Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1874-03-27
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 mars 1874 27 mars 1874
Description : 1874/03/27 (Numéro 1992). 1874/03/27 (Numéro 1992).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k521203h
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/02/2008
LE GAULOIS
Tendre une main secouraMe à la femme qui
eort de prison, la retenir sur les bords de t'abîme
qui le ptus souvent l'attire de nouveau, âpres
le châtiment accompli la ramener aux senti-
ments de sa dignité, lui créer une existence
honnête par te travail et la finre accepter par la
société, tel est le but de t'œuvre des libérées
qui, ce nous semble, doit avoir pour coopéra-
teurs tous tes gens de cœur.
M. te duc de La Rochefoucauld arrivera à Paris
lundi soir. L'ambassadeur, qui vient prendre sa
femme pour la conduire a Londres, ne séjour-
nera en France que quelques jours.
M; te générât de division duc d'Aumate, com-
mandant du *!° corps d'armée, et dont la rési-
dence est Besançon, était hier à Paris.
Los journaux anglais assurent que plusieurs
ofGciers prussiens font partie de l'état-major
du maréchal Serraao et qu'ils l'aident de leurs
conseils.
Samedi dernier, un membre de ta Chambre
des communes s'est plaint de ce que M. Glads-
tone avait cru devoir dissoudre te Parlement
sans y avoir été contraint par une nécessité ab-
solue.
L'illustre homme d'Etat a répondu que te
strict devoir d'un gouvernement parlementaire
était d'en appeler au pays par des élections gé-
nérâtes, quand des éîections partielles lui dé-
montraient que l'opinion publique n'était plus
d'accord avec le ministère.
Je sais quelqu'un qui doit bien rire de la naï-
veté do t'hommo d'Etat anglais.
MARS GÉRARD.
Chronique militaire
N03 SOUS-OFFICIERS
(~
..z=r. >
Dans mes articles précédents, j'ai dû
coaserver les anciennes catégories d'exemp-
tés et de dispensés, parce que tous les do-
cuments officiels que j'ai consultes sont éta-
blis sur cette donnée. Avec la loi de 1872,
tes exemptés ne comprennent que les jeunes
gens atteints d'infirmités les fits de veuves,
frères de militaires, etc., ne sont plus que
dispenses en temps de paix et tenus de rat-
Mer leur corps en cas de guerre. Les élèves
des écoles normales, les séminaristes, !es
étudiants en théologie, etc., sont seuls dis-
pensés de teut service, en paix et en guerre,
° a la condition de se vouer pendant dix ans à
renseignement ou d'être ordonnés prêtres
avant l'âge de vingt-six ans.
Le colonel Berge ne veut appliquer la
t&xe qu'à certaines catégories d'exemptés
pour inurmités, savoir:
< l* Les infirmités pour lesquelles
l'exemption est motivée par l'incurie du
jeune homme ou de ses parents, ou par des
manœuvres préméditées, sans qae cepen-
dant il y ait lieu de faire application de
l'article 41 de la loi de 1832 (article 63 de
la nouvelle loi), qui punit de six mois à un
an de prison tes hommes convaincus de
s'être mutilés pour échapper au service.
Cet article a été appliqué dix-neuf foie seu-
tementeni869
< 2° Celles qui proviennent de maladies vé-
nériennes, qui, lorsqu'elles atteignent ce de-
gré de gravité, sont toujours dues à la cou-
pable négligence du malade ~u au défaut
de surveillance des autorités municipales
< 3° Celles qui sont produites par des in-
'dustries malsaines ou dangereuses.
< Dans tes trois cas, ta taxe serait im-
putée à ta commune. Dans tes deux pre-
miers cas, la commune aurait recours sur
l'homme et sur ses parents, c'est-à-dire
qu'elle aurait le droit d'exiger le rembour-
sement de ta part des individus solva-
btos. La taxe des insolvables resterait au
compte de la commune. Dans le troisième
cas~ celle-ci aurait recours sur te chef de
j~indu~ie intéressée. <
M. Berg~ fixe approximativement cette
taxe à SOO tr~cs et estime qu'elle serait
applicable à au moins un dixième des exemp-
les, soit à 9,000 individus. On aurait ainsi
une somme annuel de quatre mittioas et
demi. '»
J'avoue que ces propositions ne me pa-
raient pas suffisamment étudiées je ies
r ai néanmoins rappelées, car l'idée qui les
a inspirées est juste et mérite une sérieuse
attention, ~i l'on veut arrêter l'extension des
mauvaises nMBurs et le développement des
étabtissements industriels insalubres ou
mal surveillés. Je me suis demandé sou-
vent, pendant mes longs et nombreux voya-
ges, en observant l'air frète, metadif et
mécontent des habitants de certains dis-
iricts manufacturiers, et en comparant
FEOtLLETON DU C~ M07~ N" 9
27MAMÎ874.
LA MAISON
'M
URUE~HARtE
Beuxt&me partie
VI
RtVAUTà
Quand Baradieu fut sorti et qu'it eut fermé
derrière lui la porte de l'hôtel Montdésert,
it s'arrêta et respira longuement.
La scène qui venait de se passer t'avait
étreint au cerveau et it avait besoin de ras-
sembler ses idées.
H I.ui sembtàit qu'il se réveillait et se de-
manda de bonne foi si ce qui lui était ar-
rivé n'était pas un rêve.
En tournant l'angle de la place, involon"
4airement, instinctivement plutôt, il jeta un
dernier regard sur cette maison où il venait
de passer ptès d'une heure, lui qui s'était
jure de n'en jamais frachir le seuit et où il
'avait promis de revenir.
Car iU'avait promis l
En cet instant, i! crut voir un rideau s'a-
giter àf'une des fenêtres du premier étage,
< et, M~s ce rideaaâ demi soulevé, le visage
de.MmedeMoBtdésert.quile suivait en-
core du regard.
Un frissoa parcoNrut tout sen être et il se
&âta de poursaivre sa roate.
~MitteréSexiens i'assaiHaieat, mais une
~eute doBtinait toutes les antres.
Avaattout, i! MIait faire cesser l'horrible
angoisse que subissaient iM Chantelys.
H jfaHait prévenir le comte que le danger
qui le menaçait était sur le point de dispa-
Mïh'e comment ? pourquoi ? peu impor~tt;
ceux-ci aux vigoureux paysans des contrées
agricoles, si réclament l'industrie contri-
buait au bonheur des peuples. En tout cas,
elle ab&tardit la race humaine, et un des
meilleurs moyens d'obliger !cs chefs d'in-
dustrie à prendre soin des enfants employés
dans leurs ateliers consisterait à leur im-
poser de fort es taxes pour les conscrits exemp-
tés à cause d'infirmités provenant de la
mauvaise organisation desdits ateliers.
Taxe ~M MMOMMM. Tout homme inscrit
sur le registre matricule au domicile duquel
un ordre de roxte a été régulièrement noti-
fié, et qui n'est pas arrivé à sa destination
au jour fixé par cet ordre, est, après un
mois de délai, déclaré tMMM~M et puni
.comme tel d'un mois à un an en temps de
{paix, et de deux à cinq ans en temps de
.guerre. H n'y a pas d'amende; et cependant
l'étude des cas d'insoumission montre que
ce délit constitue dans certains départe-
ments une industrie lucrative, par laquelle
quelques individus s'enrichissent aux dépens
de leurs concitoyens.
Le colonel Berge cite l'exemple suivant,
qui se reproduit journellement dans le dé-
partement des Basses-Pyrénées < Un hom-
me de ce département se rend à Montevideo
vers l'âge de dix-neuf ans. H revient vers
trente ans, ayant gagné une douzaine de
mille francs. Si, pendant son absence, on a
tiré pour lui un bon numéro, tout est bé-
néfice. S'il en a un mauvais, il se présente
'devant le conseil de guerre. Il est condam-
né à huit jours .de prison et à faire son
service, dans la personne d'un remplaçant
qu'il paie deux mille francs. Il lui reste
donc environ 10,000 fr. de bénéfices.
Ces lignes ont été écrites avant la loi de
1872, qui a élevé les peines et supprimé le
remplacement. H n'en est pas moins vrai
que, dans les pays basques si fiers de leur
patrietisme, il paraît tout naturel de se sous-
traire au service militaire, non par amour
du pays, mais pour gagner de l'argent. Pen-
dant la guerre de Crimée, sur des contin-
gents de 1,180 hommes, les Basses-Pyrénées
comptaient toujours plus de 300 insoumis.
Au 1" janvier 1870, sur 13,757 insoumis
aiMreats aux 89 départements, elles appor-
taient l'énorme contingent de 4,945 insou-
mis les Hautes-Pyrénées n'en comptaient
que 1,128, il est vrai, sur une population
moitié moindre. De 1841 à 1868, la France
a présenté 29,812 cas d'insoumission, dont
9,424 dans les Hautes et Basses-Pyrénées.
Je dirai avec le colonel Berge que la seule
manière de combattre victorieusement
l'insoumission est de l'attaquer dans les
intérêts de la commune et de la famille.
Pour chaque insoumis, la commune devrait
être frappée d'une amende avec recours sur
l'homme, c'est-à-dire sur ses parents.
Quand le mat prend des proportions aussi
gigantesques que celles que je viens de si-
gnaler, it constitue une véritable insurrec-.
tion contre la loi de recrutement, et, par ana-
logie avec la loi de 1791, les communes de-
vraient être rendues responsables. Le mini-
mum de l'amende devrait être de 3,000 t'r~,
représentant à peine cinq ans de travail
d'un jeune homme de vingt et un à vingt-
cinq ans. Une pareille mesure réduirait à
de faibles proportions l'insoumission, qui a
du reste beaucoup diminué depuis quelques
années. La moyenne annuelle des insoumis a
dépassé douze cents de 1841 à 1868 cepen-
dant on n'en compte que 288 pour la classe
de t867 et 309 pour la classe de 1868;
il est vrai qu'à cette époque l'Amérique du
Sud était en pleine guerre, tandis qu'en
Europe on était encore sous la bonne im-
pression du succès de l'Exposition univer-
selle du Champ-de-Mars, et qu'en France
tout le monde gagnait tacitement de l'ar-
gent.
ENCORE LE CAMP DE CONLIB
Chaque jour amène un nouvel auxiliaire
à M. de Keratry. LVM~CM~Mec ~e~MC
publie la lettre suivante
Saia~-Brieac, le 22 mars 1874.
