu que l'individu qu'il recher-
che est certainement l'auteur de l'horrible
crime dont a été victime la petite Angèle
Chèio.
On aurait même des preuves évidentes de
sa culpabilité.
L'autour présumé du crime disparu lundi
vers neuf heures du soir, c'est-à-dire une
heure à peine après la découverte du cadavre
de l'infortunée petite fille. Sa réputation dans
le quartier est déplorable.
Son signalement répond exactement h celui
que les agents et les deux jeunes écoliers
ont donné de l'homme qu'ils ont vu entraî-
Mut Angèle Chèze, le matin de sa disparition.
Certains renseignements précis, recueillis
riens In soirée, permettent de considérer son
arrçsiation comme imminente.
L'Enquête du Contrôle
L'enquête à laquelle il a été procédé par
le contrôle de lit préfecture, la suite de la
l'iyinte «déposée par dI. Chèze, a établi ce qui
suit
M. Chèze s'est présenté au poste de la rue
Tourlaque. a du heures du matin, et a dé-
tlaré que la petite Angèîw avait disparu à
fieuf heures.
Une note l'ut envoyée aussitôt au poste cen-
tral- et- en mènio temps un télégramme fut
adressé à la police municipale qui télégraphia
aussitôt à tous les postes de Paris.
A onze heures, M- Chèze s'est rendu au
commissariat ou quartier de Clignancourt, où
sa déclaration a éié reçue par procès-verbal.
En l'absence de toute indication, M, Car-
pin a procédé lui-même il une enquête mais
vers deux heures de l après-midi il a dû la
.Buspondre, ayant été obligé de constater un
tipcès.
De retour il son commissariat, il s'est oc-
cupé d'une tentative do viol et de meurtre.
Ne pouvant personnellement continuer le»
recherches, et bien que ne croyant pas à un
«•rime, il chargea son inspecteur, M. Uuinont,
do les poursuivre.
Vers sept heures du soir. après de mines
recherches, l'inspecteur, accompagné de 1\f.
Ciièze, alla chez la tripière puis au poste de
-s. la rue Tourlaque.
Après M. Chùze, il essaya val»
·lement d'obtenu- certains renseignements
dans le quartier.
A neuf heure- il télégraphia au serviee de
lu sûreté, ainsi ?xiie le lui avait recommandé
H. Carpin, au eas où ses investigations n'au-
ment pas dôme de résultat.
Le iendemaiu matin, la sûreté prenait la
su'te des recàierebes.
E,u résumé, il n'r z pas eu négligence de
la part du commissaire.
Il faut d'ailleurs ajouter que les dispari-
tions momentanées d'enfants sont très fré-
quentes dans le quartier de Clignancourt.
-LES BU SULTAN
(Jojistunlinople, 5 mars.
Le général ChakLr pacha, frère de l'ancien
grani vii.ir Djevnd pacha, a été arrêté hier
soir dans son fconalv de l'rinkipho.
Un ignore encore les motifs de cette arres-
tation.
£"ad-Edfîino pae^n.. commandant militaire
¡Il' Consl;iniinoT)if\ -uvait reçu l'ordre, dans la
soirée, d'oiïeeîuev cette arrestation person-
neilement.
il avait quitté Constantinople vers minuit
dans un!' chaloupe, avec officiers, mais
une. brume ép.'ïîssb les avait obligés iL débar-
quer U Haidin-Pachu.
A deux lieuyes du matin. Saad-Eddine pacha
̃̃se procurait immédiatement un train spécial
qui comimmilhfH officfers turcs au village de
Orrai, sur la rive opposée à l'île Prinkipho,
ou ils se sont 'rendus dans une embarcation.
yeçrôc ou trois officiera résidant, également
à frinJùpUo ont été mis en état d'arrestation.
Ces arrestalior» de personnage» ̃importants
provoquent un î.nalaise considérable.
te Prosse
Chicago, 5 mars.
'Arr iv'Y ];:(«r m soir, il six heures et de-
mie, le prince Henri de Prusse s'est rendu
avec iv/:o e.-eorle de cavalerie il l'Audito-
l'ium Hùîel, où un bosquet de cent cinquante
couverts, présidé par le maire, lui a été
offert.
Après ]p bnnquet, le prince Kenri est aHé
il r.'Tser.uV du 1er régiment d'infanterie, où
13 colonie nilemande avait, organisé un fes-
tival orphf'onique. Il n été accueilli par le
cYvxT.i do l'hymne national allemand.
Apri; ce {ostivaJ, le prince est retourné à
j'hôlei pour • assister un grand bai donné
en ?on honneur.
Ce matin, le royal visiteur a fait une pro-
menade en voiture, jouis il a reçu le gouver-
mur du Minnesota 'qui lui a remis une
adresse.. II. s'est, ensuite rendu au parc de
ïltneoïn et Il déposé des fleurs au pied de la
statue de Lincoln, il t» éi6 très acclamé.
Après déjeuner, un magnifique vase en or
et cristol taillé a été offert au prince pour la
princesse Ircne, de la part des dames mem-
bres du club où il était reçu.
Le prince Heari est parti deux heures
pour où il est arrivé qi:j.ire
heures.
LES DE L& PRESSE ALLEMANDE
Berlin, 5 mars.
Mnlgri'; Ifs comptes rendus enthouaiasfes
pur le voyage du prince Henri, télégraphiés,
les journatï:: br-rlinois, même les pljs opii-
mistea, conviennent que ce voyage ne réus-
fRit pas à atténuer l'hostiltté latente à i'êgm.i
de l'Allenia.çnc.
Le qni a envoyé plusieurs
woiTespondanis à la suite -du prince Henri,
ptrblie de longs câblogrammes relatant les
moindres incidents favorables à cette verti-
gineuse course à travers les Etats-Unis.
Le Lokalanzeiffer constate mélancolique*
ment que les journaux de New-York affec-
tent l'indifférencb regard du voyage du
frère ùa l'empereur et qu'ils s'efforcent (l'at-
ténuer ?a sij|ni!lcai;yn.
Dans les cercles politiques américains, en
estime qu'on aurait du chercher tui pi-étext*
pour jùsh'flor ce voyage.
Milwankee, 5 mars.
Le prince Henri de Prusse, accompagne
du maire de Milwankee, a fait le tour de la
viî'o en voiture. A la sortie de la gare, un
millier de vétérans des guerres allemandes,
venus des différents pointa des Etats-Unis,
lui ont fait une ovation.
Le prince Henri s'est ensuite rendu v l'Ex-
position où ont eu Feu les réceptions. T.n
chœur de voix a chanté l'hymne natio-
nal allemand, puis ie maire a décerné au
prince le titre de citoyen de Milwanicpe.
Le gouverneur dp l'Etat lui a en^uit# sou-
haité la bienverne.
Un briquent a eu lieu dans la srtfrte. nos
toasts ont été portés au président RoosevflJt
et à l'empereur d'Allemagne,
il CONVENTION DES SW
Bruxelles, 5 mare,
La convention sucrièra vient d'être signée
Rome, 5 mars.
Ce matin le pape a reçu, dans la xalle du
Consistoire, le pèlerinage français venu à
ftome à l'occasion de l'anniversaire de son
couronnement.
Le cardinal Richard a lu une longue adresse
résumant les actes pontificaux. Cette adresse
était signée par tous les prêtres du diocèse
de Paris.
Le cardinal a remis ensuite au pape une
offrande pour le denier de saint Pierre.
Au milieu d'un profond silence, Léon XIII
a dit
;( Nous avons écouté avec émotion l'adresse
lue par Notre cher fils Richard. Nous vou-
drions de vive voix vous exprimer les senti-
ments dont Nous sommes animé, mais les
émotions de toue ces jours-ci et Notre âge
avancé nous conseillentde les manifester par
Notre maître de chambre qui en donnera lec-
ture.
L'évêque Bisleti lit alors la réponse par la-,
quelle le pape remercie des dons et des senti-
ments exprimés.
Léon XIII a donné ensuite sa bénédiction à
tous, puis il s'est entretenu avec divers curés
de Paris, auxquels il a dit
-Ilfaut que tous les catholiques soient
unis pour délivrer la France,
Li GllH DU UEU
Berlin, 5 mars.
La commission du budget de la Chambre
des députés a voté les sommes demandée»
par le gouvernement pour les recherches
sur le cancer. Le représentant du gouver-
nement a fait connaître qu'on établira à
l'hôpital de la Charité, à Berlin, un labora-
toire d'études et que, d'autre part, une
somme de 150,000 criarks provenant de dons
particuliers avait été consacrée à l'établis-
sement d'un institut pour les recherches
sur le cancer.
On mande de Francfort-sur-ie-Meîn que
les médecins allemands ont fait parvenir au
Comité pour l'étude du cancer dans cette
ville les résultats de l'étude de plus de
1,200 cas, d'où il ressort que le cancer n'est
pas héréditaire, mais infectieux.
CRISE DiAMANTilRR
Anvers, 5 mars.
Par suite de la crise diamantaire, dont
le Petite Parisien a parlé à diverses reprises,
douze maisons des plus importantes ont
suspendu leurs paiements. On redoute une
série de faillites.
Il résulte de cette situation que de nom-
breux ouvriers sont menacés, de se trpu-
ver sans travail.
UN PAQUEBOT RETR0UY8
New-York, 5 mars.
UEvenhig World publie le télégramme sui-
vant qui lui parvient de Horta (Acores), daté
d'hier
« \SElruria a perdu son hélice et son gou-
vernail au milieu de l'Atlantique, dans la
soirée du 2G février. Ballotté toute la nuit
par une mer très dure, le paquebot faisait
d'incessants signaux de détresse.
Lo message suivant m'a été confié par le
capitaine Stephens
Nous sommes remorqués par le William-
Cliff, mais nous avançons lentement.
Le vent et la mer sont contre nous, et le
Williarn-Cliff n'est pas assez fort pour faire
mieux que se maintenir contre le mauvais
temps. Tout va bien à bord, et depuis le
moment où les avarices se sont produites, il
n'y a rien eu à signaler.
On essaye de lier ensemble des pièces de
bois pour faire un gouvernail.
Le capitaine du steamer pétrolier Qitaw®,
de Philadelphie, m'a promis de télégraphier
ceci du premier port où il touchera
« Le capitaine Stephens tient h, vous donner
l'assurance que le navire ne court aucune
DANS LA RfiPCBLIQIiB ARGENTINE
Buenos-Ayres, 5 mars.
Le président Roca, accompagné d'un co-
mité offtciel, est arrivé il Mardelplata afin
d'assister aux manoeuvres navales.
