Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1899-03-10
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 mars 1899 10 mars 1899
Description : 1899/03/10 (Numéro 8169). 1899/03/10 (Numéro 8169).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Identifiant : ark:/12148/bpt6k5188409
Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/03/2008
numéro t £5 TENDRED1 iO MARS
*̃̃•̃"̃ ABONNEMENTS
PARIS et DÉPA RTE MEN TS Trois mois, 5fr. Six mois, 9 Cr. Un an, 18 fr.
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àFRËSLe Petit Parisien
LE MAL D'AIMER
GRAND «OMAN INÉDIT
Par RENÉ VINCY
Encore nconnu aujourd'hui, RENÉ Vincï sera
t crtaiuement parmi les favoris du grand public,
car son œuvre de début est une oeuvre de maître.
Toutes les promesses d'émotion, de tendresse
tt de pitié qu'un tel titre
LE MAL D'AIMER
tait concevoir, René Vikcy les tient, et au delà,
avec un rare bonheur.
Aussi, combien de nos lectrices ne vont-elles
pas reconnaître, pour les avoir ressenties, toutes
les angoisses et toutes les joie» qui s'agitent,
tour il. tour, dans 1 ùme des belles, des douce:
des noblja tisures de ce drame
LE MAL D'AIMER
de ce drame «1 U fois si simple et si poignant
gu'il est le drame même de la vie.
LE DÉLIT .DE MENDICITÉ
On se rappelle quo, !'an dernier, le Tri-
bunal de Château -Thierry avait acquitté
une pauvre femme coupable d'avoir volé
,un pain. Il n'v 3. ni crime ni délit, dit l'ar-
ticle OU du Code pénal, lorsque le prévenu
«Luit cu état de démence au moment de
l'aoliou, uu lorsqu'il a été coutraint par une
force laquelle il n'a pu résister. 1) Or,
peul-on résister iL la faim lorsqu'on n'a pas
mangé depuis trente-six heures, c'était
!e cas de la voleuse de Château-Thierry,
et est-on alors maître do sa volonté? Le
juge peusa quo « la misère et la faim sont
susceptibles d'enlever à tout être humain
une partie de son libre arbitre et d'amoin-
drir eu lui, dans une certaine mesure, la
notion du bien etdu mal". Et c'est pourquoi
il acquitta la prévenue.
Son exemple vient d'être imité en Au-
triche, On jugeait avant-hier iL Vienne un
ouvrier sans travail, nommé Ernest Bauer,
accusé d'avoir soustrait un pain à la devan-
Lure d'un boulanger. Les magistrats ont
rendu un jugement disant « qu'il est re-
grettable quo, dans une société bien orga-
nisée, un des membres de cette société
puisse manquer de pain autrement que par
sa faute ». Elle prévenu a été aussitôt remis
en liberté.
.fresque au moment ou cela se passait, iu
Cour d'Amiens avait à s'occuper en aDpcl
d'un autre jugement du Tribunal de Lha-
leau-Thierry. Il s'agissait, cette tois, do
l'acquitieiiK-nl. d'un mendiant. Pour le juge-
ment qui absolvait la voleuse de pain, il 'ci
avait eu également appel de la part du pro-
cureur de la République mais la Cour,
tout en n'adoptant pas l'ensemble des « cun-
sidérants » du premier juge, déclara que la
prévenue méritait la sympathie, qu'elle
était excusable, et le jugement fut main-
tenu. 11 n'en ̃'̃ • •> de môme pour l'at-
faire du met premier jugement a
été reformé, deux
jours d'emprisonnement.
Le cas méiite d'être examiné.
Pourquoi les juges d'appel n'ont-ils pas
montré à ̃" du mendiant la môme
de la voleuse? CVst
quns uoti! yi.iini. trouve qu u iui oigne ne
la même pitié. Et, en effet, les renseigne-
menls qu'ils avaient obtenus sur le prévenu
Me répondaient pas aux « considérants » du
juge de Château-Thierry.
Celui-ci avait commencé par rappeler
dans.:ou jugement que le délit de men-
eucite est prévu par les articles H'% et cio
du Codt- ̃ 1 ont voici le texte
«Tou une qui aura été trouvée
mendiant uaus un lieu pour lequel 11 exis-
Vier à ta mendicité sert punie de trois à
lieux où il n'existe point eucore de tels éta-
Jjîissements, les mendiants valides seront
ment ».
jttiarquer que « c'est contre les mendiants
1S° 55. Feuilleton du Petit Parisien.
TROISIÈME PARTIR
LA COURSE AUX MILLIONS
V (suite^
tn ami déstotéressé
h– Alors, reprit la jeune fille devenue plus
çêrieuse, heureuse la femme qu'il aimera i
il y eut un silence.
Si Gahrielle et M. Bernard n'eussent été
tournés du cote oppose a la sœur ainee, us
auraient vu 'e larme rouler Je ses
joues sur le. qu'elle tenait entre ses
doigts.
Cela forma une perle qu ello secoua vive-
.ment sur le pavé Je la mansarde.
Elle comprit qu'elle allait se trahir et elle
essaya de rompre l'entretien.
"Qn'ailez-vous faire maintenaatï deman-
Il eut -'le.
11 ne hait u:i sujet. Ils
T»e manquent i»as, certainement, mais il faut
choisir.
11 en avai: eu vue et il se décide-
laïtiui jour
L'em .liti
Oui, mais je ne pense pas y i\er
longtemps.
l.e i: mv,- va patron ne vous va pas ?
J$e svvOUvik iète d'un geste décourage.
professionnels que la,101 a été faite et que
c'est sur eux, seul» qu'elle doit s'appesantir
dans toute sa rigueur ». u Or, ajoutait,il, le
prévenu n'a imploré la charité publique que
dans des circonstances particulières, et il
est prouvé qu'il avait cherché du travail
avant de demander un morceau de pain ».
« Dans de telles circonstances, disait, te juge,
charger le prévenu d'une condamnation,
alors que son acte n'a porté préjudice à per-
sonne, ce@serait lui rendre la recherche du
travail plus difficile encore ».
Mais, devant la Cour d'appel d'Amiens,
les faits ont apparu sous un autre jour. Il a
d'abord été constaté que le prévenu avait
déjà subi quatre condamnations pour vaga-
bondage. Puis, on a eu la preuve que, loin
de chercher du travail, il abandonnait sans
motif les emplois qu'on lui avait procurés.
Voici le texte du jugement: « C. a toutes
les habitudes et tous les caractères du va-
gabond dangereux ». La Cour l'a donc con-
damné.
L'aurait-elle acquitté s'il lui avait été dé-
montré que le prévenu était bien tel que
l'avait pensé le juge de Ch&teau-'l'hierry?
C'est la question que l'on se pose immé-
diatement « Non », répond l'arrêt de la
Cour. « Le rôle des juges, dit-il, est d'ap-
pliquer les lois telles qu'elles sont tant
qu'elles n'auront pas été modifiées ».
Mais, à ce sujet, une discussion s'estéle-
vée. Appliquer la loi, a-t-on déclaré, c'est
eu «ffet le tlwwtr «lu..juge seulement, il im-
porte de savair si toutes les dispositions
exigées par la loi ont été observées». On
abandonne le cas du mendiant de Château-
Thierry il se peut que, particulièrement,
il n'eut pas droit il. l'indulgence; mais voici
un autre prévenu, poursuivi également pour
mendicité, et que le Tribunal de Rouen a
du aussi acquitter.
Or, ce Tribunal n'a point, comme celui
de Château-Thierry, basé son jugement sur
des motifs concernant la personnnlitû du
prévenu il s'est contenté d'observer stric-
tement le sensde la loi. L'acte isolé de men-
dicité sans menaee constitue un rléiit si le
département ou le menrliant a été arrêté
possède un Dépôt de mendicité. Mais, pour
le département de la Seine-Inférieure, ce
Dépôt est absolument insuffisant Il ne eon-
tient que 50 places, alors que chaque année
900 individus sont condamnés sous la seule
inculpation de mendicité. Dans ces condi-
tions, le mendiant incapable de gagner sa
vie, et qui, faute de place, ne peut se faire
admettre au Dépôt, doit-il être reconnu
coupable de délit?
