Titre : La Cravache : organe de défense et d'éducation ouvrière ["puis" organe d'éducation libertaire de Reims... "puis" journal du peuple "puis" périodique libertaire "puis" périodique ouvrier révolutionnaire "puis" journal d'organisation et d'éducation révolutionnaire]
Éditeur : [s.n.] (Reims)
Date d'édition : 1913-09-20
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32751966j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 142 Nombre total de vues : 142
Description : 20 septembre 1913 20 septembre 1913
Description : 1913/09/20 (N34)-1913/09/26. 1913/09/20 (N34)-1913/09/26.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG51 Collection numérique : BIPFPIG51
Description : Collection numérique : BIPFPIG51 Collection numérique : BIPFPIG51
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Champagne-Ardenne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5604197b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-91972
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Le voeu des économistes dont nous a- 'c
vons parlé, ne se réalise d'ailleurs pas (
du tout, certes, après les guerres du pre- *
mier Empire français, — guerres qui eu 1
renl moins pour cause des raisons poli- l
ques que des rivalités économiques et qui {
n'avaient d'autre but que de conquérir i
la suprématie sur le marché du monde — i
après le triomphe de la Grande Bretagne, <
cette puissance, ns trouvant pas de con (
currents sérieux en Europe, développa i
son industrie en.grand et entre les *
mains des privilégiés la fortune s'accu- <
mula. Mais le savoir industriel et l'es-
prit d'initiative n'étaient pas l'apanage <
exclusif des Anglais et dans la seconde 1
moitié du 19 lue siècle l'industrie se déve 1
loppaà tel point en France que cette na- '<
ticra n'est plus tributaire de l'Angleterre <
pour les produits manufacturiers comme :
elle l'était il y a cinquante ans. L'Aile- <
mague a suivi la même voie depuis 1870;
Ses importations diminuent et dans cer- <
tains articles,'le chiffre en est si bas i
qu'il est compensé par celui des expor l
tâtions i elle devient une concurrente de !
l'Angleterre aussi bien en. Asie qu'en 1
Europe. Les Etats-Unis d'Amérique jou- ]
ent le même rôle que l'Allemagne et ces '1
deux puissances entrées dans l'indus- (
trie avec toute la fougue de la jeunesse i
bénéficient de tout le progrès accompli '■
en Angleterre par un siècle d'expériences '
et de tâtonnements.
***
Toutes les nations deviennent tour à
tour industrielles. La Russie qui était
considérée comme le type des nations a
giricoles et devait nourrir les nations
occidentales qui lui aurait fourni leurs
produits manufactuiés, la Russie elle-
même développe son industrie.d'une fa
çoh prodigieuse. Elle est la dernière ve-
nue à l'industrie et elle restera certaine-
ment une nation agricole,-mais en quel-
ques années avec ses richesses naturel
les et sa jeunesse, laborieuse qui tente
l'alliaucé de la science et du travail ma-
nuel, elle fabriquera tout ce dont elle a
besoin. Déjà son importation diminue et
tout fait prévoir ce résultat.
Des pays qui étaient considérés com-
me les clients obligatoires des nations
industrielles de l'Europe créent une in
dustrie florissante. Le Brésil, l'Iudp; te
Mexique, la plupart des colonies anglai
ses diminuent leurs importations. Le Ja-
pon devient un concurrent sérieux et la
Chine elle-même fait le premier pas dans
la voie de l'industrie.
Cette décentralisation industrielle est
inévitable. Au lieu de chercher à pro-
duire pour les pays étrangers, il convient
au contraire de produire pour la con
sommation de son propre pays el il se-
rait d'ailleurs inutile de chercher des
débouchés lointains pour le commerce
national si la puissance de consomma
tion des producteurs n'était pas limitée
par un salaire insuffisant.
Les nations industrielles seront donc
obligés de compter sur leur clientèle
nationale pour leurs fabriques et elles
devront demander à leur propre sol leur
nourriture. Les économistes et les poli
iticiens objectent que les états de l'Europe
orientale sont trop surpeuplée pour que
le sol puisse suffire à en 'nourrir l'a po-
pulation, et que même si cela se pouvait
Il n'y aurait pas intérêt a le faire puis-
que l'on peut avoir à l'étranger des pro
tîuits alimentaire a meilleur compte,
mais Kropotkine démontre avec force
que ces objections font sans valeur.
Si l'agriculture était pratiquée plus
intelligemment qu'on le fait en ce mo
ment, le sol des pays occidentaux pour-
rait nourrir une population p'us nom
Jbreuse que la population actuelle et dans
•des conditions avantageuses Une des
causes de la décadence de l'agriculture
est évidemment la désertion de la terre,
l'exode des travailleurs agricoles vers la
ville où ils vont augmenter le nombre
des sans travail. L'agriculture manque
de liras et c'est pourquoi une partie du
sol reste inculte et celle qui est cultivée
l'est mat. Ainsi en Angleterre il n'y a
que 1.350.000 agriculteurs pour 13.000.
0. 0 d'hectares de terre cultivée.
On obtiendrait des résultats brillants
en pratiquant la culture comme font les
maraîchers des environs de Paris qui
améliorent la qualité du sol au moyen
d'engrais et font une culture intensive.
