Titre : La Cravache : organe de défense et d'éducation ouvrière ["puis" organe d'éducation libertaire de Reims... "puis" journal du peuple "puis" périodique libertaire "puis" périodique ouvrier révolutionnaire "puis" journal d'organisation et d'éducation révolutionnaire]
Éditeur : [s.n.] (Reims)
Date d'édition : 1913-09-06
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32751966j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 142 Nombre total de vues : 142
Description : 06 septembre 1913 06 septembre 1913
Description : 1913/09/06 (N33)-1913/09/12. 1913/09/06 (N33)-1913/09/12.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG51 Collection numérique : BIPFPIG51
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Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Champagne-Ardenne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5604196x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-91972
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
IMPRESSIONS
!(E COMfiÈS
Au risque de consacrer presque tout
ce numéro au Congrès Anarchiste nous
voulons, après avoir donné en tête du
journal 1' '• Opinion du Vieux ", notre
bon Pierre Martin, publier aussi l'im-
pression essentielle de quelques camara
des qui y ont joué un rôle important :
Après la besogne négative indispensa-
ble, l'oeuvre positive. Le Congrès .a jeté,
les bases d'une organisation anarchiste.
C'est, là, à mon avis, un grand mérite.
La lutte contre l'oppression bourgeoise
est de tous les jours ; elle implique donc
une entente permanente entre les grou-
pements révolutionnaires. Quand on a en
l'ace de soi an adversaire aussi fortement
organisé que le capitalisme, il est évident
qu'aller à la bataille en ordre dispersé,
chacun à son heure, saus accord préala-
ble, sans effort coordonné et méthodique,
-c'est se vouer d'avance, après quelques
beaux gestes inutiles, au découragement
et à 1a" défaite.
Mâts ici devait surgir une difficulté ca-
pitale. Pour beaucoup d'anarchistes, or-
ganisation, implique autorité. El, cer-
tes, il faut bien reconnaître que dans la •
société bourgeoise, l'une ne va guoie
sans l'autre. Est-il possible de constituer
une organisation qui, lotit, en présentant
les avantages de l'action concertée, laisse
à chaque'groupe elà chaque individu son
autonomie ? Celait là le problème déli-
cat, que le Congrès avait à résoudre.
Il y est parvenu sans trop de peine. Le
simple exposé de ce qu'a fait la Fédé-
ration Communiste. Anarchiste a
démontré la possibilité de l'action con-
certée, comme Diogène prouvait le mou-
vement eu marchant. El l'exemple de la
Fédération du Nord, combinant leseoli-
sat'tons obligatoires des groupes avec les
cotisations facultatives des adhérents, a
fourni une ingénieuse formule de conci-
liation.
Au reste, l'extrême diversité des tem-
péraments et des tendances représentées
au sein du nouvel organisme fédéral me
semble une garantie sérieuse contre tout
centralisme excessif. Et pourvu qu'il s'y
rencontre le même esprit de tolérance
que nous avons vu au Congrès, on peut
espérer qu'il s'y fera de bonne besogne.
Il semble bien, par exemple, que le
travail d'éducation théorique el de pro-
pagande poursuivi depuis si longtemps
par les Temps Nouveaux pourra cire
grandement, inlonsilié par une organisa-
lion 'méthodique île la vente cl. de la diffu-
sion de brochures cl ouvrages divers -— .
fut-ce des livres d'occasion, comme l'a
proposé Noël Demeure.
Mais il ne, faut lias négliger le nerf de
la guerre. Au .moment de se séparer, le
Congrès ayant, décidé de publier à la fois
une affiche et un manifeste, s'est vu lotit
à coup arrêté par le manque de fonds.
Quand un mouvement.sepropose non seu-
lement de détruire la société bourgeoise,
mais encore.d'organiser la société future,
il est vraiment singulier qu'il n'ait, pas
même en caisse les quelques pièces de
cent sous nécessaires pour ses besoins
les plus élémentaires. Rien ne prouve
mieux, à mon sens, la nécessité de don»
lier au nouveau groupement des ressour-
ces régulières.
Francis DKLÀISÏ
Je crois que ce qui ressortira lemieux
dit Congrès, c'est qu'il a été l'occasion
pour les camarades venus des quatre
coins de la France, de se rencontrer, de
se connaître, de s'apprécier, et qu'il
pourra s'en dégager des rapports plus
suivis, plus étroits. C'est déjà apprécia-
ble.
Jean GKAVK.
Vous nous avez demandé notre impres-
sion sur le Congrès '?
Hrièvemenl, la voici :
C'est que, aussi grand que soit le désir
des anarchistes communistes révolution-
naires de s'oniendiv, de se grouper, de
s'organiser pour que. soit pins féconde
leur propagande leur action, leur cuir'
aide nuiluelle. ils n"oui. pas voulu tomber
dans le danger des groupements à for-
me autoritaire qui, avec la meilleure in-
tention du monde, arrivent à tuer tout
esprit d'initiative. Mais, tout en laissant
à chacun son entière liberté d'action, ils
outreeonim qu'un fond d'idéeseoinmnn s
était nécessaire pour éviter des querelles
intestines et des déviations dangereuses.
Nous estimons donc que les congres-
sistes ont eu raison de se séparer nette-
ment des individualistes.
