Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1874-03-28
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 mars 1874 28 mars 1874
Description : 1874/03/28 (Numéro 1993). 1874/03/28 (Numéro 1993).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k521204w
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/02/2008
~È GACLOis
anent, la readre facile à percer et mettre les
quartiers populeux à l'abri du bombarde-
ment.
Avec un gouvernement ferme et vigoureux,
!a population de. Paris, qui, pendant le der-
nier siège, a donné tant de preuves d'abné-
gation, de courage et de patriotisme, loin
de gêner la défense, lai procurera au con-
traire un puissant renfort d'hommes intell-
lige~ts, instruits et industrieux.
Tous ces arguments, présentés d'une fa-
çon claire, lucide, et je dirai même avec
éloquence, ont été accueillis avec faveur et
ont valu à M. Brunet de nombreux et cha-
leureux témoignages d'approbation.
Le colonel Denfert-Rochereau, partisan
de la défense restreinte, a'a pas eu le moin-
dre succès. Quoique je sois grand admira-
teur de la défense de Belfort, j'avoue que la
tanitë inconsciente de l'ancien gouverneur
de cette place unit par devenir fatigante.
A peine monté à la tribune, le brave co-
ionet a déclaré naïvement que sa défense
de Belfort devait être considérée comme un
modèle par tous les gouverneurs présents
et futurs. H en a donné pour preuve que les
A~emands préconisaient ses méthodes.
De nombreux murmures ont accueilli ces
paroles dénuées de toute espèce de modes-t
tic, et, à partir de ce moment, la voix de
l'orateur a constamment été couverte par le
bruit des conversations particulières, ce
qni a empêché de suivre ses savantes dis-
sertations de la tribune des journalistes.
J'ai fini par comprendre que le colonel Den-
fert, après avoir fait l'historique du siège
de Belfort, soutenait qu'il fallait mille hom-
mes par kilométra de développement de la
ligne de défense. A Belfort, avec .16,000
hommes, il a occupé seize kilomètres donc,
à Paris, il en faudrait 160,000 pour défen-
dre les forts demandés par le comité d& dé-
fense.
Ces règles mathématiques appliquées~
la défense des places de guerre m'ont paru
n'être pas du goût de la Chambre. C'est du
reste ce que nous verrons aujourd'hui, car
nous entendrons de vigoureux athlètes
d'abord le général Chareton, membre de la
commision parlementaire et du comité des
fortifications, qui défendra le projet, et M.
Thiers, qui le combattra le général du gé-
nie Guiilemaut demandera également la pa-.
role, ainsi que legéné:'al Changarnier.
A. WACHTER.
ELECTIONS DE LA GIRONDE
`
Le Cd'adresser aux électeurs de la Gironde une
circulaire qui produira, nous n'en doutons
pas, ua excellent eSet. La voici
Eta~teurs,
Pas d'équivoque
Si vous. voulez fonder la République en
Franco, c'eat-à-diro perpétuer un état d'ins-
taMUtétuineuxpour le commerce et l'industrie
Votez pour M. Roudier, candidat républicain.
Si vous voulez reconnaîtM )e dro)t divin,
supprimer te droit de la nation, mutiler le
sùarago universel, prendre Henri V pour roi
Votez pour M. Larrieu, candidat royatiste i
Mai si, pénétrés de vos droits, vous êtes dé-
cides & les exercer vous-mêmes; si vous eroyeï
qu'aucun gouvernement définitif ne puisse s'é-
tablir sans que chaque Français ait déposé
son vote dans !'nrno s'it est témps, comme
vous le disait le 16 mars le Prince Impérial,
do fonder un grand parti national, sans vain-
queurs ni vaincus, s'élevant au-dessus de tous
pour !es réconcilier, et travaitier tous au bon-
heur de!~ France
Votez pour le général Bertrand, candidat da
l'appel ,au peuple.
Voilà un ihngage bien différent de celui
des circulaires républicaines et légiti-
mistes.
Aux électeurs de faire leur devoir 1
M. G.
Informations générales.
Lyon, 28 mars. L'affaire dite du complot
de Lyon ne viendra pas devant un conseil de
guerre. It parait, d'après !o ~o~?- que te
commissaire du gouvernement, considérant
qu'il ne s'agit que d'une association illicite,
demande le renvoi devant la police correction-
netio.
Les prévenus ont déjà subi quatre mois de
régime cellulaire, et on ne peut pas fixer le
terme de la détention prévcnttve.
Dans quelques jours, le génie militaire va
commencer les travaux des fortifications de
cette ville.
Quatre forts vont être construits aussi rapi-
dement que possible ce sont tes forts du
Mont-Verdun, de Vanciat, de Bron et da Feyzin.
Ces travaux une fois exécutés, on s'occupera
FEUILLETON DU C~CrZ07~–N"iO.(i) t
28 MARS t874.
~A MAISON
BE
LARUEZACHAH!E
tteaxi&me p~rtte.
VU'
LE RÊVEDE GIBORY
Nous avons dit dans un précèdent chapi-
tre que Baradieu, au moment de se rendre
chez Mme de Montdésert, avait dépêché un °
de ses domestiques à Nevers, avec mission
de porter à Gibory une lettre adressée à ce
dernier au château de Baradieu.
C'est qu'ea eH'et Gibory, le bohème, ic
vaudevituste, l'ami de Chauveau, n'avait pas
quitté Nevers t.
Transporté comme en un rêve du boule-
vard du Temple daas le plantureux Niver-
nais, il s'était laisse doucement séduire par
cette grasse vie de province, et pour un peu
il eût consenti à troquer les palmes qui l'at-
tendaient contre la quiétude dont it jouis-
sait auprès de ~<~
Et pourtant Gibory n'était pas précisé-
ment un paresseux.
Il avait connu, et sans douta devait-il
connaître encore les dures nécessités de la
vie il s'était vu aux prises avec la misère
il savait par expérience ce qu'il en coûte, et
les trésors d'imagination, et les eSbrts de
travail qu'il faut souvent dépenser pour ar-
river à trouver à dîner dans certains mo-
meats.
Il avait mené cette existence aventureuse, ]
constamment inquiète,, non pas même du ) 1
(<) Reproduction autorisée pour tous les jour- <
Mux ayant un traité avec ta Sociëtô des~eat
te lettru.
de construire deux casernes d'infanterie l'une
sur les terrain de la presqu'île Perracho et l'au-
tre au clos Jouve.
Marseille, 26 mars. Un sieur Bosc, ex-
capitaine de la garde nationale, condamné par
contumace à la déportation dans une enceinte
fortifiée, à la 'suite des événements du 4 avril
1871, s'est fait arrêter pour vol à Milan.
Bourges, 25 mars. M. le comte Jaubert,
député du Cher, serait gravement malade et re-
tenu à sa propriété de Givry.
Samedi dernier ont eu lieu les obseques
do M. Chénon, avocat et ancien maire do Bour'.
ges.
Sens, 24 mars. Il y a eu, le 18 mars, ici
une manifestation en l'honneur do la Commune.
Un certain nombre d'individus, parmi lesquels,
nous est-il dit, quelques personnages ayant un
caractère public, se sont réunis dans une salle
tendue de drapeaux rouges et y oat bu au
triomphe de la république sociale et à l'avène-
ment d'une prochaine <' Commune libératrice, x
Grenoble, 26 mars. Deux Pères Char-
treux viennent d'être ordonnés prêtres dans la
chapelle du grand séminaire de Grenoble. L'un
d'eux, le baron russe Nico!aï, commandait, il y
a quelques années, une des divisions de l'armée
russe du Caucase, et, cédant à une vocation ir-
résistible, a consacré la seconde partie do sa
vie aux solitudes de Saint-Bruno.
Lorsque le général eut fait part au tzar do sa
résolution d'embrasser la vie monastique, l'em-
pereur, tout en lui accordant cette autorisation,
lui fit témoigner ses regrets par l'intermédiaire
du ministre do la guerre. Le général fut mis
alors simplement en disponibilité avec une pen-
sion de retraite, libre de rentrer,s'it l'eût voutu,
dans scn grade, étant toujours censé faire
partie de l'armée. Aux termes des règlements
fusses, un chef de corps, dans une position
semblable, doit se présenter tous les cinq ans
afin d'avoir droit à la continuation de sa pen-
sion. Le général Nicolaï ayant prononcé des
vœux définitifs at ne pouvant plus, par consé-
quent, faire partie des cadres de l'armée russe,
a cru devoir en taire part à l'empereur Alexan-
dre, qui lui a gracieusement annoncé qu'il con-
tinuerait à lui servir la même pension do re-
traite.
De tels fhits honorent la fois et le souverain
qui récompense ainsi d'honorables services et
le brave généra) qui en est l'objet.
Dijon, 25 mars. Des perquisitions ont été
faites chez M. Verdet, imprimeur du ~oKnm~
<%<été saisis à l'eSet d'établir que le ~oK~s~
de ~NtWf n'est que la continuation de l'FcAo
de ~M~o~, supprimé en vertu de l'état de siège
a.u mois de janvier dernier.
SaJnt-Omer, 24 mars. L'inauguration du
chemin de for de Boulogne à Saint-Orner aura
ieu dans les premiers jours d'avril.
Toolon, 25 mars Le drame judiciaire
qui se déroule depuis un mois devant notre
tribunal correctionnel vient d'avoir son dénoù-
ment.
Il s'agissait d'une jeune fille de la campagne,
martyrisée par trois femmes, le tout avec des
détails odieux.
La principale coupable a été condamnée à
un an de prison, et ses deux complices à huit
mois et six mois de la même psine.
Au moment du départ du courrier, oa ne con
naissait pas encore le complément de la peine
sous le rapport de l'amende et des dommages
etintérets..
Ce procès avait passionné l'opinion publique:
les dames de la halle étaient en insurrection
si on leur avait laissé la liberté de décider cotte
triste affaire, les trois coupab'cs auraient passé
un mauvai! quart d'heure.
Sa.int-JetLn-de-I.uz 26 mars. Le grand
combat aux environs de Bilbao parait s'être li-
vré hier ou avant-hier.
On en ignore les résultats cependant, à l'A-
gence Havas, à l'ambassade d'Espagne et aux
affaires étrangères on ne semble pas convaincu
de la victoire de Serrano.
Le siège de Bilbao est poussé dopais quaran-
te-huit heures avec une nouvetle activité, ce
qui indiquerait, tout au moins, que les carlistes
n'ont pas été inquiétés dans leurs positions
offensives.
