Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1894-02-04
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 février 1894 04 février 1894
Description : 1894/02/04 (Numéro 5080). 1894/02/04 (Numéro 5080).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/02/2008
PAU~H AS CENTIMES D~PARTRM~XTS RT ~AT~RS SO CE~TÎMES
DIMANCHE 4 FÉVRIER 1894
3< Année 3" Série –-N" 3080
ARTHUR MEYER
JMree<
RÉDUCTION
2,rueDrouot
'Mjigte ~es boutevar~s Mont~uartre et des MaUeM~
ABONNEMENTS
~RTH~R MEYER
JDtfeeteMr
ABMINISTRATION
RBNSEiaNEMENTS
) ABONNEMENTS, PETITES ANNONCES
3, rue Drouot, 2
(Angte des boutevMd*; Montmartre et dos ItaUcn~
ANNONCES
MM. CB[. LA&RAN&B, CBRJF & <~
6: PI.iCE DZ LA BOURSE, 6
Et A <'
P&ri~ Départements
Unc'ois. 5fr. Un mois. 66".
Trois mois. ISbOTr&ismois. 16 fr.
S~muis. 37 fr. Six mois. 326'.
Un an. 54 fr. Un ~n. 64= &.
1 Etranger
Trois mois (Union postaie). IS &.
LA
AIJ~ HARANGUES
Je viens de lire les quarante pages d&
préface, mises par M. Joseph Reinach en
tête d'un recueil de discours choisis, em-
pruntes aux orateurs français les plus il-
lustres dont la parole a retenti depuis
un siècle. Même, avec la préface, j'ai lu le
livre entier. Orateurs politiques se levant
au nom de tous les régimes, grands avo-
cats luttant pour le droit ou pour la pitié
humaine, prédicateurs s'adressant aux
âmes, académiciens, encore, déployant
leurs belles phrases en draperies, m'ont
sollicité tour à tour ) En vérité, l'intérêt
jn'est pas médiocre de ces éloquences op-
posées, de ces formes de langage, sous
lesquelles on entend une intonation, à
travers lesquelles on devine un geste, par
delà lesquelles on revoit un temps. Com-
bien, dans un laps de cent années, se mo-
difie l'art oratoire Nous ne parlons pas
.plus à la mode de nos aïeux qu'ils ne
s'exprimaient à celle de leurs ancêtres.
II y a, de génération en génération, un
style nouveau pour convaincre, un ton
nouveau pour s'expliquer. L'allure des
harangues fait partie de la physionomie
d'une époque au même titre, ou à peu
,près,que le goût du costume. On parle
comme on s'habille; le moral et le phy-
sique s'identifient. Et M. Reinach a écrit,
justement, sa très fine et très substan-
tielle introduction aiin de l'établir.
Naturellement, c'est de la tribune pu-
blique qu'il s'occupe surtout, et pour une
raison toute simple: à savoir, qu'il n'y a
;rien, chez nous, d'aussi neuf et, par con-
séquent, d'aussi caractéristique, en fait
d'éloquence, que le débat des Assemblées.
L'ancien régime n'a rien connu de tel.
.Point de tribune, en France, avant la Ré-
volution, inaugurant le système de la re-
présentation nationale. Tant que les cir-
constances n'ont pas exigé des hommes
l'improvisation, le discours d'exposition,
d'attaque et de riposte, la lutte immé-
diate à paroles vivantes, on a composé des
morceaux magnifiques, il n'y a pas eu
d'orateurs, au sens moderne du mot.
Lejour où un homme d'Etat a dû se
défendre àTimproviste, où la discussion
a pu changer, en un instant, la face d'une
question, un art spécial, né de la passion
de la dialectique, des faits imprévus, des
périls, des responsabilités, du sentiment
instantané de la vie générale, s'est déga-
gé. Libre à chacun d'envisager cet art et
3e le juger à sa manière; impossible de
méconnaître sa puissance. L'éloquence est
armée; elle soutient ou renverse des trô-
nes elle frappe; elle revendique; elle
impose ou écarte des desseins. On ne va
pas à la bataille en tenue d'Académie. Le
discours qu'il faut n'est une œuvre qu'à la
condition d'être un acte.
Aucoursd'un débat, soudain, une situa-
tion se détermine. Qu'en sortira-t-il ? q
L'anxiété s'empare de tous. Un grand
orateur monte à la tribune. C'est un
drame qui se noue. D'un côté, celui qui
~parle; de l'autre, les auditeurs, dont au-
cun, par la force des choses, n'est désin-
téressé. Les épisodes qui vont surgir, l'o-
rateur ne les prévoit pas plus que nous.
Il commence il présente son sujet sous
le jour qui lui convient. Des interruptions
s'interjettent; il y répond et il continue.
Sa pensée se développe parmi les obsta-
cles. L'ordre de ses arguments, un instant
troublé, se rétablit. A une contradiction,
sa présence d'esprit lance une preuve
inattendue. L'ironie spirituelle achève la
démonstration.
Tout à l'heure, l'orateur s'énonçait avec
bonhomie, en phrases courtes de conver-
sation. Maintenant, voilà qu'il s'anime,
son style se heurte, puis grandit et s'é-
lève. La question s'élargit. Mille consé-
quences en jaillissent. Que les enthou-
siasmes éclatent ou que se gonflent les
colères, l'émotion secoue les nerfs. Com-
ment veut-on qu'un pareil résultat s'ob-
tienne autrement que par l'improvisa-
tion ? Des formes préparées d'avance ont
je ne sais quel air connu, comme si elles
avaient déjà servi. Leur beauté quoi
qu'on fasse, est une beauté de cabinet et
non une beauté d'action, la beauté de la
torche qu'on agite et dont on redoute
l'étincelle, de lahachequ'onbranditetdont
on craint même l'éclair.
Pour atteindre cette éloquence, qui a
été celle d'un Berryer et d'un Gambetta,
un service de conceptions différentes, un
long temps de iormation,une longue édu-
cation a été nécessaire. Cette éducation,
les hommes de Quatre-vingt-neuf ne l'a-
vaient point. C'est pourquoi les discours
de la période révolutionnaire ont, le plus
souvent, le tour classique le plus laborieux
du monde. Mirabeau lui-même, ayant en
lui tous les dons de l'improvisateur,
tremblait d'improviser. Il ne s'y décidait
qu'à la dernière extrémité. En telle sorte
que ses mouvements vraiment sublimas
ne se débridaient qu'à son corps défen-
dant. Pour Vergniaud.il en fut de même.
L'idéal de Jean-Jacques et le souvenir
des latins l'obsédait devant sa table de
travail, et l'artifice étouffait la sincérité.
M. Reinach a excellemment défini cet
état d'esprit, d'ailleurs facile à compren-
dre « Constituants et conventionnels,
Jacobins et Girondins, tous ces violents,
un volcan dans le cœur et une mer de
tempête dans le cerveau, sont, en même
temps, les plus académiques des hom-
mes. Acteurs tumultueux du drame le
plus shakespearien que connaisse l'his-
toire, ils mettent leur honneur à parler
en héros de tragédies de collège. La course
vertigineuse qui les emporte à l'abîme,
les uns après les autres, leur laisse à
peine le temps de respirer, mais ils trou-
vent toujours le loisir de polir des mé-
taphores et d'encMssRr des citations.
Avant d'aborder la tribune de l'Assem-
blée, ils font une répétition aux Jacobins.
Hssont~Mc:e /l'éëhafaud. ? Gens de lettres, oui, toutes
les fois que la nécessité ne les prend pas
à la gorge et ne les oblige pas à se livrer
corps et âme. Ce n'est pas à un autre prix
que l'on est orateur.
Pourquoi n'y out-H pas, après la Ter-
reur, une beMe poussée oratoire? On avait
contracté l'habitude de la parole. A cette
question, M. Reinach répond avec une
nette indépendance. La guillotine avait
fait litière des plus beaux talents. Il ne
restait plus que les médiocres a déjà
mûris par Robespierre pour la servitu-
de Des stériles tapages du Directoire
au silence commandé de l'Empire, on
se traîna dans la plus vaine déclamation.
Tout était à reprendre au début. Tout se
reprit au ~emps de la Restauration qui
releva la tribune. Et ce fut l'honneur de
la monarchie.
D'abord, à vrai dire, on fut guindé,
pompeux et classique, comme autrefois.
L'improvisation épouvantait les plus bra-
ves. Pourtant, par degrés, l'on s'enhar-
dit. Royer Gollard professait Villèle et
Martignac s'expliquent de Serre va tout
droit devant lui sans le secours d'aucun.
papier. Chose curieuse, c'est dans le parti
de l'opposition que persiste le goût des
redondances. Mais, dès lors, le branle du
progrès est donné on ne s'arrêtera plus.
Sous Louis-Philippe, les vrais orateurs
foisonnent. A gauche, le général Lamar-
que déploie son drapeau à trop grands
plis n droite, Montalembert fait tonner
sa phrase et Berryer, inégal comme les
hommes de génie, s~élève aux plus hauts
sommets de l'éloquence.
Au centre, toute une pléiade de discu-
teurs s'est révélée Casimir Perier, inci-
sif et robuste Guizot, concentré, dédai-
gneux Thiers, la souplesse incarnée;
le duc de Broglie, d'une grâce de beau ti-
reur d'épée; Dupin,qui a l'accent peu-
ple Dufaure,dont rien ne fait dévier
l'argumentation. L'ère de la déclamation
est terminée. On n'en est pas encore à
causer à la tribune, mais déjà l'on n'y ré-
cite plus des prises par cœur.
Laissons de côté l'éloquence extasiée,
humanitaire, lyrique, généreuse, après
tout, de 1848. Ceux qui ont entendu, 1 au-
tre jour, M. le général Mercier au palais
Bourbon se rendent compte de la libre
simplicité admise, aujourd'hui, par l'art
oratoire. L'éducation est faite, et M. Rei-
nach a raison d'affirmer qu'elle s'est nor-
malement poursuivie. On ne recourt plus
aux grands effets que dans les occasions
qui les réclament. Le langage des aS'aires
a rendu impossible le vieil amphigouri.
Aller à son iait et s'y tenir, voila désor-
mais la force. Peut-être, en ce résultat,
la presse a-t-elle été pour quelque chose.