De ce l'ait — nous l'espérons — les
anarcbistescommunisles révolutionnaires
apparaîtront à ceux qui les ignoraient ou
les méconnaissent ce qu'ils sont en réali-
té : des hommes qui savenl, et qui n'ont
jamais douté, que leur "affranchissement
est intimement lié à celui de tous.
Ce travail n'était pas inutile, et, si
nous faisons preuve d'esprit de suite, il
ne peut, donner, à tous points de vue;
que d'excellents résultats,
Noël. DK.MEUHE .
, - ' G. LENOLOS
Le point esssenliel pour moi, le travail
qui me semble le plus important qu'ait
fait le Congrès, est. la formation réelle,
effective, de la Fédération Communiste
Anarchiste. '
■ J. BKBANGER (de Roubaix)
Le Congrès anarchiste communiste m'a
profondément réjoui, tant par ses con-
clusions précises que par sa tenue cor-
recte.
11 aura, je pense, une grande . réper-
cussion sur la province, où il y a une
quantité des nôtres qui s'ignorent el qui
maintenant vont se joindre au mouve-
ment et s'organiser.
A ce Congrès notre doctrine s'est, cla-
rifiée et. précisée. Nous avons repousses
les scories de r individualisme .bourgeois'
et malsain, nous avons signalé les dan-
gers du corporatisme et du fonctionna-
risme. En accentuant notre propagande
libertaire et fédéraliste; nous parachè-
verons l'oeuvre du congrès.
Benoit BHOUTGHOUX (de Lens)
C'est avec la plus profonde joie que
j'ai vu les anarchistes français, tout
en reprochant à la C. G. T. ses derniè-
res délibérations trop réformistes, rester
fidèles au principe du syndicalisme. Je
suis sûre qu'à cet égard aussi le Congrès
français rendra les plus grands services
à ces services à ces anarchistes italiens,
qui, cornui'-' moi, s'efforcent de persua-
der nos camarades, souvent réfraetaires
à l'organisation, de l'utilité d'entrer dans
les syndicats, pour y faire de l'action ré-
volutionnaire et anti-autoritaire,
C'est dans ce sens, du reste, que notre
récent Congrès Anarchiste de Spe/.ia s'est
prononcé ; à présent, la « mode françai-
se " aidera saus doute à faire pénétrer
ces idées dans les milieux qui ne les ont
pas encore, acceptées.
Il me semble aussi que le Congrès a
bien l'ail, de ne pas vouloir adopter com-
me principe l'insoumission. Selon moi,
un anarchiste vraiment convaincu et cou-
rageux peut se rendre utile à la caserne,
surtout aux moments de troubles, quand
une armée « bien pensante », purgée des
éléments subversifs, serait indispensable
au gouvernement.
Maria RYGIEH (Italie.)
J'avoue d'abord que j'allais au Con-
grès sans enthousiasme. J'ai toujours con-
sidéré des réunions' de celte sorte
comme à peu près inutiles, et seulement
propres à flatter la vanité de certains indi-
vidus. Je reconnais que je me suis trom-
pé dans le cas présent. Le Congrès a
permis à des camarades de prendre con-
tict, de se connaître, de s'apprécier.
Bien des préventions ont été effacées.
Comme il n'y avait pas de vole, il n'y eut
pas de luttes de vanilc, ni de rancoeurs,
ni de mauvaise foi. Il nyeul, qu'un échan-
ge d'idées entre camarades de bonne vo-
lonté ;el beaucoup exprimèrent des idées
intéressâmes, donnèrent le résultai, de
leur expérience sur telle ou telle propa-
gande. Chacun pourra en tirer profil.
M. PlIillUOT
Il s'échappe de ces discussions cour-
toises, que les anarchistes, que l'on avait
considérés jusqu'à ce jour, bien à tort,
; comme incapables d'être des organisa-
teurs, ont démontré que l'organisation
n'éiait nullement en dehors de leur idéal
• et qu'ils étaient, capables d'un travail
■ j méihod que et raisonné.
A. TOGNY. (Paris)
Pendant trois jours, nous avons parlé,
11 faut maintenant agir. Il faut que les
non groupés se joignent à nous, que les
dégouiés reprennent confiance el nous
revienni'iil. il faut que le Congrès soit le"
s:gnal d'une Renaissance Anarchiste.
C'est la meilleure réponse que nous
puissions faire à nos détracteurs, à nos
ennemis.
A l'oeuvre donc !
A. ANDRIEUX.
( le GERMINAL Amiens;
PENSÉES
Le christianisme a faussé la morale.
La moi aie en effet, est fondée sur la
nature humaine, elle détermine les con-
ditions les plus favorables à l'épanouis-
sement des facultés individuelles,-à l'é-
quilibre harmonieux des droits et des
devoirs. L'idéal chrétien tend à la res-
triction, à Téiouii'ement" de.la nature et
des passions. Les vertus qu'il préconisa
sont, non pas surhumaines, mais anli-
humaines et anti-sociales.
E. ZOLA.
La conquête des vérités utiles a.u bon
heur des hommes est lente et difficile et
l'espèce humaine sort péniblement et peu
à. peu de la Barbarie primitive On peut
dire que le type de société qu'elle a réa-
lisé, après tant d'efforts et de souffrances
n'est que la barbarie organise, la violen
ce administrée, l'injustice régularisée.
