Titre : L'Indépendant des Basses-Pyrénées : paraissant les lundi, mercredi et vendredi ["puis" paraissant tous les jours excepté le dimanche "puis" journal républicain quotidien "puis" le mieux informé des journaux de la région]
Éditeur : [s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1927-03-18
Contributeur : Garet, Émile (1829-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34416250c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 18 mars 1927 18 mars 1927
Description : 1927/03/18 (A60,N18105). 1927/03/18 (A60,N18105).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5267658k
Source : Bibliothèque patrimoniale de Pau, Ee 3218
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/04/2020
ÉCHOS
mÊmmrnamiÊmmmmmmma
O y a cinquante ans
M. CheSnelong a interpellé Mer
inutilement au Sénat sur la sus-
pension du maire et. de l'adjoint
d'Orthez:
(Indépendant du 19 mars 1817).
*
* *
la rue de Fois on des Foies
La hausse du Pin et de quelques
autres denrées qu'il serait vraiment,
trop long d'énumérer me' remet en
mémoire le discours du Frisé, un
commissionnaire de la Gare que
le défunt Bangolle conduisit plus
d'une fois au violon.
Le Frisé, au milieu de la rue de
la Vieille-Halle, disait en sortant de
F auberge Bemède : « Tout qu'ey
eu ; lou bi n'y poudem pas touca ! »
Or il était, à ce moment, ultra-
saoul. S'il revenait au monde, que
dirait-il en constatant le prix d’un
modeste pinton ?
La rue Vieille-Halle dont je parle
commençait dans la rue Henri IV,
en face de ce qu'on appela depuis
la rue Adoue.
La rue Adoue n'était pas encore
percée ; elle était fermée par une
barrière en planches, derrière la-
quelle s'étendait un terrain vague
et herbu, où les gamins du quartier
chassaient le papillon.
Cette rue Vieille-Halle se nomme
rue de Foix, et depuis quelques
années elle ne manque pas de dis-
tinction. Autrefois, elle était popu-
laire et bruyante.
La place Reine-Marguerite était
alors la place de la Vieille-Halle.
Fille avait ses marchands de pois-
son, qui se nommaient Lagarde et
Souque, et une infinité de marchan-
des de poulets sans compter une
vieille vendeuse de fruits et de lé-
gumes, prénommée Jeanninettc.
Le lundi, on y vendait des foies de
canard et d'oie, dans la saison pro-
pice. M. d'Etchepare, enfant du
quartier, disait plaisamment que la
rue de Fois) aurait pu s'appeler
plus familièrement rue des Foies.
Tl y avait, en ce temps-là, sur la
place une fontaine monumentale en
pïérre. Elle avait une lourdeur ma-
jestueuse, et des savants locaux,
parmi lesquels M. Lafond, qui fut
conservateur du Musée et qui était
aussi un artiste délicat, faisaient
remonter cëtte fontaine au xvm® siè-
cle. Il y eut des débats assez vifs ;
'et je crois même qu’ils eurent un
écho à la Société des lettres, scien-
ces et arts, présidée alors par M
Adrien Planté.
. M- Caret calma tout le monde
d un mot : ,< J'ai vu construire cette
fontenne ; elle n'a rien d'un monu-
ment historique en dehors de sa
forme ; elle est Vceuvre de M. Du-
moulou, architecte. „
BYZANTINE
***
R ne d'E%sy
Rochette, qui reparaît à l’ordre
du jour de 1 actualité - hélas t _
se faisait appeler Mégret d’Etigny.
-LG bai on d Eligny vient de dépo-
ser une plainte en usurpation de
nom contre Rochette. Le nom d’Eti-
gny est illustre à juste titre. C’était
celui d un intendant de Guyenne et
Béarn vivant sous Louis XV et dont
notamment, les villes de Pan, Auch
et Luchon honorèrent la mémoire
en lui élevant des statues et en don-
nant son nom à des avenues.
Un beau nom, le nom d’un « pré-
fet » de marque, qui cultivait l’ur-
banisme avant la lettre, est sali par
un escroc.
A
Deuil
Nous apprenons avec peine la
mort de. Mme Serres-Dupuch, mère
Qe Mme Maurice Ritter et grand-
mère de notre érudit collaborateur
et ami, Raymond Ritter, avocat à
la Cour.
Nous présentons à M. Serre-Du-
puch, et à la famille Ritter, nos
bien sincères et vives condoléances.
♦
★ *
Après la Cavalcade
Le Comité des fêtes populaires a
remis à M. le Maire la somme de
1.600 fr., montant du produit des
quetes faites pendant la' cavalcade
du dimanche 27 février.
Cette somme a. été répartie com-
me il suit, d’accord avec le Prési-
dent et le Trésorier du Comité, en-
tre les oeuvres suivantes :
Orphelinat de la Miséricorde,
300 fr. ; Orphelinat Agricole, 300 fr.;
Orphelinat des Soeurs de Nevers,
100 fr. ; Crèche de la Miséricode,
200 fr. ; Asile des Petites Soeurs des
Pauvres de Billère, 200 fr. ; Asso-
ciation Paloise des Colonies de Va-
cances, 150 fr. ; Colonie des Vacan-
ces "des Ecoles Libres, 150 fr. ; Bu
reau de Bienfaisance, 200 francs.
Nouvelles Locales et Régionales
■ ' if" i aaasaaaaaaaaaaa ■;mi, AI., sssssssBssaas^ssBsssssssssasssasssssssssxsssssssi
Le Temps
BULLETIN METEOROLOGIfUE
Observations de la Maison Daignas
Jeudi 17 mars.
9 h. (couvert)... .m + 9°0
12 h. (couvert) + 11»8
15 h. (pluiej + 12°0
Maximacr...... + 14°2-
Minima + 5°3
Baromètre : 751 (en hausse).
Probabilités : Temps beau et as-,
sez chaud.;
LECMUmUEHll
J* mil NÉ te bip
à la fto-PMe
Cette affaire, à laquelle les ré-
cents événements donnent un re-
gain d’actualité ; prouve elle aussi
combien notre sécurité est mal as-
surée et combien notre corps de
police est insuffisant ou inopérant.
Mais voici le fait nouveau. Josué
a avoué — dans quel espoir ? peut-
être celui de voir son pourvoi en
cassation examiné ? — qu’une par-
tie des bijoux volés à Mlle Engel-
raann avaient été cachés au pied
d’un arbre de la Basse-Plante.
Un transport de justice'a eu lieu
et Josué a indiqué où étaient les
bijoux. Us ont rejoint dans le cof-
fre d’une banque de la ville, l’au-
tre partie du butin.
On va de surprise en surprise.
Mais à combien donc s’élevait le
montant de ce vol, qui passait au
début pour plus effrayant qu’im-
poïtant ?
Les dépôts aux caisses d'épargne
en excédent de 572 millions
dtpais le 1er janvier
Paris. — Les opérations des cais-
ses d’épargne pour la période du 1er
au 15 mars ont donné les résultats
suivants :
Dépôts de fonds, 102,846,400 fr. ;
retraits de fonds, 8,797,002 francs ;
excédent de dépôts, 95,049,398 fr.
Excédent de dépôts du 1er janvier
au 15 mars 1927, 572,169,336 francs.
*
AU BILLARD
Le Bénis Mi
remporte use nouvelle
et totate victoire
Mardi soir, dans Ja magnifique
salle du grand Café, à Bordeaux,
grâce à Vheure'use initiative du
Billard-Club, M. Roger Conti, dis-
putait un match de 400 points au
cadre, contre M. Pitère, son pre-
mier professeur.
Ce fut un régal pour nos ama-
teurs bordelais. Le célèbre joueur
y déploya toutes les ressources de
km talent vraiment prestigieux.
La netteté de ses conceptions,
jointe à une aisance parfaite dans
l’exécution, confère à son jeu le
caractère le plus simple et le plus
naturel, qui est la marque du vé-
ritable artiste.
M. Fitère, en technicien consom-
mé, a magnifiquement illustré les
principes auxquels son illustre élè-
ve doit aujourd’hui, avec le titre
si envié de recordman de la série,
la renommée mondiale.
L’assistance nombreuse réunis-
sant l’élite des joueurs de billard
bordelais, vibra avec beaucoup
(L’enthousiasme aux exploits des
deux artistes. >
Les meilleures séries furent réa-
lisées par Conti, 123, et Fitère, 100,
sous l’arbitrage du distingué cham-
pion M. Maury.
Les exhibitions se poursuivront
cette semaine pour le grand bien
de lapdiffusion de ce sport si goûté
des Bordelais.
♦
UMmajeMiraeM
Monsieur le Rédacteur en chef,
Pourrais-je, par l’intermédiaire de
votre joirrnal, poser une question au
Service du goudronnage des rues ?
-On vient de goudronner la partie de
la rue Carnot comprise entre les Sept
Cantons et le Café Supervie.
Pourqffoi( a-t-on laissé 60 centimètres
de chaque côté de la rue sans goudron-
ner ? Economie ou unotif supérieur ?
■ Au Service compétent à répondre.
{Suit une .signature
de nous connue.)
QUESTIONS MUNICIPALES
EÉElÉrenÉnljApiÉ
A la suite d’une conversation que
nous avons eue. hier à l’Hôtel de
Ville avec M. le Maire, nous som-
mes en mesure d’annoncer que la
fameuse question des (embellisse-
ments Va recevoir une solution tou-
te prochaine. A Ja récente réunion
de la Commission Plénière, le Con-
seil s’est rallié aux co/iclusions du
rapport de M. Laqlaü,-approuvant
les faç^es de la partie Ouest de
l’Avenue de 30 mètres. Nous pu-
blierons après la séance publique
où ce rapport sera communiqué, le
texte de la délibération qui "consti-
tue une mise au point de cette ques-
tion, que l’on-semble-t-il à plaisir —
essayé plusieurs fois de dénaturer.
Nous croyons savoir, d’autre part,
que M. Pourxet dès qu’il aura re-
çu l’avis du Conseil serait tout prêt
à entreprendre les travaux.
— La Commission Plénière a éga-
lement approuvé à la majorité" le
projet d’aménagement des façades
du Vieux Parlement. On espère
pouvoir parvenir à un accord avec
le délégué du département assez tôt
pour que le règlement de la cession
par la ville au Conseil Général puis-
se se faire à la session de Mai. Le
Département s’engagerait à dépla-
cer immédiatement les archives de
façon à libérer les Ursulines.
