Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1894-02-03
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 février 1894 03 février 1894
Description : 1894/02/03 (Numéro 5079). 1894/02/03 (Numéro 5079).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k528636v
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/02/2008
PÀT!TS' t S CE2
SAMEDI 3 FËVRIEn 189t
88' Anaa&. 3' Série N"5079
ARTHUR MEYER
Directeur
ADMINISTRATION'
RENSEIGNEMENTS
ABONNEMENTS, PETITES ANNONCES:
3,rueDrouot,3 2 .<
(Ang!e des boit~yar~" ~fontmartro et des !t~Ucnajt
ANNONCES
&j~6. H..ACE DU LA BOURSE, 6
.Et A <'a
ARTMUR MEYEB
jMfec
1.~ RËDACTION
2,rue Drouot
j~C~!e des boulevards Montmartre et dea ttaltan~
ABONNEMENTS
Paria Départements
Ifnmois. 6fr. Un mois. 6&,
Trois mois. 1380 Trois mois. 16 fr.
Sixmuis. 27 fr. Sixmois. 32Un an. 64 fr. Un an. 64tr.
Etranger
Trois mois (Union postale). t. 1S Cf.
LES MMAUX
Tout va mal. Nos bateaux sont des
rauaux. Quant à nos côtes, s'il prenait à
un agresseur quelconque la fantaisie de
jeter seulement cinquante mille hommes
sur la Corse ou sur la presqu'île du Co-
tentin, nous n'aurions personne ni rien à
leur opposer. Il faut donc nommer une
commission parlementaire d'enquête mu-
nie des pouvoirs lès plus étendus.
Tout va bien. Nos bateaux ne sont
pas plus mauvais que ceux des autres na-
tions loin de là. Quant à l'ennemi, s'il
touchait du pied le sol de la patrie, on en
verrait surgir des légions de défenseurs
plus que suffisantes pour le faire repentir
de sa témérité. Par conséquent, la com-
mission extra-parlementaire d'enquête,
nommée par le gouvernement, sufut am-
plement aux besoins du service.
Il n'a pas été dit autre chose par les in-
terpellateurs et par le gouvernement dans
l'échauûburée maritime de ces derniers
jours, dont on pourrait dire qu'elle a ému
l'opinion, si l'opinion aujourd'hui était
capable de s'émouvoir de quelque chose.
Les braves gens ont une tendance in-
vincible à admettre
1° Que les marins français, ayant un
certain intérêt à n'être point aplatis dans
une guerre future, sont pour ainsi dire
payés pour préparer de leur mieux, en
temps de paix, les moyens de résistance
ou d'attaque.
S° Que les amiraux s'entendent mieux
que les députés aux choses de la ma-
rine.
Ce sont là, je le sais, deux idées très
originales et très audacieuses. Mais, les
braves gens les ont, que voulez-vous Et
j'ai bien peur qu'on ne les en guérisse ja-
mais.
C'est pourquoi ils ont été enchantés des
paroles prononcées, avant-hier, par le gé-
néral Mercier notamment.
C'est pourquoi, &ans avoir grande con-
fiance dans les résultats des travaux de la
commission gouvernementale, où le Par-
lement est représenté, comme de juste,
ils jugeaient inutile d'enquêter notre ma-
rine comme une élection contestée et
d'introduire l'austère Brisson dans les
chaudières de nos cuirassés.
Je ne me reconnais aucun droit*au ti-
tre de « vieux loup de mer a, car toutes
les fois que je me suis mis en contact avec
l'élément perfide, j'ai failli rendre l'âme.
Seulement, j'ai entendu dire que, ja-
dis, on avait débarqué à Gallipoli un
corps de dix-huit mille Français, sur une
plage amie.sans qu'aucune résistance tût
a craindre, par une mer"d'huile, et que
cette opération, qui fut très longue à pré-
parer, qui employa tout le matériel naval
de la France, apparut aux contemporains
comme un tour de force.
Et j'en conclus que les craintes de
l'amiral Lockroy sont peut-être un peu
chimériques.
J'en conclus que~cinquante mille hom-
mes, avec leurs vivres, leurs munitions,
leur matériel, leurs voitures, leur artil-
terie, ne descendent pas un beau matin
sur une côte, comme une famille de tou-
ristes, sans qu'on le sache et qu'on ait
le temps de se préparer à les recevoir.
D'autre part, il ne faudrait pas s'ima-
giner non plus que tout tût pour le
mieux dans la meilleure marine du
monde.
La marine française a toujours passé
pour avoir poussé l'esprit de conserva-
tion jusqu'à la routine.
On peut dire d'elle qu'elle vit encôresur
les règlements de Colbert.etc'cstchez elle
qu'apparaît dans toute sa beauté cette
horreur du nouveau, que les savants ont
baptisée d'un nom tiré du grec, qu'ils ap-
pellent le «misonéisme)).
La marine française a poussé le miso-
néisme jusqu'à méconnaître, aussi long-
temps qu'elle l'a pu~ la vapeur, et un de
mes amis, ancien oiucier de marine, me
racontait, ces jours-ci, qu'en 1841, dans
le port de Brest, on fit monter sur le pont
du vaisseau-école tous les élèves-aspi-
rants pour les faire assister à l'entrée,
dans ce port, du premier bateau à vapeur
qui y pénétra.
Il s'appelait le Veloce et avait une ma-
chine de 160 chevaux. Aujourd'hui, les
derniers cuirassés déploient jusqu'à tren-
te-deux mille chevaux! 1
Or ce ne fut que dix-huit ans après, en
1858, qu'on établit sur le vaisseau-école
un cours de machines; de sorte que, pen-
dant dix-huit ans, nos officiers de marine
furent exposés à commander des bateaux
à vapeur,sans savoir ofucieUement ce que
c'était qu'un piston.
Il ne serait donc pas mauvais qu'on fit
r.énétrerdans tout le mécanisme maritime
h\:hçais des idées aussi neuves que pos-
sible.
Et à ce point de vue l'enquête n'a rien
de déplorable, à condition qu'elle soit
faite par des gens compétente et non par
des ignorants, c'est-à-dire par des parle-
mentaires qui donnent chaque jour dans
leurs travaux législatifs la preuve de leur
parfaite et générale ignorance.
Ce sera un coup de fouet et, si elle n'a-
boutit pas, il ne faudra en accuser ni la
marine ni la commission. Il faudra en
accuser nos institutions actuelles.
Ces institutions sont essentiellement
réfractairesâtoute espèce de réformes,
ainsi que vic~t de le démontrer un de
mes amis, M. A.medee D&cher, ancien of-
ncicr de marine hu-mêrne, dans un très
suggestif peut livre, iat.ii.uie: Jës .Probes
K~er~c~, que je regrette de ne pas pou-
voir analyser loMgue:nc-nt, mais dont je
recom'nahde la lecture à tous les esprits
épris d'idées a la ~ois neuves et pra-
tiques.
lis y verront cut'arncnL depuis cin-
quante ans, la science a marché à pas de
géant, tandis que l'administration fran-
çaise n'a. même pas marché à pas de tor-
tue.
Et comment, de bonne foi, voudriez-
'vous qu'il en fût autrement ? Q
Pour réaliser la plus petite des réfor-
mes. il faut deux choses du temps et de
la volonté., c'est-à-dire les deux seules
choses que le système parlementaire ne
puisse pas nous donner, puisque les mi-
nistres, issus des majorités changeantes,
apportés par un flot de bulletins, em-
portés par un autre Sot de bulletins, ne
peuvent ni vouloir ni durer.
Je ne sais pas combien de généraux ont
passé au ministère de la guerre, y com-
pris le général de Freycinet, mais je pa-
rierais volontiers que si, en 1871, on avait
choisi un bon sergent-major pour lui con-
ner le ministère, et s'il durait encore,
l'armée française ne s'en trouverait pas
plus mal.
Il est de mode, dans la presse, de tout
mettre sur le dos des bureaux, des fa-
meux bureaux; de dauber sur les ronds-
de-cuir inamovibles incrustés dans les
ministères, et, parmi ces bureaux, ceux
du ministère de la marine ont une place
privilégiée dans les anathèmes.
C'est la faute aux bureaux de la rue
Royale, dit-on dans les journaux. Us pa-
ralysent' tout.
Hélas ) non, ils ne paralysent pas tout.
Ils se contentent de tout conserver et d'é-
lever les traditions à la hauteur d'un
principe.
Qu'arriverait-il, mon Dieu si les mi-
nistres~ changeant tous les six mois, les
bureaux changeaient avec eux?
La grâce du Parlement, qui a remplacé
la grâce de Dieu, peut faire un ministre
avec n'importe quoi, fût-ce avec un mar-
chand de bonnets de coton.
Mais elle ne peut pas, heureusement,
faire un chef de bureau sans quoi on en
verrait de belles.
Les bureaux sont les seuls points fixes
qui restent dans nos bouleversements per-
pétuels, et si leur omnipotence est désas-
treuse, elle provient précisément de la
perpétuelle mobilité des chefs qui passent
sur eux, sans laisser de traces.
Toutes les grandes choses, enFrance, ont
été faites par de grands ministres. Et le
seul moyen de devenir un grand minis-
tre, c'est de rester longtemps ministre.
Est-ce que sous Richelieu. sousGolbert,
les bureaux étaient prépondérants?
Est-ce qu'on a {amais~parlé des bureaux
de Napoléon I" ?
Est-ce~que, sous les quelques hommes
d'anaires qui ont illustré les ministères
du second Empire, les bureaux essayaient
de regimber, d'avoir une action distincte
de celle d'i minisire ?