A. FRANCE.
En'voulez-vous des enfants ?
sançe à l'acte valent tout autant que les
possibilités assoupies dans les lombes
égoïstes des repus de 'a vie.
«. Commencez donc par ■■•e"X là, ô phi-
lanthropes ! ô patriotes ! ô mes frères! »
L,E TOCSIN
. i
Le feu n'est pas à la récolte
Mais le paysan veille au grain
ISt le soulïle de la révolte
Passe à travers les vieux coins.
2
Le feu n'est pas au presbytère
Mais le so.mbre et noir calotin
Va bientôt entrer sous la terre
Avec son Dieu et son latin.
3
Le feu n'est pas à nos mansardes
Mais l'ouvrier manque de pain
"L». iuont de piété tient nos bardes
La femme et les enfants ont faim.
4 '
Le l'eu n'est pa« à nos chaumières
Mais au manoir du vieux crétin
Les plus vaillants portent rapière
Tremblent d'entendre un beau matin.
' Refrain
Din Din Din — Din Din Din
Allons 'marianne
Sonne, Sonne, Sonne
La cloche à la main
Sonné le Tocsin
Ernest Frilley.
'Nous qui voulons une humanité belle,
une humanité forte, une humanité cons-.
'dente, nous qui voulons vivre pour vi-
vre, nous qui voudrions voir la vie,
exemple de souffrances physiques ou
morales, nous en qui le coeur saigne, de
voir tant dévies malheureuses, tant
d'existences gâtées, tant d'enfants qui
grouillent entre la. vie et la mort, nous
nous faisons un plaisir de reproduire
l'article suivant, de notre exellent. con-
frère M. Durasse Harispe, directeur des
Annales du Progrès à Cannes :.
« A une époque où, par les milles
voix de. la presse, les sociologues les
plus éminenls ne cessent de déplorer la
pénurie des naissances et de, crier sous
-tous les toits : ?. Faites des enfants à la
France 1 » . nous sommes heureux d'en-
registrer un autre carillon, d'entendre
sonner les matines avant les vêpres. Les
enfants ! mais ils soni toiis faits, il y en
a trop ! Ceux qui réclament de la grai-
ne de citoyen peuvent écrire en toute
confiance aux bureaux des Annales du
Progrès ; nous nous déclarons en mesu-
re dft leur faire adresser des wagons en-
tiers d'enfants, de tous les points de. la
patrie : enfants en maillot, enfants se-
vrés, enfants de la rue, adolescents de
tout poil el de tout form.-.t. Nous indi-
querons à tous ceux qui manquent de
progéniture, et ph-nrent sur la stérilité de
la nation : des estomacs à. satisfaire, des
nudités à vêtir, des "intelligences a dé-
eorliqueV, des coeur à extraire de leur
dénùment, des àmès à dégager de leur
gangue épnisse.
« Quand ce premier contingent de
l'armée, de la faim physique, de. 1 indi-
gence morale et du dénùment intellec-
tuel aura été sauvé et marchera sous le
drapeau de la vie normale,-nous lève-
rons une. au Ire masse, plus imposante
et plus douloureuse, encore que la pre-
mière : des bataillons d'entants tarés
qui croupissent dans toutes les fanges
ceux qui aspirent à devenir des bandits
et ceux qui le sont déjà, fourbe des
grandes villes, toute l'écume des trottoirs,
tonte la graine humaine qui s'est putré-
fiée dans les eaux du Stupre et de l'Infa-
mie. 11 y aura là un. labeur de création
qui exigera, un autre héroïsme que ce-
lui de l'alcôve.
« Les enfants ' lis sont fous faits. Ce
sont les pères qui manquent, ce sont les
mères, ce. sont, les apôtres. Les enfants
à faive, c'est 1res bien. Mais ceux qui
vivent, ceux qui sont passés de la puis
vous le mal qu'elle nous a fait, mais il était
peut-être utile qu'elle en fasse un peu à
d'autres pour ouvrir les veux des imbé-
ciles toujours enclins à se déculotter pour
recevoir la fessée.
Après toui. l'on a que les gouvernants
et les policiers que l'on mérite : el la fou-
le des désintéressés, des inorganisés, de
ceux qui s'habituaient à voir les révolu-
tionnaires encaisser tous les coups de
la police el du Pouvoir, méritait bien
cette petite leçon. Ça lui apprendra que ...
M'sieu l'agent est bien souvent une belle
canaille.
GERMINAL
(MIIQI i IIMII
LE CINÉMA A Lft BOURSE DU TRAVAIL
Une belle canaille
Les gens de province qui viennent à
Paris, et qui y séjournent pour la premiè-
re fois s'extasient devant l'attitude du flic
superbement planté sur le boulevard. Le
bâton blanc hypnotise les paysans comme
il arrête les fiacres et les laxis-aulos.
Aussi, il y a uue foule de gens disposés
par avance à reconnaître de grandes ver-
tus à l'institution policière : Jusqu'à ces
derniers jours, il n'y avait que nous qui
étions sceptiques sur ce point et nous nous ■
entêtions à ne pas reconnaître qu'il se
trouvait dans Paris des « frères flics ».