Monsieur !e rédacteur en chef,
Tout le monde sait aujourd'hui queM. Gam-
betta « a sacrifié la défense nationale à ses
desseins politiques mais ce que l'on ignore
beaucoup trop, ce sont les malheurs qui
résultent chaque jour, pour nos famitles,
des calculs odieux de l'avocat des nouvelles
coushes sociales.
Puisse la lettre suivante contribuer ua
peu à dessiller les yeux des gens qui croient
encore jen ces prétendus humamtaiMS, en
ces orateurs amis du peuple 1
Elle émane d'un des hommes les plus in-
Kue~ts de notre département.
ressentit!, la vérité, c'est qu'on pouvait es-
pérer, et il est des circonstances où l'espoir
ne raisonne pas.
La résolution de Baradieu fut bien vite
prise.
Chemin faisant, le souvenir de Mme de
Montdésert lui revint plus d'une fois et, si
fort qu'il se crut, si cuirasse qu'il fût contre
la s~C des aventures, c'est toujours un
assaut* diltic~ à soutenir que ce!ui d'une
femme jeune et charmante, dont le regard,
les lèvres, les mains tremblantes, la voix,
les paroles mêmes vous disent dans un con-
cert de séductions dangereusement péné-
trantes Je vous aime!
Mais une autre image ne tarda pas a C3
placer devant celle de Mme de Montdéseri
celle de Blanche de Chantelys et ce fut
comme une purincation.
Baradieu revit la jolie enfant telle qu'elle
lui était apparue un jour, inconsciente du
malheur qui l'entourait, répandant autour
d'elle comme un rayonnement de beauté,
de jeunesse et de pureté angelique.
Et tout en frissonnant, jl se demanda
quelle destinée étrange l'obligeait a devoir
le salut de cette chère image à une femme
comme Mme de Montdésert, à une passion
dont H voulait repousser les avances de
toutes les forces de sa volonté et de son
cœur.
D'un geste rapide, il passa ~a M#~ son front, comme pour en chasser une idc$
importune il est en effet de ceg pensées
inextricables auxquelles ii ~s'njttiëuKJRg
pM s'arrêter; il Mt de ces sttu~o!~
iaeuïes dont le plus sage est d'abandonner
le dénoûment au hasard.
Il en était là, quand tout à coup il fit
un mouvement si brusque, que son cheval
d'un ~cart qui eût désarçonné tout autre
que le marquis, l'emporta au bord de la
route.
Un cavalier arrivant en sens tayerse ve-
nait de croiser Baradieu, et ce cavalier, c'é-
tait le comte Leone 1
Que pouvait sign~icr ce nouvel incident?
et était-il possible d'admettre que le comte
Leone sortît du ch&teuu de Chantelys, dont
A. WACHTER.
«Monsieur,
< Je vous renvoie, avec les signatures re-
cueitiies à !a hâte, la pétition que vous avez
bien voulu m'adresser samedi dernier.
< Il y a trois ans, j'aurais récolté « trois
fois plus de signatures. La mort a fauche
depuis les victimes de l'incurie du gouver-
nement insurrectionneid'ators. C'est ce qui
explique le petit nombre de mobilises péti-
tionnaires, etc.
< Veuiitez agréer, monsieur, etc."
f
Dans cette commune, monsieur le rédac-
teur, qui compte près de 3,000 urnes, il ne
s'est trouvé que seize mobilisés pour se
rendre à l'invitation de leur cher et bien-
aiméchef! l ?
MM<ï disce o~MM, c'est-à-dire, en ti-
rant des conclusions pour les autres com-
munes, nous serions amenés à constater
que les deux tiers de ce contingent mobili-
sable, qui s'élevait, pour les cinq départe-
ments bretons, à 79,305 inscrits (rapport
officiel du 6 février 1871), que les deux
tiers de cette vaillante jeunesse qui, il y a
trois ans, ne demandait que des armes pour
voler à la défense de la patrie, sont morts.
Voila l'oeuvre de l'ex-généralissime de
l'armée de Conlie! 1
Et dire qu'il y a encore des personnes à
s'imaginer que le citoyen Gambetta a fait
acted'uncertainpatriotisme! 1
Le ciel nousnreservc à tout jamais du re-
tour d'un pareirpatriotisme ) 1
Espéroas, au contraire, que la condam-
nation d'un homme dont l'audace est un
danger et dont l'impunité est un scandale
est proche.
Veuillez agréer, monsieur le rédacteur en
chef, l'expression de mes sentiments dis-
tingués.
,1 IlENRt LE BRETON.
Informations générales.
BtjOB, 24 mars. Une souscription ouverte
dans ia Côte-d'Or, quelques jours seulement
avant le 16 mars, a permis aux impérialistes de
ce département d'exprimer au Prince impériat,
dans un emblème tout bourguignon, tours sen-
timents dedévouement et de fidélité.
Les souscripteurs ont chargé quelques-uns
de leurs amis qui se rendaient en Angleterre de
remettre au Prince une coupe d'argent ciselé,
portant autour de l'ecusson impérial l'inscrip-
tion suivante
16 MARS 1874
VtN B'HONNEUR AU MTOUn
Cc!/e-0/
Cette inscription, empruntée à un viei) usage,
soigneusement conservé en Bourgogne d'ourir
le vin d'honneur aux souverains visitant la pro-
vince, indiquait l'espérance do voir bientôt
l'ancienne coutume remise en pratique, à l'oc-
casion du retour en France du Prince tmpcria).
C'est le samedi 14 mars que M. Goisset, bien
connu à Dijon par son dévouement sans bornes
à la cause impériatiste, a été admis !t donner
au Princa cette courte explication, en lui re-
mettant la coupe et la liste de nombreux sous-
cripteurs.
M. Goisset était accompagné de MM. Echa-
lié, Basset, Gustave-Henri Jacotot, Maurice Poi-
sat, André et Vernier.
Son Altesse Impériale, avec l'aisance et la
cordialité dont elle a constamment fait preuve,
a répondu il M. Goisset qu'elle était extrême-
ment touchée de la forme délicate donnée par
ses amis de la Cote-d'Or à l'expression de tours
sentiments et de leurs espérances, et qu'elle en
conserverait l'emblème comme un précieux
souvenir.
Le Prince s'est informé avec soin do la Bour-
gogne, des idées qui dominaient dans cotte
patriotique contrée.
Il s'est entretenu avec chacune des person-
nes présentes de ce qui pouvait les intéresser,
et il a souvent insisté sur le bonheur qu'il
éprouverait à servir un jour tes intérêts de la
France.
Le soir, au diner de famille à Camden house,
le Prince prenait plaisir à parler encore de lit
coupe et de la visite qu'il avait reçues des Bour-
guignons.
Toalouse,24 mars. M. Armand Dupor-
tal, récomment sorti de la prison où il était
détenu pour délits de presse, va fonder ici un
grand journal politique.
LunéviIIe, 23 mars. On répand dans no-
tre ville depuis quelques jours, et par centaines
d'exemplaires, une brochure intitulée jns-
TO!RK D CN SOLDAT, par un ex-sous-ot'ficier do
l'armée du Rhin. UAZAME, M ~<, ~.)?t ~roe~
ZeMre awbrochure, in-32de 64 pages, imprimée it Bou-
logno-sur-Seine, chez Julex Boyer et Cie, est une
réhabilitation l'Empire.
Ma.rseiHe, 24 mars. Par suite du mau-
vais état où se trouve le tunnel du cap Vert,
les tourelles se profitaient à deux cents mè-
tres au ptus ? 2
Leone, du reste, avail de son côté recon-
nu Baradieu car, en passant auprès du
marquis, il le salua avec une politesse
d'une ironie suprême, et, piquant des deux,
disparut dans la direction de Nevers.
Baradieu était resté glacé de surprise.
Aptes la visite de Chauveau, après ta scène
qui venait d'être la conséquence de cette
visite, quel nouveau danger" fattait-it crain-
dre de ia part de est aventurier?
–Non, non). c'est impossible, mur-
mura Baradieu ce misérable a pris sur tui
cette dernière démarche; il n'a pas été
§yerti. H est impossible qu'ii en soi: autre-
ment. Quet intérêt, d'auteurs. Chauveau
eût-it eu à me tromper? t
Et, se rappelant l'expression de sincérité
ardente, de conviction profonde dont Mme
de Montdésert avait accentué la parote don-
née, Baradieu secoua la tête
Je suis fou ) se d~-tt. C'es~ b~en ce~a,
et, Dieu merci t cette visite est la dernière,
It était arrivé devant le château. `
Chose singulière et qui le frappa, ie si-
lence te plus complet paraissait y régner,
et aucun d.qtnest~e, malgré lie bruit que
venait de prodmreTar~vé~' d'~} cayai~,
nedonna signe de vie.
On eût dit que la mort planait sur cette
maison naguere si vivante, et remplissait
déjà de sa sotitude.
~arad~u sauta n terre, attacha son che-
val sous tjm tpa~s~du Mrc, et, '~ëy~nant'au
poteau, it entra.
Le t~nit ~'une M~-e se Ht alors entendre,
~e domt,gtiqje par 4 ~î iïtwto pt K q,e
doHMittique~amt; t~t~ ~t g):a~,
et lA.- Il. ~-lktp~sse lût devel Ki i)~
comme si la .yenue t-~t or~
dinaire de cette demeure.
Monsieur de Chantetys? dit Baradieu.
Monsieur te comte est absent, répondit
tevatet.
Madame de Chantetys ? 9
Madame la comtesse est absente égt'
tempnt,
Baradteu regarda le domestique te do-
mestique baissa tes yeux.
Le marquis comprit puis, après avoir ré-
péchj UM instant
deux trains italiens, correspondant aux trains
français entre Vintimille etCprimés. Cette ligne de ta Ligurio a été con-
struite par l'Etat dans de mauvaises conditions.
De là quelquefois, pour tes trains français, des
retards indépendants de ta volonté de ta Com-
pagnie Paris-Lyon-Méditerranée.
Agen, 23 mai. Nous apprenons la mort
en son château de Beaugin, de M. de Bressol-
les, général de division, ancien président du
consei) général de Tara-et-paronne.
M. de Bressotles était âgé de quatre-vingt-un
ans.
Na-ntea, 24 mars. Le PAa reçu un communiqué au sujet d'une tettre
publiée par lui et relative a un enterrement
civil.
