Titre : L'Idée ouvrière : journal hebdomadaire paraissant le samedi
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1888-06-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327882527
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 158 Nombre total de vues : 158
Description : 09 juin 1888 09 juin 1888
Description : 1888/06/09 (A1,N40)-1888/06/16. 1888/06/09 (A1,N40)-1888/06/16.
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5545726h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-85206
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
PREMIERE ÀNNEE; N° 40. G I NO ^ G
ÇA SE DECOLLE
Le boulangisme a du plomb dans ]
l'aile. Le discours du général lundi '
à la chambre, a beaucoup donné à ]
réfléchir. C'est toujoursmauvcispour
un prétendant d'être obligé de par-' 1
1er; celui qui,nous occupe l'a l'ait >
do telle façon qu'il faut être plus' <
qu'aveugle pour ne pas voir. .1
Très drôle d'ailleurs cette séance 1
où les invectives ont plu comme '
grêle. C'est l'assiette au beurre qu'on i
se disputait. On comprend que Bou-
langer n'y ayant plus sa part, la ré-
clame, et tâche de l'attirer à lui toute
entière.
Ce qu'il faut à son avis c'est un
gouvernement fort — et surtoutiqu'il
Soit le chef de ce gouvernement à
poigne. C'est justement ce qui nous
fait le hfc.ïr, plus que les parlemen-
taires qui sont actuellement au pou-:
voir. Leur gouvernement existe très
peu, le manque de stabilité, les cri-
ses périodiques, l'empêchent de bru-
taliser les citoyens. Le ministère est
dans un état d'équilibre instable,
tout faux mouvement peut le fiche à
bas. Il n'agit donc pas et c'est ce qui
nous plait. Puisque nous ne sommes
pas assez forts pour nous passer
d'un gouvernement, le meilleur en
attendant est celui qui se remuera
le moins.
, Pendant ce temps d'acalmie, le
peuple respire ; il a toujours à se dé^-
fendre contre la bourgeoisie, le vé-
ritable et plu» direct ennemi, mais
il peut penser et réfléchir sur son
sort, et se préparer à secouer le joug.
C'est ce qu'ilne pourrait pas faire
Boulanger régnante. Un pouvoir fort,
c'est une énorme reculade dans le
passé.
La lutte aujourd'hui se porte toute
sur te terrain économique, la lutte
politique reviendrait en rogue, et
nous nous trouverions à peu près
au même point, qu'on s'est trouvé
après le 2 décembre 1851. Les ques-
tions sociales furent oubliées ; l'idée
d'Anarchie que posait déjà résolu-
ment Proudhon, ne fut même plus
discutée, on se remit à faire de l'agi-
tation contre le gouvernement. Les <
socialistes furent relégués au second j
plan. Les libérâtres seuls restèrent 1
en vedette. Dès maintenant nous 1
pouvons nous rassurer. Nous ne re- ]
verrons pas ces jours néfastes ; le
Boulangisme est à l'agonie.
Le disconrs du prétendant a été
la cloche d'alarme. Bonaparte fut
moins bête que Jui, il se garda bien
de dévoiler ses projets à l'avance et .
d'apporlerà la tribune lepiogramme
de son gouvernement dictatorial.
C'est cette grosse faute qu'a com-
mise Boulanger ! Il a trop parlé en
maître et ses plus fougueux panégy-
ristes se sont pris à réfléchir.
Ils ont vu dans l'ombre les spec-
tres des victimes de mai que Bou-
langer assassina sans scrupule. Ils
ont vu Paris au pouvoir des séides
de Maupas, des soldais do S1 Arnaud.
Mieux vaut tord que jamais.
Le grand clown, Rochefort, dans
son journal de mardi, fait des réser-?
ves ; il laisse à son idole la respofr
sabilité de ses opinions, et lui re-
proche d'avoir parlé comme s'il était
certain d'avoir la majorité à la fa-
meuse Constituante dont on nous
rebat les oreilles. II lui prédit même
une piteuse minorité/
Lundi tous les fumistes du Palais-
Bourbon ont été d'accord pour faire
une révision de la Constitution.