J'en suis, quant à moi, persuadé.
Le journal ne se contente pas des con-
ceptions théoriques et des grandilo-
quences il veut des faits. C'est par le
moyen des faits, habilement présentés,
commentés simplement, qu'il répand les
idées. Lorsque 1 avenir fera le compte du
bien et du mal accomplis par la presse, en
ce dix-neuvième siècle qui l'a, véritable-
ment, créée, il reconnaîtra qu'elle a été
pour beaucoup dans la simplincation des
formes o ratoires. D'accord avec les mcears,
elle a iait prévaloir le naturel.
Au surplus, je me souviens d'un pas-
sage de M. Jules Simon, où se marque le
changement opéré en ce qui touche la tri-
bune « Un sénateur ou un député qui
s'habillerait avec prétention, le jour où il
doit prendre la parole, se rendrait infini-
ment ridicule. Or, cette recherche parais-
sait indiquée, il y a quarante ans. Il y a
soixante ans, on faisait mieux encore il
était permis de siéger en habit ordinaire,
mais* on ne pouvait parler qu'en uni-
forme. » Lea-mœurs, en se renouvelant,
n'ont pas rompu, quoi qu'en disent les
esprits. chagrins, avec toutes les tradi-
tions. Elles ont rompu, jusque dans l'é-
loquence, avec l'inutile emphase. Et j'es-
time que c'est un bien.
FOURCAUO
Ce qui se passe
GAULO!S-8U!DE
~u/oxr~tttt
Concert au jardin d'Acclimatation.
Courses à Pau.
A Nice, corso carnavalesque, bataille de
confetti.
A neuf heures du soir, assaut d'armes de ta
Société de l'encouragement de l'escrime, au
Grand-Hôtet. Les femmes en toilette de soirée.
Au Grand-Hôte), souper-concert & 10 francs,
champagne compris.
LA POLITIQUE
L'incident Gervais est terminé t
Le chef d'état-major général de notre
marine a eu gain de cause, et tous les pa-
triotes s'en féliciteront.
Hier matin, au conseil, l'amiral Lefè-
vre avait mis ses collègues au courant des
incidents de la veille, dont les membres
du cabinet étaient ravis au fond, mais ils
ne pouvaient le dire. Aussi avaient-ils
chargé le ministre de la marine de iaire
part a l'amiral Gervais « des impressions
du gouvernement a, pour nous servir de
l'expression d'un journal du soir.
Il faut croire que l'amiral Lefèvre
n'aura pas trouvé la mission facile, car
il a tait appel, pour l'aider dans cette
tâche, au président du conseil, qui s'est
rendu, dans l'après-midi, au ministère
de la marine.
Là, dans le cabinet du ministre, l'ami-
ral Gervais a eu, avec son chef hiérarchi-
que et M. Casimir-Perier, un entretien
qui n'a pas duré moins d'une heure, et
qui s'est terminé par cette 'déclaration
catégorique de sa part
cerne, avoir aucun rapport personnel avec
les parlementaires de la commission extra-
parlementaire. Arrangez-vous. »
Ce n'est peut-être là que le texte atté-
nué des paroles de l'amiral Gervais,
mais nous croyons pouvoir en garantir
le sens.
Ce qui est certain, en tout caa, c'est que,
devant l'attitude très résolue de l'ami-
ral Gervais, le ministre de la marine,
d'accord avec le président du conseil, a
signé une décision qui autorise l'amiral
Gervais à se faire suppléer, & la com-
mission extra-parlementaire, par M. le
contre-amiral de la Bédolliére, un des
sous-chefs d'état-major général de la ma-
rine.
Certains journaux ont donc mal com-
pris la véritable portée de la solution de
l'incident Gervais en la représentant
comme une disgrâce pour l'amiral Ger-
vais, qui, ao contraire, sort avec tous les
honneurs de cette escarmouche avec !es
parlementaires auxquels il lui répugnait
de se mêler dès ie premier jour. L. D.
~CHOFPOLÎIÏ~UES
CAPITULATtO~! GOUVER~~mŒNTAI.S
L'~c~ a publié, hier m3.tia. une' con-
versation d'un de ses r~daote'u's avec la
fille aînée de M. Cornélius Herz, qui dé-
clare que son père, contrairement au récit
publié mardi dans le F~aro, n'a fait au-
cune menace au gouvernement fran-
çais.
On trouvera plus loin cette déclaration:
assez alambiquée; on trouvera également
là réponse, topique, de M. Calmette.
Notre confrère du F ~ reporter à l'anût d'une nouvelle sensa-
tionnelle. C'est un ioùrnaliste considéré,
très sérieux, qui ne se serait pas avancé
à la légère.
S'il a écrit, mardi dernier, que M. Cor-
nélius Herz avait insisté par deux fois sur
sa résolution de parler au cas où la fa-
mille Réinach ne se désisterait pas de
sa demande et où il n'obtiendrait pas une
ordonnance de non'iieu, c'est que M. Cor-
nélius Herz l'avait autorisé à tenir ce lan-
gage.
S'il donne a. entendre, aujourd'hui, que
le gouvernement a négocié avec M. Cor-
nélius Herz, c'est qu'il a quelque raison
de le dire.
Ce système des négociations gouver-
nementales, nous le connaissons pour l'a-
voir vu employer, à une autre époque,
par MM. Loubet, Ribot et Bourgeois, sans
succès, d'ailleurs.
Il nous répugne de croire que M. Casi-
mir-Perier paisse glisser à son tour sur
cette pente, où se sont laissés entraîner
tous ceux qui se sont trouvés en présence
de Cornélius Herz ou d'Arton.
Le président du conseil, qui appartient
à une famille de conservateurs, a été
amené par les circonstances à gouverner
avec nos adversaires; nous n'avons au-
cune sympathie pour sa politique, et nous
la combattrons toujours.
Mais nous le tenons pour un honnête
homme aussi, en présence de l'afnrma-
tion formelle de M. Calmette, nous réser-
verons notre jugement jusqu'à ce que
nous ayons obtenu la réponse à cette
question °
Négociez-vous, monsieur Casimir-
Perier, avec Cornélius Herz, ou ne négo-
ciez-vous pas? q
Ë.CHOS DE PARIS
Aujourd'hui, on célébrera avec solen-
nité, dans toutes les églises, la fête deda
Purification..
A Notre-Dame, à neuf heures et demie,
le cardinal Richard bénira les cierges et
les distribuera à tous les chanoines du
chapitre métropolitain; ensuite, le vénéré
prélat présidera la procession, puis don-
nera la bénédiction papale.
A Saint-Etienne-du-Mont, le cardinal
Bourret, évêque de Rodez, présidera, à
uneheure, la réunion du catéchisme de
persévérance des jeunes nlles, puis bénira
une chaire offerte par les enfants de la
première communion de 1884 & 1894.
Allô 1 allô t L'hôtel de Ville P
Allô t Beaucoup de monde. Il est mi-
nuit. La foule se change en cohue.
Le général Borius, le colonel'Chamoin
représentent l'Elysée, M. Carnot étant
souffrant. Le bruit court en ce moment
que quelques socialistes se proposent de
remettre à M. Casimir-Perier une re-
quête ei faveur de Vaillant. Renseigne-
ments pris, rien de semblable ne se
produit, et les invités officiels, après une
apparition assez courte, se retirent.
Un petit incident M. Dupuy étant ar-
rivé d'assez bonne heure, on n'a pu for-
mer la haie sur son passage. Le prési-
dent de la Chambre en a pris son parti
avec beaucoup de bonne humeur.
<
Allô t allô Le bal de l'Opéra? R
–Allô t Beaucoup de monde. Il est une
heure. La foule se change en cohue. Pas
de ministres, mais beaucoup de députés
et quelques sénateurs.
Alors, c'est très gai P
Il y a le quorum t
Demain lundi, le général de brigade
Besson, commandant la 50" brigade d'in-
fanterie, à Aurillac, passe dans le cadre
de réserve.
Le 11 février, ce sera le tour du général
de brigade Lasvignes, gouverneur de Per-
pignan le 13, celui du général de brigade
Aubry, commandant la 79° brigade d'in-
fanterie, a. Verdun, et le 16, celui du gé-
néral de brigade Mugnier, gouverneur de
Besançon.
A partir de cette date, il n'y aura plus
de vacances dans l'état-major général
avant deux mois, c'est-à-dire dans la se-
conde quinzaine d'avril.
Dans ces conditions, une promotion de
généraux sera signée au conseil des mi-
nistres du samedi 17 février.
Cette promotion comprendra trois di-
visionnaires, en remplacement du géné-
ral Maurand, décédé, et des généraux
Loizillon et Mensier, retraités, et dix bri-
gadiers, en remplacement des trois bri-
gadiers qui seront promus, des généraux
Berliat, Revel de Bretteville et Avezard,
déjà retraités, et des généraux Besson,
Lasvignes, Aubry et Mugnier, qui seront
atteints par la limite d'âge d'ici le 16 fé-
vrier.
En outre, il est probable que cette pro-
motion comprendra un divisionnaire et
deux brigadiers de plus, qui seront nom-
més en vertu de la nouvelle loi sur les
cadres. Cela fera donc un total de quatre
divisionnaires et treize brigadiers.
L'état de santé de Mgr Lagrange, éve-
que de Chartres, s'est légèrement amé-
lioré.
La complication du côté du coeur paraît
aujourd'hui conjurée. La ville de Char-
tres, où Mgr Lagrange est très populaire,
est douloureusement impressionnée: Le
récit des adieux pleins de sérénité chré-
tienne que le digne prélat a adressés,,
hier, au clergé et aux assistants, après la:
réception du saint viatique, l'a profonde-
ment émue.
Mgr Lagrange, qui jouit de toute sa
haute intelligence, a dicté un télégramme
au Saint-Père, qui lui a tait télégraphier
ausssitôt par le cardinal Rampolla qu'il
lui donnait sa bénédiction et qu'il priait
pour lui.
On sait qu'à Marseille et dans la région
un grand antagonisme règne entre les ou-
vriers français et les travailleurs italiens,
dont le nombre croit dans des proportions
considérables.