Voici las passages principa.ux do ce commu-
niqué
« On ose dire que le défunt aurait manifesté
sa volonté d'être inhumé sans le concours des
ministres du cutto catholique, et que c'est pour
se conformer a cette votante que sa famitte,
remplissant un devoir final, avait sans hésita-
tion demandé uu enterrement civil.
f< Les deux insertions sont absolument inexac-
tes. ]
< D'abord il a été constaté de la manière la
ptas irréfragable que le sieur Mary, pension-
naire. de t'nospiCM Saint-Jacques depuis plus da
trois années, assistait votontaitcment aux ofti-
ces religieux de l'asile, non-seulement ie di-
manche, mais souvent môme au cours de la sa-
maine.
« Essuito la famille elto-meme, qui invo-
queaujourd'tlui dans le PAa?*< de la Z.o~ une
\'oionte dont ette ne semblait pas s'être doutée
jusque-ta, s'estempressée, immédiatement après
le décès, d'atter trouver M. t'aumônier de 1
i'tiospice pour s'entendre avec lui sur les con-
ditions d'un enterrement ff~MtM: et pour ea
régler tous les détails.
« Quant à ta liberté de conscience et aux 1
prise par l'autorité a eu. justement pour but de i
les sauvegarder. L'autonté ne pouvait tolérer
que le corps d'un homme fut accaparé par une
association occulte, pour servir à une manifes-
tation publique contre la toi religieuse acceptée
et professée par le défunt. C'est ta qu'eût été le
scandale, le mépris et ta violation des droits 1
qu'on invoque, et l'autorité demeure persuadée
qu'on ne le souffrant pas elle a simplement ac-
compli un devoir rigoureux.
« Elte ne recherche pas quel pouvait cire le
but de ceux qui avaient organisé la démons-
tration mais le mise en scène du convoi et
la prétention de traverser proeessionnotlement
toute ta ville pour conndire, sans motif avoua-
bte, au cimetière de wtM~Wcor~c, le corps d'ua
pensionnaire indigent de l'hospice Saint-Jac-
ques, dévoilent assez la pensée dos ptomotours
ao cette manifestation. )
Ba.yoane, 25 mars. La lutte ne parait pas 1
encore sérieusement engagée devant Bitbao.
Tout s'est borné à des reconnaissances, qui
n'auraient pas été a t'avantage des troupes re-
gutiéros.
Les opérations du siège sont poussées avec <
vigueur par les cartistes. Un dit qu'ils se sont <
emparés du faubourg Atbia. {
Loma n'aurait pu réussir a débarquer ses ]
troupes à l'embouchure du Nervion; une nou-
velle tentative devait avoir lieu.
Londres, 2H mars. Les troupes qui re- t
viennent de l'expédition contre les Ashantees t
seront passées en revue le ~i0 mars, à Windsor, (
par la reine Victoria.
Bulletin politique
Hier s'est engagée devant l'Assemblée la
.discussion sur le projet de loi du gouver-
nement, relatif la prorogation des pou-
voirs des conseils municipaux.
La question était bien simple. L'Assem-
blée a voté en 1871 une loi municipale pro-
visoire. Aux termes de cette loi, out été élus
les conseils municipaux actuels, dont le
mandat expire naturellement le 30 avril.
Le gouvernement a propose de prolonger le
mandat des conseillers municipaux actuels
jusqu'au vote de la loi organique réglant
déilnitivemcnt la question municipale. Par
suite, les élections qui devaient avoir lieu
d'ici au 30 avril prochain aéraient ajour-
nées à l'année 1875.
Ce simple exposé suffit à indiquer com-
bien, en restant sur le terrain des princi-
pes, en invoquant les droits du suffrage
universel, en démontrant qu'en somme le
gouvernement usait d'un biais, alin de ré-
viser à son aise les listes dss électeurs
municipaux et d'en exclure des groupes
importants, il était facile d'n.niger un échec
au cabinet.
Grâce au rapport de M. deMareere, te dé--
bat n'est pas rosté dans ces hauteurs. Les
principes et ta revfndication des droits du
sulïroge universel n'ont plus été que des
prétextes au service du centre gauche dési-
rant s'emparer des portefeuilles.
Le factum du porte-parole du centre gau-
che n'avait ni la forme, ni la gravité, ni la
Ne pourriez-vous me dire qusnj il me
sera permis de les voir ? Ma visite a trait à
une affaire de la plus haute importance.
Le valet s'inclina silencieusement en fai-
sant signe qu'il lui était impossible de ré-
pondre davantage.
Baradieu sortit.
Une agitation fébrile s'était emparée de
lui. Evidemment, M. et Mme de Chantelys
étaient ta. Seulement le malheur, un instant
détourné, avait reparu ptus menccant, qtu§
terrine, et ip vatet ayq)t ob~i a ~'ctinsfgne
sévère d'éloigner tout témoin sans excep-
tion, le comte et la ~comtesse ayant besoin
d'être seuls pour méditer une dernière fois
sur la résolution a prendre.
Baradteu Mt a!ors machinaJempntque~uej!
pas dans une aitiéë, comme s'ii n'eut ptus eu
d'autre pensée que ceiic de se retirer; mais
au moment où iise dirigeait vers l'endroit où
il avait attaché son cheval, il s'arr&ta tu
étouffant un cri de surprise et de joie.
pesant tui, se d~ta~ant ~omn~UMe v~
sion sur t'ëoiaireie du fond de i'aHée, oa ta
réverbération du soleil formait dans i'air
comme un brouitiard d'or, il venait d aper-
cevoir Btanche de Chantciys.
~euiemt~, ~psu~e q~e s~vancait,
Bara~ien, fp6m)ssant, se disait que ce n'c-
tait ptus là la jeune tUte si heureuse, ei in
différen'e, si joyeuse, qui un jour avait pris
tant de plaisir à lui pader de jeux et de
fêtes ie sourciï froncé, tes y~ux attMt~~ a~
so<, ~~a~~c~~e~)iar~:hai~e~)te~eRt,' mstraitc,
comme en proïe à une méditation doulou-
reuse.
.Bar:dLu (tt un MS, et le bruit ré~eina
~~uhp~tipd~'sa~e~.
A ia vue de Ëaradieu, elle Mt un mouve-
mçnt, tt. spontanément, atiant droit au
jeune nou~ tui tendit ses deux
~.h i &'épna-{.-e!h d'un apcent de
triomphe et !cs yeux Ï)ftitants'd'unë ftamMë
étrange, ah t monsieur de Baradieu c'~st
le cie) qui vous t-nvoie ) 1
Mademoi$eite)., batbutia le ~une
ho~6.. <"
Ah i vous êtes noire ami, vous oh 1
1
réserve d'un document parlementaire: c'é-
tait une œuvre de rancune, une apologie
sans vergogne des théories de la .K~M~ï-
~Mment le sentiment du droit et la recherche
des vrais principes, on a fait étalage de
passions politiques. On a sacriQe ainsi la
cause que l'en avait à défendre.
Les questions secondaires venant a do-
miner, par la faute du rapporteur, le débat
principat, it est ctair que le ministère n'a-
vait plus à se défendre que pour la forme.
L'Assemblée avait, en effet, à décider
simplement s'il était opportun de remplacer
le ministère actuei par un ministère centre
gauche et de renverser te cabinet à propos
d'un projet de loi dans lequel le suffrage
universel n'est, en somme, qu'indirecte-
ment compromis.
Aucun homme de bon sens ne pouvait
hésiter.
Certes, nous connaissons tous les inten-
tions du gouvernement. Quel que soit le soin
qu'il mette à cacher ses projets sous t'équi-
voque, nul ne se méprend sur le but qu'il
poursuit en réalité: il veut la mutilation du
suffrage universel et il la prépare.
Si M. de Marcère avait choisi *un terrain
acceptable pour la discussion, il eût <~tëbon
de donner hier un avertissement au gou-
vernement et de lui démontrer qu'il est im-
puissant à toucher au suffrage uni verse),
cette base de tout pouvoir. M. de Marcère
n'a pas eu assez de sens pofttique pour
qu'il fût possible aux représentants de t'Ap-
pel au peuple de donner cette leçon au ca-
binet. Le mal n'est pas grand lorsque la
loi organique elle-même viendra en discus-
sion, nos amis repousseront toutes les ten-
tatives contre te suffrage universel. Le
scrutin d'hier montre qu'alors le ministère
pourra bien subir tes conséquences de ses
projets antidémocratiques.
Hier, la maladresse d'un rapporteur et
les nécessités de la situation ont réduit nos
amis a des concessions. Nous tes consta-
tons, non pour les regretter, mais pour af-
firmer d qui de droit qu'ettes ne se renou-
veHetont ptus.
'i
REVUE DU JOUR
It n'y a pas de révocations de maires à
t'0/~c:
M. le duc de Padouë reste toujours sus-
pendu.
,< <
'J. 'f.?-~
L's~M< Ma~oM~Je annonce la publi-
cation prochaine d'une lettre de M. te comte
de Chambord à M. de CazcnovedePradine,
au sujet du discours prononce par t'ttonora-
ble député dans la séance du 18 mars.
Plusieurs journaux annoncent que MM.
de Cazcnove de Pradine et de Carayoa-La-
tuur vont partir incessamment pour Frohs-
dorf, afin de tenter auprès du comte de
Chambord un dernier eM'ort en faveur d'une
restauration monarchique, avant fessai
d'organisation des pouvoirs du maréchal de
Mac Mahon par les lois constitutionnelles.
Les mêmes journaux ajoutent qu'au len-
demain de l'interpellation Chaiiemet-Lacour,
M. de Broglie se proposait de présenter à
ta Chambre un projet de ici sur la seconde
Chambre, dans tequei le gouvernement du
marécimt de Mac-Mah&n était quatiHë de
T~~M~~Me ~ep~e~MO!
Ueaxdes membres du cabinet, MM. ne-
pt'yre et de Larcy, qui ne se trouvent pas
en conformité d'idées sur ce point avec ie
vice-président du consei), auratent deman-
dé au conseil et obtenu que la présentation
de ce projet fût ajournée a la reprise de la
session, après les vacances de Paquea.
Une perle 1
On lit dans le ./OM)'M~ de .Pa~M.'