Farceurs ! qu'est-ce que ça peut
bien nous faire. La question n'est
pas là ; si vous n'étiez pas à la re- :
morque de là bourgeoisie, vous ver-
riez que le peuple se préoccupe d'au-
tres choses, moins oiseuses que ces
discussions byzantines.
Nous sommes fixés sur la valeur
d'une Constitution, la meilleure nous
l'échangerions contre la suppression
de quelques bourgeois, ou des privi-
lèges économiques qui nous écra-
sent.
Cela, vous ne pouvez pas nous le
donner, et le voudriez-vous, que
vous ne le pourriez pas. C'est au-
I dessus de votre portée.
Aussi quand le moment sera venu,
nous saurons très bien nous passer
de votre aide. C'est nous même qui
ferons la besogne d'assainissement ;
oela pourra faire rire jaune tous les
jouisseurs, mais le peuple sera de la
fête, et mieux que toutes vos Cons-
tituantes et Constitutions, la Révo-
lution lui donnera la liberté.
M ——a———ai ~—-
LANTERNE ANARCHISTE
— INÉDIT —
REFRAIN
Entrez pour rien ! venez tous voir
Mes tableaux entourés de noir
Pour vous instruire. Malgré le soir
Je viens d'allumer ma « Lanterne. »
Je veux aider
A éclairer
L'homme sur ce qui le concerne.
Pour que la lutte soit féconde
1 Contre les monstruosités,
Je désire que ma rotonde
Soit pleine de deshérités,
Car ma ronde loge magique
Est émàillée de grands tableaux
Exhibant les hideux travaux
De notre bourgeoisie inique.
Le premier tableau représente
Le début de l'iniquité,
L'état de la masse indigente
Souffrant de l'inégalité.
Le deuxième, c'est la gùeusaille
Epuisée sous son lourd fardeau
N'ayant pour nectar qu'un peu d'eau
Et pour divan qu'un peu de paillé 1
J'ai quelque pièce mécanique
Qui nous montre des syndicats
Rayant la grève pacifique
Pour ses trop piteux résultats.
A côté, vous voyez la Chambre
Enterrant notre Liberté (?)
— Quoique chaque grand député
Nous ait promis de la défendre !! —■
J'ai aussi parmi mes gravures
Un tableau démasquant, la « Loi. »
Autour d'elle sont les tortures
I Contre les combattants du « Droit. »
On y voit que la vraie, justice
Tombe sous ses coups meurtriers,
Que par la Loi, des ouvriers
La vie, est un affreux supplice,
ÇA SE DECOLLE
Le boulangisme a du plomb dans ]
l'aile. Le discours du général lundi '
à la chambre, a beaucoup donné à ]
réfléchir. C'est toujoursmauvcispour
un prétendant d'être obligé de par-' 1
1er; celui qui,nous occupe l'a l'ait >
do telle façon qu'il faut être plus' <
qu'aveugle pour ne pas voir. .1
Très drôle d'ailleurs cette séance 1
où les invectives ont plu comme '
grêle. C'est l'assiette au beurre qu'on i
se disputait. On comprend que Bou-
langer n'y ayant plus sa part, la ré-
clame, et tâche de l'attirer à lui toute
entière.
Ce qu'il faut à son avis c'est un
gouvernement fort — et surtoutiqu'il
Soit le chef de ce gouvernement à
poigne. C'est justement ce qui nous
fait le hfc.ïr, plus que les parlemen-
taires qui sont actuellement au pou-:
voir. Leur gouvernement existe très
peu, le manque de stabilité, les cri-
ses périodiques, l'empêchent de bru-
taliser les citoyens. Le ministère est
dans un état d'équilibre instable,
tout faux mouvement peut le fiche à
bas. Il n'agit donc pas et c'est ce qui
nous plait. Puisque nous ne sommes
pas assez forts pour nous passer
d'un gouvernement, le meilleur en
attendant est celui qui se remuera
le moins.
, Pendant ce temps d'acalmie, le
peuple respire ; il a toujours à se dé^-
fendre contre la bourgeoisie, le vé-
ritable et plu» direct ennemi, mais
il peut penser et réfléchir sur son
sort, et se préparer à secouer le joug.
C'est ce qu'ilne pourrait pas faire
Boulanger régnante. Un pouvoir fort,
c'est une énorme reculade dans le
passé.