Celles-ci terminées, le président passera
l'escadre en revue. Cette force maritime ae
compose de 6 cuirassée, 8 croiseurs de pre-
mière classe, 6 transports de grand ton-
nage, f? destroyers, li torpilleurs de haute
mer et 5 avisos.
Les équipages dg ces b&timents sont for-
més par 7,600 matelots argentins, y com-
pris les mécaniciens.
il GOEEHB MTRÂISfiAI,
Londres, 5 mars.
Le correspondant du Standard à Klerks-
dorp dit que l'artiliorie de l'escorta du con-
voi capturé par Delaroy était composée de
deux pièces de campagne, d'un canon auto-
matique et de deux marins qui ont été cap-
turés par les Boi-rs.
Les partes totales des Anglais ont 6tô de
53 tués et blessés.
D'après de bonnes informations, les Boërs
ont eu tués et 28 blessés,
Après le combat, Delarey avant complété
sa victoire, s'est dirigé vers 'le nord avec
les autres commandants. Ses troupes se
sont divisées en trois fractidns.
Delarey a prêté deux des fourgons captu-
rés pour'transporter plusieurs Anglais bles-
sés h Klerksdorp.
Londres, 5 roarfl.
Les journaux publient une déptahe d'Har-
rismith disant que plusieurs prisonniers, ré-
cemment capturés, affirment que Dewet a
été blessé d'un coup de feu au bras dans la
récente attaque contre les Néo-Zélïvadai3,
auprès de la- frontière du Natal.
Londres, 5 mars.
Le nombre des prisonniers boers, y com-
pris ceux soumis et actuellement dans tes
camps de concentration, s'élève, au 26 fé-
vrier, à 46,617 il y a, en outre, 5,000 Mobrs
dans leurs foyers, ce qui fait un total de
Boërs incapables de prendre les sir-
mes et qui se trouvent sous le contrôle des
Anglais.
Londres, 5 mars.
Plusieurs journaux publient la dépéohe
suivante de Lisbonne
Quelques prisonniers boërs, internés en
Portugal, ont adressé des plaintes contre
certains officiers de l'armée portugaise qui
leur infligent de mauvais traitements.
LES UITLANDERS
Londres, 5 mars.
Le capitaine March Phillips, ancienne-1
ment minait à Johannesburg, et qui dès le
tîe la guerre la
des «Pimingtijn's Guides», vient de publier
un livre sur la guerre anglo-bofT intitulé
Avec Rimingtou » (With Rimingtcm).
Dans le chapitre consacré aux origines du
'conflit, l'auteur dit
« Quant aux piefs des uitlanders, je ne
ferais pas un pas ni ne tirerais un coup de
fusil pour remédier à ces griefs imaginaire*
¡lA gratte majorité dos uitlanders, e'«3t- dire les extracteurs et les ouvriers au R:».nd,
n'avaient pas de griefs.
» Je ssia de quoi je parle, car j'ai habité
et travaillé avec et parmi eux. J'af vu les
journaux anglais passer de main en main,
et les éclats de rire se succéder à ia lecture
des dépéches du limas concernant ces fa-
meux «griefs».
•» Nous lisions les journaux de Londres
pour connaître nos griefs. Et bien a mvent
ils étaient attribués à des causes dont nous
mêmes n'avions jamais entendu parler. »
Il n'est pas sans intérêt de voir un offi-
cier anglais, ancien mineur du Rai.i, ré-
duire à leur juste valeur les griofs tant de
fois invoqués des uitlanders.
L'ARMÉE ANGLAISE
Londres, 5 mars.
M. Brodtick, mimstre de la Guerre, a fait
d'importantes déclarations, à la séance d'au-
jourd'hui, aux Communes, sur la situation
du corps expéditionnaire sud-africain.
Revenant d'abord sur la question des re-
montes, il a montré que les chevaux en-
voyés au Cap étaient excellents. Leur nom-
bre est d'ailleurs suffisant.
Il a débarqué en trente mois, dans l'Afri-
que du Sud, hommes de troupes,
dont 220,000 venus d'Angleterre. Il nourrit
à cette heure dans la région de la guerre
hommes et 243,000 chevaux et mu-
lets.
Passant au projet de réforme de l'armée,
M. Brodrick a essayé de réfuter les criti-
quels formulées contre lui, L'augmentation
de la yeomanry s'opère facilement, et
recrues ont été envoyées en 1901.
Le gouvernement demande à la Chambre
de statuer sur l'accroissement de la solde
et la diminution du temps de service. M.
Brodrick entre dans de longs détails sur les
conséquences budgétaires de ce système. En
allouant 1 fr, 25 par jour à chaque recrue,
on grèvera le budget de 26,200,000 francs de
plus pour le Royaume-Uni et de 15,650,000
francs pour l'Inde.
Les déclarations du ministre ont paru sa-
tisfaire la Chambre. Elle l'a prouvé en reje-
tant à 121 voix de majorité, et après un dis-
cours justificatif de M. Chamberlain, un
amendement libéral sur les camps de con-
centration.
En somme, la majorité unioniste tient
bon, malgré l'importance du devis qu'on
vient de lui soumettre.
UNE CONSPIRATION AVORTÉE
Belgrade, 5 mars.
Alftvnntitseh, parent du prétendant Rara-
georgeviçh, accompagné do plusieurs hom-
mes, est arrivé ce matin par batenu à Scha-
batz, portant l'uniforme de général serbe.
Il a exhorté les gardes de la frontière il le
suivre comme général, et s'est ensuite rendu
à la caserne de gendarmerie où il a harangué
les gendarmes.
Le commandant de gendarmerie Nikolitech
est arrivé et a demandé à Alavantitsçh de
justider son identité. Alavantitsch a tiré un
coup cje feu blessant légèrement Nikolitsch
celui-ci a rjpoaté. Alavantitsch, atteint à la
poitrine, est tombé mort. Ses compagnons
ont été arrêtés.
INPORMATIONS POLITIQUES
Mouvement Judieiair»
Par décret rendu sur le rapport du garde
des sceaux, sont nommés
Substitut du procureur de la République
près le tribunal de première instance de
la Seine, M. Matter, substitut à Versailles,
en remplacement de M. Bruyant, décédé;
Substitut du procureur de la République
pr£s le tribunal de première instance de
Versailles, AI. Durand, substitut à Melun
Substitut du procureur de la République
près le tribunal de première instance de
Melun, M. Gazier, avocat.
Les ,Lois Electorales
M. Ruau a donné lecture hier, devant
la commission du nuffrage universel, ue
son rapport sur le rétablissement du scru-
tin de liste pour l'élection des députés. Ce
rapport, qui conclut au rétablissement du
scrutin de liste, a été approuvé par la
commission.
Elle a approuvé également le rapport de
M. Levraud sur la réglementation de l'affi-
chage, et celui de M. Bienvenu-Malettin,
concluant à l'adoption des dispositions pro-
posées par M. Waldeck-Rousseau en vue
de réprimer la corruption électorale.
M. Klotz a donné lecture de son rapport
sur le projet de résolution de M. ViViani
ayant pour objet de décider qu'il appar-
tient à la Chambre de se prononcer sur
l'éligibilité où. l'iriétigibitité des candidats.
Ce rapport,qui conclut ù l'adoption du projet
de résolution, a été adopté par la com-
mission.
Ces divers rapports vont être déposés
sur le bureau de la Chambru et la commis-
sion, d'accord avec le gouvernement, de-
mandera qu'il» soient discutés aussitôt
après lu vote du budget.
Questions Budgétaires
M. Caillaux, ministre des Finance», n
nouvelles propositiotis pour l'équilibre bud-
gétaire.
Par suite des augmentations do dépenses
votées au cours du débat sur le audgît de
1902, il apparaît dans ce budget une insuffi-
i sance évaluéo k près dn 8 millions.
Pour la couvrir, le ministre des Finances
propose d'augmenter de 5 millions Je-* \>n>-
visions de recettes sur les la l'on.
sommation devant être aoerua, d'uprès lui,
par l'interdiction de la saccharine.
D'autre part, il propose un imp',t nou-
veau sur les tabacs de luxe (seaferluii fit ca-
poral supérieur). Cet impôt produisit en-
viron 3 millions pour la moitié de i'omifi».
Enfin, M. Caillaux escompte 000,t>\) fr.
de recettes nouvelles en élevant de :<6 il
50 francs le droit d'entrée sur les cigares
étrangers.
La commission s'est ralliée à toutes les
propositions de M. Caillatix.
En dernier lieu, elle a décidé d'insérer
dans la loi de flnances deux articles nou-
veaux.
D'après l'un des articles, la disoosï.-îon
votée l'an dernier, sur la proposition do M.
Klûtz, pour les droits sur les successions
supérieures il 1 million, serait roalinéo dans
le budget de
L'autre article prévoit la transfert du mi-
nistère des Colonies dans les locaux où
fonctionnait t'administration de 1 Exposition
universelle, au quai d'Orsay.
L'impôt Mobilier
Les représentants des départements sur-
taxés et ceux des départements dégrevés
par l'application de l'amendement Lemoi-
gne sur l'impôt mobilier se sont réunis
hier au Palais-Bourbon. Ils se sont mis
d'accord pour demander au Parlement
d'introduire dans la loi de finances les dis-
positions suivantes
.« A tout contribuable surtaxé de plus de
5 et dont la çple e3t inférieure h ifï fr.
(part de l'Et8t), il Fera alloué un dégrève-
ment de la portion de sa'cote dépassant
5 d'augmentation.
» A tout contribuable surtaxé de plus de
50/0 et dont tapote. supérieure à 25 francs,
est inférieure iL frange (part de 1'ttat), il
sera alloué un dégrèvement de moitié de
la portion do l'augmentation dépassant
Les sommes nécessaires à ces dégrève-
ments seront imputées sur les fcqda de
non-valeurs. n
LE
Sapplemest LittMs in Petit Parisien
ILLUSTRÉ EN COULEURS
qui est en vente cetle semaine contient deux
gravures consacrées au
CENTENAIRE DE VICTOR HUGO
La première page représente
VICTOR HUGO
et les Héros des prineipaies Œuvres du Poète
A la huitième page ̃
LE GÉNIE DE LA RENOMMÉE
descendant sur la maison du poète, place des Vosges
Les faux Pauvres. Ruses et Mensonges.
Mésaventure d'un Commissaire de
police. Les surprises d'une Perqui-
sition. Une Œuvre de défense contre
l'Exploitation.
Dans un chapitre des plus pittoresques et
des plus émouvants de ses Misérables, Victor
Hugo a dépeint- et flétri -un type curieux
de mendiant professionnel. Sop Thénardier
n'est point, comme on pourrait être tenté de
le croire, un héros de légende, une fiction de
poète; il a existé, et chacun de noire peut en-
core frôler dans les rues du Paris moderne
les continuateurs de son œuvre néfaste.