« Un jonroa! cite, comme ayant paru dans le
.~MfK~ ~«f~, les lignes suivantes
« La session d'été sera donc décisive. RHe
« fera du septennat un vrai gouvernement. L'o-
« pinion conservatrice s'accorde à r~ctamer la
< crÉation d'une seconde Chittubt'e, ets., etc.
Lit citation est mexaete. Les réflexions re-
produites par notre confrère et que nous
sommes tom de désapprouvef, d'aiHeurs ont
paru dans le ~o~~ et non p~s dans te AiMnt~ 1
~<
Qu'on ose dire âpres cela que te JoM~ta~
~e /'le 7<'M)'/M:~ de F~t~ du matin t
Malgré le k~pi du~mps du siège, il est
probable que Victor Hugo ne tiendra passa
gtoire de ses hauts faits militaires. Un bi!-
je ie sais! et je vous répète que vous
avezhienfaitde venir.
Mais qu'avez-\ous donc ? interrogea
le marquis.
L'enfant tordit ses mains avec violence.
Ah! tenez. rëpsndit-ei)e d'une
voix plus basse et en le regardant en face,
je crois à votre toyauté à vous, et je vais
vous dire un secret qui m'étauSe, un se-
cret.qui me ~rtaOëc~uri
y avait un tel accent de déchirement
dans ces dernières paroles, que Baradieu
s'en sentit atteint comme si son propre c eût reçu une bkssure atgup. SerMnt dans
!es siennes la muin da ta jeune (iiie
~tn~x t dit-ij votre bonheur et votre
Mpos me sont pius chers que ma vie même
et, puisque vous voulez ~ien méprendre
pour confident.
Blanche i'entra~a d~aa Fatt.ëe et ta,
quan~ Hs~ureRt ~euis, entoures du silence
pmfonQ des massifs d'arbres
Monsieur de Baradieu, reprit-eHe.tûu~
à t'heuM.~un homme est venu de~amtM
ma main a mou p~rf\
Que ~e~~MS? ? Naradieu en patis-
C'est !a seconde fois que cet homm~
vient ici, poursuivit la jeune fi!Ie,'<~ ~veo
lui le matheur es~ entré dam ~dtM'ma~
son. Oh! je l'ai ~e~nà~i'observe! i;
''en quii} s& Aujourd'hui j'ai voutu savoir
j'ai écoute. 9
–Et votre père?
Mon père, et c'est là le plus om~
à cette demande qui m'a ~)t baadir te ccMtf,
~~n père n~) pas moandu non 1
Et quet eat ce fiancé qui vous enraye
à ce point? demanda Baradieu, dont la voix
Mais je ne ie connais pas interrla jeune Btayct~~s~ iatibraHtaLie, et, quët qu'ii
~it.'CHteMdtZYOUS bien quoi qu'il soit,
j'
-~Q~dites-von"'?
Si VoUs Su~'z!
–i'arteztpartex) I
–Non ) noa t c'~t impo:(sib)e. Je ne veux
CHAT!LLON.
let que !e pointe adolescent écrivait à soa
perp, eiquele c~tM~ a extrait d'une
cotteetion d'autogr~hes, le montre moiMa
vantteux jadis qu'auj~rd'hui
Le grand poëte, tout jen~e encore, parle de
la maladie et de la mort db sa mère, de ses
études et de celles de ses frè~s, et de leurs
projets. H lui envoie ses essais l'utëraires qui
tui ont valu d'être sommé membrb de la se-
conde académie du royaume.
« Nous voudrions, cher papa, donner que)-
que renommée littéraire au nom qua noes ta
devons mais elle n'égalera jamais la re~m-
mée militaire que tu y as attachée.
'T.
ït vient de se produire dans le départe.
ment du Puy-de-Dôme un fait peu grave
par ses conséquences, considérable par les
symptômes de gangrène morale au'i) mani-
feste
t'este:, '< '
Un fermier a usé~ de~fa propriété affermée
comme do la sienne propre, dit le CoM~i/«.
MoMme~-te bail résilié par voie judiciaire, ta
fermier a par la force maintenu contre la gen-
darmerie agissante son prétendu droiLde pro-
priété. Cet imitateur rural des grands annexent s
et des conquérants a eu te dessous les gen-
darmes sont restes tes maîtres de sa personne,
laquelle a été incontinent déposée dans les
prisons de Rio'n, d'où elle a été extraite pour
comparaître devant la police correctiounolte.
Ici s'ouvre une seene philosophiquement cu-
rieuse et attristante. Elle montre à nu les ra-
vages faits dans des cerveaux jusqu'ici calmer
et sains par les évangiles socialistes, par ifs
missionnaires internationaux.
Le fermier a été condamné sans ~tre con-
vaincu. Avec une obstination froide, il a tenu
tôte aux juges, aittrmant ta légitimité do &~
prétentions et de son acte. Il s'est retranché,
sans mollir un instant, derrière trois ou quatre
aphorismes des bibles nouvelles, q~it tient ea
conscience pour sacrés
« Tous tes hommes sont égaux; lt terre ap-
partient à celui qui la cultive, etc., etc. Dans
ce banal fatras de tristes doctrines se meto una
dose étrange de mysticisme. C'est au nom da
Dieu et au nom du Christ que ce dernier faH
main basse sur te bien d'autrui, se barricada
contre les gendarmes, s'insurge contre ta toi.
Les radicaux ont coutume de rendre l'igno-
rance responsable de tout méfait et de tout vice.
Mais les gens qu'a jugé le tribunal do Riom na
sont pas des ~lettres. tis s'enfermaient dant
leurs cavot pour s'tneorpoMr ta substance da
brochures socialistes.
H est essentiel de coief encore qua
cette franchise dans !a spoliation s'est te-
vétëedans un arrondissement fort ~che. tt
n'en est peut-être pas deux autres en
France où le cultivateur soit p)us comblé
de bien-être et de prospérité. La misère ne
saurait donc être ici invoquée comme ex-
cuse. On y saisit i'innuenee toute aue ft
toute crue des enseignements pervers. Cetta
dëptorabte influence s'inuttre évidemment
dans nos campagnes.
A-
Les gens du monde, ceux qu! ont de nom* ·
breuses obligations, ne peuvent st: passer
d'une mémoire imperturnabte pas d'ttu-
blis, pas de distractions, sous peiaa pour
eux de s'exposer à une faute de petits dé-
sagréments. L'exactitude dans tes sta-
tions du monde est une qualité de haute
sociabilité mais c'est moins lorsqu'on tst
t'invité que lorsqu'on est Finviteur qu'ehe
est nécessaire. Nous connaissons eepen-
dant grand nombre de dames du meiheuf
monde qui sont bien toin d'être convain-
cues de cette vérité et H est bien r~-
re, en effet, lorsqu'elles donnent à dïm'r
ou qu'ettes ont soirée, que ce ne soient t~
premiers arrivés parmi teur& invités qui )c~
reçoivent dans leur propre saton. Elles s~~
tent de leurs appartements privés aprèt
l'heure indiquée pour se réunit- muis t-ect
n'est rien, absolument rien, en comparaison
de ce qui vient de se passer chez on~
nos grandes dames parisiennes, qui oecuM
un charmant petit hûtet dans une ttes ruf<
adjacentes à t'avenue des Champs-Ely-
sées une comtesse très répandue, aimabt~
vive et si mondaine, c'est-à-dire ayant u~
si nombreuses relations, que, pouf y te-
pondre et ne se pas priver du p~sir, &
son tour, de recevoir ses ami~, elt& s'M<
décidée tout téeemment i a~~oncer da)~
son cercle quitte recevraH âpres minuit) l
Ces réuoioBs, dit le ~po~, ont certaina-
nement leur originalité mais ailes sont, on t~
conçoit, d'une réatisaKon continue bien ditn-
cilc. Toujours est-il qua plusieurs ont eu Heu
successivement et qu'ctif s n'ont manqué ni da
monde ni de gaieté; mais voici que, l'auto
soir, aucun contre-ordre n'ayant été doM~, Hn
visitoui' se présente à l'hôtel de là conuesstt,
monte au premier étage où sont tea apparte-
ments de réception. Personne a la porto pour
l'annoncer, tl appelle/on ne répond p&~
Mais, eommo il est nn familier de la maiSM),
pénètre plus avant dans les appartemfMti, qaJL
n'étaient pas éclair&s. Tout a coup il ae heurta
contre nne jardinière qui temba avec fracas, tt
tire alors une atlumene da son briquet da tu-
meur, afin do miûux sa Mndre compte da t'ae-
cident dont H. e~t cause ;putii, avisant ux
flambeau, ~'t sa bougie, il l'alluma pour~ence'' son inspection.
pas, je ne peux pas. mais, voy~veus, ça
serait hor"ib)c. et jamais L.. jamais ) I
Manche se tut.et elle tH quelques pa~
en sitence, doucement appuyée sur le ~a:<
du marquis.
Ce dernier se taisait, n~ais peu à p<-M it re-
couvrait tout son sang-froid et toute sa pré-
sence d'esprit, et, eubiiant un moment s«M
regard sur te regard de ia jeune fttte.
Ecoutez-moi, mademoisette tui ~ti
d'une voix doum, et surtpat ne vous e~'aycx
~as de. mes parâtes. Vous av~~ <:o[fftanca
ea mot, n'est-ce pas? y
Ah) comme en Dieu.
–G est lui qui m'a amané ici,ets~)yez
sans crainte quand je Y&tHe.
Oh! vous sayiex done).~ a'ecrtt
Bianch~.
Oui, repondit Baradteu; et, moi Hon
plus, entendez-vous, je ne vetm pas que ~ou~
épousiez !e cohtte Leone.
Mon Meu 1
Siteace ) ut Baradieu ea posant uu
dûtgt sur tes !èvres. On vieat. Daus que!qu6&
heures je pourrai vous assurer que \t)u&
êtes sauvée.
Dau&q~ques heures, dites vous? 't
~M~d~u rét!échit un instant.