— Enfin le projet d’adjonction
d’un Hôtel au Palais d’Hiver est à
l’étude et en bonne voie. Nous en
reparlerons incessamment. D’autres
questions importantes peront mi-
ses à l’étude | bref délai.
Dans les Services municipaux
Sont nommés :
A l’octroi : MM. Migame, contrô-
leur ; Carmane, Laborde, Arcabou-
zet, receveurs ; Latapy, brigadier.
Désinfection : M. Lassus a été
nommé cocher de service.
Police : D’agent. M. Saint-Mar-
ty, passe garde-champêtre ; Mim-
bielle, est nommé sous-brigadier.
Pistes d’entraînement : M. J. Ba-
radat est titulaire cantonnier.
A la Bibliothèque monicipale
Par arrêté ministériel, M. Ma-
thieu, ancien conseiller municipal,
ingénieur des Arts et Manufactu-
res, a été nommé membre du co-
mité d’inspection et d’achat de li-
vres à la bibliothèque municipale,
en remplacement de M. Aubert,
•
Tribunal correctionnel
Le neveu se paye lui-même. —
Parce que sa tante, la dame Mar-
guerite P., était débitrice envers lui
— il l’affirme du moins — d’une
somme de 180 francs, le nommé P.,
domestique agricole lui enleva 200
francs. Cette façon un peu cavaliè-
re de poursuivre un remboursement
vaut au neveu des poursuites de-
vant le Tribunal Correctionnel. En-
tre temps, la tante a retiré sa plain-
te. M» Ritter, qui plaide pour P...,
demande toute l’indulgence des ju-
ges. Le prévenu "a fait la guerre, a
été dangereusement blessé, enfin, il
est détenu préventivement depuis
plusieurs semaines. Le Tribunal ne
reste pas insensible à ces raisons et
condamne P... à 2 mois d’emprison-
nement.
Les voleurs de plomb. — Au début
du mois de janvier dernier, des
vols assez importants étaient com-
mis dans divers chantiers de la
ville. Les malfaiteurs enlevèrent
plusieurs mètres de tuyaux de
plomb que des compteurs d’eau.
L’enquête amena l’arrestation de
l’Espagnol Zamora, manoeuvre, qui
reconnut avoir volé tuyaux et comp-
teurs, pendant que sa femme faisait
le guet, et avoir vendu le tout à bas
prix, au nommé Cyrille C...,' em-
ployé chiffonnier.
Ce dernier, poursuivi pour recel,
fait défaut. On lui inflige six mois
de prison. Zamora est condamné à
6 mois et sa femme à 3 mois de la
même peine.
Blessures par imprudence. — En
décembre dernier, un accident se
produisit rue de Liège, à hauteur
du cours Camou. L’auto de M. Geor-
ges AL.., de Pau, accrocha par le
bras au passage, .M. Paul N..., qui
fut assez sérieusement blessé.
A l’audience, des témoins affir-
ment que 'l’automobile marchait vi-
te, et qu’elle a serré de trop près le
cycliste, alors que la voie était li-
bre à sa gauche, .
M. Georges M...^soutient, au con-
traire, que l’accideiït aurait pu être
évité sans une fausse manoeuvre de
la victime..
Le tribuiial a retenu la responsa-
bilité de M. M... et le condamne à
100 francs d’amende^.
I pad l'iptti
ifitjpriî
L§ “Tribunal Correctionnel ayant
sévèrement condamné, dans ï’üne
de ses dernières audiences, l’indi-
vidu, qui tenta de dévaliser nuitam-
ment; sur ‘ le Cours 'Bosquet, une
jeune fille, on avait pu croire que
Je chapitre <|ès agressions serait
clos, au moins pour quelque temps.
Car beaucoup restaient persuadés
que les Attaques nocturnes étaient
Je fait du même homme. Celui-ci
neutralisé pour un temps, on espé-
rait quelque répit,.
Cependant les méfaits continuent,
ce qui démontre qu’il s’agit d’une
bande et non d’un isolé. Ils conti-
nuent et redoublent'à tel point que
leur fréquence et l’audace croissan-
te apportée à leur réalisation de-
viennent terriblement inquiétantes.
La bande opère au Parc Beau-
mont à la faveur d’une nuit d’au-
tant plus sombre que le parc est
pauvre en luminaire.
Faut-il des précisions ? En voici
pour la nùit dernière ; à quatre re-
prises, des familiers du Palais d’Hi-
ver — hommes ou dames — ont vu
surgir devant eux des individus qui
on voulaient à leur bourse. Ces
agressions se sont échelonnées en-
tre sept heures trente du soir — ce
qui en dit long de l’audace des
malfaiteurs — et minuit. Si • elles
n’ont pas pleinement réussi, ce n’est
point que leurs auteurs aient man-
qué de décision mais simplement
que les cris des victimes ont attiré
par bonheur quelque renfort ou
qu’un revolver braqué à temps a
intimidé lés a^ressèurs.
Des méfaits d’un autre genre sont
aussi commis au Parc Beaumont.
N’a-t-on point l’autre; soir, débou-
lonné la statue de Jelyotte, à tel
point qu’on hésite à placer en plein
air le buste de Tqulet et qu’on son-
ge à l’abriter dans le Palmarium ?
Et que dire enfin de cette bande
— une femme et deux hommes,
dont l’un porte un pardessus mas-
tic — qui va dans les maisons, sous
le prétexte d’une représentation de
machines à coudre, inspecte les
lieux, insiste, tente de pénétrer dans
les appartements. Contre ceux là,
chacun doit être mis en garde. Nous
savons bien que la police veille,
mais il importe qu’elle redouble de
vigilance, devant l’offensive pour-
suivie par de louches individus. De
très énergiques mesures s’imposent
si l’on veut débarrasser le Parc
Beaumont de la dangereuse engean-
ce qui paraît y avoir établi ses quar-
tiers. Une vaste rafle, bien condui-
te, ne sera pas infructueuse. Nous
espérons très ' fermement, qu’elle
sera opérée , avant qu’il Soit long-
temps,’ avant surtout que la chro-
nique des faits divers, ne s’enrichis-
se de quelque nouvelle attaque noc-
turne assez gravé pour ne point
être passée Sous silence.
Les hôtes de Pau qui se rendent
au Palais d’Hiver doivent éprouver
un.sentiment de complète sécurité,
quelle que soit l’heure de leur vi-
site.
Appel en faveur
de la Caisse des Ecoles
Le Maire de la Ville de Pau a
l’honneur de rappeler à ses admi-
nistrés l’existence à Pau d’une
Caisse des écoles destinée à facili-
ter la fréquentation des écoles pu-
bliques aux enfants nécessiteux âgés
de 6 à 13 ans, notamment par l’allo-
cation de lunes classiques et de
chaussures.
Qupique dotée d’une subvention
de la Ville et d’une rente de 200 fr.
qui lui a été léguée par un généreux
bienfaiteur, la Caisse des écoles ne
peut donner satisfaction à toutes
les demandes qui sont adressées à
l’Administration.
Le Maire fait un pressant appel
aux personnes qui s’intéressent à
l'enseignement primaire public, en
les priant de souscrire en faveur
de cette oeuvre si utile.
Le • titre de membre perpétueF-est
acquis par un versement minimum
de 40 francs ; le titre de souscrip-
teur résulte d’un versement annuel
quelconque au-dessous de ce chiffre.
Les souscriptions sont reçues au
Secrétariat de la Ville, à la Mairie.
Le Maire,
L. D’IÏ^ART D’ETCHEPARE.
————- i^tÊÊÊtÊÊÊHKÊ^ÊamÊHÊt^ÊÊ0IÊHÊ
La Légion d’honneur |!
de M. Gascogne ;v.
C’est avec une grande joie que .
nous avons appris que M. Henri ,
Gascogne, ancien (adjoint au Maire
de Pau et un ami agissant de Y In-
dépendant, venait d’être nommé j
chevalier de la Légion d’honneur.
M. Gascogne a été compris dans J
la promotion du Ministère de la ]
Guerre, au titre de l’Education
Physique* et de la Préparation mi-
litaire. Nous savons que le Ministre
a-voulu aussi tenir compte dea ser- ,
vices que M. Gascogne a rendus 1
pendant toute la guerre en admi- !
lustrant avec autant de zèle que de
désjntlressement l’Ecole des Mu-
tilés (de Pau et en assurant le Se-; !
crétariat de l’Atelier-Salon du :
Blessé et du Soldat qui a rendu
tant de services.
On sait avec quel dévouement
cordial, M. Gascogne s’est intéressé. '
à la formation et au développe- 1
ment de notre chère Section Paloi-
se. Il en fût le Vice-Président, puis
le Président. Aujourd’hui, il en est
le Président d’Honneur.
Merfibre de toutes les oeuvres phi-
lanthropiques et sociales (habita-
tions à bon marché, Caisse d’Epar-
gne, Comité Départemental des
Mutilés, Bibliothèque populaire,
dispensaires), le nouveau légion-
naire est Président de la Société de
Secours Mutuels du Hameau de
Pau.
L’oeuvre si utile du Syndicat
d’initiative n’eut pas de collabora-
teur plus dévoué depuis sa création
que M. Gascogne. Pendant la
guerre, il assuma le Secrétariat
Général de la Fédération des Syn-
dicats d’initiative Pyrénées-Guyen-
ne-Gascogne.
Ajoutons que M. Gascogne, répu-
blicain ferme et sûr, est le prési-
dent de la Section de Pau du Co-
mité Républicain du Commerce, de
l’Industrie et de l’Agriculture' où
les conseils de son expérience et de
sa sagesse sont toujours'écoutés.
L Indépendant félicite bien cor-
dalement M. Gascogne, un de ses
plus fidèles amis, de cette distinc-
tion si méritée.
AU PALAIS D’HIVER
“L’AMOUR”
Comédie en 4 actes
de M. Henri Kistemaekers.