Les juges de Rouen ont pensé le con-
traire.
Et ils ont rail, dans leur jugement, le
procès de l'organisation acLuelle des Dépôts
de mendicité.
Evidemment, il leur origine, ces Dépôts
furent un bien fait. Il n'y a guère plus d'un
̃̃̃us la monarchie, les mendiants
quels qu'ils fussent, punis des ga-
luros une ordonnance de 177i prononçait
leur détention dans des maisons de force
pour y rester tant et si longtemps qu'il
serait, jugé nécessaire Un décret de l'As-
semblée, constituante mit fin à celte bar-
barie et proclama le principe qu'il faut que
l'indigent soit secouru. Alors furent réelle-
ment créés les Dépôts de mendicité, et la
loi ordonnait que tout individu demandant
un secours sur la voie publique serait en-
voyé dans l'un de ces Dépôts, au nombre
de trente-trois.
liais ces établissements ne fonctionnè-
rent pas longtemps d'après le principe qui
avait présidé leur création. Peu peu ils
disparurent même. Il n'en restait plus que
sept en Pourtant, un décret de i80S
ordonnait la création d'un Dépôt de mendi-
cité dans chaque département. Mais il était
tombé en désuétude. Actuellement on voit
plusieurs départements s'associer pour avoir
un Dépôt do mendicité.
C'est ainsi que celui de Monlreuil-sous-
Laon reçoit les mendiants de huit départe-
ments, parmi lesquels t'Aisne et la Seine-
liiléiieure. Or, il ne dispose que de 1,600
pUcos. Pour la Seine-Inférieure, comme
on l'a vu, il n'y a que 50 places.
Il faut ajouter que « cet asile a toutes ses
places occupées par dès invalides et des
vieillards Il ne reçoit aucune personne
valide « réduite momentanément à l'indi-
gence par manque de travail H. De plus,
une autorisation préfectorale est nécessaire
pour entrer, « décision administrative tou-
jours* longue ù venir, n'interrompant pas la
nécessité immédiate de manger ».
Oh non, soupira-t-eiic, il s'eu faut
Mais à qui s'adresser
Bah 1 dit Gabrielle, il y a de la place au
soleil.
Elle passa un bras autour du cou de sa
saur.
Tenez, fil-elle, voyez donc comme ello
est chansêe. monsieur Bernard, et dUes-lui
bien qu'il faut qu'ellfe ait confiance et ne se
décourage pas.
Et, attirant la tète brune près de sa ((Mo
blonde, elle l'embrassa étroitement en mur-
muraiii
N'aie donc pas de mauvaises idées
Tout s'arrangera. J'en suis s«p
Sa visite aux magasins Loisilloa lui avait
mis du baume dans l'nme.
Elle s'était laissée prendre, la pauvrette,
aux bonnes paroles du patron.
Dans son inexpérience du monde, elle
croyait à la sincérité des protestations, aux
appareuces de sympathie ai trompeuses cou-
vent.
Elle se berçait d'espéranees qui n'étaient
guère que des illu^iuns'
ente n'eût été dupée
Iii pour distraire sa siïur, 'ibil
d'oiseau qu'elle entendait') elle
revint au sujet auquel Madeleine avail voulu
faire diversion.
Il se mariera, votre ami? defliaada4 ello
à -M. Bernard.
Quel ami?
► Votre lK,;va''
Mu 1; .1. >e eonuàis M. de Ver-
nières depu u de temps pour qu'Il
m.1 coutre àv5 ï.m.j.»
Je cite le texte des Il considérante u du
jugement du Tribunal de Rouea.
Il se résume ainsi si, liftéralement, il
existe un Dépôt de mendicité pour la Seine-
Inférieure, en fait, cet asile ne répond pas
sa destination dans une telle situation, la
condition légale n'est pas remplie et « on ne
saurait baser une condamnation pour mendi-
cité sur l'existence pour la Seine-Inférieure
d'un établissement organisé, conformément
au vœu de la loi, pour obvier à la mendi-
cité ».
Ce sont des magistrats qui parlent. Ils
déclarent nettement que notre organisation
charitable est loin d'être suftisante. Ce n'est
pourtant que lorsque l'on aura tout fait
pour prévenir les délits du genre de celui
qui nous occupe qu'on pourra se tourner
vers les Tribunaux et leur dire
Sachez être inflexibles
Punir les misérables quand la détresse
les a rendus mendiants ou vagabonds n'est
pas une solution. Il faut conjurer les consé-
quences inévitables du dénûment en offrant
à tous les indigents honnêtes et dignes d'in-
térêt, vieillards, infirmes ou personnes
valides dénuées dans le moment de moyens
d'existence, une hospitalisation qui cons-
titue dans un pays démocratique une dette
sacrée dont la justice, autant qu'une sage
prévoyance, commandent de s'acquitter.
Chaque département devrait être tenu,avec
ses propres ressources ou au moyen de
subventions, d'abriter et do nourrir se*
pauvres. On créerait des asiles,des maisons
de travail, des colonies agricoles. Ainsi se-
raient arrachés au vagabondage et à la men-
dicité tous ceux qui, condamnés une pre-
mière fois, roulent jusqu'au bas de la pente
mauvaise. Le triage deviendrait alors facile
entre les vrais pauvres, les malheureux sans
travail, les inlirmes intéressants, qui se-
raient placés dans des asiles spéciaux, et les
fainéants incurables, les exploiteurs de la
charité publique, ceux qui, décidés rester
des mendiants et des vagabonds de profes-
sion, peuvent devenir de dangereux enne-
mis de la société.
JEAN FROLLO
CONSEIL DES MINISTRES
Les Ministres se sont réunis hier malin en
Conseil de Cabinet, au Ministère de l'Intérieur,
sous la présidence Je M. Charles Dupuy.
M. Edouard Lockroy, ministre de la Marine,
qui était arrivé à Paris rl t) heures 40, a rendu
compte du son voyage à Toulon et il a indiqué
1'éteuduo des dommages causes par t'eaploston
de LuKoubran.
Le Conseil a désigné le Ministre du Commerce
pour présider, le lu mars, à Reims, la distribu-
tion des médailles aux vieux ouvriers, distribu-
tion qui set'a effectuée par les soins des Syndical:}
du bâtiment
Le Consnil a ensuite procédé il l'expédition des
affaires courantes.
INFORiATIONnOLITMES
Le Cabinet du Président de la Républîque
M. Cornbarieu, prùtut de la Meuse, est nommé
M. Roussel, auditeur de classe au Omseil
d'Etat, chef de cabinet du président du Sénit,
est nommé sous-directeur du cabinet du l'i-iiisi-
dent de la Républiyuc.
M. Poulet, attaché au cabinet du Uarde des
Sceaux, ministre de la Justice, est nommé ehei
du secrétariat particulier du Président du la
Uépublkiue.
Mouvement Administratif
Ni. Buisson, préfet des Hautes-Alpes, est nom-
mé préfet de la Meuse, en remplacement de M.
Combarieu, appelé, sur sa demande, à d'au 1res
M. Berseville, secrétaire g6u«'.ral du gouverne-
ment de l'Algérie, est nommé, préfet des
M. Detanney, chef du service de l'Atgérie au
ministère de l'Intérieur, est nommé secrétaire
général du gouvernement général de l'Algérie.
Mort du Nonce du Pape
Le nonce du Pape à Pans, M. Clari, doyen du
corps diplomatique, est mort hier matin, il dix
heures, succombant aux suites de la congestion
cérébrale dont il avait ete frappe lundi, Il îniui,
au moment où il se mettait ;<
Depuis lors, le malade n'av.. pris con-
naissance, et le- ̃•'̃ ̃̃̃•= m"-v,:l. Mcvi. et Potain,
qui le soignai' ut, dès mardi, sou
état comme .(• .cteur Potain con-
la soirée de mercredi, les médecins avaient
constaté une lé&èro amélioration qu lia iadiijuè-
rent ainsi dans le bullelia suivant
Mercredi, cinq heures.
L'hémorragie ne semlole pas s'être étendue
i 1'étet ne s'est pas ¡¡.¡¡gravé. Ii y a quelques signes
d'amélioration.