Est-ce qu'en Allemagne les bureaux de
M. de Bismarck ont songé a. contrecarrer
son action ? Pas le moins du monde
Laissez un ministre, même médiocre,
en fonctions pendant cinq, six, dix ans,
il aura nécessairement ses bureaux dans
la main. Et quand il voudra quelque
chose, il l'accomplira en se jouant, par le
poids irrésistible de tout son appareil
administratif, docile et imbibé de sa
pensée.
Changez le grand homme tous les huit
jours, et cette procession de génies vous
donnera de !a bouillie pour les chats.
Comment voulez-vous qu'avec des mi-
nistres qui passent sans avoir le temps
de connaître leur personnel ni d'étudier
leur budget, les bureaux ne soient pas
prépondérants.
Ils le sont, et leur prépondérance a pour
résultat l'immobilité, parce que l'homme
est un animal d'habitudes, et que le bu-
reaucrate est doublement homme à ce
point de vue-là, ayant, quand il n'est pas
remué par une volonté supérieure et per-
manente comme lui, la manie de faire le
lendemain ce qu'il a fait la veille.
Appliquez à une entreprise quelconque
le système qui nous paraît le dernier mot
du progrès en politique, et vous obtien-
drez absolument le même résultat.
Changez perpétuellement le directeur
et les rédacteurs d'un journal, et ce sera
le garçon de bureau qui fera le journal.
Changez perpétuellement le curé et les
vicaires d'une paroisse, et ce sera le suisse
qui dirigera la paroisse.
Donc, au lieu de maudire bêtement les
bureaux qui sont le point stable, le sque-
lette de'votre administraticn, tâchez d'a-
voir des ministres qui durent assez pour
les mettre dans leur poche, et vous n'en.
entendrez plus parler.
Et les réformes, les fameuses réformes
naîtront d'elles-mêmes.
Mais, pour cela, il faudrait avoir des
ministres qui ne fussent pas obligés de
dire tous les huit jours a leur majorité
« Vote ou je m'en vais. ))
II faudrait avoir des ministres dont
l'existence ne dépendit pas des caprices
des Parlements.
Il faudrait renoncer à un tas de choses
au parlementarisme entre autres et
à la république ayant toutes choses.
J. CORNÉLY
Ge qui se passe
QAULOiS-QUtDE
j4«/0!
A Nice,.féte de )a Mère l'Oie. Hiuminations,
farandoles aux ianternes.
Au théâtre du Châteiet, première représenta-
tion du T~rMor~M~a/a~
Bal à l'Opéra.
Banquet suivi de bal donné par la Société
de secours mutueis des anciens militaires de
t'infanterie de marine.
Au Grand-Hôte), souper-concert & !0 francs,
Champagne compris.
ÊSHOS POLITIQUES
On a signalé, hier, une assez longue
conférence de M. Casimir-Perier avec M.
Carnot, qui se sont occupés,évidemment,
de l'incident de l'amiral Gervais, et sur-
tout. des révélations de Cornélius Herz,
qui ne se produiront pas, d'ailleurs, avant
plusieurs ]ours.
Le bruit court, du reste, que des dé-
marches pressantes sont faites pour en
empêcher la production.
ÉCHOS DE PARIS
Le conseil général d'administration de
la Croix-Rouge française réunie, samedi
dernier, au siège de la Société, rue Mati-
gnon, sous la présidence de Mgr le duc
d'Aumale, a uni, a regret.par obtempérer
à la volonté de Mme la duchesse de Ma"
genta qui, depuis la EMrt desoniHastre
mari, le maréchal de Mac-Mahon, avait
oSert sa démission de présidente da Co-
mité des Dames.
Le conseil, après avoir conféré à Mme
la duchesse de Magenta le titre de prési-
dente d'honneur, a confié la présidence
du Comité des Dames à Mme Février,
femme du général Février, grand-chance-
lier de la Légion d'honneur.
Comme nous l'avions annoncé, c'est le
28 février que l'œuvre de la Croix-Rouge
française fera célébrer un service solen-
nel, à la Madeleine, pour le repos de
l'âme des soldats des armées de terre et
de mer.
La cérémonie sera présidée par S. Em.
le cardinal Richard, archevêque de Pa-
ris.
Apres l'Evangile, S. Eni. le cardinal
Thomas, archevêque de Rouen, pronon-
cera le panégyrique du marcchal de Mac-
Mahon.
Pendant la messe, Mme Février et les
dames du comité feront une quête pour
l'œuvre.
Voici le texte authentique de l'ordre
d'inspection générale adressé par le géné-
ral Coronnat aux troupes du Sénégal et
qui vient, on le sait, d'être annulé en con-
seil des ministres, sur les instances du
sous-secrétaire-d'Etat des colonies
Aucun ofucier ne peut rentrer en France, à
moins d'un ordre spécial du ministre ou d'une
mutation, s~uf le cas de maladie constatée
par le conseil de santé.
L'espritde dévouement des officiers est trop
connu pour qu'il y ait lieu d'insister sur la
nécessité de se conformer à cette règle en cas
d'épidémie ou d'e~e'Me/MeM~ de ~Merre.
Dans ces circonstances, le devoir impérieux
du chef est dû rester & son poste pour mainte-
nir le moral de la troupe seM~, MM ordf~e dM
MMM)'sneur. Les intérêts les plus sacrés de la disci-
pline et de l'armée commandent cette con-
duite.
Saint-Louis, le 33 décembre 1893.
~e~eMe'ra! de brigade tK~pec
des ~OMpes,
CORONNAT.
De l'aveu de tous les fonctionnaires su-
périeurs de la marine, cet ordre est "ri-
goureusement conforme aux principes qui
régissent la législation militaire et qu'au-
cune loi, aucun décret, n'ont subordon-
nés aux pouvoirs des gouverneurs civils.
On vient de placer, à l'Hôtel de Ville,
dans la salle du grand buffet, voisine de
la galerie des Fêtes, les trois plafonds du
peintre Georges Bertrand. Les invités de
îa Ville de Paris en seront donc, ce soir,
les véritables inaugurateurs.
Ces trois plafonds, commandés à l'ar-
tiste à la suite d'un brillant concours,
symbolisent la Terre et ses produits pour
la nourriture de l'homme. Sujet on ne
peut mieux approprié à la décoration
d'une vaste salle a manger. Au centre, un
laboureur, iatigué, s'arrête à l'extrémité
de son sillon, s-ippuyant, d'une main, à
la. corne d'un de ses bœufs, et, de l'autre,
tenant haut son aiguillon.
Le mouvement a une sorte de grandeur
hymnique et la ligure se détache sur un
vaste ciel d'une lumière dorée. Les deux
autres panneaux évoquent, en deux figu-
res de femmes très amples de silhouette
et nullement convenues, la Moisson et la
.Vendange.
Les trois compositions, traitées dans
un sentiment à la fois réaliste et décora-
tif, et d'une tonalité harmonieuse, font,
de l'aveu de tous ceux qui les ont vues, le
plus grand honneur au peintre. Elles se-
ront complétées par huit dessus de portes
de forme cintrée, conçus dans le même
esprit d'allégorie réelle et représentant,
en particulier, la cueillette des différents
fruits.
Encore un changement dans le haut
personnel du ministère de la guerre.
Le général de division Mensier, direc-
teur du génie au ministère de la guerre,
est passé, hier, au cadre de réserve.
INTERVIEW-EXPRESS
Le monde du fleuret et de l'épée est en
émoi. On parle, en effet, d'un duel possi-
ble entre M. Mérijgnac, la plus fine lame
de Paris, et Greco, le maître d'armes ita-
lien bien connu.
Est-ce exact, demandions-nous, hier,
à M. Mérignac.
Il n'y a pas à le nier. Mais je suis
bouche close pour tout le reste. L'an'aire
est du ressort des témoins, et je ne suis
même pas autorisé à vous dire le nom des
miens.
Du moins puis-je savoir s'il est vrai
que Greco se soit mesuré avec vous, com-
me il le dit, dans un assaut privé qui au-
rait eu lieu chez vous, et qu'il ait eu le
dessus ?
M. Mérignac sourit
Tout cela est vrai, nous répond-il
moins les coup~ de bouton, pourtant.
L'assaut eut lieu en 1889, et les témoins
sont la. pour confirmer mes dires.
Et vous battrez-vous avec Greco ? `!
–Jenesuisplusjuge en la matière:
mes témoins décideront. Cependant, je
puis ajouter qu'il faudra une autre raison
que celle trouvée par mon adversaire.
Cette raison, M. Greco la prendrait dans
un propos attribué'au célèbre professeur
français, et d'après lequel il aurait pré-
tendu que les trois meilleurs escrimeurs
d'Italie Fini, Pessina et Greco lui-
même seraient battus par lui à plate
couture.
M. Mérignac, qui n'a pas perdu pour si
peu sa belle humeur, conclut ainsi
Soyez tranquille, ce cartel ne m'em-
pêchera pas de dormir, ni de donner
mes leçons ) 1
**t:
D'autre part, nous avons appris parune
autre bouche que celle de M. Mérignac
que les témoins choisis par le maître
français sont MM. Gustave .Laroze et
Adolphe Tavernier.
Il n'est pas probable qu'un duel soit
décidé à la suite des entrevues des té-
moins, car les propos tenus par M. Méri-
gnac ne paraissent pas constituer une of-
fense donnant lieu à une affaire d'hon-
neur.
Autre envoi de témoins entre maîtres
d'armes
De la Havane, où il est allé en tournée
d'escrime, !e professeur Pini a télégra-
phié a. M. Scannapieco, maître d'armes
et directeur du t~esMfto, a Philadelphie,
qu'il le provoquait en duelàja suite de
divers articles.