Pour éviter le retour de scènes regret-
t~b'es et de graves incidents comme ceux
d'Aigucs-Mortes, le mmistre de l'inté-
rieur vient d'envoyer une circulaire con-
udsitii~ie à certains préfets, notamment J
à celui des Bouches-du-Rhône, afin de
faciliter leur tâche en cas de conûit.
Dana ce document, le gouvernement
prie les fonctionnaires intéressés de pro-
céder d'urgence à l'étude des mesures
permanentes de surveillance permettant
a l'administration d'être, sans cesse, te-
nue au courant des agitations nées entre
agglomérations ouvrières de ces rensei-
gnements naîtraient certaines disposi-
tions préventives dans le but d'empêcher'
toutes velléités de désordre, quels qu'en
soient les auteurs.
Nous croyons savoir qu'en ce qui con-
cerne Marseille, les autorités compétentes
concluront non seulement à l'augmenta-
tion des brigades de gendarmerie et de
police, mais au renforcement de la. gar-
nison il y a, en effet, urgence à prendre
des mesures énergiques pour éviter tout
conQit et maintenir l'ordre public, trop
souvent troublé par des agitateurs cos-
mopolites.
C'est à tort que l'on a annoncé. Mer,
que M. Dupas, l'auteur de la brochure
.PoM~MOt on M'a pas o~"r~e ~parait une publication similaire.
M. Dupas, qui vit très retiré, dément
formellement l'intention qu'on lui prête.
Il ne s'occupe plus de politique et ne de-
mande qu'une chose, du moins il l'a dé-
claré à un de nos amis vivre tranquille,
loin du bruit et de la foule.
Le tirage de la tombola de l'Orphelinat
des arts aura lieu, aujourd'hui, a quatre
heures, rue de Sèze.
On nous communique le procès-verbal
suivant:
A la suite de deux interviews publiées par
les journaux français 1'~B'c~Mr et le Gaulois,
dans les numéros des 9, 10 janvier et 21 jan-
vier 1894, MM. R.-M. Basilone et Armando
de Rosa ont demandé une double réparation
par les armes, au nom de ~ÏM. Greco et Pes-
sina, sans ordre de priorité.
M. Louis Mérignac a désigné, pour le re-
présenter, MM. Gustave Laroze et .Adolphe
Tavernier, avec mission de donner à l'aSaire
telle solution qu'elle leur paraîtrait com-
porter.
Après une discussion approfondie, les qua-
tre témoins n'ayant pu se mettre d'accord, il
a été décidé, sur la proposition des manda-
taires de M. Mérignac, qu'il en serait référé à
un jury d'honneur.
Les mandataires de MM. Greco et Pessina
ont accepté, à la condition que le jury d'hon-
neur serait international.
Pour MM. Greco et Pessina R.-M. Basi-
lone, A. de Rosa.
Pour M. Louis Mérignac Gustave Laroze,
Adolphe Tavernier.
Le général Hervé, commandant le dix-
neuvième corps d'armée, a signalé les ré-
sultats peu satisfaisants, selon lui, de la
fusion des éléments irançais et arabes dans
la composition des régiments de tirail-
leurs algériens.
Sur sa demande, la direction de l'in-
fanterie étudie, assure-t-on, la suppres-
sion, sinon la réduction considérable des
engagements volontaires dans ce corps de
troupe. On conserverait seulement, dans
l'avenir, moitié des cadres européens.
PARADOXES ET VËRITËS
La prodigalité jette moins de riches dans la
misère qu'elle n'y maintient do pauvres.
Ch. GUINOT.
On dit qu'il n'y a chose si mauvaise qui
n'ait son bon côté. S'il n'y avait avantage à
avoir des vices, il consisterait à nous rendre
indulgent pour les imperfections des autres.
L'abbé B. J. V.
C'est aujourd'hui qu'a lieu, à Orléans,
la grande manifestation que nous avons
annoncée en l'honneur de Jeanne d'Arc.
Aucun programme officiel n'est pu-
blié.
Ceux qui pavoiseront leurs maisons, et
ils sont nombreux à Orléans, croient sim-
plement que tout ce qui s'ajoute, religieu-
sement aussi bien que patriotiquement,
à la gloire de Jeanne d'Arc, ajoute aussi
à la gloire de la France. Et ils sont dans
la vérité.
Hier samedi, à l'Angélus du soir, dans
toutes les paroisses de la ville, on a sonné
les cloches en l'honneur de l'introduction
déjà cause de la béatification de Jeanne
d'Arc.
La démonstration que des étudiants se
proposaient de iaire en corps, aujour-
d'hui, en partant de la place Saint-Michel,
pour porter des couronnes au pied de la
statue de Jeanne d'Arc, a été, au dernier
moment, interdite par la police. Mais rien
n'empêche ces jeunes gens de témoigner
de leur culte pour la grande Lorraine en
se rendant isolément ou par petits grou-
pes place des Pyramides, où le rendez-
vous individuel est nxé à trois heures.
La Maison du Peuple sera, aujourd'hui,
en liesse.
Les membres du comité, jaloux de
l'initiative~des conseillers socialistes de
Saint-Denis, ont également institué le
baptême civil.
Cet après-midi, cette cérémonie sera
célébrée en grande pompe, sous la prési-
dence du député socialiste Marcel Sembat
et du citoyen Volders, qui est toujours à
Paris.
Après le baptême, discours de circons-
tance, chants divers et distribution de
dragées. continuation de la fête, confé-
Le soir, continuation de la iête, confé-
rence sur l'athéisme, concert et bal de
nuit.
Nous recevons la lettre suivante
Gmunden (Ha~te-Autriche).
Monsieur le directeur,
C'est avec le plus grand intérêt que je
viens de lire vos deux articles à propos
de l'échiquier de Napoléon.
La fameuse relique se trouve, en effet,
en notre possession, et je me propose de
vous en parler plus longuement dès que
je serai arrivée a Vienne, les prépa-
ratifs de mon départ me laissant en ce
moment peu de loisirs.
Veuillez agréer, monsieur le directeur,
l'expression de ma plus haute estime.
Comtesse PRoRESCH-OsTËN,
Frédérique Gossmann.
Nous comptons snp cette aimable promesse
et nous ou remercions, par avance, Mme la
comtesse ProResch-Osten.
L'assemblée générale annuelle de la
chambre de commerce anglaise à Paris a
eu lieu, avant-hier, sous la présidence de
sir Edward Blouat.
Après la lecture du rapport sur la ges-
tion de l'année 1893, on a procédé à l'é-
lection des membres du comité.
Ont été élus MM. Longhurst, Laurier,
John Pilter, Sturrock et Pollock.
A la fin de la séance, M. Sydney Ar-
nold a lu une adresse de remerciements à
sir Edward Blount, pour son dévouement
àl'œuvre.
Ses paroles ont été acclamées à l'una-
nimité.
Sir Edward Blount a. répondu en ter-
mes émus.
L'ouverture de l'Exposition des pastel-
listes français aura lieu, rue de Sèze, le
samedi 31 mars, sur invitations.
Le lendemain, 1<" avril, l'exposition
sera ouverte au public.
Exposition aujourd'hui, hôtel Drouot,
de l'intéressante collection japonaise de
M. P. B. Vente les 5 et 6. Tous les ama-
teurs s'y sont donné rendez-vous.
NOUVELLES A LA MAIN
Calinaux entre dans un café avec un
ami.
Ce dernier demande le Bottin.
Que veux-tu chercher là-dedans ? in-
terroge Calinaux.
J'ai besoin de savoir où commence
la rue Cambacérès.
Pas besoin de Bottin pour ça elle
commence au numéro 1.
UN DOMtNO
UN MOINE
Nos lecteurs n'ontcertainement pas ou-
blié un docteur en médecine qui est en
même temps un moine Bénédictin, dont
nous les avons entretenus l'an dernier.
Ils savent que Dom Sauton, tel est son
nom, a résolu de se consacrer à soi-
gner les malheureux atteints de cette ma-
ladie épouvantable qui s'appelle la lèpre,
et qui, jusqu'ici, ont, pour ainsi dire, at-
tiré dans leur enfer physique tous les
apôtres dont ils éprouvaient le dévoue-
ment.
Dom Sauton s'était préparé a sa mis-
sion par de sérieuses études. Les encou-
ragements ne lui avaient pas manqué. Le
pape Léon XIII l'avait accrédité auprès
de tous ses représentants, et, le 3 mai
1893, l'illustre Pasteur, auprès de qui il
avait étudié les dernières conquêtes de
la science, lui décernait la lettre sui-
vante
Je suis pénétré d'admiration pour le dé-
vouement du docteur Sauton et, après avoir
eu avec lui une conversation qui m'a prouvé
combien ce jeune docteur est instruit et dési-
reux de se vouer & une mission presque
sainte, je prends la liberté d'exprimer à qui
de droit mon vif désir que toutes les facilités
puissent être accordées à ce courageux mis-
sionnaire.
-S't~t~ L. PASTEUR.
Dom Sauton partait, le 8 août dernier,
pour la Norvège, où se trouvent des lé-
proseries et par où devait commencer sa
mission. Admirablement accueilli par les
autorités de cette contrée protestante, il
put, grâce à elles, donner ses soins aux
malades, au même titre que les médecins
officiels du pays, portant son titre de
prêtre et de Bénédictin, célébrant la
grand'messe tous les dimanches, protégé
par la double et puissante égide de Ta
science et de la Foi.
Or, pendant qu'il était occupé a ces
saints travaux, la calomnie le guettait
dans sa propre patrie et l'attaquait dans
son honneur de prêtre, d'homme et de
savant. Il ne nous plaît pas d'insister sur
un incident douloureux, et nous aimons
mieux annoncer que dom Sauton, de re-
tour de ses premières explorations dans
l'un des domaines du terrible fléau, est
venu toucher barre en France avant d'al-
ler, selon son programme, attaquer la
maladie pour ainsi dire dans son quartier
général les îles océaniennes. Il est rentré
dans sa cellule à l'abbaye de Ligugé, où
ses frères l'ont accueilli avec joie et avec
respect, où ses supérieurs lui ont fait une
place d'honneur dans les solennités du
cloître, et, en passant par Paris, il a eu la
consolation d'y trouver une nouvelle let-
tre de son illustre maître, Pasteur, ainsi
conçue
Paris, le 19 janvier 1894.