Lundi dernier la troupe du Tria-
non-Théâtre de Bordeaux dont nous
avions déjà admiré le parfait en-
semble dans « La Belle Aventure »
est venue nous donner une représen-
tation de L’Amour la. pièce si at-
trayante de M. Kistemaekers. Nous
avions eu la primeur de cette oeuvre
lors de sa création. Elle nous avait
été donnée — assez mal d’ailleurs —
par une tournée du Théâtre de la
Porte St-Martin — Cette pièce assez
bien construite vaut surtout par les
détails psychologiques, par le dia-
logue très .pur et très élevé et sur-
tout par la simplicité des moyens
employés par - l’auteur pour nous
émouvoir. On en connaît le postu-
lat. Navarre peintre quinquagénai-
re, assez malheureux en ménage
s’éprend d’une jeune paysanne de
20 ans. Elle devient sa "maîtresse,
mais l’âge reprend ses droits, et
un jeune homme remplacera dans
le coeur de Marie le vieil initiateur
qu’elle laissera, désespéré sans au-
cun souci des ravages que cet
amour semé aura causés ! —
La troupe du Trianon Théâtre de
Bordeaux a admirablement inter-
prété l’oeuvre de Henri Kiste-
maekers.
Le peintre Navane a trouvé en
AI. Gauthier un interprète d’une
simplicité et d’un naturel parfaits.
Voici en vérité un bel artiste, et il
est grand dommage que de tels
dons soient gâtés par une voix as-
sourdie, un peu pénible à écouter.
Mlle Madyo a été exquise de fraî-
cheur, de grâce et aussi d’incons-
cience amoureuse dans le rôle de
Marie. Mme Jajiini Feldy a porté
au rôle de Françoise l’autorité d’un
talent en pleine maturité, d’une dé-
cision parfaite, et d’une compré-
hension infiniment juste de ce per-
sonnage assez antipathique au dé-
mesurant. Une mention particulière
est due à M. Montégut qui a mer-
veilleusement. silhouetté ce raté de
Frigueux. Tête, allure, rancoeur et
fiel du rapin jaloux et envieux, tout
a été rendu par cet artiste d’une
façon parfaite.
Bref superbe représentation qui
a contenté tout le public palois. Un
autre jour que le lundi, la salle eût
été pleine. En tous cas les absents
ont eu tort. Espérons que Trianon
nous reviendra bientôt et nous ra-
mènera avec la troupe de l’Amour
celle de la Belle Aventure avec sur-
tout les trois si beaux artistes que
nous avions tant applaudis :
Mmes Yvonne Garat et Gony, et l’a-
nimateur de cette talentueuse com-
pagnie, AL K. Harpani.
St-Juliem:
5PECTICLES SITTRICTIOMS ji
An Palais d’fiiTer
Ce soir jeudi 17 mars, à 20 h. 30, ,
Faust, opéra en 5 actes et 7 ta-
jeaux, musique dè Ch. Gounod. .
Les principaux rôles seront inter-
prétés par Mmes Alaud Lamber, .
Djdette Dynes, Alary Neldo ;MM.
Léon Alarcei, Jans, Fronsac, Pi- ;
rard.
A
Vendredi 18 mars, à 20 h. 30, pre- ,
nière représentation, reprise : Les
Saltimbanques, opérette en 3 actes .
3t 4 tableaux, musique de Louis
Gianiie. ]
Aimes Maud Lamber, Odette Dy-
nès, Mary Nèldo ; MM. Delougne, ,
Fronsac, Pirard, Godart, Ariel, etc.. ;
k
★ *
Vendredi 18 mars 1927, matinée
à 3 heures très précises, 5“ Grand
Concert sous la direction de M. Al-
bert Torfs, avec le concours de Aille
Salet-Jéliotte, professeur de chant à
l’Ecole Nationale de Musique de
Pau.
PROGRAAIA1E :
1. La Flûte Enchantée'(ouverture),
W. A. Alozart.
2. Rose et Colas (air de la Mère Bo-
bi), Monsigny.
a) La Jeune Fille et la mort, Franz .
Schubert.
b) Barcarolle, Franz Schubert. ’
Green, Debussy.
Mlle Salet-Jéliotte.
3. Symphonie Héroïque n° 3, L. Van
Beethoven.
I. Allegro con Brio ; IL Alareia Fu-
nèbre ; III. Scherzo, Allegro vi-
vace ; IV. Finale, Allegro molto.
Intervalle de 10 minutes.
4. Impression d’Italie, G. Charpen-
tier.
I. Sérénade ; IL A la fontaine ; III.
A mules ; IV. Sur les cimes ;
V. Napoli.
5. Chants d’Auvergne, J. Cantelou- 1
be.
a) La bergère aux champs.
b) Là-bas, dans le Limousin.
Mlle Salet-Jéliotte.
6. Ouverture dès Maîtres Chan-
teurs, Richard Wagner.
Les portes resteront fermées pen-
dant l’exécution des morceaux.
CASINO PALACE. — Représenta-
tions du mardi au dimanche, à
8 h. 45. Matinées : jeudi et diman-
che, à 3 heures.
VARIETES CINEMA. — Repré-
sentations du jeudi au dimanche, à
8 h. 45 du soir. Matinées : jeudi et
dimanche, à 3 heures.
La Soirée dt la Motaalité Hôtelière
Nous rappelons que la Grande
Soirée dé Bienfaisance au profit de
la Caisse des Veuves et Orphelins de
la Alutualité Hôtelière, aura lieu
samedi soir 19 courant à 9 h. 30, au
Palais d’Hiver.
Une indiscrétion nous permet
d’annoncer qu’un brillant cotillon
suivra le Bal. Il sera conduit par
M. et Mme Dupuy, les deux excel-
lents artistes de notre célèbre Dan-
cing Palois. Nous savons aussi' que
quelques membres de la Alutualité
préparent un fort agréable intermè-
de concert qui sera certainement
apprécié.
D’ores et déjà le succès de cette
fête est assuré et nous invitons les
aniis de la Mutualité à profiter de
ce grand gala, auquel la gracieuse
Reine de Pau assistera avec ses
charmantes demoiselles d’honneur.
les Iles déjà li-farie
Demain nous serons en mesure
de publier \le programme détaillé
des fêtes de\la mi-carême qui S’an-
noncent ave A un vif succès.
D’ores et qéjà nous savons , que
le Comité des fêtes populaires a re-
çu un nombre très important d’en-
gagements pour le corso-carnavales-
que, tant en chars et en groupes
qu’en isolés.
Nous avons pu également com-
prendre que le jeudi 24 févriejr,
une grande fête de nuit aura lieu
à' ta HaTle de la place' de la Répu-
blique et un bal paré et masqué au
Palais «l’Hiver.
★
•k k
> ‘
Pour le dimanche 17 avril, jour de
Pâques, le ComTté des fêtes populai-
res se propose de donner à la halle
Georges-Clémenceau, une grgnde
soirée de gala avec le concours' d’u-
ne attraction inédite dans notre vil-
le.
Nous en reparlerons dans un de
nos prochains numéros.
.——à—
lonv BoaiiODS desréservistos m 1927
18e CORPS D’ARMEE
18® Rég. d’infant. — Du 22 août
m 15 septembre.
57° Rég. d’infant. — Du 12 août
IU 5 septembre. 1 -
144e Rég. d’infant, -i- Du 12 août
m 5 septembre.
3? Rég. d’Inf. Coloniale. — Du 31
mût au 24 septembre.
14e Rég. Tir, Sénégal. — Du 31
mût au 24 septembre.
16e Rég. Tir. Sénégal. — Du 31
mût au 24 septembre.
2° Rég. Tirail. Algériens. — Du 31
loût au 24 septembre. v
2e Rég. des Hussards. — Du 5 ju.il-
et au 29 juillet.
24e Rég. Art. de Camp. — lre Se-
-ie ;-Du 1er août au 25 août ; 2e Sé- *
rie : du 12 septembre au 6 octobre.
58° Rég. Art. de Camp. Coloniale. «
— Du 3 octobre an 27 octobre.
118® Rég. Art. Lourde. — Du 25
juillet au 18 août.
196® Rég. Art. Lourde à Tracteurs
— Du 11 juillet au 4 août.
371® Rég. Art. Lourde sur Voie fer-
rée» — Du 23 septembre au 17 octob.
18e Cie. Autonome d’Ouvriers d’Ar-
tillerie. — lre Série : Du 1er juin
au 25 juin ; 2®-Série : Du 25 juillet
au 18 août ; 3e Série : Du 7 novem-
bre au 2 décembre.
18® Train Equipag. Alilitaires. —
P® Série : Du 29 juin au 23 juillet ;
2® Série : Du 27 juillet au 20 août ;
5° Série : Du 22 août au 15 septem.;
4® Série : Du 19 septembre au 13 oc-
tobre.
4® Groupe d’Ouvriers d’Aéronau-
tique. — Du 5 septembre au 29 sep- »
teinbre.
18e Section d’infirmiers. — lre Sé-
rie : Du 18 juillet au 11 août ; 2® Sé-
rie du 16 août au 9 septembre ;
3° Série : Du 12 septembre au 6 oc-
tobre.
18® Section de Comin. et Ouvriers
d’Administ. — lr® Série : Du 27
juillet au 20 août ; 2® Série : Du 17
août au 10 septembre ; 3® Série : Du
S septembre au 30 septembre.
36® Groupe d’Aviàtion. — Spécia-
listes. — lro Série : Du 5 au 20 juii- ,
let ; 2® Série : Du 1er au 25 août ;
3® Série : Du 1er au 25 septembre.
Non spécialistes. — Du 7 juin au
1er juillet.
GOUVERNEMENT MILITAIRE
DE PARIS
4® Groupe Autonome d’Artillerie.
— 1» Série : Du 27 mai au 20 juin ;
2® Série : Du 22 juin au 16 juillet ;
3® Série J DU 26 août au 19 septem-
bre ; 4® Série ; Du 26 septembre au
20 octobre. *
FAITSJDIVERS
CARREFOUR DANGEREUX
C’est celui formé par les rues Or-
léans-Nogué et Alontpensier.
Vers 3 heures, une moto arrivait
de la route de Bordeaux, mie auto
arrivait de la Caserne, en vitesse
toutes les deux. Un choc violent s’est
produit en cet endroit malgré le
frenage à fond. L’auto a été endom- 1
niagée, la moto abimée, son conduc-
teur, un bras et une jambe contu-
sionnés, est allé se faire soigner
chez clés voisins et puis dans une
pharmacie.
L’auto est de l’Aviation, la moto,
d’un habitant de la route de Bor-
deaux.
♦ =r
*
Une conférence de M. Eyt
à l'Institut régional d’étode
Nous rappelons que ce soir jeudi
17 mars à 20 !h. 30, à la Halle, salle
n° 6, sous la présidence de Al. Jolly,
inspecteur d’Académie, AI. J. Eyt
fera une conférence sur les ancien-
nes relations de l’Aragon avec la
Navarre et le Béarn.