Il lui a proposé un duel au pistolet et a
mêmë'oSert de payer le voyage de son ad-
versaire.
Connaissez-vous Cimabuê ?
Connaissez-vous Gauguin?
La .PZM~e est une revue d'une espèce
particulière elle édite des livres, donne
desjbanquets, expose des tableaux et a
son Salon.
Celui-ci se tient dans un local étroit, au
fond d'une cour de la rue Bonaparte. On'
y voit, pêle-mêle, quelques pochades sau-
grenues, dont lès unes appartiennent à
l'école des ~ct~a&Mï~ et les autres
a celles des ~os~aM~Mt~~M.
En termes clairs, cela veut dire plus
primitif que Cimabuê et plus moderne
que Gauguin, tout en procédant un peu
de ces deux peintres.
Mais, qu'est-ce que Gauguin ? qu'est-ce
que Cimabuê?
Une dépêche de Chartres nous apporte
des nouvelles alarmantes sur l'état de
santé de Mgr Lagrange, évêque de ce dio-
cèse.
L'éminent prélat a été pris dimanche
soir d'un reiroidissement, qui a été suivi,
lundi, d'une violente attaque d'inuuenza.
Mgr Lagrange, dont l'état s'est aggravé, a_
reçu, hier matin, les derniers sacre-
ments.
Tout espoir de guérison semble aban-
donné.
Petits portraits, dans la .Re~Me de
Par~, signés Honoré de Balzac
Eugène Sue. Un bon et aimable
jeune homme, fanfaron de vices, déses-
péré de s'appeler Sue, faisant du luxe
pour se faire grand seigneur; mais, à
cela près, quoique un peu usé, valant
mieux que ses ouvrages.
JuIesJanin. –'Ungros petit homme
qui mord tout le monde.
Henri de Latouche. Curieux, hai-
neux, méchant c'est un entrepôt de ve-
nin mais il est ndèle à sa foi politique,
probe, et cache sa vie privée.
Scribe. Un homme d'honneur et de
courage. Il s'est usé à écrire.
PARADOXES ET VÉMTÉS
Ces femmes se détestent parce qu'elles se
devinent.
A. TOURNIER.
L'intime satisfaction de soi-même est si
prépondérante en chacun de nous, que le
moins estimé ne se changerait pas volontiers s
en Mo:, pou) celui qui jouit de la plus haute
admiration
admi,ration Edmond TmAUDiÊRE.
Un certain nombre d'étudiants ont fait
apposer sur les murs du quartier Latin
une affiche invitant leurs camarades des
écoles à une fête toute patriotique en
l'honneur de Jeanne d'Arc, la libératrice
de notre pays. Rendez-vous, demain di-
manche, à la fontaine Saint-Michel, et
départ à deux heures et demie précises
pour la rue de Rivoli, où une couronne
sera déposée devant la statue de la vail-
lante Lorraine.
Pour fêter le gain de son procès, M.
Max Lebaudy partagera aujourd'hui une
somme de soixante mille irancs entre les
ouvriers de la raffinerie Lebaudy.
On vient de vendre, à Lille, une collec-
tion fort intéressante d'oeuvres d'art,
comprenant des faïences, porcelaines, ta-
bleaux anciens, etc.
Un tableau sur cuivre, millésime 1606,
attribué à Van Vein, le maitre de Ru-
bens, a été adjugé à 20,000 francs. C'est
un sujet religieux, traité avec une extrê-
me délicatesse, représentant l'archiduc
Albert de Croy et la princesse Isabelle-
Claire-Eugénie.
Un autre tableau, les .WbcM de CcMCt,
sur bois, attribué à Ambroise Franck, a
été vendu 1,500 francs.
En réponse aux nombreuses demandes
adressées à la direction du Casino de
Paris, on nous prie de faire savoir que les
personnes qui assisteront, ce soir, à la
représentation de Miss Dollar, pourront
également prendre part ~à la grande re-
doute parée et masquée. Ajoutons que
cette fête promet d'être des plus bril-
lantes.
Ce soir, au Pôle-Nord, débuts d'Axel
Paulsen, le champion du monde.
Les tsiganes joueront ce soir, au restau-
rant Paillard, qui restera, ouvert toute la
nuit, à l'occasion du bal de l'Opéra.
Soupers-concerts toute la nuit, chez
Maire, à l'occasion du bal de l'Opéra.
L'ESPRIT D'AUTREFOIS
Masson, régent au collège de la Tri-
nité, après avoir fait prier un de ses
confrères de lui prêter un livre, eut pour
réponse que ses livres ne sortaient point
de sa chambre, mais que, s'il voulait
prendre la peine d'y venir, il pourrait lire
tant qu'il voudrait.
Quelques jours après, le même pédant
fit prier Masson de lui prêter son soufflet
pour allumer son feu, et Masson lui nt
dire que son soufflet ne sortait point de
sa chambre, mais que, s'il voulait y venir,
il ne tiendrait qu'a lui d'y souffler tant
qu'il voudrait.
A travers les livres
Le nouveau roman de Jean Barancy:
.ZM~McaMe/ aborde, avec une nouvelle et
inquiétante richesse d'arguments, la re-
doutable question des enfants naturels.
NOUVELLES A LA MA!N
A la police correctionnelle
Accusé, dit le président d'un ton sé-
vëre, c'est la septième fois que l'on vous
amène sur ce banc.
Le prévenu d'un ton de doux repro-
che
–C'est vrai, mon président; mais v'là
huit ans que je vous vois assis sur ce
même fauteuil, et vous n'avez guère eu
d'avancement, cela est très fâcheux pour
vous.
Dis, maman bien chérie, donne-moi
un peu de café, à moi aussi.
–Non, tu ne peux pas en boire; ce
n'est pas bon.
Ah alors fais-moi un peu goûter,
que je voie comment c'est quand c'est pas
bon. uN oo~~no
UMBOMtNO
LA r
CLEMENCE DE MRNËLHIS
(Par te~~aph~
(Cette interview nous ayant été commu-
niquée par une source anglaise, nous
croyons ne devoir l'accueillir que sous
toutes réserves.)
~4.jBOMrKetMOM~tO~,dye)' M~e ca~~rqp~e, Af. Ca?*MO< s'e~< t'e~û'M
dans ~e~hM s
CORNÉLIUS
Prends un siège, Sadi, prends, et, sur toute chose,
Ecoute congrumcnt ce que je te propose.
Prête, sans me troubler, l'oreille à mon discours
D'aucun mot, d'aucun cri n'en interromps le cours.
Tiens ta langue captive et; si ce long silence
A ton émotion fait quelque violence,
Tu pourras me repondre, après, tout a loisir.
Sur ce point, seulement, contente mon désir.
M. CARNOT
Je tâcherai, du moins, monsieur.
CORNMHUa
Qu'il te souvienne
De garder ta parole et je tiendrai la mienne.
Ton rôle est grand, Sadi mais ceux d( nt tu le tien*
Furent les protégés de Reinach et les miens.
C'est de leurs mains que tu reçus la Présidence,
Ainsi que l'E(yaéo. aimable résidence,
Brie grand-cordon rouge, et l'austère hab!t noir,
'sans lesquels nul mortel ne peut t'apercevoir.
Tutesouviens(pointn'ost besoin que je m'explique)
De'tout ce que j'ai fait pour la chose publique.
Mais, ce qu on no pourra jamais élucider,
Sadi, tu t'en souviens et tu veux m'extrader.
M. CARKOT
Moi, monsieur, moi, que j'eusse une âme si tra!-
Qu'un si lâche dessein. ) tresse,
CORN&HU8
Tu tiens mal ta promesse.
Ce n'est pas tout, car la succession Reinach
Voudrait me mettre à sec, sachant que j'ai le sac.
Tes ministres, malgré l'article de Calmette,
Sans craindre maintenant que je les compromette,
Ont avec moi rompu le dernier des chaînons.
Veux-tu, d'ailleurs, veux-tu que je cite leurs noms ? 9
Casimir-Perier, Burdeau. Raynal, Lefevre,
Spuller, Jonnart, Vigcr et, tel Josse l'orfèvre,
Mercier, général déjà trop acclamé.
Le reste ne vaut pas l'honneur d'être nommé.
Tu vois que je sais tout? P
M. CAMMT
J'en demeure stupide.
CORNELIUS
Je pourrais, aujourd'hui, implacable et rapide,
Comme je l'avais ditquand Calmette est venu,
De mes cartons, enfin, vider le contenu
Mais d'un apaisement ma colère est suivie.
Soyons amis, Sadi, c'est moi qui t'en convie.
M.CARXOT
Se peut-il Juste ciel ) Quoi vous consentiriez 1
Dois-je vous croire, ou bien est-ce que vous riez? P
COHNËLIUS
Non, je désarme enun.
M. CAMOT
Alors, la récompense
Que je vous apportais contre votre silence.
Je puis donc vous l'otirir comme un remerciement 1
Prenez, prenez l'objet dont le gouvernement,
Sous l'inspiration do ma haute sagesse,
En ce jour de bonheur, veut vous faire largesse
C'est la grande croix de la Légion d'honneur t
CORNËHUS
Le don s'accroît encor de l'éclat du donneur.
Qu'on sache donc partout que moi, l'homme de lucre.
L'homme de nelquel'on craignait, je suis tout sucre t
Et que les députes entendent publier
Co~Mfh'tM Mt't tout et veut Pour copie conforme:
MM contre Parlemt
Graves incidents à la Commission d'en-
quête. Protestations de l'amiral Ger-
vais. Au Conseil des ministres.