La lutte aujourd'hui se porte toute
sur te terrain économique, la lutte
politique reviendrait en rogue, et
nous nous trouverions à peu près
au même point, qu'on s'est trouvé
après le 2 décembre 1851. Les ques-
tions sociales furent oubliées ; l'idée
d'Anarchie que posait déjà résolu-
ment Proudhon, ne fut même plus
discutée, on se remit à faire de l'agi-
tation contre le gouvernement. Les <
socialistes furent relégués au second j
plan. Les libérâtres seuls restèrent 1
en vedette. Dès maintenant nous 1
pouvons nous rassurer. Nous ne re- ]
verrons pas ces jours néfastes ; le
Boulangisme est à l'agonie.
Le disconrs du prétendant a été
la cloche d'alarme. Bonaparte fut
moins bête que Jui, il se garda bien
de dévoiler ses projets à l'avance et .
d'apporlerà la tribune lepiogramme
de son gouvernement dictatorial.
C'est cette grosse faute qu'a com-
mise Boulanger ! Il a trop parlé en
maître et ses plus fougueux panégy-
ristes se sont pris à réfléchir.
Ils ont vu dans l'ombre les spec-
tres des victimes de mai que Bou-
langer assassina sans scrupule. Ils
ont vu Paris au pouvoir des séides
de Maupas, des soldais do S1 Arnaud.
Mieux vaut tord que jamais.
Le grand clown, Rochefort, dans
son journal de mardi, fait des réser-?
ves ; il laisse à son idole la respofr
sabilité de ses opinions, et lui re-
proche d'avoir parlé comme s'il était
certain d'avoir la majorité à la fa-
meuse Constituante dont on nous
rebat les oreilles. II lui prédit même
une piteuse minorité/
Lundi tous les fumistes du Palais-
Bourbon ont été d'accord pour faire
une révision de la Constitution.
Farceurs ! qu'est-ce que ça peut
bien nous faire. La question n'est
pas là ; si vous n'étiez pas à la re- :
morque de là bourgeoisie, vous ver-
riez que le peuple se préoccupe d'au-
tres choses, moins oiseuses que ces
discussions byzantines.
Nous sommes fixés sur la valeur
d'une Constitution, la meilleure nous
l'échangerions contre la suppression
de quelques bourgeois, ou des privi-
lèges économiques qui nous écra-
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Cela, vous ne pouvez pas nous le
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vous ne le pourriez pas. C'est au-
I dessus de votre portée.
Aussi quand le moment sera venu,
nous saurons très bien nous passer
de votre aide. C'est nous même qui
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oela pourra faire rire jaune tous les
jouisseurs, mais le peuple sera de la
fête, et mieux que toutes vos Cons-
tituantes et Constitutions, la Révo-
lution lui donnera la liberté.
M ——a———ai ~—-
LANTERNE ANARCHISTE
— INÉDIT —
REFRAIN
Entrez pour rien ! venez tous voir
Mes tableaux entourés de noir
Pour vous instruire. Malgré le soir
Je viens d'allumer ma « Lanterne. »
Je veux aider
A éclairer
L'homme sur ce qui le concerne.
Pour que la lutte soit féconde
1 Contre les monstruosités,
Je désire que ma rotonde
Soit pleine de deshérités,
Car ma ronde loge magique
Est émàillée de grands tableaux
Exhibant les hideux travaux
De notre bourgeoisie inique.
Le premier tableau représente
Le début de l'iniquité,
L'état de la masse indigente
Souffrant de l'inégalité.
Le deuxième, c'est la gùeusaille
Epuisée sous son lourd fardeau
N'ayant pour nectar qu'un peu d'eau
Et pour divan qu'un peu de paillé 1
J'ai quelque pièce mécanique
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Pour ses trop piteux résultats.
A côté, vous voyez la Chambre
Enterrant notre Liberté (?)
— Quoique chaque grand député
Nous ait promis de la défendre !! —■
J'ai aussi parmi mes gravures
Un tableau démasquant, la « Loi. »
Autour d'elle sont les tortures
I Contre les combattants du « Droit. »
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Que par la Loi, des ouvriers
La vie, est un affreux supplice,
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