Bianche, (!t-it ators d'un ton gt~w, i!
s'agit ict, non-seuteme.nt ~c votre b~nbem,
'mais encore du repos M ~otre përe et d~
votre mère. î
Ah je ne mutais danc pas ttompee'
Trouve-vous cette nuit, à onze hettr~
*)a petite poMe dtt pNM; etdMnabt vou~
poufftz dire à Mme ia comtesse de Chaaie-
tys qu'éUe n'a ptus~rien à eraindra pouc-
votre bonheur
La jeune nite eut à CM parotes UB& e~f-
piosioa de~euBesse et ae candeur tmpcsst-
bie a Madré:
Oh s'écria-t eUe, que vous ~ës j~a
que je vaus Mme~ .~r ï y
Puis, redevenMt MMttôt Muge et con-
fu!8, e~Bftnt.MjMti~t Baradten sous !e
~uf ~o $e ~ttheur inau) qui ven&it de im
~iecoMr. ,<
PMRMZtCnoKBetABQt.~MRtCOt~
(J:a
Tendre une main secouraMe à la femme qui
eort de prison, la retenir sur les bords de t'abîme
qui le ptus souvent l'attire de nouveau, âpres
le châtiment accompli la ramener aux senti-
ments de sa dignité, lui créer une existence
honnête par te travail et la finre accepter par la
société, tel est le but de t'œuvre des libérées
qui, ce nous semble, doit avoir pour coopéra-
teurs tous tes gens de cœur.
M. te duc de La Rochefoucauld arrivera à Paris
lundi soir. L'ambassadeur, qui vient prendre sa
femme pour la conduire a Londres, ne séjour-
nera en France que quelques jours.
M; te générât de division duc d'Aumate, com-
mandant du *!° corps d'armée, et dont la rési-
dence est Besançon, était hier à Paris.
Los journaux anglais assurent que plusieurs
ofGciers prussiens font partie de l'état-major
du maréchal Serraao et qu'ils l'aident de leurs
conseils.
Samedi dernier, un membre de ta Chambre
des communes s'est plaint de ce que M. Glads-
tone avait cru devoir dissoudre te Parlement
sans y avoir été contraint par une nécessité ab-
solue.
L'illustre homme d'Etat a répondu que te
strict devoir d'un gouvernement parlementaire
était d'en appeler au pays par des élections gé-
nérâtes, quand des éîections partielles lui dé-
montraient que l'opinion publique n'était plus
d'accord avec le ministère.
Je sais quelqu'un qui doit bien rire de la naï-
veté do t'hommo d'Etat anglais.
MARS GÉRARD.
Chronique militaire
N03 SOUS-OFFICIERS
(~
..z=r. >
Dans mes articles précédents, j'ai dû
coaserver les anciennes catégories d'exemp-
tés et de dispensés, parce que tous les do-
cuments officiels que j'ai consultes sont éta-
blis sur cette donnée. Avec la loi de 1872,
tes exemptés ne comprennent que les jeunes
gens atteints d'infirmités les fits de veuves,
frères de militaires, etc., ne sont plus que
dispenses en temps de paix et tenus de rat-
Mer leur corps en cas de guerre. Les élèves
des écoles normales, les séminaristes, !es
étudiants en théologie, etc., sont seuls dis-
pensés de teut service, en paix et en guerre,
° a la condition de se vouer pendant dix ans à
renseignement ou d'être ordonnés prêtres
avant l'âge de vingt-six ans.
Le colonel Berge ne veut appliquer la
t&xe qu'à certaines catégories d'exemptés
pour inurmités, savoir:
< l* Les infirmités pour lesquelles
l'exemption est motivée par l'incurie du
jeune homme ou de ses parents, ou par des
manœuvres préméditées, sans qae cepen-
dant il y ait lieu de faire application de
l'article 41 de la loi de 1832 (article 63 de
la nouvelle loi), qui punit de six mois à un
an de prison tes hommes convaincus de
s'être mutilés pour échapper au service.
Cet article a été appliqué dix-neuf foie seu-
tementeni869
< 2° Celles qui proviennent de maladies vé-
nériennes, qui, lorsqu'elles atteignent ce de-
gré de gravité, sont toujours dues à la cou-
pable négligence du malade ~u au défaut
de surveillance des autorités municipales
< 3° Celles qui sont produites par des in-
'dustries malsaines ou dangereuses.
< Dans tes trois cas, ta taxe serait im-
putée à ta commune. Dans tes deux pre-
miers cas, la commune aurait recours sur
l'homme et sur ses parents, c'est-à-dire
qu'elle aurait le droit d'exiger le rembour-
sement de ta part des individus solva-
btos. La taxe des insolvables resterait au
compte de la commune. Dans le troisième
cas~ celle-ci aurait recours sur te chef de
j~indu~ie intéressée. <
M. Berg~ fixe approximativement cette
taxe à SOO tr~cs et estime qu'elle serait
applicable à au moins un dixième des exemp-
les, soit à 9,000 individus. On aurait ainsi
une somme annuel de quatre mittioas et
demi. '»
J'avoue que ces propositions ne me pa-
raient pas suffisamment étudiées je ies
r ai néanmoins rappelées, car l'idée qui les
a inspirées est juste et mérite une sérieuse
attention, ~i l'on veut arrêter l'extension des
mauvaises nMBurs et le développement des
étabtissements industriels insalubres ou
mal surveillés. Je me suis demandé sou-
vent, pendant mes longs et nombreux voya-
ges, en observant l'air frète, metadif et
mécontent des habitants de certains dis-
iricts manufacturiers, et en comparant
FEOtLLETON DU C~ M07~ N" 9
27MAMÎ874.
LA MAISON
'M
URUE~HARtE
Beuxt&me partie
VI
RtVAUTà
Quand Baradieu fut sorti et qu'it eut fermé
derrière lui la porte de l'hôtel Montdésert,
it s'arrêta et respira longuement.
La scène qui venait de se passer t'avait
étreint au cerveau et it avait besoin de ras-
sembler ses idées.
H I.ui sembtàit qu'il se réveillait et se de-
manda de bonne foi si ce qui lui était ar-
rivé n'était pas un rêve.
En tournant l'angle de la place, involon"
4airement, instinctivement plutôt, il jeta un
dernier regard sur cette maison où il venait
de passer ptès d'une heure, lui qui s'était
jure de n'en jamais frachir le seuit et où il
'avait promis de revenir.
Car iU'avait promis l
En cet instant, i! crut voir un rideau s'a-
giter àf'une des fenêtres du premier étage,
< et, M~s ce rideaaâ demi soulevé, le visage
de.MmedeMoBtdésert.quile suivait en-
core du regard.
Un frissoa parcoNrut tout sen être et il se
&âta de poursaivre sa roate.
~MitteréSexiens i'assaiHaieat, mais une
~eute doBtinait toutes les antres.
Avaattout, i! MIait faire cesser l'horrible
angoisse que subissaient iM Chantelys.
H jfaHait prévenir le comte que le danger
qui le menaçait était sur le point de dispa-
Mïh'e comment ? pourquoi ? peu impor~tt;
ceux-ci aux vigoureux paysans des contrées
agricoles, si réclament l'industrie contri-
buait au bonheur des peuples. En tout cas,
elle ab&tardit la race humaine, et un des
meilleurs moyens d'obliger !cs chefs d'in-
dustrie à prendre soin des enfants employés
dans leurs ateliers consisterait à leur im-
poser de fort es taxes pour les conscrits exemp-
tés à cause d'infirmités provenant de la
mauvaise organisation desdits ateliers.
Taxe ~M MMOMMM. Tout homme inscrit
sur le registre matricule au domicile duquel
un ordre de roxte a été régulièrement noti-
fié, et qui n'est pas arrivé à sa destination
au jour fixé par cet ordre, est, après un
mois de délai, déclaré tMMM~M et puni
.comme tel d'un mois à un an en temps de
{paix, et de deux à cinq ans en temps de
.guerre. H n'y a pas d'amende; et cependant
l'étude des cas d'insoumission montre que
ce délit constitue dans certains départe-
ments une industrie lucrative, par laquelle
quelques individus s'enrichissent aux dépens
de leurs concitoyens.
Le colonel Berge cite l'exemple suivant,
qui se reproduit journellement dans le dé-
partement des Basses-Pyrénées < Un hom-
me de ce département se rend à Montevideo
vers l'âge de dix-neuf ans. H revient vers
trente ans, ayant gagné une douzaine de
mille francs. Si, pendant son absence, on a
tiré pour lui un bon numéro, tout est bé-
néfice. S'il en a un mauvais, il se présente
'devant le conseil de guerre. Il est condam-
né à huit jours .de prison et à faire son
service, dans la personne d'un remplaçant
qu'il paie deux mille francs. Il lui reste
donc environ 10,000 fr. de bénéfices.
Ces lignes ont été écrites avant la loi de
1872, qui a élevé les peines et supprimé le
remplacement. H n'en est pas moins vrai
que, dans les pays basques si fiers de leur
patrietisme, il paraît tout naturel de se sous-
traire au service militaire, non par amour
du pays, mais pour gagner de l'argent. Pen-
dant la guerre de Crimée, sur des contin-
gents de 1,180 hommes, les Basses-Pyrénées
comptaient toujours plus de 300 insoumis.
Au 1" janvier 1870, sur 13,757 insoumis
aiMreats aux 89 départements, elles appor-
taient l'énorme contingent de 4,945 insou-
mis les Hautes-Pyrénées n'en comptaient
que 1,128, il est vrai, sur une population
moitié moindre. De 1841 à 1868, la France
a présenté 29,812 cas d'insoumission, dont
9,424 dans les Hautes et Basses-Pyrénées.
Je dirai avec le colonel Berge que la seule
manière de combattre victorieusement
l'insoumission est de l'attaquer dans les
intérêts de la commune et de la famille.
Pour chaque insoumis, la commune devrait
être frappée d'une amende avec recours sur
l'homme, c'est-à-dire sur ses parents.
Quand le mat prend des proportions aussi
gigantesques que celles que je viens de si-
gnaler, it constitue une véritable insurrec-.
tion contre la loi de recrutement, et, par ana-
logie avec la loi de 1791, les communes de-
vraient être rendues responsables. Le mini-
mum de l'amende devrait être de 3,000 t'r~,
représentant à peine cinq ans de travail
d'un jeune homme de vingt et un à vingt-
cinq ans. Une pareille mesure réduirait à
de faibles proportions l'insoumission, qui a
du reste beaucoup diminué depuis quelques
années. La moyenne annuelle des insoumis a
dépassé douze cents de 1841 à 1868 cepen-
dant on n'en compte que 288 pour la classe
de t867 et 309 pour la classe de 1868;
il est vrai qu'à cette époque l'Amérique du
Sud était en pleine guerre, tandis qu'en
Europe on était encore sous la bonne im-
pression du succès de l'Exposition univer-
selle du Champ-de-Mars, et qu'en France
tout le monde gagnait tacitement de l'ar-
gent.