A minuit, on avait de nouvelles inquiétudes.
Vous croyez qu Il en a 1
C'est probable. lia vijigt-scpl ou vingt- j
huit ans; àcet àge-là d'ordinuira on en a déjà
quelques-uns.
Alors, vous qui êtes plus igé que lui
vous en auriez aussi ?
L'écrivain sourit finement.
Peut être.
mais je voudrais bien s.-m '.le nature
peuvent C-tre ceux du M. de 'i
Vous êtes taquine, ce soir, m..
à vous voir sous cet aspect qui ve
rare.
Ce n'tst pas r,'i '•̃! -în\
Madeleine continuait sa coulure avec un
redoublement d'activité fébrile, mais en
même temps elle len>' iîle.
-Mon Dieu, dit une
sume que* dans les idées de retraite de M. da
Verni ères qui voit très peu de monde ek-se
1 consacre presque exclusivement au travaïl, il
y a quelque chose comme un amour contra-
rié, une passion de jeunesse ewiçue peut-
être pùih une femme qui n'eu état pas tout à
fai;
eut une revolie.
Eiie reSuva la tête mais elle
sitôt.
Devait-elle laisser échapper s&a ocerti?
Un profond soupir souleva sa poitrine, et
le '̃ allait pousser s'étouffa entre ses
ïèvr
M. tiernard ajoutait:
S'il faut Iatit dire, je crois qu'il a connu,
qu'il a aimé une malheureuse qui le trompait
et que cependant Il ne veut ni ne peut ou-
blicr
Il vous l'a dit? demanda iagéauiuci.t
Gabrieile.
taire d'Etat du pour I informer de
l'état alarmant du nouce. Il avait reçu, mercredi,
une réponse du cardinal disant que le Pape,
affligé de la nouvelle reçue, envoyait de tout
cœur la bénédiction qu'on lui demandait.
M. Clari, archevêque et i!ypque de Vilerbo,
était nonce apostolique à Palis depuis deux aus
à peine.
LA catastrcphTde laooubrah
L'ENQUÊTE
TouloTi, mars.
̃L'enqufte faiî ouverte des
cartouches de arsenal de
terre a établi qu..a ,«.1: toiitcnuu dan
les treize cartouches était dans un tel état que
l'on n p de petit: s quantités, réussir il. la faire c\
L't'uqut'k; fait ressortir les faits suiva:
la personne qui a déposé la caisse de
près de l'arsenal de terre avait voulu réserver
les munitions quelle contenait pour fair<* sauter
pendant la nuit les poudrières
ou à l'est de la vilie. elle aura
cette dynamite. Or. il n'eu a rua ne. u «.,j.-ri-
était en évidence sur la route, où elle a dé dé-
couverte par un balayeur. »
On voit là la meilleure preuve que l'on ne
voulait pas se servir de la dynamite dans un
but criminel.
Une surveillance étroite vient d'être, organisée
dans les différents postes destinés il la garde
des poudi. foulon.
En oe tj i: i » senti-
iiùile de (ii t^ii'iii'' irn(}u encore fairu découvrir les coupables.
'foulon. 9 mars.
Nous avons rendu visite aux blesses de l'bûpi-
tal maritime et de l'hôpital civil. Leur état est
statioanairc.
Un grau victimes sont soi-
gnées dan de Toulon et de
la Seyne, uia;i ijua ihuj>iuville.
ne peut encore estimer les di'-L1" c.msés
»par la catastrophe. Pour le de La-'
goubran, lus pertes dépasseroi; 'IL
Ouatre-vinfft-cinu familles t>uuL ru cilot at-
teintes par h; sinistre, dont les ravages se
sont encore étendus à plusieurs quartiers sur
un rayon de plusieurs kilomètres.
OBSÈQUES DU CAPORAL CHAILLIER
Toulon, '.) mars.
Los obsèques de la cinquante-quatrième vic-
time, le ciporal Ch.-tllier, du 8' de marine, qui
commandait lo poste de Lagoubran, ont eu lieu
cet aprt s-niidi, deux heures, au milieu d'une
foule con.Mdérable, malgré la ptuie qui tombait
à torrents.
En tête du marchait 11' clergé ne Ir-
uiagnifiqu- ̃ '-nos ofl'ertes par le H' de ma-
rine et p.! t-aux du régiment, puis ve-
nait le cci t uvert du drapeau tricolore
avec le képi, la vareuse et la baïonnette de
Challier.
Le deuil était conduit par la sœur de l'infor-
tuuée victime, et MM. Lccamus, lieutenanl-colo-
net du S'; Home, adjoint, représentant le mairc;
Pascallon, ronseilk'r municipal Pernot, géné-
ral d'iufaiiierii; de marine en retraite, de nom-
breux nfiV" .fii; caporaux et sol-
dai* du itioas d' divers
En arrivant' ta g arc d'où le. corps doit être
dirigé sur Sainl-.lean-de-Vedas, près Montpel-
lier, lo. lieuten:1"* '̃̃•̃' :-̃̃ ̃ ncé
une allocution -Ile
il rendu Il, lu
défuntqir .jioulauti i làgc de
ans, avaii • nnpagne de Malin!
venait iliu\; lumuiû caporal le 1" janvier «• 1-
nier, sans avoir jamais encouru la moindre pu-
nition.
La plupart des «oldals pleuraient au moment
de la mise en wagon. La sœur de Châtier s'est
jetée sur le cercueil en pleurant et en appelant
son frère. La scène était navrante.
L'assistance s'est retirée vivement impres-
sionnée.
UNE LUGUBRE DÉCOUVERTE
Les soldats occupés au déblaiement viennent
de faire encore une lugubre découverte.
Dans une des maisons effondrées, sur la route
de la Seyne, où était installée une auberge." ils
ont trouvé un véritable cbarnier.lls travaillaient
au déblaiement depuis ce matin au point du
jour. A trois heures, apr ̃ levé des pou-
tres et des grosses pier élevèrent un
large fragment de plafuuu loiuoo tout d'une
pièce.
Dans le vide qui se montra au-dessous, ils vi-
rent un effroyable spectacle six cadavres gi-
1 ¡¡aient là dans un état de putréfaction complet,
écrasés, réduits cn bouillie.
Les pompes funèbres virnnent de recevoir
l'ordre d'cnvoyer six cercueils sur les lieux
pour y enfermer ces uouvelks victimes do lé-
pouvantahie accident.
Il est impossible de mettrc un nom sur ces
débris humains il çst mémo, impossible du sa-
voir exactement leur nombre. Ce sont des ou-
vrieri, la plupart étrangers, qui passaient la nuit
dans l'auberge et qui out trouve 1a mort au mi-
lieu de leur somfneil.
L'aubergiste dit avoir logé quinze personnes
deux seulement avaient été retrouvées quelques
heures après l'explosion, on cherchait les autres
depuis.
Ces cadavres ont été n ̃'̃'̃' c avec !amen-
tion « inconnus » et p > lemeot au ci-
metière pendant la nuit hors la ville.
On a inUuiiié mardi il une femme
d'une quarantaine d'au., n'avait pas été
J'ai entendu quelques mots qui me 1 ont
fait supposer, mais a non de la bouche de M. do
Vernières. Jamais il ne parle de celle femme,
et qui sait?. peut-êU'e n'a-t-eUe jamais existé
que dans l'imagination des autres.
Ainsi, il ne vous a rien confié lui-mê-
m'î?.
Mien!
M: y c'est quïl veut res-
tei
i, peur du mariage et des
C'est dommage, fit joy&usement Ga-
brielle. Au portrait que vous en faites, il
m'aurait plu.
A veus ?
Oui, j'aimerais pour mari un jeune
homme grave, studieux, bon et
•̃ inl. lJar
malheur, il .>ns doute
je ne le ven
Elle souhait ntaiîcieii.se:/u i.ï.
Qu'avez vous donc ce soir? demanda
M. Bernard. Jamais je ne vous ai vue ainsi!
Elle avoua, avec son sourire si bon, 5i
do ifcux
;iuse de v ."nter un peu,
m ̃̃•̃ .:us vo'js j /••> que riche!