Voici de nouveaux renseignements sur
l'arrestation du curé Santa-Cruz
Le curé Santa-Cmz a été arrêté le 22 mars,
dans la nuit, par la police de Saint Jean-de-Luz,
à Cibouro, chez Mme veuve Brickmann, pro-
priétéSainte-Croix.
Depuis assez longtemps ce cabecilla vivait
entouré de isa bande au lieu de son arrestation.
H a été dirigé sous bonne escorte sur Bayon-
ne.
Dimanche matin il a été écroué dans la mai-
son d'arrêt. Ça dit qu'il a été arrêté sous la
prévention d'embauchage d'Espagnols, avec
menaces, pour l'armée de don Carlos. Quelques
personnes assurent cependant que c'est simple-
ment pour l'interner, l'autorisation na lui ayant
pas été accordée de séjourner ei près da la
frontière espagnole.
Berlin, 25 mars. Le baron Krupp vient
d'acheter les mines de fer de Bilbao. C'est avec
lendemain, mais de l'heure présente. H avait
en quelque sorte pris l'habitude de la mal.
chance, at, détail qui achève de peindre l'hom-
me, quelque bas qu'il fût tombé, ii avait pu
parfois laisser échapper un cri de colère
contre le sort mais sa nature ignorait l'en-
vie, et encore moins était-il capable de faire
le mal sciemment.
Du temps de sa misère, quand parfois,
après avoir échoué dans la présentation à
une scène de sixième ordre de quelque vau-
deville sur lequel ii avait conçu le fol es-
poir de se faire avancer cent sous, il rentrait
dans son bouge, le soir, crotté et affame
Coquin de sort [ murmurait-il en frap-
pant avec force sur la mauvaise table qui
constituait avec le lit et une chaise tout le
mobillier de son garni.
C'était toute la vengeance que lui inspi-
rait son insuccès de la journée.
Et le lendemain il se remettait en cam-
pagne, nullement découragé, recommen-
çant sur de nouveaux frais, et finissant à
force d'industrie, d'imagination, d'habiletés
inouïes, par nouer les deux bouts.
On ne s'étonnera donc pas qu'un pareil
homme, subitement placé par les circons-
tances à l'abri des inquiétudes qui avaient
jusque-là été le plus ctatrdesoncapitat
ait éprouvé une volupté indicible à sepion~
ger pour quelque temps dans l'oubli com-
plet du passé et dans le dédain absolu de
l'avenir.
D'abord, ç'avait été Chauveau, une an-
cienne connaissance, qui lui avait donné
cinq.centsjfrancs en l'envoyant àla campagne
Cinq cents ffancs, sur lesquels Gibory
s'était empressé d'acheter ua vêtement com-
plet! Cela ne dure pas éternellement; mais
au moment où le vaudevilliste se disposait
à faire, suivant son expression, un nouvel
appel de fonds à l'ami Chauveau, ia Pro-
vidence avait tout à coup placé ëaradieu sur
son chemin.
Par exemple, celui ci avait pendant qua-
rante-huit heures fait mener une rud.' exis-
tence à Gtbory! 1
Mais BaradieM l'avait dédommagé de ses
'attgues avec une bi.n dutre générosité 'me (
~hauveau.
co minerai, dont on connaît toute la supério-
rité, que le baron prussien compte faire les
biindages de la flotte cuirassée do l'Allemagne,
Mais Btibao et Portugaicto étant Moqués parler
carlistes, les exportations de ce minerai sont
suspendues, et l'on parait craindre que l'Alle-
mague ne voie dans ce fait do l'interruption
de jouissance de biens acquis par un sujet al-
lemand aussi important que M. Krupp un mo-
tif d'intervention dans !a Péninsule.
~tpara~so, 18 mars. Une exposition
internationale doit s'ouvrir à Valparaiso )o
10 septembre 1875.
La France occupe un des premiers rangs
parmi les nations qui entretiennent des rela-
tions commerciales avoj le Chili. H serait donc
désirer que son commerce et son industrie y
fussent dignement représentes.
Genève, 26 mars. II se trouve en ce mo
ment à l'hôpital de Delémont un jouae Alsa-
cien qui vient d'être le héros d'une triste aven'
ture.
Ce jeune homme avait opté pour la franco
pendant le temps légal, mais son option se
trouva annulée par le tait qu'il continua de de-
meurer dans son pays natal. Il refusa néan-
moins de se rendre à l'appel de la conscription,
sans paraître se rendre compte dos conséquen-
ces de cette détermination, jusqu'au moment
où il vit arriver dans sa maison, à AItkireh,
deux gendarmes prussiens, munis d'un mandat
d'arrêt. Pris d'une terreur Iblla, ce malheureux
se précipita par une fenêtre, courut dans la
direction de la ffondcro, qu'il parvint à attein-
dre..
De là, il continua sa route à pas rapides, et
arriva à Délémont où, à la vue d'un gendarme
suissa qu'il rencontra à l'entrée de la ville, il
tomba sans connaissance. Transporté à l'nôpi-
tal, il y reçut les soins que nécessitait son Ètdt
mais au moindre bruit d'un bouton metaltique,
ce malheureux est pris de violentes attaques
épileptiques.
On désespère do le guérie; la frayeur extrême
qu'il a éprouvée a jeté une perturbation com-
plète dans son systcmo nerveux.
Bulletin politique
Les légitimistes « tentent un dernier ef-
fort C'est leur formule. Les journaux du
Midi nous apprenRent que les femmes mani-
festent et que le général Cathelineau pro-
nonce des discours assez vifs, si l'on en juge
par cette phrase
Quant à Henri V, son avènement est proche.
Nous vous le ramènerons. Nous comptons sur
beaucoup de départements; mais si nous avions
besoin de vos poitrines, je suis persuadé qu'au-
cune des vôtres ne nous ferait défaut.
Enfin un ou deux députés sont parMs se-
crètement ou vont partir pour FrohsJorf,
toujours afin de « tenter un dernier eflort a
auprès de M. le comte de Chambord.
Nous avouerons que nous avons quelque
peine à comprendre le sens de ces mots qui
font le tour de la presse royaliste. Les roya-
listes veulent donner la courenne à Henri V;
Henri V l'accepterait volontiers. Chacun sait
cela. Mais quel « effort peut bien faire un
Cazenove de Pradine pour changer ce désir
en réalité? ii ira trouver Henri et lui dira
Montez sur te trôae il répondra < Je
tion du drapcaa reviendra sur le tapis. Dra-
peau blanc, drapeau tricolore, drapeau
mixte serviront a nouveau de thème à des
articles de journaux, à des discours et à
des lettres. Mais après?
M. de Cazenove de Pradine Et ses amis re-
viendfont bredouille; leur <' dernier effort* »
aboutira à un avortement. Et comme le cou-
rage malheureux d'ordinaire est tenace,
tous les mois désormais nous tirons la
première page des feuilles de iys < Deux
députés de l'extrême droite sont allés à
< Frohsdorf tenter un dernier effort. »
« Tenter un dernier effort x, cela devien-
dra une carrière et un tttre aux voix légiti-
mistes. On dira d'un député « Il faut le
< réélire douze fois, sans se décourager, il
<( a ~M<~ ?? t~M~ c~b~. x
Le JoK~'M~ o/y~MëJ d'hier contient un
décret du président de la Hépublique nom-
mant les maires de dix-neuf arrondisse-
ments de Paris il n'est pas question du
vingtième arrondissement, qui sera sans
doute l'objet d'un décret spécm!. Toutes les
municipalités, à l'exception des 3", 12" et
19° arrondissements, sont maintenues.
Les maires et les adjoints élus par M.
Thiers n'ont pas trop à se plaindre de cette
épuration elle est anodine.
On nous assure que le gouvernement n'a
pas été plus rigoureux, patcequc, pour trou-
ver des maires et des adjoints capables, il au-
rait été, dans plusieurs arrondissements,
obligé de choisir des bonapartistes ayant
fait le pèlerinage de Chislehurst.
Ce n'est pas seulement dans les vingt ar-
rondissements de Paris que le gouverne-
S'il avait pu oublier au milieu de ces
dcuces le pauvre petit garni de Montmartre
où il vivait naguère, son rêve. son rêve
éternel ne l'avait pas abandonné; et, à cette
heure où H avait tout son temps et toute sa
tête pour penser, il se disait avec une con-
viction profonde que l'avenir était à lui, et
qu'il n'avait qu'à laisser venir à lui les di-
recteurs de théâtre.
Se couchant tôt, sauf les soirs où le théâ-
tre de Nevcrs fonctionnait; dormant la grasse
matinée il se faisait apporter le matin son
ohocolat dans son lit, puis s'habitiait, allait
faire un tour dans les cafés, lisait la partie
des journaux relative aux théâtres, tout en
ébauchant un plan de vaudeville et lors-
que le temps était beau et que la fantaisie
lui en prenait, il poussait à pied une
pointe jusqu'au château de son ami le mar-
quis. l ;t .t B d.
~o?t < <~t ~wt~~M*, c'étaitBaradieu.
Gibory n'avait plus voulu remonter à che-
val depuis le fameux soir où Baradieu l'a-
vait recueilli dans un fosse.
Il était donc heureux. Mais tout cie! a son
nuage, tout azur a son point noir.
Le nuage, le point noir de Gibory, c'est
qu'il avait daigné écrira au directeur du
Théâtre-D~jazetpour lui rappeler son vaude-
ville, et qu'aucune réponse ne lui était en-
core parvenue.
Un matin, Gibory fut réveille brusquement
par son domestique habituel (car, à l'hôtel
des Ducs, Gibory avait un domestique pour
lui tout seul), lequel venait, toujours sui-
vant l'habitude, lui apporter son chocolat.
Pour la première fois, Gibory éprouva un
vif mécontentement, que la vue réjouissante
du bol fumant, des petits pains dorés, des
ronds de beurre exquis, le tout sur le grand
plat argenté étincelant, ne suffit pas à dis-
siper.
C'est qu'au moment où le domestique ve-
nait de le révp.ner en sursaut. C!bory fai-
sait le plus Vicieux rcvc qu'un auteur
dramatique pût imaginer.
Il rêvait qu'il é'ait couronné de i~urs par
des femmes habillées en robes bl.m de ciel
et tenant a la main des lyres, de ycfitabh;s
lyres, comme il n'y en a plus,
ment se trouve en face de cette difficulté.