Hier, dans la. soirée, le bruit s'est ré-
pandu très rapidement, d'après une note
parue dans un journal du soir, que deux
incidents des plus vifs avaient marqué la
réunion de la commission extra-parle-
mentaire de la marine
Après avoir refuse la main que lui ten-
dait M. Guieysse, député de Lorient, M.
l'amiral Gervais, au cours de la discus-
sion, avait vertement relevé certains pas-
sages du discours de M. Lockroy.
Une telle nouvelle ne pouvait manquer
de soulever une grosse émotion. Nous
sommes allé aux renseignements; voici
exactement ce qui s'est passé.
Le premier incident s'est produit avant
l'ouverture de la séance.
L'amiral Gervais causait avec deux
membres de la commission survient M.
Guieysse, qui s'avance vers lui, la main
tendue; l'amiral Gervais lui tourne le
dos. Cela se passait, nous le répétons,
hors séance, et le fait, par conséquent,
n'aurait eu qu'une importance très rela-
tive, si M. Guieysse n'avait eu la singu-
lière idée d'en saisir la commission.
Député de Lorient, M. Guieysse, qui est
professeur, proiesse, sans doute, à l'égard
de la marine, les sentiments de tous ceux
qui.aansles villes maritimes, la jalou-
sent et la dénigrent, par dépit de n'avoir
pas l'honneur de lui appartenir.
Mardi, il apportait à la tribune une dé-
pêche de Lorient, annonçant que le trans-
port la jR~Mce n'avait pu quitter le port
faute de farine, les magasins de l'arsenal
étant vides. Jeudi, obligé de reconnaître
l'inexactitude de son premier renseigne-
ment, il adjurait le ministre de réduire
les pouvoirs des commissaires techniques
dans la commission extra-parlemen-
taire.
Il y avait là, certes,de quoi expliquer et
justifier l'attitude de l'amiral Gervais.
Mais M. Guieysse a pensé que le Parle-
ment était outragé en sa personne, et c'est
ainsi qu'il a pose la question devant la
commission, lui demandant si les dépu-
tes qui avaient accepté d'en faire partie
devaient être exposés à de pareils outra-
ges pour avoir « fait leur devoir » à la tri-
bune. Il
Je ne m'explique pas, répond très
simplement l'amiral Gervais, qu'une telle
question soit posée à la commission, qui
n'a aucune compétence pour trancher un
incident de cette nature.
–Alors, réplique M. Guieysse, je sais
ce qu'il me reste à faire.
Grande émotion dans toute la commis-
sion, chacun intervenant dans le débat
avec son tempérament particulier. L'ami-
ral Lefèvre, M. Cuvinot, M. Thomson,
insistent dans les termes les plus pres-
sants auprès de l'amiral Gervais, pour
arriver a une conciliation mais l'amiral
se renferme dans cette réponse, qu'il ré-
pète à plusieurs reprises
Je supplie la commission de consi-
dérer, en ce qui la concerne, l'incident
comme clos elle ne peut en connaître.
Ce n'est pas mon avis, s'écrie M.
Lockroy. Cet incident Justine dès aujour-
d'hui toutes les craintes que nous avions
BFUOCHÉ
émises sur les difficultés que rencontre*
rait la commission peur mener son ceu"
vre à bonne nn il faut le {uger ) I
Et M. Brisson gémit de son côté
–Gomme j'aurais bien fait de suivra
ma première impression et de donner ma
démission t
Cependant, le calme finit par renaître,
le président clôt l'incident et la discus-
sion s'ouvre .sur les questions à l'ordre du'
jour.
C'est l'amiral Gervais qui a été chargé
par le ministre, en conformité de la déci-
sion prise à la séance du vendredi.précé-
dent, de faire dresser un tableau de toutes
les critiques formulées contre la marine.
Ce tableau, c'est l'amiral Gervais qui
en donne connaissance à la commission,
et, amené ainsi à parler des critiques por-
tées à la tribune de la Chambre
–M. Lockroy, dit-il, a fait une distinc-
tion entre l'administration dé la marine,
pour laquelle il n'a pas trouvé de paroles
assez dures, et les officiers de la Hotte,
qu'il a couverts d'éloges. Ces éloges de
M. Lockroy, les officiers de marine ne les
acceptent pas 1
Ce nouvel incident a failli mettre de
nouveau le feu aux poudres; mais l'ami-
ral Leièvre ayant trouvé le moyen, quel-
ques instants après, de remercier M. Loc-
kroy de la justice qu'il avait rendue a la
valeur de nos marins, la séance s'est ter-
minée tant bien que mal.
Cédant à l'insistance de plusieurs de
ses amis, qui ont fait valoir l'intérêt
qu'il y avait à ne pas compromettre
l'œuvre de la commission, l'amiral Ger-
vais, dont le cœur de soldat ignore la
rancune, a fini lui-même par s'écrier
Eh bien, soit t que tout soit ou-
blié'
Et, se levant de sa place, il est allé ser-
rer la mainaM. Guieysse.
Mais il faudrait mal connaître MM. les
parlementaires pour croire que c'est là
une affaire réglée.
L'apostrophe de l'amiral Gervais à M.
Lockroy montre suffisamment à quels
sentiments a obéi le chefd'etat-major
général de la marine en refusant de ré-
pondre devant la Chambre, comme com-
missaire du gouvernement, à l'interpel-
latéur. Pénétré de son devoir autant que
conscient de l'intégrité et du dévouement
de l'administration de la marine; l'amiral
s'est dit qu'il n'aurait pas la souplesse né-
cessaire pour exprimer, en termes parle-
mentaires, sa façon de penser; qu'il no
saurait pas se plier aux exigences de la
tribune, et il s est récusé.
Mais ce qu'il ne pouvait dire à la Cham-
bre, il l'a dit à lacômmission il s'est sou-
lagé il a bien fait.
Il faut s'attendre à ce que les journaux
avancés qui sont au courant de l'incident
le grossissent à plaisir et crient au scan-
dale. L'amiral a osé manquer de respect
à des députés L'amiral a outragé la di-
gnité sacro-sainte du tout-puissant Parle-
ment t
Il n'y a que la révocation pour punir
un pareil forfait. Nos bons radicaux la
demanderont dès aujourd'hui, on peut y
compter. Espérons même qu'ils ne recu-
leront pas devant un conseil de guerre 1
Si la Chambre n'avait eu, jeudi, l'heu-
reuse inspiration, de s'ajourner à hui-
taine, la question aurait été certainement
portée à la tribune. A défaut d'un débat
parlementaire, elle aura sans doute, ce
matin même, les honneurs d'une discus-
sion au conseil des ministres.
Comment tout cela finira-t-il ? i
Vous verrez, disait, hier, M. Loc-
kroy, en sortant de la séance de la com-
mission, que toutes ces discussions mari-
times se termineront sur le pré 1
Nous voulons encore faire à nos gou-
vernants l'honneur de les croire capables
d'éviter une gcosse sottise, et c'en serait
une énorme que de sacrifier ou même de
désavouer l'amiral Gervais.
Il ne faut pas oublier que, derrière le
chef d'état-major de la marine, il y a l'a-
miral de Cronstadt. 1,
LOLHS LAMBERT
Bbc-Notes Parisien
FORONS F!N-DE-S)ÈCLE
La lecture des journaux est au moins in-
structive pour qui s'amuse à contempler les
mœurs contemporaines, car les journaux re-
flètent les choses de la vie. Avez-vous remar-
qué comme, depuis quelque temps, Us ont lieu
de s'occuper de messieurs les forains ? Les
échos, les faits-divers de Paris et de l'étranger,
et jusqu'aux courriers des théâtres sont enva-
his par ta banques. Récapitulons plutôt les
principaux événements dont les forains ont étë
les héros depuis huit jours.
Hier, c'étaient les fiancaittes de Mlle Pezon
que t'en annonçait; la fitte du dompteur bien
connu épousera, lundi, à Montreuit-sous-Bois,
un de ses parents, M. Edmond Pezon car il
est de tradition chez tes « Rois comme chez
les bohémiens de la <; banque », que les unions
ne sortent pas de la corporation.
D'autre part, des scènes scandaleuses vrai-
ment regrettables viennent de se passer à ta
foire de Nantes. Un forain offrait un spectacle
anti-religieux qui a justement ému la popula-
tion nantaise, et le maire a ordonne la ferme-
ture de cette baraque. Les faits de ce genre se
produisent fort rarement, car tes banquistes
ont, en général, assez de tact pour ne mêler, à
leurs exhibitions, ni la politique, ni ta religion;
ils cherchent, avant tout, à amuser leurs spec-
tateurs sans froisser leurs susceptibilités.
La semaine dernière, à Athènes, deux scènes
émouvantes se sont produites, le même soir,
dans une ménagerie. Un jeune Athénien a été à
moitié assommé par un éléphant qu'it avait
frappé avec sa canne; peu après, le dompteur
Lorenzo Mutter, qui faisait travailler des tigres,
eut à soutenir une lutte effroyable avec l'un de
ses pensionnaires, devenu subitement furieux.
Le dompteur eut naturellement te dessous et,
quand on se précipita à son secours, le mat*
heureux était dans un piteux état.
Voilà pour les échos et les nouvelles diver-
ses. Quant aux courriers des spectacles, ils an-
noncent la première représentation, aux BouP-
fes-Parisiens, des Fora/ny, une opérette qui
mettra en scène les personnages de ta haute et
de la petite banque que nous voyons chaque
année à la foire aux pains d'épices.
Les soirs de relâche sur le champ de foire,
les vrais forains iront peut-être voir leurs con-
frères des Bouffes. Et s'ils y allaient tous, le
théâtre du passage Choiseul serait assuré d'une
longue série de belles et fructueuses représen-
tations. Car, en France, les banquistes forment
une des plus nombreuses et des plus puissan-
tes corporations.