ENCORE LE CAMP DE CONLIB
Chaque jour amène un nouvel auxiliaire
à M. de Keratry. LVM~CM~Mec ~e~MC
publie la lettre suivante
Saia~-Brieac, le 22 mars 1874.
Monsieur !e rédacteur en chef,
Tout le monde sait aujourd'hui queM. Gam-
betta « a sacrifié la défense nationale à ses
desseins politiques mais ce que l'on ignore
beaucoup trop, ce sont les malheurs qui
résultent chaque jour, pour nos famitles,
des calculs odieux de l'avocat des nouvelles
coushes sociales.
Puisse la lettre suivante contribuer ua
peu à dessiller les yeux des gens qui croient
encore jen ces prétendus humamtaiMS, en
ces orateurs amis du peuple 1
Elle émane d'un des hommes les plus in-
Kue~ts de notre département.
ressentit!, la vérité, c'est qu'on pouvait es-
pérer, et il est des circonstances où l'espoir
ne raisonne pas.
La résolution de Baradieu fut bien vite
prise.
Chemin faisant, le souvenir de Mme de
Montdésert lui revint plus d'une fois et, si
fort qu'il se crut, si cuirasse qu'il fût contre
la s~C des aventures, c'est toujours un
assaut* diltic~ à soutenir que ce!ui d'une
femme jeune et charmante, dont le regard,
les lèvres, les mains tremblantes, la voix,
les paroles mêmes vous disent dans un con-
cert de séductions dangereusement péné-
trantes Je vous aime!
Mais une autre image ne tarda pas a C3
placer devant celle de Mme de Montdéseri
celle de Blanche de Chantelys et ce fut
comme une purincation.
Baradieu revit la jolie enfant telle qu'elle
lui était apparue un jour, inconsciente du
malheur qui l'entourait, répandant autour
d'elle comme un rayonnement de beauté,
de jeunesse et de pureté angelique.
Et tout en frissonnant, jl se demanda
quelle destinée étrange l'obligeait a devoir
le salut de cette chère image à une femme
comme Mme de Montdésert, à une passion
dont H voulait repousser les avances de
toutes les forces de sa volonté et de son
cœur.
D'un geste rapide, il passa ~a M#~
importune il est en effet de ceg pensées
inextricables auxquelles ii ~s'njttiëuKJRg
pM s'arrêter; il Mt de ces sttu~o!~
iaeuïes dont le plus sage est d'abandonner
le dénoûment au hasard.
Il en était là, quand tout à coup il fit
un mouvement si brusque, que son cheval
d'un ~cart qui eût désarçonné tout autre
que le marquis, l'emporta au bord de la
route.
Un cavalier arrivant en sens tayerse ve-
nait de croiser Baradieu, et ce cavalier, c'é-
tait le comte Leone 1
Que pouvait sign~icr ce nouvel incident?
et était-il possible d'admettre que le comte
Leone sortît du ch&teuu de Chantelys, dont
A. WACHTER.
«Monsieur,
< Je vous renvoie, avec les signatures re-
cueitiies à !a hâte, la pétition que vous avez
bien voulu m'adresser samedi dernier.
< Il y a trois ans, j'aurais récolté « trois
fois plus de signatures. La mort a fauche
depuis les victimes de l'incurie du gouver-
nement insurrectionneid'ators. C'est ce qui
explique le petit nombre de mobilises péti-
tionnaires, etc.
< Veuiitez agréer, monsieur, etc."
f
Dans cette commune, monsieur le rédac-
teur, qui compte près de 3,000 urnes, il ne
s'est trouvé que seize mobilisés pour se
rendre à l'invitation de leur cher et bien-
aiméchef! l ?
MM<ï disce o~MM, c'est-à-dire, en ti-
rant des conclusions pour les autres com-
munes, nous serions amenés à constater
que les deux tiers de ce contingent mobili-
sable, qui s'élevait, pour les cinq départe-
ments bretons, à 79,305 inscrits (rapport
officiel du 6 février 1871), que les deux
tiers de cette vaillante jeunesse qui, il y a
trois ans, ne demandait que des armes pour
voler à la défense de la patrie, sont morts.
Voila l'oeuvre de l'ex-généralissime de
l'armée de Conlie! 1
Et dire qu'il y a encore des personnes à
s'imaginer que le citoyen Gambetta a fait
acted'uncertainpatriotisme! 1
Le ciel nousnreservc à tout jamais du re-
tour d'un pareirpatriotisme ) 1
Espéroas, au contraire, que la condam-
nation d'un homme dont l'audace est un
danger et dont l'impunité est un scandale
est proche.
Veuillez agréer, monsieur le rédacteur en
chef, l'expression de mes sentiments dis-
tingués.
,1 IlENRt LE BRETON.
Informations générales.
BtjOB, 24 mars. Une souscription ouverte
dans ia Côte-d'Or, quelques jours seulement
avant le 16 mars, a permis aux impérialistes de
ce département d'exprimer au Prince impériat,
dans un emblème tout bourguignon, tours sen-
timents dedévouement et de fidélité.
Les souscripteurs ont chargé quelques-uns
de leurs amis qui se rendaient en Angleterre de
remettre au Prince une coupe d'argent ciselé,
portant autour de l'ecusson impérial l'inscrip-
tion suivante
16 MARS 1874
VtN B'HONNEUR AU MTOUn
Cc!/e-0/
Cette inscription, empruntée à un viei) usage,
soigneusement conservé en Bourgogne d'ourir
le vin d'honneur aux souverains visitant la pro-
vince, indiquait l'espérance do voir bientôt
l'ancienne coutume remise en pratique, à l'oc-
casion du retour en France du Prince tmpcria).
C'est le samedi 14 mars que M. Goisset, bien
connu à Dijon par son dévouement sans bornes
à la cause impériatiste, a été admis !t donner
au Princa cette courte explication, en lui re-
mettant la coupe et la liste de nombreux sous-
cripteurs.
M. Goisset était accompagné de MM. Echa-
lié, Basset, Gustave-Henri Jacotot, Maurice Poi-
sat, André et Vernier.
Son Altesse Impériale, avec l'aisance et la
cordialité dont elle a constamment fait preuve,
a répondu il M. Goisset qu'elle était extrême-
ment touchée de la forme délicate donnée par
ses amis de la Cote-d'Or à l'expression de tours
sentiments et de leurs espérances, et qu'elle en
conserverait l'emblème comme un précieux
souvenir.
Le Prince s'est informé avec soin do la Bour-
gogne, des idées qui dominaient dans cotte
patriotique contrée.
Il s'est entretenu avec chacune des person-
nes présentes de ce qui pouvait les intéresser,
et il a souvent insisté sur le bonheur qu'il
éprouverait à servir un jour tes intérêts de la
France.
Le soir, au diner de famille à Camden house,
le Prince prenait plaisir à parler encore de lit
coupe et de la visite qu'il avait reçues des Bour-
guignons.
Toalouse,24 mars. M. Armand Dupor-
tal, récomment sorti de la prison où il était
détenu pour délits de presse, va fonder ici un
grand journal politique.
LunéviIIe, 23 mars. On répand dans no-
tre ville depuis quelques jours, et par centaines
d'exemplaires, une brochure intitulée jns-
TO!RK D CN SOLDAT, par un ex-sous-ot'ficier do
l'armée du Rhin. UAZAME, M ~<, ~.)?t ~roe~
ZeMre aw
logno-sur-Seine, chez Julex Boyer et Cie, est une
réhabilitation
Ma.rseiHe, 24 mars. Par suite du mau-
vais état où se trouve le tunnel du cap Vert,
les tourelles se profitaient à deux cents mè-
tres au ptus ? 2
Leone, du reste, avail de son côté recon-
nu Baradieu car, en passant auprès du
marquis, il le salua avec une politesse
d'une ironie suprême, et, piquant des deux,
disparut dans la direction de Nevers.
Baradieu était resté glacé de surprise.
Aptes la visite de Chauveau, après ta scène
qui venait d'être la conséquence de cette
visite, quel nouveau danger" fattait-it crain-
dre de ia part de est aventurier?
–Non, non). c'est impossible, mur-
mura Baradieu ce misérable a pris sur tui
cette dernière démarche; il n'a pas été
§yerti. H est impossible qu'ii en soi: autre-
ment. Quet intérêt, d'auteurs. Chauveau
eût-it eu à me tromper? t
Et, se rappelant l'expression de sincérité
ardente, de conviction profonde dont Mme
de Montdésert avait accentué la parote don-
née, Baradieu secoua la tête
Je suis fou ) se d~-tt. C'es~ b~en ce~a,
et, Dieu merci t cette visite est la dernière,
It était arrivé devant le château. `
Chose singulière et qui le frappa, ie si-
lence te plus complet paraissait y régner,
et aucun d.qtnest~e, malgré lie bruit que
venait de prodmreTar~vé~' d'~} cayai~,
nedonna signe de vie.
On eût dit que la mort planait sur cette
maison naguere si vivante, et remplissait
déjà de sa sotitude.
~arad~u sauta n terre, attacha son che-
val sous tjm tpa~s~du Mrc, et, '~ëy~nant'au
poteau, it entra.
Le t~nit ~'une M~-e se Ht alors entendre,
~e domt,gtiqje par 4 ~î iïtwto pt K q,e
doHMittique~amt; t~t~ ~t g):a~,
et lA.- Il. ~-lktp~sse lût devel Ki i)~
comme si la .yenue t-~t or~
dinaire de cette demeure.
Monsieur de Chantetys? dit Baradieu.
Monsieur te comte est absent, répondit
tevatet.
Madame de Chantetys ? 9
Madame la comtesse est absente égt'
tempnt,
Baradteu regarda le domestique te do-
mestique baissa tes yeux.
Le marquis comprit puis, après avoir ré-
péchj UM instant
deux trains italiens, correspondant aux trains
français entre Vintimille etC
struite par l'Etat dans de mauvaises conditions.
De là quelquefois, pour tes trains français, des
retards indépendants de ta volonté de ta Com-
pagnie Paris-Lyon-Méditerranée.
Agen, 23 mai. Nous apprenons la mort
en son château de Beaugin, de M. de Bressol-
les, général de division, ancien président du
consei) général de Tara-et-paronne.
M. de Bressotles était âgé de quatre-vingt-un
ans.