C'est que la police avait acquis un
prestige, considérable: sou chef Lépine-
fui reçu à l'Académie et envoyé au Par-
lemeutparun troupeaud'électeurs bêlants
d'une circonscription de la Loire.
Les gens de police étaient cousidérés
comme des hommes supérieurs, veillant
honnêtement sur la vie el la propriété des
bourgeois.
L'ouvrier lui-même se rapetissait,
s'abaissait au-dessous du flic ; il avait
presque honte d'avouer sa profession, de
croire son travail, d'affirmer son utilité
de producteur, tandis que le Hic allicliait
violamment, bruyamment son rôle de
brnle au service des privilégiés.
Fallait voir avec quel respect on abor-
dait M'sieu l'agent, el avec quel prompti-
tudeCrainquehille déplairait son véhicule !
El.avec quelle tranquillité de conscience,
les chats-fourrésaccueillaieul leur témoi-
gnage à toutes les chambres correction-
nelles I
Nous eûmes beau dire qu'il y avait là-
dedans des crapules, des maquereaux el
des bouffeurs-de-blanc, on ne voulut pas
nous croire ; la police était sacrée.
Aujourd'hui, loin.craque dan* la bara-
que policière > non seulemeul on y a dé-
couvert des souteneurs, mais encore des
voleurs, des assassins et des faux,témoins.
Pour le coup, le prestige policier est fi-
chu, le voile veriueux qui recouvrait la
plus ignoble des "ordures est levé,
Comme c'est sale, comme c'est dégoù-
tant celte mslii.nl ion bourgeoise appuyée
sur la morale hypocrite de l'ordre par la
force, par l'uniforme; parle képi ! Com-
me, si la force brulale el l'uniforme pou-
vaient avoir une conscience ! Comme s'il
pouvait y avoir un coeur chez ces a h mr-
geois » en contact morbide avec la chair
qui se vend cl. l'amour ipii s'achète.
On dit. qu'il y a des chefs, policiers qui
ont une certaine culture..un peu de.savoir,
une vague conscience d'homme.
Allons donc 1 ils sont les chefs d'une
armée de voyous et leur grade n'exclui
pas le caractère monstrueux de l'inMiiii-
lion qu'ils commandent.
Nous sonunes, quanta l'institution elle-
même..depuis longtemps fixés : nous s i-
Les militants delà B. du T. de Reims
ayant pensé que le cinéma serait uu bon
moyen de propagande, et d'éducation ou-
vrière, ont décidé de faire l'achat d'un
appareil qui parait-il va fonctionner
bientôt.
Nous pouvons en fflet, au lien de
faire passer sous les yeux des ouvriers
des films chauvins et policiers, comme
le font d'ailleurs tous les cinémas bour-
geois.
Nous pourrions, dis je, représenter des
vues d'une grande portée morale et édu-
cative, nous en avons la preuve par le
cinéma Ga.uvin aux Folies Bergères.
De plus nous croyons savoir que des
camarades ont pris l'iuitiative de créer
sur des bases coopératives le Cinéma
du Peuple qui serait spécialement des-
li né à faire éditer des films intéressant
particulièrement au point de vue propa-
gande et éducation. Inutile de dire que
nous engageons tous los camarades et les
organisations ouvrières à y souscrire.
Voici à ce suj'it la note-parue dans la
" Bataille Syndicaliste " ;
Le Cinéma du Peuple
Beaucoup de.militants! frappés de l'é-
norme développement du *■ ciné » de sa
faveur auprès du grani public, se sont
efforcés d« signaler dans divers organes
la force de propagande que peut acquérir,
pour la diffusion de nos idées, un Ciné-
ma appartenant à la classe ouvrière.
Aujourd'hui, c'est chose faite. Des ca-
marades de diverses organisations et dis
citoyens sympathiques' à voire caus-e
viennent de créer Le Cinéma du Peuple.
Basée sur les principes coopératifs,
c'est à dire, impersonnelle, notre oeuvre
appartient à tous ceux qui ont à coeur
de répondre aux lilms grossiers, bêle-
ment chauvins, souvent policiers, par des*
lilms sains, des vues spécialement édu-
catives où le travail sera magnifié, où le
peuple pourra se récréer, tout en éle-
vant son intellectualité.
Notre but est de faire nous-mêmes nos
fiiui:s de chercher dans l'histoire, dans
la vie de. chaque jour, dans les drames
du travail, des sujets scéniques qui com-
penseront heureusement les films ordu-
rier- servis chaque soir au public ou»
vrier.
Notre pensée dominante est de rester
en contact permanent avec le prolétariat
l'image, combattre les préjugés qui
jusqu'à ce jour ont courbé le monde du
travail sous le servage économique et
i moral.
Il faut tout dire au peuple l ses droits
el aussi se-* devoirs Son droit de s'é-
nianciper du salariat moderne.- son de-
voir de se ■ guérir des passions mau-
ses qui ravalent l'homme et qui retar-
dent sa libération. De toutes nos forces,
nous comba'trons l'alcool, comme nous
combattrons la guerre, le chauvinisme
htnpide, la morale bourgeoise etinepie.