Des journaux officieux anaoneent que le
gouvernement s'est résolu, âpres beaucoup
d'hésitation, à fie révoquer, en dehors de
M. le duc de Padoue, aucun des nombreux
maires ayant assiste à la manifestation du
16 mars, malgré les instructions envoyées
auk préfets antérieurement à cette date.
Morale On est bien forcé d'être sobre
quand on ne peut pas faire autrement.
Le télégraphe nous apporte des neuvelles
de Grèce qui sont assez pittoresques.
H y a à Athènes une Chambre des dépu-
tés dont le Ledru-Rotlin porte le nom so-
nore de Lombardos. C'est un crâne citëyëîi
que ce Lombardos 1 Dans un mouvement
oratoire digne de Jules Favre et de Gambet-
ta, ces Lombardos de France, if s'est écrié
< La royauté en Grèce est antipathique à
c la nation Oui les tendances de la nation
sont républicaines n
Le roi Georges, qui ne tient pas à gouver-
ner la Grèce malgré elle, a fait mander son
premier ministre et lui a déclaré qu'il était
tout disposé à se retirer et à laisser les
Lombardos faire le bonheur de leurs conci-
toyens.
Les députés grecs se sont rappelé )c mal
qu'ils ont eu jad's à trouver un roi, et, pour
calmer te roi Georges, ils se sont empresses
de censurer le langage de Lombardos par
127 voix contre 1§.
Que Lombardos se console de ce soufflet
moral on assure qu'il \'a recevoir sous peu
une lettre de condoléance signée Ëarthëic-
my Saint-Ililaire.
Ea Espagne, des hostilités ont lieu autour
de Bifbao. Une action a dû s'engager vers
ganta Juliana, qui se trouve située à égale
distance de Bifbao et de Sommorostro.
Nous manquons de dépêches nous don-
nant des détails complets. Voici le dernier
télégramme par venu à Paris:
Mardi 26 mars, 9 heures dtt matin.
La (?rano a força tes principales positions carlistes.
La bataille continue, mais la victoire est désor-
mais assurée aux troupes du maréchal.
Les républicains se vantent d'ôtre maî-
tres prochainement de la Ria de Rilbas, ce
qui assurerait la levée du siège.
Il est prudent d'attendre des renseigne-
ments Mu veaux.
CHATtLLON.
REVUE DU JOUR
Des journaux annoncent que M. le duc
d'Aumale, absent depuis longtemps de son
poste, est retourné à Besançon. D'autres
assurent qu'il prendra la pureté dans la
discussion sur le rapport du gênerai Cha-
reton. EaSn, quelques-uns prétendent que
le due donnera, dimanche, une t'été cyné-
gétique à Chantilly.
Hten de tout cela n'est vrai.
Le duc d'Aumale est reparti en Angle-
terre. H doit y rester jusqu'à i'àqucs.
11 t
On iit dans la J~'MM
M. Cazonove de Pradine ne doit point partir
pour Frohsdorf avec M. do Carayou-Ldtour,
ainsi qua divers journaux l'annoncent ce
matin.
Il est parti vendredi dernier avec M. Lucien
Brun.
U'ost à son retour seulement que la droite
décidera l'attitude qu'elle doit prendre devant
le septennat; les opinions sont très divisées,
et la lettre de M. d'Aboville adressée à l'C/MîOK
prouve qu'il y a dans le parti légitimiste dos
opinions oncoro plus accentuées que colles de
M. do Cazenove do Pradine.
**t
Continuons à feuilleter la C~c'
<~C<3 de ~M~ M~O~MC ~y~M~C
de ~~opMtec.
C'est instructif:
Hors do Paris et de Versailles, ou, pour par-
ler plus exactement, en dehors, des régions gou-
vernementales, ministérielles et pariamentai-
res, ne demande qu'une chose F OM
~ÏMOJMMOM.
Nos cercles prospèrent do jour en jour, nous
écrit-on du Midi. Nous ne regrettons qu'une
chose ~'a~MM ~Mf~M c~M nos cAe/~ de
F~M' << ~e F~~s~
<
N aura-t-il pas un homme do cœur etd'm
dépendance pour poser nettement la question,
la seule qui mtérosso le pays et qu'il réclame
.Hc~t F OM ~MO~M~oa 1
Le parlementarisme serait écrase du coup
car il n'obéit qu'à la peur et à l'intérêt et ces
deux mobiles ue toute sa politique lui d.fen-
dent de voter dissolution. Que co soit de bon
gré, do mauvais gré, que les fils de !a révolu-
Gibory, vivement ému de cet hommage
véritablement inespéré, se défendait avec
modestie mais au même instant une troi-
sième jeune personne, en robe rose,
ccHe-lâ, et qui planait dans les airs, faisait
du doigt un signe à Gibory.
Sur la robe de ce personnage l'heureux
coq en pâte de l'hôte! des Ducs lut avec ra-
vissement ces mots
MUSE DU VAUBEVt~LE
H suivit alors le signe indiqué, et un spec-
tacle bien plus étonnant encore frappa son
regard.
Devant lui se trouvait une table et tout
ce qu'il faat pour écrire. Sur c&tte table il
y avait une feuille de papier timbré, pres-
que entièrement couverte d'écriture.
Et debout, à côté de cette table, un hom-
me déjà mûr, ganté de b)anc et en habitnojr,
présentait en souriant une plume à Gibory.
Signez 1 cher monsieur, murmurait
avec douceur l'homme en habit noir.
Et Gibory étouffa une exclamation de sur-
prise joyeuse, car il venait de reconnaître
le directeur du Théàtre-Déjazet.
l'uis, toujours couronné de fleurs, il prit
la plume qu'on lui offrait et parcourut du
regard le papier timbré au bas duquet il
était sollicité avec tant d'instance d'appo-
ser son paraphe.
Frémissant de bonheur, agite par les sen-
sations les plus exquises, il lut ce qui suit
Entre les soussignés
M. Népomucene Gibory, auteur dramati-
que, d'une part
Et M.Isidore Balizelle, directeur du Théâ-
tre-Déjazet, d'autre part,
H a été convenu et arrêté ce qui suit
M. Népomucène Gibory s'engage à livrer
chaque-année cinquante-deux vaudeviltes à
M. le directeur du Théàtre-Déjazet; cha-
que vaudeville livrable tous les samedis
soir, avant six heures un quart, devra être
joué nu moins cinquante-deux fois par ail.
M. Népomuceue Gibory aura droit, contre
remise de chaque vaude' i!te, à une prime
de cinq ceuts francs, suns préjudicf; de
vingt-cinq pour cealde droits d'auteur sur
la recette brutt:.
tien vexent Henri V 1 qwe nous impopte? L'im-
pô'rtant, tessentië!; c'est da rendre le Roi à la
Franct). Lo reste n'est rien.
)tf Ho s'agit pas de gagner l'adhésion des ha-
bite! et des timides du to~ut il faut l'enlever
pouraUervitoetréussir.
Pour cefa, faut-il anemajonté?Nai)eit ~u~t d'un homme qui dira J'adjure i As"
~semblée de prfo'~er. Henri V ou de se dis-
soudre.
Mais cet homme, ce héraut d'armes, 6s;-)! a
l'Assemblée de Versailles ?
Oui, n~us avons le bonheur de compter en-
core à l'Assemble des hommes qui craignent
Dieu, qui aiment sincèrement If France, le
poup'e et te Roi. Us ont eu mitte fois )tt pensée
d'engager la solution sur ce terrain; mais ia
crdinto d'un échec qui tournerait à t'avantage,
momentané, c'est vrai, ds }& sociale, leur tait
rojoutcr d'assumer to fardeau d'uaa pareiUo
responsabilité. Si te Roi leur disait En avact t
messieurs, et Dieu sauva la France! vingt-
quatre heures ne se passeraient pas sans les voir
& ta tribune. Los voix du peupto plongé dans la
miSëro, tss voix de la Franco qui s'alanguit
sous ces régimes provisoirfs ou équivoques,
qu'a toujours si pieusement recueiiïiss te coeur
du Roi dans tes quarante années do son exiL fui
feront peut-être bientôt un devoir de dire à l'un
de ses udèfos La France m'appetto déclarez-
le & l'Assemblée.
Bes bruits sinistres se répandent par la
ville. Oa affirme qu'il existe une conspi-
ration royaliste pour profter des vacances
et renverser le septennat au profit de l!enri V
ou du duc d'AumaIe les conjurés ne savent
pas encore sur qui s'arrêtera teur choix.
On cite un peu légèrement le nom de
deux honorab'es généraux de !a garnison
de Paris on affirme que le duc de Broglie
et le maréchal de Mac-Mahon sont bercés
par les coupables dans une fausse sécu-
rité, et que le mouvement éclatera entre le
5 et le 10 avril.
Je commence par déclarer qu'il ne faut
pas ajouter la moindre créance à ces bour-
des.
Il est certain que tes légitimistes et les orlé-
anistes do t'Assembtée'se senteut acculés à une
dissolution prochaine et qu it~ savent qu'ils ne
seront pas réélus, dit l'Orne. tt est certain
qu'ils n'espèrent pas beaucoup dans ta réforme
du suffrage universel et qu'ils se repentent de
n'avoir profité ni du il février 1871 ni du 28
mai 1871 mais, tant que te maréchal sera chef
du gouvernement, une trahison militaire est
impossible.
En revenant de son expédition de Charing-
Cross hôte), le duc d'Aumale a du faire de sin-
gulières réflexions mais le duc d'Aumale,
tout prince et tout général de division qu'il
soit n'entraînerait pas derrièro lui, si jamais
l'idée lui en prenait, ni un escadron ni un ba-
taiilon.
Le gouvernement du maréchal a au moins
cet avantage qu'il recule l'époque des pronun-
c:a<~M!~M. Quand un maréchal est au pouvoir,
l'armée obéit il n'y aurait que )e maréchal lui-
même qui pourrait. maais quel intérêt y au-
rait-i)? Pour la première fois de sa vie, il man-
querait à sa parole et cela en faveur deprinefs
qui ne lui pardonneraient pas d'avoir été le gou-
vernement avant eux D'aiffom's, il n'y est pas
sollicité par l'opinion pubtique, par le goût de
l'armée, par l'intérêt de la nation.
Les orléanistes et les légitimistes se re-
muent donc en pure perte ils n'auront ni
un bataillon ni un escadron, et leurs cons-
pirations d'état-major et de salon tomberont
dans l'eau comme la tentative de fusion.
