Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-06-06
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 juin 1924 06 juin 1924
Description : 1924/06/06 (Numéro 17046). 1924/06/06 (Numéro 17046).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k539812s
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/03/2008
5Ô* année. 3e série. Nu
5-. h. du matin) paris et départements 20 centimes <5 h. du
G JUIN
EDMOND TARBÉ ET HENRY DE PÊNE
Fondateurs
ARTHUR MEYfft
i Directeur {1879-1924)
ABONNEMENTS
|»«rii, Départements Six mois 28 fr.
On an 54 fr.
i Belgique et Luxembourg. Un an 64 fr.
'Etranger (Union postale) Un ail 80 ir.
Compte Chèque Poatal 263-04, Paris
ON S'ABONNE DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE
K
JOURNAL DE LA DÉFENSE SOCIALE ET DE LA RÉCONCILIATION NATIONALE
RENÉ LARA
a -Directeur-Rédacteur en chef
2, rue Drouot,
Les Annonces et Réclames sont reçues directement
aux bureaux du GAULOIS
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̃^ 14, Bond-Point des Champs-Elysées (Tél. Elyaées 12-58, 42-61,
Çt à l'Agence HAVAS, 62, rue Richelieu
ADRESSE TELEGRAPHIQUE GAULOIS, PARI*
de lira Ik ii il
Au moment où la France retombe
ientre les mains des partis pour qui le
socialisme et la république passent avant
la France, il est utile de préciser notre
situation sur le Rhin, de montrer l'in-
suffisance de notre armée gardienne du
»- Rhin, l'insécurité qui en résulte pour
ielle, par conséquent pour la France.
Un- fait doit dominer les conversations
jîdiplomatiques qui vont s'échanger entre
Londres et Paris. Nos alliés anglo-
eaxons avaient reconnu en 1919 que la
{possession du Rhin était .pour la' France
jet la Belgique une question de vie ou, de
¡¡mort; nous n'avons abandonné le béné-
ce de cette constatation essentielle
tou.'en échange d'une promesse de garan-
jliejqui n'a pas été tenue..
Ce fait nous crée le droit à une epif-
jpensation de sécurité et le devoir de
jfciqus méfier de l'inanité des mots que le
went emporta. L'accord avec l'Anglet-erre
la une valeur incontestable mais il n'est
jctilè la seconde condition de notre sécu-
rité la première est de soustraire à
'Allemagne le tremplin du départ de la
revanche qu'elle prépare. On parle de
relâcher les liens de l'occupation mili-
taire pour resserrer ceux de l'occupation
économique. Cette.erreur d'origine so-
cialiste est grave. Pour,le Boche.qui ne.
(respecte que la force, des conventions
économiques seraient inefficaces,' que
toi'appu'ieiait pas une force armée et vi-
)Bible, '̃
Le. Daily Mail a commencé une série
.'d'articles sur l'armement secret du
iReich. Ces articles, d'autant plus im-
pressionnants qu'ils paraissent dans un
jpays qui, pendant un moment, a été
opposé a l'occupation de la Ruhr, vien-
nent corroborer les informations que M.
.de Guillerville et le lieutenant-colonel
JReboul ont publiées dans le Temps.,
'(L'Allemagne a employé l'argent de nos
'réparations a construire des canons anti-
,tanks. des mitrailleuses et des gaz em-
•pôisonnés. Elle à dissimulé à la commis-
sinon interalliée dé Contrôle une grande:
«(quantité de gros canons qui n'ont pas
l'été détruites. Les usines Ivl'Ùipp sont sons
̃_̃̃•̃' jinotre contrôle. Aussi Krupp.a-t-il établi
..en Suède des succursales. Elles travail-
lent à la fabrication des gros canons sous
tQ». nom de Boffers Firm. La maison
Erhardt fait travailler à l'artillerie al-
'demande une maison de Rotterdam.
[Après a voir_exposé les progrès de la pré-
paration de la guerre, allemande et l'in-
jfluenee grandissante des militaristes et
ides junkers, le Daily Mail formule cette
conclusion qu'il faut retenir: La seule
sécurité pour la paix est que les Fran-
çais continuent à occuper fermement la
L'Allemagne est menaçante. Les
ÏOO.OOO hommes de son armée régulière
sont répartis en sept divisions. Ces sept
divisions sont l'armature de l'encadre-
jtmont de sept armées en cas de mobili-
sation générale. La pol;ce verte, toutes
lei associations soi-disant sportives, les
de vétérans, les sections de
l'Union nationale des combattants- se
.Tondraient dans cet encadrement selon
[̃un plan tenu h jour. L'Allemagne peut
• (mettre immédiatement sur pied une ar-
mée de 600,000 hommes prêts à entrer
en action et munis de larges réserves.
"Aussi longtemps que nous occuperons la
;ïtuhi\ le général von Seeckt n'engagera
pas son armée dans une guerre qui se
passerait sur territoire allemand. Pour
se servir des gaz nocifs qu'il a abondam-
ment réparés, il veut que nous soyons
d'abord sortis du territoire allemand,
afin de lui éviter les dévastations, sur
lesquelles l'exemple de nos régions dé-
yastées l'a renseigné.
Aussi longtemps que nous occuperons
Qa Ruhr, nous n'aurons rien à craindre
d'une attaque brusquée allemande. Or
le premier acte du plan allemand est
de nous amener à nous la faire aban-
donner. Nous ne l'occupons «pas avec
une forc, suffisante il serait facile aux
'Allemands de se livrer en certains points
de la Rhénanie à de véritables vépres
Des aggressions se produisent par
surprise, tantôt dans une ville, tantôt
dans une autre. Le gouvernement alle-
imand se déclare impuissant à réfréner
ce qu'il appelle « l'expressiori du pa-
itrotisme des populations rhénanes op-
primées ». 11 en appelle à l'opinion mon-
diale, laquelle trouve à Paris, dans un
gouvernement de gauche, des faveurs et
des attendrissements acquis à l'Allema-
gne. Alors l'aveuglement d'une politi-
que criminelle nous fait abandonner la
Rhénanie. Le premier acte de la revan-
ohe allemande sera joué. La guerre sui-
vra immédiate, brutale, sans même le
préavis d'une fausse attaque de Nurem-
berg.
La Revue Universelle du 15 avril a
donné sur la position de notre armée du
llhin des renseignements d'une impres-
sionnante' précision.
La presse a tu un fait qui a précédé
d'un mois le carnage de Pirmasens: Le
délégué de la haute commission de S.
est averti qu'un village séparatiste est
menacé par les nationalistes. Il s'y porte.
Une troupe armée l'obl;ge à faire demi-
itonr. Il va alerter le garnison voisine à
̃ vingt kilomètres. Un escadron arrive le
lendemain matin, en carabiniers.
Quinze séparatistes avaient été tués, dix
'jetés dans le Rhin, le village pillé et
les soldats qui il ne man.
1
quait que l'uniforme, sont repartis en
camions automobiles, comme ils étaient
venus. Ce scénario symptomatique peut
se renouveler en grand, non sur des vil-
lages, mais sur des centres importants.
Ces coups de main sont assurés de réus-
sir en raison de' l'insuffisance de nos
troupes d'occupation, dont le réseau est
une toile d'araignée, ténue, inconsis-
tante.
« L'armée du Rhin est hors d'état
d'opposer instantanément une résistance
sérieuse à une agression soudaine. En
cas d'une attaque de grand style, les
neuf divisions squelettiques dont elle est
formée n'auraient qu'à tenir en s'immo-
lant. Les bleus dont elle est composée
n'auraient ni. la cohésion, ni le sang-
froid désirables. » C'est un général de
l'armée du Rhin qui parle ainsi. Pen-
dant les trois semestres de passage sous
les drapeaux, les recrues font six mois
d'instruction, six mois de corvée et en-
fin six mois comme employés dans les
innombrables services de Rhénanie.
L'instruction est donc hâtive uncolo-
nel n'a jamais en main des soldats en-
traînés, capables de manoeuvrer et de
coopérer à une action de policé impor-
tante. Les Allemands le savent. Notre
système organisé dans une période
'de trompeuse inquiétude ne suffit pas
il tenir un pays ennemi; Notre armée
du Rhin est une troupe de couverture.