' Quel merveilleux moyen de propagan-
\ de que le, ciné ! Nos adversaires l'ont si
; bien compris que la situation actuelle
est le produit d'une propagande incea-
! santé laite par les cinéma* L'esprit mi •
i lilariste, le slupide et malfaisant nalio-
■ ii.ilis.me vi'Minc.nt de là ! Au poison dis-
l.il.lé saoamrii-'nt dans le cerceau du
' peuple, n faut immédiatement opposer
' l- conir: poison, i .
Le contre poison est entre vos mains,
camarades, sachez vous en servir. Les
!(E COMfiÈS
Au risque de consacrer presque tout
ce numéro au Congrès Anarchiste nous
voulons, après avoir donné en tête du
journal 1' '• Opinion du Vieux ", notre
bon Pierre Martin, publier aussi l'im-
pression essentielle de quelques camara
des qui y ont joué un rôle important :
Après la besogne négative indispensa-
ble, l'oeuvre positive. Le Congrès .a jeté,
les bases d'une organisation anarchiste.
C'est, là, à mon avis, un grand mérite.
La lutte contre l'oppression bourgeoise
est de tous les jours ; elle implique donc
une entente permanente entre les grou-
pements révolutionnaires. Quand on a en
l'ace de soi an adversaire aussi fortement
organisé que le capitalisme, il est évident
qu'aller à la bataille en ordre dispersé,
chacun à son heure, saus accord préala-
ble, sans effort coordonné et méthodique,
-c'est se vouer d'avance, après quelques
beaux gestes inutiles, au découragement
et à 1a" défaite.
Mâts ici devait surgir une difficulté ca-
pitale. Pour beaucoup d'anarchistes, or-
ganisation, implique autorité. El, cer-
tes, il faut bien reconnaître que dans la •
société bourgeoise, l'une ne va guoie
sans l'autre. Est-il possible de constituer
une organisation qui, lotit, en présentant
les avantages de l'action concertée, laisse
à chaque'groupe elà chaque individu son
autonomie ? Celait là le problème déli-
cat, que le Congrès avait à résoudre.
Il y est parvenu sans trop de peine. Le
simple exposé de ce qu'a fait la Fédé-
ration Communiste. Anarchiste a
démontré la possibilité de l'action con-
certée, comme Diogène prouvait le mou-
vement eu marchant. El l'exemple de la
Fédération du Nord, combinant leseoli-
sat'tons obligatoires des groupes avec les
cotisations facultatives des adhérents, a
fourni une ingénieuse formule de conci-
liation.
Au reste, l'extrême diversité des tem-
péraments et des tendances représentées
au sein du nouvel organisme fédéral me
semble une garantie sérieuse contre tout
centralisme excessif. Et pourvu qu'il s'y
rencontre le même esprit de tolérance
que nous avons vu au Congrès, on peut
espérer qu'il s'y fera de bonne besogne.
Il semble bien, par exemple, que le
travail d'éducation théorique el de pro-
pagande poursuivi depuis si longtemps
par les Temps Nouveaux pourra cire
grandement, inlonsilié par une organisa-
lion 'méthodique île la vente cl. de la diffu-
sion de brochures cl ouvrages divers -— .
fut-ce des livres d'occasion, comme l'a
proposé Noël Demeure.
Mais il ne, faut lias négliger le nerf de
la guerre. Au .moment de se séparer, le
Congrès ayant, décidé de publier à la fois
une affiche et un manifeste, s'est vu lotit
à coup arrêté par le manque de fonds.
Quand un mouvement.sepropose non seu-
lement de détruire la société bourgeoise,
mais encore.d'organiser la société future,
il est vraiment singulier qu'il n'ait, pas
même en caisse les quelques pièces de
cent sous nécessaires pour ses besoins
les plus élémentaires. Rien ne prouve
mieux, à mon sens, la nécessité de don»
lier au nouveau groupement des ressour-
ces régulières.
Francis DKLÀISÏ
Je crois que ce qui ressortira lemieux
dit Congrès, c'est qu'il a été l'occasion
pour les camarades venus des quatre
coins de la France, de se rencontrer, de
se connaître, de s'apprécier, et qu'il
pourra s'en dégager des rapports plus
suivis, plus étroits. C'est déjà apprécia-
ble.
Jean GKAVK.
Vous nous avez demandé notre impres-
sion sur le Congrès '?
Hrièvemenl, la voici :
C'est que, aussi grand que soit le désir
des anarchistes communistes révolution-
naires de s'oniendiv, de se grouper, de
s'organiser pour que. soit pins féconde
leur propagande leur action, leur cuir'
aide nuiluelle. ils n"oui. pas voulu tomber
dans le danger des groupements à for-
me autoritaire qui, avec la meilleure in-
tention du monde, arrivent à tuer tout
esprit d'initiative. Mais, tout en laissant
à chacun son entière liberté d'action, ils
outreeonim qu'un fond d'idéeseoinmnn s
était nécessaire pour éviter des querelles
intestines et des déviations dangereuses.
Nous estimons donc que les congres-
sistes ont eu raison de se séparer nette-
ment des individualistes.
De ce l'ait — nous l'espérons — les
anarcbistescommunisles révolutionnaires
apparaîtront à ceux qui les ignoraient ou
les méconnaissent ce qu'ils sont en réali-
té : des hommes qui savenl, et qui n'ont
jamais douté, que leur "affranchissement
est intimement lié à celui de tous.
