Titre : Le Patriote des Pyrénées : paraissant tous les jours excepté le dimanche
Éditeur : [s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1934-02-24
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32834057k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 24 février 1934 24 février 1934
Description : 1934/02/24 (A39)-1934/02/25. 1934/02/24 (A39)-1934/02/25.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k52578884
Source : Bibliothèque patrimoniale de Pau, Ee 3195
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/03/2020
Patriote
Le Numéro : 20 Centime»
PYRÉNÉES
20 Centimes le Numéro
Irenie neuvième .ru.ee
DIMANCHE LUNDI
FÉVRIER 1934
Adresse télégraphique : Patriote-Pau
Chèques Postaux : 3.887 Bordeaux
Téléphone : 20.45
JOURNAL RÉPUBLICAIN paraissait tans las jours excepté le Simacke.
LE PLUS FORT TIRAGE DES JOURNAUX DE LA RE r ON.
REDACTION A ADMINISTRATION : 11, ru Ai Kmcla!-J.ttr e . PAU
LA SITUATION
Pau, 24 février.
— Le Sénat s’est occupé hier de
divers projets et notamment de la
suppression du privilège de la juridic
tion.
— La Commission des Affaires
•Etrangères a entendu M. Barthou
au sujet des difficultés de l’Autriche
et des pourparlers sur le désarme
ment. La conclusion de- la Commis
sion a été que la France devait avoir
plus que jamais le souci de la défen
se nationale. ,
— L’enquête sur la mort mysté
rieuse de M. Prince n’a encore livré
aucun secret. Deux choses sont au
jourd’hui certaines : il y a eu assas
sinat et non suicide ; les importants
documents que détenait M. Prince
sont en lieu sûr. M. Pressard, procu
reur de la République à Paris, qui
avait eu des difficultés avec M. Prin
ce, a été longuement entendu par la
Commission d’enquête judiciaire. Il
s’est refusé à toute déclaration.
—. Le roi Boris de Bulgarie est à
Paris. Il a eu hier de longs entre
tiens avec le Président Doumergue
et avec M. Barthou.
— En Autriche, la surveillance des
frontières a été renforcée en prévi
sion d’un coup de force de la part
des légions hitlériennes cantonnées
en Allemagne.
— Aux Etats-Unis, le président
Roosevelt a licencié 572.000 des 3
millions de chômeurs qui avaient été
embauchés lors de la reprise écono
mique.
— A Cuba, la troupe tire sur les
étudiants.
LITRON» 00 NOUVEAU 001 DE BELGIQUE
« Je me donne tout entier à la Belgique »
« Puisse la Divine Providence nous assister *
HÉ
UN BAGNARD CELEBRE
Le général espagnol Sanjwqo, qui se rendit célèbre pendant la guerre
du ÎCi. n’est plus maintenant qu’un bagnard. Il séjournait depuis deux
ans dans un pénitencier de la côte ouest. Il vient d’être transféré à la
forteresse de Cadix.
Nous avons relaté, hier, la premiè
re par tie de la cérémonie de l’entrée
du nouveau roi des Belges à Bruxel
les et de sa prestation de serment de
vant le Parlement. Voici la suite de
cette imposante manifestation.
LE PREMIER DISCOURS
DU TRONE
Léopold III, fi côté de qui est assis
le comte de Flandre, se lève pour
prononcer son premier discours du
trône.
En voici le texte :
« Mesdames, Messieurs,
« Je ne me dissimule ni l’étendue,
ni la gravité dees responsabilités que
j’assume au moment où, dans la
cruelle souffrance que m’inflige la
mort tragique d'un père profondément
aimé, je prends devant vous l'engage
ment solennel qui, aux termes de la
Constitution, scelle un pacte de con
fiance entre le souverain et la nation.
« Je sais les devoirs difficiles que
ce serment m'impose. Pour les ac
complir sans défaillance, je ne pour
rai mieux faire que de m’inspirer de
l’exemple de mes trois grands pré
décesseurs.
« Selon la tradition qu’ils ont solide
ment établie, la dynastie belge est au
service de ta nation. J’ai la ferme
volonté de ne jamais l’oublier.
« Le dévouement à la cause publi
que a toujours été, depuis le fonda
teur, la marque de l’institution mo
narchique. Ce fut.le grand souci et la
vertu de mon père. Tous les Belges
comprennent le bienfait de celte étroi
te association entre la nation et son
roi. Ainsi s’expliquent l’unanimité et
la spontanéité des témoignages d’at
tachement qui montent de toutes
parts autour de nous.
« J’exprime à la nation ma profon
de reconnaissance que m’inspire
l’hommage universel et sans précé
dent rendu à la mémoire du roi mon
père. Ma mère bien-aimée s’associe
à mes sentiments de gratitude. Sa
peine immense trouve un précieux ré
confort dans la tristesse de tout un
peuple.
« De l’étranger nous sont venues
d’innonmbrables condoléances.
« Au nom de mon pays, je remer
cie tous ceux qui ont pensé à nous et
spécialement les souverains et les
chefs d'Etat qui, par leur présence
personnelle ou par l’envoi d’un re-
Pau...tins et Echos
MM. Georges Moutet et Delom-
Sorh . députés des Basses-Pgrcriées,
r.'étaient jusqu'ici que deux héros
plutôt obscurs de l'armée victorieuse
du 8 mai 1932, mais ils sont en train
de prendre du grade.
Le premier s'est distingué, il y a
déjà plusieurs semaines, lors du vio
lent incident qui mit aux prises dans
les couloirs de ta Chambre, M. de
Momie, alors ministre de l'Instruction
rat,ligue, et M. Henriot, député de la
C-tronde. On raconte, en effet, que
durant cette scène pénible le député
d’Orlhrz, debout sur une banquette,
laruait eu grand maître de l'Univer
sité ret encouragement et ce conseil :
■' cassc-lui la gueule ! Casse lui la
gueule ! »
Il n'y eut pas, ce jour-là, de gueule
cassée. Vais ce ne fut que partie
remise. Quelques semaines plus
lard , sur la place de la Concorde,
1rs succ esseurs de M. de Momie met
taient r n application, sur une plus
vaste é c helle, le système de défense
républicaine préconisé par M. Geor
ges Moutet, député d'Orthez. Ils cas
saient les gueules en série. Ils cas
saient même des gueules déjà cassées
au service de la patrie, ce qui dut pro-
bablemcnt réjouir deux fois le cœur
ardent et sensible de M. Georges
Moutet.
Ut l'on me dit que pendant la guer
re contre l'Allemagne, M. Georges
Moutet était infirmier, c'est-à-dire
qu’au lieu de casser les gueules, il les
réparait. Faut-il qu'une gueule soit
française pour que M. Moutet ait du
plaisir à la casser ou à la faire cas
ser ?...
bous aimons mieux croire que ce
pau...tin de couloir est faux, qu'une
fois de plus, peut-être, on s'est trompé
de Moutet, car ils sont deux à la
Chambre : Marius et Georges, sans
qu'on puisse savoir quel est le plus
Marius ou le plus Moutet des deux.
Quant à M. Delom-Sorbê, l'histoire
ou la légende ne dit pas qu'il ait crié
au gouvernement : « Casse-lul la
gueule 1 ». Une telle prolixité de la
part du député de la deuxième cir
conscription de Pau eût été d'ailleurs
parfaitement invraisemblable. L'élo
quence de M. Delom-Sorbê est, en
effet, plus laconique encore. Elle ne
s'exprime guère que par des bulle
tins de voste. Mais, à en juger par
ceux-ci, elle n'est pas moins Spartiate.
Il semble bien, en effet, que M.