M. Emile Ollivier n'est pas sûr de n'avoir
pas été autrefois l'Empereur Napoléon, ti se
qaaHue d' < auteur principal du plébiscite
de 1870 dans une lettre au /oM~M~J ~M-
~M' Homme sévère, mais juste, il parle de
« réprimer les excès du peuple tout en lui
restant < dévoué
L'esprit de M. OMivier est toujours dans
le môme état.
Voict cette lettre, que nous empruntons
au ./oK?'Mi! <~M~e~
~OMKMf F~ JK~?'<, <~C~Mf ~M
JOURNAL D'ANGERS.
17, Dfsborde-Vahnore-PasBy, .1
23marsl874.
Monaieur,
Je vous remercie du concours que votre jour-
nal m'a accordé dans ma querelle récente avec
l'Académie. L'auteur principal du plébiscite
de 1870 ne pouvait hésiter à rendre hommage a
l'Empereur. La manière dont cet hommage a
été accuoitfi montre combien le cœur des popu-
lations revient à la justice. Le Prince Impérial,
en revêtant qu'il est un nomme et no tant, aecétérerace mouvement. A nous de le faire
triompher pur une politique sage et ferme.
Soyons des hommes d'ordre et non des réac-
tionnaires réprimons les excès du peuple, mais
ne cessons pas de l'aimer et de lui être dévoués;
défendons, vénérons la refigioa, sans laquelle
une société serait comme un monde sans soleil;
mais ne devenons pas tes instruments d'un parti
qui exploite la religion au profit de ses vues
terrestres.
Surtout, soyons indulgents les uns pour les
En échange do ces bons procédés, M. Né-
pomucène Gibory s'engage formellement et
~ar écrit à ne travailler peur aucune autre
-scène et à réserver exclusivement les tra-
vaux de sa plume au Tné&tre-Déjazef.
Gibory n'en lut pas davantage radieux,
ivre de joie, il se précipita sur le papier
timbre, la piume commença à tracer la pre-
mière lettre de son nom mais à ce mo-
ment un bruit jctentitet il s'éveilla.
C'était le garçon de l'hôtel des Ducs qui
lui apportait son chocolat du matin.
Ah 1 malheureux 1 s'écria l'infortuné
vaudevilliste avec un cri déchirant, tu viens
de me faire manquer une affaire superbe 1
Moi, monsieur? Ht le iarbin avec stu-
péfaction.
Oui, toi 1. Qui diable t'empêchait
d'attendre encore d réveiller?.
Mais, puisque monsieur dormait, dit le
garçon de plus en plus ahuri, il me semble
assez difficile d'admettre.
Pas de rénsxions ) commanda Gibory.
Je me retire, iit le garçon froisse mais,
auparavant, voici une lettrequejem'empKS-
sais de monter à monsieur.
Gibory, d'un bond, se dressa sur son
séant.
Une lettre?. Et tu ne me le disais
pas, animal?. Donne vite?.D'où vient
cette lettre? Réponds.
C'est un domestique qui vient de l'ap-
porter à ia minute du château de Baradieu.
Ah très bien 1 une lettre de mon ami
le marquis fit Gibory d'un ton suffisant.
Cet excellent Baradieu, poursuivit-il en
se préparant à rompre le cachet il m'in-
vite encore à courre un cerf! Homme char-
mant, va 1
–Mais qu'est-ce que tu dis donc ? reprit le
vaudevilliste en changeant de ton. C'est tim-
bré de Paris.
Oui, Monsieur, fit le garçon avec di-
gnité c'est nue h'tirc qui, en effet, vient
d Pari~, niais qui vous a été adressée au
château de Barad). u.
Gibory poussa un cri de joie triomphante,
(t, sans scager au simple appareil dont, sui-
vant la poétique expression de Racine, il
autres, et ne confondons pas !'inso!enC~ &vec te
courage, la tmfaronnadeavtfe~ ~enne~
Cordialement à vous.
E.OLUVtB~
L'inaBguratioB de l'aérostat J!/tcAe~
F~ce et les expériences de photographie
ssrostatique qui devaient avoir lieu hier
dana l'usine à gaz de la Villette ont du être
ajournées, vu. la rivalité des vents du nord.
Mais ce n'est que partie remise. Le but que
se proposent les photographes aérien: est
de iaeifiter la réfection du cadastre.
Avec la photographia aérostatique, dit le sa-
vant ingénieur Audran, plus de triangulation
préalable, pius n'instrumenta douteux, plan-
chettes, aiiaades, graphomètres; plus de chaî-
nes à traîner comme par des galériens, a tra-
vers les ha))iers, les vignes, tes marais. En ré-
suma, cinq cents photographes géodésiqnes, à
m!Hc hectares par jour, lèveraient le ptan gé-
néra de ta France en, quatre-vingts journées
do travai).
C'est ce que ne iraient pas en trois ans
tous les arpenteurs e~ Je~ géom(-trcs de !a
campagne..
On écrit de Londres à la Zt~c~
A la Chambre des communes, un membre
prête serment d'une façon inaotite c'est M.
Kavernagh, représentant de Wexford. N'ayant
pas l'usage de ses bras, l'honorable membre
signale procès-verbal en tenant la plume dans
sa bouche. On t'amène dans un fauteuil à rou-
lettes et il est reconduit de même à sa place.
L'honorable M Kavernagh siége parmi les
membres ministériels.
Cet incident parlementaire, entièrement nou-
veau, cause dans la Chambre quelque émotion.
Nous trouvons dans la~ccMe ~M~w~~j~M le texte d'une lettre de Rabaut de Saint-
Etienne, appartenant à la collection La-
bfouisse-Rochefort, qui va être mise aux
encllérè8..
Ce document est fort curieux et traite une
question qui est encore aujourd'hui de ta
plus brûtante actualité.
On allait procéder aux éjections pour tes
Etats généraux, et déjà, dans le public, on
agitait la question de savoir où ils siége-
raient. Il y avait pour Paris, parait it, un
courant d'opinion, et c'est pour s'y opposer
que Rabaut écrhit la lettre qu'on va lire,
vraisembiabtement adressée à Neckcr
Monsieur,
Les réctamationa~ui vous arrivent de touto)
tes provinces vous ont assez fait connai~etenra
vœux. Mais il en est un que ia prudence na
leur a pas permis d'exprimer c'est que tes
Etats généraux ne soient pas assembla a Pa-
ris, mais dans le soin des provinces. Dans
cette immense capitale, où l'esprit public
n'existe pas, où il est au moins môle de l'aUiaga
impur d'uuo foule d'intérêts particuliers, eu tes
esprits sont si versatitos,.parco qu'it n'y a pas
un intérêt commun, et ou l'opinion publique
change du soir au lendemain, parce qu'on juge
moins tes chose: que les hommes, h y aurait
tres grand danger a livrer l'Assemblée nationale
aux tumultes que ces intérêts particuliers peur-
raient y exciter. C'est ce dont on a vu, me~-
sieur, un exemple en Dauphiné. Tant que les
assemblées ont été faites à Grenoble, t'icttuonca
des gens du palais les a rendues incertaines
c'est a Romans qua les principes se sont éta-
blis, parce qu'il y a régne uce parfaite liberté.
0 ~quais, le bavardage des cafés et les lureur~ des
brochures, comme la voix de l'opinion pubtiqup.
L'opinion puotiquo est dans les provinces, tu
nation est dans les provinces. C est là qu'on
juge sans préjuge et qu'on pense sans versatilité,
parce qu'on n'y pera jamais de vue l'intérêt
général, et que tes intérêts particuliers n'ont n<
écrivains ni popuiacs a leurs ordres. C'est un
vœu public que j'ai l'honneur de vous exposer,
monsieur, et il n'y a que ce motif qui ait pu
m'engager & vous proposer une idée que, très
certainement, vous avez déja méditée vous'
même.
Je suis, avec le plus profond respect, mon-
sieur, votre très humble etteur,
BA.BAUTDE6AtNT-ÉT!ENNN.
Nimês, 2t novembre i788.
N'est-ce pas que tout cela pourrait 4tre si-
gné Dahirel? y
Nous avons parié, a propos de ia prise
d'iianoï, desauaires du Tonkmetdel'tn-
cideut relatif à la mort de M. te lieutenant
de vaisseau Francis Garnier, chef de l'expé-
dition, dont la première phase avait été si
heureuse ) depuis cette époque, des événe-
ments bien malheureux se sont accomplis
La France avait, dans cette province si im-
portante. dit t'~Mconsidérable complètement dévoue a ses inté-
rêts. L'occupation du Tonkin par nos troupes a
amené des réclamations diplomauques, a la suite
disquettes l'évacuation du pays a été décidée.
Nous ne voûtons pas aujourd'hui apprécier cette
mesure, qu'il faut attribuer sans doute a des
nécessités potit'ques mais ce que nous de-
v ette a été exécutée. t
était revêtu, fit sauter en i'air ses couver-
tures, bondit dans !a chambre aux yeux
stupéfaite du garçon, se mit à exécuter un
pas rappelant a la foisia 1'M~e o~~cMc et
la danse des nègres; puis, sautant au coude
t'honnête serviteur, qui cr~t que son ioca*-
taire devenait fou
C'est la lettre du directeur s'écria-
t-il, la lettre d'Isidore Balizelle, le directeur
du Théâtre-Déjazet Mon Dieu) que va-t-
eUe m'apprendre?
Le garçon était complément ahuri, et i<
penchait visibtemeat a croire que Gibory
était devenu tou t
Ce dernier venait en effet de sauter à bM
de son lit, et ii parcourait la chambre dan$
le MM~e <<ïM~ désigné ci'dessus.
Voyons voyons ~isatt-ii, rassem-
blons nos idées. Ii faut partir. à l'instant.
Mes maues où sont mes ma)!es ? A queHe
heure !etrain?0ù preods-tuia gare? Réponds.
Mais, monsieur 1
Par!e.
Je dois vous faire observer.
Je t'ccoutc.
Le domestique deM. le marquis.
Ce cher Baradieu.
Etait chargé, en même temps qu'it de-
vait vous remettre cette lettre.
–Cepti..
De vous prier de iapart de son maitre
de vouloir bien lui faire l'honneur de vou$
rendre ce soir au château, où il vous atten-
drait à souper.
Gibory fit un mouvement.
H venait de passer une jambe de son pan-
talon.
Son regard vif et prompt s'arrêta sur te
domestique.