L'étude approfondie des bas-fonds et des
misères de notre grand Paria est parfois bien
déconcertante, Quelles lèpres y sont cachées l
Les Thénardier ont fait souche, hélas 1 La
charité publique, comme les oeuvres privées,
n'échappent pas à ces forbans qui détroussent
les véritables pauvres, les malheureux que
frappent tour à tour le chômage et la maladie,
les vaincus mais non les déchus, ceux qu'une
main secourable peut remettre sur pied et
auxquels un appui momentané permet d'af-
fronter à nouveau le pénible combat de la
vie, la lutte pour le pain quotidien.
Une Page de Roman vécue
Les Thénardier, mais je les ai personnelle-
ment connus Leur nom? Leur adresse? Peu
importe.
Comme ceux de Victor Hugo, ils habitaient,
si mes souvenirs sont exacts, un des populeux
faubourgs de Paris.
La famille se composait de cinq personnes,
et le logis n'avait rien de luxueux. Le père,
un ivrogne fieffé, ne faisait œuvre de ses dix
doigts et gaspillait aussitôt reçu l'argent des
secours réunis de tous côtés. La femme sup-
portait sans se plaindre cette existence, bu-
vant, elle aussi, pour oublier un peu de ses
chagrins quant aux enfants, las plus à
plaindre en cette affaire, ils étaient élevés
a la diable, se gorgeant de victuailles aux
jours d'abondance et tel leur frère immor-
tel Gavroche attendant avec une certaine
philosophie des temps meilleurs lorsque la
huche était vide.
Cinq années durant, tous les six mois et G
des dates immuables, des épitres navrantes
étaient envoyées aux personnes dont la cUa-
rité est connue.
ces lettres, on signalait détresse
profonde' de la famille. La richesse d'iman-
'nation et de style de l'écrivain était com-
penaée par une orthographe déplorable.
C'est là ce qui d'ailleurs donna l'éveil.
Car le courrier apportait deux ou trois autres
lettres signalant et recommandant d'une fa-
çon toute particulière nos modernes Thénar*-
diers, dont les nombreux protecteurs, bien
que signant do noms différents, avaient tous
chose anormale et la même écriture et
la m&me orthographe. L'enquête était aisée à
faire, et bien qu'aucune de ces demandes n'ait
obtenu, faut-il!'avouer? de solution favorable,
le quémandeur fut inlassable; un jour même,
il se présenta en personnes, muni d'une lettre
de recommandation d'un honorable député.
Celui-ci s'était laissé circonvenir par l'habile
et peu scrupuleux individu qui n'était
même pas électeur. et pour cause.
Cette fois, il exagérait l'audace méritait
une leçon. Elle lui fut donnée, sévère mais
juste. A-t^elle été profitable M'ayons pas la
fatuité de le croire.
Et ce n'est pas la., croyez-le, un cas isolé.
En veut-on quelques exemples puises aux
sources les plus autorisées?
Le faux l'Mëi
Un jour, dans iaos bureaux, se présentait un
homme d'un certain Age très proprement
vêtu, arhorant ia la boutonnière un large ru-
ban de la médaille militaire tout flambant
neuf.
D'urie voix émue, les paupières rouges et
1'oeil humide, le pauvre hère racontait sa
détresse. Blessé en arrêtant un cheval em-
ballé dans les Champs-Elyséns, il avait été
transporté dans un hôpital voisin, où il était
resté en traitement pondant trois mois.
Que faire? Que devenir? IncapaLie de tra-
vailler, sa blessure étant insuffisamment con-
solidée, il n'avait aucune ressource et se
voyait, lamentable épave, perdn sans famille
et sans parents dans ce grande Paris qui l'é-
pouvantait.
A l'appui dé son récit, le visiteur exhibait
un bulletin de sortie d'hôpital. Un rapide
coup d'oeil et le secours sollicité allait être
remis, lorsqu'un détail surprit le nom porté
sur le bulletin avait été gratté et surchargé.
Une enquéte s'imposait. Elle fut rapide au
premiermot, par téléphone, le directeur de
l'hôpital rétablissait la vérité. he bulle-
tin avait été délivré lo matin même, non
pointa celui qui le détendait, maia à un de
ces individus désignés dans les établisse-
ment: hospitaliers sous le nom de « piliers »,
malades imaginaires et parfaits simulateurs,
sortant d'un h6pital pour se faire admettre
dans un autre dès que sant épuisés les se-
cours délivrés par l'Assistance publique.
Le truquage était éventé, mais le quéman-
neur ne put fournir la moindre explication
car, pressentant sans doute des questions dé-
sagréables, il avait oru bon de s'éclipser en
abandonnant son çhapeau sur la banquette du
salon d'attente.
Inscrites au grand Livm de la Rente
Les magistrats eux-mêmes, malgré leur
apparent scepticisme et leur connaissance
approfondie des choses, se laissent prendre
souvent aux comédies que jouent les profes-
sionnels de la mendicité.
La mésaventure suivante est arrivée à un
commissaire de police de Paris, récemment
mis à la retraite.
Deux vieilles femmes étaient, un soir de
l'hiver dernier, recueillies par charité èhez
un commerçant du faubourg Saint-Germain,
lequel, tout ému, meublait d'une façon som-
maire quoique suffisante une petite chambre
inoccupée dépendant de son appartement et
située sous les toits.
La bonne œuvre fut connue du commis-
saire de police, qui youlut y contribuer et
vint rendre visita oiix deux hospitalisées. 11
fit une r-nquiKe et sollicita pour ses deux pro-
tégées des secours à l'Assistance publique. Le
préfet de police fut mémo mis à conitibu-
tion. Bref, c'était la fortune cela dura trois
semaines.
Chaque matin, à tour de rôle, une des fem-
mes s'absentait pendant plusieurs heures
sous prétexte d'aller faire un ménage dans le
quartier, et la seconde ne rentrait jamais cou-
cher dans la mansarde.
Or, le hasard fit découvrir que le ménage à
faire était simplement. le leur. Les deux
hospitalisées partageaient un appartement
très confortablement meublé, dont le loyer
dépassait 800 francs. Le métier de mendiante
leur offrait des avantages tels, qu'elles n'a-
vaient pas hésité à s'imposer le sacrifice
d'une partie de leur bien-être et pouvaient
ainsi réaliser de notables économies sur les
petites rentes qu'elles possédaient.
tin joli Trio
L'histoire précédente nous remet en mé-
moire un autre fait 'bien curieux.
Les inspecteurs d'un grand magasin surpre-
naient un jour, en flagrant de vol, uue femme
cheveux blancs, accompaamée de sa fille et
de sa petite-tille. Le fait était patent et les
trois femmes, amenées et fouillées au com-
missariat de police voisin, furent trouvées
nanties des objets volés.
Une perquisition fut opérée au domicile de
la grand'mere on y découvrit non seulement
quantité de marchandises provenant de vols
antérieurs, mais encore une correspondance
et une comptabilité des plus intéressantes.
Chacune des trois femmes avait son domi-
cile particulier et ne vivait que du produit
des vols ou de la mendicité.
Toutes les grandes et nobles dames du Fau-
bourg avaient été mises à co-ntribution les
sommes envoyées figuraient sur le livre de
caisse, et il était en regard énuméré le nom
de toutes les personnes fréquentant chez cha-
cune des généreuses donatrices; on évitait
ainsi tout double emploi fâcheux.
Tantôt l'aumône était sollicitée pour la
grand'mère, qu'une cruelle maladie allait en-
lever si l'on ne pouvait l'emmener passer
quelques semaines dans le Midi ou aux bains
de mer; parfois c'était la patite-fille qui,
abandonnée par son mari, ne pouvait subve-
nir aux besoins de toute la famille à sa charge
et devait pâlir des nuits entières sur des ou-
vrages insuffisamment rétribués.
Chacune des femmes avait son rôle dans
cette triste comédie, et, cette fois encore, le
hasard seul avait amené la découverte des
escroqueries commises.
Savez-vous combien, bon an mal an, rap-
portait au trio, vol compris, cette exploitation
éhontée ? Près de 15,000 francs!
Que de misères intéressantes eussent pu
être soulagées avec un tel budget Combien
de semblables mésaventures incitent-elles
au groupement des muvros de charité et de
solidarité 1 C'est là le seul moyen pratique de
remédier aux abus commis -il s'agit de dé-
fendre le patrimoine des véritables pauvres
qui, seuls, ont droit toute notre commiséra-
tion, à tout notre dévouement, car, seuls,
ceux-là sont intéressants.
Paul CHEZ.
L'INCENDIE JOELlEVÎuF
Voici des détails complets sur l'incendie
qui, au cours de l'avant-dernière nuit, a pro-
voqué dans la partie est de Paria la plus vive
émotion.
Les tiammes éclairaient en effet toute cette
région.
L'Alarme
Dans une sorte d'îlot formé par les rues du
Jourdain, des Pyrénées ot des Higoles était
installé un important chantier de bois ouvrés
appartenant à Mme Jardin, et s'ouvran! par
une aorto de ports charretière au numéro de
la rue du Jourdain.
Dans le même immeuble se trouvent éga-
lement la demeure de Mme Jardin et un dé-
bit de vins tenu par M. Miîliau.
A ce chantier était contigu le lavoir des Ri-
Qoles, appartenant à M. Moussera et donnant
aur la rue des Pyrénées, enfin par derrière
s'étendait le chantier du M. Franzeu, entre-
preneur de démolitions.
Vers minuit. vint, alors que dans ce quar-
tier excentrique tout reposait depuis de lon-
gues heures, le sous-brigadier des gardiens
de la paix Colin et l'agent Vogt, qui suivaient
la rue des Pyrénées, aperçurent soudain une
gerbe de flammes qui, s'échappant d'une pile
de bois, s'élevait au-dessus de la porte char-
retière du chantier Jardin.
Aussitôt ils s'efforcèrent d'enfoncer la porto,
mais celle-ci, fort solide, leur résista. Il leur
était donc impossible de songer à maîtrisera à
eux seuls ce commencement d'incendie, et ils
s'empressèrent de donner l'alarme, frappant
avec la poignée de leur sabre, pour éveiller
les locataires, contre les volets fermant la
devanture de la boutique Millian et la porte
de la maison occupée par la famille Jardin.
Sauve qui peut!
Pendant ce temps, les flammes, faisant des
progrès inouïs, se propageaient bien vite au
lavoir des Rigoles et ne tardaient pas a ha-
gner également lo débit Millian, puis le chan-
tier Franzen.
Surpris en plein sommeil, le gardian de
nuit du lavoir, qui ne s'était aperçu de rien,
et tous les membres de la famille Jardin
essayèrent de se soustraire au péril.