Tout se transforme. Et les forains casta
& part dans une société qui n'a plus de castes
ont, comme on dit aujourd'hui, évolue.
Le batadin d'autrefois est devenu un indus.
SAMEDI 3 FËVRIEn 189t
88' Anaa&. 3' Série N"5079
ARTHUR MEYER
Directeur
ADMINISTRATION'
RENSEIGNEMENTS
ABONNEMENTS, PETITES ANNONCES:
3,rueDrouot,3 2 .<
(Ang!e des boit~yar~" ~fontmartro et des !t~Ucnajt
ANNONCES
&j~
.Et A <'a
ARTMUR MEYEB
jMfec
1.~ RËDACTION
2,rue Drouot
j~C~!e des boulevards Montmartre et dea ttaltan~
ABONNEMENTS
Paria Départements
Ifnmois. 6fr. Un mois. 6&,
Trois mois. 1380 Trois mois. 16 fr.
Sixmuis. 27 fr. Sixmois. 32
Etranger
Trois mois (Union postale). t. 1S Cf.
LES MMAUX
Tout va mal. Nos bateaux sont des
rauaux. Quant à nos côtes, s'il prenait à
un agresseur quelconque la fantaisie de
jeter seulement cinquante mille hommes
sur la Corse ou sur la presqu'île du Co-
tentin, nous n'aurions personne ni rien à
leur opposer. Il faut donc nommer une
commission parlementaire d'enquête mu-
nie des pouvoirs lès plus étendus.
Tout va bien. Nos bateaux ne sont
pas plus mauvais que ceux des autres na-
tions loin de là. Quant à l'ennemi, s'il
touchait du pied le sol de la patrie, on en
verrait surgir des légions de défenseurs
plus que suffisantes pour le faire repentir
de sa témérité. Par conséquent, la com-
mission extra-parlementaire d'enquête,
nommée par le gouvernement, sufut am-
plement aux besoins du service.
Il n'a pas été dit autre chose par les in-
terpellateurs et par le gouvernement dans
l'échauûburée maritime de ces derniers
jours, dont on pourrait dire qu'elle a ému
l'opinion, si l'opinion aujourd'hui était
capable de s'émouvoir de quelque chose.
Les braves gens ont une tendance in-
vincible à admettre
1° Que les marins français, ayant un
certain intérêt à n'être point aplatis dans
une guerre future, sont pour ainsi dire
payés pour préparer de leur mieux, en
temps de paix, les moyens de résistance
ou d'attaque.
S° Que les amiraux s'entendent mieux
que les députés aux choses de la ma-
rine.
Ce sont là, je le sais, deux idées très
originales et très audacieuses. Mais, les
braves gens les ont, que voulez-vous Et
j'ai bien peur qu'on ne les en guérisse ja-
mais.
C'est pourquoi ils ont été enchantés des
paroles prononcées, avant-hier, par le gé-
néral Mercier notamment.
C'est pourquoi, &ans avoir grande con-
fiance dans les résultats des travaux de la
commission gouvernementale, où le Par-
lement est représenté, comme de juste,
ils jugeaient inutile d'enquêter notre ma-
rine comme une élection contestée et
d'introduire l'austère Brisson dans les
chaudières de nos cuirassés.
Je ne me reconnais aucun droit*au ti-
tre de « vieux loup de mer a, car toutes
les fois que je me suis mis en contact avec
l'élément perfide, j'ai failli rendre l'âme.
Seulement, j'ai entendu dire que, ja-
dis, on avait débarqué à Gallipoli un
corps de dix-huit mille Français, sur une
plage amie.sans qu'aucune résistance tût
a craindre, par une mer"d'huile, et que
cette opération, qui fut très longue à pré-
parer, qui employa tout le matériel naval
de la France, apparut aux contemporains
comme un tour de force.
Et j'en conclus que les craintes de
l'amiral Lockroy sont peut-être un peu
chimériques.
J'en conclus que~cinquante mille hom-
mes, avec leurs vivres, leurs munitions,
leur matériel, leurs voitures, leur artil-
terie, ne descendent pas un beau matin
sur une côte, comme une famille de tou-
ristes, sans qu'on le sache et qu'on ait
le temps de se préparer à les recevoir.
D'autre part, il ne faudrait pas s'ima-
giner non plus que tout tût pour le
mieux dans la meilleure marine du
monde.
La marine française a toujours passé
pour avoir poussé l'esprit de conserva-
tion jusqu'à la routine.
On peut dire d'elle qu'elle vit encôresur
les règlements de Colbert.etc'cstchez elle
qu'apparaît dans toute sa beauté cette
horreur du nouveau, que les savants ont
baptisée d'un nom tiré du grec, qu'ils ap-
pellent le «misonéisme)).
La marine française a poussé le miso-
néisme jusqu'à méconnaître, aussi long-
temps qu'elle l'a pu~ la vapeur, et un de
mes amis, ancien oiucier de marine, me
racontait, ces jours-ci, qu'en 1841, dans
le port de Brest, on fit monter sur le pont
du vaisseau-école tous les élèves-aspi-
rants pour les faire assister à l'entrée,
dans ce port, du premier bateau à vapeur
qui y pénétra.
Il s'appelait le Veloce et avait une ma-
chine de 160 chevaux. Aujourd'hui, les
derniers cuirassés déploient jusqu'à tren-
te-deux mille chevaux! 1
Or ce ne fut que dix-huit ans après, en
1858, qu'on établit sur le vaisseau-école
un cours de machines; de sorte que, pen-
dant dix-huit ans, nos officiers de marine
furent exposés à commander des bateaux
à vapeur,sans savoir ofucieUement ce que
c'était qu'un piston.
Il ne serait donc pas mauvais qu'on fit
r.énétrerdans tout le mécanisme maritime
h\:hçais des idées aussi neuves que pos-
sible.
Et à ce point de vue l'enquête n'a rien
de déplorable, à condition qu'elle soit
faite par des gens compétente et non par
des ignorants, c'est-à-dire par des parle-
mentaires qui donnent chaque jour dans
leurs travaux législatifs la preuve de leur
parfaite et générale ignorance.
Ce sera un coup de fouet et, si elle n'a-
boutit pas, il ne faudra en accuser ni la
marine ni la commission. Il faudra en
accuser nos institutions actuelles.
Ces institutions sont essentiellement
réfractairesâtoute espèce de réformes,
ainsi que vic~t de le démontrer un de
mes amis, M. A.medee D&cher, ancien of-
ncicr de marine hu-mêrne, dans un très
suggestif peut livre, iat.ii.uie: Jës .Probes
K~er~c~, que je regrette de ne pas pou-
voir analyser loMgue:nc-nt, mais dont je
recom'nahde la lecture à tous les esprits
épris d'idées a la ~ois neuves et pra-
tiques.
lis y verront cut'arncnL depuis cin-
quante ans, la science a marché à pas de
géant, tandis que l'administration fran-
çaise n'a. même pas marché à pas de tor-
tue.
Et comment, de bonne foi, voudriez-
'vous qu'il en fût autrement ? Q
Pour réaliser la plus petite des réfor-
mes. il faut deux choses du temps et de
la volonté., c'est-à-dire les deux seules
choses que le système parlementaire ne
puisse pas nous donner, puisque les mi-
nistres, issus des majorités changeantes,
apportés par un flot de bulletins, em-
portés par un autre Sot de bulletins, ne
peuvent ni vouloir ni durer.
Je ne sais pas combien de généraux ont
passé au ministère de la guerre, y com-
pris le général de Freycinet, mais je pa-
rierais volontiers que si, en 1871, on avait
choisi un bon sergent-major pour lui con-
ner le ministère, et s'il durait encore,
l'armée française ne s'en trouverait pas
plus mal.
Il est de mode, dans la presse, de tout
mettre sur le dos des bureaux, des fa-
meux bureaux; de dauber sur les ronds-
de-cuir inamovibles incrustés dans les
ministères, et, parmi ces bureaux, ceux
du ministère de la marine ont une place
privilégiée dans les anathèmes.
C'est la faute aux bureaux de la rue
Royale, dit-on dans les journaux. Us pa-
ralysent' tout.
Hélas ) non, ils ne paralysent pas tout.
Ils se contentent de tout conserver et d'é-
lever les traditions à la hauteur d'un
principe.
Qu'arriverait-il, mon Dieu si les mi-
nistres~ changeant tous les six mois, les
bureaux changeaient avec eux?
La grâce du Parlement, qui a remplacé
la grâce de Dieu, peut faire un ministre
avec n'importe quoi, fût-ce avec un mar-
chand de bonnets de coton.
Mais elle ne peut pas, heureusement,
faire un chef de bureau sans quoi on en
verrait de belles.
Les bureaux sont les seuls points fixes
qui restent dans nos bouleversements per-
pétuels, et si leur omnipotence est désas-
treuse, elle provient précisément de la
perpétuelle mobilité des chefs qui passent
sur eux, sans laisser de traces.
Toutes les grandes choses, enFrance, ont
été faites par de grands ministres. Et le
seul moyen de devenir un grand minis-
tre, c'est de rester longtemps ministre.
Est-ce que sous Richelieu. sousGolbert,
les bureaux étaient prépondérants?
Est-ce qu'on a {amais~parlé des bureaux
de Napoléon I" ?
Est-ce~que, sous les quelques hommes
d'anaires qui ont illustré les ministères
du second Empire, les bureaux essayaient
de regimber, d'avoir une action distincte
de celle d'i minisire ?