L'écrivain tira sa moulr
Neuf heures et deœ^ L.tre pau-
rrc s ïur qui doit reprendre sa chaîne
Hélas!
Laissons la reposer.
\-rs.r* oïl'1! '«-s min'ii.Aî. Vous voyez
i; notre 'ou-
Cvk.̃: aie3 par oks que rainée pro-
pi, P,i .1- m;
L soigné
En outre des victimes faites diii
la catastrophe, il en est d'autres qu
ter, on a enter. *̃̃̃ ̃'•̃̃ ̃̃" ̃ ̃̃
dix-neuf ans, P.' t-
riée depuis onze
La Maladie de la Reine des Belges
(IX noir* correspondant particulier)
Bruxelles, 9 in.irs.
Les médecins ont tenu une nouvelle consulta-
tion au palais do Laeken, mais ils n'ont pas pu-
blié de bulletin de sant«.
La Heine e^t toujours dans nu état de fai-
blesse extrême ello prend du lattage.-
Le Courrier &; Bnu:La !!fine ne digère pas les aliments liquides
qu'on lui donne en petite quantité
journal, est toujours
̃\ la suite
feuille, les journaux out en\ :i-
itHiriS reporters an pslawde
Malgré tous leurs >̃ <;l)t.;nir
mutisme absolu.
Le téléphone du palais est consigné.
Les journalistes qui ont pas.-é la nuit aux
abords du château semblent convaincus qui-
l'article du Courrier doit être bien pus de la
vérité.
tir.r.
faut iitaiiiuoius jms ou iji^.siiaolûr que l'étal de
la souveraine resta dis plus graves et qu'en
réalittl on ne puurra parvenir qu a prolongcr sa
vie sans !,i sauver.
la m.ilheu:-
ha! tait
;i!or^ ']U0 .('i: i-.f.iff d iMiMM: mu
plus que i
Les poumon* muii a(! ne
fonctionner que t ri: s irrr..
Cotte situation ne peut hhik- pa> s.- uroi >i:er.
LA MI-CARÊME
Une malechance persistante poursuit tuuii1.-
nos fêtes populaires: la journée d'hier peut
compter parmi les plus néfastes au\ amuse-
meiils de la rue.
Des les premières heures du jour, une pluie
fini», et froide cnmmenee ?i << !̃.• i. ,.̃ ,i(,
leli.es s'iiisimient traîtrei. • i-
pluii'S. impuissants à i" --iir,
bien1- rui.ii, la
plui'
,1,; la jeu-
nesse des Ecoles et le des commer-
çants des Marchés, le déii 'r" s'est res-
senti du mauvais temps peu terne.
Les défections ont été nt peu nom-
T'iut en espérant un
soleil, ils ont ti;nu bon
vantes.
Toiletta de Rein'
Ktre Heine des reines, que! honneur pour une
petite et modeste. ou< '̃'̃̃ "lI -̃ aussi de com-
bien de fatiyantes c lis, de tracas
quuîio iu>
soir en m.
.< 0 est une journée inoubliable pour moi,
daieul son impression sur cetti uje
triomphale au milieu des vivats de i us
gue« suit, -ci atténueai celles-là dans
unecurtu :̃̃
Demaiu, ju reprendrai mes vêtements de ln-
vail ils pèseront moins lourd iL rnes épuuY
que le manteau d'hermine! »
Cette boutade, dite sans aucune acrimonie et
soulignée d'un gracieux snurirc, est amplement
jusliliéc. La couronne royale a se- épines, et
bien exact est le dicton populam il faut souf-
frir pour Otre belle.
Levée au point du jour. la Heine des reines
était, il huit heures, entre les mains des coif-
feur8.
Les visiteurs, nombreux déjii, ne pouvaient
otre reçus avant que la loilclu: somptueuse au-
tant que compliquée fût terminée.
Des amies de la jeune tille, dus voisine?, fer-
mes de chambre improvisées, avitientoU'ert leurs
services pour seconder dans sa tâche délicate
Mme l'roisy, la mère de la Reine, toute rayon-
nante elle atittsl.
Enfin, la porte s'ouvre; la jeune Majesté pa-
rait, quelque peu émue, mais nullement embar-
rassée et irès jolie sous ses atours de gala. Dans
la chevelure brille la petite couronne" symboli-
que.
La rob.fi Empire, de sole blanche, à longue
traîne, est une pure merveille avec ses lourdes
bro»Jeri''« d'«r d'un stylo parfait; un inwiUau
coii tte moilèle
fait avec un t-
son, s'excuse -ur-i
et répond de i.
fois îndisirêt.
J'ai été •
Ihonnei .1 voulu me {..un: M. le Prési-
dentde i )ue.
nonça. Le son de sa voix était si duuioureux
que M. Bernard en fut frappé.
Gabrielle se tourna vers sa sœur et l'enve-
loppa d'un regard plein de caresses, d'un de
ces regards qui pansent les blessures tes plus
cuisantes.
Et puur arrêter une question qu'elle voyait
poindre sur les lèvres de son voisin, poussée
d'ailleurs par un violent ?i
sœur à ses sorti b ifs p
se raccrochant à la pr*.
Dites-nous comment toi *ai! i iiôlci de
Vernières. C'est beau'
Superbe. Etque <' nt!
Mus seul daas < si
ment. A quo! passe-t-il son tcxnpa, votre
baron? !"••:̃?" -̃' ̃ ••:̃̃' v..us, uutnami,
vous &\ 'lis travaillez
pourjc.i- .ji ?.
il se 1 i't'-j des occu^Aiioaa.
LesqucHcs ?
Tenez, dit M. Bernard.
charmé de p, -i'.e. il s'est donué
la mission de clierth: disparue
et dont on n'a pas de
D'-
D-,
El:- y.
lîf-Y '.YLor^qu'cl!
d'une nh Lj.uit.Ti.1
s'appel;¡;
.`aille et riche.
t Se avait éprouvé dejrrands
nialhe;, à un joueur, à un Ce ces
prodig- voreut.si aisé»)*1 >• f"
tunes, mpièteoK.. i -̃•̃
comprt-c- ;itilie, quand Vd
plus rien, même avec un titre de comtesse,
on ne lient pas une grande pince dans le monde.
Hier soir, le Comité"
M, LouUe. >u
.r.iU pu ct^iuJfv uuclqua
Mil.- mui M |>arec- btfll ci C'Wît au mîlictl d'cn-
Ihousiastes vivats que le landau fermé 6i'ioi^n«
au srand trot.
Au Marché tfu Temple
̃ acclament leur.»
lui
lit
i ut
quaru, dit
et dirigoons nos pas vers le qu
Au Carrefour de l'Observatoire
mauvais Icrnjis n'eflraie point î.t icuness*
l'i'Ogramme sera Ii' ̃£•
se forment an lias.. m-
palliies, et tel qui doit llguror si.i r de
(jvtlièrc. objecte qu'ayant rencontré un ami it
placer le déjeuner qu« l'on ir i:&.
Bah le président du Comité il {t
vcv-
Les décorateurs chargé» de la
la
est
sont même» I-.
et portent cran.
Jetons un coup Oa-il r:ipjue ;-ui- le
taudis qu'il s'éloigne par le boulevard o-.
parnassc.
Le Char du Plaisir
La les Lila» sert de ci ;> ar-
mant tableau dont tous I.h persemn >ue, itjijiel-
qui iljn
'mirées et
le Char du Roi Baroque
iuts d arme» «t dos trompette» annon-
faci !ich
J'arnitié de Verlaine,
constance un vôU-nurit
Le front cet'
lie grande pancarte girouettaul à loua
Aux tôlén de Bibi se tient la r •
autre type du quartitr. où elle \an m*
Alors on est plus difficile à r.i j
Sans doute.
Elle pu mourir!
C'est certain, mais die avait dexur fillw.^
Elles auront survécu.
Deux Qlles, murmura Oabrieîic, r6-
yeuse.
Toutes jeunes au moment dela ruine da
leur mère.
insista pas.
i dans 1 atelier une sorl
M .<.vait près.
de ê;i s'rur.