Le premier, le gendre de l'industrielle, M.
LafCtte, en costume plus que sommaire, se
préeiplta dans la rue; mais, dans son aii'ole-
ment, il ferma la porte de la maison derrière
lui et il fut absolument impossible de l'ouvrir.
Sa femme, sa belle-mère et sa domestique,
Marie-Louise Prévost, âgée de vingt-quatre
ans, demeurèrent prisonnières, tantlis que
l'incendie faisait des progrès inouïs et les
menaçait sérieusement.
Traversant alors le débit Millfan, passant
au travers des flammes et de l'épaisse fumée,
le sous-brigadier Colin, l'agent Vogt et quel-
ques personnes, parmi lesquelles M. Brenner,
arriveront par derrière jusqu'à la maison en
feu, et, saisissant Mmes Jardin et Laffitte, lea
emportèrent et allèrent les mettre en lieu sûr
dans un établissement voisin.
Mais entro temps, la domestique, littérale-
ment ;iffolée, avait cherché son salut dans la
fuite et, sautait par la fenêtre, s'était mise à
courir iL travers le chantier en feu.
bientôt elle fut grièvement brûlée en di-
verses parties du corps. La malheureuse eut
inf ailliblement trouvé la mort au milieu des
Hammes sans l'intervention courageuse des
gardiens de la paix qui, guidés par les uris
horribles qu'elle poussait, ne tardèrent pas à
la retrouver et il la sauver.
Mais déjà elle avait été grièvement brûlée
aux mains, aux jambes et au crâne, et elle
dut être ausssitôt dirigée sur l'hôpital Tonon.
Citons encore, puisque nous parlons dos
blessés, M. Rouasel, ouvrier robinettier, qui
a été blessé. l'épaule et au bras gauche au
cours du sauvetage par lu chute de maté-
riaux, et deux autres sauveteurs qni se sont
refusés à faire connaître leurs noms.
La Lutte contre les Flammes
Pendant ce tempa étaient arrivés successi-
vement sur les lieux du sinistre MM. lieux,
officier de paix, qui à l'aide de ses agents et
d'un détachement Je gardiens fourni par le
dix-neuvième arrondi,sement, organisa le
service d'ordre tout autour de l'îlot incendié,
et Girard, commissaire de police du quartier.
Enûn intervinrent bientôt les pompiers des
casernes de la rUe de la Mare, ceux de l'ave-
nue Parmentier et de la rue de Chàteau-Lan-
don, qui mirent quantité de lances en ma-
nœuvre et attaquèrent alors vigoureusement
le sinistre.
Les immeubles incendiés présentaient à ce
moment l'aspect d'un véritable brasier, et l'on
put craindre un instant que le sinistre ne prît
encore de plus grandes proportions.
Alors arrivèrent M. Lépine, préfet de police;
le colonel Bellanger, des sapeurs-pompiers,
qui prit la direction des opérations ;'Dejeante,
député de la Seine Berteaux, conseiller mu-
nicipal, etc., etc,
Longtemps, les pompiers luttèrent avec une
merveilleuse activité contre les flammes sana
qu'on pût savoir s'ils parviendraient à s'en'
rendre maîtres, malgré les torrents d'ean'
qu'ils projetaient sur le gigantesque foyer.
Enfin, vers deux heures du matin, l'inten-
site du feu diminua et l'on fut rassuré sur le
sort des immeubles voisins que l'on s'était
efforcé de protéger.
Mais ce ne fut guère que vers trois heures
et demie que les pompiers furent définitive-,
ment maîtres du sinistre.
Les Dégâts
Encore durent-ils lutter jusqu'aux premiè-'
res lueurs du jour et continuer à noyer les
(décombres, car chaque instants des gerbe
de ilammes s'élevaient d'un point quelconque
des locaux sinistrés.
D'aillmirs les pompiers y sont-ils restés ea
permanence pendant toute la journée d'hier.
Cet incendie, dont les causes n'ont pu être
encore établies, a causé des dégâts fort im-
portants qu'on évalue il plusieurs centaines de*
do mille francs.
En effet, tout est brûlé chez Mme Jardin, et
l'on assure que le chantier à lui seul conte-
nait pour plus de 250,000 francs de bols ou-
vrée.
Dans le lavoir des fligoles la chaudière
seule a été préservée, tandis que les esso-
reuses, les séchoirs et les batteries étaient
complètement détruits ou mis hors d'usage.
La boutique et le logement de M. Milliau
sont également détruits. Le chantier Franzen,
au contraire, qui a été protégé en partie par
l'épaisseur du mur mitoyen, a relativement
moins souffert. Néanmoins, les dégâts y sont
encore fort importants.
Ajoutons que M. Girard, commissaire de
police du quartier., poursuit son enquête afin
de rechercher les causes exactes de ce sinis-
tre mais d'ores et déjà, le magistrat croit
qu'il lui sera difficile de les établir.
Le Président de la République a reçu, bief
soir. M. Delcassé, ministre des Affaires étran-
gères.
M. Delcassé a été également reçu par le pré-
sident du Conseil.
La santé de M. Waldeck-Rousseau
Les,docteurs Poirrier et Babinski ont rédige
le bulletin suivant à l'issue de la visite qu'US
ont faite à midi au président du Conseil
« Amélioration très sensible.
Nuit très bonne. >
Dimanche prochain aura lieu h l'école
Estienne, sous la présidence de M. Millerami,
l'inauguration du buste d'Abel Hovelaque, an-
cien président du conseil municipal, fondateur
de l'école du livre.
Ce buste est l'œuvre du sculpteur palpa,
La prochaine exposition canine de Paris aura
lieu du si au mai, sur son emplacement ha-
bituel de la terrassa de l'Orangerie des Tuile-
ries; tes engagements des chiens sont reçus
au siège de la Société, 40, rue des Mathurins..
o
La durée du jour, qui est, comme chacun
sait, de vingt-quatre heures, restera-t-tlle indé-
liniment égale, dans Li suite des âges, pu n'ar-
rivera-t-elle pas à diminuer d'une façon assez
sensible en raison de la contraction, lente mais
appréclable, occasionnée par le refroidissement
due la. terra
Al. Woodward, un astronome aogJaia, s'est
posé cette question qui, sous une apparence
un peu rébarbative, offre, ainsi qu'on va le voir,
un réel intérêt. de curiosité.
Courons tout de suite aux conclusions des
calculs qu'a du faire M. Woodward, ils
sont, en effet, d'une nature beaucoup trop ar-
due pour être exposés ici, même brièvement,
-et disons à nos lecteurs que la durée du
jour ne sera plus que de vingt-deux heures et
demie quand notre globe aura cessé de ne re-
froidir, il savoir quand il aura pris la tempera-
turc de l'espace Ceci se passera, selpn les
prévisions mathématiques du savant anglais.
dans trois cent millions d'années, c'est-à-dire à
une époque où toute vie aura cessé depuis
longtemps sur la petite planète qui fut la terre.
D'autre part, la poussière cosmique tombant
sans cesse sur notre globe compense légère-
ment la perte résultant de la contraction. On
évalue le poids de cette matière météorique à
20,000 kilOf rammes par jour. fi faudra, tou-
jours d'après M. Woodward, mille milliards
d'années pour que le jour s'allonge seulement
d'un quart de seconde Compensation absolu-
ment insuffisante, mais qui de nous s'en so*
ciera alors }.
Un chemin de fer sur un volcan:
A proprement parler, c'est autour d'un Tol-
can que nous devrions dire, car la nouvelle
ligne dont il s'agit contourna l'Etna de manière
il former comme une énorme boucle, Je n5 ki-
lomètres, de du être.
construite sur des couches de lave durcie et,
dans bien des cas, sur un sol aride et rocheux,
ce qui explique les difficultés qu'ont éprouvées)
les ingénieurs à établir la voie ferrée, dont les
travaux de terrassement n'ont pas duré moins
de quatre ans.
Le chemin de fer de récemment inttt-
giiré, part de sur le détroit de Alessins»
s'éléve graduellement jusqu'à Belpaaeg, Mis-
terbianco, toutes deux ravagées par l'éruption
de et à Paterno, entourée de plusieurs
petits cratères projectant de la boue salée et des
vapeurs sulfureuses. La ligine passe ensuite à
Aoerno.et à Broute, visitées deux fois parla
lave au cours du siècle dernier; enfin elle des-
sert Haniiazjto, Linwuaglosw, pour aboutir 4
Giarre-Riposto, où elle se raccorde au cheffllB
de fer de Messine à Catane.
Après le Vésuve, l'Etna, c'est dans l'ordre»
A quand la conquête, par rail, du Popocaue.
Au cours d'une conférence faite à la ZboHV
g-icat Sociûty de Londres, M. F.-E. Beddard,
secrétaire de cette institution savante, a quel-
que peu surpris ses auditeurs en leur annon-
cant qu'il venait de découvrir un nouvel org-ane
sensoriel dont scraient pourvus la plupart des
mammifères, à l'exception toutefois d» 1 boonae
et du sinfe.
-Ni. Beddard avait remarqué que beaucoup
d'animaux de cette classe portaient, à la région
du carpe, avoisinant l'extrémité des pattes, une
touffe de longs poils n'ayant pas la «ême cou-
leur et sensiblement plus durs que les poils
environnants. Un examen attentif de leur struc-
ture et des nerfs qui aboutissent à ces organes
lui a permis de s'assurer qu'ils remplissent le
rôle des papilles du tact qu'on trouve en si
grand nombre à la surface interne de nos mains
et surtout de nos doigts. C'est pourquoi le sa-
vant zoologiste a donné aux cwg-anes dont il
s'agit le nom de poils tactiles.
Ils sont principalement visibles chez les car.
nivores, quoique le tigre n'en soit pas pourvu,
chez les lémuriens, les rongeurs et les marsu-
piaux. Les ânes parfois, et les zèbres presque
toujours, ont de ces poils tactiles, qui ressem-
blent par plus d'un point aux moustaches »
du chat, dont ils ont aussi la mobilité.
Deux artistes montmartrois échangent leurs
idées sur la difficulté de vendre ».
Le riche amateur est.d'un rare! gémit le
sculpteur.
Aussi quand il m'en vient un, réplique
l'autre, je lui demaode une avance iouâ<ate,
L'arrhe pour l'art.
Pams, 0 MARS
tvypaDd à celui; que les deux écoliers ont
..«icnrié~ihi ravisseur de la petite Angèle.
fi "eSi "d'assez grande taille, maigre, brun
et le service anthropométrique doit possé-
der d'ailleurs sa photographie.
Les Reoherohss
Dans la matinée d'hier, plusienra individus
que leur genre de vie pouvait faire soupçon-
ner, étaient dénoncés auchef delà sûreté.