Elle devrait être composée de soldats de
métier pour une grande part. Les neuf
D.' I. squelettiques devraient être des
divisions de fer, semblables à nos trou-
pes de couverture de 1914, solides et
manœuvrières, capables d'être alertées
en quelques heures. Nos chefs militaires
y devraient être pourvus des attribu-
tions de police et de sécurité, fâcheuse-
ment réservées à la haute commission,
laquelle ne devrait garder que le rôle
délibératif..
Notre armée du Rhin est trop faible,
insuffisamment redoutable, incapable
de remplir son rôle devant des Alle-
mands qui ne comprennent que la force.
« Le jour où le Boche saura que .tout
attentat contre les troupes d'occupation
serait suivi dans les vingt-quatre heures
d'une marche sur Münster ou Heidel-
berg, que cent otages seraient fusillés et
qu'en cas de récidive ces deux villes se-
raient détruites, ils nous craindraient et
nous admireraient, et H discorde se met-
trait dans leurs rangs. » Ecoutons le
Dàilif Mail, gardons la Ruhr, mais avec
unie force suffisante et sans timidité.
Alors nous imploserons le respect et nou$
sauvegarderons la paix.
Général Chèrlils
Ce qu'on ne trouve pas
au Restaurant «
Que de fois, dans un de ces succulents repas
familiaux qui restent toujours le secret des ména-
gères françaises, au moment où l'on dégustait
quelque plat simple et délicatement préparé,
n'avons-nous pas entendu dire: « Voilà ce qu'on
ne trouve pas au restauramt » II s'agissait le plus
souvent de quelque moelleux bouilli, d'une'odo-
rante estouffade ou d'une daube opulente. Jugez
donc à quelles manifestations on se livrerait si,
sur la table bourgeoise, on nous servait du
pijerrey Voilà, certes, un plat qui ne se trouve
ni au restaurant ni dans le répertoire d'aucune
cuisinière d'aucun étage.
Quelques Parisiens privilégiés viennent pour-
tant d'en manger dans un banquet au menu exo-
tique. A ce menu, en effet, figurait du pijerrey
d'Argentine. Etait-ce une entrée? Je l'ignore.
C'était, en tout cas, une entrée en matière, car,
après le pijerrey, il y avait des côtelettes de
mouflon manchettes, du skephir au sang et
des croustades de salicorne.
Avez-vous jamais vu un mouflon à manchettes?
M. de Buffon, qui portait aussi des manchettes,
n'a point, que je sache, décrit cette espèce-là.
Je n'ai, en tout cas, aucune idée de l'apparence
qu'elle peut présenter. En me reportant en
arrière, à l'époque où l'on pouvait reconnaître
la profession des gens à certains signes exté-
rieurs, je m'imagine les manchettes d'un magis-
trat à côtelettes; mais j'hésite à me figurer des
côtelettes de mouflon à manchettes. Les man-
chettes doivent être une des parties non comes-
tibles.de l'animal.
Les pièces qui s'en mangent se laissent,
paraît-il, manger agréablement. Le reste du menu
aurait, d'ailleurs, été favorablement apprécié.
Un convive enthousiaste le trouva même déli-
cieux. Il déclara que jamais il ne s'était si
fort régalé. Pensez donel 1 Il avait cru absorber
de la carpe, du mouton, des asperges, du lait
caillé, que sais-je!
Ayant eu connaissance de ce rapport dithy-
rambique, j'eus le désir bien naturel de goûter
à ces mets rarissimes et qui rappellent, d'une
manière si prodigieuse, les plats usuels de notre
pays. Je m'informai. Je demandai où l'on pouvait
se procurer du mouton, pardon, du mouflon à
manchettes, du pijerrey d'Argentine et du ske-
phir. On me rit au nez. On me dit que, même
à prix d'or ce qui signifie quelque chose par
le temps qui court je ne trouverais à acheter
aucun de ces articles-là.
Et lë salicorne? implorai-je.
Ah! c'est différent, me fut-il répondu. La
France en possède des types.
Je respirai. J'allais donc pouvoir manger du
salicorne!
Ne voulant confier à personne la délicate mis-
sion de m'en procurer un morceau, ne me fiant
qu'à moi-même pour cette précieuse acquisition,
je me rendis dans un des premiers magasins
d'approvisionnement de la capitale, et je priai
un garçon de me donner un cuissot de salicorne.
Il me regarda d'un air surpris et dit simple-
ment
Connais pas.
Cette première tentative ne me découragea pas.
Dans une boucherie, je demandai un filet de
salicorne. On réfléchit un instant et l'on m'en-
voya chez le charcutier. Abaissant mes préten-
tions, je demandai au charcutier des pieds de
salicorne. Il haussa les épaules et déclara que
ces pieds-là ne se trouvaient pas chez lui.
J'échouai dans une triperie, murmurant timide-
ment
Avez-vous du foie ou des cervelles de sali-
corne ? "̃̃.̃̃
Je fus regardé d'une telle mine que je crus
prudent de me retirer sans plus attendre. Rentré
chez moi, j'appelai ma cuisinière et lui dis:
Quelle sorte d'animal est le salicorne ?
Un quadrupède ?'Une volaille ?
Elle se mit à rire.
Qhl njonsiejir, volons, on ne dit pas «un, »
salicorne. On dit « une » salicorne. Et c'est
une herbe.
Je me précipitai sur un dictionnaire, et mon
ignorance y apprit que la salicorne est une
plante de la famille des atriplioées, type de la
tribu des salicorniées, qui croît dans les terrains'
imprégnés de sel, principalement dans le midi
de la France. Les bestiaux en sont très friands.
C'est tout à fait ce qu'il' faut pour moi, qui
ne suis qu'une bête.
Adrien Vély
Que peut et que doit faire
l'Opposition?
L'opinion de M. Chartes. Bertrand,
député, président de l'Association
nationale des anciens
combattants
L'opposition, qui s'est comptée avant-
hier sur l'élection du président de la
Chambre, semble résolue à ne se laisser
point escamoter par la majorité de cir-
constance que constitue le cartel des
gauches.
M. Charles Bertrand, président de la
Fédération national* -des anciens eonvf,
battants, a bien voulu nous dire son'
opinion sur le rôle que peut jouer cette
opposition, quelque peu déconcertée,
ces jours derniers, par les cris de vic.r
toire des radicaux-socialistes et leurs
vociférations contre l'Elysée, mais qui
est en train de prendre conscience
d'elle-même et de sa force.
A défaut de programme unanime,
nous dit M. Charles Bertrand, nous
ayons un sentiment commun, celui de
l'intérêt national, du prestige national,
de la sécurité nationale. C'est assez pour
permettre une résistance ©Micacé aux
surenchères démagogiques de la nou-
velle majorité.
» Il est à prévoir que le cartel' des
gauches simple coalition, électorale de
paliticiens 'aux doctrines incompatibles
ne tiendra pas longtemps contre les
forces de dissociation que représentent
les socialistes, volontairement et ma-
«hiavéliqiuement restés en dehors des
compétitions de portefeuilles.
» Chaque fraction de la nouvelle ma-
jorité se méfie des autres. Nous verrons
les communistes s'efforcer de chiper la
clientèle' des socialistes, et les socialistes
d'annexer celle des radicaux, qui ne
pourront rien prendre il. l'opposition.
lies amis et collaborateurs de M. Her-
riot sont condamnés à être débordée, en
attendant d'être évincés par leurs « sou-
tiens » de gauche.
» Le pays ne tardéra pas à s'aperce-
voir que le nouveau gouvernem9nt,
ainsi surveillé et épié par d'exigeants
alliés, prêts à devenir, au moindre
écart, des adversaires irréductibles, est
incapable de résoudirfe les graves pro-
blèmes de l'heure présente dans un sens
véritablement national,.
» La masse électorale, qui a cédé à un
mouvement de lassitude et de mauvaise
humeur, comprendra à quel point elle
s'est laissé décevoir par un mode de
scrutin désastreux. Les sympathies
iront, dans un proche avenir, "à' une op-
position résolue a combattre contre
toute mesure tendant à diminuer la
force et les droits de la France, à l'inté-
rieur et à l'extérieur.
» Nous avons deux drapeaux, autour
desquels nous/pourrons, sans distinc-
tions de groupes et de partis, nous ral-
lier la défense du franc et la défense
de la, Ruhr.
» Pour la défense du franc, nous lut-
terons contre toutes les surenchères dé-
magogiques, tendant à déséquilibrer le
budget.