Puurquoi s'appesantir sur un sujet si peaî-
ble ?
M. Dernard, de son cô; lavait cc»mpris
-ngê
!e eu serrant k. uiui^e
leva à son tour, verrouilla
faut dormir.
f :;n
r
¡et il me méprise i encore
Celte idée lui était odieuse, Iû8U?poïUI»lf.
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àFRËS
LE MAL D'AIMER
GRAND «OMAN INÉDIT
Par RENÉ VINCY
Encore nconnu aujourd'hui, RENÉ Vincï sera
t crtaiuement parmi les favoris du grand public,
car son œuvre de début est une oeuvre de maître.
Toutes les promesses d'émotion, de tendresse
tt de pitié qu'un tel titre
LE MAL D'AIMER
tait concevoir, René Vikcy les tient, et au delà,
avec un rare bonheur.
Aussi, combien de nos lectrices ne vont-elles
pas reconnaître, pour les avoir ressenties, toutes
les angoisses et toutes les joie» qui s'agitent,
tour il. tour, dans 1 ùme des belles, des douce:
des noblja tisures de ce drame
LE MAL D'AIMER
de ce drame «1 U fois si simple et si poignant
gu'il est le drame même de la vie.
LE DÉLIT .DE MENDICITÉ
On se rappelle quo, !'an dernier, le Tri-
bunal de Château -Thierry avait acquitté
une pauvre femme coupable d'avoir volé
,un pain. Il n'v 3. ni crime ni délit, dit l'ar-
ticle OU du Code pénal, lorsque le prévenu
«Luit cu état de démence au moment de
l'aoliou, uu lorsqu'il a été coutraint par une
force laquelle il n'a pu résister. 1) Or,
peul-on résister iL la faim lorsqu'on n'a pas
mangé depuis trente-six heures, c'était
!e cas de la voleuse de Château-Thierry,
et est-on alors maître do sa volonté? Le
juge peusa quo « la misère et la faim sont
susceptibles d'enlever à tout être humain
une partie de son libre arbitre et d'amoin-
drir eu lui, dans une certaine mesure, la
notion du bien etdu mal". Et c'est pourquoi
il acquitta la prévenue.
Son exemple vient d'être imité en Au-
triche, On jugeait avant-hier iL Vienne un
ouvrier sans travail, nommé Ernest Bauer,
accusé d'avoir soustrait un pain à la devan-
Lure d'un boulanger. Les magistrats ont
rendu un jugement disant « qu'il est re-
grettable quo, dans une société bien orga-
nisée, un des membres de cette société
puisse manquer de pain autrement que par
sa faute ». Elle prévenu a été aussitôt remis
en liberté.
.fresque au moment ou cela se passait, iu
Cour d'Amiens avait à s'occuper en aDpcl
d'un autre jugement du Tribunal de Lha-
leau-Thierry. Il s'agissait, cette tois, do
l'acquitieiiK-nl. d'un mendiant. Pour le juge-
ment qui absolvait la voleuse de pain, il 'ci
avait eu également appel de la part du pro-
cureur de la République mais la Cour,
tout en n'adoptant pas l'ensemble des « cun-
sidérants » du premier juge, déclara que la
prévenue méritait la sympathie, qu'elle
était excusable, et le jugement fut main-
tenu. 11 n'en ̃'̃ • •> de môme pour l'at-
faire du met premier jugement a
été reformé, deux
jours d'emprisonnement.
Le cas méiite d'être examiné.
Pourquoi les juges d'appel n'ont-ils pas
montré à ̃" du mendiant la môme
de la voleuse? CVst
quns uoti! yi.iini. trouve qu u iui oigne ne
la même pitié. Et, en effet, les renseigne-
menls qu'ils avaient obtenus sur le prévenu
Me répondaient pas aux « considérants » du
juge de Château-Thierry.
Celui-ci avait commencé par rappeler
dans.:ou jugement que le délit de men-
eucite est prévu par les articles H'% et cio
du Codt- ̃ 1 ont voici le texte
«Tou une qui aura été trouvée
mendiant uaus un lieu pour lequel 11 exis-
Vier à ta mendicité sert punie de trois à
lieux où il n'existe point eucore de tels éta-
Jjîissements, les mendiants valides seront
ment ».
jttiarquer que « c'est contre les mendiants
1S° 55. Feuilleton du Petit Parisien.
TROISIÈME PARTIR
LA COURSE AUX MILLIONS
V (suite^
tn ami déstotéressé
h– Alors, reprit la jeune fille devenue plus
çêrieuse, heureuse la femme qu'il aimera i
il y eut un silence.
Si Gahrielle et M. Bernard n'eussent été
tournés du cote oppose a la sœur ainee, us
auraient vu 'e larme rouler Je ses
joues sur le. qu'elle tenait entre ses
doigts.
Cela forma une perle qu ello secoua vive-
.ment sur le pavé Je la mansarde.
Elle comprit qu'elle allait se trahir et elle
essaya de rompre l'entretien.
"Qn'ailez-vous faire maintenaatï deman-
Il eut -'le.
11 ne hait u:i sujet. Ils
T»e manquent i»as, certainement, mais il faut
choisir.
11 en avai: eu vue et il se décide-
laïtiui jour
L'em .liti
Oui, mais je ne pense pas y i\er
longtemps.
l.e i: mv,- va patron ne vous va pas ?
J$e svvOUvik iète d'un geste décourage.
professionnels que la,101 a été faite et que
c'est sur eux, seul» qu'elle doit s'appesantir
dans toute sa rigueur ». u Or, ajoutait,il, le
prévenu n'a imploré la charité publique que
dans des circonstances particulières, et il
est prouvé qu'il avait cherché du travail
avant de demander un morceau de pain ».
« Dans de telles circonstances, disait, te juge,
charger le prévenu d'une condamnation,
alors que son acte n'a porté préjudice à per-
sonne, ce@serait lui rendre la recherche du
travail plus difficile encore ».
Mais, devant la Cour d'appel d'Amiens,
les faits ont apparu sous un autre jour. Il a
d'abord été constaté que le prévenu avait
déjà subi quatre condamnations pour vaga-
bondage. Puis, on a eu la preuve que, loin
de chercher du travail, il abandonnait sans
motif les emplois qu'on lui avait procurés.
Voici le texte du jugement: « C. a toutes
les habitudes et tous les caractères du va-
gabond dangereux ». La Cour l'a donc con-
damné.
L'aurait-elle acquitté s'il lui avait été dé-
montré que le prévenu était bien tel que
l'avait pensé le juge de Ch&teau-'l'hierry?
C'est la question que l'on se pose immé-
diatement « Non », répond l'arrêt de la
Cour. « Le rôle des juges, dit-il, est d'ap-
pliquer les lois telles qu'elles sont tant
qu'elles n'auront pas été modifiées ».
Mais, à ce sujet, une discussion s'estéle-
vée. Appliquer la loi, a-t-on déclaré, c'est
eu «ffet le tlwwtr «lu..juge seulement, il im-
porte de savair si toutes les dispositions
exigées par la loi ont été observées». On
abandonne le cas du mendiant de Château-
Thierry il se peut que, particulièrement,
il n'eut pas droit il. l'indulgence; mais voici
un autre prévenu, poursuivi également pour
mendicité, et que le Tribunal de Rouen a
du aussi acquitter.
Or, ce Tribunal n'a point, comme celui
de Château-Thierry, basé son jugement sur
des motifs concernant la personnnlitû du
prévenu il s'est contenté d'observer stric-
tement le sensde la loi. L'acte isolé de men-
dicité sans menaee constitue un rléiit si le
département ou le menrliant a été arrêté
possède un Dépôt de mendicité. Mais, pour
le département de la Seine-Inférieure, ce
Dépôt est absolument insuffisant Il ne eon-
tient que 50 places, alors que chaque année
900 individus sont condamnés sous la seule
inculpation de mendicité. Dans ces condi-
tions, le mendiant incapable de gagner sa
vie, et qui, faute de place, ne peut se faire
admettre au Dépôt, doit-il être reconnu
coupable de délit?
Les juges de Rouen ont pensé le con-
traire.