Delom-Sorbê soit de ceux qui regret
tent que le 6 février et les jours suir
présentant de haute distinction, ontd
eu l’affectueuse pensée de s’associer
au deuil national.
« La participation des vaillantes ar
mées et marines de France et de
Grande-Bretagne nous a vivement
émus. Elle rappelle et resserre la lon
gue fraternité fondée dans ces jours
inoubliables mêlés de douleur et de
gloire. Ce souvenir évoque i’image du
chef héroïque d’une armée de héros
h qui nous devons d’être restés nous-
mêmes.
« Le roi défunt portait à ses com
pagnons d’armes, au milieu desquels
j’ai moi-m-ême vécu, la sympathie la
plus profonde. Que ceux-ci soient as
surés de ma part de la même cordiale
affection. Je t’étends à l’armée ac
tuelle, qui trouvera toujours en moi
un chef dévoué et décidé.
« Les institutions dont nous a dotés
la sagesse du constituant et qui a
subi l’épreuve de plus d’un siècle,
sont assez larges et assez souples
pour s’adapter, dans i’ordre et la lé
galité, aux nécessités variables des
temps. Le roi en avait l'immense con
viction et moi-même, ;'t soir exemple,
j'en suis profondément pénétré.
« La paix sociale était au nombre
de ses préoccupations les plus pres
santes. 11 faut tout mettre en œuvre
pour la réaliser dans la conciliation
des intérêts et dans l’unioa des
cœurs.
« La tâche du gouvernement est dif
ficile dans les temps de crise que nous
traversons. Les obstacles se multi
plient sur tous les chemins des
échanges entre tes peuples. En plus
d’une circonstance, le souverain dé
funt dénonça le péril et fit entendre
des cris d’alarme. Mon appui le plus
actif sera donné aux efforts qui ten
dront à entretenir la richesse de la
terre, à raviver le travail, l'industrie
et le commerce et qui nous aideront
ù sortir de ta situation pénible qui
atteint si durement les classes moyen
nes et la classe ouvrière.
« Je me suis spécialement attaché,
depuis plusieurs années, à l’étude des
problèmes coloniaux. Comme l’a si
bien compris le souverain génial au
quel nous devons le Congo, les solu
tions qu'ils appellent sont étroitement
liées à la grandeur de la patrie. Iis
continueront à retenir toute mon at
tention. l.es forces intellectuelles et
morales secondent lq. développement
d’un peuple. Jamais te' foi n’a cessé
encourager les œuvres qui mettent
en action l’esprit de création et de
désintéressement et qui en favorisent
l’exjKinsion. L’élan magnifique qui a
suscité la création du fonds national
de la recherche scientifique répondait
à l’une de ses plus belles initiatives.
« Mon plus vif désir, dans ce do
maine encore, est de suivre la voie
qu’il a tracée avec tant de clair
voyance.
« L’indépendance du pays et l’inté
grité du territoire sont inséparables
de l’unité nationale.La Belgique indi
visible et indépendante est un facteur
hislorique de l’équilibre européen. La
concorde et l’union qui se manifes
tent en ce moment me permettent de
fonder à cet égard pour le présent et
pour l’avenir les espoirs les plus ré
confortante.
« La Belgique continuera à s’asso
cier à l’organisation de la paix qu’el
le aspire à voir se prolonger dans
l'honneur et le droit par le rappro
chement des peuples. Elle demeure
aussi résolue à tous les sacrifices né
cessaires pour assurer la sauvegarde
de son soi et de ses libertés.
« Mesdames, Messieurs,
« Je me donne tout entier à la Bel
gique. La ifine m Assistera de tout
son cœur dans l’accomplissement de
mes devoirs. Nous élèverons nos en
fante dans l’amour de la patrie. Puis
se la divine Providence nous assister.
u Je forme des vœux ardents pour
que la Belgique, qui a traversé glo
rieusement tant d’épreuves,-poursui
ve heureusement ses destinées de
progrès, de grandeur et de prospé
rité. » '
Ce discours, vraiment émouvant,
est longuement applaudi par toute
l’assistance debotti.
Le roi, après avoir terminé son dis
cours en français, le relit en flamand.
A 11 h. 30,la cérémonie prend fin.
Le roi s’incline une dernière fois et
quitte la salle, suivi de son état-ma
jor. La reine le suit, tenant par la
main le prince Baudoin et la prin
cesse Charlotte. L’enthousiasme est
indescriptible.
Puis, le nouveau souverain monte
à cheval et, suivi du comte de Flan
dre et de son état-major, il s’engage
dans les rues de Bruxelles, salué par
les acclamations incessantes d’une
foule énorme rangée tout le long du
parcours et suivi jtar le cortège royal
en voilure.
L’étrange assassinat de M. Prince
vants, il n'y ait pas eu plus de gueu
les cassées.
M. Delom-Sorbê n'a pas cru devoir
voter pour le président Doumergue
et son grand ministère d' « apaise
ment et de justice », lorsqu'il s'est
présenté devant les Chambres, alors
qu’il avait accordé sans hésiter sa
confiance au sanglant ministère Ua-
ladier-Frot.
Pourquoi ? Pour les mêmes raisons,
évidemment, qui ont été exprimées à
la tribune de la Chambre par M. Léon
Blum ; parce que, comme les socia
listes-révolutionnaires, il ne pardonne
pas à ce ministère d'être issu de ce
qu'ils appellent une émeute, et qui ne
fut, en réalité, qu’un massacre. Pour
plaire donc ù M. Delom-Sorbé , pour
apaiser les scrupules de ce républi
cain indiscutable, il eut fallu que MM.
Daladier et Frot « remissent çà » le
7 février, contre les anciens combat
tants, au cas où ceux-ci, comme il
fallait s'y attendre, eussent réclamé
justice contre les fusillades et 1rs fu-
silleurs de la veille.
Les électeurs de la 2 e circonscrip
tion de Pau qui ont envoyé M. Delom-
Sorbê à la Chambre ne le savaient
certainement pas si sanguinaire.
Ou nous nous trompons fort et
nous ne connaissons pas du tout les
Béarnais, ou ceux d'entre eux qui ont
voté en 1932 pour MM. Moutet et
Delom-Sorbé ne leur avaient pas
donné pour mondât de faire casser la
gueule des français, qui, à Paris ou
ailleurs, ne réclament qu'une Républi
que propre et honnête.
’A la vérité, depuis deux mois, MM.
Moutet et Delom-Sorbé donnent les
signes d'un certain déséquilibre. Ils
sont comme des corps sans âme, des
planètes désorbitées et sans soleil. Ils
bafouillent et ils cafouillent visible
ment. C’est assez naturel. Depuis
qu'elle est en prison, ils ne faut
pas s'étonner si les « républicains
indiscutables » des Basses-Pyrénées
ent perdu la tête.
IXE.
^æææ^æaææiïBM?jtfiiÉ^
LUNDI 26 FEVRIER
FORMIDABLE VENTE RÉCLAME
de fin de Saison
à la Halle aux Occasions
Des affaires à enlever
pour 5 et 10 francs
L’examen du Budget
LA LOI I)E FINANCES DEVANT
LA COMMISSION SENATORIALE
La Commission sénatoriale des fi
nances s’est réunie vendredi après-
midi.
Fidèle à sa politique constamment
affirmée, elle a tenu à ne prendre
aucune mesure susceptible d’accroi-
tre le prix de la vie et n’a admis que
des suppressions d’exemptions fisca
les, ayant le plus souvent le carac
tère de véritables privilèges. C’est
ainsi que les articles 7 bis (régle
mentation et imposition des maga=
sins à prix unique), 7 ter (augmen
tation de la taxe spéciale sur les
grands magasins), 9 bis (taxe sur la
main d’œuvre étrangère) ont été re
jetés.