Est-ce qu'en Allemagne les bureaux de
M. de Bismarck ont songé a. contrecarrer
son action ? Pas le moins du monde
Laissez un ministre, même médiocre,
en fonctions pendant cinq, six, dix ans,
il aura nécessairement ses bureaux dans
la main. Et quand il voudra quelque
chose, il l'accomplira en se jouant, par le
poids irrésistible de tout son appareil
administratif, docile et imbibé de sa
pensée.
Changez le grand homme tous les huit
jours, et cette procession de génies vous
donnera de !a bouillie pour les chats.
Comment voulez-vous qu'avec des mi-
nistres qui passent sans avoir le temps
de connaître leur personnel ni d'étudier
leur budget, les bureaux ne soient pas
prépondérants.
Ils le sont, et leur prépondérance a pour
résultat l'immobilité, parce que l'homme
est un animal d'habitudes, et que le bu-
reaucrate est doublement homme à ce
point de vue-là, ayant, quand il n'est pas
remué par une volonté supérieure et per-
manente comme lui, la manie de faire le
lendemain ce qu'il a fait la veille.
Appliquez à une entreprise quelconque
le système qui nous paraît le dernier mot
du progrès en politique, et vous obtien-
drez absolument le même résultat.
Changez perpétuellement le directeur
et les rédacteurs d'un journal, et ce sera
le garçon de bureau qui fera le journal.
Changez perpétuellement le curé et les
vicaires d'une paroisse, et ce sera le suisse
qui dirigera la paroisse.
Donc, au lieu de maudire bêtement les
bureaux qui sont le point stable, le sque-
lette de'votre administraticn, tâchez d'a-
voir des ministres qui durent assez pour
les mettre dans leur poche, et vous n'en.
entendrez plus parler.
Et les réformes, les fameuses réformes
naîtront d'elles-mêmes.
Mais, pour cela, il faudrait avoir des
ministres qui ne fussent pas obligés de
dire tous les huit jours a leur majorité
« Vote ou je m'en vais. ))
II faudrait avoir des ministres dont
l'existence ne dépendit pas des caprices
des Parlements.
Il faudrait renoncer à un tas de choses
au parlementarisme entre autres et
à la république ayant toutes choses.
J. CORNÉLY
Ge qui se passe
QAULOiS-QUtDE
j4«/0!
A Nice,.féte de )a Mère l'Oie. Hiuminations,
farandoles aux ianternes.
Au théâtre du Châteiet, première représenta-
tion du T~rMor~M~a/a~
Bal à l'Opéra.
Banquet suivi de bal donné par la Société
de secours mutueis des anciens militaires de
t'infanterie de marine.
Au Grand-Hôte), souper-concert & !0 francs,
Champagne compris.
ÊSHOS POLITIQUES
On a signalé, hier, une assez longue
conférence de M. Casimir-Perier avec M.
Carnot, qui se sont occupés,évidemment,
de l'incident de l'amiral Gervais, et sur-
tout. des révélations de Cornélius Herz,
qui ne se produiront pas, d'ailleurs, avant
plusieurs ]ours.
Le bruit court, du reste, que des dé-
marches pressantes sont faites pour en
empêcher la production.
ÉCHOS DE PARIS
Le conseil général d'administration de
la Croix-Rouge française réunie, samedi
dernier, au siège de la Société, rue Mati-
gnon, sous la présidence de Mgr le duc
d'Aumale, a uni, a regret.par obtempérer
à la volonté de Mme la duchesse de Ma"
genta qui, depuis la EMrt desoniHastre
mari, le maréchal de Mac-Mahon, avait
oSert sa démission de présidente da Co-
mité des Dames.
Le conseil, après avoir conféré à Mme
la duchesse de Magenta le titre de prési-
dente d'honneur, a confié la présidence
du Comité des Dames à Mme Février,
femme du général Février, grand-chance-
lier de la Légion d'honneur.
Comme nous l'avions annoncé, c'est le
28 février que l'œuvre de la Croix-Rouge
française fera célébrer un service solen-
nel, à la Madeleine, pour le repos de
l'âme des soldats des armées de terre et
de mer.
La cérémonie sera présidée par S. Em.
le cardinal Richard, archevêque de Pa-
ris.
Apres l'Evangile, S. Eni. le cardinal
Thomas, archevêque de Rouen, pronon-
cera le panégyrique du marcchal de Mac-
Mahon.
Pendant la messe, Mme Février et les
dames du comité feront une quête pour
l'œuvre.
Voici le texte authentique de l'ordre
d'inspection générale adressé par le géné-
ral Coronnat aux troupes du Sénégal et
qui vient, on le sait, d'être annulé en con-
seil des ministres, sur les instances du
sous-secrétaire-d'Etat des colonies
Aucun ofucier ne peut rentrer en France, à
moins d'un ordre spécial du ministre ou d'une
mutation, s~uf le cas de maladie constatée
par le conseil de santé.
L'espritde dévouement des officiers est trop
connu pour qu'il y ait lieu d'insister sur la
nécessité de se conformer à cette règle en cas
d'épidémie ou d'e~e'Me/MeM~ de ~Merre.
Dans ces circonstances, le devoir impérieux
du chef est dû rester & son poste pour mainte-
nir le moral de la troupe seM~, MM ordf~e dM
MMM)'s
pline et de l'armée commandent cette con-
duite.
Saint-Louis, le 33 décembre 1893.
~e~eMe'ra! de brigade tK~pec
des ~OMpes,
CORONNAT.
De l'aveu de tous les fonctionnaires su-
périeurs de la marine, cet ordre est "ri-
goureusement conforme aux principes qui
régissent la législation militaire et qu'au-
cune loi, aucun décret, n'ont subordon-
nés aux pouvoirs des gouverneurs civils.
On vient de placer, à l'Hôtel de Ville,
dans la salle du grand buffet, voisine de
la galerie des Fêtes, les trois plafonds du
peintre Georges Bertrand. Les invités de
îa Ville de Paris en seront donc, ce soir,
les véritables inaugurateurs.
Ces trois plafonds, commandés à l'ar-
tiste à la suite d'un brillant concours,
symbolisent la Terre et ses produits pour
la nourriture de l'homme. Sujet on ne
peut mieux approprié à la décoration
d'une vaste salle a manger. Au centre, un
laboureur, iatigué, s'arrête à l'extrémité
de son sillon, s-ippuyant, d'une main, à
la. corne d'un de ses bœufs, et, de l'autre,
tenant haut son aiguillon.
Le mouvement a une sorte de grandeur
hymnique et la ligure se détache sur un
vaste ciel d'une lumière dorée. Les deux
autres panneaux évoquent, en deux figu-
res de femmes très amples de silhouette
et nullement convenues, la Moisson et la
.Vendange.
Les trois compositions, traitées dans
un sentiment à la fois réaliste et décora-
tif, et d'une tonalité harmonieuse, font,
de l'aveu de tous ceux qui les ont vues, le
plus grand honneur au peintre. Elles se-
ront complétées par huit dessus de portes
de forme cintrée, conçus dans le même
esprit d'allégorie réelle et représentant,
en particulier, la cueillette des différents
fruits.
Encore un changement dans le haut
personnel du ministère de la guerre.
Le général de division Mensier, direc-
teur du génie au ministère de la guerre,
est passé, hier, au cadre de réserve.
INTERVIEW-EXPRESS
Le monde du fleuret et de l'épée est en
émoi. On parle, en effet, d'un duel possi-
ble entre M. Mérijgnac, la plus fine lame
de Paris, et Greco, le maître d'armes ita-
lien bien connu.
Est-ce exact, demandions-nous, hier,
à M. Mérignac.
Il n'y a pas à le nier. Mais je suis
bouche close pour tout le reste. L'an'aire
est du ressort des témoins, et je ne suis
même pas autorisé à vous dire le nom des
miens.
Du moins puis-je savoir s'il est vrai
que Greco se soit mesuré avec vous, com-
me il le dit, dans un assaut privé qui au-
rait eu lieu chez vous, et qu'il ait eu le
dessus ?
M. Mérignac sourit
Tout cela est vrai, nous répond-il
moins les coup~ de bouton, pourtant.
L'assaut eut lieu en 1889, et les témoins
sont la. pour confirmer mes dires.
Et vous battrez-vous avec Greco ? `!
–Jenesuisplusjuge en la matière:
mes témoins décideront. Cependant, je
puis ajouter qu'il faudra une autre raison
que celle trouvée par mon adversaire.
Cette raison, M. Greco la prendrait dans
un propos attribué'au célèbre professeur
français, et d'après lequel il aurait pré-
tendu que les trois meilleurs escrimeurs
d'Italie Fini, Pessina et Greco lui-
même seraient battus par lui à plate
couture.
M. Mérignac, qui n'a pas perdu pour si
peu sa belle humeur, conclut ainsi
Soyez tranquille, ce cartel ne m'em-
pêchera pas de dormir, ni de donner
mes leçons ) 1
**t:
D'autre part, nous avons appris parune
autre bouche que celle de M. Mérignac
que les témoins choisis par le maître
français sont MM. Gustave .Laroze et
Adolphe Tavernier.
Il n'est pas probable qu'un duel soit
décidé à la suite des entrevues des té-
moins, car les propos tenus par M. Méri-
gnac ne paraissent pas constituer une of-
fense donnant lieu à une affaire d'hon-
neur.
Autre envoi de témoins entre maîtres
d'armes
De la Havane, où il est allé en tournée
d'escrime, !e professeur Pini a télégra-
phié a. M. Scannapieco, maître d'armes
et directeur du t~esMfto, a Philadelphie,
qu'il le provoquait en duelàja suite de
divers articles.
Il lui a proposé un duel au pistolet et a
mêmë'oSert de payer le voyage de son ad-
versaire.
Connaissez-vous Cimabuê ?
Connaissez-vous Gauguin?