Entrée libre. Tous les membres de
l’Association Régionaliste sont priés
d’assister à cette conférence.
Etat-Civil
Naissance. — Jacqueline-Anna-
Thérèse fille tle Alaurice Moumiet,
industriel et de Henriette Lacoste,
s. pr.
Publication. — Jean Albert,
pharmacien et Alarie-Thérèse Da-
leau. s. pr.
Décès.- — Thérèze Sedze, épouse
Planté, couturière, née à Bizanos, •
31 ans.
iffc t*. ACHAT TRES CHER ,
-rl’ffj Diamants,
■ 8 IHfe v il M A LA GERBE D’OR
II 23, rue Serviez
iniiffinawr
LiriDHfïUT.itimnM
1Ê^mmmmÊÊm———g—|^
Feuilleton del’INOEPENDANT — N° 82
PARDAÏLLAN
DE
Michel ZEVACO
XXXI
François 4e Montmorency
— Non, sans doute. Mais il tâ-
chait à l’oublier et il y parvenait
assez aisément, tandis que Jeanne
était toujours présente dans son
imagination.
Axée ce caractère, avec de telles
. racines d,amour dans le coeur, il
est ' presque inutile de dire que
François de Montmorency n’avait
jamais songé à se refaire un autre
bonheur, une .autre famille, en un
mot, uué autre vie.
Il avait accepté pourtant son
mariage avec Diane de France.
En acceptant c-Ue union, il avait
surtoùt voulu échapper aux tyran-
niques. obsessions du vieux conné-
table, son père, peut être aussi
avait-il espéré un moment qù’il
finirait par se raccrocher à un
nouvel amour ; et, s’il faut tout
dire, il fut décidé par ceitte cro-
yance, que la mort ne tarderait
pas à le délivrer..
Cette mort, 41 ne se contenta pas
de la souhaiter, il la chercha.
Alalheureusement pour lui, il
fut épargné.
Son existence avec Diane de
France fut rigoureusement ce
qu’ils avaient convenu qu’elle se-
rait : une simple association. Es-
prit cultivé, spirituelle, ambitieu-
se, Diane de France ne chercha
jamais un époux, mais un com-
pagnon dans l’homme qu’elle avait
épousé. Sur le tard, les ambitions
politiques lui ayant peu réussi,
et ne-trouvant d’ailleurs en Fran-
çois qu’un conspirateur peu zélé,
les relations cessèrent to.ut à lait
entre eux. ;
Ils se voyaient à de longs in-
tervalles ; en huit ans, François
de Montmorency n’eut que trois ou
quatre rencontres avec cette prin-
cesse qui portait son nom fort di-
gnement : c’est-à-dire que si elle
eut de nombreux amants, comme
l’affirme la chronique, elle eut tou-
jours assez d’estime et même
d’affection pour son mari, pour
sauver les apparences ; à cette
époque, c’était déjà bien beau.
François ignora probablement la
conduite de sa femme, simplement
parce qu’il n’avait aucun intérêt
de coeur ou d’esprit à la connaî-
tre : Diane de Montmorency n’était
son épouse que de nom. ’ s
Nous devons ajouter que deux
ou trois fois, François de Mont-
forency eut aussi l’idée de se ren-_
dre au château:
Un jour, il se mit en route, avec
l’intention bien arrêtée de refaire
l’histoire du crime qui avait brisé
sa vie, de le connaître dans tous
ses détails. Car enfin, se disait-il,
il ne connaissait que le fait, avoué
par Jeanne, proclamé par son
propre frère. Il voülait tout sa-
voir, interroger des gens, reconsti-
tuer toute l’affreuse aventure.
Il arriva, très décidé, jusqu’à
Une hauteur d’où, au sortir d’un
bois, on apercevait Alontmorency
et, plus loin, le hameau de Alar-
gency. Mais là ses forces faibli-
rent. Il arrêta nerveusement son
cheval. Et, pour ne pas montrer
l’émotion qui le bouleversait, or-
donna à son escorte de reprendra
sans lui le chemin de Paris.
Cette émotion fut violente.
Chaque regard qu’il portait avi-
dement au loin, réveillait un sou-
venir, évoquait un fantôme doux
ou terrible.
La vue des lieux où l’on a aimé,
où l’on a souffert, précise, à dé
longues années de distance, avec
une incomparable netteté, les sen-
timents qui commençaient à deve-
nir confus dans la mémoire.
François lie put supporter la
pensée qu’il allait traverser ce
bois de châtaigniers où il avait
reçu le prejnier aveu de Jeanne,
qu’il allait entrer dans ce vieux,
logis où il était apparu au sei-
gneur de Piennes, dans l’antique
chapelle dont la cloche, en ce mo-
ment, tintait tristement.
Deux larmes coulèrent sur 'ses
joues pâlies.
' i
Longtemps, il demeura là, médi-
tatif contemplant le théâitre de
son bonheur et de son désastre.
Puis il s’en alla. .
Et jamais plus la pensee ne lui
vint de retourner rôder autour de
Margency ; il venait d’y trop
souffrir. . ,
La destinée des hommes tient
souvent à bien peu de chose - si
François avait eu le courage de
pousser jusqu’à . Margency et d y
recueillir des 1 témoignages, qui
sait s’il ne fût pas bientôt arrive
à constater la parfaite innocence
de 'Je'anne^'de Piènnes ?
-Il y eut.pourtant une circons-
tartce'' eiP'éeite innocence faillit
éclater aujèyeUx tle François, sans
quéijj d’eût cl^reiéè.^ ; •
En 1567 eût jieu .la «.bataille de
Hfflnt-ïtems, entre huguenots et
catholiques. Les huguenots ve-
■naient '* de rèxnpôrter quelques
avantages et s’étaient avancés tout
près der Paris,. Lé connétable Anne
fit une sortie, chargea à la tête de
sa cavalerie êt, ce jour-là encore,
il. se fit un, grand .carnage, d’héré-
tiqUcs. -
Seulement, dans la bagarre, le
connétable fut. blessé mortellement.
Le blessé fut transporté à l’hôtel
de Mesmes qui appartenait à son.
fils. Henri, due de Damville. A ce
moment," Henri était en Guyenne
où il se distinguait par son zèle
à imposer la messe aux hérétiques.
François se trouvait à Paris. Il
n’avait pas revu son père depuis
trois ans. A la première nouvelle
que le connétable était dangereu-
sement ldessé, il accoûrut à l’hô-
tel de Mesmes, certain qu’il était
de ne pas y rencontrer son frère.
Il trouva le connétable couché,
la tête emmaillotée, et dictant 'ses
dernières volontés à son scribe.
Lorsque le vieux Montmorency
eut terminé, il aperçut son fils aîné
qui venait d’entrer dans la cham-
bre, et un rayon de joie illumina
cette têjte de moribond.
Un chanoine de Notre-Dame
arriva, qui lui administre alors
l’extrême-onction.
Et comme ses serviteurs, à ge-
noux, pleuraient dans la-chambre ;
il leur fit remarquer en souriant
que leurs lamentations pourraient
troubler M. le chanoine. Presque
aussitôt, il reçut un envoyé du roi
arriva, qui lui administra alors
et de Catherine, de Médicis qui ex-
ma la vive douleur royale ide ses
maîtres. Et comme cet ambassadeur
voulait le consoler : »
— En quatre-vingts ans d’exis-
tence, répondit-il, pensez-vous que
je n’aie pas appris à mourir en
dix minutes ?
Et il renvoya tout le monde,
faisant signe à son fils François de
demeurer seul auprès de lui.
— Mon fils, dit-il, su près de la
mort, on voit les chose! autrement
qu’on ne les voyait... Peut-être,
en de certaines circonstances, ne
me suis-je pas assez Dréoceupé de
votre bonheur... Répondez-moi
franchement., êtes-vous heureux ?...
— Rassurez-vous, mon père, je
suis aussi heureux qu’il m’est per-
mis de l’être.
— Votre frère...
François tressaillit et pâlit sou-
dain.
— Ne vous réconcilierez-vous pas
avec lui ?...
— Jamais ! répondit François
d’une voix sourde.
Le connétable fit un nouvel
effort pour lutter contre l’agonie.
— Ecoutez... peut-être est-il moins
coupable... que vous ne pensez...
François secoua violemment la
tête.
— Cette jeune femme, reprit le
connétable, qu’est-elle devenue ?...
— De qui parlez-vous, mon père ?
— La fille... du seigneur de
Piennes... Ah ! je meurs... Fran-
çois...
— 'Mon père, calmez-vous... Tout
cela est mort pour moi !
— François ! Je te dis... qu’il
faut la retrouver... elle... et son..
Le connétable n’eut- pas le temps
de prononcer le mot qui était sur
ses lèvres. Il entra en agonie, bal-
butia quelques pjardles vides de
sens et expira.
Ainsi le secret de Jeanne de
Piennes ne fut pas révélé à Fran-
çois de Montmorency qui pe cher-
cha pas à savoir pourquoi son pè-
re voulait retrouver Jeanne... ca-
price funèbre d’un esprit qui som-
bre dans le néant, songea-t-il.
Le connétable eut des funérail-
les presque royales. Mais depuis
les Guises qui redoutaient sa puis-
sance, jusqu’à Catherine de Alédi-
eis qui supportait impatiemment
sa grandeur, tout le monde fut
content de cette mort.
Seul, François pleura sincère-
ment cet homme en qui disparais-
sait tout un âge.
François de Alontmorency, après
la bataille de Saint-Denis, vécut
retiré des champs de bataille. Un
jour que la reine mère lui offrit
un commandement contre les hu-
guenots, il refusa en disant qu’il
considérait les réformés comme des -
frères d’armes et non comme des
ennemis contre qui il fallait ba-
tailler.
Çett attitude lui valut les soup-
çons et la haine de Catherine de
Médicis, qui essaya vainement de
pénétrer ses secrets en lui envoyant
On a vu qu’Alice avait échoué.
D’ailleurs, François n’avait pas
de secrets ; simplement il se retirait
des luttes auxquelles il n’avait pris
part- que pour obéir au connétable. •'
Cette attitude lui valut aussi d’ê-
tre fort surveillé par un nombreux
ârti qui se formait alors et qui
voyait en lui un chef possible.