De même l’article 23 (taxation du
gaz et de l’électricité) a été disjoint
comme l’article 9 (carte d’identité
fiscale).
Pour l’article 10 (permis de chas
se), le tarif a été fixé à 50 frs pour
le permis départemental.
La diminution des ressources fis
cales qui résulte de ces décisions
est pour la plus large part compen
sée par les économies réalisées sur
les crédits au cours des séances pré
cédentes.
La Commission a repris l’article
du projet gouvernemental, disjoint
par la Chambre et qui assujettit à
l’impôt sur les bénéfices industriels
et commerciaux, les coopératives de
consommation.
Enfin, la discussion de l’article 39
bis relatif aux pouvoirs conférés au
gouvernement en matière d’écono
mies a été renvoyée après l’audition
du président du Conseil et du minis
tre des finances.
NouveHes Parlementaires ! Les chantiers du Cardinal
AVANT LA REUNION
DES COMMISSIONS D’ENQUETE
l.es membres des Commissions d'en
quête appartenant aux groupes de
gauche ont tenu hier jeudi après-midi,
une réunion officieuse au cours de la
quelle ont été examinées diverses ques
tions d’organisation matérielle et celle
de la présidence.
Les commissaires de gauche ont exa
miné s'il y aurait lieu de nommer des
sous-commissions ou des rapporteurs
spéciaux pour étudier les différents
dossiers qui leur seront soumis et qui
contiennent les résultats des enquêtes
administratives en coitrs.
Quant à l'audition des inculpés ou
des prévenus, elle pourrait peut-être
avoir lieu, de l’avis de certains, sans
qu'il soit besoin de munir la Commis
sion de pouvoirs judiciaires, comme
ce fut le cas pour l'enquête sur l’affai
re Oustric.
D'autres, au contraire, estiment avec
M. Fié, que ces pouvoirs judiciaires
seront nécessaires à la Commission à
plus ou moins brève échéance.
Quant à la Commission d'enquête
sur les événements du G février, elle
paraissait devoir se mettre assez fa
cilement d’accord pour attribuer la
présidence à M. Miellet, qui a déclaré
faire appel à tous les représentants des
partis actuellement représentés au
gouvernement.
Façon de parler.
— Il est tellement gros votre co
chon, père Thoine... qu’il ne peut
plus se traîner...
— Au contraire... Il va... ventre
à terre ! ®
Quand, il y a trois ans, le Cardinal
archevêque de Paris, annonça son in
tention de poursuivre l'œuvre de ses
devanciers en ouvrant des chantiers
pour la constructions d'églises et de
chapelles en banlieue, des personnes
prudentes mirent en doute l’opportu
nité d’un tel projet et son succès.
Le Cardinal tint bon et emprunta
d'un seul coup les fonds nécessaires
en vue de l'œuvre doublement salu
taire : la construction d'une véritable
couronne d'églises endues indispen
sables par l'accroissement de la po
pulation suburbaine et l'embauchage,
à cet effet, de toute une armée de
sans-travail. En une journée, l'emprunt
de 20 millions de francs fut couvert,
et, à l'heure présente, on peut affirmer
sans hésitation, que le plan audacieux
déjà ébauché à la fin de 1930, a été
noq seulement réalisé, mate encore
non seulement réalisé, ma® encore
largement dépassé.
Pour permettre aux nombreuses per
sonnes qui s'intéressent aux « Chan
tiers du Cardinal » de suivre la mar
che des travaux, des promenades col
lectives sont organisées depuis peu,
aux différentes églises nouvelles. Ceux
qui ne peuvent prendre part à ces vi
sites, en trouveront du moins un écho
Fidèle et très vivant dans les Etudes (1).
C'est le P. Lhande qui s’offre pour
guide et on n’en pourrait souhaiter
de plus averti de tout ce qui touche
la banlieue, ni de plus habile à mettre
en valeur les traits pittoresques.
GRAVE DECLARATION
DE M. SARRAUT
E’ëmotion causée dans les milieux
politiques par l'assassinat plus que
mystérieux de M, Prince reste consi
dérable.
Recevant la presse jeudi, M. Albert
Sarraut, ministre de l’intérieur, a dé
claré « qu’il était le premier à croire
à l’existence d’une véritable « Maffia »
et il a affirmé sa volonté de mettre
tout en œuvre pour démasquer cette
organisation, dût-il se trouver en pré
sence de certaines personnalités émi
nentes ».
Cette déclaration a été très commen
tée dans les couloirs de la Chambre.
UNE DECLARATION DU PROCUREUR
PRESSARD
Au sujet de la déclaration q Fa faite
M. Prince fils, et qui semble assez net
tement le mettre en cause, M. Pressard
ancien procureur général, et depuis
quelques jours conseiller à la Cour de
cassation, a dit : t Les déclarations de
ce jeune homme ne m'inspirent qu'une
profonde tristesse. J’ai toujours eu
pour mon collaborateur Prince une
grande estime et une grande sympathie
Je l'ai toujours noté très favorable
ment, et c’est grâce à moi qu'il est
passé magistrat à la cour. Je n'ai rien
à me reprocher, et il me suffit d’avoir
l'estime des magistrats, des avocats
et de tous ceux qui me connaissent ».
CRAVES DECLARATIONS
D'UN PARENT DE M. PRINt-i
Un cousin germain de M. Prince,
M. Saillard, industriel, a fait cette
grave déclaration :
1 Prince était un magistrat inatta
quable d’une droiture extrême.
1 Je serai forcé, m’a-t-il dit notam-
« ment, de faire connaître à M. Les-
« couvé, les noms de ceux qui tour à
« tour me supplient ou me menacent.
« Ma conscience m’y oblige ».
« Il ne m'a jamais parlé de lettres
de menaces qu'il aurait reçues, mais
je suis convaincu qu’il ne l’avait ja
mais dit dans la crainte qu’on pût
penser que des menaces auraient ar
rêté une ligne de conduite qui n’a ja
mais varié. On l’a tué, parce qu’on sa
vait que rien ne l'empêcherait de faire
éclater la vérité, quelle qu'elle fût ».
LE BILAN DE L’ENQUETE
Voici comment se résumait vendredi
le bilan de l’enquête :
1° Le coup de téléphone que Mme
Prince a reçu mardi matin et par le
quel on appelait son mari d'urgence
à Dijon n'a pas été donné de Dijon,
mais on ne sait pas encore d'où c :t
appel a été fait;
2° Le guet-apens où fut attirée la
malheureuse victime semble avoir été
préparé exclusivement à 1 -is.
Depuis quelque temps, M. Prince se
sentait épié, environné de menaces
mystérieuses. Ses communications té-
(1) Etudes, 15, rue Monsieur, Paris,
(VIF). N» du 20 février 1931.
,teig im
DES MARCHEURS DE LA FAIM S’APPROCHENT DE LONDRES
Un cortège de chômeurs britanniques s’approche de la capitale anglaise où les malheureux vont
tenter d’apitoyer sur leur sort le gouvernement britannique. On voit le passage des Marcheurs de la
aim, à Bedford, situé à 30 milles de Londres
léphoniques étaient fréquemment cou
pées. Il semble qu'un réseau d'intri
gues sournoises resserrait, depuis plu
sieurs semaines, ses mailles autour d*
M. X^rince ;
3s Deux billets de se r.do clause,
aller et retour, ont été délivrés, maidi
matin, à Paris, pour Dijon. L’un ayant
été vendu à M. Albert Prince, on no
sait encore qui a acquis l’autre et on
ignore toujours si M. Albert Prince a
voyagé seul ou non.