Na-ntea, 24 mars. Le PA
publiée par lui et relative a un enterrement
civil.
Voici las passages principa.ux do ce commu-
niqué
« On ose dire que le défunt aurait manifesté
sa volonté d'être inhumé sans le concours des
ministres du cutto catholique, et que c'est pour
se conformer a cette votante que sa famitte,
remplissant un devoir final, avait sans hésita-
tion demandé uu enterrement civil.
f< Les deux insertions sont absolument inexac-
tes. ]
< D'abord il a été constaté de la manière la
ptas irréfragable que le sieur Mary, pension-
naire. de t'nospiCM Saint-Jacques depuis plus da
trois années, assistait votontaitcment aux ofti-
ces religieux de l'asile, non-seulement ie di-
manche, mais souvent môme au cours de la sa-
maine.
« Essuito la famille elto-meme, qui invo-
queaujourd'tlui dans le PAa?*< de la Z.o~ une
\'oionte dont ette ne semblait pas s'être doutée
jusque-ta, s'estempressée, immédiatement après
le décès, d'atter trouver M. t'aumônier de 1
i'tiospice pour s'entendre avec lui sur les con-
ditions d'un enterrement ff~MtM: et pour ea
régler tous les détails.
« Quant à ta liberté de conscience et aux 1
les sauvegarder. L'autonté ne pouvait tolérer
que le corps d'un homme fut accaparé par une
association occulte, pour servir à une manifes-
tation publique contre la toi religieuse acceptée
et professée par le défunt. C'est ta qu'eût été le
scandale, le mépris et ta violation des droits 1
qu'on invoque, et l'autorité demeure persuadée
qu'on ne le souffrant pas elle a simplement ac-
compli un devoir rigoureux.
« Elte ne recherche pas quel pouvait cire le
but de ceux qui avaient organisé la démons-
tration mais le mise en scène du convoi et
la prétention de traverser proeessionnotlement
toute ta ville pour conndire, sans motif avoua-
bte, au cimetière de wtM~Wcor~c, le corps d'ua
pensionnaire indigent de l'hospice Saint-Jac-
ques, dévoilent assez la pensée dos ptomotours
ao cette manifestation. )
Ba.yoane, 25 mars. La lutte ne parait pas 1
encore sérieusement engagée devant Bitbao.
Tout s'est borné à des reconnaissances, qui
n'auraient pas été a t'avantage des troupes re-
gutiéros.
Les opérations du siège sont poussées avec <
vigueur par les cartistes. Un dit qu'ils se sont <
emparés du faubourg Atbia. {
Loma n'aurait pu réussir a débarquer ses ]
troupes à l'embouchure du Nervion; une nou-
velle tentative devait avoir lieu.
Londres, 2H mars. Les troupes qui re- t
viennent de l'expédition contre les Ashantees t
seront passées en revue le ~i0 mars, à Windsor, (
par la reine Victoria.
Bulletin politique
Hier s'est engagée devant l'Assemblée la
.discussion sur le projet de loi du gouver-
nement, relatif la prorogation des pou-
voirs des conseils municipaux.
La question était bien simple. L'Assem-
blée a voté en 1871 une loi municipale pro-
visoire. Aux termes de cette loi, out été élus
les conseils municipaux actuels, dont le
mandat expire naturellement le 30 avril.
Le gouvernement a propose de prolonger le
mandat des conseillers municipaux actuels
jusqu'au vote de la loi organique réglant
déilnitivemcnt la question municipale. Par
suite, les élections qui devaient avoir lieu
d'ici au 30 avril prochain aéraient ajour-
nées à l'année 1875.
Ce simple exposé suffit à indiquer com-
bien, en restant sur le terrain des princi-
pes, en invoquant les droits du suffrage
universel, en démontrant qu'en somme le
gouvernement usait d'un biais, alin de ré-
viser à son aise les listes dss électeurs
municipaux et d'en exclure des groupes
importants, il était facile d'n.niger un échec
au cabinet.
Grâce au rapport de M. deMareere, te dé--
bat n'est pas rosté dans ces hauteurs. Les
principes et ta revfndication des droits du
sulïroge universel n'ont plus été que des
prétextes au service du centre gauche dési-
rant s'emparer des portefeuilles.
Le factum du porte-parole du centre gau-
che n'avait ni la forme, ni la gravité, ni la
Ne pourriez-vous me dire qusnj il me
sera permis de les voir ? Ma visite a trait à
une affaire de la plus haute importance.
Le valet s'inclina silencieusement en fai-
sant signe qu'il lui était impossible de ré-
pondre davantage.
Baradieu sortit.
Une agitation fébrile s'était emparée de
lui. Evidemment, M. et Mme de Chantelys
étaient ta. Seulement le malheur, un instant
détourné, avait reparu ptus menccant, qtu§
terrine, et ip vatet ayq)t ob~i a ~'ctinsfgne
sévère d'éloigner tout témoin sans excep-
tion, le comte et la ~comtesse ayant besoin
d'être seuls pour méditer une dernière fois
sur la résolution a prendre.
Baradteu Mt a!ors machinaJempntque~uej!
pas dans une aitiéë, comme s'ii n'eut ptus eu
d'autre pensée que ceiic de se retirer; mais
au moment où iise dirigeait vers l'endroit où
il avait attaché son cheval, il s'arr&ta tu
étouffant un cri de surprise et de joie.
pesant tui, se d~ta~ant ~omn~UMe v~
sion sur t'ëoiaireie du fond de i'aHée, oa ta
réverbération du soleil formait dans i'air
comme un brouitiard d'or, il venait d aper-
cevoir Btanche de Chantciys.
~euiemt~, ~psu~e q~e s~vancait,
Bara~ien, fp6m)ssant, se disait que ce n'c-
tait ptus là la jeune tUte si heureuse, ei in
différen'e, si joyeuse, qui un jour avait pris
tant de plaisir à lui pader de jeux et de
fêtes ie sourciï froncé, tes y~ux attMt~~ a~
so<, ~~a~~c~~e~)iar~:hai~e~)te~eRt,' mstraitc,
comme en proïe à une méditation doulou-
reuse.
.Bar:dLu (tt un MS, et le bruit ré~eina
~~uhp~tipd~'sa~e~.
A ia vue de Ëaradieu, elle Mt un mouve-
mçnt, tt. spontanément, atiant droit au
jeune nou~ tui tendit ses deux
~.h i &'épna-{.-e!h d'un apcent de
triomphe et !cs yeux Ï)ftitants'd'unë ftamMë
étrange, ah t monsieur de Baradieu c'~st
le cie) qui vous t-nvoie ) 1
Mademoi$eite)., batbutia le ~une
ho~6.. <"
Ah i vous êtes noire ami, vous oh 1
1
réserve d'un document parlementaire: c'é-
tait une œuvre de rancune, une apologie
sans vergogne des théories de la .K~M~ï-
~M
des vrais principes, on a fait étalage de
passions politiques. On a sacriQe ainsi la
cause que l'en avait à défendre.
Les questions secondaires venant a do-
miner, par la faute du rapporteur, le débat
principat, it est ctair que le ministère n'a-
vait plus à se défendre que pour la forme.
L'Assemblée avait, en effet, à décider
simplement s'il était opportun de remplacer
le ministère actuei par un ministère centre
gauche et de renverser te cabinet à propos
d'un projet de loi dans lequel le suffrage
universel n'est, en somme, qu'indirecte-
ment compromis.
Aucun homme de bon sens ne pouvait
hésiter.
Certes, nous connaissons tous les inten-
tions du gouvernement. Quel que soit le soin
qu'il mette à cacher ses projets sous t'équi-
voque, nul ne se méprend sur le but qu'il
poursuit en réalité: il veut la mutilation du
suffrage universel et il la prépare.
Si M. de Marcère avait choisi *un terrain
acceptable pour la discussion, il eût <~tëbon
de donner hier un avertissement au gou-
vernement et de lui démontrer qu'il est im-
puissant à toucher au suffrage uni verse),
cette base de tout pouvoir. M. de Marcère
n'a pas eu assez de sens pofttique pour
qu'il fût possible aux représentants de t'Ap-
pel au peuple de donner cette leçon au ca-
binet. Le mal n'est pas grand lorsque la
loi organique elle-même viendra en discus-
sion, nos amis repousseront toutes les ten-
tatives contre te suffrage universel. Le
scrutin d'hier montre qu'alors le ministère
pourra bien subir tes conséquences de ses
projets antidémocratiques.
Hier, la maladresse d'un rapporteur et
les nécessités de la situation ont réduit nos
amis a des concessions. Nous tes consta-
tons, non pour les regretter, mais pour af-
firmer d qui de droit qu'ettes ne se renou-
veHetont ptus.
'i
REVUE DU JOUR
It n'y a pas de révocations de maires à
t'0/~c:
M. le duc de Padouë reste toujours sus-
pendu.
,< <
'J. 'f.?-~
L's~M< Ma~oM~Je annonce la publi-
cation prochaine d'une lettre de M. te comte
de Chambord à M. de CazcnovedePradine,
au sujet du discours prononce par t'ttonora-
ble député dans la séance du 18 mars.
Plusieurs journaux annoncent que MM.
de Cazcnove de Pradine et de Carayoa-La-
tuur vont partir incessamment pour Frohs-
dorf, afin de tenter auprès du comte de
Chambord un dernier eM'ort en faveur d'une
restauration monarchique, avant fessai
d'organisation des pouvoirs du maréchal de
Mac Mahon par les lois constitutionnelles.
Les mêmes journaux ajoutent qu'au len-
demain de l'interpellation Chaiiemet-Lacour,
M. de Broglie se proposait de présenter à
ta Chambre un projet de ici sur la seconde
Chambre, dans tequei le gouvernement du
marécimt de Mac-Mah&n était quatiHë de
T~~M~~Me ~ep~e~MO!
Ueaxdes membres du cabinet, MM. ne-
pt'yre et de Larcy, qui ne se trouvent pas
en conformité d'idées sur ce point avec ie
vice-président du consei), auratent deman-
dé au conseil et obtenu que la présentation
de ce projet fût ajournée a la reprise de la
session, après les vacances de Paquea.
Une perle 1
On lit dans le ./OM)'M~ de .Pa~M.'