Et ils ont rail, dans leur jugement, le
procès de l'organisation acLuelle des Dépôts
de mendicité.
Evidemment, il leur origine, ces Dépôts
furent un bien fait. Il n'y a guère plus d'un
̃̃̃us la monarchie, les mendiants
quels qu'ils fussent, punis des ga-
luros une ordonnance de 177i prononçait
leur détention dans des maisons de force
pour y rester tant et si longtemps qu'il
serait, jugé nécessaire Un décret de l'As-
semblée, constituante mit fin à celte bar-
barie et proclama le principe qu'il faut que
l'indigent soit secouru. Alors furent réelle-
ment créés les Dépôts de mendicité, et la
loi ordonnait que tout individu demandant
un secours sur la voie publique serait en-
voyé dans l'un de ces Dépôts, au nombre
de trente-trois.
liais ces établissements ne fonctionnè-
rent pas longtemps d'après le principe qui
avait présidé leur création. Peu peu ils
disparurent même. Il n'en restait plus que
sept en Pourtant, un décret de i80S
ordonnait la création d'un Dépôt de mendi-
cité dans chaque département. Mais il était
tombé en désuétude. Actuellement on voit
plusieurs départements s'associer pour avoir
un Dépôt do mendicité.
C'est ainsi que celui de Monlreuil-sous-
Laon reçoit les mendiants de huit départe-
ments, parmi lesquels t'Aisne et la Seine-
liiléiieure. Or, il ne dispose que de 1,600
pUcos. Pour la Seine-Inférieure, comme
on l'a vu, il n'y a que 50 places.
Il faut ajouter que « cet asile a toutes ses
places occupées par dès invalides et des
vieillards Il ne reçoit aucune personne
valide « réduite momentanément à l'indi-
gence par manque de travail H. De plus,
une autorisation préfectorale est nécessaire
pour entrer, « décision administrative tou-
jours* longue ù venir, n'interrompant pas la
nécessité immédiate de manger ».
Oh non, soupira-t-eiic, il s'eu faut
Mais à qui s'adresser
Bah 1 dit Gabrielle, il y a de la place au
soleil.
Elle passa un bras autour du cou de sa
saur.
Tenez, fil-elle, voyez donc comme ello
est chansêe. monsieur Bernard, et dUes-lui
bien qu'il faut qu'ellfe ait confiance et ne se
décourage pas.
Et, attirant la tète brune près de sa ((Mo
blonde, elle l'embrassa étroitement en mur-
muraiii
N'aie donc pas de mauvaises idées
Tout s'arrangera. J'en suis s«p
Sa visite aux magasins Loisilloa lui avait
mis du baume dans l'nme.
Elle s'était laissée prendre, la pauvrette,
aux bonnes paroles du patron.
Dans son inexpérience du monde, elle
croyait à la sincérité des protestations, aux
appareuces de sympathie ai trompeuses cou-
vent.
Elle se berçait d'espéranees qui n'étaient
guère que des illu^iuns'
ente n'eût été dupée
Iii pour distraire sa siïur, 'ibil
d'oiseau qu'elle entendait') elle
revint au sujet auquel Madeleine avail voulu
faire diversion.
Il se mariera, votre ami? defliaada4 ello
à -M. Bernard.
Quel ami?
► Votre lK,;va''
Mu 1; .1. >e eonuàis M. de Ver-
nières depu u de temps pour qu'Il
m.1 coutre àv5 ï.m.j.»
Je cite le texte des Il considérante u du
jugement du Tribunal de Rouea.
Il se résume ainsi si, liftéralement, il
existe un Dépôt de mendicité pour la Seine-
Inférieure, en fait, cet asile ne répond pas
sa destination dans une telle situation, la
condition légale n'est pas remplie et « on ne
saurait baser une condamnation pour mendi-
cité sur l'existence pour la Seine-Inférieure
d'un établissement organisé, conformément
au vœu de la loi, pour obvier à la mendi-
cité ».
Ce sont des magistrats qui parlent. Ils
déclarent nettement que notre organisation
charitable est loin d'être suftisante. Ce n'est
pourtant que lorsque l'on aura tout fait
pour prévenir les délits du genre de celui
qui nous occupe qu'on pourra se tourner
vers les Tribunaux et leur dire
Sachez être inflexibles
Punir les misérables quand la détresse
les a rendus mendiants ou vagabonds n'est
pas une solution. Il faut conjurer les consé-
quences inévitables du dénûment en offrant
à tous les indigents honnêtes et dignes d'in-
térêt, vieillards, infirmes ou personnes
valides dénuées dans le moment de moyens
d'existence, une hospitalisation qui cons-
titue dans un pays démocratique une dette
sacrée dont la justice, autant qu'une sage
prévoyance, commandent de s'acquitter.
Chaque département devrait être tenu,avec
ses propres ressources ou au moyen de
subventions, d'abriter et do nourrir se*
pauvres. On créerait des asiles,des maisons
de travail, des colonies agricoles. Ainsi se-
raient arrachés au vagabondage et à la men-
dicité tous ceux qui, condamnés une pre-
mière fois, roulent jusqu'au bas de la pente
mauvaise. Le triage deviendrait alors facile
entre les vrais pauvres, les malheureux sans
travail, les inlirmes intéressants, qui se-
raient placés dans des asiles spéciaux, et les
fainéants incurables, les exploiteurs de la
charité publique, ceux qui, décidés rester
des mendiants et des vagabonds de profes-
sion, peuvent devenir de dangereux enne-
mis de la société.
JEAN FROLLO
CONSEIL DES MINISTRES
Les Ministres se sont réunis hier malin en
Conseil de Cabinet, au Ministère de l'Intérieur,
sous la présidence Je M. Charles Dupuy.
M. Edouard Lockroy, ministre de la Marine,
qui était arrivé à Paris rl t) heures 40, a rendu
compte du son voyage à Toulon et il a indiqué
1'éteuduo des dommages causes par t'eaploston
de LuKoubran.
Le Conseil a désigné le Ministre du Commerce
pour présider, le lu mars, à Reims, la distribu-
tion des médailles aux vieux ouvriers, distribu-
tion qui set'a effectuée par les soins des Syndical:}
du bâtiment
Le Consnil a ensuite procédé il l'expédition des
affaires courantes.
INFORiATIONnOLITMES
Le Cabinet du Président de la Républîque
M. Cornbarieu, prùtut de la Meuse, est nommé
M. Roussel, auditeur de classe au Omseil
d'Etat, chef de cabinet du président du Sénit,
est nommé sous-directeur du cabinet du l'i-iiisi-
dent de la Républiyuc.
M. Poulet, attaché au cabinet du Uarde des
Sceaux, ministre de la Justice, est nommé ehei
du secrétariat particulier du Président du la
Uépublkiue.
Mouvement Administratif
Ni. Buisson, préfet des Hautes-Alpes, est nom-
mé préfet de la Meuse, en remplacement de M.
Combarieu, appelé, sur sa demande, à d'au 1res
M. Berseville, secrétaire g6u«'.ral du gouverne-
ment de l'Algérie, est nommé, préfet des
M. Detanney, chef du service de l'Atgérie au
ministère de l'Intérieur, est nommé secrétaire
général du gouvernement général de l'Algérie.
Mort du Nonce du Pape
Le nonce du Pape à Pans, M. Clari, doyen du
corps diplomatique, est mort hier matin, il dix
heures, succombant aux suites de la congestion
cérébrale dont il avait ete frappe lundi, Il îniui,
au moment où il se mettait ;<
Depuis lors, le malade n'av.. pris con-
naissance, et le- ̃•'̃ ̃̃̃•= m"-v,:l. Mcvi. et Potain,
qui le soignai' ut, dès mardi, sou
état comme .(• .cteur Potain con-
la soirée de mercredi, les médecins avaient
constaté une lé&èro amélioration qu lia iadiijuè-
rent ainsi dans le bullelia suivant
Mercredi, cinq heures.
L'hémorragie ne semlole pas s'être étendue
i 1'étet ne s'est pas ¡¡.¡¡gravé. Ii y a quelques signes
d'amélioration.
A minuit, on avait de nouvelles inquiétudes.