Pour la défense de la Ruhr, nous lut-
terons avec plus d'énergie encore contre
toute renonciation aux droits sacrés que
nous tenons des traités, et du sacrifice
de nos quinze cent mille morts et de nos
cinq: cent mille mutilés. »
Et M. Chartes .Bertrand conclut
Si nous avons, au Parlement, l'in-
fériorité du nombre, la conscience ré-
veillée du pays nous donnera l'ascen-
dant moral suffisant pour empêcher une
majorité de coalition scandaleuse de
prendre des décisions subversives de la
richesse publique, de l'ordre social et de
l'idée de patrie. C'est plus qu'il n'en
faut pour ne pas considérer la situation
actuelle, incontestablement grave, tom-
me une situation désespérée.
Francillon
Le nouveau Ministère
devant le Reiohstag
Berlin, 5 juin.
Le 'Reichstag a discuté aujourd'hui la
déclaration du nouveau gouvernement
Marx.
C'est d'abord M. Scholz, chef du parti
populiste, qui rappelle, au nom du centre,
des démocrates et des populistes, les
efforts des partis moyens pour associer
les nationalistes à leur politique basée
« sur l'acceptation de principe du rapport
des experts ».
Au nom des nationalistes, le comte
Westarp réplique
« Le gouvernement aurait dû repousser
impérieusement le mensonge de la culpa-
bilité de guerre allemande et déclarer
inexistant le paragraphe du traité de Ver-
sailles traitant de la culpabilité de guerre
de l'Allemagne.
Telle était notre première condition à
notre entrée dans le gouvernement.
Les résultats des élections du 4 mai
exigent, impérieusement une modification
de toute la politique extérieure et intérieure
allemande. Les cent. sièges que les partis
gouvernementaux ont perdu au cours des
élections sont un fait dont on doit tirer
les conséquences.
Au cours des derniers pourparlers,
nous avons été jusqu'à la limite du possi-
ble et dans certains milieux on a même eu
l'impression que nous étions allés trop
loin. La coalition actuelle est insuffisante
pour gouverner, même avec l'appui des
socialistes. Elle ne dispose pas d'une ma-
jorité suffisante.
L'orateur critique le programme du
gouvernement qui, déclare-t-il, n'en est
pas un, car il contient des lacunes impar-
donnables.
« Une lutte énergique contre le gouver-
nement moscovite est nécessaire si on veut
protéger l'Allemagne ,du danger bolehe-
viste qui est menaçant.' La bourgeoisie doit
organiser la lutte contre ce danger cela
nécessite un gouvernement d'empire qui
tirerait une ligne de démarcation très
nette entre lui et les socialistes. C'est jour
cela que nous avons exigé la modification
de la coalition prussienne, car, aussi
longtemps que la Prusse sera gouvernée
par les socialistes, un gouvernement du
Reich lie pourra déployer aucune activité
Du rcsti'f le régirne parlementaire. ne
convient plus à l'Allemagne. »
(Lire la fin en Derniére Heure.)
Les Échos
La Reine de Roumanie à Paris.
La Reine de Roumanie, partie de Ca-
lais à 14 heures, est arrivée à Paris hier
soir à 18 h. 15.
Académie française.
On sait que la réception, sous la Cou-
pole, de MI Henri-Robert aura lieu jeudi
prochain 12 juin. Suivant un usage anti-
que et solennel, le récipiendaire a donné
lecture, hier, de son discours aux mem-
bres de la commission de l'Académie
française désignés pour cet objet.
Nous croyons savoir que ce discours,
dans lequel est évoquée, avec une haute
éloquence, la figure de M. Ribot, à été
fort applaudi.
L'Académie a consacré une notable
partie de sa séance à la discussion des
titres des candidats aux grands prix de
littérature et du roman.
On nous permettra de ne pas rappor-
ter ici les bruits qui courent à ce sujet
cependant nous pouvons affirmer qae,
jusqu'ici, aucune décision'ferme n'a été
prise.
M. Pomey, inspecteur général des
Postes et Télégraphes, a demandé 'à
l'Académie d'être autorisé à installer un
microphone jeudi prochain dans la salle
où sera reçu M. Henri-Robert, de façon
à pouvoir transmettre nar T. S. F., -iirbi
et orbi, le discours du nouvel académi-
cien et la réponse qu'y fera M. Louis
Barthou.
Cette autorisation a été accordée.
COUP DE CRAYON
COUSINE LAURA
roman
par M. Marcel Prévost, de l'Académie française
Tandis que s'achève, dans cette Nouvelle
Bibliothèque Flammarion, la publication des
oeuvres complètes de Guy de Maupassant, com-
mence celle des oeuvres complètes de M. Marcel
Prévost.
Cousine Laura est un des premiers volumes
que nous ayons reçus. C'est avec plaisir qu'on
lit ou relit dans une aussi belle édition ce chef-
d'œuvre du roman passionné et un des ouvrages
les plus célèbres de l'illustre et incomparable
écrivain.
Cette histoire d'une élève du Conservatoire et
d'un ieune polytechnicien qui a la tête tournée
par sa cousine qui fait du théâtre est peut-être,
de toutes les œuvres de M. Marcel Pr.évost, celle
où son admirable psychologie,s'enveloppe le plus
de grâce.
La Documentation catholique vient de
publier une très intéressante statistique
sur le rôle du clergé, tant séculier que
régulier, pendant la guerre,
Morts. 4.618
Cités et décorés. 10.414
Nombre de citations.
Croix de guerre. 9.378
Légion d'lionneur 895
militaire 1.533
Médaille honneur épidémies. 550
Médaille Reconnaissance fran-
çaise 61
Décorations étrangères 671
Décorations diverses 162
Voilà des chiffres qui se passent de
commentaires. Il n'est pas inutile que
paraisse et soit répandue cette statisti-
que, au moment où radicaux et socialis-
tes s'apprêtent à recommencer la guerre
contre le clergé et la religion.
Une distraction du rayon de la mort.
Le» rayon de M. Grindell qui, disait-
on, anéantirait des corps d'armée plu-
sieurs kilomètres de distance n'a pas
causé le moindre mal à un des exp2rts
envoyés 1'autre jour par le gouverne-
ment pour en faire l'épreuve. Cet ex-
pert, étant sceptique sur les propriété
du rayon, s'était placé exprès devant lui
il dix mètres de sa source. Ces explica.-
tions ont été données il la Chambre des
communes par M. Leach, secrétaire par-
lementaire de l'air, en réponse à un dé-
puté qui s'inquiétait du danger que ce
savant avait pu courir.
Le ministre, avec un humour qui sen-
tait son Dickens, a prononcé ces paroles
d'une savoureuse simplicité
Je suis heureux de dire,que l'expert
en question se porte bien.
La Maison Jeanne Lanvin, 22, Fau-
bourg Saint-Honoré, soldera, samedi
14 juin, une importante collection de
robes, manteaux, .chapeaux, lingerie et.
costumes 'd'enfants. Prix exceptionnels.
Vente exclusivement ap comptant.
Le Coq
L'OFFENSIVE DES GAUCHES CONTRE L'ELYSEE
M. Millerand résiste
Les consultations de la journée. Le
« Appelé pour sept ans à l'Elysée, le Président tient pour son
devoir envers la République et envers la France d'y demeurer
jusqu'au terme, légal de son mandat.
.̃•••̃̃•̃ (Communiqué de l'Elysée.)
LA BATAILLE ENGAGÉE
Avant-hier, à la Chambre, ce ne fut
qu'une première escarmouche hier, la
véritable bataille s'est engagée dans
toute son âpreté, sinon encore dans toute
son ampleur non point cette fois au-
Palais-Bourbon., mais à l'Elysée, nou-
velle citadelle d'une résistance qui sem-
ble devoir être énergique.
En effet, M. Millerand paraît jusqu'ici
résolu à défendre opiniâtrement les lois
constitutionnelles qu'il a mission de
faire respecter. Le communiqué rédigé
par la présidence à l'issue de la visite
de M. Herriot est à cet égard très net
il précise que ce n'est point sur le pro-
gramme de gouvernement que le repré-
sentant du cartel des gauches et le pré-
sident de la République n'ont pu se
mettre d'accord, mais uniquement sur
la question présidentielle. NI. Herriot
ayant mandat de sa majorité d'exiger la
démission de M. Millerand avani qu'il
ne consentît à former un cabinet, le
président a considéré qu'il était de son
devoir de repousser cette condition
préalable qui crée un précédent « dont
on ne saurait mesurer le péril ».