A l'appui de sa thèse, l'auteur fait un
long exposé des résultats obtenus en An-
gleterre en Belgique en France en Russie.
aux Etats Unis, dans les îles anglo nor-
mandes, etc.... par les différents systè
mes de culture et ce long développement
documenté par des nombieuses statisti-
ques est concluant en faveur de la culture
intensive qui fait donner au sol son ren
dément maximum avec un minimum
d'effort et tout en enrichissant la terre.
En dépit de l'affirmation de Malthus
qui ^prétendait que les subsistances ne
pourraient augmenter dans la même pro
portion que la population, la production
alimentaire peut croître, et cela même,
dans les régions presque réputées comme
stériles, dans des proportions gigantes
ques. La production de blé pour la
France 'était en 1789 de 92 millions
d'hectolitres pour une population de 27
millions d'habitants. En 1888 pour une
population de 38.200.000 habitants, la
récolte en blé était 113 millions d'hecto-
litres. Et cependant les procédés em-
ployés la plupart do temps dans la cul
ture laissent à désirer et l'on comprend
quelle abondance de produits l'on pour-
rait avoir si l'on utilisait le progrès
scientifique. Il n'existe pas un pays qui
des maintenant en utilisant les perfec-
tionnements de l'agriculture, ne peut
produire toutes les subsistances néces-
saires à sa population même si celle ci
et ses besoins étaient, considérablement
accrus. Une population de 500 à 700 ha
bitants par kilomètre carré de surface
cultivable ne serait pas excessive et nous
en sommes loin en France où il n'y a que
87 habitants par kilomètre carré de sur-
face cultivable. En Angleterre il y en
250 et en Belgique 350.
Pour pratiquer cette culture intensive,
il ne serait d'ailleurs pas besoin de se
livrer à un travail de serf. La somme de
travail à fournir quand on emploie des
méthodes rationnelles est si minime que
les habitants seraient nécessairement
amenés à employer "leurs loisirs à des
occupations industrielles, artistiques,
scientifiques ou autres. Au point de vue
technique rien ne s'oppose à ce que cela
se pratique dès maintenant. Les obsta-
cles ne sont ni dans l'imperfection de la
science agricole, ni dans le climat, ni
dans l'infertilité du sol, mais ils sont
dans une organisation sociale qui dres-
sant continuellement les individus les
uhs contre les autres, les désarme dans
la lutte contre les éléments.
Les marxistes avaisnt annoncé que la
concentration capitaliste était inévitable
et que la petite industrie était appelée à
disparaître, mais cette prédiction est
loin de s'être réalisée. Certainement, cette
forme de production a subi diverses cri-
ses, mais même quand une branche dis
parait, il en reste quelque chose ou bien
quelque autre branche naît à coté, La
petite industrie se modifie, se fait à de
nouvelles conditions et ne présente aucu-
nement l'apparence d'une institution
mourante. Partout elle est un facteur
important de la vie économique et elle
tend même à se développer depuis que
l'électricité peut fournir à. bas compte la
force, motrice à domicile A ce sujet,
Kropotkine appuie sa thèse par une do-
cumentation précise et t'ait un exposé de
la production dans les principaux pays
industriels
En France, la petite industrie donne
du travail à 1 650.000 ouvriers, c'est à'-
dtre à la moitié des travailleurs indus-
riels. Un giand nombre de paysans
exercent un métier sans quitter l'agri-
culture et les ressources supplémentaires
qu'ils en retirent sont telles que dans
certaines parties du pays, l'agriculture
ne pourrait se maintenir sans le secours
des industries rurales.
1.1 n'y a que trois branches de l'indus-
trie dans lesquelles on puisse réellement
parler de concentration : les .mines, la
métallurgie et les industries de l'Etat.
■ Dans le textile et le travail des métaux,
1 une grande partie de la production relè-
ve de la grande industrie, mais la petite
industrie joue un rôle important que
i l'auteur expose. Dans toutes les autres
i branches, la petite industrie domine à tel
i point que 95 pour 100 de tous les établis-
sements occupent moins de 50 ouvriers
chacun.
Le trait prédominant des petites in
dustries, c'est que l'or constate un bien-
être relatif ou elles restent associés à
l'agriculture, où les ouvriers restent
possesseurs du sol et le cultivent. Il n'est
certainement pas souhaitable que Fin
dustrie revienne à la phase primitive où
le travail se faisait à la main, mais on
peut obtenir une économie de l'effort
humain au moyen de la machine et de la
transmission de la force à domicile Le-
tissage des lainages des cotonnades et
des soieries qui se fait à la main dans
beaucoup de villages pourrait être fait à.
la machine dans ces mêmes villages ;
une quantité de métiers domestiques
exercés à la main pourrait de la même
façon utiliser le progrès scientifique sans
que les ouvriers abandonnent leur pro-
fession agricole et lorsque l'on devrait
exécuter dans une fabrique une certaine
production, la fabrique appartiendrait à
la commune et n'aurait, rien de commun
avec les bagnes industriels de notre épo
que où l'on se livre principalement à
l'exploitation du travail des, femmes des
enfants et des jeungs filles. II y aurait
intérêt à combiner ainsi le travail indus-
triel avec le travail agricole.