4° A sa sortie de la gare de Dijon,
mardi après-midi, M. A. : rince a été
accosté par un individu d'allure res
pectueuse et de mise correcte. Dés
avant l’arrivée du train, ret individu
aurait été remarqué devant la gare en
compagnie d’une femme en bleu. Ln
ne sait pas encore qui était cet homme
ni qui était cette femme ;
5° Contrairement aux .premières in
formations, les médecins qui ont pro
cédé â l’examen des restes affreuse
ment mutilés de M. A. Prince oécta-
rent aujourd'hui que s’il leur a bien
semblé que l’écrasement sub it la mort
ils ne peuvent rien affirmer s ’"'tifi-
quernent. Certes, de l’examen auquel
ils se sont livrés, il apparaît que le
corps ne portait aucune blessure par
couteau ou arme à feu; mais les mé
decins n’ont examiné que des restes,
informes; il manquait, notamment, la
calotte crânienne, totalement broyée.
6° On a identifié le couteau, genre
chasse, à cran d’arrêt avec anneau.
Cette arme sort des établissements Tar-
ry Le Vigne, à Thiers. Elle se vend
surtout citez les armuriers et dans les
bazars. Le ressort du dos a été gratté
avec de la toile émeri afin d’enlever
la rouille ou une trace quelconque. On
a également essayé d’effacer avec une
lime le nom du fabricant.
LES DOCUMENTS ESSENTIELS
DETENUS PAR M. PRINCE
N’ONT PAS ETE VCLES
On lit dans le « Jour » :
n Le « jour » est en mesure d'affir
mer, et il ne craint à ce sujet aucun
démenti, que les documents essentiels
détenus par M. Prince ne lui ont pas
été volés.
* Le hasard voulut qu’i. se trompât,
mardi matin, dans l'angoisse et la bâte
où il se trouvait, et qu'il emportât
de son domicile certains papiers d'im
portance secondaire, à la place des
textes importants qu'il comptait étudier
dans le train.
« A peine arrivé en gare de Lyon,
il constata son erreur et téléphona à
sa femme pour l’en aviser.
« Mais il était trop tard pour qu’il
revint chez lui.
a Mme Prince et son fils rangèrent
donc immédiatement les précieuses no
tes restées sur le bureau, et qui ont
été mises, nous le savons, à l'abri.
« On nous affirme même qu'elles ont
été placées sous scellés. »
le scandale Stavisky
A BAYONNE
La journée de vendredi s’est écou
lée sans rien apporter de neuf.
Mme Bonnaure, accompagnée de
M® de Sèze, défenseur du député de
Paris, est venue au palais chercher
le permis de communiquer, afin de
rendre visite à son mari, toujours en
traitement à l’hôpital.
M e Gabriel s’est rendu, vendredi
après-midi, à la prison, où il a vu sou
client Hayotte.
L’inculpé se contente de lire dans
sa cellule tous les livres qu’on lui
prête.
L’avocat d’Hayotte a reçu, ces
jours derniers, ipar téléphone, des
nouvelles de Mlle Rita Georg, l’ac
trice dont M. d’Uhalt voulait enre
gistrer le témoignage.
M® Gabriel, qui est aussi le défen
seur de Rita Georg, a déclaré qu’elle
n’attendait, pour venir à Bayonne,
que la convocation du magistrat ins
tructeur.
COHEN RESTERA
A LA « VILLA CHAGRIN »
Vendredi après-midi, maintenant
ses premières décisions, M., le doc
teur de Luzarey, médecin légiste, a
conclu au maintien de Cohen à la vil
la Chagrin. ...
L’estimateur du Crédit municipal
de Bayonne n’ira donc pas à 1 hôpi
tal.
DARIUS N’A PAS DEMANDÉ
SA MISE EN LIBERTE
PROVISOIRE
Darius, qui devait déposer une de
mande de mise en liberté provisoire
dès le lendemain des confrontations
qu’il subit avec Dubarry et M. Mon-
tet, n’a rien fait encore. Et vendredi
matin, M. d’Uhalt n’avait pas reçu la
demande que le Martiniquais avec
annoncée.
Il ne semble pas que l’affaire d’es
pionnage un peu hâtivement lancée et
qui devait si théâtralement se greffer
sur les nombreuses affaires de Sta
visky, trouve créance dans les esprits,
pas plus qu’une confirmation dans
les faits.
VOIX ET PIGAGLIO
SONT CONDAMNÉS
A QUARANTE CINQ JOURS
DE PRISON
Devant le tribunal correctionnel de
Bonneville a eu lieu vendredi le ju
gement de Voix et Pigaglio.
Lorsqu’à 9 heures les portes sont
ouvertes au public, la petite salle où
se dérouleront les débats est pleine
aux trois-quarts.
L’interrogatoire des prévenus
Le président M. Morel-Freidel in
terroge successivement les prévenus.
Après les antécédents qui ne sont
pas brillants, on arrive rapidement
aux faits constitutifs du délit d»
« recel de malfaiteurs ».
Les prévenus se bornent à rappelufainoes atténuantes*
une fois de plus des faits connus. Pi-
gaglio s’étend sur les circonstances
du voyage, le départ de Paris au ma
tin du 25 décembre, les haltes à Fon
tainebleau, à Laroche, à Dijon, à
Culoz et, finalement, l'installation à
la villa des Argentières. Il affirme
que, durant tout ce trajet, il ignorait
les agissements de Stavisky et ses
projets. Il ajoute que, dès qu’il eut
connaissance du mandat d'amener
lancé contre Stavisky, il se rendit
à Servoz pour l’inviter à quitter les
lieux, mais renonça à cette idée, api
toyé pai - ce mot de l’escroc : « Si tu
me laisses, il ne me reste qu'une so
lution, le suicide ». Toujours par pi
tié et par reconnaissance, il accepta
d’organiser la retraite de Chamo-
nix.
Voix invoque les memes sentiments
dans sa déposition terne.
Voix raconte comment, employé de
la Société Stavisky, il devint le der
nier valet de chambre du t. patron »,
« C’est le soir où moi et M. Alexan
dre sommes allés conduire Pigaglio
à la gare ; que sur la route, nous
avons fait quatorze kilomètres à
pied, qu’il me dévoila la situation. Je
lui conseillai de rentrer à Paris, où
il ne manquait pas de gens puis
sants capables de l’aider.
— J'aime mieux attendre ce qui va
se passer ici, me répondit-il.
Alors commence entre les deux
hommes cette vie étrange, face à fa
ce, isolée, dans le « Vieux Logis ».
Stavisky a peur. Il passe ses jour
nées enfermé dans une pièce à guetter
la route.
La dernière scène est ainsi expili-
quée par Voix.
« Nous avons passé presque toui?
la nuit à jouer aux cartes. M. Alexan
dre, en voyant Lucette et moi prêta
à descendre, nous dit ; « Vous partez
» mes enfants, je vais me reooser ».
Je ne devais plus le revoir q’u’agoni-
sant. En remontant au « Vieux Lo
gis », j’ai rencontré un inspecteur de
police qui m’a annoncé : « Ton ami
est mort ». A quoi je répondis ; « .Je
m’en doutais ».
On entend l’unique témoin. M.
Chatou, qui ne s’est jamais douté tvse
minute que son châlet devenait h&-;
torique et abritait le fugitif Stavisky.
Le substitut serre les faits avec
logique dans un très long réquisitoire.
M® Weil, défenseur de Pigaglio,
soutient qu’en droit, le délit n’existe
pas.
M® Raymond Hubert met toute sou
éloquence au service de Voix.
Après la plaidoirie de M® Raymond
Hubert, le président déclare clos les
débats, et annonce que le jugement
sera rendu au début de l’audienoe.