AI. Cochefert a, paâséla journée i1 interroger
cinq d'entre eux et à faire vérifier par ses
inspecteurs l'emploi de leur temps pendant
les journées de dimanche et de lundi.
Tous ont fournis des alibis qui ont été re-
connus exacts; ils out été mis imtOédiate-
ment en liberté.
Le chef de la sûreté ne conserve plus
qu'une seule piste sur laquelle il a lancé ses
meilleurs agents.
il est convaincu que l'individu qu'il recher-
che est certainement l'auteur de l'horrible
crime dont a été victime la petite Angèle
Chèio.
On aurait même des preuves évidentes de
sa culpabilité.
L'autour présumé du crime disparu lundi
vers neuf heures du soir, c'est-à-dire une
heure à peine après la découverte du cadavre
de l'infortunée petite fille. Sa réputation dans
le quartier est déplorable.
Son signalement répond exactement h celui
que les agents et les deux jeunes écoliers
ont donné de l'homme qu'ils ont vu entraî-
Mut Angèle Chèze, le matin de sa disparition.
Certains renseignements précis, recueillis
riens In soirée, permettent de considérer son
arrçsiation comme imminente.
L'Enquête du Contrôle
L'enquête à laquelle il a été procédé par
le contrôle de lit préfecture, la suite de la
l'iyinte «déposée par dI. Chèze, a établi ce qui
suit
M. Chèze s'est présenté au poste de la rue
Tourlaque. a du heures du matin, et a dé-
tlaré que la petite Angèîw avait disparu à
fieuf heures.
Une note l'ut envoyée aussitôt au poste cen-
tral- et- en mènio temps un télégramme fut
adressé à la police municipale qui télégraphia
aussitôt à tous les postes de Paris.
A onze heures, M- Chèze s'est rendu au
commissariat ou quartier de Clignancourt, où
sa déclaration a éié reçue par procès-verbal.
En l'absence de toute indication, M, Car-
pin a procédé lui-même il une enquête mais
vers deux heures de l après-midi il a dû la
.Buspondre, ayant été obligé de constater un
tipcès.
De retour il son commissariat, il s'est oc-
cupé d'une tentative do viol et de meurtre.
Ne pouvant personnellement continuer le»
recherches, et bien que ne croyant pas à un
«•rime, il chargea son inspecteur, M. Uuinont,
do les poursuivre.
Vers sept heures du soir. après de mines
recherches, l'inspecteur, accompagné de 1\f.
Ciièze, alla chez la tripière puis au poste de
-s. la rue Tourlaque.
Après M. Chùze, il essaya val»
·lement d'obtenu- certains renseignements
dans le quartier.
A neuf heure- il télégraphia au serviee de
lu sûreté, ainsi ?xiie le lui avait recommandé
H. Carpin, au eas où ses investigations n'au-
ment pas dôme de résultat.
Le iendemaiu matin, la sûreté prenait la
su'te des recàierebes.
E,u résumé, il n'r z pas eu négligence de
la part du commissaire.
Il faut d'ailleurs ajouter que les dispari-
tions momentanées d'enfants sont très fré-
quentes dans le quartier de Clignancourt.
-LES BU SULTAN
(Jojistunlinople, 5 mars.
Le général ChakLr pacha, frère de l'ancien
grani vii.ir Djevnd pacha, a été arrêté hier
soir dans son fconalv de l'rinkipho.
Un ignore encore les motifs de cette arres-
tation.
£"ad-Edfîino pae^n.. commandant militaire
¡Il' Consl;iniinoT)if\ -uvait reçu l'ordre, dans la
soirée, d'oiïeeîuev cette arrestation person-
neilement.
il avait quitté Constantinople vers minuit
dans un!' chaloupe, avec officiers, mais
une. brume ép.'ïîssb les avait obligés iL débar-
quer U Haidin-Pachu.
A deux lieuyes du matin. Saad-Eddine pacha
̃̃se procurait immédiatement un train spécial
qui comimmilhfH officfers turcs au village de
Orrai, sur la rive opposée à l'île Prinkipho,
ou ils se sont 'rendus dans une embarcation.
yeçrôc ou trois officiera résidant, également
à frinJùpUo ont été mis en état d'arrestation.
Ces arrestalior» de personnage» ̃importants
provoquent un î.nalaise considérable.
te Prosse
Chicago, 5 mars.
'Arr iv'Y ];:(«r m soir, il six heures et de-
mie, le prince Henri de Prusse s'est rendu
avec iv/:o e.-eorle de cavalerie il l'Audito-
l'ium Hùîel, où un bosquet de cent cinquante
couverts, présidé par le maire, lui a été
offert.
Après ]p bnnquet, le prince Kenri est aHé
il r.'Tser.uV du 1er régiment d'infanterie, où
13 colonie nilemande avait, organisé un fes-
tival orphf'onique. Il n été accueilli par le
cYvxT.i do l'hymne national allemand.
Apri; ce {ostivaJ, le prince est retourné à
j'hôlei pour • assister un grand bai donné
en ?on honneur.
Ce matin, le royal visiteur a fait une pro-
menade en voiture, jouis il a reçu le gouver-
mur du Minnesota 'qui lui a remis une
adresse.. II. s'est, ensuite rendu au parc de
ïltneoïn et Il déposé des fleurs au pied de la
statue de Lincoln, il t» éi6 très acclamé.
Après déjeuner, un magnifique vase en or
et cristol taillé a été offert au prince pour la
princesse Ircne, de la part des dames mem-
bres du club où il était reçu.
Le prince Heari est parti deux heures
pour où il est arrivé qi:j.ire
heures.
LES DE L& PRESSE ALLEMANDE
Berlin, 5 mars.
Mnlgri'; Ifs comptes rendus enthouaiasfes
pur le voyage du prince Henri, télégraphiés,
les journatï:: br-rlinois, même les pljs opii-
mistea, conviennent que ce voyage ne réus-
fRit pas à atténuer l'hostiltté latente à i'êgm.i
de l'Allenia.çnc.
Le qni a envoyé plusieurs
woiTespondanis à la suite -du prince Henri,
ptrblie de longs câblogrammes relatant les
moindres incidents favorables à cette verti-
gineuse course à travers les Etats-Unis.
Le Lokalanzeiffer constate mélancolique*
ment que les journaux de New-York affec-
tent l'indifférencb regard du voyage du
frère ùa l'empereur et qu'ils s'efforcent (l'at-
ténuer ?a sij|ni!lcai;yn.
Dans les cercles politiques américains, en
estime qu'on aurait du chercher tui pi-étext*
pour jùsh'flor ce voyage.
Milwankee, 5 mars.
Le prince Henri de Prusse, accompagne
du maire de Milwankee, a fait le tour de la
viî'o en voiture. A la sortie de la gare, un
millier de vétérans des guerres allemandes,
venus des différents pointa des Etats-Unis,
lui ont fait une ovation.
Le prince Henri s'est ensuite rendu v l'Ex-
position où ont eu Feu les réceptions. T.n
chœur de voix a chanté l'hymne natio-
nal allemand, puis ie maire a décerné au
prince le titre de citoyen de Milwanicpe.
Le gouverneur dp l'Etat lui a en^uit# sou-
haité la bienverne.
Un briquent a eu lieu dans la srtfrte. nos
toasts ont été portés au président RoosevflJt
et à l'empereur d'Allemagne,
il CONVENTION DES SW
Bruxelles, 5 mare,
La convention sucrièra vient d'être signée
Rome, 5 mars.
Ce matin le pape a reçu, dans la xalle du
Consistoire, le pèlerinage français venu à
ftome à l'occasion de l'anniversaire de son
couronnement.
Le cardinal Richard a lu une longue adresse
résumant les actes pontificaux. Cette adresse
était signée par tous les prêtres du diocèse
de Paris.
Le cardinal a remis ensuite au pape une
offrande pour le denier de saint Pierre.
Au milieu d'un profond silence, Léon XIII
a dit
;( Nous avons écouté avec émotion l'adresse
lue par Notre cher fils Richard. Nous vou-
drions de vive voix vous exprimer les senti-
ments dont Nous sommes animé, mais les
émotions de toue ces jours-ci et Notre âge
avancé nous conseillentde les manifester par
Notre maître de chambre qui en donnera lec-
ture.
L'évêque Bisleti lit alors la réponse par la-,
quelle le pape remercie des dons et des senti-
ments exprimés.
Léon XIII a donné ensuite sa bénédiction à
tous, puis il s'est entretenu avec divers curés
de Paris, auxquels il a dit
-Ilfaut que tous les catholiques soient
unis pour délivrer la France,
Li GllH DU UEU
Berlin, 5 mars.
La commission du budget de la Chambre
des députés a voté les sommes demandée»
par le gouvernement pour les recherches
sur le cancer. Le représentant du gouver-
nement a fait connaître qu'on établira à
l'hôpital de la Charité, à Berlin, un labora-
toire d'études et que, d'autre part, une
somme de 150,000 criarks provenant de dons
particuliers avait été consacrée à l'établis-
sement d'un institut pour les recherches
sur le cancer.
On mande de Francfort-sur-ie-Meîn que
les médecins allemands ont fait parvenir au
Comité pour l'étude du cancer dans cette
ville les résultats de l'étude de plus de
1,200 cas, d'où il ressort que le cancer n'est
pas héréditaire, mais infectieux.
CRISE DiAMANTilRR
Anvers, 5 mars.
Par suite de la crise diamantaire, dont
le Petite Parisien a parlé à diverses reprises,
douze maisons des plus importantes ont
suspendu leurs paiements. On redoute une
série de faillites.
Il résulte de cette situation que de nom-
breux ouvriers sont menacés, de se trpu-
ver sans travail.
UN PAQUEBOT RETR0UY8
New-York, 5 mars.
UEvenhig World publie le télégramme sui-
vant qui lui parvient de Horta (Acores), daté
d'hier
« \SElruria a perdu son hélice et son gou-
vernail au milieu de l'Atlantique, dans la
soirée du 2G février. Ballotté toute la nuit
par une mer très dure, le paquebot faisait
d'incessants signaux de détresse.
Lo message suivant m'a été confié par le
capitaine Stephens
Nous sommes remorqués par le William-
Cliff, mais nous avançons lentement.
Le vent et la mer sont contre nous, et le
Williarn-Cliff n'est pas assez fort pour faire
mieux que se maintenir contre le mauvais
temps. Tout va bien à bord, et depuis le
moment où les avarices se sont produites, il
n'y a rien eu à signaler.
On essaye de lier ensemble des pièces de
bois pour faire un gouvernail.