Il y aurait intérêt également à combler
le fossé que l'on a creusé sous prétexte
de.division du travail entre les travail
leurs manuels et les travailleurs intellec-
tuels. La masse des travailleurs reçoit
Une éducation insuffisante et les hommes
d'étude méprisent le travail manuel et
seraient incapables de faire usuvre de
leurs dix doigts II y a lieu de pratiquer
une éducation intégrale telle qu'en quit
tant l'école à 18 ou 20 ans, chaque homme
ou femme ait- étudié suffisamment les
sciences et acquis des notions générales
sur ce qui constitue l'enseignement pro
fessionnel. Certes pour obtenir ce résul-
tat, il faudrait changer les méthodes
d'enseignement actuel, car le caractère
distinctif du système actuel est le gas-
pillage du temps, mais ce but n'a rien
d'utopique. L'expérience a été faite pen-
dant 20 années successives sur des cen-
taines de jeunes gens à l'école profession-
nelle de Moscou et les résultats les meil-
leurs ont été obtenus.
Il esl inutile d'insister sur les riches-
ses que pourraient créer des producteurs
instruits et éclairés; il est inutile de dire
quelle pourrait être l'érlosion de la scien-
ce quand l'intelligence de tous pourrait
se développer et ne serait plus enténé
brée par l'ignorance; il est inutile de
dire combien chaque individu se senti-
ra vivre plus intensément quand il pour
ra pourra jouir de la plénitude de ses ta
cultes intellectuelles et de ses forces phy
siques. Ce sont des résultats qui décou-
leraient fatalement de l'application des
méthodes d'éducation et de production
préconisées dans « Champs, Usines et
Ateliers » où le lecteur les trouvera dé
veloppés avec force, logique et compé
tence.
Toupetit
Le Cinéma du Peuple
Dans notre dernier numéro nous avons
publié l'appel adressé aiix syndicats,
groupes socialistes^ anarchistes et indivi-
dualités par la commission du « Cinéma
du Peuple
Les noms des promoteurs et organisa-
teurs sont uno sûre garantie pour le pla-
cement dos fonds, pour le développement
de celle «ouvre si utile, si nécessaire au-
jourd'hui, que sera le» Cinéma du Peu-
ple >:
Nous paillions colle semaine les prin-
cipaux articles fondamentaux des statuts
qui régiront la société,
Les voici :
AR'IIOI.E PKKMIKU — 11 est formé en-
tre les associés actuels el tous ceux qui
sans distinction de sexe et de nationalité
seraient ultérieurement admis, une so-
ciété anonyme à personnel el capital va
riable.
A HT. 3 — Kilo a pour but : 1° do pro
duire elle même des films cinématogra
phiques , 2" de reproduite ces films par
des appareils appropriés dans des salles
louées à cet effet, ou lui appartenant en
propre ; 3° de louer ou de vendre les
films aux organisations ouvrières et aux
particuliers ainsi que tout ce qui concer-
ne les appareils et accessoires, dans les
conditions à débattre entre le Conseil
d'Administration et les intéressés.
, ART. 4 (irrévocable) — La société s'in-
terdit toute action et propagande électo-
rales.
Aucun de ses membres ne pourra se
prévaloir de son titre, ni de ses fonctions
à la Société, pour briguer un mandat
électif.
Toute infraction à la règle précédente
est susceptible d'entraîner contre son
auteur l'exclusion de la Société.
La Société s'efforcera par ses films
d'élever l'intellectualité du peuple en lui
présentant des vues contre la guerre,
contre l'alcool et contre toutes les ini-
quités sociales.
Son but sera de rester constamment
en communion d'idées avec les groupe-
ments divers du Prolétariat qui sont ba-
sés sur la lutte de classe, et qui ont pour
but la suppression du salariat par une
transformation sociale économique.
ART. 7. — Le Capital Social est fixé
présentement à 20.000 fr. et divisé en
800 parts sociales de 25 fr. chacune.
haque coopérateur pourra prendre au
maximum 15 parts. Quel que soit le
nombre de ses paris un sociétaire,
n'aura droit quà une voix, dans les as-
semblées générales.
ART. 9.-— Le montant des parts so-
ciales ou d'une part sociale est payable
en espèces, lu dixième en souscrivant.
Les associés pourront s% libérer par
anticipation. Le versement total de la
part ou des parts sociales devra être fait
dans un délai de 5 mois.
ART. 11. — Lors du premier verse-
ment, il sera remis aux souscripteurs
sociétaires un livret.
Ce livret contiendra les Statuts de la
Société et sera disposé de façon pratique
pour y insérer les versements de chacun
d'eux.
Toute part étant indivisible, la Socié-
té ne reconnaît qu'un propriétaire pour
chacunes d'elles. Sa possession compor-
te de plein droit une adhésion formelle
aux Statuts de la Société et aux décisions
de l'Assemblée générale.
AKT. 40 —- Après approbation du bilan,
les bénéfices, déduction faite des frais
généraux, vacation ou délégation, dans
l'intérêt de la Société et autres charges
sociales, entretien et amortissement du
mobilier de premier établissement sont
divisés en cent parts égales et répartis
comme suit :
50 parts au fond collectif (Agrandisse-
ment de l'oeuvre).