Ce péril est évident, car dès l'instant
où il sera admis que le chef de l'Etat est
à la merci des caprices du suffrage uni-
versel et qu'il sera contraint de démis-
sionner chaque fois que la majorité
parlementaire se déplacera, la seule ins-
titution il peu près stable que nous avait
conservée la Constitution républicaine se
trouvera abolie il ne restera plus qu'à
.proclamer en France le régime soyiéti-
que.
Il ne s'agit plus, comme on le voit,"
d'une question de personne, mais bien
d'une question de principe. Aujourd'hui
ce sont les radicaux-socialistes qui en-
tendent débarquer M. Millerand sous le
prétexte qu'il ne représente pas leurs
idées, demain ce seront les communis-
tes si, par hasard, :15 formaient la majo-
rité au Parlement, qui exigeraient la dé-
missian de l'élu des radicaux au cas
probable où il n'aurait pas l'heur de
leur plaire Est-ce admissible ?
Aussi bien est-il permis de supposer
que le Sénat, moins accessible aux pas-
sions qui agitent la Chambre et plus
conscient de la dignité du pays. se
rendra compte du danger et ne lais-
sera pas commettre un acte inconsidé-
ré dont les conséquences apparaissant
si rraves.
M. Millerand d'ailleurs, en faisant
appeler dans la soirée trois sénateurs
radicaux, montre son intention de s'ap-
puyer sur le Luxembourg et pour peu
que celui-ci lui accorde le concours qu'il
devrait logiquement lui prêter, la iuïie
peut être longue et se terminer autre-
ment que ne l'espèrent les adversaires
de l'Elysée.
Pour nous, nous ne verrions dans ce
conflit qu'un nouveau et décisif témoi-
gnage de la faillite du régime parlemen-
taire s'il n était en même temps préju-
diciable aux intérêts de la France. Ce
n'est point l'heure, en effet, de tenter
des expériences, lorsque nous avions en
face de nous une Allemagne nationaliste
qui poursuit sans trêve la reconstitution
de ses forces militaires et qui s'empres-
sera d'exploiter contre nous, en Alsace
et dans la Sarre, la politique antireli-
gieuse inscrite en tête du programme
de la nouvelle majorité. Quand on verra
clair, il sera trop tard. Il faudrait pour-
tant songer iL la France.
René Lara
]LE CONFLIT
Comme on le verra plus loin, M. Mil-
lerand convoquait hier sur la fin de
l'après-midi M. Herriot et lui offrait la
mission de former le cabinet.
M. Herriot répondait que, conformé-
ment aux désirs de son parti, il ne pou-
vait accepter qu'à la condition d'appor-
ter aux Chambres la démission du pré-
sident de la République.
M. Millerand déclarait « qu'il ne sau-
rait accepter d'examiner une question
que le respect de la lo: interdisait de
poser », et M. Herriot déclinait en
conséquence la mission de former le
cabinet.
Il était sept heures et demie quand on
apprit le résultat de l'entrevue de M.
Herriot avec le président de la Repu-*
blique. Bien que la séance de la Cham-
bre fut levée depuis plus d'une heure,
il y avait encore à ce moment, au Palais-
Bourbon, de nombreux députés et plu-
sieurs sénateurs.
Ces nouvelles produisirent une vive
émotion qui ne fit au'augmenter au
cours de la soirée quand on connut, dans
les milieux politiques, le comtnuniqué
l'Elysée.
Dans ce document, d'une netteté qui
ne laissait rien à désirer, M. Millerand
affirmait, avec son bon droit, son inten-
tion bien arrêtée de résister aux som-
mations qui lui étaient faites au nom
d'un parti.
On était frappé surtout par la volonté
exprimée par NI. Millerand de demeurer
à l'Elysée « jusqu'au terme légal de sou
mandat », et par sa résolution de « faire
tout ce qui dépend de lui pour assurer
le respect de la Constitution ».
Chaque terme de cette déclaration
était longuement commenté.
Que M. Alillerand eût pour lui la
Constitution, tous les hommes de
foi le reconnaissaient. Mais comment en-
tendait-il 1a fa,ire respecter ? Quelle for-
me allait prendre sa résistance ? Jusqu'à
quel point irait-elle ? Il se dit « résolu
;r faire tout ce qui dépend de lui », mais
qu'est-ce qui dépend de lui et qu en-
tend-il par là ?
Le communiqué officiel
Voici, d'ailleurs, la note communi-
quée par l'Elysée
Cofcformérncrtt aux indications des 'prési-
dents rles deux Chambres qu'il avait reçus
dans l'après-midi, le président de la llépu-
bliqui; a fait prier M. Herriot de se rendre
à l'Elysée.
Atmés lui avoir rappelé les grarules lignes
de la situation politique et
l'intérieur, M. Millerand lui a demandé s'il
voulait ltei soit concours pour la for-
mation dit nouveau cabinet, en vue de l'ap-
plication des idécs que le suffrage univer-
sel a fait prévaloir dans sa récente consul-
talion.
Un écltange tIe vues s'est ensuite établi
ctu cours duquel ne s'est révélé aucune dé-
saccord sur le programme.
Lc député dtc Rhône ayant soulevé la
question présidentielle, M. Millerand a dé-
etaré qu'il ne saurait nccepfer d'examiner
une question que le respect de la loi inter-
dit de poser. f ̃̃'
La Constitution a fixé ri sept ar\s la 414-
rée drv mandat présidentiel.' Appeté pour
sept arts Il l'Elysée, le Président tient pour
son devoir envers la- République et la.
France d'y demeurer jusqu'au terme légal
de son mandat. il[. Millerand est résolu, à
faire tout ce qui dépend de lui pour assurer
le respect de la Constitution et pour écarter
Le péril.
5avs discuter ces raisons, M. Herriot a
simplement répondu qu'il 7te croyait pas
personnellement pouvoir accepter la mis-
sinon que le Président avait bien voulu lui
offrir.
Le président de. la République compte
poursuivre ce soir ses consultations.
Pour le moment, à la suite du refas
de M. Herriot, M. Millerand va sans
doute confier a un autre personnage po-
litique la mission de former le cabinet.
Mais ce cabinet, quel accueil la Cham-
bre lui réservera-t-elle '? Si elle le ren-
verse dès le premier jour, que fera le
président de la République ? En forme-
ra-t-il un autre ? Tiondra-t-il, au con-
traire, l'expérience pour décisive et s'in-
clinera-t-il devant la majorité de la
Chambre ? Fera-t-il, le 8 juin, lire par
le ministère qu'il aura formé le décrit
de clôture ? A-t-il l'intention de deman-
der au Sénat la dissolution de la
Chambre ?
Autant d'hypothèses qui ont été émi-
ses, sans que personne pût se flatter de
voir exactement comment se déroule-
raient les événements. Sans doute, les
adversaires de M. Millerand assuraient
toujours qu'il serait obligé, après une
brève résistance, de démissionner. Mais
ceux-là mêmes n'étaient pas au fond
sans inquiétudes. Ils savaient qu'à la
Chambre ils ne formaient pas une ma-
jorité bien forte seraient-ils même fi-
nalement en majorité ? Puis, il y ..vait
le Sénat. Que pense le Sénat ? Que fe-
raient les sénateurs, si chatouilleux
quand il s'agit de la Constitution, et peu
disposés à courir une telle aventure
pour faire plaisir it des socialistes »:t
des communistes ? Les nouvelles du Sé-
nat étaient très mauvaises pour les
Il n'en faut pas douter. La résistance
de Al. Millerand a consterné ses adver-
saires. Ils croyaient en avoir raison si
facilement Ils avaient annoncé .qu'on
irait à Versailles demain ou dimanche
au plus tard L'opération se trouve au
moins retardée. Jusqu'à, quand ?
On prête aux adversaires de l'Elysée
l'intention d'agir énergiquement, avec
violence même, en organisant des ma-
nifestations la Chambre et même dans
la rue. Tout cela est possible.
Le conflit est ouvert.. Qu'en sortira-
t.-il ? Nous sommes 'pour le moment en
plein mystère.