La conduite, les travaux et le dévouement
du docteur bénédictin de Ligugé le mettent
au-dessus de toute attaque. Aujourd'hui,
plus que jamais, je conserve a ma lettre du
3 mai 1893 toute sa valeur.
L. PA.STEUR.
Et maintenant, nous souhaitons bonne
chance et heureux voyage à dom Sauton,
qui se prépare à partir pour l'Océanie,
emmenant avec lui son frère, l'abbé Sau-
ton, vicaire & Nogent-le-Rotrou, jaloux
de son dévouement et désireux de rivali-
ser avec lui. Ce fils de saint Martin em-
porte avec lui toute notre sympathie et
toute notre admiration.
J. CORNÉLY
BtM-Netes P&risien
AUTOUR O'UNE VENTE
Hier soir s'est terminée la vente de la bibtio-
thèque du comte de Lignerottes à t'hôtet
Drouot. Elle a duré du 29 janvier au 3 février
et a produit en chinres ronds cent mille ecus.
Pour parler la délicieuse langue du droit et du
commerce, tes hoirs gagnent sur les gros arti-
cles, mais ils perdent sur les petits noatement
la balance se fait et ils rentrent dans les dé-
bours de teur auteur. M. de Lignerolles a bi-
bliophilé pendant trente-cinq ans et était connu
de tous les libraires et bibliophiles de Paris, et
aussi de tous les bouquinistes, marchands de
bric-à-brac et tenants de boutiques borgnes, où
il allait fureter et où i) s'était fait une réputa-
tion d'original. Il avait un goût très sûr et
très délicat, et ta bibtiophifie a perdu en lui un
de ses maîtres.
Le joyau de sa bibliothèque, l'Office de la
MMO:'Me M!M~, en latin et en français~ avec
l'explication des cérémonies de t'Egtise et des
Instructions, Prières, etc., par M. t'abbe de
Bellegarde, Paris, Colombat, tySs, in-8o, fig.,
mar. rouge, nt. dent. comp. et arabesques,
dorure au pointittë couvrant te dos et tes piats,
tr. dor., aux arn:es et au chiffre de Louis XVI,
avec un envoi autographe de Louis XVI à
Marie-Aatoinette et quelques mots de Madame
Première, auquet on avait joint une lettre de
Marie-Antoinette, s'est vendu 30,000 fr.D'après
nos renseignements particuliers, M. de Ligne-
rottes l'avait acheté un peu ptus de 2,000
francs. On l'estimait to,ooo fr., mais c'est une
retique, et les reliques n'ont pas de prix. !t a
été adjugé à M. Morgand, libraire, qui avait,
dit-on, commission oe~gr te duc d'Aumate ou
du baron Aiphonse de Rotschitd.
Les Nb.t~!<;ï ~u &'cf
t6~o. Aux armes et au chiffre du chancelier
Seguier. to.ooa
M. de Lignerottes avait payé cet ouvrage 80~
francs.
Montaigne. EMaM. 5" édition.
Paris, Abel Langelier, !588. tn-~o.
Vélin blanc, étui de maroquin
rouge. 8.oo
Cest ta dernière édition publiée du vivant
de l'auteur. Sur )e feuillet de garde, envoi au.
tographe de Montaigne à Loyset
<( C'est mal se revancher des beaux presant:
que vous m'aves faicts de vos iabeurs, mais
tant y a que c'est me revancher le mieux que
je puis monsieur prenez pour Dieu la peine
d'en feuilleter quelque chose quelque heure do
vostre !oisir pour m'en dire vostre avis ~car je
creins d'aller en empirant. »
Montaigne. EMa~. Edition in-fol.
'de t5g5. Exemplaire aux armes de
Maximitien de Béthune.ducdeSutty 3.5oo
Missel fait pour le cardinat de Ri-
chelieu, manuscrit sur vélin en let-
tres romaines et bâtardes par le cal-
ligraphe Jarry. Reliure aux armes
ducardinatavecdesancressurte
dos et sur les plats, et au bas de t'é-
eusson,)a devise: ~~yH/famatte-
<'t<~< a.32<]
Calendrier ayant fait partie d'un
bréviaire à l'usage des Frères mi-
neurs. Les miniatures de ce manus-
crit rappellent, par la disposition et
par les tons, celles duLivre d'heures
d'Anne de Bretagne. 3.ooo
~ora*. Manuscrit sur vé)in. de )a
fin du quatorzième siècle. Orné de
quatorze grandes miniatures et de
quinze plus petites. Toutes les pages
ornées de bordures de rinceaux de
feuittage et de fleurs dorées et colo-
riées. tf.ooo
jFfora*. Manuscrit sur vélin, du
quinzième siècle. Orné de vingt-qua-
tre miniatures en grisaille à pleine
page. Marges ornées de feuillage et
de fleurs avec des oiseaux, ou ani-
maux, ou personnages fantastiques,
aux armes de PhitippeV d'Espagne 8.85o
Hora'. Manuscrit sur: vétin, de la
fin du quinzième siècte. Orné de
douze miniatures. t.o5o
~or
cle. Orné de trente-neuf grandes mi-
niatures. to.5oo
~ora/. Id. Spécimen de fart ita-
tien. 5.ooo
T~eMrM de ~Vo~tre-DaMe. Manus-
crit de !5~9, aux armes d'Urfé et
orné de vingt-trois miniatures. Cha-
que page entourée de bordures d'or-
nements variés dorés et argentés sur
fond violet. Provenantdes bibliothè-
ques du duc de La Vallière et du
baron de La Roche-Lacarette. 6.56o
Pr/enM de~o~. Manuscrit de
t6~g. Un des chefs-d'œuvre de Jarry. 6.020
G/M&ed~e. Livres de prières en fla-
mand. Manuscrit du setziême siècle. 2.o5o
La y~M)! de l'âme de Thurno.
Manuscrit du quinzième siècle. Pro-
venant de ta femme de. Charles-le-
Téméraire. 6.5 Le ~i'attdt'er de T'axera ?)<. !n-4."
goth. de 38 n'. La plus ancienne édi-
tion connue de ce petit tivre de cui-
sine. ;.ooo
La yenerM de Jacques du fo!«'
loux. Poitiers, de Marnefs. Aux ar-
mes de Frédéric I!I de Bavière. a.ooo
Les ~wx/acre.! et /
de/amorf. Lyon,t538. Pet. in-~o,
fig. sur bois. Mar. citron, mosaïque
de mar. noir composée de feuitta-
ges et de fleurs, marguerites, roses
et pensées, couvrant le dos et les
plats, alternant avec la tète de mort,
les os en croix, les vers, le.sablier,
les flèches et la faux (Trautz-Bau-
zonnet). g.Soo
De /'Vt!~t
nes du 5a!'H~-S
ristie en /'E~e f:?:c;eMne~ par Phi-
lippe de Mornai. LaRochette,t5g~ t.700
Exemplaire donné par l'auteur à sa fille Mar.
the avec cet envoi
« L'esprit et la force vient de Dieu. Ce tivre
est donne à ma fille Marthe de Mornay, àJa-
quelle je souhaite toute bénédiction spirituetie
et temporelle. »
L'Imitation de y~m-CAr~f. Pa-
ris, t6q2. Exemplaire aux armes de
Mme de Maintenon. Sur ta garde
« Ce livre a été donné à Mite de Gen-
til La Joncharpt par Mme de Main-
tenons. 3.(,
Nous avons cité ta plupart des livres qui ont
dépassé mille francs. La vente comprenait 676
numéros, c'est-à-dire ouvrages à un ou plu-
sieurs volumes. Tous ces livres se signatatent
par leur bel état et leur provenance. M. de Li-
gnerottes ne cottectionnatt pas tel ou te) genre
de livres, mais tous les livres rares et précteux,
ornés de belles reliures ou provenant de biblio-
thèques illustres et ayant une valeur mar-
chande. H avait, comme on a pu le voir, un
faibte pour les livres de prières enluminés, qui
sont toujours fort cher, et qu'on a, et surtout
qu'on avait, il y a quelques années, chance de
rencontrer dans des couvents ou chez des par-
ticuliers qui ignoraient leur vateuretqui vous
tes cédaient à des prix abordables.
Celui qui veut, par exemple, former quand
même et à tout prix une bibliothèque de ma-
thématiques, achète sur catalogues, dans les
ventes, chez les libraires, sur les quais, par-
tout où il en a l'occasion, les livres de mathé-
matiques qui lui manquent. I) se fait ainsi une
moyenne de prix. Celui qui, au contraire,
comme M. de Lignerolles, veut former une bi-
bliothèque de livres rares et précieux que!con-
ques, mais sur lesquels il compte réaliser des
bénéfices, fait la chasse de la même manière,
mais ne perd son plomb que sur les pièces qui
tui semblent devoir réaliser ses calculs. H lui
faut un flair et un coup d'œi) particuHers, que
rien ne saurait donner et qu'on a comme le
don des mathématiques ou de la poésie.
Le baron Pichon, M. Paittct, conseitier à la
cour de Paris, et le baron Portails ont cenair
et ce coup d'œit à un degré aussi remarquable e
que M. de Lignerottes et lui sont peut-être
même supérieurs. Aussi leur bibliophilie ne
tes ruine-t-e!!e pas. H serait à souhaiter que
chacun eût une passion aussi lucrative.
TOUT-PARIS
LA.
Ht~F~M~~f& M'MM ~<4'MBM~B<
Mssme~MitEMm
SUR LES COTES ALGÉRiENNES
Grand émoi, l'autre jour, dans le petit
village d'Aïn-Taya, aux environs d'Alger.
Une modeste famille de pêcheurs bre-
tons, établie depuis peu de temps sur la
côte algérienne, baptisait son dernier-né.
Et qui tenait sur les fonts baptismaux
ce rejeton de la race bretonne éclos en
terre d'Afrique ? M. le gouverneur général
en personne..
Ceci prouve, mieux que tous les raison*
nements et que tous les documents, o&
en est ia coJ&aisa.tion de l'Atgérie,
soixante ans après la conquête. Un fait
absolument insigniSant en lui-même, la
naissance d'un petit Français dans une
colonie française, est célébra avec un éclat
tout particulier, avec une pompe presque
officielle.