20 parts à répartir par le Conseil d'ad-
ministration aux organisations en lutte
contre le patronat, et aux victimes de la
répression (emprisonnés pour leurs ac-
tes de militants, manuels ou intellec-
tuels, faits de grève, délits de parole ou
de presse, etc., en conformité avec l'ar-
ticle 4).
30 parts aux sociétaires au prorata de
leurs parts sociales.
CHRONIQUE ILJOO.A.X-IEÏ
PETITE AFFAIRE POLICIÈRE
QUI EN DIT LONG
. .j^r
Dans le but de s'entraîner, les uns à
singer les soldats, les autres... à refiler
la comète en prévision du jour où ils
seront •'banneurs " malgré eux, les
Boys Scouts rémois s'en allaient le 26
juillet dernier vers St Brice pour aller
camper.
Aux environs de l'usine Laval, rue
Ernest Renan, ils rencontrèrent plu-
sieurs groupes déjeunes gens qui leur
décochèrent en passant quelques quoli-
bets peut être un peu.assaisonnés mais
foubauriens sans plus et n'ayant rien de
méchant Les Boys Scouts n'ont pas
toujours la langue dans leur poche, ils
répondirent du tac au tac.
Ainsi que cela arrive très souvent, ces
« coups.de gueule » finirent par irriter
les uns et les autres et on en vint bientôt
aux gros mots, voire même parait-i), à
un peu de chahut.
Comme il n'y a pas de fête sans ré-
chaud, la même pièce fut jouée le lende-
main à St Brice, mais par un moins grand
nombre d'auteurs.
L'affaire n'avait au demeurant aucune
sorte d'importance et nous n'en avions
personne entendu parler lorsque, tout
aussitôt après les dénonciations de Las-
serons nous apprîmes que nos jeunes
camarades du 4° canton et un certain
nombre de leurs amis avaient été appelés
chez le commissaire du quartier pour y
être interrogés à ce sujet.
Que s'était il passé"?
Le président des Boys Scouts avait dé-
posé une plainte contre inconnu. Le trop
perspicace commissaire Ge.sbert> par des
déductions peu scrupuleuses et dans le
but avoué de porter un coup ds massue
à la Jeunesse Syndicaliste^ s'empara de
l'affaire et voulut y impliquer d'emblée
les victimes du concierge de la B du T.
ainsi que, leurs aniisi
Et voilà pourquoi dix sept jeunes gens
garçons et jeunes filles comparaissaient
mardi dernier devant le tribunal de sim-
ple police pour tapage innirieux.
Ah! ce procès, combien malgré son
peu d'importance apparente, il nous pa
rut odieux. On y sentait à plein nez
l'arbitraire policier, la vexation, l'intimi
dation violente, l'intention de nuire à
toutes lins.
Des jeunes gens y sont inculpés parce
que suspects ! Vous avez bien lu : sus
pocls !! Ht cela à seize, dix sept, dix huit
ou vingt ans I Ils ont commis le crime on
do fréquenter qu- Ique.s réunions publi-
ques ce. qui donna roee,::sion an mou
chard Gcsberl de les remarquer et de
les noter, ou de ne pas renier d'an-
ciennes camaraderies d'école et de confia
nuer à fréquenter de jeunes socialistes
ou syndicalistes sans se préoccuper des
penchants de ceux ci pour les idées
nouvelles. C'est évidemment fort grave.
Nous n'exagérons pas. A l'audience,
malgré tous les efforts du ministère pu-
blic, aucun des dix sept inculpés u'a
été reconnu par les Boys-Scouts et leurs
chefs, comme ayant pris part aux scènt*
un peu tapageuses des 26 et 27 juillet.
C'est donc bien purement et simpF >:
ment par esprit de vexation et pour des
raisons politiques que nos jeunes cama-
rades et leurs amis ont été mêlés, à cette
affaire par le policier Gesbert.
C'est ce que nous tiendrons et parvien-
drons sans doute à prouver, mieux que
nous ne le faisons ici, lorsque nous re-
tournerons devant le juge de paix, dans
cinq- semaines.
On verra bien ensuite dans quelle me-
sure la police, a raison de se croire libre
de jeter le trouble et la panique dans de
paisibles et honnêtes familles ouvrières,
libre de brimer quiconque ne lui plait
pas, toute puissante enfin. Et nous ver-
rons tous, par la même, occasion n'est-ce
pas camarades travailleurs, quels sont
les moyens a employer pour neutrali-
ser cette engeance malfaisante en atten-
dant" que nous soyons assez raisonnables
et assez forts pour nous en débarrasser.
CD
QUELQUES REFLEXIONS
A l'occasion du 2e Congrès ualiôtiai de
a Coopération française, la commis-
sion d'organisation avait otganisé pour
le samedi soir une grande conférence au
Cirque avec le concours des citoyens Hé
lies, administrateur du M D. G, Daudc»
Baucel et Poisson secrétaires,
Hélas, les braves rémois ne se dérai.-
gent pas pour si peu. Passe encore s'il
était que-vtion d'aller voir des ch.Ws ou
des boxeurs, on y courrait ; mais la coo-
pération, le syndicalisme, tout ce qui
constitue le mouvement ouvrier, est ce
que c'est intéressant. ? O'.i continuera
donc d'aller s'abrutir dans les bouis-
bouis et les cinémas se saouler ou ;-e dé-
lecter à la vue. de spectacles sanguinai-
res plutôt que. d'aller écouter ou discu
ter des choses qui mises en pratique, con-
venablement pourraient peut-être et pour
un temps donné, du moins atténuer la mi-
hère,.