Jules Véràn
LES CONSULTATIONS
Le président de la République ..ït»n-
dait, comme on sait, que le ,bureau de
la Chambre eût été constitué pour com-
mencer les consultations d'usage en vue
de la désignation du personnage politi.
que auquel il devait confier la mission
de former le nouveau cabinet. M. iJain-
levé ayant été élu avant-hier président
de la Chambre, M. Millerand, dès hier.,
Après avoir reçu, dans la înatiné-?. ii
visite protocolaire du nouveau président
de la Chambre, accompagné de tout
5-. h. du matin) paris et départements 20 centimes <5 h. du
G JUIN
EDMOND TARBÉ ET HENRY DE PÊNE
Fondateurs
ARTHUR MEYfft
i Directeur {1879-1924)
ABONNEMENTS
|»«rii, Départements Six mois 28 fr.
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JOURNAL DE LA DÉFENSE SOCIALE ET DE LA RÉCONCILIATION NATIONALE
RENÉ LARA
a -Directeur-Rédacteur en chef
2, rue Drouot,
Les Annonces et Réclames sont reçues directement
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Çt à l'Agence HAVAS, 62, rue Richelieu
ADRESSE TELEGRAPHIQUE GAULOIS, PARI*
de lira Ik ii il
Au moment où la France retombe
ientre les mains des partis pour qui le
socialisme et la république passent avant
la France, il est utile de préciser notre
situation sur le Rhin, de montrer l'in-
suffisance de notre armée gardienne du
»- Rhin, l'insécurité qui en résulte pour
ielle, par conséquent pour la France.
Un- fait doit dominer les conversations
jîdiplomatiques qui vont s'échanger entre
Londres et Paris. Nos alliés anglo-
eaxons avaient reconnu en 1919 que la
{possession du Rhin était .pour la' France
jet la Belgique une question de vie ou, de
¡¡mort; nous n'avons abandonné le béné-
ce de cette constatation essentielle
tou.'en échange d'une promesse de garan-
jliejqui n'a pas été tenue..
Ce fait nous crée le droit à une epif-
jpensation de sécurité et le devoir de
jfciqus méfier de l'inanité des mots que le
went emporta. L'accord avec l'Anglet-erre
la une valeur incontestable mais il n'est
jctilè la seconde condition de notre sécu-
rité la première est de soustraire à
'Allemagne le tremplin du départ de la
revanche qu'elle prépare. On parle de
relâcher les liens de l'occupation mili-
taire pour resserrer ceux de l'occupation
économique. Cette.erreur d'origine so-
cialiste est grave. Pour,le Boche.qui ne.
(respecte que la force, des conventions
économiques seraient inefficaces,' que
toi'appu'ieiait pas une force armée et vi-
)Bible, '̃
Le. Daily Mail a commencé une série
.'d'articles sur l'armement secret du
iReich. Ces articles, d'autant plus im-
pressionnants qu'ils paraissent dans un
jpays qui, pendant un moment, a été
opposé a l'occupation de la Ruhr, vien-
nent corroborer les informations que M.
.de Guillerville et le lieutenant-colonel
JReboul ont publiées dans le Temps.,
'(L'Allemagne a employé l'argent de nos
'réparations a construire des canons anti-
,tanks. des mitrailleuses et des gaz em-
•pôisonnés. Elle à dissimulé à la commis-
sinon interalliée dé Contrôle une grande:
«(quantité de gros canons qui n'ont pas
l'été détruites. Les usines Ivl'Ùipp sont sons
̃_̃̃•̃' jinotre contrôle. Aussi Krupp.a-t-il établi
..en Suède des succursales. Elles travail-
lent à la fabrication des gros canons sous
tQ». nom de Boffers Firm. La maison
Erhardt fait travailler à l'artillerie al-
'demande une maison de Rotterdam.
[Après a voir_exposé les progrès de la pré-
paration de la guerre, allemande et l'in-
jfluenee grandissante des militaristes et
ides junkers, le Daily Mail formule cette
conclusion qu'il faut retenir: La seule
sécurité pour la paix est que les Fran-
çais continuent à occuper fermement la
L'Allemagne est menaçante. Les
ÏOO.OOO hommes de son armée régulière
sont répartis en sept divisions. Ces sept
divisions sont l'armature de l'encadre-
jtmont de sept armées en cas de mobili-
sation générale. La pol;ce verte, toutes
lei associations soi-disant sportives, les
de vétérans, les sections de
l'Union nationale des combattants- se
.Tondraient dans cet encadrement selon
[̃un plan tenu h jour. L'Allemagne peut
• (mettre immédiatement sur pied une ar-
mée de 600,000 hommes prêts à entrer
en action et munis de larges réserves.
"Aussi longtemps que nous occuperons la
;ïtuhi\ le général von Seeckt n'engagera
pas son armée dans une guerre qui se
passerait sur territoire allemand. Pour
se servir des gaz nocifs qu'il a abondam-
ment réparés, il veut que nous soyons
d'abord sortis du territoire allemand,
afin de lui éviter les dévastations, sur
lesquelles l'exemple de nos régions dé-
yastées l'a renseigné.
Aussi longtemps que nous occuperons
Qa Ruhr, nous n'aurons rien à craindre
d'une attaque brusquée allemande. Or
le premier acte du plan allemand est
de nous amener à nous la faire aban-
donner. Nous ne l'occupons «pas avec
une forc, suffisante il serait facile aux
'Allemands de se livrer en certains points
de la Rhénanie à de véritables vépres
Des aggressions se produisent par
surprise, tantôt dans une ville, tantôt
dans une autre. Le gouvernement alle-
imand se déclare impuissant à réfréner
ce qu'il appelle « l'expressiori du pa-
itrotisme des populations rhénanes op-
primées ». 11 en appelle à l'opinion mon-
diale, laquelle trouve à Paris, dans un
gouvernement de gauche, des faveurs et
des attendrissements acquis à l'Allema-
gne. Alors l'aveuglement d'une politi-
que criminelle nous fait abandonner la
Rhénanie. Le premier acte de la revan-
ohe allemande sera joué. La guerre sui-
vra immédiate, brutale, sans même le
préavis d'une fausse attaque de Nurem-
berg.
La Revue Universelle du 15 avril a
donné sur la position de notre armée du
llhin des renseignements d'une impres-
sionnante' précision.
La presse a tu un fait qui a précédé
d'un mois le carnage de Pirmasens: Le
délégué de la haute commission de S.
est averti qu'un village séparatiste est
menacé par les nationalistes. Il s'y porte.
Une troupe armée l'obl;ge à faire demi-
itonr. Il va alerter le garnison voisine à
̃ vingt kilomètres. Un escadron arrive le
lendemain matin, en carabiniers.
Quinze séparatistes avaient été tués, dix
'jetés dans le Rhin, le village pillé et
les soldats qui il ne man.
1
quait que l'uniforme, sont repartis en
camions automobiles, comme ils étaient
venus. Ce scénario symptomatique peut
se renouveler en grand, non sur des vil-
lages, mais sur des centres importants.
Ces coups de main sont assurés de réus-
sir en raison de' l'insuffisance de nos
troupes d'occupation, dont le réseau est
une toile d'araignée, ténue, inconsis-
tante.
« L'armée du Rhin est hors d'état
d'opposer instantanément une résistance
sérieuse à une agression soudaine. En
cas d'une attaque de grand style, les
neuf divisions squelettiques dont elle est
formée n'auraient qu'à tenir en s'immo-
lant. Les bleus dont elle est composée
n'auraient ni. la cohésion, ni le sang-
froid désirables. » C'est un général de
l'armée du Rhin qui parle ainsi. Pen-
dant les trois semestres de passage sous
les drapeaux, les recrues font six mois
d'instruction, six mois de corvée et en-
fin six mois comme employés dans les
innombrables services de Rhénanie.
L'instruction est donc hâtive uncolo-
nel n'a jamais en main des soldats en-
traînés, capables de manoeuvrer et de
coopérer à une action de policé impor-
tante. Les Allemands le savent. Notre
système organisé dans une période
'de trompeuse inquiétude ne suffit pas
il tenir un pays ennemi; Notre armée
du Rhin est une troupe de couverture.
Elle devrait être composée de soldats de
métier pour une grande part. Les neuf
D.' I. squelettiques devraient être des
divisions de fer, semblables à nos trou-
pes de couverture de 1914, solides et
manœuvrières, capables d'être alertées
en quelques heures. Nos chefs militaires
y devraient être pourvus des attribu-
tions de police et de sécurité, fâcheuse-
ment réservées à la haute commission,
laquelle ne devrait garder que le rôle
délibératif..