Ce n'est pas nous qui blâmerons M. la
gouverneur général d'encourager les fa-
milles d'émigrants français à faire souche
en Algérie, mais il faut vraiment que i
DIMANCHE 4 FÉVRIER 1894
3< Année 3" Série –-N" 3080
ARTHUR MEYER
JMree<
RÉDUCTION
2,rueDrouot
'Mjigte ~es boutevar~s Mont~uartre et des MaUeM~
ABONNEMENTS
~RTH~R MEYER
JDtfeeteMr
ABMINISTRATION
RBNSEiaNEMENTS
) ABONNEMENTS, PETITES ANNONCES
3, rue Drouot, 2
(Angte des boutevMd*; Montmartre et dos ItaUcn~
ANNONCES
MM. CB[. LA&RAN&B, CBRJF & <~
6: PI.iCE DZ LA BOURSE, 6
Et A <'
P&ri~ Départements
Unc'ois. 5fr. Un mois. 66".
Trois mois. ISbOTr&ismois. 16 fr.
S~muis. 37 fr. Six mois. 326'.
Un an. 54 fr. Un ~n. 64= &.
1 Etranger
Trois mois (Union postaie). IS &.
LA
AIJ~ HARANGUES
Je viens de lire les quarante pages d&
préface, mises par M. Joseph Reinach en
tête d'un recueil de discours choisis, em-
pruntes aux orateurs français les plus il-
lustres dont la parole a retenti depuis
un siècle. Même, avec la préface, j'ai lu le
livre entier. Orateurs politiques se levant
au nom de tous les régimes, grands avo-
cats luttant pour le droit ou pour la pitié
humaine, prédicateurs s'adressant aux
âmes, académiciens, encore, déployant
leurs belles phrases en draperies, m'ont
sollicité tour à tour ) En vérité, l'intérêt
jn'est pas médiocre de ces éloquences op-
posées, de ces formes de langage, sous
lesquelles on entend une intonation, à
travers lesquelles on devine un geste, par
delà lesquelles on revoit un temps. Com-
bien, dans un laps de cent années, se mo-
difie l'art oratoire Nous ne parlons pas
.plus à la mode de nos aïeux qu'ils ne
s'exprimaient à celle de leurs ancêtres.
II y a, de génération en génération, un
style nouveau pour convaincre, un ton
nouveau pour s'expliquer. L'allure des
harangues fait partie de la physionomie
d'une époque au même titre, ou à peu
,près,que le goût du costume. On parle
comme on s'habille; le moral et le phy-
sique s'identifient. Et M. Reinach a écrit,
justement, sa très fine et très substan-
tielle introduction aiin de l'établir.
Naturellement, c'est de la tribune pu-
blique qu'il s'occupe surtout, et pour une
raison toute simple: à savoir, qu'il n'y a
;rien, chez nous, d'aussi neuf et, par con-
séquent, d'aussi caractéristique, en fait
d'éloquence, que le débat des Assemblées.
L'ancien régime n'a rien connu de tel.
.Point de tribune, en France, avant la Ré-
volution, inaugurant le système de la re-
présentation nationale. Tant que les cir-
constances n'ont pas exigé des hommes
l'improvisation, le discours d'exposition,
d'attaque et de riposte, la lutte immé-
diate à paroles vivantes, on a composé des
morceaux magnifiques, il n'y a pas eu
d'orateurs, au sens moderne du mot.
Lejour où un homme d'Etat a dû se
défendre àTimproviste, où la discussion
a pu changer, en un instant, la face d'une
question, un art spécial, né de la passion
de la dialectique, des faits imprévus, des
périls, des responsabilités, du sentiment
instantané de la vie générale, s'est déga-
gé. Libre à chacun d'envisager cet art et
3e le juger à sa manière; impossible de
méconnaître sa puissance. L'éloquence est
armée; elle soutient ou renverse des trô-
nes elle frappe; elle revendique; elle
impose ou écarte des desseins. On ne va
pas à la bataille en tenue d'Académie. Le
discours qu'il faut n'est une œuvre qu'à la
condition d'être un acte.
Aucoursd'un débat, soudain, une situa-
tion se détermine. Qu'en sortira-t-il ? q
L'anxiété s'empare de tous. Un grand
orateur monte à la tribune. C'est un
drame qui se noue. D'un côté, celui qui
~parle; de l'autre, les auditeurs, dont au-
cun, par la force des choses, n'est désin-
téressé. Les épisodes qui vont surgir, l'o-
rateur ne les prévoit pas plus que nous.
Il commence il présente son sujet sous
le jour qui lui convient. Des interruptions
s'interjettent; il y répond et il continue.
Sa pensée se développe parmi les obsta-
cles. L'ordre de ses arguments, un instant
troublé, se rétablit. A une contradiction,
sa présence d'esprit lance une preuve
inattendue. L'ironie spirituelle achève la
démonstration.
Tout à l'heure, l'orateur s'énonçait avec
bonhomie, en phrases courtes de conver-
sation. Maintenant, voilà qu'il s'anime,
son style se heurte, puis grandit et s'é-
lève. La question s'élargit. Mille consé-
quences en jaillissent. Que les enthou-
siasmes éclatent ou que se gonflent les
colères, l'émotion secoue les nerfs. Com-
ment veut-on qu'un pareil résultat s'ob-
tienne autrement que par l'improvisa-
tion ? Des formes préparées d'avance ont
je ne sais quel air connu, comme si elles
avaient déjà servi. Leur beauté quoi
qu'on fasse, est une beauté de cabinet et
non une beauté d'action, la beauté de la
torche qu'on agite et dont on redoute
l'étincelle, de lahachequ'onbranditetdont
on craint même l'éclair.
Pour atteindre cette éloquence, qui a
été celle d'un Berryer et d'un Gambetta,
un service de conceptions différentes, un
long temps de iormation,une longue édu-
cation a été nécessaire. Cette éducation,
les hommes de Quatre-vingt-neuf ne l'a-
vaient point. C'est pourquoi les discours
de la période révolutionnaire ont, le plus
souvent, le tour classique le plus laborieux
du monde. Mirabeau lui-même, ayant en
lui tous les dons de l'improvisateur,
tremblait d'improviser. Il ne s'y décidait
qu'à la dernière extrémité. En telle sorte
que ses mouvements vraiment sublimas
ne se débridaient qu'à son corps défen-
dant. Pour Vergniaud.il en fut de même.
L'idéal de Jean-Jacques et le souvenir
des latins l'obsédait devant sa table de
travail, et l'artifice étouffait la sincérité.
M. Reinach a excellemment défini cet
état d'esprit, d'ailleurs facile à compren-
dre « Constituants et conventionnels,
Jacobins et Girondins, tous ces violents,
un volcan dans le cœur et une mer de
tempête dans le cerveau, sont, en même
temps, les plus académiques des hom-
mes. Acteurs tumultueux du drame le
plus shakespearien que connaisse l'his-
toire, ils mettent leur honneur à parler
en héros de tragédies de collège. La course
vertigineuse qui les emporte à l'abîme,
les uns après les autres, leur laisse à
peine le temps de respirer, mais ils trou-
vent toujours le loisir de polir des mé-
taphores et d'encMssRr des citations.
Avant d'aborder la tribune de l'Assem-
blée, ils font une répétition aux Jacobins.
Hssont~Mc:e /
les fois que la nécessité ne les prend pas
à la gorge et ne les oblige pas à se livrer
corps et âme. Ce n'est pas à un autre prix
que l'on est orateur.
Pourquoi n'y out-H pas, après la Ter-
reur, une beMe poussée oratoire? On avait
contracté l'habitude de la parole. A cette
question, M. Reinach répond avec une
nette indépendance. La guillotine avait
fait litière des plus beaux talents. Il ne
restait plus que les médiocres a déjà
mûris par Robespierre pour la servitu-
de Des stériles tapages du Directoire
au silence commandé de l'Empire, on
se traîna dans la plus vaine déclamation.
Tout était à reprendre au début. Tout se
reprit au ~emps de la Restauration qui
releva la tribune. Et ce fut l'honneur de
la monarchie.
D'abord, à vrai dire, on fut guindé,
pompeux et classique, comme autrefois.
L'improvisation épouvantait les plus bra-
ves. Pourtant, par degrés, l'on s'enhar-
dit. Royer Gollard professait Villèle et
Martignac s'expliquent de Serre va tout
droit devant lui sans le secours d'aucun.
papier. Chose curieuse, c'est dans le parti
de l'opposition que persiste le goût des
redondances. Mais, dès lors, le branle du
progrès est donné on ne s'arrêtera plus.
Sous Louis-Philippe, les vrais orateurs
foisonnent. A gauche, le général Lamar-
que déploie son drapeau à trop grands
plis n droite, Montalembert fait tonner
sa phrase et Berryer, inégal comme les
hommes de génie, s~élève aux plus hauts
sommets de l'éloquence.
Au centre, toute une pléiade de discu-
teurs s'est révélée Casimir Perier, inci-
sif et robuste Guizot, concentré, dédai-
gneux Thiers, la souplesse incarnée;
le duc de Broglie, d'une grâce de beau ti-
reur d'épée; Dupin,qui a l'accent peu-
ple Dufaure,dont rien ne fait dévier
l'argumentation. L'ère de la déclamation
est terminée. On n'en est pas encore à
causer à la tribune, mais déjà l'on n'y ré-
cite plus des prises par cœur.
Laissons de côté l'éloquence extasiée,
humanitaire, lyrique, généreuse, après
tout, de 1848. Ceux qui ont entendu, 1 au-
tre jour, M. le général Mercier au palais
Bourbon se rendent compte de la libre
simplicité admise, aujourd'hui, par l'art
oratoire. L'éducation est faite, et M. Rei-
nach a raison d'affirmer qu'elle s'est nor-
malement poursuivie. On ne recourt plus
aux grands effets que dans les occasions
qui les réclament. Le langage des aS'aires
a rendu impossible le vieil amphigouri.
Aller à son iait et s'y tenir, voila désor-
mais la force. Peut-être, en ce résultat,
la presse a-t-elle été pour quelque chose.
J'en suis, quant à moi, persuadé.