Le capitaine du steamer pétrolier Qitaw®,
de Philadelphie, m'a promis de télégraphier
ceci du premier port où il touchera
« Le capitaine Stephens tient h, vous donner
l'assurance que le navire ne court aucune
DANS LA RfiPCBLIQIiB ARGENTINE
Buenos-Ayres, 5 mars.
Le président Roca, accompagné d'un co-
mité offtciel, est arrivé il Mardelplata afin
d'assister aux manoeuvres navales.
Celles-ci terminées, le président passera
l'escadre en revue. Cette force maritime ae
compose de 6 cuirassée, 8 croiseurs de pre-
mière classe, 6 transports de grand ton-
nage, f? destroyers, li torpilleurs de haute
mer et 5 avisos.
Les équipages dg ces b&timents sont for-
més par 7,600 matelots argentins, y com-
pris les mécaniciens.
il GOEEHB MTRÂISfiAI,
Londres, 5 mars.
Le correspondant du Standard à Klerks-
dorp dit que l'artiliorie de l'escorta du con-
voi capturé par Delaroy était composée de
deux pièces de campagne, d'un canon auto-
matique et de deux marins qui ont été cap-
turés par les Boi-rs.
Les partes totales des Anglais ont 6tô de
53 tués et blessés.
D'après de bonnes informations, les Boërs
ont eu tués et 28 blessés,
Après le combat, Delarey avant complété
sa victoire, s'est dirigé vers 'le nord avec
les autres commandants. Ses troupes se
sont divisées en trois fractidns.
Delarey a prêté deux des fourgons captu-
rés pour'transporter plusieurs Anglais bles-
sés h Klerksdorp.
Londres, 5 roarfl.
Les journaux publient une déptahe d'Har-
rismith disant que plusieurs prisonniers, ré-
cemment capturés, affirment que Dewet a
été blessé d'un coup de feu au bras dans la
récente attaque contre les Néo-Zélïvadai3,
auprès de la- frontière du Natal.
Londres, 5 mars.
Le nombre des prisonniers boers, y com-
pris ceux soumis et actuellement dans tes
camps de concentration, s'élève, au 26 fé-
vrier, à 46,617 il y a, en outre, 5,000 Mobrs
dans leurs foyers, ce qui fait un total de
Boërs incapables de prendre les sir-
mes et qui se trouvent sous le contrôle des
Anglais.
Londres, 5 mars.
Plusieurs journaux publient la dépéohe
suivante de Lisbonne
Quelques prisonniers boërs, internés en
Portugal, ont adressé des plaintes contre
certains officiers de l'armée portugaise qui
leur infligent de mauvais traitements.
LES UITLANDERS
Londres, 5 mars.
Le capitaine March Phillips, ancienne-1
ment minait à Johannesburg, et qui dès le
tîe la guerre la
des «Pimingtijn's Guides», vient de publier
un livre sur la guerre anglo-bofT intitulé
Avec Rimingtou » (With Rimingtcm).
Dans le chapitre consacré aux origines du
'conflit, l'auteur dit
« Quant aux piefs des uitlanders, je ne
ferais pas un pas ni ne tirerais un coup de
fusil pour remédier à ces griefs imaginaire*
¡lA gratte majorité dos uitlanders, e'«3t-
n'avaient pas de griefs.
» Je ssia de quoi je parle, car j'ai habité
et travaillé avec et parmi eux. J'af vu les
journaux anglais passer de main en main,
et les éclats de rire se succéder à ia lecture
des dépéches du limas concernant ces fa-
meux «griefs».
•» Nous lisions les journaux de Londres
pour connaître nos griefs. Et bien a mvent
ils étaient attribués à des causes dont nous
mêmes n'avions jamais entendu parler. »
Il n'est pas sans intérêt de voir un offi-
cier anglais, ancien mineur du Rai.i, ré-
duire à leur juste valeur les griofs tant de
fois invoqués des uitlanders.
L'ARMÉE ANGLAISE
Londres, 5 mars.
M. Brodtick, mimstre de la Guerre, a fait
d'importantes déclarations, à la séance d'au-
jourd'hui, aux Communes, sur la situation
du corps expéditionnaire sud-africain.
Revenant d'abord sur la question des re-
montes, il a montré que les chevaux en-
voyés au Cap étaient excellents. Leur nom-
bre est d'ailleurs suffisant.
Il a débarqué en trente mois, dans l'Afri-
que du Sud, hommes de troupes,
dont 220,000 venus d'Angleterre. Il nourrit
à cette heure dans la région de la guerre
hommes et 243,000 chevaux et mu-
lets.
Passant au projet de réforme de l'armée,
M. Brodrick a essayé de réfuter les criti-
quels formulées contre lui, L'augmentation
de la yeomanry s'opère facilement, et
recrues ont été envoyées en 1901.
Le gouvernement demande à la Chambre
de statuer sur l'accroissement de la solde
et la diminution du temps de service. M.
Brodrick entre dans de longs détails sur les
conséquences budgétaires de ce système. En
allouant 1 fr, 25 par jour à chaque recrue,
on grèvera le budget de 26,200,000 francs de
plus pour le Royaume-Uni et de 15,650,000
francs pour l'Inde.
Les déclarations du ministre ont paru sa-
tisfaire la Chambre. Elle l'a prouvé en reje-
tant à 121 voix de majorité, et après un dis-
cours justificatif de M. Chamberlain, un
amendement libéral sur les camps de con-
centration.
En somme, la majorité unioniste tient
bon, malgré l'importance du devis qu'on
vient de lui soumettre.
UNE CONSPIRATION AVORTÉE
Belgrade, 5 mars.
Alftvnntitseh, parent du prétendant Rara-
georgeviçh, accompagné do plusieurs hom-
mes, est arrivé ce matin par batenu à Scha-
batz, portant l'uniforme de général serbe.
Il a exhorté les gardes de la frontière il le
suivre comme général, et s'est ensuite rendu
à la caserne de gendarmerie où il a harangué
les gendarmes.
Le commandant de gendarmerie Nikolitech
est arrivé et a demandé à Alavantitsçh de
justider son identité. Alavantitsch a tiré un
coup cje feu blessant légèrement Nikolitsch
celui-ci a rjpoaté. Alavantitsch, atteint à la
poitrine, est tombé mort. Ses compagnons
ont été arrêtés.
INPORMATIONS POLITIQUES
Mouvement Judieiair»
Par décret rendu sur le rapport du garde
des sceaux, sont nommés
Substitut du procureur de la République
près le tribunal de première instance de
la Seine, M. Matter, substitut à Versailles,
en remplacement de M. Bruyant, décédé;
Substitut du procureur de la République
pr£s le tribunal de première instance de
Versailles, AI. Durand, substitut à Melun
Substitut du procureur de la République
près le tribunal de première instance de
Melun, M. Gazier, avocat.
Les ,Lois Electorales
M. Ruau a donné lecture hier, devant
la commission du nuffrage universel, ue
son rapport sur le rétablissement du scru-
tin de liste pour l'élection des députés. Ce
rapport, qui conclut au rétablissement du
scrutin de liste, a été approuvé par la
commission.
Elle a approuvé également le rapport de
M. Levraud sur la réglementation de l'affi-
chage, et celui de M. Bienvenu-Malettin,
concluant à l'adoption des dispositions pro-
posées par M. Waldeck-Rousseau en vue
de réprimer la corruption électorale.
M. Klotz a donné lecture de son rapport
sur le projet de résolution de M. ViViani
ayant pour objet de décider qu'il appar-
tient à la Chambre de se prononcer sur
l'éligibilité où. l'iriétigibitité des candidats.
Ce rapport,qui conclut ù l'adoption du projet
de résolution, a été adopté par la com-
mission.
Ces divers rapports vont être déposés
sur le bureau de la Chambru et la commis-
sion, d'accord avec le gouvernement, de-
mandera qu'il» soient discutés aussitôt
après lu vote du budget.
Questions Budgétaires
M. Caillaux, ministre des Finance», n
nouvelles propositiotis pour l'équilibre bud-
gétaire.
Par suite des augmentations do dépenses
votées au cours du débat sur le audgît de
1902, il apparaît dans ce budget une insuffi-
i sance évaluéo k près dn 8 millions.
Pour la couvrir, le ministre des Finances
propose d'augmenter de 5 millions Je-* \>n>-
visions de recettes sur les la l'on.
sommation devant être aoerua, d'uprès lui,
par l'interdiction de la saccharine.
D'autre part, il propose un imp',t nou-
veau sur les tabacs de luxe (seaferluii fit ca-
poral supérieur). Cet impôt produisit en-
viron 3 millions pour la moitié de i'omifi».
Enfin, M. Caillaux escompte 000,t>\) fr.
de recettes nouvelles en élevant de :<6 il
50 francs le droit d'entrée sur les cigares
étrangers.
La commission s'est ralliée à toutes les
propositions de M. Caillatix.
En dernier lieu, elle a décidé d'insérer
dans la loi de flnances deux articles nou-
veaux.
D'après l'un des articles, la disoosï.-îon
votée l'an dernier, sur la proposition do M.
Klûtz, pour les droits sur les successions
supérieures il 1 million, serait roalinéo dans
le budget de
L'autre article prévoit la transfert du mi-
nistère des Colonies dans les locaux où
fonctionnait t'administration de 1 Exposition
universelle, au quai d'Orsay.
L'impôt Mobilier
Les représentants des départements sur-
taxés et ceux des départements dégrevés
par l'application de l'amendement Lemoi-
gne sur l'impôt mobilier se sont réunis
hier au Palais-Bourbon. Ils se sont mis
d'accord pour demander au Parlement
d'introduire dans la loi de finances les dis-
positions suivantes
.« A tout contribuable surtaxé de plus de
5 et dont la çple e3t inférieure h ifï fr.
(part de l'Et8t), il Fera alloué un dégrève-
ment de la portion de sa'cote dépassant
5 d'augmentation.
» A tout contribuable surtaxé de plus de
50/0 et dont tapote. supérieure à 25 francs,
est inférieure iL frange (part de 1'ttat), il
sera alloué un dégrèvement de moitié de
la portion do l'augmentation dépassant
Les sommes nécessaires à ces dégrève-
ments seront imputées sur les fcqda de
non-valeurs. n
LE
Sapplemest LittMs in Petit Parisien
ILLUSTRÉ EN COULEURS
qui est en vente cetle semaine contient deux
gravures consacrées au
CENTENAIRE DE VICTOR HUGO
La première page représente
VICTOR HUGO
et les Héros des prineipaies Œuvres du Poète
A la huitième page ̃
LE GÉNIE DE LA RENOMMÉE
descendant sur la maison du poète, place des Vosges
Les faux Pauvres. Ruses et Mensonges.
Mésaventure d'un Commissaire de
police. Les surprises d'une Perqui-
sition. Une Œuvre de défense contre
l'Exploitation.