L’après-midi, à la reprise de l’au
dience, le tribunal prononce son juge
ment, condamnant Voix et PigagU»,
pour recel de malfaiteur, à 45 jours
de prison, en accordant les circons-
Le Numéro : 20 Centime»
PYRÉNÉES
20 Centimes le Numéro
Irenie neuvième .ru.ee
DIMANCHE LUNDI
FÉVRIER 1934
Adresse télégraphique : Patriote-Pau
Chèques Postaux : 3.887 Bordeaux
Téléphone : 20.45
JOURNAL RÉPUBLICAIN paraissait tans las jours excepté le Simacke.
LE PLUS FORT TIRAGE DES JOURNAUX DE LA RE r ON.
REDACTION A ADMINISTRATION : 11, ru Ai Kmcla!-J.ttr e . PAU
LA SITUATION
Pau, 24 février.
— Le Sénat s’est occupé hier de
divers projets et notamment de la
suppression du privilège de la juridic
tion.
— La Commission des Affaires
•Etrangères a entendu M. Barthou
au sujet des difficultés de l’Autriche
et des pourparlers sur le désarme
ment. La conclusion de- la Commis
sion a été que la France devait avoir
plus que jamais le souci de la défen
se nationale. ,
— L’enquête sur la mort mysté
rieuse de M. Prince n’a encore livré
aucun secret. Deux choses sont au
jourd’hui certaines : il y a eu assas
sinat et non suicide ; les importants
documents que détenait M. Prince
sont en lieu sûr. M. Pressard, procu
reur de la République à Paris, qui
avait eu des difficultés avec M. Prin
ce, a été longuement entendu par la
Commission d’enquête judiciaire. Il
s’est refusé à toute déclaration.
—. Le roi Boris de Bulgarie est à
Paris. Il a eu hier de longs entre
tiens avec le Président Doumergue
et avec M. Barthou.
— En Autriche, la surveillance des
frontières a été renforcée en prévi
sion d’un coup de force de la part
des légions hitlériennes cantonnées
en Allemagne.
— Aux Etats-Unis, le président
Roosevelt a licencié 572.000 des 3
millions de chômeurs qui avaient été
embauchés lors de la reprise écono
mique.
— A Cuba, la troupe tire sur les
étudiants.
LITRON» 00 NOUVEAU 001 DE BELGIQUE
« Je me donne tout entier à la Belgique »
« Puisse la Divine Providence nous assister *
HÉ
UN BAGNARD CELEBRE
Le général espagnol Sanjwqo, qui se rendit célèbre pendant la guerre
du ÎCi. n’est plus maintenant qu’un bagnard. Il séjournait depuis deux
ans dans un pénitencier de la côte ouest. Il vient d’être transféré à la
forteresse de Cadix.
Nous avons relaté, hier, la premiè
re par tie de la cérémonie de l’entrée
du nouveau roi des Belges à Bruxel
les et de sa prestation de serment de
vant le Parlement. Voici la suite de
cette imposante manifestation.
LE PREMIER DISCOURS
DU TRONE
Léopold III, fi côté de qui est assis
le comte de Flandre, se lève pour
prononcer son premier discours du
trône.
En voici le texte :
« Mesdames, Messieurs,
« Je ne me dissimule ni l’étendue,
ni la gravité dees responsabilités que
j’assume au moment où, dans la
cruelle souffrance que m’inflige la
mort tragique d'un père profondément
aimé, je prends devant vous l'engage
ment solennel qui, aux termes de la
Constitution, scelle un pacte de con
fiance entre le souverain et la nation.
« Je sais les devoirs difficiles que
ce serment m'impose. Pour les ac
complir sans défaillance, je ne pour
rai mieux faire que de m’inspirer de
l’exemple de mes trois grands pré
décesseurs.
« Selon la tradition qu’ils ont solide
ment établie, la dynastie belge est au
service de ta nation. J’ai la ferme
volonté de ne jamais l’oublier.
« Le dévouement à la cause publi
que a toujours été, depuis le fonda
teur, la marque de l’institution mo
narchique. Ce fut.le grand souci et la
vertu de mon père. Tous les Belges
comprennent le bienfait de celte étroi
te association entre la nation et son
roi. Ainsi s’expliquent l’unanimité et
la spontanéité des témoignages d’at
tachement qui montent de toutes
parts autour de nous.
« J’exprime à la nation ma profon
de reconnaissance que m’inspire
l’hommage universel et sans précé
dent rendu à la mémoire du roi mon
père. Ma mère bien-aimée s’associe
à mes sentiments de gratitude. Sa
peine immense trouve un précieux ré
confort dans la tristesse de tout un
peuple.
« De l’étranger nous sont venues
d’innonmbrables condoléances.
« Au nom de mon pays, je remer
cie tous ceux qui ont pensé à nous et
spécialement les souverains et les
chefs d'Etat qui, par leur présence
personnelle ou par l’envoi d’un re-
Pau...tins et Echos
MM. Georges Moutet et Delom-
Sorh . députés des Basses-Pgrcriées,
r.'étaient jusqu'ici que deux héros
plutôt obscurs de l'armée victorieuse
du 8 mai 1932, mais ils sont en train
de prendre du grade.
Le premier s'est distingué, il y a
déjà plusieurs semaines, lors du vio
lent incident qui mit aux prises dans
les couloirs de ta Chambre, M. de
Momie, alors ministre de l'Instruction
rat,ligue, et M. Henriot, député de la
C-tronde. On raconte, en effet, que
durant cette scène pénible le député
d’Orlhrz, debout sur une banquette,
laruait eu grand maître de l'Univer
sité ret encouragement et ce conseil :
■' cassc-lui la gueule ! Casse lui la
gueule ! »
Il n'y eut pas, ce jour-là, de gueule
cassée. Vais ce ne fut que partie
remise. Quelques semaines plus
lard , sur la place de la Concorde,
1rs succ esseurs de M. de Momie met
taient r n application, sur une plus
vaste é c helle, le système de défense
républicaine préconisé par M. Geor
ges Moutet, député d'Orthez. Ils cas
saient les gueules en série. Ils cas
saient même des gueules déjà cassées
au service de la patrie, ce qui dut pro-
bablemcnt réjouir deux fois le cœur
ardent et sensible de M. Georges
Moutet.
Ut l'on me dit que pendant la guer
re contre l'Allemagne, M. Georges
Moutet était infirmier, c'est-à-dire
qu’au lieu de casser les gueules, il les
réparait. Faut-il qu'une gueule soit
française pour que M. Moutet ait du
plaisir à la casser ou à la faire cas
ser ?...
bous aimons mieux croire que ce
pau...tin de couloir est faux, qu'une
fois de plus, peut-être, on s'est trompé
de Moutet, car ils sont deux à la
Chambre : Marius et Georges, sans
qu'on puisse savoir quel est le plus
Marius ou le plus Moutet des deux.
Quant à M. Delom-Sorbê, l'histoire
ou la légende ne dit pas qu'il ait crié
au gouvernement : « Casse-lul la
gueule 1 ». Une telle prolixité de la
part du député de la deuxième cir
conscription de Pau eût été d'ailleurs
parfaitement invraisemblable. L'élo
quence de M. Delom-Sorbê est, en
effet, plus laconique encore. Elle ne
s'exprime guère que par des bulle
tins de voste. Mais, à en juger par
ceux-ci, elle n'est pas moins Spartiate.
Il semble bien, en effet, que M.
Delom-Sorbê soit de ceux qui regret
tent que le 6 février et les jours suir
présentant de haute distinction, ontd
eu l’affectueuse pensée de s’associer
au deuil national.