Le journal ne se contente pas des con-
ceptions théoriques et des grandilo-
quences il veut des faits. C'est par le
moyen des faits, habilement présentés,
commentés simplement, qu'il répand les
idées. Lorsque 1 avenir fera le compte du
bien et du mal accomplis par la presse, en
ce dix-neuvième siècle qui l'a, véritable-
ment, créée, il reconnaîtra qu'elle a été
pour beaucoup dans la simplincation des
formes o ratoires. D'accord avec les mcears,
elle a iait prévaloir le naturel.
Au surplus, je me souviens d'un pas-
sage de M. Jules Simon, où se marque le
changement opéré en ce qui touche la tri-
bune « Un sénateur ou un député qui
s'habillerait avec prétention, le jour où il
doit prendre la parole, se rendrait infini-
ment ridicule. Or, cette recherche parais-
sait indiquée, il y a quarante ans. Il y a
soixante ans, on faisait mieux encore il
était permis de siéger en habit ordinaire,
mais* on ne pouvait parler qu'en uni-
forme. » Lea-mœurs, en se renouvelant,
n'ont pas rompu, quoi qu'en disent les
esprits. chagrins, avec toutes les tradi-
tions. Elles ont rompu, jusque dans l'é-
loquence, avec l'inutile emphase. Et j'es-
time que c'est un bien.
FOURCAUO
Ce qui se passe
GAULO!S-8U!DE
~u/oxr~tttt
Concert au jardin d'Acclimatation.
Courses à Pau.
A Nice, corso carnavalesque, bataille de
confetti.
A neuf heures du soir, assaut d'armes de ta
Société de l'encouragement de l'escrime, au
Grand-Hôtet. Les femmes en toilette de soirée.
Au Grand-Hôte), souper-concert & 10 francs,
champagne compris.
LA POLITIQUE
L'incident Gervais est terminé t
Le chef d'état-major général de notre
marine a eu gain de cause, et tous les pa-
triotes s'en féliciteront.
Hier matin, au conseil, l'amiral Lefè-
vre avait mis ses collègues au courant des
incidents de la veille, dont les membres
du cabinet étaient ravis au fond, mais ils
ne pouvaient le dire. Aussi avaient-ils
chargé le ministre de la marine de iaire
part a l'amiral Gervais « des impressions
du gouvernement a, pour nous servir de
l'expression d'un journal du soir.
Il faut croire que l'amiral Lefèvre
n'aura pas trouvé la mission facile, car
il a tait appel, pour l'aider dans cette
tâche, au président du conseil, qui s'est
rendu, dans l'après-midi, au ministère
de la marine.
Là, dans le cabinet du ministre, l'ami-
ral Gervais a eu, avec son chef hiérarchi-
que et M. Casimir-Perier, un entretien
qui n'a pas duré moins d'une heure, et
qui s'est terminé par cette 'déclaration
catégorique de sa part
les parlementaires de la commission extra-
parlementaire. Arrangez-vous. »
Ce n'est peut-être là que le texte atté-
nué des paroles de l'amiral Gervais,
mais nous croyons pouvoir en garantir
le sens.
Ce qui est certain, en tout caa, c'est que,
devant l'attitude très résolue de l'ami-
ral Gervais, le ministre de la marine,
d'accord avec le président du conseil, a
signé une décision qui autorise l'amiral
Gervais à se faire suppléer, & la com-
mission extra-parlementaire, par M. le
contre-amiral de la Bédolliére, un des
sous-chefs d'état-major général de la ma-
rine.
Certains journaux ont donc mal com-
pris la véritable portée de la solution de
l'incident Gervais en la représentant
comme une disgrâce pour l'amiral Ger-
vais, qui, ao contraire, sort avec tous les
honneurs de cette escarmouche avec !es
parlementaires auxquels il lui répugnait
de se mêler dès ie premier jour. L. D.
~CHOFPOLÎIÏ~UES
CAPITULATtO~! GOUVER~~mŒNTAI.S
L'~c~ a publié, hier m3.tia. une' con-
versation d'un de ses r~daote'u's avec la
fille aînée de M. Cornélius Herz, qui dé-
clare que son père, contrairement au récit
publié mardi dans le F~aro, n'a fait au-
cune menace au gouvernement fran-
çais.
On trouvera plus loin cette déclaration:
assez alambiquée; on trouvera également
là réponse, topique, de M. Calmette.
Notre confrère du F ~
tionnelle. C'est un ioùrnaliste considéré,
très sérieux, qui ne se serait pas avancé
à la légère.
S'il a écrit, mardi dernier, que M. Cor-
nélius Herz avait insisté par deux fois sur
sa résolution de parler au cas où la fa-
mille Réinach ne se désisterait pas de
sa demande et où il n'obtiendrait pas une
ordonnance de non'iieu, c'est que M. Cor-
nélius Herz l'avait autorisé à tenir ce lan-
gage.
S'il donne a. entendre, aujourd'hui, que
le gouvernement a négocié avec M. Cor-
nélius Herz, c'est qu'il a quelque raison
de le dire.
Ce système des négociations gouver-
nementales, nous le connaissons pour l'a-
voir vu employer, à une autre époque,
par MM. Loubet, Ribot et Bourgeois, sans
succès, d'ailleurs.
Il nous répugne de croire que M. Casi-
mir-Perier paisse glisser à son tour sur
cette pente, où se sont laissés entraîner
tous ceux qui se sont trouvés en présence
de Cornélius Herz ou d'Arton.
Le président du conseil, qui appartient
à une famille de conservateurs, a été
amené par les circonstances à gouverner
avec nos adversaires; nous n'avons au-
cune sympathie pour sa politique, et nous
la combattrons toujours.
Mais nous le tenons pour un honnête
homme aussi, en présence de l'afnrma-
tion formelle de M. Calmette, nous réser-
verons notre jugement jusqu'à ce que
nous ayons obtenu la réponse à cette
question °
Négociez-vous, monsieur Casimir-
Perier, avec Cornélius Herz, ou ne négo-
ciez-vous pas? q
Ë.CHOS DE PARIS
Aujourd'hui, on célébrera avec solen-
nité, dans toutes les églises, la fête deda
Purification..
A Notre-Dame, à neuf heures et demie,
le cardinal Richard bénira les cierges et
les distribuera à tous les chanoines du
chapitre métropolitain; ensuite, le vénéré
prélat présidera la procession, puis don-
nera la bénédiction papale.
A Saint-Etienne-du-Mont, le cardinal
Bourret, évêque de Rodez, présidera, à
uneheure, la réunion du catéchisme de
persévérance des jeunes nlles, puis bénira
une chaire offerte par les enfants de la
première communion de 1884 & 1894.
Allô 1 allô t L'hôtel de Ville P
Allô t Beaucoup de monde. Il est mi-
nuit. La foule se change en cohue.
Le général Borius, le colonel'Chamoin
représentent l'Elysée, M. Carnot étant
souffrant. Le bruit court en ce moment
que quelques socialistes se proposent de
remettre à M. Casimir-Perier une re-
quête ei faveur de Vaillant. Renseigne-
ments pris, rien de semblable ne se
produit, et les invités officiels, après une
apparition assez courte, se retirent.
Un petit incident M. Dupuy étant ar-
rivé d'assez bonne heure, on n'a pu for-
mer la haie sur son passage. Le prési-
dent de la Chambre en a pris son parti
avec beaucoup de bonne humeur.
<
Allô t allô Le bal de l'Opéra? R
–Allô t Beaucoup de monde. Il est une
heure. La foule se change en cohue. Pas
de ministres, mais beaucoup de députés
et quelques sénateurs.
Alors, c'est très gai P
Il y a le quorum t
Demain lundi, le général de brigade
Besson, commandant la 50" brigade d'in-
fanterie, à Aurillac, passe dans le cadre
de réserve.
Le 11 février, ce sera le tour du général
de brigade Lasvignes, gouverneur de Per-
pignan le 13, celui du général de brigade
Aubry, commandant la 79° brigade d'in-
fanterie, a. Verdun, et le 16, celui du gé-
néral de brigade Mugnier, gouverneur de
Besançon.
A partir de cette date, il n'y aura plus
de vacances dans l'état-major général
avant deux mois, c'est-à-dire dans la se-
conde quinzaine d'avril.
Dans ces conditions, une promotion de
généraux sera signée au conseil des mi-
nistres du samedi 17 février.
Cette promotion comprendra trois di-
visionnaires, en remplacement du géné-
ral Maurand, décédé, et des généraux
Loizillon et Mensier, retraités, et dix bri-
gadiers, en remplacement des trois bri-
gadiers qui seront promus, des généraux
Berliat, Revel de Bretteville et Avezard,
déjà retraités, et des généraux Besson,
Lasvignes, Aubry et Mugnier, qui seront
atteints par la limite d'âge d'ici le 16 fé-
vrier.
En outre, il est probable que cette pro-
motion comprendra un divisionnaire et
deux brigadiers de plus, qui seront nom-
més en vertu de la nouvelle loi sur les
cadres. Cela fera donc un total de quatre
divisionnaires et treize brigadiers.
L'état de santé de Mgr Lagrange, éve-
que de Chartres, s'est légèrement amé-
lioré.
La complication du côté du coeur paraît
aujourd'hui conjurée. La ville de Char-
tres, où Mgr Lagrange est très populaire,
est douloureusement impressionnée: Le
récit des adieux pleins de sérénité chré-
tienne que le digne prélat a adressés,,
hier, au clergé et aux assistants, après la:
réception du saint viatique, l'a profonde-
ment émue.
Mgr Lagrange, qui jouit de toute sa
haute intelligence, a dicté un télégramme
au Saint-Père, qui lui a tait télégraphier
ausssitôt par le cardinal Rampolla qu'il
lui donnait sa bénédiction et qu'il priait
pour lui.
On sait qu'à Marseille et dans la région
un grand antagonisme règne entre les ou-
vriers français et les travailleurs italiens,
dont le nombre croit dans des proportions
considérables.
Pour éviter le retour de scènes regret-
t~b'es et de graves incidents comme ceux
d'Aigucs-Mortes, le mmistre de l'inté-
rieur vient d'envoyer une circulaire con-
udsitii~ie à certains préfets, notamment J
à celui des Bouches-du-Rhône, afin de
faciliter leur tâche en cas de conûit.