Dans un chapitre des plus pittoresques et
des plus émouvants de ses Misérables, Victor
Hugo a dépeint- et flétri -un type curieux
de mendiant professionnel. Sop Thénardier
n'est point, comme on pourrait être tenté de
le croire, un héros de légende, une fiction de
poète; il a existé, et chacun de noire peut en-
core frôler dans les rues du Paris moderne
les continuateurs de son œuvre néfaste.
L'étude approfondie des bas-fonds et des
misères de notre grand Paria est parfois bien
déconcertante, Quelles lèpres y sont cachées l
Les Thénardier ont fait souche, hélas 1 La
charité publique, comme les oeuvres privées,
n'échappent pas à ces forbans qui détroussent
les véritables pauvres, les malheureux que
frappent tour à tour le chômage et la maladie,
les vaincus mais non les déchus, ceux qu'une
main secourable peut remettre sur pied et
auxquels un appui momentané permet d'af-
fronter à nouveau le pénible combat de la
vie, la lutte pour le pain quotidien.
Une Page de Roman vécue
Les Thénardier, mais je les ai personnelle-
ment connus Leur nom? Leur adresse? Peu
importe.
Comme ceux de Victor Hugo, ils habitaient,
si mes souvenirs sont exacts, un des populeux
faubourgs de Paris.
La famille se composait de cinq personnes,
et le logis n'avait rien de luxueux. Le père,
un ivrogne fieffé, ne faisait œuvre de ses dix
doigts et gaspillait aussitôt reçu l'argent des
secours réunis de tous côtés. La femme sup-
portait sans se plaindre cette existence, bu-
vant, elle aussi, pour oublier un peu de ses
chagrins quant aux enfants, las plus à
plaindre en cette affaire, ils étaient élevés
a la diable, se gorgeant de victuailles aux
jours d'abondance et tel leur frère immor-
tel Gavroche attendant avec une certaine
philosophie des temps meilleurs lorsque la
huche était vide.
Cinq années durant, tous les six mois et G
des dates immuables, des épitres navrantes
étaient envoyées aux personnes dont la cUa-
rité est connue.
ces lettres, on signalait détresse
profonde' de la famille. La richesse d'iman-
'nation et de style de l'écrivain était com-
penaée par une orthographe déplorable.
C'est là ce qui d'ailleurs donna l'éveil.
Car le courrier apportait deux ou trois autres
lettres signalant et recommandant d'une fa-
çon toute particulière nos modernes Thénar*-
diers, dont les nombreux protecteurs, bien
que signant do noms différents, avaient tous
chose anormale et la même écriture et
la m&me orthographe. L'enquête était aisée à
faire, et bien qu'aucune de ces demandes n'ait
obtenu, faut-il!'avouer? de solution favorable,
le quémandeur fut inlassable; un jour même,
il se présenta en personnes, muni d'une lettre
de recommandation d'un honorable député.
Celui-ci s'était laissé circonvenir par l'habile
et peu scrupuleux individu qui n'était
même pas électeur. et pour cause.
Cette fois, il exagérait l'audace méritait
une leçon. Elle lui fut donnée, sévère mais
juste. A-t^elle été profitable M'ayons pas la
fatuité de le croire.
Et ce n'est pas la., croyez-le, un cas isolé.
En veut-on quelques exemples puises aux
sources les plus autorisées?
Le faux l'Mëi
Un jour, dans iaos bureaux, se présentait un
homme d'un certain Age très proprement
vêtu, arhorant ia la boutonnière un large ru-
ban de la médaille militaire tout flambant
neuf.
D'urie voix émue, les paupières rouges et
1'oeil humide, le pauvre hère racontait sa
détresse. Blessé en arrêtant un cheval em-
ballé dans les Champs-Elyséns, il avait été
transporté dans un hôpital voisin, où il était
resté en traitement pondant trois mois.
Que faire? Que devenir? IncapaLie de tra-
vailler, sa blessure étant insuffisamment con-
solidée, il n'avait aucune ressource et se
voyait, lamentable épave, perdn sans famille
et sans parents dans ce grande Paris qui l'é-
pouvantait.
A l'appui dé son récit, le visiteur exhibait
un bulletin de sortie d'hôpital. Un rapide
coup d'oeil et le secours sollicité allait être
remis, lorsqu'un détail surprit le nom porté
sur le bulletin avait été gratté et surchargé.
Une enquéte s'imposait. Elle fut rapide au
premiermot, par téléphone, le directeur de
l'hôpital rétablissait la vérité. he bulle-
tin avait été délivré lo matin même, non
pointa celui qui le détendait, maia à un de
ces individus désignés dans les établisse-
ment: hospitaliers sous le nom de « piliers »,
malades imaginaires et parfaits simulateurs,
sortant d'un h6pital pour se faire admettre
dans un autre dès que sant épuisés les se-
cours délivrés par l'Assistance publique.
Le truquage était éventé, mais le quéman-
neur ne put fournir la moindre explication
car, pressentant sans doute des questions dé-
sagréables, il avait oru bon de s'éclipser en
abandonnant son çhapeau sur la banquette du
salon d'attente.
Inscrites au grand Livm de la Rente
Les magistrats eux-mêmes, malgré leur
apparent scepticisme et leur connaissance
approfondie des choses, se laissent prendre
souvent aux comédies que jouent les profes-
sionnels de la mendicité.
La mésaventure suivante est arrivée à un
commissaire de police de Paris, récemment
mis à la retraite.
Deux vieilles femmes étaient, un soir de
l'hiver dernier, recueillies par charité èhez
un commerçant du faubourg Saint-Germain,
lequel, tout ému, meublait d'une façon som-
maire quoique suffisante une petite chambre
inoccupée dépendant de son appartement et
située sous les toits.
La bonne œuvre fut connue du commis-
saire de police, qui youlut y contribuer et
vint rendre visita oiix deux hospitalisées. 11
fit une r-nquiKe et sollicita pour ses deux pro-
tégées des secours à l'Assistance publique. Le
préfet de police fut mémo mis à conitibu-
tion. Bref, c'était la fortune cela dura trois
semaines.
Chaque matin, à tour de rôle, une des fem-
mes s'absentait pendant plusieurs heures
sous prétexte d'aller faire un ménage dans le
quartier, et la seconde ne rentrait jamais cou-
cher dans la mansarde.
Or, le hasard fit découvrir que le ménage à
faire était simplement. le leur. Les deux
hospitalisées partageaient un appartement
très confortablement meublé, dont le loyer
dépassait 800 francs. Le métier de mendiante
leur offrait des avantages tels, qu'elles n'a-
vaient pas hésité à s'imposer le sacrifice
d'une partie de leur bien-être et pouvaient
ainsi réaliser de notables économies sur les
petites rentes qu'elles possédaient.
tin joli Trio
L'histoire précédente nous remet en mé-
moire un autre fait 'bien curieux.
Les inspecteurs d'un grand magasin surpre-
naient un jour, en flagrant de vol, uue femme
cheveux blancs, accompaamée de sa fille et
de sa petite-tille. Le fait était patent et les
trois femmes, amenées et fouillées au com-
missariat de police voisin, furent trouvées
nanties des objets volés.
Une perquisition fut opérée au domicile de
la grand'mere on y découvrit non seulement
quantité de marchandises provenant de vols
antérieurs, mais encore une correspondance
et une comptabilité des plus intéressantes.
Chacune des trois femmes avait son domi-
cile particulier et ne vivait que du produit
des vols ou de la mendicité.
Toutes les grandes et nobles dames du Fau-
bourg avaient été mises à co-ntribution les
sommes envoyées figuraient sur le livre de
caisse, et il était en regard énuméré le nom
de toutes les personnes fréquentant chez cha-
cune des généreuses donatrices; on évitait
ainsi tout double emploi fâcheux.
Tantôt l'aumône était sollicitée pour la
grand'mère, qu'une cruelle maladie allait en-
lever si l'on ne pouvait l'emmener passer
quelques semaines dans le Midi ou aux bains
de mer; parfois c'était la patite-fille qui,
abandonnée par son mari, ne pouvait subve-
nir aux besoins de toute la famille à sa charge
et devait pâlir des nuits entières sur des ou-
vrages insuffisamment rétribués.
Chacune des femmes avait son rôle dans
cette triste comédie, et, cette fois encore, le
hasard seul avait amené la découverte des
escroqueries commises.
Savez-vous combien, bon an mal an, rap-
portait au trio, vol compris, cette exploitation
éhontée ? Près de 15,000 francs!
Que de misères intéressantes eussent pu
être soulagées avec un tel budget Combien
de semblables mésaventures incitent-elles
au groupement des muvros de charité et de
solidarité 1 C'est là le seul moyen pratique de
remédier aux abus commis -il s'agit de dé-
fendre le patrimoine des véritables pauvres
qui, seuls, ont droit toute notre commiséra-
tion, à tout notre dévouement, car, seuls,
ceux-là sont intéressants.
Paul CHEZ.
L'INCENDIE JOELlEVÎuF
Voici des détails complets sur l'incendie
qui, au cours de l'avant-dernière nuit, a pro-
voqué dans la partie est de Paria la plus vive
émotion.
Les tiammes éclairaient en effet toute cette
région.
L'Alarme
Dans une sorte d'îlot formé par les rues du
Jourdain, des Pyrénées ot des Higoles était
installé un important chantier de bois ouvrés
appartenant à Mme Jardin, et s'ouvran! par
une aorto de ports charretière au numéro de
la rue du Jourdain.
Dans le même immeuble se trouvent éga-
lement la demeure de Mme Jardin et un dé-
bit de vins tenu par M. Miîliau.
A ce chantier était contigu le lavoir des Ri-
Qoles, appartenant à M. Moussera et donnant
aur la rue des Pyrénées, enfin par derrière
s'étendait le chantier du M. Franzeu, entre-
preneur de démolitions.
Vers minuit. vint, alors que dans ce quar-
tier excentrique tout reposait depuis de lon-
gues heures, le sous-brigadier des gardiens
de la paix Colin et l'agent Vogt, qui suivaient
la rue des Pyrénées, aperçurent soudain une
gerbe de flammes qui, s'échappant d'une pile
de bois, s'élevait au-dessus de la porte char-
retière du chantier Jardin.
Aussitôt ils s'efforcèrent d'enfoncer la porto,
mais celle-ci, fort solide, leur résista. Il leur
était donc impossible de songer à maîtrisera à
eux seuls ce commencement d'incendie, et ils
s'empressèrent de donner l'alarme, frappant
avec la poignée de leur sabre, pour éveiller
les locataires, contre les volets fermant la
devanture de la boutique Millian et la porte
de la maison occupée par la famille Jardin.