Vous croyez qu Il en a 1
C'est probable. lia vijigt-scpl ou vingt- j
huit ans; àcet àge-là d'ordinuira on en a déjà
quelques-uns.
Alors, vous qui êtes plus igé que lui
vous en auriez aussi ?
L'écrivain sourit finement.
Peut être.
mais je voudrais bien s.-m '.le nature
peuvent C-tre ceux du M. de 'i
Vous êtes taquine, ce soir, m..
à vous voir sous cet aspect qui ve
rare.
Ce n'tst pas r,'i '•̃! -în\
Madeleine continuait sa coulure avec un
redoublement d'activité fébrile, mais en
même temps elle len>' iîle.
-Mon Dieu, dit une
sume que* dans les idées de retraite de M. da
Verni ères qui voit très peu de monde ek-se
1 consacre presque exclusivement au travaïl, il
y a quelque chose comme un amour contra-
rié, une passion de jeunesse ewiçue peut-
être pùih une femme qui n'eu état pas tout à
fai;
eut une revolie.
Eiie reSuva la tête mais elle
sitôt.
Devait-elle laisser échapper s&a ocerti?
Un profond soupir souleva sa poitrine, et
le '̃ allait pousser s'étouffa entre ses
ïèvr
M. tiernard ajoutait:
S'il faut Iatit dire, je crois qu'il a connu,
qu'il a aimé une malheureuse qui le trompait
et que cependant Il ne veut ni ne peut ou-
blicr
Il vous l'a dit? demanda iagéauiuci.t
Gabrieile.
taire d'Etat du pour I informer de
l'état alarmant du nouce. Il avait reçu, mercredi,
une réponse du cardinal disant que le Pape,
affligé de la nouvelle reçue, envoyait de tout
cœur la bénédiction qu'on lui demandait.
M. Clari, archevêque et i!ypque de Vilerbo,
était nonce apostolique à Palis depuis deux aus
à peine.
LA catastrcphTde laooubrah
L'ENQUÊTE
TouloTi, mars.
̃L'enqufte faiî ouverte des
cartouches de arsenal de
terre a établi qu..a ,«.1: toiitcnuu dan
les treize cartouches était dans un tel état que
l'on n p
L't'uqut'k; fait ressortir les faits suiva:
la personne qui a déposé la caisse de
près de l'arsenal de terre avait voulu réserver
les munitions quelle contenait pour fair<* sauter
pendant la nuit les poudrières
ou à l'est de la vilie. elle aura
cette dynamite. Or. il n'eu a rua ne. u «.,j.-ri-
était en évidence sur la route, où elle a dé dé-
couverte par un balayeur. »
On voit là la meilleure preuve que l'on ne
voulait pas se servir de la dynamite dans un
but criminel.
Une surveillance étroite vient d'être, organisée
dans les différents postes destinés il la garde
des poudi. foulon.
En oe tj i: i » senti-
iiùile de (ii t^ii'iii'' irn(}u
'foulon. 9 mars.
Nous avons rendu visite aux blesses de l'bûpi-
tal maritime et de l'hôpital civil. Leur état est
statioanairc.
Un grau victimes sont soi-
gnées dan de Toulon et de
la Seyne, uia;i ijua ihuj>iuville.
ne peut encore estimer les di'-L1" c.msés
»par la catastrophe. Pour le de La-'
goubran, lus pertes dépasseroi; 'IL
Ouatre-vinfft-cinu familles t>uuL ru cilot at-
teintes par h; sinistre, dont les ravages se
sont encore étendus à plusieurs quartiers sur
un rayon de plusieurs kilomètres.
OBSÈQUES DU CAPORAL CHAILLIER
Toulon, '.) mars.
Los obsèques de la cinquante-quatrième vic-
time, le ciporal Ch.-tllier, du 8' de marine, qui
commandait lo poste de Lagoubran, ont eu lieu
cet aprt s-niidi, deux heures, au milieu d'une
foule con.Mdérable, malgré la ptuie qui tombait
à torrents.
En tête du marchait 11' clergé ne Ir-
uiagnifiqu- ̃ '-nos ofl'ertes par le H' de ma-
rine et p.! t-aux du régiment, puis ve-
nait le cci t uvert du drapeau tricolore
avec le képi, la vareuse et la baïonnette de
Challier.
Le deuil était conduit par la sœur de l'infor-
tuuée victime, et MM. Lccamus, lieutenanl-colo-
net du S'; Home, adjoint, représentant le mairc;
Pascallon, ronseilk'r municipal Pernot, géné-
ral d'iufaiiierii; de marine en retraite, de nom-
breux nfiV" .fii; caporaux et sol-
dai* du itioas d' divers
En arrivant' ta g arc d'où le. corps doit être
dirigé sur Sainl-.lean-de-Vedas, près Montpel-
lier, lo. lieuten:1"* '̃̃•̃' :-̃̃ ̃ ncé
une allocution -Ile
il rendu Il, lu
défuntqir .jioulauti i làgc de
ans, avaii • nnpagne de Malin!
venait iliu\; lumuiû caporal le 1" janvier «• 1-
nier, sans avoir jamais encouru la moindre pu-
nition.
La plupart des «oldals pleuraient au moment
de la mise en wagon. La sœur de Châtier s'est
jetée sur le cercueil en pleurant et en appelant
son frère. La scène était navrante.
L'assistance s'est retirée vivement impres-
sionnée.
UNE LUGUBRE DÉCOUVERTE
Les soldats occupés au déblaiement viennent
de faire encore une lugubre découverte.
Dans une des maisons effondrées, sur la route
de la Seyne, où était installée une auberge." ils
ont trouvé un véritable cbarnier.lls travaillaient
au déblaiement depuis ce matin au point du
jour. A trois heures, apr ̃ levé des pou-
tres et des grosses pier élevèrent un
large fragment de plafuuu loiuoo tout d'une
pièce.
Dans le vide qui se montra au-dessous, ils vi-
rent un effroyable spectacle six cadavres gi-
1 ¡¡aient là dans un état de putréfaction complet,
écrasés, réduits cn bouillie.
Les pompes funèbres virnnent de recevoir
l'ordre d'cnvoyer six cercueils sur les lieux
pour y enfermer ces uouvelks victimes do lé-
pouvantahie accident.
Il est impossible de mettrc un nom sur ces
débris humains il çst mémo, impossible du sa-
voir exactement leur nombre. Ce sont des ou-
vrieri, la plupart étrangers, qui passaient la nuit
dans l'auberge et qui out trouve 1a mort au mi-
lieu de leur somfneil.
L'aubergiste dit avoir logé quinze personnes
deux seulement avaient été retrouvées quelques
heures après l'explosion, on cherchait les autres
depuis.
Ces cadavres ont été n ̃'̃'̃' c avec !amen-
tion « inconnus » et p > lemeot au ci-
metière pendant la nuit hors la ville.
On a inUuiiié mardi il une femme
d'une quarantaine d'au., n'avait pas été
J'ai entendu quelques mots qui me 1 ont
fait supposer, mais a non de la bouche de M. do
Vernières. Jamais il ne parle de celle femme,
et qui sait?. peut-êU'e n'a-t-eUe jamais existé
que dans l'imagination des autres.
Ainsi, il ne vous a rien confié lui-mê-
m'î?.
Mien!
M: y c'est quïl veut res-
tei
i, peur du mariage et des
C'est dommage, fit joy&usement Ga-
brielle. Au portrait que vous en faites, il
m'aurait plu.
A veus ?
Oui, j'aimerais pour mari un jeune
homme grave, studieux, bon et
•̃ inl. lJar
malheur, il .>ns doute
je ne le ven
Elle souhait ntaiîcieii.se:/u i.ï.
Qu'avez vous donc ce soir? demanda
M. Bernard. Jamais je ne vous ai vue ainsi!
Elle avoua, avec son sourire si bon, 5i
do ifcux
;iuse de v ."nter un peu,
m ̃̃•̃ .:us vo'js j /••> que riche!
L'écrivain tira sa moulr
Neuf heures et deœ^ L.tre pau-
rrc s ïur qui doit reprendre sa chaîne
Hélas!
Laissons la reposer.