Klanl do.nié toutes les raisons qui mi
litent en faveur de la coi.pé.ralion et vu
les prix de vente et les gros bénéfice»
vons parlé, ne se réalise d'ailleurs pas (
du tout, certes, après les guerres du pre- *
mier Empire français, — guerres qui eu 1
renl moins pour cause des raisons poli- l
ques que des rivalités économiques et qui {
n'avaient d'autre but que de conquérir i
la suprématie sur le marché du monde — i
après le triomphe de la Grande Bretagne, <
cette puissance, ns trouvant pas de con (
currents sérieux en Europe, développa i
son industrie en.grand et entre les *
mains des privilégiés la fortune s'accu- <
mula. Mais le savoir industriel et l'es-
prit d'initiative n'étaient pas l'apanage <
exclusif des Anglais et dans la seconde 1
moitié du 19 lue siècle l'industrie se déve 1
loppaà tel point en France que cette na- '<
ticra n'est plus tributaire de l'Angleterre <
pour les produits manufacturiers comme :
elle l'était il y a cinquante ans. L'Aile- <
mague a suivi la même voie depuis 1870;
Ses importations diminuent et dans cer- <
tains articles,'le chiffre en est si bas i
qu'il est compensé par celui des expor l
tâtions i elle devient une concurrente de !
l'Angleterre aussi bien en. Asie qu'en 1
Europe. Les Etats-Unis d'Amérique jou- ]
ent le même rôle que l'Allemagne et ces '1
deux puissances entrées dans l'indus- (
trie avec toute la fougue de la jeunesse i
bénéficient de tout le progrès accompli '■
en Angleterre par un siècle d'expériences '
et de tâtonnements.
***
Toutes les nations deviennent tour à
tour industrielles. La Russie qui était
considérée comme le type des nations a
giricoles et devait nourrir les nations
occidentales qui lui aurait fourni leurs
produits manufactuiés, la Russie elle-
même développe son industrie.d'une fa
çoh prodigieuse. Elle est la dernière ve-
nue à l'industrie et elle restera certaine-
ment une nation agricole,-mais en quel-
ques années avec ses richesses naturel
les et sa jeunesse, laborieuse qui tente
l'alliaucé de la science et du travail ma-
nuel, elle fabriquera tout ce dont elle a
besoin. Déjà son importation diminue et
tout fait prévoir ce résultat.
Des pays qui étaient considérés com-
me les clients obligatoires des nations
industrielles de l'Europe créent une in
dustrie florissante. Le Brésil, l'Iudp; te
Mexique, la plupart des colonies anglai
ses diminuent leurs importations. Le Ja-
pon devient un concurrent sérieux et la
Chine elle-même fait le premier pas dans
la voie de l'industrie.
Cette décentralisation industrielle est
inévitable. Au lieu de chercher à pro-
duire pour les pays étrangers, il convient
au contraire de produire pour la con
sommation de son propre pays el il se-
rait d'ailleurs inutile de chercher des
débouchés lointains pour le commerce
national si la puissance de consomma
tion des producteurs n'était pas limitée
par un salaire insuffisant.
Les nations industrielles seront donc
obligés de compter sur leur clientèle
nationale pour leurs fabriques et elles
devront demander à leur propre sol leur
nourriture. Les économistes et les poli
iticiens objectent que les états de l'Europe
orientale sont trop surpeuplée pour que
le sol puisse suffire à en 'nourrir l'a po-
pulation, et que même si cela se pouvait
Il n'y aurait pas intérêt a le faire puis-
que l'on peut avoir à l'étranger des pro
tîuits alimentaire a meilleur compte,
mais Kropotkine démontre avec force
que ces objections font sans valeur.
Si l'agriculture était pratiquée plus
intelligemment qu'on le fait en ce mo
ment, le sol des pays occidentaux pour-
rait nourrir une population p'us nom
Jbreuse que la population actuelle et dans
•des conditions avantageuses Une des
causes de la décadence de l'agriculture
est évidemment la désertion de la terre,
l'exode des travailleurs agricoles vers la
ville où ils vont augmenter le nombre
des sans travail. L'agriculture manque
de liras et c'est pourquoi une partie du
sol reste inculte et celle qui est cultivée
l'est mat. Ainsi en Angleterre il n'y a
que 1.350.000 agriculteurs pour 13.000.
0. 0 d'hectares de terre cultivée.
On obtiendrait des résultats brillants
en pratiquant la culture comme font les
maraîchers des environs de Paris qui
améliorent la qualité du sol au moyen
d'engrais et font une culture intensive.
A l'appui de sa thèse, l'auteur fait un
long exposé des résultats obtenus en An-
gleterre en Belgique en France en Russie.
aux Etats Unis, dans les îles anglo nor-
mandes, etc.... par les différents systè
mes de culture et ce long développement
documenté par des nombieuses statisti-
ques est concluant en faveur de la culture
intensive qui fait donner au sol son ren
dément maximum avec un minimum
d'effort et tout en enrichissant la terre.