A souper l. ce soir. le marquis ? bai"
butia-t-il. ah! ah! c'est différent. Bara<
diea est un charmant garçon, et je n'ai rien
à lui refuser– C'est bien, laisse là ton cho-
co!at. je vais aviser, et, s'il me vient d'au-
tres lettres. ne mets aucune négligence
me les apporter. Val
Le valet h'inclina et sortit.
PBSRRB ZtCCONH et AMLM~ R~W;.
(~<ï fMt~ a <%M«tMt.)
anent, la readre facile à percer et mettre les
quartiers populeux à l'abri du bombarde-
ment.
Avec un gouvernement ferme et vigoureux,
!a population de. Paris, qui, pendant le der-
nier siège, a donné tant de preuves d'abné-
gation, de courage et de patriotisme, loin
de gêner la défense, lai procurera au con-
traire un puissant renfort d'hommes intell-
lige~ts, instruits et industrieux.
Tous ces arguments, présentés d'une fa-
çon claire, lucide, et je dirai même avec
éloquence, ont été accueillis avec faveur et
ont valu à M. Brunet de nombreux et cha-
leureux témoignages d'approbation.
Le colonel Denfert-Rochereau, partisan
de la défense restreinte, a'a pas eu le moin-
dre succès. Quoique je sois grand admira-
teur de la défense de Belfort, j'avoue que la
tanitë inconsciente de l'ancien gouverneur
de cette place unit par devenir fatigante.
A peine monté à la tribune, le brave co-
ionet a déclaré naïvement que sa défense
de Belfort devait être considérée comme un
modèle par tous les gouverneurs présents
et futurs. H en a donné pour preuve que les
A~emands préconisaient ses méthodes.
De nombreux murmures ont accueilli ces
paroles dénuées de toute espèce de modes-t
tic, et, à partir de ce moment, la voix de
l'orateur a constamment été couverte par le
bruit des conversations particulières, ce
qni a empêché de suivre ses savantes dis-
sertations de la tribune des journalistes.
J'ai fini par comprendre que le colonel Den-
fert, après avoir fait l'historique du siège
de Belfort, soutenait qu'il fallait mille hom-
mes par kilométra de développement de la
ligne de défense. A Belfort, avec .16,000
hommes, il a occupé seize kilomètres donc,
à Paris, il en faudrait 160,000 pour défen-
dre les forts demandés par le comité d& dé-
fense.
Ces règles mathématiques appliquées~
la défense des places de guerre m'ont paru
n'être pas du goût de la Chambre. C'est du
reste ce que nous verrons aujourd'hui, car
nous entendrons de vigoureux athlètes
d'abord le général Chareton, membre de la
commision parlementaire et du comité des
fortifications, qui défendra le projet, et M.
Thiers, qui le combattra le général du gé-
nie Guiilemaut demandera également la pa-.
role, ainsi que legéné:'al Changarnier.
A. WACHTER.
ELECTIONS DE LA GIRONDE
`
Le C
circulaire qui produira, nous n'en doutons
pas, ua excellent eSet. La voici
Eta~teurs,
Pas d'équivoque
Si vous. voulez fonder la République en
Franco, c'eat-à-diro perpétuer un état d'ins-
taMUtétuineuxpour le commerce et l'industrie
Votez pour M. Roudier, candidat républicain.
Si vous voulez reconnaîtM )e dro)t divin,
supprimer te droit de la nation, mutiler le
sùarago universel, prendre Henri V pour roi
Votez pour M. Larrieu, candidat royatiste i
Mai si, pénétrés de vos droits, vous êtes dé-
cides & les exercer vous-mêmes; si vous eroyeï
qu'aucun gouvernement définitif ne puisse s'é-
tablir sans que chaque Français ait déposé
son vote dans !'nrno s'it est témps, comme
vous le disait le 16 mars le Prince Impérial,
do fonder un grand parti national, sans vain-
queurs ni vaincus, s'élevant au-dessus de tous
pour !es réconcilier, et travaitier tous au bon-
heur de!~ France
Votez pour le général Bertrand, candidat da
l'appel ,au peuple.
Voilà un ihngage bien différent de celui
des circulaires républicaines et légiti-
mistes.
Aux électeurs de faire leur devoir 1
M. G.
Informations générales.
Lyon, 28 mars. L'affaire dite du complot
de Lyon ne viendra pas devant un conseil de
guerre. It parait, d'après !o ~o~?- que te
commissaire du gouvernement, considérant
qu'il ne s'agit que d'une association illicite,
demande le renvoi devant la police correction-
netio.
Les prévenus ont déjà subi quatre mois de
régime cellulaire, et on ne peut pas fixer le
terme de la détention prévcnttve.
Dans quelques jours, le génie militaire va
commencer les travaux des fortifications de
cette ville.
Quatre forts vont être construits aussi rapi-
dement que possible ce sont tes forts du
Mont-Verdun, de Vanciat, de Bron et da Feyzin.
Ces travaux une fois exécutés, on s'occupera
FEUILLETON DU C~CrZ07~–N"iO.(i) t
28 MARS t874.
~A MAISON
BE
LARUEZACHAH!E
tteaxi&me p~rtte.
VU'
LE RÊVEDE GIBORY
Nous avons dit dans un précèdent chapi-
tre que Baradieu, au moment de se rendre
chez Mme de Montdésert, avait dépêché un °
de ses domestiques à Nevers, avec mission
de porter à Gibory une lettre adressée à ce
dernier au château de Baradieu.
C'est qu'ea eH'et Gibory, le bohème, ic
vaudevituste, l'ami de Chauveau, n'avait pas
quitté Nevers t.
Transporté comme en un rêve du boule-
vard du Temple daas le plantureux Niver-
nais, il s'était laisse doucement séduire par
cette grasse vie de province, et pour un peu
il eût consenti à troquer les palmes qui l'at-
tendaient contre la quiétude dont it jouis-
sait auprès de ~<~
Et pourtant Gibory n'était pas précisé-
ment un paresseux.
Il avait connu, et sans douta devait-il
connaître encore les dures nécessités de la
vie il s'était vu aux prises avec la misère
il savait par expérience ce qu'il en coûte, et
les trésors d'imagination, et les eSbrts de
travail qu'il faut souvent dépenser pour ar-
river à trouver à dîner dans certains mo-
meats.
Il avait mené cette existence aventureuse, ]
constamment inquiète,, non pas même du ) 1
(<) Reproduction autorisée pour tous les jour- <
Mux ayant un traité avec ta Sociëtô des~eat
te lettru.
de construire deux casernes d'infanterie l'une
sur les terrain de la presqu'île Perracho et l'au-
tre au clos Jouve.
Marseille, 26 mars. Un sieur Bosc, ex-
capitaine de la garde nationale, condamné par
contumace à la déportation dans une enceinte
fortifiée, à la 'suite des événements du 4 avril
1871, s'est fait arrêter pour vol à Milan.
Bourges, 25 mars. M. le comte Jaubert,
député du Cher, serait gravement malade et re-
tenu à sa propriété de Givry.
Samedi dernier ont eu lieu les obseques
do M. Chénon, avocat et ancien maire do Bour'.
ges.
Sens, 24 mars. Il y a eu, le 18 mars, ici
une manifestation en l'honneur do la Commune.
Un certain nombre d'individus, parmi lesquels,
nous est-il dit, quelques personnages ayant un
caractère public, se sont réunis dans une salle
tendue de drapeaux rouges et y oat bu au
triomphe de la république sociale et à l'avène-
ment d'une prochaine <' Commune libératrice, x
Grenoble, 26 mars. Deux Pères Char-
treux viennent d'être ordonnés prêtres dans la
chapelle du grand séminaire de Grenoble. L'un
d'eux, le baron russe Nico!aï, commandait, il y
a quelques années, une des divisions de l'armée
russe du Caucase, et, cédant à une vocation ir-
résistible, a consacré la seconde partie do sa
vie aux solitudes de Saint-Bruno.
Lorsque le général eut fait part au tzar do sa
résolution d'embrasser la vie monastique, l'em-
pereur, tout en lui accordant cette autorisation,
lui fit témoigner ses regrets par l'intermédiaire
du ministre do la guerre. Le général fut mis
alors simplement en disponibilité avec une pen-
sion de retraite, libre de rentrer,s'it l'eût voutu,
dans scn grade, étant toujours censé faire
partie de l'armée. Aux termes des règlements
fusses, un chef de corps, dans une position
semblable, doit se présenter tous les cinq ans
afin d'avoir droit à la continuation de sa pen-
sion. Le général Nicolaï ayant prononcé des
vœux définitifs at ne pouvant plus, par consé-
quent, faire partie des cadres de l'armée russe,
a cru devoir en taire part à l'empereur Alexan-
dre, qui lui a gracieusement annoncé qu'il con-
tinuerait à lui servir la même pension do re-
traite.
De tels fhits honorent la fois et le souverain
qui récompense ainsi d'honorables services et
le brave généra) qui en est l'objet.
Dijon, 25 mars. Des perquisitions ont été
faites chez M. Verdet, imprimeur du ~oKnm~
<%<
de ~NtWf n'est que la continuation de l'FcAo
de ~M~o~, supprimé en vertu de l'état de siège
a.u mois de janvier dernier.
SaJnt-Omer, 24 mars. L'inauguration du
chemin de for de Boulogne à Saint-Orner aura
ieu dans les premiers jours d'avril.
Toolon, 25 mars Le drame judiciaire
qui se déroule depuis un mois devant notre
tribunal correctionnel vient d'avoir son dénoù-
ment.
Il s'agissait d'une jeune fille de la campagne,
martyrisée par trois femmes, le tout avec des
détails odieux.
La principale coupable a été condamnée à
un an de prison, et ses deux complices à huit
mois et six mois de la même psine.
Au moment du départ du courrier, oa ne con
naissait pas encore le complément de la peine
sous le rapport de l'amende et des dommages
etintérets..
Ce procès avait passionné l'opinion publique:
les dames de la halle étaient en insurrection
si on leur avait laissé la liberté de décider cotte
triste affaire, les trois coupab'cs auraient passé
un mauvai! quart d'heure.
Sa.int-JetLn-de-I.uz 26 mars. Le grand
combat aux environs de Bilbao parait s'être li-
vré hier ou avant-hier.
On en ignore les résultats cependant, à l'A-
gence Havas, à l'ambassade d'Espagne et aux
affaires étrangères on ne semble pas convaincu
de la victoire de Serrano.
Le siège de Bilbao est poussé dopais quaran-
te-huit heures avec une nouvetle activité, ce
qui indiquerait, tout au moins, que les carlistes
n'ont pas été inquiétés dans leurs positions
offensives.