\-rs.r* oïl'1! '«-s min'ii.Aî. Vous voyez
i; notre 'ou-
Cvk.̃: aie3 par oks que rainée pro-
pi, P,i .1- m;
L soigné
En outre des victimes faites diii
la catastrophe, il en est d'autres qu
ter, on a enter. *̃̃̃ ̃'•̃̃ ̃̃" ̃ ̃̃
dix-neuf ans, P.' t-
riée depuis onze
La Maladie de la Reine des Belges
(IX noir* correspondant particulier)
Bruxelles, 9 in.irs.
Les médecins ont tenu une nouvelle consulta-
tion au palais do Laeken, mais ils n'ont pas pu-
blié de bulletin de sant«.
La Heine e^t toujours dans nu état de fai-
blesse extrême ello prend du lattage.-
Le Courrier &; Bnu:La !!fine ne digère pas les aliments liquides
qu'on lui donne en petite quantité
journal, est toujours
̃\ la suite
feuille, les journaux out en\ :i-
itHiriS reporters an pslawde
Malgré tous leurs >̃ <;l)t.;nir
mutisme absolu.
Le téléphone du palais est consigné.
Les journalistes qui ont pas.-é la nuit aux
abords du château semblent convaincus qui-
l'article du Courrier doit être bien pus de la
vérité.
tir.r.
faut iitaiiiuoius jms ou iji^.siiaolûr que l'étal de
la souveraine resta dis plus graves et qu'en
réalittl on ne puurra parvenir qu a prolongcr sa
vie sans !,i sauver.
la m.ilheu:-
ha! tait
;i!or^ ']U0 .('i: i-.f.iff d iMiMM: mu
plus que i
Les poumon* muii a(! ne
fonctionner que t ri: s irrr..
Cotte situation ne peut hhik- pa> s.- uroi >i:er.
LA MI-CARÊME
Une malechance persistante poursuit tuuii1.-
nos fêtes populaires: la journée d'hier peut
compter parmi les plus néfastes au\ amuse-
meiils de la rue.
Des les premières heures du jour, une pluie
fini», et froide cnmmenee ?i << !̃.• i. ,.̃ ,i(,
leli.es s'iiisimient traîtrei. • i-
pluii'S. impuissants à i" --iir,
bien1- rui.ii, la
plui'
,1,; la jeu-
nesse des Ecoles et le des commer-
çants des Marchés, le déii 'r" s'est res-
senti du mauvais temps peu terne.
Les défections ont été nt peu nom-
T'iut en espérant un
soleil, ils ont ti;nu bon
vantes.
Toiletta de Rein'
Ktre Heine des reines, que! honneur pour une
petite et modeste. ou< '̃'̃̃ "lI -̃ aussi de com-
bien de fatiyantes c lis, de tracas
quuîio iu>
soir en m.
.< 0 est une journée inoubliable pour moi,
daieul son impression sur cetti uje
triomphale au milieu des vivats de i us
gue« suit, -ci atténueai celles-là dans
unecurtu :̃̃
Demaiu, ju reprendrai mes vêtements de ln-
vail ils pèseront moins lourd iL rnes épuuY
que le manteau d'hermine! »
Cette boutade, dite sans aucune acrimonie et
soulignée d'un gracieux snurirc, est amplement
jusliliéc. La couronne royale a se- épines, et
bien exact est le dicton populam il faut souf-
frir pour Otre belle.
Levée au point du jour. la Heine des reines
était, il huit heures, entre les mains des coif-
feur8.
Les visiteurs, nombreux déjii, ne pouvaient
otre reçus avant que la loilclu: somptueuse au-
tant que compliquée fût terminée.
Des amies de la jeune tille, dus voisine?, fer-
mes de chambre improvisées, avitientoU'ert leurs
services pour seconder dans sa tâche délicate
Mme l'roisy, la mère de la Reine, toute rayon-
nante elle atittsl.
Enfin, la porte s'ouvre; la jeune Majesté pa-
rait, quelque peu émue, mais nullement embar-
rassée et irès jolie sous ses atours de gala. Dans
la chevelure brille la petite couronne" symboli-
que.
La rob.fi Empire, de sole blanche, à longue
traîne, est une pure merveille avec ses lourdes
bro»Jeri''« d'«r d'un stylo parfait; un inwiUau
coii tte moilèle
fait avec un t-
son, s'excuse -ur-i
et répond de i.
fois îndisirêt.
J'ai été •
Ihonnei .1 voulu me {..un: M. le Prési-
dentde i )ue.
nonça. Le son de sa voix était si duuioureux
que M. Bernard en fut frappé.
Gabrielle se tourna vers sa sœur et l'enve-
loppa d'un regard plein de caresses, d'un de
ces regards qui pansent les blessures tes plus
cuisantes.
Et puur arrêter une question qu'elle voyait
poindre sur les lèvres de son voisin, poussée
d'ailleurs par un violent ?i
sœur à ses sorti b ifs p
se raccrochant à la pr*.
Dites-nous comment toi *ai! i iiôlci de
Vernières. C'est beau'
Superbe. Etque <' nt!
Mus seul daas < si
ment. A quo! passe-t-il son tcxnpa, votre
baron? !"••:̃?" -̃' ̃ ••:̃̃' v..us, uutnami,
vous &\ 'lis travaillez
pourjc.i- .ji ?.
il se 1 i't'-j des occu^Aiioaa.
LesqucHcs ?
Tenez, dit M. Bernard.
charmé de p, -i'.e. il s'est donué
la mission de clierth: disparue
et dont on n'a pas de
D'-
D-,
El:- y.
lîf-Y '.YLor^qu'cl!
d'une nh Lj.uit.Ti.1
s'appel;¡;
.`aille et riche.
t Se avait éprouvé dejrrands
nialhe;, à un joueur, à un Ce ces
prodig- voreut.si aisé»)*1 >• f"
tunes, mpièteoK.. i -̃•̃
comprt-c- ;itilie, quand Vd
plus rien, même avec un titre de comtesse,
on ne lient pas une grande pince dans le monde.
Hier soir, le Comité"
M, LouUe. >u
.r.iU pu ct^iuJfv uuclqua
Mil.- mui M |>arec- btfll ci C'Wît au mîlictl d'cn-
Ihousiastes vivats que le landau fermé 6i'ioi^n«
au srand trot.
Au Marché tfu Temple
̃ acclament leur.»
lui
lit
i ut
quaru, dit
et dirigoons nos pas vers le qu
Au Carrefour de l'Observatoire
mauvais Icrnjis n'eflraie point î.t icuness*
l'i'Ogramme sera Ii' ̃£•
se forment an lias.. m-
palliies, et tel qui doit llguror si.i r de
(jvtlièrc. objecte qu'ayant rencontré un ami it
placer le déjeuner qu« l'on ir i:&.
Bah le président du Comité il {t
vcv-
Les décorateurs chargé» de la
la
est
sont même» I-.
et portent cran.
Jetons un coup Oa-il r:ipjue ;-ui- le
taudis qu'il s'éloigne par le boulevard o-.
parnassc.
Le Char du Plaisir
La les Lila» sert de ci ;> ar-
mant tableau dont tous I.h persemn >ue, itjijiel-
qui iljn
'mirées et
le Char du Roi Baroque
iuts d arme» «t dos trompette» annon-
faci !ich
J'arnitié de Verlaine,
constance un vôU-nurit
Le front cet'
lie grande pancarte girouettaul à loua
Aux tôlén de Bibi se tient la r •
autre type du quartitr. où elle \an m*
Alors on est plus difficile à r.i j
Sans doute.
Elle pu mourir!
C'est certain, mais die avait dexur fillw.^
Elles auront survécu.
Deux Qlles, murmura Oabrieîic, r6-
yeuse.
Toutes jeunes au moment dela ruine da
leur mère.
insista pas.
i dans 1 atelier une sorl
M .<.vait près.
de ê;i s'rur.
Puurquoi s'appesantir sur un sujet si peaî-
ble ?
M. Dernard, de son cô; lavait cc»mpris
-ngê
!e eu serrant k. uiui^e
leva à son tour, verrouilla
faut dormir.
f :;n
r
¡et il me méprise i encore
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