« La participation des vaillantes ar
mées et marines de France et de
Grande-Bretagne nous a vivement
émus. Elle rappelle et resserre la lon
gue fraternité fondée dans ces jours
inoubliables mêlés de douleur et de
gloire. Ce souvenir évoque i’image du
chef héroïque d’une armée de héros
h qui nous devons d’être restés nous-
mêmes.
« Le roi défunt portait à ses com
pagnons d’armes, au milieu desquels
j’ai moi-m-ême vécu, la sympathie la
plus profonde. Que ceux-ci soient as
surés de ma part de la même cordiale
affection. Je t’étends à l’armée ac
tuelle, qui trouvera toujours en moi
un chef dévoué et décidé.
« Les institutions dont nous a dotés
la sagesse du constituant et qui a
subi l’épreuve de plus d’un siècle,
sont assez larges et assez souples
pour s’adapter, dans i’ordre et la lé
galité, aux nécessités variables des
temps. Le roi en avait l'immense con
viction et moi-même, ;'t soir exemple,
j'en suis profondément pénétré.
« La paix sociale était au nombre
de ses préoccupations les plus pres
santes. 11 faut tout mettre en œuvre
pour la réaliser dans la conciliation
des intérêts et dans l’unioa des
cœurs.
« La tâche du gouvernement est dif
ficile dans les temps de crise que nous
traversons. Les obstacles se multi
plient sur tous les chemins des
échanges entre tes peuples. En plus
d’une circonstance, le souverain dé
funt dénonça le péril et fit entendre
des cris d’alarme. Mon appui le plus
actif sera donné aux efforts qui ten
dront à entretenir la richesse de la
terre, à raviver le travail, l'industrie
et le commerce et qui nous aideront
ù sortir de ta situation pénible qui
atteint si durement les classes moyen
nes et la classe ouvrière.
« Je me suis spécialement attaché,
depuis plusieurs années, à l’étude des
problèmes coloniaux. Comme l’a si
bien compris le souverain génial au
quel nous devons le Congo, les solu
tions qu'ils appellent sont étroitement
liées à la grandeur de la patrie. Iis
continueront à retenir toute mon at
tention. l.es forces intellectuelles et
morales secondent lq. développement
d’un peuple. Jamais te' foi n’a cessé
encourager les œuvres qui mettent
en action l’esprit de création et de
désintéressement et qui en favorisent
l’exjKinsion. L’élan magnifique qui a
suscité la création du fonds national
de la recherche scientifique répondait
à l’une de ses plus belles initiatives.
« Mon plus vif désir, dans ce do
maine encore, est de suivre la voie
qu’il a tracée avec tant de clair
voyance.
« L’indépendance du pays et l’inté
grité du territoire sont inséparables
de l’unité nationale.La Belgique indi
visible et indépendante est un facteur
hislorique de l’équilibre européen. La
concorde et l’union qui se manifes
tent en ce moment me permettent de
fonder à cet égard pour le présent et
pour l’avenir les espoirs les plus ré
confortante.
« La Belgique continuera à s’asso
cier à l’organisation de la paix qu’el
le aspire à voir se prolonger dans
l'honneur et le droit par le rappro
chement des peuples. Elle demeure
aussi résolue à tous les sacrifices né
cessaires pour assurer la sauvegarde
de son soi et de ses libertés.
« Mesdames, Messieurs,
« Je me donne tout entier à la Bel
gique. La ifine m Assistera de tout
son cœur dans l’accomplissement de
mes devoirs. Nous élèverons nos en
fante dans l’amour de la patrie. Puis
se la divine Providence nous assister.
u Je forme des vœux ardents pour
que la Belgique, qui a traversé glo
rieusement tant d’épreuves,-poursui
ve heureusement ses destinées de
progrès, de grandeur et de prospé
rité. » '
Ce discours, vraiment émouvant,
est longuement applaudi par toute
l’assistance debotti.
Le roi, après avoir terminé son dis
cours en français, le relit en flamand.
A 11 h. 30,la cérémonie prend fin.
Le roi s’incline une dernière fois et
quitte la salle, suivi de son état-ma
jor. La reine le suit, tenant par la
main le prince Baudoin et la prin
cesse Charlotte. L’enthousiasme est
indescriptible.
Puis, le nouveau souverain monte
à cheval et, suivi du comte de Flan
dre et de son état-major, il s’engage
dans les rues de Bruxelles, salué par
les acclamations incessantes d’une
foule énorme rangée tout le long du
parcours et suivi jtar le cortège royal
en voilure.
L’étrange assassinat de M. Prince
vants, il n'y ait pas eu plus de gueu
les cassées.
M. Delom-Sorbê n'a pas cru devoir
voter pour le président Doumergue
et son grand ministère d' « apaise
ment et de justice », lorsqu'il s'est
présenté devant les Chambres, alors
qu’il avait accordé sans hésiter sa
confiance au sanglant ministère Ua-
ladier-Frot.
Pourquoi ? Pour les mêmes raisons,
évidemment, qui ont été exprimées à
la tribune de la Chambre par M. Léon
Blum ; parce que, comme les socia
listes-révolutionnaires, il ne pardonne
pas à ce ministère d'être issu de ce
qu'ils appellent une émeute, et qui ne
fut, en réalité, qu’un massacre. Pour
plaire donc ù M. Delom-Sorbé , pour
apaiser les scrupules de ce républi
cain indiscutable, il eut fallu que MM.
Daladier et Frot « remissent çà » le
7 février, contre les anciens combat
tants, au cas où ceux-ci, comme il
fallait s'y attendre, eussent réclamé
justice contre les fusillades et 1rs fu-
silleurs de la veille.
Les électeurs de la 2 e circonscrip
tion de Pau qui ont envoyé M. Delom-
Sorbê à la Chambre ne le savaient
certainement pas si sanguinaire.
Ou nous nous trompons fort et
nous ne connaissons pas du tout les
Béarnais, ou ceux d'entre eux qui ont
voté en 1932 pour MM. Moutet et
Delom-Sorbé ne leur avaient pas
donné pour mondât de faire casser la
gueule des français, qui, à Paris ou
ailleurs, ne réclament qu'une Républi
que propre et honnête.
’A la vérité, depuis deux mois, MM.
Moutet et Delom-Sorbé donnent les
signes d'un certain déséquilibre. Ils
sont comme des corps sans âme, des
planètes désorbitées et sans soleil. Ils
bafouillent et ils cafouillent visible
ment. C’est assez naturel. Depuis
qu'elle est en prison, ils ne faut
pas s'étonner si les « républicains
indiscutables » des Basses-Pyrénées
ent perdu la tête.
IXE.
^æææ^æaææiïBM?jtfiiÉ^
LUNDI 26 FEVRIER
FORMIDABLE VENTE RÉCLAME
de fin de Saison
à la Halle aux Occasions
Des affaires à enlever
pour 5 et 10 francs
L’examen du Budget
LA LOI I)E FINANCES DEVANT
LA COMMISSION SENATORIALE
La Commission sénatoriale des fi
nances s’est réunie vendredi après-
midi.
Fidèle à sa politique constamment
affirmée, elle a tenu à ne prendre
aucune mesure susceptible d’accroi-
tre le prix de la vie et n’a admis que
des suppressions d’exemptions fisca
les, ayant le plus souvent le carac
tère de véritables privilèges. C’est
ainsi que les articles 7 bis (régle
mentation et imposition des maga=
sins à prix unique), 7 ter (augmen
tation de la taxe spéciale sur les
grands magasins), 9 bis (taxe sur la
main d’œuvre étrangère) ont été re
jetés.
De même l’article 23 (taxation du
gaz et de l’électricité) a été disjoint
comme l’article 9 (carte d’identité
fiscale).