Ce parti, indigné de voiîr couler
tant de sang au nom d’une religion
de paix rêvait de rétablir l’harmo-
nie entre tous les Français, hugue-
nots et catholiques.
On l’appela le parti des Politi-
ques.
JTBgx. iâraiweO jl
mÊmmrnamiÊmmmmmmma
O y a cinquante ans
M. CheSnelong a interpellé Mer
inutilement au Sénat sur la sus-
pension du maire et. de l'adjoint
d'Orthez:
(Indépendant du 19 mars 1817).
*
* *
la rue de Fois on des Foies
La hausse du Pin et de quelques
autres denrées qu'il serait vraiment,
trop long d'énumérer me' remet en
mémoire le discours du Frisé, un
commissionnaire de la Gare que
le défunt Bangolle conduisit plus
d'une fois au violon.
Le Frisé, au milieu de la rue de
la Vieille-Halle, disait en sortant de
F auberge Bemède : « Tout qu'ey
eu ; lou bi n'y poudem pas touca ! »
Or il était, à ce moment, ultra-
saoul. S'il revenait au monde, que
dirait-il en constatant le prix d’un
modeste pinton ?
La rue Vieille-Halle dont je parle
commençait dans la rue Henri IV,
en face de ce qu'on appela depuis
la rue Adoue.
La rue Adoue n'était pas encore
percée ; elle était fermée par une
barrière en planches, derrière la-
quelle s'étendait un terrain vague
et herbu, où les gamins du quartier
chassaient le papillon.
Cette rue Vieille-Halle se nomme
rue de Foix, et depuis quelques
années elle ne manque pas de dis-
tinction. Autrefois, elle était popu-
laire et bruyante.
La place Reine-Marguerite était
alors la place de la Vieille-Halle.
Fille avait ses marchands de pois-
son, qui se nommaient Lagarde et
Souque, et une infinité de marchan-
des de poulets sans compter une
vieille vendeuse de fruits et de lé-
gumes, prénommée Jeanninettc.
Le lundi, on y vendait des foies de
canard et d'oie, dans la saison pro-
pice. M. d'Etchepare, enfant du
quartier, disait plaisamment que la
rue de Fois) aurait pu s'appeler
plus familièrement rue des Foies.
Tl y avait, en ce temps-là, sur la
place une fontaine monumentale en
pïérre. Elle avait une lourdeur ma-
jestueuse, et des savants locaux,
parmi lesquels M. Lafond, qui fut
conservateur du Musée et qui était
aussi un artiste délicat, faisaient
remonter cëtte fontaine au xvm® siè-
cle. Il y eut des débats assez vifs ;
'et je crois même qu’ils eurent un
écho à la Société des lettres, scien-
ces et arts, présidée alors par M
Adrien Planté.
. M- Caret calma tout le monde
d un mot : ,< J'ai vu construire cette
fontenne ; elle n'a rien d'un monu-
ment historique en dehors de sa
forme ; elle est Vceuvre de M. Du-
moulou, architecte. „
BYZANTINE
***
R ne d'E%sy
Rochette, qui reparaît à l’ordre
du jour de 1 actualité - hélas t _
se faisait appeler Mégret d’Etigny.
-LG bai on d Eligny vient de dépo-
ser une plainte en usurpation de
nom contre Rochette. Le nom d’Eti-
gny est illustre à juste titre. C’était
celui d un intendant de Guyenne et
Béarn vivant sous Louis XV et dont
notamment, les villes de Pan, Auch
et Luchon honorèrent la mémoire
en lui élevant des statues et en don-
nant son nom à des avenues.
Un beau nom, le nom d’un « pré-
fet » de marque, qui cultivait l’ur-
banisme avant la lettre, est sali par
un escroc.
A
Deuil
Nous apprenons avec peine la
mort de. Mme Serres-Dupuch, mère
Qe Mme Maurice Ritter et grand-
mère de notre érudit collaborateur
et ami, Raymond Ritter, avocat à
la Cour.
Nous présentons à M. Serre-Du-
puch, et à la famille Ritter, nos
bien sincères et vives condoléances.
♦
★ *
Après la Cavalcade
Le Comité des fêtes populaires a
remis à M. le Maire la somme de
1.600 fr., montant du produit des
quetes faites pendant la' cavalcade
du dimanche 27 février.
Cette somme a. été répartie com-
me il suit, d’accord avec le Prési-
dent et le Trésorier du Comité, en-
tre les oeuvres suivantes :
Orphelinat de la Miséricorde,
300 fr. ; Orphelinat Agricole, 300 fr.;
Orphelinat des Soeurs de Nevers,
100 fr. ; Crèche de la Miséricode,
200 fr. ; Asile des Petites Soeurs des
Pauvres de Billère, 200 fr. ; Asso-
ciation Paloise des Colonies de Va-
cances, 150 fr. ; Colonie des Vacan-
ces "des Ecoles Libres, 150 fr. ; Bu
reau de Bienfaisance, 200 francs.
Nouvelles Locales et Régionales
■ ' if" i aaasaaaaaaaaaaa ■;mi, AI., sssssssBssaas^ssBsssssssssasssasssssssssxsssssssi
Le Temps
BULLETIN METEOROLOGIfUE
Observations de la Maison Daignas
Jeudi 17 mars.
9 h. (couvert)... .m + 9°0
12 h. (couvert) + 11»8
15 h. (pluiej + 12°0
Maximacr...... + 14°2-
Minima + 5°3
Baromètre : 751 (en hausse).
Probabilités : Temps beau et as-,
sez chaud.;
LECMUmUEHll
J* mil NÉ te bip
à la fto-PMe
Cette affaire, à laquelle les ré-
cents événements donnent un re-
gain d’actualité ; prouve elle aussi
combien notre sécurité est mal as-
surée et combien notre corps de
police est insuffisant ou inopérant.
Mais voici le fait nouveau. Josué
a avoué — dans quel espoir ? peut-
être celui de voir son pourvoi en
cassation examiné ? — qu’une par-
tie des bijoux volés à Mlle Engel-
raann avaient été cachés au pied
d’un arbre de la Basse-Plante.
Un transport de justice'a eu lieu
et Josué a indiqué où étaient les
bijoux. Us ont rejoint dans le cof-
fre d’une banque de la ville, l’au-
tre partie du butin.
On va de surprise en surprise.
Mais à combien donc s’élevait le
montant de ce vol, qui passait au
début pour plus effrayant qu’im-
poïtant ?
Les dépôts aux caisses d'épargne
en excédent de 572 millions
dtpais le 1er janvier
Paris. — Les opérations des cais-
ses d’épargne pour la période du 1er
au 15 mars ont donné les résultats
suivants :
Dépôts de fonds, 102,846,400 fr. ;
retraits de fonds, 8,797,002 francs ;
excédent de dépôts, 95,049,398 fr.
Excédent de dépôts du 1er janvier
au 15 mars 1927, 572,169,336 francs.
*
AU BILLARD
Le Bénis Mi
remporte use nouvelle
et totate victoire
Mardi soir, dans Ja magnifique
salle du grand Café, à Bordeaux,
grâce à Vheure'use initiative du
Billard-Club, M. Roger Conti, dis-
putait un match de 400 points au
cadre, contre M. Pitère, son pre-
mier professeur.
Ce fut un régal pour nos ama-
teurs bordelais. Le célèbre joueur
y déploya toutes les ressources de
km talent vraiment prestigieux.
La netteté de ses conceptions,
jointe à une aisance parfaite dans
l’exécution, confère à son jeu le
caractère le plus simple et le plus
naturel, qui est la marque du vé-
ritable artiste.
M. Fitère, en technicien consom-
mé, a magnifiquement illustré les
principes auxquels son illustre élè-
ve doit aujourd’hui, avec le titre
si envié de recordman de la série,
la renommée mondiale.
L’assistance nombreuse réunis-
sant l’élite des joueurs de billard
bordelais, vibra avec beaucoup
(L’enthousiasme aux exploits des
deux artistes. >
Les meilleures séries furent réa-
lisées par Conti, 123, et Fitère, 100,
sous l’arbitrage du distingué cham-
pion M. Maury.
Les exhibitions se poursuivront
cette semaine pour le grand bien
de lapdiffusion de ce sport si goûté
des Bordelais.
♦
UMmajeMiraeM
Monsieur le Rédacteur en chef,
Pourrais-je, par l’intermédiaire de
votre joirrnal, poser une question au
Service du goudronnage des rues ?
-On vient de goudronner la partie de
la rue Carnot comprise entre les Sept
Cantons et le Café Supervie.
Pourqffoi( a-t-on laissé 60 centimètres
de chaque côté de la rue sans goudron-
ner ? Economie ou unotif supérieur ?
■ Au Service compétent à répondre.
{Suit une .signature
de nous connue.)
QUESTIONS MUNICIPALES
EÉElÉrenÉnljApiÉ
A la suite d’une conversation que
nous avons eue. hier à l’Hôtel de
Ville avec M. le Maire, nous som-
mes en mesure d’annoncer que la
fameuse question des (embellisse-
ments Va recevoir une solution tou-
te prochaine. A Ja récente réunion
de la Commission Plénière, le Con-
seil s’est rallié aux co/iclusions du
rapport de M. Laqlaü,-approuvant
les faç^es de la partie Ouest de
l’Avenue de 30 mètres. Nous pu-
blierons après la séance publique
où ce rapport sera communiqué, le
texte de la délibération qui "consti-
tue une mise au point de cette ques-
tion, que l’on-semble-t-il à plaisir —
essayé plusieurs fois de dénaturer.
Nous croyons savoir, d’autre part,
que M. Pourxet dès qu’il aura re-
çu l’avis du Conseil serait tout prêt
à entreprendre les travaux.
— La Commission Plénière a éga-
lement approuvé à la majorité" le
projet d’aménagement des façades
du Vieux Parlement. On espère
pouvoir parvenir à un accord avec
le délégué du département assez tôt
pour que le règlement de la cession
par la ville au Conseil Général puis-
se se faire à la session de Mai. Le
Département s’engagerait à dépla-
cer immédiatement les archives de
façon à libérer les Ursulines.
— Enfin le projet d’adjonction
d’un Hôtel au Palais d’Hiver est à
l’étude et en bonne voie. Nous en
reparlerons incessamment. D’autres
questions importantes peront mi-
ses à l’étude | bref délai.