Notre armée du Rhin est trop faible,
insuffisamment redoutable, incapable
de remplir son rôle devant des Alle-
mands qui ne comprennent que la force.
« Le jour où le Boche saura que .tout
attentat contre les troupes d'occupation
serait suivi dans les vingt-quatre heures
d'une marche sur Münster ou Heidel-
berg, que cent otages seraient fusillés et
qu'en cas de récidive ces deux villes se-
raient détruites, ils nous craindraient et
nous admireraient, et H discorde se met-
trait dans leurs rangs. » Ecoutons le
Dàilif Mail, gardons la Ruhr, mais avec
unie force suffisante et sans timidité.
Alors nous imploserons le respect et nou$
sauvegarderons la paix.
Général Chèrlils
Ce qu'on ne trouve pas
au Restaurant «
Que de fois, dans un de ces succulents repas
familiaux qui restent toujours le secret des ména-
gères françaises, au moment où l'on dégustait
quelque plat simple et délicatement préparé,
n'avons-nous pas entendu dire: « Voilà ce qu'on
ne trouve pas au restauramt » II s'agissait le plus
souvent de quelque moelleux bouilli, d'une'odo-
rante estouffade ou d'une daube opulente. Jugez
donc à quelles manifestations on se livrerait si,
sur la table bourgeoise, on nous servait du
pijerrey Voilà, certes, un plat qui ne se trouve
ni au restaurant ni dans le répertoire d'aucune
cuisinière d'aucun étage.
Quelques Parisiens privilégiés viennent pour-
tant d'en manger dans un banquet au menu exo-
tique. A ce menu, en effet, figurait du pijerrey
d'Argentine. Etait-ce une entrée? Je l'ignore.
C'était, en tout cas, une entrée en matière, car,
après le pijerrey, il y avait des côtelettes de
mouflon manchettes, du skephir au sang et
des croustades de salicorne.
Avez-vous jamais vu un mouflon à manchettes?
M. de Buffon, qui portait aussi des manchettes,
n'a point, que je sache, décrit cette espèce-là.
Je n'ai, en tout cas, aucune idée de l'apparence
qu'elle peut présenter. En me reportant en
arrière, à l'époque où l'on pouvait reconnaître
la profession des gens à certains signes exté-
rieurs, je m'imagine les manchettes d'un magis-
trat à côtelettes; mais j'hésite à me figurer des
côtelettes de mouflon à manchettes. Les man-
chettes doivent être une des parties non comes-
tibles.de l'animal.
Les pièces qui s'en mangent se laissent,
paraît-il, manger agréablement. Le reste du menu
aurait, d'ailleurs, été favorablement apprécié.
Un convive enthousiaste le trouva même déli-
cieux. Il déclara que jamais il ne s'était si
fort régalé. Pensez donel 1 Il avait cru absorber
de la carpe, du mouton, des asperges, du lait
caillé, que sais-je!
Ayant eu connaissance de ce rapport dithy-
rambique, j'eus le désir bien naturel de goûter
à ces mets rarissimes et qui rappellent, d'une
manière si prodigieuse, les plats usuels de notre
pays. Je m'informai. Je demandai où l'on pouvait
se procurer du mouton, pardon, du mouflon à
manchettes, du pijerrey d'Argentine et du ske-
phir. On me rit au nez. On me dit que, même
à prix d'or ce qui signifie quelque chose par
le temps qui court je ne trouverais à acheter
aucun de ces articles-là.
Et lë salicorne? implorai-je.
Ah! c'est différent, me fut-il répondu. La
France en possède des types.
Je respirai. J'allais donc pouvoir manger du
salicorne!
Ne voulant confier à personne la délicate mis-
sion de m'en procurer un morceau, ne me fiant
qu'à moi-même pour cette précieuse acquisition,
je me rendis dans un des premiers magasins
d'approvisionnement de la capitale, et je priai
un garçon de me donner un cuissot de salicorne.
Il me regarda d'un air surpris et dit simple-
ment
Connais pas.
Cette première tentative ne me découragea pas.
Dans une boucherie, je demandai un filet de
salicorne. On réfléchit un instant et l'on m'en-
voya chez le charcutier. Abaissant mes préten-
tions, je demandai au charcutier des pieds de
salicorne. Il haussa les épaules et déclara que
ces pieds-là ne se trouvaient pas chez lui.
J'échouai dans une triperie, murmurant timide-
ment
Avez-vous du foie ou des cervelles de sali-
corne ? "̃̃.̃̃
Je fus regardé d'une telle mine que je crus
prudent de me retirer sans plus attendre. Rentré
chez moi, j'appelai ma cuisinière et lui dis:
Quelle sorte d'animal est le salicorne ?
Un quadrupède ?'Une volaille ?
Elle se mit à rire.
Qhl njonsiejir, volons, on ne dit pas «un, »
salicorne. On dit « une » salicorne. Et c'est
une herbe.
Je me précipitai sur un dictionnaire, et mon
ignorance y apprit que la salicorne est une
plante de la famille des atriplioées, type de la
tribu des salicorniées, qui croît dans les terrains'
imprégnés de sel, principalement dans le midi
de la France. Les bestiaux en sont très friands.
C'est tout à fait ce qu'il' faut pour moi, qui
ne suis qu'une bête.
Adrien Vély
Que peut et que doit faire
l'Opposition?
L'opinion de M. Chartes. Bertrand,
député, président de l'Association
nationale des anciens
combattants
L'opposition, qui s'est comptée avant-
hier sur l'élection du président de la
Chambre, semble résolue à ne se laisser
point escamoter par la majorité de cir-
constance que constitue le cartel des
gauches.
M. Charles Bertrand, président de la
Fédération national* -des anciens eonvf,
battants, a bien voulu nous dire son'
opinion sur le rôle que peut jouer cette
opposition, quelque peu déconcertée,
ces jours derniers, par les cris de vic.r
toire des radicaux-socialistes et leurs
vociférations contre l'Elysée, mais qui
est en train de prendre conscience
d'elle-même et de sa force.
A défaut de programme unanime,
nous dit M. Charles Bertrand, nous
ayons un sentiment commun, celui de
l'intérêt national, du prestige national,
de la sécurité nationale. C'est assez pour
permettre une résistance ©Micacé aux
surenchères démagogiques de la nou-
velle majorité.
» Il est à prévoir que le cartel' des
gauches simple coalition, électorale de
paliticiens 'aux doctrines incompatibles
ne tiendra pas longtemps contre les
forces de dissociation que représentent
les socialistes, volontairement et ma-
«hiavéliqiuement restés en dehors des
compétitions de portefeuilles.
» Chaque fraction de la nouvelle ma-
jorité se méfie des autres. Nous verrons
les communistes s'efforcer de chiper la
clientèle' des socialistes, et les socialistes
d'annexer celle des radicaux, qui ne
pourront rien prendre il. l'opposition.
lies amis et collaborateurs de M. Her-
riot sont condamnés à être débordée, en
attendant d'être évincés par leurs « sou-
tiens » de gauche.
» Le pays ne tardéra pas à s'aperce-
voir que le nouveau gouvernem9nt,
ainsi surveillé et épié par d'exigeants
alliés, prêts à devenir, au moindre
écart, des adversaires irréductibles, est
incapable de résoudirfe les graves pro-
blèmes de l'heure présente dans un sens
véritablement national,.
» La masse électorale, qui a cédé à un
mouvement de lassitude et de mauvaise
humeur, comprendra à quel point elle
s'est laissé décevoir par un mode de
scrutin désastreux. Les sympathies
iront, dans un proche avenir, "à' une op-
position résolue a combattre contre
toute mesure tendant à diminuer la
force et les droits de la France, à l'inté-
rieur et à l'extérieur.
» Nous avons deux drapeaux, autour
desquels nous/pourrons, sans distinc-
tions de groupes et de partis, nous ral-
lier la défense du franc et la défense
de la, Ruhr.
» Pour la défense du franc, nous lut-
terons contre toutes les surenchères dé-
magogiques, tendant à déséquilibrer le
budget.