Voici de nouveaux renseignements sur
l'arrestation du curé Santa-Cruz
Le curé Santa-Cmz a été arrêté le 22 mars,
dans la nuit, par la police de Saint Jean-de-Luz,
à Cibouro, chez Mme veuve Brickmann, pro-
priétéSainte-Croix.
Depuis assez longtemps ce cabecilla vivait
entouré de isa bande au lieu de son arrestation.
H a été dirigé sous bonne escorte sur Bayon-
ne.
Dimanche matin il a été écroué dans la mai-
son d'arrêt. Ça dit qu'il a été arrêté sous la
prévention d'embauchage d'Espagnols, avec
menaces, pour l'armée de don Carlos. Quelques
personnes assurent cependant que c'est simple-
ment pour l'interner, l'autorisation na lui ayant
pas été accordée de séjourner ei près da la
frontière espagnole.
Berlin, 25 mars. Le baron Krupp vient
d'acheter les mines de fer de Bilbao. C'est avec
lendemain, mais de l'heure présente. H avait
en quelque sorte pris l'habitude de la mal.
chance, at, détail qui achève de peindre l'hom-
me, quelque bas qu'il fût tombé, ii avait pu
parfois laisser échapper un cri de colère
contre le sort mais sa nature ignorait l'en-
vie, et encore moins était-il capable de faire
le mal sciemment.
Du temps de sa misère, quand parfois,
après avoir échoué dans la présentation à
une scène de sixième ordre de quelque vau-
deville sur lequel ii avait conçu le fol es-
poir de se faire avancer cent sous, il rentrait
dans son bouge, le soir, crotté et affame
Coquin de sort [ murmurait-il en frap-
pant avec force sur la mauvaise table qui
constituait avec le lit et une chaise tout le
mobillier de son garni.
C'était toute la vengeance que lui inspi-
rait son insuccès de la journée.
Et le lendemain il se remettait en cam-
pagne, nullement découragé, recommen-
çant sur de nouveaux frais, et finissant à
force d'industrie, d'imagination, d'habiletés
inouïes, par nouer les deux bouts.
On ne s'étonnera donc pas qu'un pareil
homme, subitement placé par les circons-
tances à l'abri des inquiétudes qui avaient
jusque-là été le plus ctatrdesoncapitat
ait éprouvé une volupté indicible à sepion~
ger pour quelque temps dans l'oubli com-
plet du passé et dans le dédain absolu de
l'avenir.
D'abord, ç'avait été Chauveau, une an-
cienne connaissance, qui lui avait donné
cinq.centsjfrancs en l'envoyant àla campagne
Cinq cents ffancs, sur lesquels Gibory
s'était empressé d'acheter ua vêtement com-
plet! Cela ne dure pas éternellement; mais
au moment où le vaudevilliste se disposait
à faire, suivant son expression, un nouvel
appel de fonds à l'ami Chauveau, ia Pro-
vidence avait tout à coup placé ëaradieu sur
son chemin.
Par exemple, celui ci avait pendant qua-
rante-huit heures fait mener une rud.' exis-
tence à Gtbory! 1
Mais BaradieM l'avait dédommagé de ses
'attgues avec une bi.n dutre générosité 'me (
~hauveau.
co minerai, dont on connaît toute la supério-
rité, que le baron prussien compte faire les
biindages de la flotte cuirassée do l'Allemagne,
Mais Btibao et Portugaicto étant Moqués parler
carlistes, les exportations de ce minerai sont
suspendues, et l'on parait craindre que l'Alle-
mague ne voie dans ce fait do l'interruption
de jouissance de biens acquis par un sujet al-
lemand aussi important que M. Krupp un mo-
tif d'intervention dans !a Péninsule.
~tpara~so, 18 mars. Une exposition
internationale doit s'ouvrir à Valparaiso )o
10 septembre 1875.
La France occupe un des premiers rangs
parmi les nations qui entretiennent des rela-
tions commerciales avoj le Chili. H serait donc
désirer que son commerce et son industrie y
fussent dignement représentes.
Genève, 26 mars. II se trouve en ce mo
ment à l'hôpital de Delémont un jouae Alsa-
cien qui vient d'être le héros d'une triste aven'
ture.
Ce jeune homme avait opté pour la franco
pendant le temps légal, mais son option se
trouva annulée par le tait qu'il continua de de-
meurer dans son pays natal. Il refusa néan-
moins de se rendre à l'appel de la conscription,
sans paraître se rendre compte dos conséquen-
ces de cette détermination, jusqu'au moment
où il vit arriver dans sa maison, à AItkireh,
deux gendarmes prussiens, munis d'un mandat
d'arrêt. Pris d'une terreur Iblla, ce malheureux
se précipita par une fenêtre, courut dans la
direction de la ffondcro, qu'il parvint à attein-
dre..
De là, il continua sa route à pas rapides, et
arriva à Délémont où, à la vue d'un gendarme
suissa qu'il rencontra à l'entrée de la ville, il
tomba sans connaissance. Transporté à l'nôpi-
tal, il y reçut les soins que nécessitait son Ètdt
mais au moindre bruit d'un bouton metaltique,
ce malheureux est pris de violentes attaques
épileptiques.
On désespère do le guérie; la frayeur extrême
qu'il a éprouvée a jeté une perturbation com-
plète dans son systcmo nerveux.
Bulletin politique
Les légitimistes « tentent un dernier ef-
fort C'est leur formule. Les journaux du
Midi nous apprenRent que les femmes mani-
festent et que le général Cathelineau pro-
nonce des discours assez vifs, si l'on en juge
par cette phrase
Quant à Henri V, son avènement est proche.
Nous vous le ramènerons. Nous comptons sur
beaucoup de départements; mais si nous avions
besoin de vos poitrines, je suis persuadé qu'au-
cune des vôtres ne nous ferait défaut.
Enfin un ou deux députés sont parMs se-
crètement ou vont partir pour FrohsJorf,
toujours afin de « tenter un dernier eflort a
auprès de M. le comte de Chambord.
Nous avouerons que nous avons quelque
peine à comprendre le sens de ces mots qui
font le tour de la presse royaliste. Les roya-
listes veulent donner la courenne à Henri V;
Henri V l'accepterait volontiers. Chacun sait
cela. Mais quel « effort peut bien faire un
Cazenove de Pradine pour changer ce désir
en réalité? ii ira trouver Henri et lui dira
Montez sur te trôae il répondra < Je
peau blanc, drapeau tricolore, drapeau
mixte serviront a nouveau de thème à des
articles de journaux, à des discours et à
des lettres. Mais après?
M. de Cazenove de Pradine Et ses amis re-
viendfont bredouille; leur <' dernier effort* »
aboutira à un avortement. Et comme le cou-
rage malheureux d'ordinaire est tenace,
tous les mois désormais nous tirons la
première page des feuilles de iys < Deux
députés de l'extrême droite sont allés à
< Frohsdorf tenter un dernier effort. »
« Tenter un dernier effort x, cela devien-
dra une carrière et un tttre aux voix légiti-
mistes. On dira d'un député « Il faut le
< réélire douze fois, sans se décourager, il
<( a ~M<~ ?? t~M~ c~b~. x
Le JoK~'M~ o/y~MëJ d'hier contient un
décret du président de la Hépublique nom-
mant les maires de dix-neuf arrondisse-
ments de Paris il n'est pas question du
vingtième arrondissement, qui sera sans
doute l'objet d'un décret spécm!. Toutes les
municipalités, à l'exception des 3", 12" et
19° arrondissements, sont maintenues.
Les maires et les adjoints élus par M.
Thiers n'ont pas trop à se plaindre de cette
épuration elle est anodine.
On nous assure que le gouvernement n'a
pas été plus rigoureux, patcequc, pour trou-
ver des maires et des adjoints capables, il au-
rait été, dans plusieurs arrondissements,
obligé de choisir des bonapartistes ayant
fait le pèlerinage de Chislehurst.
Ce n'est pas seulement dans les vingt ar-
rondissements de Paris que le gouverne-
S'il avait pu oublier au milieu de ces
dcuces le pauvre petit garni de Montmartre
où il vivait naguère, son rêve. son rêve
éternel ne l'avait pas abandonné; et, à cette
heure où H avait tout son temps et toute sa
tête pour penser, il se disait avec une con-
viction profonde que l'avenir était à lui, et
qu'il n'avait qu'à laisser venir à lui les di-
recteurs de théâtre.
Se couchant tôt, sauf les soirs où le théâ-
tre de Nevcrs fonctionnait; dormant la grasse
matinée il se faisait apporter le matin son
ohocolat dans son lit, puis s'habitiait, allait
faire un tour dans les cafés, lisait la partie
des journaux relative aux théâtres, tout en
ébauchant un plan de vaudeville et lors-
que le temps était beau et que la fantaisie
lui en prenait, il poussait à pied une
pointe jusqu'au château de son ami le mar-
quis. l ;t .t B d.
~o?t < <~t ~wt~~M*, c'étaitBaradieu.
Gibory n'avait plus voulu remonter à che-
val depuis le fameux soir où Baradieu l'a-
vait recueilli dans un fosse.
Il était donc heureux. Mais tout cie! a son
nuage, tout azur a son point noir.
Le nuage, le point noir de Gibory, c'est
qu'il avait daigné écrira au directeur du
Théâtre-D~jazetpour lui rappeler son vaude-
ville, et qu'aucune réponse ne lui était en-
core parvenue.
Un matin, Gibory fut réveille brusquement
par son domestique habituel (car, à l'hôtel
des Ducs, Gibory avait un domestique pour
lui tout seul), lequel venait, toujours sui-
vant l'habitude, lui apporter son chocolat.
Pour la première fois, Gibory éprouva un
vif mécontentement, que la vue réjouissante
du bol fumant, des petits pains dorés, des
ronds de beurre exquis, le tout sur le grand
plat argenté étincelant, ne suffit pas à dis-
siper.
C'est qu'au moment où le domestique ve-
nait de le révp.ner en sursaut. C!bory fai-
sait le plus Vicieux rcvc qu'un auteur
dramatique pût imaginer.
Il rêvait qu'il é'ait couronné de i~urs par
des femmes habillées en robes bl.m de ciel
et tenant a la main des lyres, de ycfitabh;s
lyres, comme il n'y en a plus,
ment se trouve en face de cette difficulté.