Ce travail n'était pas inutile, et, si
nous faisons preuve d'esprit de suite, il
ne peut, donner, à tous points de vue;
que d'excellents résultats,
Noël. DK.MEUHE .
, - ' G. LENOLOS
Le point esssenliel pour moi, le travail
qui me semble le plus important qu'ait
fait le Congrès, est. la formation réelle,
effective, de la Fédération Communiste
Anarchiste. '
■ J. BKBANGER (de Roubaix)
Le Congrès anarchiste communiste m'a
profondément réjoui, tant par ses con-
clusions précises que par sa tenue cor-
recte.
11 aura, je pense, une grande . réper-
cussion sur la province, où il y a une
quantité des nôtres qui s'ignorent el qui
maintenant vont se joindre au mouve-
ment et s'organiser.
A ce Congrès notre doctrine s'est, cla-
rifiée et. précisée. Nous avons repousses
les scories de r individualisme .bourgeois'
et malsain, nous avons signalé les dan-
gers du corporatisme et du fonctionna-
risme. En accentuant notre propagande
libertaire et fédéraliste; nous parachè-
verons l'oeuvre du congrès.
Benoit BHOUTGHOUX (de Lens)
C'est avec la plus profonde joie que
j'ai vu les anarchistes français, tout
en reprochant à la C. G. T. ses derniè-
res délibérations trop réformistes, rester
fidèles au principe du syndicalisme. Je
suis sûre qu'à cet égard aussi le Congrès
français rendra les plus grands services
à ces services à ces anarchistes italiens,
qui, cornui'-' moi, s'efforcent de persua-
der nos camarades, souvent réfraetaires
à l'organisation, de l'utilité d'entrer dans
les syndicats, pour y faire de l'action ré-
volutionnaire et anti-autoritaire,
C'est dans ce sens, du reste, que notre
récent Congrès Anarchiste de Spe/.ia s'est
prononcé ; à présent, la « mode françai-
se " aidera saus doute à faire pénétrer
ces idées dans les milieux qui ne les ont
pas encore, acceptées.
Il me semble aussi que le Congrès a
bien l'ail, de ne pas vouloir adopter com-
me principe l'insoumission. Selon moi,
un anarchiste vraiment convaincu et cou-
rageux peut se rendre utile à la caserne,
surtout aux moments de troubles, quand
une armée « bien pensante », purgée des
éléments subversifs, serait indispensable
au gouvernement.
Maria RYGIEH (Italie.)
J'avoue d'abord que j'allais au Con-
grès sans enthousiasme. J'ai toujours con-
sidéré des réunions' de celte sorte
comme à peu près inutiles, et seulement
propres à flatter la vanité de certains indi-
vidus. Je reconnais que je me suis trom-
pé dans le cas présent. Le Congrès a
permis à des camarades de prendre con-
tict, de se connaître, de s'apprécier.
Bien des préventions ont été effacées.
Comme il n'y avait pas de vole, il n'y eut
pas de luttes de vanilc, ni de rancoeurs,
ni de mauvaise foi. Il nyeul, qu'un échan-
ge d'idées entre camarades de bonne vo-
lonté ;el beaucoup exprimèrent des idées
intéressâmes, donnèrent le résultai, de
leur expérience sur telle ou telle propa-
gande. Chacun pourra en tirer profil.
M. PlIillUOT
Il s'échappe de ces discussions cour-
toises, que les anarchistes, que l'on avait
considérés jusqu'à ce jour, bien à tort,
; comme incapables d'être des organisa-
teurs, ont démontré que l'organisation
n'éiait nullement en dehors de leur idéal
• et qu'ils étaient, capables d'un travail
■ j méihod que et raisonné.
A. TOGNY. (Paris)
Pendant trois jours, nous avons parlé,
11 faut maintenant agir. Il faut que les
non groupés se joignent à nous, que les
dégouiés reprennent confiance el nous
revienni'iil. il faut que le Congrès soit le"
s:gnal d'une Renaissance Anarchiste.
C'est la meilleure réponse que nous
puissions faire à nos détracteurs, à nos
ennemis.
A l'oeuvre donc !
A. ANDRIEUX.
( le GERMINAL Amiens;
PENSÉES
Le christianisme a faussé la morale.
La moi aie en effet, est fondée sur la
nature humaine, elle détermine les con-
ditions les plus favorables à l'épanouis-
sement des facultés individuelles,-à l'é-
quilibre harmonieux des droits et des
devoirs. L'idéal chrétien tend à la res-
triction, à Téiouii'ement" de.la nature et
des passions. Les vertus qu'il préconisa
sont, non pas surhumaines, mais anli-
humaines et anti-sociales.
E. ZOLA.
La conquête des vérités utiles a.u bon
heur des hommes est lente et difficile et
l'espèce humaine sort péniblement et peu
à. peu de la Barbarie primitive On peut
dire que le type de société qu'elle a réa-
lisé, après tant d'efforts et de souffrances
n'est que la barbarie organise, la violen
ce administrée, l'injustice régularisée.
A. FRANCE.
En'voulez-vous des enfants ?
sançe à l'acte valent tout autant que les
possibilités assoupies dans les lombes
égoïstes des repus de 'a vie.