Pour la défense de la Ruhr, nous lut-
terons avec plus d'énergie encore contre
toute renonciation aux droits sacrés que
nous tenons des traités, et du sacrifice
de nos quinze cent mille morts et de nos
cinq: cent mille mutilés. »
Et M. Chartes .Bertrand conclut
Si nous avons, au Parlement, l'in-
fériorité du nombre, la conscience ré-
veillée du pays nous donnera l'ascen-
dant moral suffisant pour empêcher une
majorité de coalition scandaleuse de
prendre des décisions subversives de la
richesse publique, de l'ordre social et de
l'idée de patrie. C'est plus qu'il n'en
faut pour ne pas considérer la situation
actuelle, incontestablement grave, tom-
me une situation désespérée.
Francillon
Le nouveau Ministère
devant le Reiohstag
Berlin, 5 juin.
Le 'Reichstag a discuté aujourd'hui la
déclaration du nouveau gouvernement
Marx.
C'est d'abord M. Scholz, chef du parti
populiste, qui rappelle, au nom du centre,
des démocrates et des populistes, les
efforts des partis moyens pour associer
les nationalistes à leur politique basée
« sur l'acceptation de principe du rapport
des experts ».
Au nom des nationalistes, le comte
Westarp réplique
« Le gouvernement aurait dû repousser
impérieusement le mensonge de la culpa-
bilité de guerre allemande et déclarer
inexistant le paragraphe du traité de Ver-
sailles traitant de la culpabilité de guerre
de l'Allemagne.
Telle était notre première condition à
notre entrée dans le gouvernement.
Les résultats des élections du 4 mai
exigent, impérieusement une modification
de toute la politique extérieure et intérieure
allemande. Les cent. sièges que les partis
gouvernementaux ont perdu au cours des
élections sont un fait dont on doit tirer
les conséquences.
Au cours des derniers pourparlers,
nous avons été jusqu'à la limite du possi-
ble et dans certains milieux on a même eu
l'impression que nous étions allés trop
loin. La coalition actuelle est insuffisante
pour gouverner, même avec l'appui des
socialistes. Elle ne dispose pas d'une ma-
jorité suffisante.
L'orateur critique le programme du
gouvernement qui, déclare-t-il, n'en est
pas un, car il contient des lacunes impar-
donnables.
« Une lutte énergique contre le gouver-
nement moscovite est nécessaire si on veut
protéger l'Allemagne ,du danger bolehe-
viste qui est menaçant.' La bourgeoisie doit
organiser la lutte contre ce danger cela
nécessite un gouvernement d'empire qui
tirerait une ligne de démarcation très
nette entre lui et les socialistes. C'est jour
cela que nous avons exigé la modification
de la coalition prussienne, car, aussi
longtemps que la Prusse sera gouvernée
par les socialistes, un gouvernement du
Reich lie pourra déployer aucune activité
Du rcsti'f le régirne parlementaire. ne
convient plus à l'Allemagne. »
(Lire la fin en Derniére Heure.)
Les Échos
La Reine de Roumanie à Paris.
La Reine de Roumanie, partie de Ca-
lais à 14 heures, est arrivée à Paris hier
soir à 18 h. 15.
Académie française.
On sait que la réception, sous la Cou-
pole, de MI Henri-Robert aura lieu jeudi
prochain 12 juin. Suivant un usage anti-
que et solennel, le récipiendaire a donné
lecture, hier, de son discours aux mem-
bres de la commission de l'Académie
française désignés pour cet objet.
Nous croyons savoir que ce discours,
dans lequel est évoquée, avec une haute
éloquence, la figure de M. Ribot, à été
fort applaudi.
L'Académie a consacré une notable
partie de sa séance à la discussion des
titres des candidats aux grands prix de
littérature et du roman.
On nous permettra de ne pas rappor-
ter ici les bruits qui courent à ce sujet
cependant nous pouvons affirmer qae,
jusqu'ici, aucune décision'ferme n'a été
prise.
M. Pomey, inspecteur général des
Postes et Télégraphes, a demandé 'à
l'Académie d'être autorisé à installer un
microphone jeudi prochain dans la salle
où sera reçu M. Henri-Robert, de façon
à pouvoir transmettre nar T. S. F., -iirbi
et orbi, le discours du nouvel académi-
cien et la réponse qu'y fera M. Louis
Barthou.
Cette autorisation a été accordée.
COUP DE CRAYON
COUSINE LAURA
roman
par M. Marcel Prévost, de l'Académie française
Tandis que s'achève, dans cette Nouvelle
Bibliothèque Flammarion, la publication des
oeuvres complètes de Guy de Maupassant, com-
mence celle des oeuvres complètes de M. Marcel
Prévost.
Cousine Laura est un des premiers volumes
que nous ayons reçus. C'est avec plaisir qu'on
lit ou relit dans une aussi belle édition ce chef-
d'œuvre du roman passionné et un des ouvrages
les plus célèbres de l'illustre et incomparable
écrivain.
Cette histoire d'une élève du Conservatoire et
d'un ieune polytechnicien qui a la tête tournée
par sa cousine qui fait du théâtre est peut-être,
de toutes les œuvres de M. Marcel Pr.évost, celle
où son admirable psychologie,s'enveloppe le plus
de grâce.
La Documentation catholique vient de
publier une très intéressante statistique
sur le rôle du clergé, tant séculier que
régulier, pendant la guerre,
Morts. 4.618
Cités et décorés. 10.414
Nombre de citations.
Croix de guerre. 9.378
Légion d'lionneur 895
militaire 1.533
Médaille honneur épidémies. 550
Médaille Reconnaissance fran-
çaise 61
Décorations étrangères 671
Décorations diverses 162
Voilà des chiffres qui se passent de
commentaires. Il n'est pas inutile que
paraisse et soit répandue cette statisti-
que, au moment où radicaux et socialis-
tes s'apprêtent à recommencer la guerre
contre le clergé et la religion.
Une distraction du rayon de la mort.
Le» rayon de M. Grindell qui, disait-
on, anéantirait des corps d'armée plu-
sieurs kilomètres de distance n'a pas
causé le moindre mal à un des exp2rts
envoyés 1'autre jour par le gouverne-
ment pour en faire l'épreuve. Cet ex-
pert, étant sceptique sur les propriété
du rayon, s'était placé exprès devant lui
il dix mètres de sa source. Ces explica.-
tions ont été données il la Chambre des
communes par M. Leach, secrétaire par-
lementaire de l'air, en réponse à un dé-
puté qui s'inquiétait du danger que ce
savant avait pu courir.
Le ministre, avec un humour qui sen-
tait son Dickens, a prononcé ces paroles
d'une savoureuse simplicité
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en question se porte bien.
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Le Coq
L'OFFENSIVE DES GAUCHES CONTRE L'ELYSEE
M. Millerand résiste
Les consultations de la journée. Le
« Appelé pour sept ans à l'Elysée, le Président tient pour son
devoir envers la République et envers la France d'y demeurer
jusqu'au terme, légal de son mandat.
.̃•••̃̃•̃ (Communiqué de l'Elysée.)
LA BATAILLE ENGAGÉE
Avant-hier, à la Chambre, ce ne fut
qu'une première escarmouche hier, la
véritable bataille s'est engagée dans
toute son âpreté, sinon encore dans toute
son ampleur non point cette fois au-
Palais-Bourbon., mais à l'Elysée, nou-
velle citadelle d'une résistance qui sem-
ble devoir être énergique.
En effet, M. Millerand paraît jusqu'ici
résolu à défendre opiniâtrement les lois
constitutionnelles qu'il a mission de
faire respecter. Le communiqué rédigé
par la présidence à l'issue de la visite
de M. Herriot est à cet égard très net
il précise que ce n'est point sur le pro-
gramme de gouvernement que le repré-
sentant du cartel des gauches et le pré-
sident de la République n'ont pu se
mettre d'accord, mais uniquement sur
la question présidentielle. NI. Herriot
ayant mandat de sa majorité d'exiger la
démission de M. Millerand avani qu'il
ne consentît à former un cabinet, le
président a considéré qu'il était de son
devoir de repousser cette condition
préalable qui crée un précédent « dont
on ne saurait mesurer le péril ».
Ce péril est évident, car dès l'instant
où il sera admis que le chef de l'Etat est
à la merci des caprices du suffrage uni-
versel et qu'il sera contraint de démis-
sionner chaque fois que la majorité
parlementaire se déplacera, la seule ins-
titution il peu près stable que nous avait
conservée la Constitution républicaine se
trouvera abolie il ne restera plus qu'à
.proclamer en France le régime soyiéti-
que.