Pour l’article 10 (permis de chas
se), le tarif a été fixé à 50 frs pour
le permis départemental.
La diminution des ressources fis
cales qui résulte de ces décisions
est pour la plus large part compen
sée par les économies réalisées sur
les crédits au cours des séances pré
cédentes.
La Commission a repris l’article
du projet gouvernemental, disjoint
par la Chambre et qui assujettit à
l’impôt sur les bénéfices industriels
et commerciaux, les coopératives de
consommation.
Enfin, la discussion de l’article 39
bis relatif aux pouvoirs conférés au
gouvernement en matière d’écono
mies a été renvoyée après l’audition
du président du Conseil et du minis
tre des finances.
NouveHes Parlementaires ! Les chantiers du Cardinal
AVANT LA REUNION
DES COMMISSIONS D’ENQUETE
l.es membres des Commissions d'en
quête appartenant aux groupes de
gauche ont tenu hier jeudi après-midi,
une réunion officieuse au cours de la
quelle ont été examinées diverses ques
tions d’organisation matérielle et celle
de la présidence.
Les commissaires de gauche ont exa
miné s'il y aurait lieu de nommer des
sous-commissions ou des rapporteurs
spéciaux pour étudier les différents
dossiers qui leur seront soumis et qui
contiennent les résultats des enquêtes
administratives en coitrs.
Quant à l'audition des inculpés ou
des prévenus, elle pourrait peut-être
avoir lieu, de l’avis de certains, sans
qu'il soit besoin de munir la Commis
sion de pouvoirs judiciaires, comme
ce fut le cas pour l'enquête sur l’affai
re Oustric.
D'autres, au contraire, estiment avec
M. Fié, que ces pouvoirs judiciaires
seront nécessaires à la Commission à
plus ou moins brève échéance.
Quant à la Commission d'enquête
sur les événements du G février, elle
paraissait devoir se mettre assez fa
cilement d’accord pour attribuer la
présidence à M. Miellet, qui a déclaré
faire appel à tous les représentants des
partis actuellement représentés au
gouvernement.
Façon de parler.
— Il est tellement gros votre co
chon, père Thoine... qu’il ne peut
plus se traîner...
— Au contraire... Il va... ventre
à terre ! ®
Quand, il y a trois ans, le Cardinal
archevêque de Paris, annonça son in
tention de poursuivre l'œuvre de ses
devanciers en ouvrant des chantiers
pour la constructions d'églises et de
chapelles en banlieue, des personnes
prudentes mirent en doute l’opportu
nité d’un tel projet et son succès.
Le Cardinal tint bon et emprunta
d'un seul coup les fonds nécessaires
en vue de l'œuvre doublement salu
taire : la construction d'une véritable
couronne d'églises endues indispen
sables par l'accroissement de la po
pulation suburbaine et l'embauchage,
à cet effet, de toute une armée de
sans-travail. En une journée, l'emprunt
de 20 millions de francs fut couvert,
et, à l'heure présente, on peut affirmer
sans hésitation, que le plan audacieux
déjà ébauché à la fin de 1930, a été
noq seulement réalisé, mate encore
non seulement réalisé, ma® encore
largement dépassé.
Pour permettre aux nombreuses per
sonnes qui s'intéressent aux « Chan
tiers du Cardinal » de suivre la mar
che des travaux, des promenades col
lectives sont organisées depuis peu,
aux différentes églises nouvelles. Ceux
qui ne peuvent prendre part à ces vi
sites, en trouveront du moins un écho
Fidèle et très vivant dans les Etudes (1).
C'est le P. Lhande qui s’offre pour
guide et on n’en pourrait souhaiter
de plus averti de tout ce qui touche
la banlieue, ni de plus habile à mettre
en valeur les traits pittoresques.
GRAVE DECLARATION
DE M. SARRAUT
E’ëmotion causée dans les milieux
politiques par l'assassinat plus que
mystérieux de M, Prince reste consi
dérable.
Recevant la presse jeudi, M. Albert
Sarraut, ministre de l’intérieur, a dé
claré « qu’il était le premier à croire
à l’existence d’une véritable « Maffia »
et il a affirmé sa volonté de mettre
tout en œuvre pour démasquer cette
organisation, dût-il se trouver en pré
sence de certaines personnalités émi
nentes ».
Cette déclaration a été très commen
tée dans les couloirs de la Chambre.
UNE DECLARATION DU PROCUREUR
PRESSARD
Au sujet de la déclaration q Fa faite
M. Prince fils, et qui semble assez net
tement le mettre en cause, M. Pressard
ancien procureur général, et depuis
quelques jours conseiller à la Cour de
cassation, a dit : t Les déclarations de
ce jeune homme ne m'inspirent qu'une
profonde tristesse. J’ai toujours eu
pour mon collaborateur Prince une
grande estime et une grande sympathie
Je l'ai toujours noté très favorable
ment, et c’est grâce à moi qu'il est
passé magistrat à la cour. Je n'ai rien
à me reprocher, et il me suffit d’avoir
l'estime des magistrats, des avocats
et de tous ceux qui me connaissent ».
CRAVES DECLARATIONS
D'UN PARENT DE M. PRINt-i
Un cousin germain de M. Prince,
M. Saillard, industriel, a fait cette
grave déclaration :
1 Prince était un magistrat inatta
quable d’une droiture extrême.
1 Je serai forcé, m’a-t-il dit notam-
« ment, de faire connaître à M. Les-
« couvé, les noms de ceux qui tour à
« tour me supplient ou me menacent.
« Ma conscience m’y oblige ».
« Il ne m'a jamais parlé de lettres
de menaces qu'il aurait reçues, mais
je suis convaincu qu’il ne l’avait ja
mais dit dans la crainte qu’on pût
penser que des menaces auraient ar
rêté une ligne de conduite qui n’a ja
mais varié. On l’a tué, parce qu’on sa
vait que rien ne l'empêcherait de faire
éclater la vérité, quelle qu'elle fût ».
LE BILAN DE L’ENQUETE
Voici comment se résumait vendredi
le bilan de l’enquête :
1° Le coup de téléphone que Mme
Prince a reçu mardi matin et par le
quel on appelait son mari d'urgence
à Dijon n'a pas été donné de Dijon,
mais on ne sait pas encore d'où c :t
appel a été fait;
2° Le guet-apens où fut attirée la
malheureuse victime semble avoir été
préparé exclusivement à 1 -is.
Depuis quelque temps, M. Prince se
sentait épié, environné de menaces
mystérieuses. Ses communications té-
(1) Etudes, 15, rue Monsieur, Paris,
(VIF). N» du 20 février 1931.
,teig im
DES MARCHEURS DE LA FAIM S’APPROCHENT DE LONDRES
Un cortège de chômeurs britanniques s’approche de la capitale anglaise où les malheureux vont
tenter d’apitoyer sur leur sort le gouvernement britannique. On voit le passage des Marcheurs de la
aim, à Bedford, situé à 30 milles de Londres
léphoniques étaient fréquemment cou
pées. Il semble qu'un réseau d'intri
gues sournoises resserrait, depuis plu
sieurs semaines, ses mailles autour d*
M. X^rince ;
3s Deux billets de se r.do clause,
aller et retour, ont été délivrés, maidi
matin, à Paris, pour Dijon. L’un ayant
été vendu à M. Albert Prince, on no
sait encore qui a acquis l’autre et on
ignore toujours si M. Albert Prince a
voyagé seul ou non.