«. Commencez donc par ■■•e"X là, ô phi-
lanthropes ! ô patriotes ! ô mes frères! »
L,E TOCSIN
. i
Le feu n'est pas à la récolte
Mais le paysan veille au grain
ISt le soulïle de la révolte
Passe à travers les vieux coins.
2
Le feu n'est pas au presbytère
Mais le so.mbre et noir calotin
Va bientôt entrer sous la terre
Avec son Dieu et son latin.
3
Le feu n'est pas à nos mansardes
Mais l'ouvrier manque de pain
"L». iuont de piété tient nos bardes
La femme et les enfants ont faim.
4 '
Le l'eu n'est pa« à nos chaumières
Mais au manoir du vieux crétin
Les plus vaillants portent rapière
Tremblent d'entendre un beau matin.
' Refrain
Din Din Din — Din Din Din
Allons 'marianne
Sonne, Sonne, Sonne
La cloche à la main
Sonné le Tocsin
Ernest Frilley.
'Nous qui voulons une humanité belle,
une humanité forte, une humanité cons-.
'dente, nous qui voulons vivre pour vi-
vre, nous qui voudrions voir la vie,
exemple de souffrances physiques ou
morales, nous en qui le coeur saigne, de
voir tant dévies malheureuses, tant
d'existences gâtées, tant d'enfants qui
grouillent entre la. vie et la mort, nous
nous faisons un plaisir de reproduire
l'article suivant, de notre exellent. con-
frère M. Durasse Harispe, directeur des
Annales du Progrès à Cannes :.
« A une époque où, par les milles
voix de. la presse, les sociologues les
plus éminenls ne cessent de déplorer la
pénurie des naissances et de, crier sous
-tous les toits : ?. Faites des enfants à la
France 1 » . nous sommes heureux d'en-
registrer un autre carillon, d'entendre
sonner les matines avant les vêpres. Les
enfants ! mais ils soni toiis faits, il y en
a trop ! Ceux qui réclament de la grai-
ne de citoyen peuvent écrire en toute
confiance aux bureaux des Annales du
Progrès ; nous nous déclarons en mesu-
re dft leur faire adresser des wagons en-
tiers d'enfants, de tous les points de. la
patrie : enfants en maillot, enfants se-
vrés, enfants de la rue, adolescents de
tout poil el de tout form.-.t. Nous indi-
querons à tous ceux qui manquent de
progéniture, et ph-nrent sur la stérilité de
la nation : des estomacs à. satisfaire, des
nudités à vêtir, des "intelligences a dé-
eorliqueV, des coeur à extraire de leur
dénùment, des àmès à dégager de leur
gangue épnisse.
« Quand ce premier contingent de
l'armée, de la faim physique, de. 1 indi-
gence morale et du dénùment intellec-
tuel aura été sauvé et marchera sous le
drapeau de la vie normale,-nous lève-
rons une. au Ire masse, plus imposante
et plus douloureuse, encore que la pre-
mière : des bataillons d'entants tarés
qui croupissent dans toutes les fanges
ceux qui aspirent à devenir des bandits
et ceux qui le sont déjà, fourbe des
grandes villes, toute l'écume des trottoirs,
tonte la graine humaine qui s'est putré-
fiée dans les eaux du Stupre et de l'Infa-
mie. 11 y aura là un. labeur de création
qui exigera, un autre héroïsme que ce-
lui de l'alcôve.
« Les enfants ' lis sont fous faits. Ce
sont les pères qui manquent, ce sont les
mères, ce. sont, les apôtres. Les enfants
à faive, c'est 1res bien. Mais ceux qui
vivent, ceux qui sont passés de la puis
vous le mal qu'elle nous a fait, mais il était
peut-être utile qu'elle en fasse un peu à
d'autres pour ouvrir les veux des imbé-
ciles toujours enclins à se déculotter pour
recevoir la fessée.
Après toui. l'on a que les gouvernants
et les policiers que l'on mérite : el la fou-
le des désintéressés, des inorganisés, de
ceux qui s'habituaient à voir les révolu-
tionnaires encaisser tous les coups de
la police el du Pouvoir, méritait bien
cette petite leçon. Ça lui apprendra que ...
M'sieu l'agent est bien souvent une belle
canaille.
GERMINAL
(MIIQI i IIMII
LE CINÉMA A Lft BOURSE DU TRAVAIL
Une belle canaille
Les gens de province qui viennent à
Paris, et qui y séjournent pour la premiè-
re fois s'extasient devant l'attitude du flic
superbement planté sur le boulevard. Le
bâton blanc hypnotise les paysans comme
il arrête les fiacres et les laxis-aulos.
Aussi, il y a uue foule de gens disposés
par avance à reconnaître de grandes ver-
tus à l'institution policière : Jusqu'à ces
derniers jours, il n'y avait que nous qui
étions sceptiques sur ce point et nous nous ■
entêtions à ne pas reconnaître qu'il se
trouvait dans Paris des « frères flics ».
C'est que la police avait acquis un
prestige, considérable: sou chef Lépine-
fui reçu à l'Académie et envoyé au Par-
lemeutparun troupeaud'électeurs bêlants
d'une circonscription de la Loire.
Les gens de police étaient cousidérés
comme des hommes supérieurs, veillant
honnêtement sur la vie el la propriété des
bourgeois.