Dans les Services municipaux
Sont nommés :
A l’octroi : MM. Migame, contrô-
leur ; Carmane, Laborde, Arcabou-
zet, receveurs ; Latapy, brigadier.
Désinfection : M. Lassus a été
nommé cocher de service.
Police : D’agent. M. Saint-Mar-
ty, passe garde-champêtre ; Mim-
bielle, est nommé sous-brigadier.
Pistes d’entraînement : M. J. Ba-
radat est titulaire cantonnier.
A la Bibliothèque monicipale
Par arrêté ministériel, M. Ma-
thieu, ancien conseiller municipal,
ingénieur des Arts et Manufactu-
res, a été nommé membre du co-
mité d’inspection et d’achat de li-
vres à la bibliothèque municipale,
en remplacement de M. Aubert,
•
Tribunal correctionnel
Le neveu se paye lui-même. —
Parce que sa tante, la dame Mar-
guerite P., était débitrice envers lui
— il l’affirme du moins — d’une
somme de 180 francs, le nommé P.,
domestique agricole lui enleva 200
francs. Cette façon un peu cavaliè-
re de poursuivre un remboursement
vaut au neveu des poursuites de-
vant le Tribunal Correctionnel. En-
tre temps, la tante a retiré sa plain-
te. M» Ritter, qui plaide pour P...,
demande toute l’indulgence des ju-
ges. Le prévenu "a fait la guerre, a
été dangereusement blessé, enfin, il
est détenu préventivement depuis
plusieurs semaines. Le Tribunal ne
reste pas insensible à ces raisons et
condamne P... à 2 mois d’emprison-
nement.
Les voleurs de plomb. — Au début
du mois de janvier dernier, des
vols assez importants étaient com-
mis dans divers chantiers de la
ville. Les malfaiteurs enlevèrent
plusieurs mètres de tuyaux de
plomb que des compteurs d’eau.
L’enquête amena l’arrestation de
l’Espagnol Zamora, manoeuvre, qui
reconnut avoir volé tuyaux et comp-
teurs, pendant que sa femme faisait
le guet, et avoir vendu le tout à bas
prix, au nommé Cyrille C...,' em-
ployé chiffonnier.
Ce dernier, poursuivi pour recel,
fait défaut. On lui inflige six mois
de prison. Zamora est condamné à
6 mois et sa femme à 3 mois de la
même peine.
Blessures par imprudence. — En
décembre dernier, un accident se
produisit rue de Liège, à hauteur
du cours Camou. L’auto de M. Geor-
ges AL.., de Pau, accrocha par le
bras au passage, .M. Paul N..., qui
fut assez sérieusement blessé.
A l’audience, des témoins affir-
ment que 'l’automobile marchait vi-
te, et qu’elle a serré de trop près le
cycliste, alors que la voie était li-
bre à sa gauche, .
M. Georges M...^soutient, au con-
traire, que l’accideiït aurait pu être
évité sans une fausse manoeuvre de
la victime..
Le tribuiial a retenu la responsa-
bilité de M. M... et le condamne à
100 francs d’amende^.
I pad l'iptti
ifitjpriî
L§ “Tribunal Correctionnel ayant
sévèrement condamné, dans ï’üne
de ses dernières audiences, l’indi-
vidu, qui tenta de dévaliser nuitam-
ment; sur ‘ le Cours 'Bosquet, une
jeune fille, on avait pu croire que
Je chapitre <|ès agressions serait
clos, au moins pour quelque temps.
Car beaucoup restaient persuadés
que les Attaques nocturnes étaient
Je fait du même homme. Celui-ci
neutralisé pour un temps, on espé-
rait quelque répit,.
Cependant les méfaits continuent,
ce qui démontre qu’il s’agit d’une
bande et non d’un isolé. Ils conti-
nuent et redoublent'à tel point que
leur fréquence et l’audace croissan-
te apportée à leur réalisation de-
viennent terriblement inquiétantes.
La bande opère au Parc Beau-
mont à la faveur d’une nuit d’au-
tant plus sombre que le parc est
pauvre en luminaire.
Faut-il des précisions ? En voici
pour la nùit dernière ; à quatre re-
prises, des familiers du Palais d’Hi-
ver — hommes ou dames — ont vu
surgir devant eux des individus qui
on voulaient à leur bourse. Ces
agressions se sont échelonnées en-
tre sept heures trente du soir — ce
qui en dit long de l’audace des
malfaiteurs — et minuit. Si • elles
n’ont pas pleinement réussi, ce n’est
point que leurs auteurs aient man-
qué de décision mais simplement
que les cris des victimes ont attiré
par bonheur quelque renfort ou
qu’un revolver braqué à temps a
intimidé lés a^ressèurs.
Des méfaits d’un autre genre sont
aussi commis au Parc Beaumont.
N’a-t-on point l’autre; soir, débou-
lonné la statue de Jelyotte, à tel
point qu’on hésite à placer en plein
air le buste de Tqulet et qu’on son-
ge à l’abriter dans le Palmarium ?
Et que dire enfin de cette bande
— une femme et deux hommes,
dont l’un porte un pardessus mas-
tic — qui va dans les maisons, sous
le prétexte d’une représentation de
machines à coudre, inspecte les
lieux, insiste, tente de pénétrer dans
les appartements. Contre ceux là,
chacun doit être mis en garde. Nous
savons bien que la police veille,
mais il importe qu’elle redouble de
vigilance, devant l’offensive pour-
suivie par de louches individus. De
très énergiques mesures s’imposent
si l’on veut débarrasser le Parc
Beaumont de la dangereuse engean-
ce qui paraît y avoir établi ses quar-
tiers. Une vaste rafle, bien condui-
te, ne sera pas infructueuse. Nous
espérons très ' fermement, qu’elle
sera opérée , avant qu’il Soit long-
temps,’ avant surtout que la chro-
nique des faits divers, ne s’enrichis-
se de quelque nouvelle attaque noc-
turne assez gravé pour ne point
être passée Sous silence.
Les hôtes de Pau qui se rendent
au Palais d’Hiver doivent éprouver
un.sentiment de complète sécurité,
quelle que soit l’heure de leur vi-
site.
Appel en faveur
de la Caisse des Ecoles
Le Maire de la Ville de Pau a
l’honneur de rappeler à ses admi-
nistrés l’existence à Pau d’une
Caisse des écoles destinée à facili-
ter la fréquentation des écoles pu-
bliques aux enfants nécessiteux âgés
de 6 à 13 ans, notamment par l’allo-
cation de lunes classiques et de
chaussures.
Qupique dotée d’une subvention
de la Ville et d’une rente de 200 fr.
qui lui a été léguée par un généreux
bienfaiteur, la Caisse des écoles ne
peut donner satisfaction à toutes
les demandes qui sont adressées à
l’Administration.
Le Maire fait un pressant appel
aux personnes qui s’intéressent à
l'enseignement primaire public, en
les priant de souscrire en faveur
de cette oeuvre si utile.
Le • titre de membre perpétueF-est
acquis par un versement minimum
de 40 francs ; le titre de souscrip-
teur résulte d’un versement annuel
quelconque au-dessous de ce chiffre.
Les souscriptions sont reçues au
Secrétariat de la Ville, à la Mairie.
Le Maire,
L. D’IÏ^ART D’ETCHEPARE.
————- i^tÊÊÊtÊÊÊHKÊ^ÊamÊHÊt^ÊÊ0IÊHÊ
La Légion d’honneur |!
de M. Gascogne ;v.
C’est avec une grande joie que .
nous avons appris que M. Henri ,
Gascogne, ancien (adjoint au Maire
de Pau et un ami agissant de Y In-
dépendant, venait d’être nommé j
chevalier de la Légion d’honneur.
M. Gascogne a été compris dans J
la promotion du Ministère de la ]
Guerre, au titre de l’Education
Physique* et de la Préparation mi-
litaire. Nous savons que le Ministre
a-voulu aussi tenir compte dea ser- ,
vices que M. Gascogne a rendus 1
pendant toute la guerre en admi- !
lustrant avec autant de zèle que de
désjntlressement l’Ecole des Mu-
tilés (de Pau et en assurant le Se-; !
crétariat de l’Atelier-Salon du :
Blessé et du Soldat qui a rendu
tant de services.
On sait avec quel dévouement
cordial, M. Gascogne s’est intéressé. '
à la formation et au développe- 1
ment de notre chère Section Paloi-
se. Il en fût le Vice-Président, puis
le Président. Aujourd’hui, il en est
le Président d’Honneur.
Merfibre de toutes les oeuvres phi-
lanthropiques et sociales (habita-
tions à bon marché, Caisse d’Epar-
gne, Comité Départemental des
Mutilés, Bibliothèque populaire,
dispensaires), le nouveau légion-
naire est Président de la Société de
Secours Mutuels du Hameau de
Pau.
L’oeuvre si utile du Syndicat
d’initiative n’eut pas de collabora-
teur plus dévoué depuis sa création
que M. Gascogne. Pendant la
guerre, il assuma le Secrétariat
Général de la Fédération des Syn-
dicats d’initiative Pyrénées-Guyen-
ne-Gascogne.
Ajoutons que M. Gascogne, répu-
blicain ferme et sûr, est le prési-
dent de la Section de Pau du Co-
mité Républicain du Commerce, de
l’Industrie et de l’Agriculture' où
les conseils de son expérience et de
sa sagesse sont toujours'écoutés.
L Indépendant félicite bien cor-
dalement M. Gascogne, un de ses
plus fidèles amis, de cette distinc-
tion si méritée.
AU PALAIS D’HIVER
“L’AMOUR”
Comédie en 4 actes
de M. Henri Kistemaekers.
Lundi dernier la troupe du Tria-
non-Théâtre de Bordeaux dont nous
avions déjà admiré le parfait en-
semble dans « La Belle Aventure »
est venue nous donner une représen-
tation de L’Amour la. pièce si at-
trayante de M. Kistemaekers. Nous
avions eu la primeur de cette oeuvre
lors de sa création. Elle nous avait
été donnée — assez mal d’ailleurs —
par une tournée du Théâtre de la
Porte St-Martin — Cette pièce assez
bien construite vaut surtout par les
détails psychologiques, par le dia-
logue très .pur et très élevé et sur-
tout par la simplicité des moyens
employés par - l’auteur pour nous
émouvoir. On en connaît le postu-
lat. Navarre peintre quinquagénai-
re, assez malheureux en ménage
s’éprend d’une jeune paysanne de
20 ans. Elle devient sa "maîtresse,
mais l’âge reprend ses droits, et
un jeune homme remplacera dans
le coeur de Marie le vieil initiateur
qu’elle laissera, désespéré sans au-
cun souci des ravages que cet
amour semé aura causés ! —
La troupe du Trianon Théâtre de
Bordeaux a admirablement inter-
prété l’oeuvre de Henri Kiste-
maekers.