La .PZM~e est une revue d'une espèce
particulière elle édite des livres, donne
desjbanquets, expose des tableaux et a
son Salon.
Celui-ci se tient dans un local étroit, au
fond d'une cour de la rue Bonaparte. On'
y voit, pêle-mêle, quelques pochades sau-
grenues, dont lès unes appartiennent à
l'école des ~ct~a&Mï~ et les autres
a celles des ~os~aM~Mt~~M.
En termes clairs, cela veut dire plus
primitif que Cimabuê et plus moderne
que Gauguin, tout en procédant un peu
de ces deux peintres.
Mais, qu'est-ce que Gauguin ? qu'est-ce
que Cimabuê?
Une dépêche de Chartres nous apporte
des nouvelles alarmantes sur l'état de
santé de Mgr Lagrange, évêque de ce dio-
cèse.
L'éminent prélat a été pris dimanche
soir d'un reiroidissement, qui a été suivi,
lundi, d'une violente attaque d'inuuenza.
Mgr Lagrange, dont l'état s'est aggravé, a_
reçu, hier matin, les derniers sacre-
ments.
Tout espoir de guérison semble aban-
donné.
Petits portraits, dans la .Re~Me de
Par~, signés Honoré de Balzac
Eugène Sue. Un bon et aimable
jeune homme, fanfaron de vices, déses-
péré de s'appeler Sue, faisant du luxe
pour se faire grand seigneur; mais, à
cela près, quoique un peu usé, valant
mieux que ses ouvrages.
JuIesJanin. –'Ungros petit homme
qui mord tout le monde.
Henri de Latouche. Curieux, hai-
neux, méchant c'est un entrepôt de ve-
nin mais il est ndèle à sa foi politique,
probe, et cache sa vie privée.
Scribe. Un homme d'honneur et de
courage. Il s'est usé à écrire.
PARADOXES ET VÉMTÉS
Ces femmes se détestent parce qu'elles se
devinent.
A. TOURNIER.
L'intime satisfaction de soi-même est si
prépondérante en chacun de nous, que le
moins estimé ne se changerait pas volontiers s
en Mo:, pou) celui qui jouit de la plus haute
admiration
admi,ration Edmond TmAUDiÊRE.
Un certain nombre d'étudiants ont fait
apposer sur les murs du quartier Latin
une affiche invitant leurs camarades des
écoles à une fête toute patriotique en
l'honneur de Jeanne d'Arc, la libératrice
de notre pays. Rendez-vous, demain di-
manche, à la fontaine Saint-Michel, et
départ à deux heures et demie précises
pour la rue de Rivoli, où une couronne
sera déposée devant la statue de la vail-
lante Lorraine.
Pour fêter le gain de son procès, M.
Max Lebaudy partagera aujourd'hui une
somme de soixante mille irancs entre les
ouvriers de la raffinerie Lebaudy.
On vient de vendre, à Lille, une collec-
tion fort intéressante d'oeuvres d'art,
comprenant des faïences, porcelaines, ta-
bleaux anciens, etc.
Un tableau sur cuivre, millésime 1606,
attribué à Van Vein, le maitre de Ru-
bens, a été adjugé à 20,000 francs. C'est
un sujet religieux, traité avec une extrê-
me délicatesse, représentant l'archiduc
Albert de Croy et la princesse Isabelle-
Claire-Eugénie.
Un autre tableau, les .WbcM de CcMCt,
sur bois, attribué à Ambroise Franck, a
été vendu 1,500 francs.
En réponse aux nombreuses demandes
adressées à la direction du Casino de
Paris, on nous prie de faire savoir que les
personnes qui assisteront, ce soir, à la
représentation de Miss Dollar, pourront
également prendre part ~à la grande re-
doute parée et masquée. Ajoutons que
cette fête promet d'être des plus bril-
lantes.
Ce soir, au Pôle-Nord, débuts d'Axel
Paulsen, le champion du monde.
Les tsiganes joueront ce soir, au restau-
rant Paillard, qui restera, ouvert toute la
nuit, à l'occasion du bal de l'Opéra.
Soupers-concerts toute la nuit, chez
Maire, à l'occasion du bal de l'Opéra.
L'ESPRIT D'AUTREFOIS
Masson, régent au collège de la Tri-
nité, après avoir fait prier un de ses
confrères de lui prêter un livre, eut pour
réponse que ses livres ne sortaient point
de sa chambre, mais que, s'il voulait
prendre la peine d'y venir, il pourrait lire
tant qu'il voudrait.
Quelques jours après, le même pédant
fit prier Masson de lui prêter son soufflet
pour allumer son feu, et Masson lui nt
dire que son soufflet ne sortait point de
sa chambre, mais que, s'il voulait y venir,
il ne tiendrait qu'a lui d'y souffler tant
qu'il voudrait.
A travers les livres
Le nouveau roman de Jean Barancy:
.ZM~McaMe/ aborde, avec une nouvelle et
inquiétante richesse d'arguments, la re-
doutable question des enfants naturels.
NOUVELLES A LA MA!N
A la police correctionnelle
Accusé, dit le président d'un ton sé-
vëre, c'est la septième fois que l'on vous
amène sur ce banc.
Le prévenu d'un ton de doux repro-
che
–C'est vrai, mon président; mais v'là
huit ans que je vous vois assis sur ce
même fauteuil, et vous n'avez guère eu
d'avancement, cela est très fâcheux pour
vous.
Dis, maman bien chérie, donne-moi
un peu de café, à moi aussi.
–Non, tu ne peux pas en boire; ce
n'est pas bon.
Ah alors fais-moi un peu goûter,
que je voie comment c'est quand c'est pas
bon. uN oo~~no
UMBOMtNO
LA r
CLEMENCE DE MRNËLHIS
(Par te~~aph~
(Cette interview nous ayant été commu-
niquée par une source anglaise, nous
croyons ne devoir l'accueillir que sous
toutes réserves.)
~4.jBOMrKetMOM~tO~,dye)' M~e ca~~rqp~e, Af. Ca?*MO< s'e~< t'e~û'M
dans ~e~hM s
CORNÉLIUS
Prends un siège, Sadi, prends, et, sur toute chose,
Ecoute congrumcnt ce que je te propose.
Prête, sans me troubler, l'oreille à mon discours
D'aucun mot, d'aucun cri n'en interromps le cours.
Tiens ta langue captive et; si ce long silence
A ton émotion fait quelque violence,
Tu pourras me repondre, après, tout a loisir.
Sur ce point, seulement, contente mon désir.
M. CARNOT
Je tâcherai, du moins, monsieur.
CORNMHUa
Qu'il te souvienne
De garder ta parole et je tiendrai la mienne.
Ton rôle est grand, Sadi mais ceux d( nt tu le tien*
Furent les protégés de Reinach et les miens.
C'est de leurs mains que tu reçus la Présidence,
Ainsi que l'E(yaéo. aimable résidence,
Brie grand-cordon rouge, et l'austère hab!t noir,
'sans lesquels nul mortel ne peut t'apercevoir.
Tutesouviens(pointn'ost besoin que je m'explique)
De'tout ce que j'ai fait pour la chose publique.
Mais, ce qu on no pourra jamais élucider,
Sadi, tu t'en souviens et tu veux m'extrader.
M. CARKOT
Moi, monsieur, moi, que j'eusse une âme si tra!-
Qu'un si lâche dessein. ) tresse,
CORN&HU8
Tu tiens mal ta promesse.
Ce n'est pas tout, car la succession Reinach
Voudrait me mettre à sec, sachant que j'ai le sac.
Tes ministres, malgré l'article de Calmette,
Sans craindre maintenant que je les compromette,
Ont avec moi rompu le dernier des chaînons.
Veux-tu, d'ailleurs, veux-tu que je cite leurs noms ? 9
Casimir-Perier, Burdeau. Raynal, Lefevre,
Spuller, Jonnart, Vigcr et, tel Josse l'orfèvre,
Mercier, général déjà trop acclamé.
Le reste ne vaut pas l'honneur d'être nommé.
Tu vois que je sais tout? P
M. CAMMT
J'en demeure stupide.
CORNELIUS
Je pourrais, aujourd'hui, implacable et rapide,
Comme je l'avais ditquand Calmette est venu,
De mes cartons, enfin, vider le contenu
Mais d'un apaisement ma colère est suivie.
Soyons amis, Sadi, c'est moi qui t'en convie.
M.CARXOT
Se peut-il Juste ciel ) Quoi vous consentiriez 1
Dois-je vous croire, ou bien est-ce que vous riez? P
COHNËLIUS
Non, je désarme enun.
M. CAMOT
Alors, la récompense
Que je vous apportais contre votre silence.
Je puis donc vous l'otirir comme un remerciement 1
Prenez, prenez l'objet dont le gouvernement,
Sous l'inspiration do ma haute sagesse,
En ce jour de bonheur, veut vous faire largesse
C'est la grande croix de la Légion d'honneur t
CORNËHUS
Le don s'accroît encor de l'éclat du donneur.
Qu'on sache donc partout que moi, l'homme de lucre.
L'homme de nelquel'on craignait, je suis tout sucre t
Et que les députes entendent publier
Co~Mfh'tM Mt't tout et veut
MM contre Parlemt
Graves incidents à la Commission d'en-
quête. Protestations de l'amiral Ger-
vais. Au Conseil des ministres.
Hier, dans la. soirée, le bruit s'est ré-
pandu très rapidement, d'après une note
parue dans un journal du soir, que deux
incidents des plus vifs avaient marqué la
réunion de la commission extra-parle-
mentaire de la marine
Après avoir refuse la main que lui ten-
dait M. Guieysse, député de Lorient, M.
l'amiral Gervais, au cours de la discus-
sion, avait vertement relevé certains pas-
sages du discours de M. Lockroy.