Sauve qui peut!
Pendant ce temps, les flammes, faisant des
progrès inouïs, se propageaient bien vite au
lavoir des Rigoles et ne tardaient pas a ha-
gner également lo débit Millian, puis le chan-
tier Franzen.
Surpris en plein sommeil, le gardian de
nuit du lavoir, qui ne s'était aperçu de rien,
et tous les membres de la famille Jardin
essayèrent de se soustraire au péril.
Le premier, le gendre de l'industrielle, M.
LafCtte, en costume plus que sommaire, se
préeiplta dans la rue; mais, dans son aii'ole-
ment, il ferma la porte de la maison derrière
lui et il fut absolument impossible de l'ouvrir.
Sa femme, sa belle-mère et sa domestique,
Marie-Louise Prévost, âgée de vingt-quatre
ans, demeurèrent prisonnières, tantlis que
l'incendie faisait des progrès inouïs et les
menaçait sérieusement.
Traversant alors le débit Millfan, passant
au travers des flammes et de l'épaisse fumée,
le sous-brigadier Colin, l'agent Vogt et quel-
ques personnes, parmi lesquelles M. Brenner,
arriveront par derrière jusqu'à la maison en
feu, et, saisissant Mmes Jardin et Laffitte, lea
emportèrent et allèrent les mettre en lieu sûr
dans un établissement voisin.
Mais entro temps, la domestique, littérale-
ment ;iffolée, avait cherché son salut dans la
fuite et, sautait par la fenêtre, s'était mise à
courir iL travers le chantier en feu.
bientôt elle fut grièvement brûlée en di-
verses parties du corps. La malheureuse eut
inf ailliblement trouvé la mort au milieu des
Hammes sans l'intervention courageuse des
gardiens de la paix qui, guidés par les uris
horribles qu'elle poussait, ne tardèrent pas à
la retrouver et il la sauver.
Mais déjà elle avait été grièvement brûlée
aux mains, aux jambes et au crâne, et elle
dut être ausssitôt dirigée sur l'hôpital Tonon.
Citons encore, puisque nous parlons dos
blessés, M. Rouasel, ouvrier robinettier, qui
a été blessé. l'épaule et au bras gauche au
cours du sauvetage par lu chute de maté-
riaux, et deux autres sauveteurs qni se sont
refusés à faire connaître leurs noms.
La Lutte contre les Flammes
Pendant ce tempa étaient arrivés successi-
vement sur les lieux du sinistre MM. lieux,
officier de paix, qui à l'aide de ses agents et
d'un détachement Je gardiens fourni par le
dix-neuvième arrondi,sement, organisa le
service d'ordre tout autour de l'îlot incendié,
et Girard, commissaire de police du quartier.
Enûn intervinrent bientôt les pompiers des
casernes de la rUe de la Mare, ceux de l'ave-
nue Parmentier et de la rue de Chàteau-Lan-
don, qui mirent quantité de lances en ma-
nœuvre et attaquèrent alors vigoureusement
le sinistre.
Les immeubles incendiés présentaient à ce
moment l'aspect d'un véritable brasier, et l'on
put craindre un instant que le sinistre ne prît
encore de plus grandes proportions.
Alors arrivèrent M. Lépine, préfet de police;
le colonel Bellanger, des sapeurs-pompiers,
qui prit la direction des opérations ;'Dejeante,
député de la Seine Berteaux, conseiller mu-
nicipal, etc., etc,
Longtemps, les pompiers luttèrent avec une
merveilleuse activité contre les flammes sana
qu'on pût savoir s'ils parviendraient à s'en'
rendre maîtres, malgré les torrents d'ean'
qu'ils projetaient sur le gigantesque foyer.
Enfin, vers deux heures du matin, l'inten-
site du feu diminua et l'on fut rassuré sur le
sort des immeubles voisins que l'on s'était
efforcé de protéger.
Mais ce ne fut guère que vers trois heures
et demie que les pompiers furent définitive-,
ment maîtres du sinistre.
Les Dégâts
Encore durent-ils lutter jusqu'aux premiè-'
res lueurs du jour et continuer à noyer les
(décombres, car chaque instants des gerbe
de ilammes s'élevaient d'un point quelconque
des locaux sinistrés.
D'aillmirs les pompiers y sont-ils restés ea
permanence pendant toute la journée d'hier.
Cet incendie, dont les causes n'ont pu être
encore établies, a causé des dégâts fort im-
portants qu'on évalue il plusieurs centaines de*
do mille francs.
En effet, tout est brûlé chez Mme Jardin, et
l'on assure que le chantier à lui seul conte-
nait pour plus de 250,000 francs de bols ou-
vrée.
Dans le lavoir des fligoles la chaudière
seule a été préservée, tandis que les esso-
reuses, les séchoirs et les batteries étaient
complètement détruits ou mis hors d'usage.
La boutique et le logement de M. Milliau
sont également détruits. Le chantier Franzen,
au contraire, qui a été protégé en partie par
l'épaisseur du mur mitoyen, a relativement
moins souffert. Néanmoins, les dégâts y sont
encore fort importants.
Ajoutons que M. Girard, commissaire de
police du quartier., poursuit son enquête afin
de rechercher les causes exactes de ce sinis-
tre mais d'ores et déjà, le magistrat croit
qu'il lui sera difficile de les établir.
Le Président de la République a reçu, bief
soir. M. Delcassé, ministre des Affaires étran-
gères.
M. Delcassé a été également reçu par le pré-
sident du Conseil.
La santé de M. Waldeck-Rousseau
Les,docteurs Poirrier et Babinski ont rédige
le bulletin suivant à l'issue de la visite qu'US
ont faite à midi au président du Conseil
« Amélioration très sensible.
Nuit très bonne. >
Dimanche prochain aura lieu h l'école
Estienne, sous la présidence de M. Millerami,
l'inauguration du buste d'Abel Hovelaque, an-
cien président du conseil municipal, fondateur
de l'école du livre.
Ce buste est l'œuvre du sculpteur palpa,
La prochaine exposition canine de Paris aura
lieu du si au mai, sur son emplacement ha-
bituel de la terrassa de l'Orangerie des Tuile-
ries; tes engagements des chiens sont reçus
au siège de la Société, 40, rue des Mathurins..
o
La durée du jour, qui est, comme chacun
sait, de vingt-quatre heures, restera-t-tlle indé-
liniment égale, dans Li suite des âges, pu n'ar-
rivera-t-elle pas à diminuer d'une façon assez
sensible en raison de la contraction, lente mais
appréclable, occasionnée par le refroidissement
due la. terra
Al. Woodward, un astronome aogJaia, s'est
posé cette question qui, sous une apparence
un peu rébarbative, offre, ainsi qu'on va le voir,
un réel intérêt. de curiosité.
Courons tout de suite aux conclusions des
calculs qu'a du faire M. Woodward, ils
sont, en effet, d'une nature beaucoup trop ar-
due pour être exposés ici, même brièvement,
-et disons à nos lecteurs que la durée du
jour ne sera plus que de vingt-deux heures et
demie quand notre globe aura cessé de ne re-
froidir, il savoir quand il aura pris la tempera-
turc de l'espace Ceci se passera, selpn les
prévisions mathématiques du savant anglais.
dans trois cent millions d'années, c'est-à-dire à
une époque où toute vie aura cessé depuis
longtemps sur la petite planète qui fut la terre.
D'autre part, la poussière cosmique tombant
sans cesse sur notre globe compense légère-
ment la perte résultant de la contraction. On
évalue le poids de cette matière météorique à
20,000 kilOf rammes par jour. fi faudra, tou-
jours d'après M. Woodward, mille milliards
d'années pour que le jour s'allonge seulement
d'un quart de seconde Compensation absolu-
ment insuffisante, mais qui de nous s'en so*
ciera alors }.
Un chemin de fer sur un volcan:
A proprement parler, c'est autour d'un Tol-
can que nous devrions dire, car la nouvelle
ligne dont il s'agit contourna l'Etna de manière
il former comme une énorme boucle, Je n5 ki-
lomètres, de du être.
construite sur des couches de lave durcie et,
dans bien des cas, sur un sol aride et rocheux,
ce qui explique les difficultés qu'ont éprouvées)
les ingénieurs à établir la voie ferrée, dont les
travaux de terrassement n'ont pas duré moins
de quatre ans.
Le chemin de fer de récemment inttt-
giiré, part de sur le détroit de Alessins»
s'éléve graduellement jusqu'à Belpaaeg, Mis-
terbianco, toutes deux ravagées par l'éruption
de et à Paterno, entourée de plusieurs
petits cratères projectant de la boue salée et des
vapeurs sulfureuses. La ligine passe ensuite à
Aoerno.et à Broute, visitées deux fois parla
lave au cours du siècle dernier; enfin elle des-
sert Haniiazjto, Linwuaglosw, pour aboutir 4
Giarre-Riposto, où elle se raccorde au cheffllB
de fer de Messine à Catane.
Après le Vésuve, l'Etna, c'est dans l'ordre»
A quand la conquête, par rail, du Popocaue.
Au cours d'une conférence faite à la ZboHV
g-icat Sociûty de Londres, M. F.-E. Beddard,
secrétaire de cette institution savante, a quel-
que peu surpris ses auditeurs en leur annon-
cant qu'il venait de découvrir un nouvel org-ane
sensoriel dont scraient pourvus la plupart des
mammifères, à l'exception toutefois d» 1 boonae
et du sinfe.
-Ni. Beddard avait remarqué que beaucoup
d'animaux de cette classe portaient, à la région
du carpe, avoisinant l'extrémité des pattes, une
touffe de longs poils n'ayant pas la «ême cou-
leur et sensiblement plus durs que les poils
environnants. Un examen attentif de leur struc-
ture et des nerfs qui aboutissent à ces organes
lui a permis de s'assurer qu'ils remplissent le
rôle des papilles du tact qu'on trouve en si
grand nombre à la surface interne de nos mains
et surtout de nos doigts. C'est pourquoi le sa-
vant zoologiste a donné aux cwg-anes dont il
s'agit le nom de poils tactiles.
Ils sont principalement visibles chez les car.
nivores, quoique le tigre n'en soit pas pourvu,
chez les lémuriens, les rongeurs et les marsu-
piaux. Les ânes parfois, et les zèbres presque
toujours, ont de ces poils tactiles, qui ressem-
blent par plus d'un point aux moustaches »
du chat, dont ils ont aussi la mobilité.
Deux artistes montmartrois échangent leurs
idées sur la difficulté de vendre ».
Le riche amateur est.d'un rare! gémit le
sculpteur.
Aussi quand il m'en vient un, réplique
l'autre, je lui demaode une avance iouâ<ate,
L'arrhe pour l'art.
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