Le peintre Navane a trouvé en
AI. Gauthier un interprète d’une
simplicité et d’un naturel parfaits.
Voici en vérité un bel artiste, et il
est grand dommage que de tels
dons soient gâtés par une voix as-
sourdie, un peu pénible à écouter.
Mlle Madyo a été exquise de fraî-
cheur, de grâce et aussi d’incons-
cience amoureuse dans le rôle de
Marie. Mme Jajiini Feldy a porté
au rôle de Françoise l’autorité d’un
talent en pleine maturité, d’une dé-
cision parfaite, et d’une compré-
hension infiniment juste de ce per-
sonnage assez antipathique au dé-
mesurant. Une mention particulière
est due à M. Montégut qui a mer-
veilleusement. silhouetté ce raté de
Frigueux. Tête, allure, rancoeur et
fiel du rapin jaloux et envieux, tout
a été rendu par cet artiste d’une
façon parfaite.
Bref superbe représentation qui
a contenté tout le public palois. Un
autre jour que le lundi, la salle eût
été pleine. En tous cas les absents
ont eu tort. Espérons que Trianon
nous reviendra bientôt et nous ra-
mènera avec la troupe de l’Amour
celle de la Belle Aventure avec sur-
tout les trois si beaux artistes que
nous avions tant applaudis :
Mmes Yvonne Garat et Gony, et l’a-
nimateur de cette talentueuse com-
pagnie, AL K. Harpani.
St-Juliem:
5PECTICLES SITTRICTIOMS ji
An Palais d’fiiTer
Ce soir jeudi 17 mars, à 20 h. 30, ,
Faust, opéra en 5 actes et 7 ta-
jeaux, musique dè Ch. Gounod. .
Les principaux rôles seront inter-
prétés par Mmes Alaud Lamber, .
Djdette Dynes, Alary Neldo ;MM.
Léon Alarcei, Jans, Fronsac, Pi- ;
rard.
A
Vendredi 18 mars, à 20 h. 30, pre- ,
nière représentation, reprise : Les
Saltimbanques, opérette en 3 actes .
3t 4 tableaux, musique de Louis
Gianiie. ]
Aimes Maud Lamber, Odette Dy-
nès, Mary Nèldo ; MM. Delougne, ,
Fronsac, Pirard, Godart, Ariel, etc.. ;
k
★ *
Vendredi 18 mars 1927, matinée
à 3 heures très précises, 5“ Grand
Concert sous la direction de M. Al-
bert Torfs, avec le concours de Aille
Salet-Jéliotte, professeur de chant à
l’Ecole Nationale de Musique de
Pau.
PROGRAAIA1E :
1. La Flûte Enchantée'(ouverture),
W. A. Alozart.
2. Rose et Colas (air de la Mère Bo-
bi), Monsigny.
a) La Jeune Fille et la mort, Franz .
Schubert.
b) Barcarolle, Franz Schubert. ’
Green, Debussy.
Mlle Salet-Jéliotte.
3. Symphonie Héroïque n° 3, L. Van
Beethoven.
I. Allegro con Brio ; IL Alareia Fu-
nèbre ; III. Scherzo, Allegro vi-
vace ; IV. Finale, Allegro molto.
Intervalle de 10 minutes.
4. Impression d’Italie, G. Charpen-
tier.
I. Sérénade ; IL A la fontaine ; III.
A mules ; IV. Sur les cimes ;
V. Napoli.
5. Chants d’Auvergne, J. Cantelou- 1
be.
a) La bergère aux champs.
b) Là-bas, dans le Limousin.
Mlle Salet-Jéliotte.
6. Ouverture dès Maîtres Chan-
teurs, Richard Wagner.
Les portes resteront fermées pen-
dant l’exécution des morceaux.
CASINO PALACE. — Représenta-
tions du mardi au dimanche, à
8 h. 45. Matinées : jeudi et diman-
che, à 3 heures.
VARIETES CINEMA. — Repré-
sentations du jeudi au dimanche, à
8 h. 45 du soir. Matinées : jeudi et
dimanche, à 3 heures.
La Soirée dt la Motaalité Hôtelière
Nous rappelons que la Grande
Soirée dé Bienfaisance au profit de
la Caisse des Veuves et Orphelins de
la Alutualité Hôtelière, aura lieu
samedi soir 19 courant à 9 h. 30, au
Palais d’Hiver.
Une indiscrétion nous permet
d’annoncer qu’un brillant cotillon
suivra le Bal. Il sera conduit par
M. et Mme Dupuy, les deux excel-
lents artistes de notre célèbre Dan-
cing Palois. Nous savons aussi' que
quelques membres de la Alutualité
préparent un fort agréable intermè-
de concert qui sera certainement
apprécié.
D’ores et déjà le succès de cette
fête est assuré et nous invitons les
aniis de la Mutualité à profiter de
ce grand gala, auquel la gracieuse
Reine de Pau assistera avec ses
charmantes demoiselles d’honneur.
les Iles déjà li-farie
Demain nous serons en mesure
de publier \le programme détaillé
des fêtes de\la mi-carême qui S’an-
noncent ave A un vif succès.
D’ores et qéjà nous savons , que
le Comité des fêtes populaires a re-
çu un nombre très important d’en-
gagements pour le corso-carnavales-
que, tant en chars et en groupes
qu’en isolés.
Nous avons pu également com-
prendre que le jeudi 24 févriejr,
une grande fête de nuit aura lieu
à' ta HaTle de la place' de la Répu-
blique et un bal paré et masqué au
Palais «l’Hiver.
★
•k k
> ‘
Pour le dimanche 17 avril, jour de
Pâques, le ComTté des fêtes populai-
res se propose de donner à la halle
Georges-Clémenceau, une grgnde
soirée de gala avec le concours' d’u-
ne attraction inédite dans notre vil-
le.
Nous en reparlerons dans un de
nos prochains numéros.
.——à—
lonv BoaiiODS desréservistos m 1927
18e CORPS D’ARMEE
18® Rég. d’infant. — Du 22 août
m 15 septembre.
57° Rég. d’infant. — Du 12 août
IU 5 septembre. 1 -
144e Rég. d’infant, -i- Du 12 août
m 5 septembre.
3? Rég. d’Inf. Coloniale. — Du 31
mût au 24 septembre.
14e Rég. Tir, Sénégal. — Du 31
mût au 24 septembre.
16e Rég. Tir. Sénégal. — Du 31
mût au 24 septembre.
2° Rég. Tirail. Algériens. — Du 31
loût au 24 septembre. v
2e Rég. des Hussards. — Du 5 ju.il-
et au 29 juillet.
24e Rég. Art. de Camp. — lre Se-
-ie ;-Du 1er août au 25 août ; 2e Sé- *
rie : du 12 septembre au 6 octobre.
58° Rég. Art. de Camp. Coloniale. «
— Du 3 octobre an 27 octobre.
118® Rég. Art. Lourde. — Du 25
juillet au 18 août.
196® Rég. Art. Lourde à Tracteurs
— Du 11 juillet au 4 août.
371® Rég. Art. Lourde sur Voie fer-
rée» — Du 23 septembre au 17 octob.
18e Cie. Autonome d’Ouvriers d’Ar-
tillerie. — lre Série : Du 1er juin
au 25 juin ; 2®-Série : Du 25 juillet
au 18 août ; 3e Série : Du 7 novem-
bre au 2 décembre.
18® Train Equipag. Alilitaires. —
P® Série : Du 29 juin au 23 juillet ;
2® Série : Du 27 juillet au 20 août ;
5° Série : Du 22 août au 15 septem.;
4® Série : Du 19 septembre au 13 oc-
tobre.
4® Groupe d’Ouvriers d’Aéronau-
tique. — Du 5 septembre au 29 sep- »
teinbre.
18e Section d’infirmiers. — lre Sé-
rie : Du 18 juillet au 11 août ; 2® Sé-
rie du 16 août au 9 septembre ;
3° Série : Du 12 septembre au 6 oc-
tobre.
18® Section de Comin. et Ouvriers
d’Administ. — lr® Série : Du 27
juillet au 20 août ; 2® Série : Du 17
août au 10 septembre ; 3® Série : Du
S septembre au 30 septembre.
36® Groupe d’Aviàtion. — Spécia-
listes. — lro Série : Du 5 au 20 juii- ,
let ; 2® Série : Du 1er au 25 août ;
3® Série : Du 1er au 25 septembre.
Non spécialistes. — Du 7 juin au
1er juillet.
GOUVERNEMENT MILITAIRE
DE PARIS
4® Groupe Autonome d’Artillerie.
— 1» Série : Du 27 mai au 20 juin ;
2® Série : Du 22 juin au 16 juillet ;
3® Série J DU 26 août au 19 septem-
bre ; 4® Série ; Du 26 septembre au
20 octobre. *
FAITSJDIVERS
CARREFOUR DANGEREUX
C’est celui formé par les rues Or-
léans-Nogué et Alontpensier.
Vers 3 heures, une moto arrivait
de la route de Bordeaux, mie auto
arrivait de la Caserne, en vitesse
toutes les deux. Un choc violent s’est
produit en cet endroit malgré le
frenage à fond. L’auto a été endom- 1
niagée, la moto abimée, son conduc-
teur, un bras et une jambe contu-
sionnés, est allé se faire soigner
chez clés voisins et puis dans une
pharmacie.
L’auto est de l’Aviation, la moto,
d’un habitant de la route de Bor-
deaux.
♦ =r
*
Une conférence de M. Eyt
à l'Institut régional d’étode
Nous rappelons que ce soir jeudi
17 mars à 20 !h. 30, à la Halle, salle
n° 6, sous la présidence de Al. Jolly,
inspecteur d’Académie, AI. J. Eyt
fera une conférence sur les ancien-
nes relations de l’Aragon avec la
Navarre et le Béarn.
Entrée libre. Tous les membres de
l’Association Régionaliste sont priés
d’assister à cette conférence.