4° A sa sortie de la gare de Dijon,
mardi après-midi, M. A. : rince a été
accosté par un individu d'allure res
pectueuse et de mise correcte. Dés
avant l’arrivée du train, ret individu
aurait été remarqué devant la gare en
compagnie d’une femme en bleu. Ln
ne sait pas encore qui était cet homme
ni qui était cette femme ;
5° Contrairement aux .premières in
formations, les médecins qui ont pro
cédé â l’examen des restes affreuse
ment mutilés de M. A. Prince oécta-
rent aujourd'hui que s’il leur a bien
semblé que l’écrasement sub it la mort
ils ne peuvent rien affirmer s ’"'tifi-
quernent. Certes, de l’examen auquel
ils se sont livrés, il apparaît que le
corps ne portait aucune blessure par
couteau ou arme à feu; mais les mé
decins n’ont examiné que des restes,
informes; il manquait, notamment, la
calotte crânienne, totalement broyée.
6° On a identifié le couteau, genre
chasse, à cran d’arrêt avec anneau.
Cette arme sort des établissements Tar-
ry Le Vigne, à Thiers. Elle se vend
surtout citez les armuriers et dans les
bazars. Le ressort du dos a été gratté
avec de la toile émeri afin d’enlever
la rouille ou une trace quelconque. On
a également essayé d’effacer avec une
lime le nom du fabricant.
LES DOCUMENTS ESSENTIELS
DETENUS PAR M. PRINCE
N’ONT PAS ETE VCLES
On lit dans le « Jour » :
n Le « jour » est en mesure d'affir
mer, et il ne craint à ce sujet aucun
démenti, que les documents essentiels
détenus par M. Prince ne lui ont pas
été volés.
* Le hasard voulut qu’i. se trompât,
mardi matin, dans l'angoisse et la bâte
où il se trouvait, et qu'il emportât
de son domicile certains papiers d'im
portance secondaire, à la place des
textes importants qu'il comptait étudier
dans le train.
« A peine arrivé en gare de Lyon,
il constata son erreur et téléphona à
sa femme pour l’en aviser.
« Mais il était trop tard pour qu’il
revint chez lui.
a Mme Prince et son fils rangèrent
donc immédiatement les précieuses no
tes restées sur le bureau, et qui ont
été mises, nous le savons, à l'abri.
« On nous affirme même qu'elles ont
été placées sous scellés. »
le scandale Stavisky
A BAYONNE
La journée de vendredi s’est écou
lée sans rien apporter de neuf.
Mme Bonnaure, accompagnée de
M® de Sèze, défenseur du député de
Paris, est venue au palais chercher
le permis de communiquer, afin de
rendre visite à son mari, toujours en
traitement à l’hôpital.
M e Gabriel s’est rendu, vendredi
après-midi, à la prison, où il a vu sou
client Hayotte.
L’inculpé se contente de lire dans
sa cellule tous les livres qu’on lui
prête.
L’avocat d’Hayotte a reçu, ces
jours derniers, ipar téléphone, des
nouvelles de Mlle Rita Georg, l’ac
trice dont M. d’Uhalt voulait enre
gistrer le témoignage.
M® Gabriel, qui est aussi le défen
seur de Rita Georg, a déclaré qu’elle
n’attendait, pour venir à Bayonne,
que la convocation du magistrat ins
tructeur.
COHEN RESTERA
A LA « VILLA CHAGRIN »
Vendredi après-midi, maintenant
ses premières décisions, M., le doc
teur de Luzarey, médecin légiste, a
conclu au maintien de Cohen à la vil
la Chagrin. ...
L’estimateur du Crédit municipal
de Bayonne n’ira donc pas à 1 hôpi
tal.
DARIUS N’A PAS DEMANDÉ
SA MISE EN LIBERTE
PROVISOIRE
Darius, qui devait déposer une de
mande de mise en liberté provisoire
dès le lendemain des confrontations
qu’il subit avec Dubarry et M. Mon-
tet, n’a rien fait encore. Et vendredi
matin, M. d’Uhalt n’avait pas reçu la
demande que le Martiniquais avec
annoncée.
Il ne semble pas que l’affaire d’es
pionnage un peu hâtivement lancée et
qui devait si théâtralement se greffer
sur les nombreuses affaires de Sta
visky, trouve créance dans les esprits,
pas plus qu’une confirmation dans
les faits.
VOIX ET PIGAGLIO
SONT CONDAMNÉS
A QUARANTE CINQ JOURS
DE PRISON
Devant le tribunal correctionnel de
Bonneville a eu lieu vendredi le ju
gement de Voix et Pigaglio.
Lorsqu’à 9 heures les portes sont
ouvertes au public, la petite salle où
se dérouleront les débats est pleine
aux trois-quarts.
L’interrogatoire des prévenus
Le président M. Morel-Freidel in
terroge successivement les prévenus.
Après les antécédents qui ne sont
pas brillants, on arrive rapidement
aux faits constitutifs du délit d»
« recel de malfaiteurs ».
Les prévenus se bornent à rappelufainoes atténuantes*
une fois de plus des faits connus. Pi-
gaglio s’étend sur les circonstances
du voyage, le départ de Paris au ma
tin du 25 décembre, les haltes à Fon
tainebleau, à Laroche, à Dijon, à
Culoz et, finalement, l'installation à
la villa des Argentières. Il affirme
que, durant tout ce trajet, il ignorait
les agissements de Stavisky et ses
projets. Il ajoute que, dès qu’il eut
connaissance du mandat d'amener
lancé contre Stavisky, il se rendit
à Servoz pour l’inviter à quitter les
lieux, mais renonça à cette idée, api
toyé pai - ce mot de l’escroc : « Si tu
me laisses, il ne me reste qu'une so
lution, le suicide ». Toujours par pi
tié et par reconnaissance, il accepta
d’organiser la retraite de Chamo-
nix.
Voix invoque les memes sentiments
dans sa déposition terne.
Voix raconte comment, employé de
la Société Stavisky, il devint le der
nier valet de chambre du t. patron »,
« C’est le soir où moi et M. Alexan
dre sommes allés conduire Pigaglio
à la gare ; que sur la route, nous
avons fait quatorze kilomètres à
pied, qu’il me dévoila la situation. Je
lui conseillai de rentrer à Paris, où
il ne manquait pas de gens puis
sants capables de l’aider.
— J'aime mieux attendre ce qui va
se passer ici, me répondit-il.
Alors commence entre les deux
hommes cette vie étrange, face à fa
ce, isolée, dans le « Vieux Logis ».
Stavisky a peur. Il passe ses jour
nées enfermé dans une pièce à guetter
la route.
La dernière scène est ainsi expili-
quée par Voix.
« Nous avons passé presque toui?
la nuit à jouer aux cartes. M. Alexan
dre, en voyant Lucette et moi prêta
à descendre, nous dit ; « Vous partez
» mes enfants, je vais me reooser ».
Je ne devais plus le revoir q’u’agoni-
sant. En remontant au « Vieux Lo
gis », j’ai rencontré un inspecteur de
police qui m’a annoncé : « Ton ami
est mort ». A quoi je répondis ; « .Je
m’en doutais ».
On entend l’unique témoin. M.
Chatou, qui ne s’est jamais douté tvse
minute que son châlet devenait h&-;
torique et abritait le fugitif Stavisky.
Le substitut serre les faits avec
logique dans un très long réquisitoire.
M® Weil, défenseur de Pigaglio,
soutient qu’en droit, le délit n’existe
pas.
M® Raymond Hubert met toute sou
éloquence au service de Voix.
Après la plaidoirie de M® Raymond
Hubert, le président déclare clos les
débats, et annonce que le jugement
sera rendu au début de l’audienoe.
L’après-midi, à la reprise de l’au
dience, le tribunal prononce son juge
ment, condamnant Voix et PigagU»,
pour recel de malfaiteur, à 45 jours
de prison, en accordant les circons-
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