Une telle nouvelle ne pouvait manquer
de soulever une grosse émotion. Nous
sommes allé aux renseignements; voici
exactement ce qui s'est passé.
Le premier incident s'est produit avant
l'ouverture de la séance.
L'amiral Gervais causait avec deux
membres de la commission survient M.
Guieysse, qui s'avance vers lui, la main
tendue; l'amiral Gervais lui tourne le
dos. Cela se passait, nous le répétons,
hors séance, et le fait, par conséquent,
n'aurait eu qu'une importance très rela-
tive, si M. Guieysse n'avait eu la singu-
lière idée d'en saisir la commission.
Député de Lorient, M. Guieysse, qui est
professeur, proiesse, sans doute, à l'égard
de la marine, les sentiments de tous ceux
qui.aansles villes maritimes, la jalou-
sent et la dénigrent, par dépit de n'avoir
pas l'honneur de lui appartenir.
Mardi, il apportait à la tribune une dé-
pêche de Lorient, annonçant que le trans-
port la jR~Mce n'avait pu quitter le port
faute de farine, les magasins de l'arsenal
étant vides. Jeudi, obligé de reconnaître
l'inexactitude de son premier renseigne-
ment, il adjurait le ministre de réduire
les pouvoirs des commissaires techniques
dans la commission extra-parlemen-
taire.
Il y avait là, certes,de quoi expliquer et
justifier l'attitude de l'amiral Gervais.
Mais M. Guieysse a pensé que le Parle-
ment était outragé en sa personne, et c'est
ainsi qu'il a pose la question devant la
commission, lui demandant si les dépu-
tes qui avaient accepté d'en faire partie
devaient être exposés à de pareils outra-
ges pour avoir « fait leur devoir » à la tri-
bune. Il
Je ne m'explique pas, répond très
simplement l'amiral Gervais, qu'une telle
question soit posée à la commission, qui
n'a aucune compétence pour trancher un
incident de cette nature.
–Alors, réplique M. Guieysse, je sais
ce qu'il me reste à faire.
Grande émotion dans toute la commis-
sion, chacun intervenant dans le débat
avec son tempérament particulier. L'ami-
ral Lefèvre, M. Cuvinot, M. Thomson,
insistent dans les termes les plus pres-
sants auprès de l'amiral Gervais, pour
arriver a une conciliation mais l'amiral
se renferme dans cette réponse, qu'il ré-
pète à plusieurs reprises
Je supplie la commission de consi-
dérer, en ce qui la concerne, l'incident
comme clos elle ne peut en connaître.
Ce n'est pas mon avis, s'écrie M.
Lockroy. Cet incident Justine dès aujour-
d'hui toutes les craintes que nous avions
BFUOCHÉ
émises sur les difficultés que rencontre*
rait la commission peur mener son ceu"
vre à bonne nn il faut le {uger ) I
Et M. Brisson gémit de son côté
–Gomme j'aurais bien fait de suivra
ma première impression et de donner ma
démission t
Cependant, le calme finit par renaître,
le président clôt l'incident et la discus-
sion s'ouvre .sur les questions à l'ordre du'
jour.
C'est l'amiral Gervais qui a été chargé
par le ministre, en conformité de la déci-
sion prise à la séance du vendredi.précé-
dent, de faire dresser un tableau de toutes
les critiques formulées contre la marine.
Ce tableau, c'est l'amiral Gervais qui
en donne connaissance à la commission,
et, amené ainsi à parler des critiques por-
tées à la tribune de la Chambre
–M. Lockroy, dit-il, a fait une distinc-
tion entre l'administration dé la marine,
pour laquelle il n'a pas trouvé de paroles
assez dures, et les officiers de la Hotte,
qu'il a couverts d'éloges. Ces éloges de
M. Lockroy, les officiers de marine ne les
acceptent pas 1
Ce nouvel incident a failli mettre de
nouveau le feu aux poudres; mais l'ami-
ral Leièvre ayant trouvé le moyen, quel-
ques instants après, de remercier M. Loc-
kroy de la justice qu'il avait rendue a la
valeur de nos marins, la séance s'est ter-
minée tant bien que mal.
Cédant à l'insistance de plusieurs de
ses amis, qui ont fait valoir l'intérêt
qu'il y avait à ne pas compromettre
l'œuvre de la commission, l'amiral Ger-
vais, dont le cœur de soldat ignore la
rancune, a fini lui-même par s'écrier
Eh bien, soit t que tout soit ou-
blié'
Et, se levant de sa place, il est allé ser-
rer la mainaM. Guieysse.
Mais il faudrait mal connaître MM. les
parlementaires pour croire que c'est là
une affaire réglée.
L'apostrophe de l'amiral Gervais à M.
Lockroy montre suffisamment à quels
sentiments a obéi le chefd'etat-major
général de la marine en refusant de ré-
pondre devant la Chambre, comme com-
missaire du gouvernement, à l'interpel-
latéur. Pénétré de son devoir autant que
conscient de l'intégrité et du dévouement
de l'administration de la marine; l'amiral
s'est dit qu'il n'aurait pas la souplesse né-
cessaire pour exprimer, en termes parle-
mentaires, sa façon de penser; qu'il no
saurait pas se plier aux exigences de la
tribune, et il s est récusé.
Mais ce qu'il ne pouvait dire à la Cham-
bre, il l'a dit à lacômmission il s'est sou-
lagé il a bien fait.
Il faut s'attendre à ce que les journaux
avancés qui sont au courant de l'incident
le grossissent à plaisir et crient au scan-
dale. L'amiral a osé manquer de respect
à des députés L'amiral a outragé la di-
gnité sacro-sainte du tout-puissant Parle-
ment t
Il n'y a que la révocation pour punir
un pareil forfait. Nos bons radicaux la
demanderont dès aujourd'hui, on peut y
compter. Espérons même qu'ils ne recu-
leront pas devant un conseil de guerre 1
Si la Chambre n'avait eu, jeudi, l'heu-
reuse inspiration, de s'ajourner à hui-
taine, la question aurait été certainement
portée à la tribune. A défaut d'un débat
parlementaire, elle aura sans doute, ce
matin même, les honneurs d'une discus-
sion au conseil des ministres.
Comment tout cela finira-t-il ? i
Vous verrez, disait, hier, M. Loc-
kroy, en sortant de la séance de la com-
mission, que toutes ces discussions mari-
times se termineront sur le pré 1
Nous voulons encore faire à nos gou-
vernants l'honneur de les croire capables
d'éviter une gcosse sottise, et c'en serait
une énorme que de sacrifier ou même de
désavouer l'amiral Gervais.
Il ne faut pas oublier que, derrière le
chef d'état-major de la marine, il y a l'a-
miral de Cronstadt. 1,
LOLHS LAMBERT
Bbc-Notes Parisien
FORONS F!N-DE-S)ÈCLE
La lecture des journaux est au moins in-
structive pour qui s'amuse à contempler les
mœurs contemporaines, car les journaux re-
flètent les choses de la vie. Avez-vous remar-
qué comme, depuis quelque temps, Us ont lieu
de s'occuper de messieurs les forains ? Les
échos, les faits-divers de Paris et de l'étranger,
et jusqu'aux courriers des théâtres sont enva-
his par ta banques. Récapitulons plutôt les
principaux événements dont les forains ont étë
les héros depuis huit jours.
Hier, c'étaient les fiancaittes de Mlle Pezon
que t'en annonçait; la fitte du dompteur bien
connu épousera, lundi, à Montreuit-sous-Bois,
un de ses parents, M. Edmond Pezon car il
est de tradition chez tes « Rois comme chez
les bohémiens de la <; banque », que les unions
ne sortent pas de la corporation.
D'autre part, des scènes scandaleuses vrai-
ment regrettables viennent de se passer à ta
foire de Nantes. Un forain offrait un spectacle
anti-religieux qui a justement ému la popula-
tion nantaise, et le maire a ordonne la ferme-
ture de cette baraque. Les faits de ce genre se
produisent fort rarement, car tes banquistes
ont, en général, assez de tact pour ne mêler, à
leurs exhibitions, ni la politique, ni ta religion;
ils cherchent, avant tout, à amuser leurs spec-
tateurs sans froisser leurs susceptibilités.
La semaine dernière, à Athènes, deux scènes
émouvantes se sont produites, le même soir,
dans une ménagerie. Un jeune Athénien a été à
moitié assommé par un éléphant qu'it avait
frappé avec sa canne; peu après, le dompteur
Lorenzo Mutter, qui faisait travailler des tigres,
eut à soutenir une lutte effroyable avec l'un de
ses pensionnaires, devenu subitement furieux.
Le dompteur eut naturellement te dessous et,
quand on se précipita à son secours, le mat*
heureux était dans un piteux état.
Voilà pour les échos et les nouvelles diver-
ses. Quant aux courriers des spectacles, ils an-
noncent la première représentation, aux BouP-
fes-Parisiens, des Fora/ny, une opérette qui
mettra en scène les personnages de ta haute et
de la petite banque que nous voyons chaque
année à la foire aux pains d'épices.
Les soirs de relâche sur le champ de foire,
les vrais forains iront peut-être voir leurs con-
frères des Bouffes. Et s'ils y allaient tous, le
théâtre du passage Choiseul serait assuré d'une
longue série de belles et fructueuses représen-
tations. Car, en France, les banquistes forment
une des plus nombreuses et des plus puissan-
tes corporations.
Tout se transforme. Et les forains casta
& part dans une société qui n'a plus de castes
ont, comme on dit aujourd'hui, évolue.
Le batadin d'autrefois est devenu un indus.
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