En dépit de l'affirmation de Malthus
qui ^prétendait que les subsistances ne
pourraient augmenter dans la même pro
portion que la population, la production
alimentaire peut croître, et cela même,
dans les régions presque réputées comme
stériles, dans des proportions gigantes
ques. La production de blé pour la
France 'était en 1789 de 92 millions
d'hectolitres pour une population de 27
millions d'habitants. En 1888 pour une
population de 38.200.000 habitants, la
récolte en blé était 113 millions d'hecto-
litres. Et cependant les procédés em-
ployés la plupart do temps dans la cul
ture laissent à désirer et l'on comprend
quelle abondance de produits l'on pour-
rait avoir si l'on utilisait le progrès
scientifique. Il n'existe pas un pays qui
des maintenant en utilisant les perfec-
tionnements de l'agriculture, ne peut
produire toutes les subsistances néces-
saires à sa population même si celle ci
et ses besoins étaient, considérablement
accrus. Une population de 500 à 700 ha
bitants par kilomètre carré de surface
cultivable ne serait pas excessive et nous
en sommes loin en France où il n'y a que
87 habitants par kilomètre carré de sur-
face cultivable. En Angleterre il y en
250 et en Belgique 350.
Pour pratiquer cette culture intensive,
il ne serait d'ailleurs pas besoin de se
livrer à un travail de serf. La somme de
travail à fournir quand on emploie des
méthodes rationnelles est si minime que
les habitants seraient nécessairement
amenés à employer "leurs loisirs à des
occupations industrielles, artistiques,
scientifiques ou autres. Au point de vue
technique rien ne s'oppose à ce que cela
se pratique dès maintenant. Les obsta-
cles ne sont ni dans l'imperfection de la
science agricole, ni dans le climat, ni
dans l'infertilité du sol, mais ils sont
dans une organisation sociale qui dres-
sant continuellement les individus les
uhs contre les autres, les désarme dans
la lutte contre les éléments.
Les marxistes avaisnt annoncé que la
concentration capitaliste était inévitable
et que la petite industrie était appelée à
disparaître, mais cette prédiction est
loin de s'être réalisée. Certainement, cette
forme de production a subi diverses cri-
ses, mais même quand une branche dis
parait, il en reste quelque chose ou bien
quelque autre branche naît à coté, La
petite industrie se modifie, se fait à de
nouvelles conditions et ne présente aucu-
nement l'apparence d'une institution
mourante. Partout elle est un facteur
important de la vie économique et elle
tend même à se développer depuis que
l'électricité peut fournir à. bas compte la
force, motrice à domicile A ce sujet,
Kropotkine appuie sa thèse par une do-
cumentation précise et t'ait un exposé de
la production dans les principaux pays
industriels
En France, la petite industrie donne
du travail à 1 650.000 ouvriers, c'est à'-
dtre à la moitié des travailleurs indus-
riels. Un giand nombre de paysans
exercent un métier sans quitter l'agri-
culture et les ressources supplémentaires
qu'ils en retirent sont telles que dans
certaines parties du pays, l'agriculture
ne pourrait se maintenir sans le secours
des industries rurales.
1.1 n'y a que trois branches de l'indus-
trie dans lesquelles on puisse réellement
parler de concentration : les .mines, la
métallurgie et les industries de l'Etat.
■ Dans le textile et le travail des métaux,
1 une grande partie de la production relè-
ve de la grande industrie, mais la petite
industrie joue un rôle important que
i l'auteur expose. Dans toutes les autres
i branches, la petite industrie domine à tel
i point que 95 pour 100 de tous les établis-
sements occupent moins de 50 ouvriers
chacun.
Le trait prédominant des petites in
dustries, c'est que l'or constate un bien-
être relatif ou elles restent associés à
l'agriculture, où les ouvriers restent
possesseurs du sol et le cultivent. Il n'est
certainement pas souhaitable que Fin
dustrie revienne à la phase primitive où
le travail se faisait à la main, mais on
peut obtenir une économie de l'effort
humain au moyen de la machine et de la
transmission de la force à domicile Le-
tissage des lainages des cotonnades et
des soieries qui se fait à la main dans
beaucoup de villages pourrait être fait à.
la machine dans ces mêmes villages ;
une quantité de métiers domestiques
exercés à la main pourrait de la même
façon utiliser le progrès scientifique sans
que les ouvriers abandonnent leur pro-
fession agricole et lorsque l'on devrait
exécuter dans une fabrique une certaine
production, la fabrique appartiendrait à
la commune et n'aurait, rien de commun
avec les bagnes industriels de notre épo
que où l'on se livre principalement à
l'exploitation du travail des, femmes des
enfants et des jeungs filles. II y aurait
intérêt à combiner ainsi le travail indus-
triel avec le travail agricole.