Des journaux officieux anaoneent que le
gouvernement s'est résolu, âpres beaucoup
d'hésitation, à fie révoquer, en dehors de
M. le duc de Padoue, aucun des nombreux
maires ayant assiste à la manifestation du
16 mars, malgré les instructions envoyées
auk préfets antérieurement à cette date.
Morale On est bien forcé d'être sobre
quand on ne peut pas faire autrement.
Le télégraphe nous apporte des neuvelles
de Grèce qui sont assez pittoresques.
H y a à Athènes une Chambre des dépu-
tés dont le Ledru-Rotlin porte le nom so-
nore de Lombardos. C'est un crâne citëyëîi
que ce Lombardos 1 Dans un mouvement
oratoire digne de Jules Favre et de Gambet-
ta, ces Lombardos de France, if s'est écrié
< La royauté en Grèce est antipathique à
c la nation Oui les tendances de la nation
sont républicaines n
Le roi Georges, qui ne tient pas à gouver-
ner la Grèce malgré elle, a fait mander son
premier ministre et lui a déclaré qu'il était
tout disposé à se retirer et à laisser les
Lombardos faire le bonheur de leurs conci-
toyens.
Les députés grecs se sont rappelé )c mal
qu'ils ont eu jad's à trouver un roi, et, pour
calmer te roi Georges, ils se sont empresses
de censurer le langage de Lombardos par
127 voix contre 1§.
Que Lombardos se console de ce soufflet
moral on assure qu'il \'a recevoir sous peu
une lettre de condoléance signée Ëarthëic-
my Saint-Ililaire.
Ea Espagne, des hostilités ont lieu autour
de Bifbao. Une action a dû s'engager vers
ganta Juliana, qui se trouve située à égale
distance de Bifbao et de Sommorostro.
Nous manquons de dépêches nous don-
nant des détails complets. Voici le dernier
télégramme par venu à Paris:
Mardi 26 mars, 9 heures dtt matin.
La (?
La bataille continue, mais la victoire est désor-
mais assurée aux troupes du maréchal.
Les républicains se vantent d'ôtre maî-
tres prochainement de la Ria de Rilbas, ce
qui assurerait la levée du siège.
Il est prudent d'attendre des renseigne-
ments Mu veaux.
CHATtLLON.
REVUE DU JOUR
Des journaux annoncent que M. le duc
d'Aumale, absent depuis longtemps de son
poste, est retourné à Besançon. D'autres
assurent qu'il prendra la pureté dans la
discussion sur le rapport du gênerai Cha-
reton. EaSn, quelques-uns prétendent que
le due donnera, dimanche, une t'été cyné-
gétique à Chantilly.
Hten de tout cela n'est vrai.
Le duc d'Aumale est reparti en Angle-
terre. H doit y rester jusqu'à i'àqucs.
11 t
On iit dans la J~'MM
M. Cazonove de Pradine ne doit point partir
pour Frohsdorf avec M. do Carayou-Ldtour,
ainsi qua divers journaux l'annoncent ce
matin.
Il est parti vendredi dernier avec M. Lucien
Brun.
U'ost à son retour seulement que la droite
décidera l'attitude qu'elle doit prendre devant
le septennat; les opinions sont très divisées,
et la lettre de M. d'Aboville adressée à l'C/MîOK
prouve qu'il y a dans le parti légitimiste dos
opinions oncoro plus accentuées que colles de
M. do Cazenove do Pradine.
**t
Continuons à feuilleter la C~c'
<~C<3 de ~M~ M~O~MC ~y~M~C
de ~~opMtec.
C'est instructif:
Hors do Paris et de Versailles, ou, pour par-
ler plus exactement, en dehors, des régions gou-
vernementales, ministérielles et pariamentai-
res, ne demande qu'une chose F OM
~ÏMOJMMOM.
Nos cercles prospèrent do jour en jour, nous
écrit-on du Midi. Nous ne regrettons qu'une
chose ~'a~MM ~Mf~M c~M nos cAe/~ de
F~M' << ~e F~~s~
<
N aura-t-il pas un homme do cœur etd'm
dépendance pour poser nettement la question,
la seule qui mtérosso le pays et qu'il réclame
.Hc~t F OM ~MO~M~oa 1
Le parlementarisme serait écrase du coup
car il n'obéit qu'à la peur et à l'intérêt et ces
deux mobiles ue toute sa politique lui d.fen-
dent de voter dissolution. Que co soit de bon
gré, do mauvais gré, que les fils de !a révolu-
Gibory, vivement ému de cet hommage
véritablement inespéré, se défendait avec
modestie mais au même instant une troi-
sième jeune personne, en robe rose,
ccHe-lâ, et qui planait dans les airs, faisait
du doigt un signe à Gibory.
Sur la robe de ce personnage l'heureux
coq en pâte de l'hôte! des Ducs lut avec ra-
vissement ces mots
MUSE DU VAUBEVt~LE
H suivit alors le signe indiqué, et un spec-
tacle bien plus étonnant encore frappa son
regard.
Devant lui se trouvait une table et tout
ce qu'il faat pour écrire. Sur c&tte table il
y avait une feuille de papier timbré, pres-
que entièrement couverte d'écriture.
Et debout, à côté de cette table, un hom-
me déjà mûr, ganté de b)anc et en habitnojr,
présentait en souriant une plume à Gibory.
Signez 1 cher monsieur, murmurait
avec douceur l'homme en habit noir.
Et Gibory étouffa une exclamation de sur-
prise joyeuse, car il venait de reconnaître
le directeur du Théàtre-Déjazet.
l'uis, toujours couronné de fleurs, il prit
la plume qu'on lui offrait et parcourut du
regard le papier timbré au bas duquet il
était sollicité avec tant d'instance d'appo-
ser son paraphe.
Frémissant de bonheur, agite par les sen-
sations les plus exquises, il lut ce qui suit
Entre les soussignés
M. Népomucene Gibory, auteur dramati-
que, d'une part
Et M.Isidore Balizelle, directeur du Théâ-
tre-Déjazet, d'autre part,
H a été convenu et arrêté ce qui suit
M. Népomucène Gibory s'engage à livrer
chaque-année cinquante-deux vaudeviltes à
M. le directeur du Théàtre-Déjazet; cha-
que vaudeville livrable tous les samedis
soir, avant six heures un quart, devra être
joué nu moins cinquante-deux fois par ail.
M. Népomuceue Gibory aura droit, contre
remise de chaque vaude' i!te, à une prime
de cinq ceuts francs, suns préjudicf; de
vingt-cinq pour cealde droits d'auteur sur
la recette brutt:.
tien vexent Henri V 1 qwe nous impopte? L'im-
pô'rtant, tessentië!; c'est da rendre le Roi à la
Franct). Lo reste n'est rien.
)tf Ho s'agit pas de gagner l'adhésion des ha-
bite! et des timides du to~ut il faut l'enlever
pouraUervitoetréussir.
Pour cefa, faut-il anemajonté?Nai)e
~semblée de prfo'~er. Henri V ou de se dis-
soudre.
Mais cet homme, ce héraut d'armes, 6s;-)! a
l'Assemblée de Versailles ?
Oui, n~us avons le bonheur de compter en-
core à l'Assemble des hommes qui craignent
Dieu, qui aiment sincèrement If France, le
poup'e et te Roi. Us ont eu mitte fois )tt pensée
d'engager la solution sur ce terrain; mais ia
crdinto d'un échec qui tournerait à t'avantage,
momentané, c'est vrai, ds }& sociale, leur tait
rojoutcr d'assumer to fardeau d'uaa pareiUo
responsabilité. Si te Roi leur disait En avact t
messieurs, et Dieu sauva la France! vingt-
quatre heures ne se passeraient pas sans les voir
& ta tribune. Los voix du peupto plongé dans la
miSëro, tss voix de la Franco qui s'alanguit
sous ces régimes provisoirfs ou équivoques,
qu'a toujours si pieusement recueiiïiss te coeur
du Roi dans tes quarante années do son exiL fui
feront peut-être bientôt un devoir de dire à l'un
de ses udèfos La France m'appetto déclarez-
le & l'Assemblée.
Bes bruits sinistres se répandent par la
ville. Oa affirme qu'il existe une conspi-
ration royaliste pour profter des vacances
et renverser le septennat au profit de l!enri V
ou du duc d'AumaIe les conjurés ne savent
pas encore sur qui s'arrêtera teur choix.
On cite un peu légèrement le nom de
deux honorab'es généraux de !a garnison
de Paris on affirme que le duc de Broglie
et le maréchal de Mac-Mahon sont bercés
par les coupables dans une fausse sécu-
rité, et que le mouvement éclatera entre le
5 et le 10 avril.
Je commence par déclarer qu'il ne faut
pas ajouter la moindre créance à ces bour-
des.
Il est certain que tes légitimistes et les orlé-
anistes do t'Assembtée'se senteut acculés à une
dissolution prochaine et qu it~ savent qu'ils ne
seront pas réélus, dit l'Orne. tt est certain
qu'ils n'espèrent pas beaucoup dans ta réforme
du suffrage universel et qu'ils se repentent de
n'avoir profité ni du il février 1871 ni du 28
mai 1871 mais, tant que te maréchal sera chef
du gouvernement, une trahison militaire est
impossible.
En revenant de son expédition de Charing-
Cross hôte), le duc d'Aumale a du faire de sin-
gulières réflexions mais le duc d'Aumale,
tout prince et tout général de division qu'il
soit n'entraînerait pas derrièro lui, si jamais
l'idée lui en prenait, ni un escadron ni un ba-
taiilon.
Le gouvernement du maréchal a au moins
cet avantage qu'il recule l'époque des pronun-
c:a<~M!~M. Quand un maréchal est au pouvoir,
l'armée obéit il n'y aurait que )e maréchal lui-
même qui pourrait. maais quel intérêt y au-
rait-i)? Pour la première fois de sa vie, il man-
querait à sa parole et cela en faveur deprinefs
qui ne lui pardonneraient pas d'avoir été le gou-
vernement avant eux D'aiffom's, il n'y est pas
sollicité par l'opinion pubtique, par le goût de
l'armée, par l'intérêt de la nation.
Les orléanistes et les légitimistes se re-
muent donc en pure perte ils n'auront ni
un bataillon ni un escadron, et leurs cons-
pirations d'état-major et de salon tomberont
dans l'eau comme la tentative de fusion.