L'ouvrier lui-même se rapetissait,
s'abaissait au-dessous du flic ; il avait
presque honte d'avouer sa profession, de
croire son travail, d'affirmer son utilité
de producteur, tandis que le Hic allicliait
violamment, bruyamment son rôle de
brnle au service des privilégiés.
Fallait voir avec quel respect on abor-
dait M'sieu l'agent, el avec quel prompti-
tudeCrainquehille déplairait son véhicule !
El.avec quelle tranquillité de conscience,
les chats-fourrésaccueillaieul leur témoi-
gnage à toutes les chambres correction-
nelles I
Nous eûmes beau dire qu'il y avait là-
dedans des crapules, des maquereaux el
des bouffeurs-de-blanc, on ne voulut pas
nous croire ; la police était sacrée.
Aujourd'hui, loin.craque dan* la bara-
que policière > non seulemeul on y a dé-
couvert des souteneurs, mais encore des
voleurs, des assassins et des faux,témoins.
Pour le coup, le prestige policier est fi-
chu, le voile veriueux qui recouvrait la
plus ignoble des "ordures est levé,
Comme c'est sale, comme c'est dégoù-
tant celte mslii.nl ion bourgeoise appuyée
sur la morale hypocrite de l'ordre par la
force, par l'uniforme; parle képi ! Com-
me, si la force brulale el l'uniforme pou-
vaient avoir une conscience ! Comme s'il
pouvait y avoir un coeur chez ces a h mr-
geois » en contact morbide avec la chair
qui se vend cl. l'amour ipii s'achète.
On dit. qu'il y a des chefs, policiers qui
ont une certaine culture..un peu de.savoir,
une vague conscience d'homme.
Allons donc 1 ils sont les chefs d'une
armée de voyous et leur grade n'exclui
pas le caractère monstrueux de l'inMiiii-
lion qu'ils commandent.
Nous sonunes, quanta l'institution elle-
même..depuis longtemps fixés : nous s i-
Les militants delà B. du T. de Reims
ayant pensé que le cinéma serait uu bon
moyen de propagande, et d'éducation ou-
vrière, ont décidé de faire l'achat d'un
appareil qui parait-il va fonctionner
bientôt.
Nous pouvons en fflet, au lien de
faire passer sous les yeux des ouvriers
des films chauvins et policiers, comme
le font d'ailleurs tous les cinémas bour-
geois.
Nous pourrions, dis je, représenter des
vues d'une grande portée morale et édu-
cative, nous en avons la preuve par le
cinéma Ga.uvin aux Folies Bergères.
De plus nous croyons savoir que des
camarades ont pris l'iuitiative de créer
sur des bases coopératives le Cinéma
du Peuple qui serait spécialement des-
li né à faire éditer des films intéressant
particulièrement au point de vue propa-
gande et éducation. Inutile de dire que
nous engageons tous los camarades et les
organisations ouvrières à y souscrire.
Voici à ce suj'it la note-parue dans la
" Bataille Syndicaliste " ;
Le Cinéma du Peuple
Beaucoup de.militants! frappés de l'é-
norme développement du *■ ciné » de sa
faveur auprès du grani public, se sont
efforcés d« signaler dans divers organes
la force de propagande que peut acquérir,
pour la diffusion de nos idées, un Ciné-
ma appartenant à la classe ouvrière.
Aujourd'hui, c'est chose faite. Des ca-
marades de diverses organisations et dis
citoyens sympathiques' à voire caus-e
viennent de créer Le Cinéma du Peuple.
Basée sur les principes coopératifs,
c'est à dire, impersonnelle, notre oeuvre
appartient à tous ceux qui ont à coeur
de répondre aux lilms grossiers, bêle-
ment chauvins, souvent policiers, par des*
lilms sains, des vues spécialement édu-
catives où le travail sera magnifié, où le
peuple pourra se récréer, tout en éle-
vant son intellectualité.
Notre but est de faire nous-mêmes nos
fiiui:s de chercher dans l'histoire, dans
la vie de. chaque jour, dans les drames
du travail, des sujets scéniques qui com-
penseront heureusement les films ordu-
rier- servis chaque soir au public ou»
vrier.
Notre pensée dominante est de rester
en contact permanent avec le prolétariat
jusqu'à ce jour ont courbé le monde du
travail sous le servage économique et
i moral.
Il faut tout dire au peuple l ses droits
el aussi se-* devoirs Son droit de s'é-
nianciper du salariat moderne.- son de-
voir de se ■ guérir des passions mau-
ses qui ravalent l'homme et qui retar-
dent sa libération. De toutes nos forces,
nous comba'trons l'alcool, comme nous
combattrons la guerre, le chauvinisme
htnpide, la morale bourgeoise etinepie.
' Quel merveilleux moyen de propagan-
\ de que le, ciné ! Nos adversaires l'ont si
; bien compris que la situation actuelle
est le produit d'une propagande incea-
! santé laite par les cinéma* L'esprit mi •
i lilariste, le slupide et malfaisant nalio-
■ ii.ilis.me vi'Minc.nt de là ! Au poison dis-
l.il.lé saoamrii-'nt dans le cerceau du
' peuple, n faut immédiatement opposer
' l- conir: poison, i .
Le contre poison est entre vos mains,
camarades, sachez vous en servir. Les
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