Etat-Civil
Naissance. — Jacqueline-Anna-
Thérèse fille tle Alaurice Moumiet,
industriel et de Henriette Lacoste,
s. pr.
Publication. — Jean Albert,
pharmacien et Alarie-Thérèse Da-
leau. s. pr.
Décès.- — Thérèze Sedze, épouse
Planté, couturière, née à Bizanos, •
31 ans.
iffc t*. ACHAT TRES CHER ,
-rl’ffj Diamants,
■ 8 IHfe v
II 23, rue Serviez
iniiffinawr
LiriDHfïUT.itimnM
1Ê^mmmmÊÊm———g—|^
Feuilleton del’INOEPENDANT — N° 82
PARDAÏLLAN
DE
Michel ZEVACO
XXXI
François 4e Montmorency
— Non, sans doute. Mais il tâ-
chait à l’oublier et il y parvenait
assez aisément, tandis que Jeanne
était toujours présente dans son
imagination.
Axée ce caractère, avec de telles
. racines d,amour dans le coeur, il
est ' presque inutile de dire que
François de Montmorency n’avait
jamais songé à se refaire un autre
bonheur, une .autre famille, en un
mot, uué autre vie.
Il avait accepté pourtant son
mariage avec Diane de France.
En acceptant c-Ue union, il avait
surtoùt voulu échapper aux tyran-
niques. obsessions du vieux conné-
table, son père, peut être aussi
avait-il espéré un moment qù’il
finirait par se raccrocher à un
nouvel amour ; et, s’il faut tout
dire, il fut décidé par ceitte cro-
yance, que la mort ne tarderait
pas à le délivrer..
Cette mort, 41 ne se contenta pas
de la souhaiter, il la chercha.
Alalheureusement pour lui, il
fut épargné.
Son existence avec Diane de
France fut rigoureusement ce
qu’ils avaient convenu qu’elle se-
rait : une simple association. Es-
prit cultivé, spirituelle, ambitieu-
se, Diane de France ne chercha
jamais un époux, mais un com-
pagnon dans l’homme qu’elle avait
épousé. Sur le tard, les ambitions
politiques lui ayant peu réussi,
et ne-trouvant d’ailleurs en Fran-
çois qu’un conspirateur peu zélé,
les relations cessèrent to.ut à lait
entre eux. ;
Ils se voyaient à de longs in-
tervalles ; en huit ans, François
de Montmorency n’eut que trois ou
quatre rencontres avec cette prin-
cesse qui portait son nom fort di-
gnement : c’est-à-dire que si elle
eut de nombreux amants, comme
l’affirme la chronique, elle eut tou-
jours assez d’estime et même
d’affection pour son mari, pour
sauver les apparences ; à cette
époque, c’était déjà bien beau.
François ignora probablement la
conduite de sa femme, simplement
parce qu’il n’avait aucun intérêt
de coeur ou d’esprit à la connaî-
tre : Diane de Montmorency n’était
son épouse que de nom. ’ s
Nous devons ajouter que deux
ou trois fois, François de Mont-
forency eut aussi l’idée de se ren-_
dre au château:
Un jour, il se mit en route, avec
l’intention bien arrêtée de refaire
l’histoire du crime qui avait brisé
sa vie, de le connaître dans tous
ses détails. Car enfin, se disait-il,
il ne connaissait que le fait, avoué
par Jeanne, proclamé par son
propre frère. Il voülait tout sa-
voir, interroger des gens, reconsti-
tuer toute l’affreuse aventure.
Il arriva, très décidé, jusqu’à
Une hauteur d’où, au sortir d’un
bois, on apercevait Alontmorency
et, plus loin, le hameau de Alar-
gency. Mais là ses forces faibli-
rent. Il arrêta nerveusement son
cheval. Et, pour ne pas montrer
l’émotion qui le bouleversait, or-
donna à son escorte de reprendra
sans lui le chemin de Paris.
Cette émotion fut violente.
Chaque regard qu’il portait avi-
dement au loin, réveillait un sou-
venir, évoquait un fantôme doux
ou terrible.
La vue des lieux où l’on a aimé,
où l’on a souffert, précise, à dé
longues années de distance, avec
une incomparable netteté, les sen-
timents qui commençaient à deve-
nir confus dans la mémoire.
François lie put supporter la
pensée qu’il allait traverser ce
bois de châtaigniers où il avait
reçu le prejnier aveu de Jeanne,
qu’il allait entrer dans ce vieux,
logis où il était apparu au sei-
gneur de Piennes, dans l’antique
chapelle dont la cloche, en ce mo-
ment, tintait tristement.
Deux larmes coulèrent sur 'ses
joues pâlies.
' i
Longtemps, il demeura là, médi-
tatif contemplant le théâitre de
son bonheur et de son désastre.
Puis il s’en alla. .
Et jamais plus la pensee ne lui
vint de retourner rôder autour de
Margency ; il venait d’y trop
souffrir. . ,
La destinée des hommes tient
souvent à bien peu de chose - si
François avait eu le courage de
pousser jusqu’à . Margency et d y
recueillir des 1 témoignages, qui
sait s’il ne fût pas bientôt arrive
à constater la parfaite innocence
de 'Je'anne^'de Piènnes ?
-Il y eut.pourtant une circons-
tartce'' eiP'éeite innocence faillit
éclater aujèyeUx tle François, sans
quéijj d’eût cl^reiéè.^ ; •
En 1567 eût jieu .la «.bataille de
Hfflnt-ïtems, entre huguenots et
catholiques. Les huguenots ve-
■naient '* de rèxnpôrter quelques
avantages et s’étaient avancés tout
près der Paris,. Lé connétable Anne
fit une sortie, chargea à la tête de
sa cavalerie êt, ce jour-là encore,
il. se fit un, grand .carnage, d’héré-
tiqUcs. -
Seulement, dans la bagarre, le
connétable fut. blessé mortellement.
Le blessé fut transporté à l’hôtel
de Mesmes qui appartenait à son.
fils. Henri, due de Damville. A ce
moment," Henri était en Guyenne
où il se distinguait par son zèle
à imposer la messe aux hérétiques.
François se trouvait à Paris. Il
n’avait pas revu son père depuis
trois ans. A la première nouvelle
que le connétable était dangereu-
sement ldessé, il accoûrut à l’hô-
tel de Mesmes, certain qu’il était
de ne pas y rencontrer son frère.
Il trouva le connétable couché,
la tête emmaillotée, et dictant 'ses
dernières volontés à son scribe.
Lorsque le vieux Montmorency
eut terminé, il aperçut son fils aîné
qui venait d’entrer dans la cham-
bre, et un rayon de joie illumina
cette têjte de moribond.
Un chanoine de Notre-Dame
arriva, qui lui administre alors
l’extrême-onction.
Et comme ses serviteurs, à ge-
noux, pleuraient dans la-chambre ;
il leur fit remarquer en souriant
que leurs lamentations pourraient
troubler M. le chanoine. Presque
aussitôt, il reçut un envoyé du roi
arriva, qui lui administra alors
et de Catherine, de Médicis qui ex-
ma la vive douleur royale ide ses
maîtres. Et comme cet ambassadeur
voulait le consoler : »
— En quatre-vingts ans d’exis-
tence, répondit-il, pensez-vous que
je n’aie pas appris à mourir en
dix minutes ?
Et il renvoya tout le monde,
faisant signe à son fils François de
demeurer seul auprès de lui.
— Mon fils, dit-il, su près de la
mort, on voit les chose! autrement
qu’on ne les voyait... Peut-être,
en de certaines circonstances, ne
me suis-je pas assez Dréoceupé de
votre bonheur... Répondez-moi
franchement., êtes-vous heureux ?...
— Rassurez-vous, mon père, je
suis aussi heureux qu’il m’est per-
mis de l’être.
— Votre frère...
François tressaillit et pâlit sou-
dain.
— Ne vous réconcilierez-vous pas
avec lui ?...
— Jamais ! répondit François
d’une voix sourde.
Le connétable fit un nouvel
effort pour lutter contre l’agonie.
— Ecoutez... peut-être est-il moins
coupable... que vous ne pensez...
François secoua violemment la
tête.
— Cette jeune femme, reprit le
connétable, qu’est-elle devenue ?...
— De qui parlez-vous, mon père ?
— La fille... du seigneur de
Piennes... Ah ! je meurs... Fran-
çois...
— 'Mon père, calmez-vous... Tout
cela est mort pour moi !
— François ! Je te dis... qu’il
faut la retrouver... elle... et son..
Le connétable n’eut- pas le temps
de prononcer le mot qui était sur
ses lèvres. Il entra en agonie, bal-
butia quelques pjardles vides de
sens et expira.
Ainsi le secret de Jeanne de
Piennes ne fut pas révélé à Fran-
çois de Montmorency qui pe cher-
cha pas à savoir pourquoi son pè-
re voulait retrouver Jeanne... ca-
price funèbre d’un esprit qui som-
bre dans le néant, songea-t-il.
Le connétable eut des funérail-
les presque royales. Mais depuis
les Guises qui redoutaient sa puis-
sance, jusqu’à Catherine de Alédi-
eis qui supportait impatiemment
sa grandeur, tout le monde fut
content de cette mort.
Seul, François pleura sincère-
ment cet homme en qui disparais-
sait tout un âge.
François de Alontmorency, après
la bataille de Saint-Denis, vécut
retiré des champs de bataille. Un
jour que la reine mère lui offrit
un commandement contre les hu-
guenots, il refusa en disant qu’il
considérait les réformés comme des -
frères d’armes et non comme des
ennemis contre qui il fallait ba-
tailler.
Çett attitude lui valut les soup-
çons et la haine de Catherine de
Médicis, qui essaya vainement de
pénétrer ses secrets en lui envoyant
On a vu qu’Alice avait échoué.
D’ailleurs, François n’avait pas
de secrets ; simplement il se retirait
des luttes auxquelles il n’avait pris
part- que pour obéir au connétable. •'
Cette attitude lui valut aussi d’ê-
tre fort surveillé par un nombreux
ârti qui se formait alors et qui
voyait en lui un chef possible.
Ce parti, indigné de voiîr couler
tant de sang au nom d’une religion
de paix rêvait de rétablir l’harmo-
nie entre tous les Français, hugue-
nots et catholiques.
On l’appela le parti des Politi-
ques.
JTBgx. iâraiweO jl
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