M. Emile Ollivier n'est pas sûr de n'avoir
pas été autrefois l'Empereur Napoléon, ti se
qaaHue d' < auteur principal du plébiscite
de 1870 dans une lettre au /oM~M~J ~M-
~M' Homme sévère, mais juste, il parle de
« réprimer les excès du peuple tout en lui
restant < dévoué
L'esprit de M. OMivier est toujours dans
le môme état.
Voict cette lettre, que nous empruntons
au ./oK?'Mi! <~M~e~
~OMKMf F~ JK~?'<, <~C~Mf ~M
JOURNAL D'ANGERS.
17, Dfsborde-Vahnore-PasBy, .1
23marsl874.
Monaieur,
Je vous remercie du concours que votre jour-
nal m'a accordé dans ma querelle récente avec
l'Académie. L'auteur principal du plébiscite
de 1870 ne pouvait hésiter à rendre hommage a
l'Empereur. La manière dont cet hommage a
été accuoitfi montre combien le cœur des popu-
lations revient à la justice. Le Prince Impérial,
en revêtant qu'il est un nomme et no
triompher pur une politique sage et ferme.
Soyons des hommes d'ordre et non des réac-
tionnaires réprimons les excès du peuple, mais
ne cessons pas de l'aimer et de lui être dévoués;
défendons, vénérons la refigioa, sans laquelle
une société serait comme un monde sans soleil;
mais ne devenons pas tes instruments d'un parti
qui exploite la religion au profit de ses vues
terrestres.
Surtout, soyons indulgents les uns pour les
En échange do ces bons procédés, M. Né-
pomucène Gibory s'engage formellement et
~ar écrit à ne travailler peur aucune autre
-scène et à réserver exclusivement les tra-
vaux de sa plume au Tné&tre-Déjazef.
Gibory n'en lut pas davantage radieux,
ivre de joie, il se précipita sur le papier
timbre, la piume commença à tracer la pre-
mière lettre de son nom mais à ce mo-
ment un bruit jctentitet il s'éveilla.
C'était le garçon de l'hôtel des Ducs qui
lui apportait son chocolat du matin.
Ah 1 malheureux 1 s'écria l'infortuné
vaudevilliste avec un cri déchirant, tu viens
de me faire manquer une affaire superbe 1
Moi, monsieur? Ht le iarbin avec stu-
péfaction.
Oui, toi 1. Qui diable t'empêchait
d'attendre encore d
Mais, puisque monsieur dormait, dit le
garçon de plus en plus ahuri, il me semble
assez difficile d'admettre.
Pas de rénsxions ) commanda Gibory.
Je me retire, iit le garçon froisse mais,
auparavant, voici une lettrequejem'empKS-
sais de monter à monsieur.
Gibory, d'un bond, se dressa sur son
séant.
Une lettre?. Et tu ne me le disais
pas, animal?. Donne vite?.D'où vient
cette lettre? Réponds.
C'est un domestique qui vient de l'ap-
porter à ia minute du château de Baradieu.
Ah très bien 1 une lettre de mon ami
le marquis fit Gibory d'un ton suffisant.
Cet excellent Baradieu, poursuivit-il en
se préparant à rompre le cachet il m'in-
vite encore à courre un cerf! Homme char-
mant, va 1
–Mais qu'est-ce que tu dis donc ? reprit le
vaudevilliste en changeant de ton. C'est tim-
bré de Paris.
Oui, Monsieur, fit le garçon avec di-
gnité c'est nue h'tirc qui, en effet, vient
d Pari~, niais qui vous a été adressée au
château de Barad). u.
Gibory poussa un cri de joie triomphante,
(t, sans scager au simple appareil dont, sui-
vant la poétique expression de Racine, il
autres, et ne confondons pas !'inso!enC~ &vec te
courage, la tmfaronnadeavtfe~ ~enne~
Cordialement à vous.
E.OLUVtB~
L'inaBguratioB de l'aérostat J!/tcAe~
F~ce et les expériences de photographie
ssrostatique qui devaient avoir lieu hier
dana l'usine à gaz de la Villette ont du être
ajournées, vu. la rivalité des vents du nord.
Mais ce n'est que partie remise. Le but que
se proposent les photographes aérien: est
de iaeifiter la réfection du cadastre.
Avec la photographia aérostatique, dit le sa-
vant ingénieur Audran, plus de triangulation
préalable, pius n'instrumenta douteux, plan-
chettes, aiiaades, graphomètres; plus de chaî-
nes à traîner comme par des galériens, a tra-
vers les ha))iers, les vignes, tes marais. En ré-
suma, cinq cents photographes géodésiqnes, à
m!Hc hectares par jour, lèveraient le ptan gé-
néra de ta France en, quatre-vingts journées
do travai).
C'est ce que ne iraient pas en trois ans
tous les arpenteurs e~ Je~ géom(-trcs de !a
campagne..
On écrit de Londres à la Zt~c~
A la Chambre des communes, un membre
prête serment d'une façon inaotite c'est M.
Kavernagh, représentant de Wexford. N'ayant
pas l'usage de ses bras, l'honorable membre
signale procès-verbal en tenant la plume dans
sa bouche. On t'amène dans un fauteuil à rou-
lettes et il est reconduit de même à sa place.
L'honorable M Kavernagh siége parmi les
membres ministériels.
Cet incident parlementaire, entièrement nou-
veau, cause dans la Chambre quelque émotion.
Nous trouvons dans la~ccMe ~M~w~~
Etienne, appartenant à la collection La-
bfouisse-Rochefort, qui va être mise aux
encllérè8..
Ce document est fort curieux et traite une
question qui est encore aujourd'hui de ta
plus brûtante actualité.
On allait procéder aux éjections pour tes
Etats généraux, et déjà, dans le public, on
agitait la question de savoir où ils siége-
raient. Il y avait pour Paris, parait it, un
courant d'opinion, et c'est pour s'y opposer
que Rabaut écrhit la lettre qu'on va lire,
vraisembiabtement adressée à Neckcr
Monsieur,
Les réctamationa~ui vous arrivent de touto)
tes provinces vous ont assez fait connai~etenra
vœux. Mais il en est un que ia prudence na
leur a pas permis d'exprimer c'est que tes
Etats généraux ne soient pas assembla a Pa-
ris, mais dans le soin des provinces. Dans
cette immense capitale, où l'esprit public
n'existe pas, où il est au moins môle de l'aUiaga
impur d'uuo foule d'intérêts particuliers, eu tes
esprits sont si versatitos,.parco qu'it n'y a pas
un intérêt commun, et ou l'opinion publique
change du soir au lendemain, parce qu'on juge
moins tes chose: que les hommes, h y aurait
tres grand danger a livrer l'Assemblée nationale
aux tumultes que ces intérêts particuliers peur-
raient y exciter. C'est ce dont on a vu, me~-
sieur, un exemple en Dauphiné. Tant que les
assemblées ont été faites à Grenoble, t'icttuonca
des gens du palais les a rendues incertaines
c'est a Romans qua les principes se sont éta-
blis, parce qu'il y a régne uce parfaite liberté.
0
brochures, comme la voix de l'opinion pubtiqup.
L'opinion puotiquo est dans les provinces, tu
nation est dans les provinces. C est là qu'on
juge sans préjuge et qu'on pense sans versatilité,
parce qu'on n'y pera jamais de vue l'intérêt
général, et que tes intérêts particuliers n'ont n<
écrivains ni popuiacs a leurs ordres. C'est un
vœu public que j'ai l'honneur de vous exposer,
monsieur, et il n'y a que ce motif qui ait pu
m'engager & vous proposer une idée que, très
certainement, vous avez déja méditée vous'
même.
Je suis, avec le plus profond respect, mon-
sieur, votre très humble et
BA.BAUTDE6AtNT-ÉT!ENNN.
Nimês, 2t novembre i788.
N'est-ce pas que tout cela pourrait 4tre si-
gné Dahirel? y
Nous avons parié, a propos de ia prise
d'iianoï, desauaires du Tonkmetdel'tn-
cideut relatif à la mort de M. te lieutenant
de vaisseau Francis Garnier, chef de l'expé-
dition, dont la première phase avait été si
heureuse ) depuis cette époque, des événe-
ments bien malheureux se sont accomplis
La France avait, dans cette province si im-
portante. dit t'~M
rêts. L'occupation du Tonkin par nos troupes a
amené des réclamations diplomauques, a la suite
disquettes l'évacuation du pays a été décidée.
Nous ne voûtons pas aujourd'hui apprécier cette
mesure, qu'il faut attribuer sans doute a des
nécessités potit'ques mais ce que nous de-
v
était revêtu, fit sauter en i'air ses couver-
tures, bondit dans !a chambre aux yeux
stupéfaite du garçon, se mit à exécuter un
pas rappelant a la foisia 1'M~e o~~cMc et
la danse des nègres; puis, sautant au coude
t'honnête serviteur, qui cr~t que son ioca*-
taire devenait fou
C'est la lettre du directeur s'écria-
t-il, la lettre d'Isidore Balizelle, le directeur
du Théâtre-Déjazet Mon Dieu) que va-t-
eUe m'apprendre?
Le garçon était complément ahuri, et i<
penchait visibtemeat a croire que Gibory
était devenu tou t
Ce dernier venait en effet de sauter à bM
de son lit, et ii parcourait la chambre dan$
le MM~e <<ïM~ désigné ci'dessus.
Voyons voyons ~isatt-ii, rassem-
blons nos idées. Ii faut partir. à l'instant.
Mes maues où sont mes ma)!es ? A queHe
heure !etrain?0ù preods-tuia gare? Réponds.
Mais, monsieur 1
Par!e.
Je dois vous faire observer.
Je t'ccoutc.
Le domestique deM. le marquis.
Ce cher Baradieu.
Etait chargé, en même temps qu'it de-
vait vous remettre cette lettre.
–Cepti..
De vous prier de iapart de son maitre
de vouloir bien lui faire l'honneur de vou$
rendre ce soir au château, où il vous atten-
drait à souper.
Gibory fit un mouvement.
H venait de passer une jambe de son pan-
talon.
Son regard vif et prompt s'arrêta sur te
domestique.
A souper l. ce soir. le marquis ? bai"
butia-t-il. ah! ah! c'est différent. Bara<
diea est un charmant garçon, et je n'ai rien
à lui refuser– C'est bien, laisse là ton cho-
co!at. je vais aviser, et, s'il me vient d'au-
tres lettres. ne mets aucune négligence
me les apporter. Val
Le valet h'inclina et sortit.
PBSRRB ZtCCONH et AMLM~ R~W;.
(~<ï fMt~ a <%M«tMt.)
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