Dana ce document, le gouvernement
prie les fonctionnaires intéressés de pro-
céder d'urgence à l'étude des mesures
permanentes de surveillance permettant
a l'administration d'être, sans cesse, te-
nue au courant des agitations nées entre
agglomérations ouvrières de ces rensei-
gnements naîtraient certaines disposi-
tions préventives dans le but d'empêcher'
toutes velléités de désordre, quels qu'en
soient les auteurs.
Nous croyons savoir qu'en ce qui con-
cerne Marseille, les autorités compétentes
concluront non seulement à l'augmenta-
tion des brigades de gendarmerie et de
police, mais au renforcement de la. gar-
nison il y a, en effet, urgence à prendre
des mesures énergiques pour éviter tout
conQit et maintenir l'ordre public, trop
souvent troublé par des agitateurs cos-
mopolites.
C'est à tort que l'on a annoncé. Mer,
que M. Dupas, l'auteur de la brochure
.PoM~MOt on M'a pas o~"r~e ~
M. Dupas, qui vit très retiré, dément
formellement l'intention qu'on lui prête.
Il ne s'occupe plus de politique et ne de-
mande qu'une chose, du moins il l'a dé-
claré à un de nos amis vivre tranquille,
loin du bruit et de la foule.
Le tirage de la tombola de l'Orphelinat
des arts aura lieu, aujourd'hui, a quatre
heures, rue de Sèze.
On nous communique le procès-verbal
suivant:
A la suite de deux interviews publiées par
les journaux français 1'~B'c~Mr et le Gaulois,
dans les numéros des 9, 10 janvier et 21 jan-
vier 1894, MM. R.-M. Basilone et Armando
de Rosa ont demandé une double réparation
par les armes, au nom de ~ÏM. Greco et Pes-
sina, sans ordre de priorité.
M. Louis Mérignac a désigné, pour le re-
présenter, MM. Gustave Laroze et .Adolphe
Tavernier, avec mission de donner à l'aSaire
telle solution qu'elle leur paraîtrait com-
porter.
Après une discussion approfondie, les qua-
tre témoins n'ayant pu se mettre d'accord, il
a été décidé, sur la proposition des manda-
taires de M. Mérignac, qu'il en serait référé à
un jury d'honneur.
Les mandataires de MM. Greco et Pessina
ont accepté, à la condition que le jury d'hon-
neur serait international.
Pour MM. Greco et Pessina R.-M. Basi-
lone, A. de Rosa.
Pour M. Louis Mérignac Gustave Laroze,
Adolphe Tavernier.
Le général Hervé, commandant le dix-
neuvième corps d'armée, a signalé les ré-
sultats peu satisfaisants, selon lui, de la
fusion des éléments irançais et arabes dans
la composition des régiments de tirail-
leurs algériens.
Sur sa demande, la direction de l'in-
fanterie étudie, assure-t-on, la suppres-
sion, sinon la réduction considérable des
engagements volontaires dans ce corps de
troupe. On conserverait seulement, dans
l'avenir, moitié des cadres européens.
PARADOXES ET VËRITËS
La prodigalité jette moins de riches dans la
misère qu'elle n'y maintient do pauvres.
Ch. GUINOT.
On dit qu'il n'y a chose si mauvaise qui
n'ait son bon côté. S'il n'y avait avantage à
avoir des vices, il consisterait à nous rendre
indulgent pour les imperfections des autres.
L'abbé B. J. V.
C'est aujourd'hui qu'a lieu, à Orléans,
la grande manifestation que nous avons
annoncée en l'honneur de Jeanne d'Arc.
Aucun programme officiel n'est pu-
blié.
Ceux qui pavoiseront leurs maisons, et
ils sont nombreux à Orléans, croient sim-
plement que tout ce qui s'ajoute, religieu-
sement aussi bien que patriotiquement,
à la gloire de Jeanne d'Arc, ajoute aussi
à la gloire de la France. Et ils sont dans
la vérité.
Hier samedi, à l'Angélus du soir, dans
toutes les paroisses de la ville, on a sonné
les cloches en l'honneur de l'introduction
déjà cause de la béatification de Jeanne
d'Arc.
La démonstration que des étudiants se
proposaient de iaire en corps, aujour-
d'hui, en partant de la place Saint-Michel,
pour porter des couronnes au pied de la
statue de Jeanne d'Arc, a été, au dernier
moment, interdite par la police. Mais rien
n'empêche ces jeunes gens de témoigner
de leur culte pour la grande Lorraine en
se rendant isolément ou par petits grou-
pes place des Pyramides, où le rendez-
vous individuel est nxé à trois heures.
La Maison du Peuple sera, aujourd'hui,
en liesse.
Les membres du comité, jaloux de
l'initiative~des conseillers socialistes de
Saint-Denis, ont également institué le
baptême civil.
Cet après-midi, cette cérémonie sera
célébrée en grande pompe, sous la prési-
dence du député socialiste Marcel Sembat
et du citoyen Volders, qui est toujours à
Paris.
Après le baptême, discours de circons-
tance, chants divers et distribution de
dragées. continuation de la fête, confé-
Le soir, continuation de la iête, confé-
rence sur l'athéisme, concert et bal de
nuit.
Nous recevons la lettre suivante
Gmunden (Ha~te-Autriche).
Monsieur le directeur,
C'est avec le plus grand intérêt que je
viens de lire vos deux articles à propos
de l'échiquier de Napoléon.
La fameuse relique se trouve, en effet,
en notre possession, et je me propose de
vous en parler plus longuement dès que
je serai arrivée a Vienne, les prépa-
ratifs de mon départ me laissant en ce
moment peu de loisirs.
Veuillez agréer, monsieur le directeur,
l'expression de ma plus haute estime.
Comtesse PRoRESCH-OsTËN,
Frédérique Gossmann.
Nous comptons snp cette aimable promesse
et nous ou remercions, par avance, Mme la
comtesse ProResch-Osten.
L'assemblée générale annuelle de la
chambre de commerce anglaise à Paris a
eu lieu, avant-hier, sous la présidence de
sir Edward Blouat.
Après la lecture du rapport sur la ges-
tion de l'année 1893, on a procédé à l'é-
lection des membres du comité.
Ont été élus MM. Longhurst, Laurier,
John Pilter, Sturrock et Pollock.
A la fin de la séance, M. Sydney Ar-
nold a lu une adresse de remerciements à
sir Edward Blount, pour son dévouement
àl'œuvre.
Ses paroles ont été acclamées à l'una-
nimité.
Sir Edward Blount a. répondu en ter-
mes émus.
L'ouverture de l'Exposition des pastel-
listes français aura lieu, rue de Sèze, le
samedi 31 mars, sur invitations.
Le lendemain, 1<" avril, l'exposition
sera ouverte au public.
Exposition aujourd'hui, hôtel Drouot,
de l'intéressante collection japonaise de
M. P. B. Vente les 5 et 6. Tous les ama-
teurs s'y sont donné rendez-vous.
NOUVELLES A LA MAIN
Calinaux entre dans un café avec un
ami.
Ce dernier demande le Bottin.
Que veux-tu chercher là-dedans ? in-
terroge Calinaux.
J'ai besoin de savoir où commence
la rue Cambacérès.
Pas besoin de Bottin pour ça elle
commence au numéro 1.
UN DOMtNO
UN MOINE
Nos lecteurs n'ontcertainement pas ou-
blié un docteur en médecine qui est en
même temps un moine Bénédictin, dont
nous les avons entretenus l'an dernier.
Ils savent que Dom Sauton, tel est son
nom, a résolu de se consacrer à soi-
gner les malheureux atteints de cette ma-
ladie épouvantable qui s'appelle la lèpre,
et qui, jusqu'ici, ont, pour ainsi dire, at-
tiré dans leur enfer physique tous les
apôtres dont ils éprouvaient le dévoue-
ment.
Dom Sauton s'était préparé a sa mis-
sion par de sérieuses études. Les encou-
ragements ne lui avaient pas manqué. Le
pape Léon XIII l'avait accrédité auprès
de tous ses représentants, et, le 3 mai
1893, l'illustre Pasteur, auprès de qui il
avait étudié les dernières conquêtes de
la science, lui décernait la lettre sui-
vante
Je suis pénétré d'admiration pour le dé-
vouement du docteur Sauton et, après avoir
eu avec lui une conversation qui m'a prouvé
combien ce jeune docteur est instruit et dési-
reux de se vouer & une mission presque
sainte, je prends la liberté d'exprimer à qui
de droit mon vif désir que toutes les facilités
puissent être accordées à ce courageux mis-
sionnaire.
-S't~t~ L. PASTEUR.
Dom Sauton partait, le 8 août dernier,
pour la Norvège, où se trouvent des lé-
proseries et par où devait commencer sa
mission. Admirablement accueilli par les
autorités de cette contrée protestante, il
put, grâce à elles, donner ses soins aux
malades, au même titre que les médecins
officiels du pays, portant son titre de
prêtre et de Bénédictin, célébrant la
grand'messe tous les dimanches, protégé
par la double et puissante égide de Ta
science et de la Foi.
Or, pendant qu'il était occupé a ces
saints travaux, la calomnie le guettait
dans sa propre patrie et l'attaquait dans
son honneur de prêtre, d'homme et de
savant. Il ne nous plaît pas d'insister sur
un incident douloureux, et nous aimons
mieux annoncer que dom Sauton, de re-
tour de ses premières explorations dans
l'un des domaines du terrible fléau, est
venu toucher barre en France avant d'al-
ler, selon son programme, attaquer la
maladie pour ainsi dire dans son quartier
général les îles océaniennes. Il est rentré
dans sa cellule à l'abbaye de Ligugé, où
ses frères l'ont accueilli avec joie et avec
respect, où ses supérieurs lui ont fait une
place d'honneur dans les solennités du
cloître, et, en passant par Paris, il a eu la
consolation d'y trouver une nouvelle let-
tre de son illustre maître, Pasteur, ainsi
conçue
Paris, le 19 janvier 1894.