Il y aurait intérêt également à combler
le fossé que l'on a creusé sous prétexte
de.division du travail entre les travail
leurs manuels et les travailleurs intellec-
tuels. La masse des travailleurs reçoit
Une éducation insuffisante et les hommes
d'étude méprisent le travail manuel et
seraient incapables de faire usuvre de
leurs dix doigts II y a lieu de pratiquer
une éducation intégrale telle qu'en quit
tant l'école à 18 ou 20 ans, chaque homme
ou femme ait- étudié suffisamment les
sciences et acquis des notions générales
sur ce qui constitue l'enseignement pro
fessionnel. Certes pour obtenir ce résul-
tat, il faudrait changer les méthodes
d'enseignement actuel, car le caractère
distinctif du système actuel est le gas-
pillage du temps, mais ce but n'a rien
d'utopique. L'expérience a été faite pen-
dant 20 années successives sur des cen-
taines de jeunes gens à l'école profession-
nelle de Moscou et les résultats les meil-
leurs ont été obtenus.
Il esl inutile d'insister sur les riches-
ses que pourraient créer des producteurs
instruits et éclairés; il est inutile de dire
quelle pourrait être l'érlosion de la scien-
ce quand l'intelligence de tous pourrait
se développer et ne serait plus enténé
brée par l'ignorance; il est inutile de
dire combien chaque individu se senti-
ra vivre plus intensément quand il pour
ra pourra jouir de la plénitude de ses ta
cultes intellectuelles et de ses forces phy
siques. Ce sont des résultats qui décou-
leraient fatalement de l'application des
méthodes d'éducation et de production
préconisées dans « Champs, Usines et
Ateliers » où le lecteur les trouvera dé
veloppés avec force, logique et compé
tence.
Toupetit
Le Cinéma du Peuple
Dans notre dernier numéro nous avons
publié l'appel adressé aiix syndicats,
groupes socialistes^ anarchistes et indivi-
dualités par la commission du « Cinéma
du Peuple
Les noms des promoteurs et organisa-
teurs sont uno sûre garantie pour le pla-
cement dos fonds, pour le développement
de celle «ouvre si utile, si nécessaire au-
jourd'hui, que sera le» Cinéma du Peu-
ple >:
Nous paillions colle semaine les prin-
cipaux articles fondamentaux des statuts
qui régiront la société,
Les voici :
AR'IIOI.E PKKMIKU — 11 est formé en-
tre les associés actuels el tous ceux qui
sans distinction de sexe et de nationalité
seraient ultérieurement admis, une so-
ciété anonyme à personnel el capital va
riable.
A HT. 3 — Kilo a pour but : 1° do pro
duire elle même des films cinématogra
phiques , 2" de reproduite ces films par
des appareils appropriés dans des salles
louées à cet effet, ou lui appartenant en
propre ; 3° de louer ou de vendre les
films aux organisations ouvrières et aux
particuliers ainsi que tout ce qui concer-
ne les appareils et accessoires, dans les
conditions à débattre entre le Conseil
d'Administration et les intéressés.
, ART. 4 (irrévocable) — La société s'in-
terdit toute action et propagande électo-
rales.
Aucun de ses membres ne pourra se
prévaloir de son titre, ni de ses fonctions
à la Société, pour briguer un mandat
électif.
Toute infraction à la règle précédente
est susceptible d'entraîner contre son
auteur l'exclusion de la Société.
La Société s'efforcera par ses films
d'élever l'intellectualité du peuple en lui
présentant des vues contre la guerre,
contre l'alcool et contre toutes les ini-
quités sociales.
Son but sera de rester constamment
en communion d'idées avec les groupe-
ments divers du Prolétariat qui sont ba-
sés sur la lutte de classe, et qui ont pour
but la suppression du salariat par une
transformation sociale économique.
ART. 7. — Le Capital Social est fixé
présentement à 20.000 fr. et divisé en
800 parts sociales de 25 fr. chacune.
haque coopérateur pourra prendre au
maximum 15 parts. Quel que soit le
nombre de ses paris un sociétaire,
n'aura droit quà une voix, dans les as-
semblées générales.
ART. 9.-— Le montant des parts so-
ciales ou d'une part sociale est payable
en espèces, lu dixième en souscrivant.
Les associés pourront s% libérer par
anticipation. Le versement total de la
part ou des parts sociales devra être fait
dans un délai de 5 mois.
ART. 11. — Lors du premier verse-
ment, il sera remis aux souscripteurs
sociétaires un livret.
Ce livret contiendra les Statuts de la
Société et sera disposé de façon pratique
pour y insérer les versements de chacun
d'eux.
Toute part étant indivisible, la Socié-
té ne reconnaît qu'un propriétaire pour
chacunes d'elles. Sa possession compor-
te de plein droit une adhésion formelle
aux Statuts de la Société et aux décisions
de l'Assemblée générale.
AKT. 40 —- Après approbation du bilan,
les bénéfices, déduction faite des frais
généraux, vacation ou délégation, dans
l'intérêt de la Société et autres charges
sociales, entretien et amortissement du
mobilier de premier établissement sont
divisés en cent parts égales et répartis
comme suit :
50 parts au fond collectif (Agrandisse-
ment de l'oeuvre).
20 parts à répartir par le Conseil d'ad-
ministration aux organisations en lutte
contre le patronat, et aux victimes de la
répression (emprisonnés pour leurs ac-
tes de militants, manuels ou intellec-
tuels, faits de grève, délits de parole ou
de presse, etc., en conformité avec l'ar-
ticle 4).
30 parts aux sociétaires au prorata de
leurs parts sociales.