« Un jonroa! cite, comme ayant paru dans le
.~MfK~ ~«f~, les lignes suivantes
« La session d'été sera donc décisive. RHe
« fera du septennat un vrai gouvernement. L'o-
« pinion conservatrice s'accorde à r~ctamer la
< crÉation d'une seconde Chittubt'e, ets., etc.
Lit citation est mexaete. Les réflexions re-
produites par notre confrère et que nous
sommes tom de désapprouvef, d'aiHeurs ont
paru dans le ~o~~ et non p~s dans te AiMnt~ 1
~<
Qu'on ose dire âpres cela que te JoM~ta~
~e /'
Malgré le k~pi du~mps du siège, il est
probable que Victor Hugo ne tiendra passa
gtoire de ses hauts faits militaires. Un bi!-
je ie sais! et je vous répète que vous
avezhienfaitde venir.
Mais qu'avez-\ous donc ? interrogea
le marquis.
L'enfant tordit ses mains avec violence.
Ah! tenez. rëpsndit-ei)e d'une
voix plus basse et en le regardant en face,
je crois à votre toyauté à vous, et je vais
vous dire un secret qui m'étauSe, un se-
cret.qui me ~rtaOëc~uri
y avait un tel accent de déchirement
dans ces dernières paroles, que Baradieu
s'en sentit atteint comme si son propre c
!es siennes la muin da ta jeune (iiie
~tn~x t dit-ij votre bonheur et votre
Mpos me sont pius chers que ma vie même
et, puisque vous voulez ~ien méprendre
pour confident.
Blanche i'entra~a d~aa Fatt.ëe et ta,
quan~ Hs~ureRt ~euis, entoures du silence
pmfonQ des massifs d'arbres
Monsieur de Baradieu, reprit-eHe.tûu~
à t'heuM.~un homme est venu de~amtM
ma main a mou p~rf\
Que ~e~~MS? ? Naradieu en patis-
C'est !a seconde fois que cet homm~
vient ici, poursuivit la jeune fi!Ie,'<~ ~veo
lui le matheur es~ entré dam ~dtM'ma~
son. Oh! je l'ai ~e~nà~i'observe! i;
''en quii} s& Aujourd'hui j'ai voutu savoir
j'ai écoute. 9
–Et votre père?
Mon père, et c'est là le plus om~
à cette demande qui m'a ~)t baadir te ccMtf,
~~n père n~) pas moandu non 1
Et quet eat ce fiancé qui vous enraye
à ce point? demanda Baradieu, dont la voix
Mais je ne ie connais pas interr
~it.'CHteMdtZYOUS bien quoi qu'il soit,
j'
-~Q~dites-von"'?
Si VoUs Su~'z!
–i'arteztpartex) I
–Non ) noa t c'~t impo:(sib)e. Je ne veux
CHAT!LLON.
let que !e pointe adolescent écrivait à soa
perp, eiquele c~tM~ a extrait d'une
cotteetion d'autogr~hes, le montre moiMa
vantteux jadis qu'auj~rd'hui
Le grand poëte, tout jen~e encore, parle de
la maladie et de la mort db sa mère, de ses
études et de celles de ses frè~s, et de leurs
projets. H lui envoie ses essais l'utëraires qui
tui ont valu d'être sommé membrb de la se-
conde académie du royaume.
« Nous voudrions, cher papa, donner que)-
que renommée littéraire au nom qua noes ta
devons mais elle n'égalera jamais la re~m-
mée militaire que tu y as attachée.
'T.
ït vient de se produire dans le départe.
ment du Puy-de-Dôme un fait peu grave
par ses conséquences, considérable par les
symptômes de gangrène morale au'i) mani-
feste
t'este:, '< '
Un fermier a usé~ de~fa propriété affermée
comme do la sienne propre, dit le CoM~i/«.
MoMme~-te bail résilié par voie judiciaire, ta
fermier a par la force maintenu contre la gen-
darmerie agissante son prétendu droiLde pro-
priété. Cet imitateur rural des grands annexent s
et des conquérants a eu te dessous les gen-
darmes sont restes tes maîtres de sa personne,
laquelle a été incontinent déposée dans les
prisons de Rio'n, d'où elle a été extraite pour
comparaître devant la police correctiounolte.
Ici s'ouvre une seene philosophiquement cu-
rieuse et attristante. Elle montre à nu les ra-
vages faits dans des cerveaux jusqu'ici calmer
et sains par les évangiles socialistes, par ifs
missionnaires internationaux.
Le fermier a été condamné sans ~tre con-
vaincu. Avec une obstination froide, il a tenu
tôte aux juges, aittrmant ta légitimité do &~
prétentions et de son acte. Il s'est retranché,
sans mollir un instant, derrière trois ou quatre
aphorismes des bibles nouvelles, q~it tient ea
conscience pour sacrés
« Tous tes hommes sont égaux; lt terre ap-
partient à celui qui la cultive, etc., etc. Dans
ce banal fatras de tristes doctrines se meto una
dose étrange de mysticisme. C'est au nom da
Dieu et au nom du Christ que ce dernier faH
main basse sur te bien d'autrui, se barricada
contre les gendarmes, s'insurge contre ta toi.
Les radicaux ont coutume de rendre l'igno-
rance responsable de tout méfait et de tout vice.
Mais les gens qu'a jugé le tribunal do Riom na
sont pas des ~lettres. tis s'enfermaient dant
leurs cavot pour s'tneorpoMr ta substance da
brochures socialistes.
H est essentiel de coief encore qua
cette franchise dans !a spoliation s'est te-
vétëedans un arrondissement fort ~che. tt
n'en est peut-être pas deux autres en
France où le cultivateur soit p)us comblé
de bien-être et de prospérité. La misère ne
saurait donc être ici invoquée comme ex-
cuse. On y saisit i'innuenee toute aue ft
toute crue des enseignements pervers. Cetta
dëptorabte influence s'inuttre évidemment
dans nos campagnes.
A-
Les gens du monde, ceux qu! ont de nom* ·
breuses obligations, ne peuvent st: passer
d'une mémoire imperturnabte pas d'ttu-
blis, pas de distractions, sous peiaa pour
eux de s'exposer à une faute de petits dé-
sagréments. L'exactitude dans tes sta-
tions du monde est une qualité de haute
sociabilité mais c'est moins lorsqu'on tst
t'invité que lorsqu'on est Finviteur qu'ehe
est nécessaire. Nous connaissons eepen-
dant grand nombre de dames du meiheuf
monde qui sont bien toin d'être convain-
cues de cette vérité et H est bien r~-
re, en effet, lorsqu'elles donnent à dïm'r
ou qu'ettes ont soirée, que ce ne soient t~
premiers arrivés parmi teur& invités qui )c~
reçoivent dans leur propre saton. Elles s~~
tent de leurs appartements privés aprèt
l'heure indiquée pour se réunit- muis t-ect
n'est rien, absolument rien, en comparaison
de ce qui vient de se passer chez on~
nos grandes dames parisiennes, qui oecuM
un charmant petit hûtet dans une ttes ruf<
adjacentes à t'avenue des Champs-Ely-
sées une comtesse très répandue, aimabt~
vive et si mondaine, c'est-à-dire ayant u~
si nombreuses relations, que, pouf y te-
pondre et ne se pas priver du p~sir, &
son tour, de recevoir ses ami~, elt& s'M<
décidée tout téeemment i a~~oncer da)~
son cercle quitte recevraH âpres minuit) l
Ces réuoioBs, dit le ~po~, ont certaina-
nement leur originalité mais ailes sont, on t~
conçoit, d'une réatisaKon continue bien ditn-
cilc. Toujours est-il qua plusieurs ont eu Heu
successivement et qu'ctif s n'ont manqué ni da
monde ni de gaieté; mais voici que, l'auto
soir, aucun contre-ordre n'ayant été doM~, Hn
visitoui' se présente à l'hôtel de là conuesstt,
monte au premier étage où sont tea apparte-
ments de réception. Personne a la porto pour
l'annoncer, tl appelle/on ne répond p&~
Mais, eommo il est nn familier de la maiSM),
pénètre plus avant dans les appartemfMti, qaJL
n'étaient pas éclair&s. Tout a coup il ae heurta
contre nne jardinière qui temba avec fracas, tt
tire alors une atlumene da son briquet da tu-
meur, afin do miûux sa Mndre compte da t'ae-
cident dont H. e~t cause ;putii, avisant ux
flambeau, ~'t sa bougie, il l'alluma pour
pas, je ne peux pas. mais, voy~veus, ça
serait hor"ib)c. et jamais L.. jamais ) I
Manche se tut.et elle tH quelques pa~
en sitence, doucement appuyée sur le ~a:<
du marquis.
Ce dernier se taisait, n~ais peu à p<-M it re-
couvrait tout son sang-froid et toute sa pré-
sence d'esprit, et, eubiiant un moment s«M
regard sur te regard de ia jeune fttte.
Ecoutez-moi, mademoisette tui ~ti
d'une voix doum, et surtpat ne vous e~'aycx
~as de. mes parâtes. Vous av~~ <:o[fftanca
ea mot, n'est-ce pas? y
Ah) comme en Dieu.
–G est lui qui m'a amané ici,ets~)yez
sans crainte quand je Y&tHe.
Oh! vous sayiex done).~ a'ecrtt
Bianch~.
Oui, repondit Baradteu; et, moi Hon
plus, entendez-vous, je ne vetm pas que ~ou~
épousiez !e cohtte Leone.
Mon Meu 1
Siteace ) ut Baradieu ea posant uu
dûtgt sur tes !èvres. On vieat. Daus que!qu6&
heures je pourrai vous assurer que \t)u&
êtes sauvée.
Dau&q~ques heures, dites vous? 't
~M~d~u rét!échit un instant.
Bianche, (!t-it ators d'un ton gt~w, i!
s'agit ict, non-seuteme.nt ~c votre b~nbem,
'mais encore du repos M ~otre përe et d~
votre mère. î
Ah je ne mutais danc pas ttompee'
Trouve-vous cette nuit, à onze hettr~
*)a petite poMe dtt pNM; etdMnabt vou~
poufftz dire à Mme ia comtesse de Chaaie-
tys qu'éUe n'a ptus~rien à eraindra pouc-
votre bonheur
La jeune nite eut à CM parotes UB& e~f-
piosioa de~euBesse et ae candeur tmpcsst-
bie a Madré:
Oh s'écria-t eUe, que vous ~ës j~a
que je vaus Mme~ .~r ï y
Puis, redevenMt MMttôt Muge et con-
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