La conduite, les travaux et le dévouement
du docteur bénédictin de Ligugé le mettent
au-dessus de toute attaque. Aujourd'hui,
plus que jamais, je conserve a ma lettre du
3 mai 1893 toute sa valeur.
L. PA.STEUR.
Et maintenant, nous souhaitons bonne
chance et heureux voyage à dom Sauton,
qui se prépare à partir pour l'Océanie,
emmenant avec lui son frère, l'abbé Sau-
ton, vicaire & Nogent-le-Rotrou, jaloux
de son dévouement et désireux de rivali-
ser avec lui. Ce fils de saint Martin em-
porte avec lui toute notre sympathie et
toute notre admiration.
J. CORNÉLY
BtM-Netes P&risien
AUTOUR O'UNE VENTE
Hier soir s'est terminée la vente de la bibtio-
thèque du comte de Lignerottes à t'hôtet
Drouot. Elle a duré du 29 janvier au 3 février
et a produit en chinres ronds cent mille ecus.
Pour parler la délicieuse langue du droit et du
commerce, tes hoirs gagnent sur les gros arti-
cles, mais ils perdent sur les petits noatement
la balance se fait et ils rentrent dans les dé-
bours de teur auteur. M. de Lignerolles a bi-
bliophilé pendant trente-cinq ans et était connu
de tous les libraires et bibliophiles de Paris, et
aussi de tous les bouquinistes, marchands de
bric-à-brac et tenants de boutiques borgnes, où
il allait fureter et où i) s'était fait une réputa-
tion d'original. Il avait un goût très sûr et
très délicat, et ta bibtiophifie a perdu en lui un
de ses maîtres.
Le joyau de sa bibliothèque, l'Office de la
MMO:'Me M!M~, en latin et en français~ avec
l'explication des cérémonies de t'Egtise et des
Instructions, Prières, etc., par M. t'abbe de
Bellegarde, Paris, Colombat, tySs, in-8o, fig.,
mar. rouge, nt. dent. comp. et arabesques,
dorure au pointittë couvrant te dos et tes piats,
tr. dor., aux arn:es et au chiffre de Louis XVI,
avec un envoi autographe de Louis XVI à
Marie-Aatoinette et quelques mots de Madame
Première, auquet on avait joint une lettre de
Marie-Antoinette, s'est vendu 30,000 fr.D'après
nos renseignements particuliers, M. de Ligne-
rottes l'avait acheté un peu ptus de 2,000
francs. On l'estimait to,ooo fr., mais c'est une
retique, et les reliques n'ont pas de prix. !t a
été adjugé à M. Morgand, libraire, qui avait,
dit-on, commission oe~gr te duc d'Aumate ou
du baron Aiphonse de Rotschitd.
Les Nb.t~!<;ï ~u &'cf
t6~o. Aux armes et au chiffre du chancelier
Seguier. to.ooa
M. de Lignerottes avait payé cet ouvrage 80~
francs.
Montaigne. EMaM. 5" édition.
Paris, Abel Langelier, !588. tn-~o.
Vélin blanc, étui de maroquin
rouge. 8.oo
Cest ta dernière édition publiée du vivant
de l'auteur. Sur )e feuillet de garde, envoi au.
tographe de Montaigne à Loyset
<( C'est mal se revancher des beaux presant:
que vous m'aves faicts de vos iabeurs, mais
tant y a que c'est me revancher le mieux que
je puis monsieur prenez pour Dieu la peine
d'en feuilleter quelque chose quelque heure do
vostre !oisir pour m'en dire vostre avis ~car je
creins d'aller en empirant. »
Montaigne. EMa~. Edition in-fol.
'de t5g5. Exemplaire aux armes de
Maximitien de Béthune.ducdeSutty 3.5oo
Missel fait pour le cardinat de Ri-
chelieu, manuscrit sur vélin en let-
tres romaines et bâtardes par le cal-
ligraphe Jarry. Reliure aux armes
ducardinatavecdesancressurte
dos et sur les plats, et au bas de t'é-
eusson,)a devise: ~~yH/famatte-
<'t<~< a.32<]
Calendrier ayant fait partie d'un
bréviaire à l'usage des Frères mi-
neurs. Les miniatures de ce manus-
crit rappellent, par la disposition et
par les tons, celles duLivre d'heures
d'Anne de Bretagne. 3.ooo
~ora*. Manuscrit sur vé)in. de )a
fin du quatorzième siècle. Orné de
quatorze grandes miniatures et de
quinze plus petites. Toutes les pages
ornées de bordures de rinceaux de
feuittage et de fleurs dorées et colo-
riées. tf.ooo
jFfora*. Manuscrit sur vélin, du
quinzième siècle. Orné de vingt-qua-
tre miniatures en grisaille à pleine
page. Marges ornées de feuillage et
de fleurs avec des oiseaux, ou ani-
maux, ou personnages fantastiques,
aux armes de PhitippeV d'Espagne 8.85o
Hora'. Manuscrit sur: vétin, de la
fin du quinzième siècte. Orné de
douze miniatures. t.o5o
~or
cle. Orné de trente-neuf grandes mi-
niatures. to.5oo
~ora/. Id. Spécimen de fart ita-
tien. 5.ooo
T~eMrM de ~Vo~tre-DaMe. Manus-
crit de !5~9, aux armes d'Urfé et
orné de vingt-trois miniatures. Cha-
que page entourée de bordures d'or-
nements variés dorés et argentés sur
fond violet. Provenantdes bibliothè-
ques du duc de La Vallière et du
baron de La Roche-Lacarette. 6.56o
Pr/enM de~o~. Manuscrit de
t6~g. Un des chefs-d'œuvre de Jarry. 6.020
G/M&ed~e. Livres de prières en fla-
mand. Manuscrit du setziême siècle. 2.o5o
La y~M)! de l'âme de Thurno.
Manuscrit du quinzième siècle. Pro-
venant de ta femme de. Charles-le-
Téméraire. 6.5
goth. de 38 n'. La plus ancienne édi-
tion connue de ce petit tivre de cui-
sine. ;.ooo
La yenerM de Jacques du fo!«'
loux. Poitiers, de Marnefs. Aux ar-
mes de Frédéric I!I de Bavière. a.ooo
Les ~wx/acre.! et /
de/amorf. Lyon,t538. Pet. in-~o,
fig. sur bois. Mar. citron, mosaïque
de mar. noir composée de feuitta-
ges et de fleurs, marguerites, roses
et pensées, couvrant le dos et les
plats, alternant avec la tète de mort,
les os en croix, les vers, le.sablier,
les flèches et la faux (Trautz-Bau-
zonnet). g.Soo
De /'Vt!~t
nes du 5a!'H~-S
ristie en /'E~e f:?:c;eMne~ par Phi-
lippe de Mornai. LaRochette,t5g~ t.700
Exemplaire donné par l'auteur à sa fille Mar.
the avec cet envoi
« L'esprit et la force vient de Dieu. Ce tivre
est donne à ma fille Marthe de Mornay, àJa-
quelle je souhaite toute bénédiction spirituetie
et temporelle. »
L'Imitation de y~m-CAr~f. Pa-
ris, t6q2. Exemplaire aux armes de
Mme de Maintenon. Sur ta garde
« Ce livre a été donné à Mite de Gen-
til La Joncharpt par Mme de Main-
tenons. 3.(,
Nous avons cité ta plupart des livres qui ont
dépassé mille francs. La vente comprenait 676
numéros, c'est-à-dire ouvrages à un ou plu-
sieurs volumes. Tous ces livres se signatatent
par leur bel état et leur provenance. M. de Li-
gnerottes ne cottectionnatt pas tel ou te) genre
de livres, mais tous les livres rares et précteux,
ornés de belles reliures ou provenant de biblio-
thèques illustres et ayant une valeur mar-
chande. H avait, comme on a pu le voir, un
faibte pour les livres de prières enluminés, qui
sont toujours fort cher, et qu'on a, et surtout
qu'on avait, il y a quelques années, chance de
rencontrer dans des couvents ou chez des par-
ticuliers qui ignoraient leur vateuretqui vous
tes cédaient à des prix abordables.
Celui qui veut, par exemple, former quand
même et à tout prix une bibliothèque de ma-
thématiques, achète sur catalogues, dans les
ventes, chez les libraires, sur les quais, par-
tout où il en a l'occasion, les livres de mathé-
matiques qui lui manquent. I) se fait ainsi une
moyenne de prix. Celui qui, au contraire,
comme M. de Lignerolles, veut former une bi-
bliothèque de livres rares et précieux que!con-
ques, mais sur lesquels il compte réaliser des
bénéfices, fait la chasse de la même manière,
mais ne perd son plomb que sur les pièces qui
tui semblent devoir réaliser ses calculs. H lui
faut un flair et un coup d'œi) particuHers, que
rien ne saurait donner et qu'on a comme le
don des mathématiques ou de la poésie.
Le baron Pichon, M. Paittct, conseitier à la
cour de Paris, et le baron Portails ont cenair
et ce coup d'œit à un degré aussi remarquable e
que M. de Lignerottes et lui sont peut-être
même supérieurs. Aussi leur bibliophilie ne
tes ruine-t-e!!e pas. H serait à souhaiter que
chacun eût une passion aussi lucrative.
TOUT-PARIS
LA.
Ht~F~M~~f& M'MM ~<4'MBM~B<
Mssme~MitEMm
SUR LES COTES ALGÉRiENNES
Grand émoi, l'autre jour, dans le petit
village d'Aïn-Taya, aux environs d'Alger.
Une modeste famille de pêcheurs bre-
tons, établie depuis peu de temps sur la
côte algérienne, baptisait son dernier-né.
Et qui tenait sur les fonts baptismaux
ce rejeton de la race bretonne éclos en
terre d'Afrique ? M. le gouverneur général
en personne..
Ceci prouve, mieux que tous les raison*
nements et que tous les documents, o&
en est ia coJ&aisa.tion de l'Atgérie,
soixante ans après la conquête. Un fait
absolument insigniSant en lui-même, la
naissance d'un petit Français dans une
colonie française, est célébra avec un éclat
tout particulier, avec une pompe presque
officielle.
Ce n'est pas nous qui blâmerons M. la
gouverneur général d'encourager les fa-
milles d'émigrants français à faire souche
en Algérie, mais il faut vraiment que i
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