CHRONIQUE ILJOO.A.X-IEÏ
PETITE AFFAIRE POLICIÈRE
QUI EN DIT LONG
. .j^r
Dans le but de s'entraîner, les uns à
singer les soldats, les autres... à refiler
la comète en prévision du jour où ils
seront •'banneurs " malgré eux, les
Boys Scouts rémois s'en allaient le 26
juillet dernier vers St Brice pour aller
camper.
Aux environs de l'usine Laval, rue
Ernest Renan, ils rencontrèrent plu-
sieurs groupes déjeunes gens qui leur
décochèrent en passant quelques quoli-
bets peut être un peu.assaisonnés mais
foubauriens sans plus et n'ayant rien de
méchant Les Boys Scouts n'ont pas
toujours la langue dans leur poche, ils
répondirent du tac au tac.
Ainsi que cela arrive très souvent, ces
« coups.de gueule » finirent par irriter
les uns et les autres et on en vint bientôt
aux gros mots, voire même parait-i), à
un peu de chahut.
Comme il n'y a pas de fête sans ré-
chaud, la même pièce fut jouée le lende-
main à St Brice, mais par un moins grand
nombre d'auteurs.
L'affaire n'avait au demeurant aucune
sorte d'importance et nous n'en avions
personne entendu parler lorsque, tout
aussitôt après les dénonciations de Las-
serons nous apprîmes que nos jeunes
camarades du 4° canton et un certain
nombre de leurs amis avaient été appelés
chez le commissaire du quartier pour y
être interrogés à ce sujet.
Que s'était il passé"?
Le président des Boys Scouts avait dé-
posé une plainte contre inconnu. Le trop
perspicace commissaire Ge.sbert> par des
déductions peu scrupuleuses et dans le
but avoué de porter un coup ds massue
à la Jeunesse Syndicaliste^ s'empara de
l'affaire et voulut y impliquer d'emblée
les victimes du concierge de la B du T.
ainsi que, leurs aniisi
Et voilà pourquoi dix sept jeunes gens
garçons et jeunes filles comparaissaient
mardi dernier devant le tribunal de sim-
ple police pour tapage innirieux.
Ah! ce procès, combien malgré son
peu d'importance apparente, il nous pa
rut odieux. On y sentait à plein nez
l'arbitraire policier, la vexation, l'intimi
dation violente, l'intention de nuire à
toutes lins.
Des jeunes gens y sont inculpés parce
que suspects ! Vous avez bien lu : sus
pocls !! Ht cela à seize, dix sept, dix huit
ou vingt ans I Ils ont commis le crime on
do fréquenter qu- Ique.s réunions publi-
ques ce. qui donna roee,::sion an mou
chard Gcsberl de les remarquer et de
les noter, ou de ne pas renier d'an-
ciennes camaraderies d'école et de confia
nuer à fréquenter de jeunes socialistes
ou syndicalistes sans se préoccuper des
penchants de ceux ci pour les idées
nouvelles. C'est évidemment fort grave.
Nous n'exagérons pas. A l'audience,
malgré tous les efforts du ministère pu-
blic, aucun des dix sept inculpés u'a
été reconnu par les Boys-Scouts et leurs
chefs, comme ayant pris part aux scènt*
un peu tapageuses des 26 et 27 juillet.
C'est donc bien purement et simpF >:
ment par esprit de vexation et pour des
raisons politiques que nos jeunes cama-
rades et leurs amis ont été mêlés, à cette
affaire par le policier Gesbert.
C'est ce que nous tiendrons et parvien-
drons sans doute à prouver, mieux que
nous ne le faisons ici, lorsque nous re-
tournerons devant le juge de paix, dans
cinq- semaines.
On verra bien ensuite dans quelle me-
sure la police, a raison de se croire libre
de jeter le trouble et la panique dans de
paisibles et honnêtes familles ouvrières,
libre de brimer quiconque ne lui plait
pas, toute puissante enfin. Et nous ver-
rons tous, par la même, occasion n'est-ce
pas camarades travailleurs, quels sont
les moyens a employer pour neutrali-
ser cette engeance malfaisante en atten-
dant" que nous soyons assez raisonnables
et assez forts pour nous en débarrasser.
CD
QUELQUES REFLEXIONS
A l'occasion du 2e Congrès ualiôtiai de
a Coopération française, la commis-
sion d'organisation avait otganisé pour
le samedi soir une grande conférence au
Cirque avec le concours des citoyens Hé
lies, administrateur du M D. G, Daudc»
Baucel et Poisson secrétaires,
Hélas, les braves rémois ne se dérai.-
gent pas pour si peu. Passe encore s'il
était que-vtion d'aller voir des ch.Ws ou
des boxeurs, on y courrait ; mais la coo-
pération, le syndicalisme, tout ce qui
constitue le mouvement ouvrier, est ce
que c'est intéressant. ? O'.i continuera
donc d'aller s'abrutir dans les bouis-
bouis et les cinémas se saouler ou ;-e dé-
lecter à la vue. de spectacles sanguinai-
res plutôt que. d'aller écouter ou discu
ter des choses qui mises en pratique, con-
venablement pourraient peut-être et pour
un temps donné, du moins atténuer la mi-
hère,.
Klanl do.nié toutes les raisons qui mi
litent en faveur de la coi.pé.ralion et vu
les prix de vente et les gros bénéfice»
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