Il ne s'agit plus, comme on le voit,"
d'une question de personne, mais bien
d'une question de principe. Aujourd'hui
ce sont les radicaux-socialistes qui en-
tendent débarquer M. Millerand sous le
prétexte qu'il ne représente pas leurs
idées, demain ce seront les communis-
tes si, par hasard, :15 formaient la majo-
rité au Parlement, qui exigeraient la dé-
missian de l'élu des radicaux au cas
probable où il n'aurait pas l'heur de
leur plaire Est-ce admissible ?
Aussi bien est-il permis de supposer
que le Sénat, moins accessible aux pas-
sions qui agitent la Chambre et plus
conscient de la dignité du pays. se
rendra compte du danger et ne lais-
sera pas commettre un acte inconsidé-
ré dont les conséquences apparaissant
si rraves.
M. Millerand d'ailleurs, en faisant
appeler dans la soirée trois sénateurs
radicaux, montre son intention de s'ap-
puyer sur le Luxembourg et pour peu
que celui-ci lui accorde le concours qu'il
devrait logiquement lui prêter, la iuïie
peut être longue et se terminer autre-
ment que ne l'espèrent les adversaires
de l'Elysée.
Pour nous, nous ne verrions dans ce
conflit qu'un nouveau et décisif témoi-
gnage de la faillite du régime parlemen-
taire s'il n était en même temps préju-
diciable aux intérêts de la France. Ce
n'est point l'heure, en effet, de tenter
des expériences, lorsque nous avions en
face de nous une Allemagne nationaliste
qui poursuit sans trêve la reconstitution
de ses forces militaires et qui s'empres-
sera d'exploiter contre nous, en Alsace
et dans la Sarre, la politique antireli-
gieuse inscrite en tête du programme
de la nouvelle majorité. Quand on verra
clair, il sera trop tard. Il faudrait pour-
tant songer iL la France.
René Lara
]LE CONFLIT
Comme on le verra plus loin, M. Mil-
lerand convoquait hier sur la fin de
l'après-midi M. Herriot et lui offrait la
mission de former le cabinet.
M. Herriot répondait que, conformé-
ment aux désirs de son parti, il ne pou-
vait accepter qu'à la condition d'appor-
ter aux Chambres la démission du pré-
sident de la République.
M. Millerand déclarait « qu'il ne sau-
rait accepter d'examiner une question
que le respect de la lo: interdisait de
poser », et M. Herriot déclinait en
conséquence la mission de former le
cabinet.
Il était sept heures et demie quand on
apprit le résultat de l'entrevue de M.
Herriot avec le président de la Repu-*
blique. Bien que la séance de la Cham-
bre fut levée depuis plus d'une heure,
il y avait encore à ce moment, au Palais-
Bourbon, de nombreux députés et plu-
sieurs sénateurs.
Ces nouvelles produisirent une vive
émotion qui ne fit au'augmenter au
cours de la soirée quand on connut, dans
les milieux politiques, le comtnuniqué
l'Elysée.
Dans ce document, d'une netteté qui
ne laissait rien à désirer, M. Millerand
affirmait, avec son bon droit, son inten-
tion bien arrêtée de résister aux som-
mations qui lui étaient faites au nom
d'un parti.
On était frappé surtout par la volonté
exprimée par NI. Millerand de demeurer
à l'Elysée « jusqu'au terme légal de sou
mandat », et par sa résolution de « faire
tout ce qui dépend de lui pour assurer
le respect de la Constitution ».
Chaque terme de cette déclaration
était longuement commenté.
Que M. Alillerand eût pour lui la
Constitution, tous les hommes de
foi le reconnaissaient. Mais comment en-
tendait-il 1a fa,ire respecter ? Quelle for-
me allait prendre sa résistance ? Jusqu'à
quel point irait-elle ? Il se dit « résolu
;r faire tout ce qui dépend de lui », mais
qu'est-ce qui dépend de lui et qu en-
tend-il par là ?
Le communiqué officiel
Voici, d'ailleurs, la note communi-
quée par l'Elysée
Cofcformérncrtt aux indications des 'prési-
dents rles deux Chambres qu'il avait reçus
dans l'après-midi, le président de la llépu-
bliqui; a fait prier M. Herriot de se rendre
à l'Elysée.
Atmés lui avoir rappelé les grarules lignes
de la situation politique et
l'intérieur, M. Millerand lui a demandé s'il
voulait ltei soit concours pour la for-
mation dit nouveau cabinet, en vue de l'ap-
plication des idécs que le suffrage univer-
sel a fait prévaloir dans sa récente consul-
talion.
Un écltange tIe vues s'est ensuite établi
ctu cours duquel ne s'est révélé aucune dé-
saccord sur le programme.
Lc député dtc Rhône ayant soulevé la
question présidentielle, M. Millerand a dé-
etaré qu'il ne saurait nccepfer d'examiner
une question que le respect de la loi inter-
dit de poser. f ̃̃'
La Constitution a fixé ri sept ar\s la 414-
rée drv mandat présidentiel.' Appeté pour
sept arts Il l'Elysée, le Président tient pour
son devoir envers la- République et la.
France d'y demeurer jusqu'au terme légal
de son mandat. il[. Millerand est résolu, à
faire tout ce qui dépend de lui pour assurer
le respect de la Constitution et pour écarter
Le péril.
5avs discuter ces raisons, M. Herriot a
simplement répondu qu'il 7te croyait pas
personnellement pouvoir accepter la mis-
sinon que le Président avait bien voulu lui
offrir.
Le président de. la République compte
poursuivre ce soir ses consultations.
Pour le moment, à la suite du refas
de M. Herriot, M. Millerand va sans
doute confier a un autre personnage po-
litique la mission de former le cabinet.
Mais ce cabinet, quel accueil la Cham-
bre lui réservera-t-elle '? Si elle le ren-
verse dès le premier jour, que fera le
président de la République ? En forme-
ra-t-il un autre ? Tiondra-t-il, au con-
traire, l'expérience pour décisive et s'in-
clinera-t-il devant la majorité de la
Chambre ? Fera-t-il, le 8 juin, lire par
le ministère qu'il aura formé le décrit
de clôture ? A-t-il l'intention de deman-
der au Sénat la dissolution de la
Chambre ?
Autant d'hypothèses qui ont été émi-
ses, sans que personne pût se flatter de
voir exactement comment se déroule-
raient les événements. Sans doute, les
adversaires de M. Millerand assuraient
toujours qu'il serait obligé, après une
brève résistance, de démissionner. Mais
ceux-là mêmes n'étaient pas au fond
sans inquiétudes. Ils savaient qu'à la
Chambre ils ne formaient pas une ma-
jorité bien forte seraient-ils même fi-
nalement en majorité ? Puis, il y ..vait
le Sénat. Que pense le Sénat ? Que fe-
raient les sénateurs, si chatouilleux
quand il s'agit de la Constitution, et peu
disposés à courir une telle aventure
pour faire plaisir it des socialistes »:t
des communistes ? Les nouvelles du Sé-
nat étaient très mauvaises pour les
Il n'en faut pas douter. La résistance
de Al. Millerand a consterné ses adver-
saires. Ils croyaient en avoir raison si
facilement Ils avaient annoncé .qu'on
irait à Versailles demain ou dimanche
au plus tard L'opération se trouve au
moins retardée. Jusqu'à, quand ?
On prête aux adversaires de l'Elysée
l'intention d'agir énergiquement, avec
violence même, en organisant des ma-
nifestations la Chambre et même dans
la rue. Tout cela est possible.
Le conflit est ouvert.. Qu'en sortira-
t.-il ? Nous sommes 'pour le moment en
plein mystère.
Jules Véràn
LES CONSULTATIONS
Le président de la République ..ït»n-
dait, comme on sait, que le ,bureau de
la Chambre eût été constitué pour com-
mencer les consultations d'usage en vue
de la désignation du personnage politi.
que auquel il devait confier la mission
de former le nouveau cabinet. M. iJain-
levé ayant été élu avant-hier président
de la Chambre, M. Millerand, dès hier.,
Après avoir reçu, dans la înatiné-?. ii
visite protocolaire du nouveau président
de la Chambre, accompagné de tout
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