Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1899-03-09
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 mars 1899 09 mars 1899
Description : 1899/03/09 (Numéro 8168). 1899/03/09 (Numéro 8168).
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/03/2008
VINGT-QUATRIÈME ANNEE. N° ce numéro I €5 C&JX~t±XXÏ.&M JEUDI 0 MARS
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PARIS et DÉPARTE M E NTS Trois mois, 5 fr. Six mois, 9 fr. Un an, 18 fr.
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Dernière Edition
TRÈS-PROCHAINEMENT
Le Petit Parisien
COMMENCERA
LE MAL D'AIMER
CHAND ROMAN INÉDIT
]Par RENÉ "VTNCY
Encore inconnu aujourd'hui, RENÉ Vincy sera
certainement parmi les favoris du grand publie,
ear son ceuvre de début est une œuvre de maître.
Toutes les promesses d'émotion, de tendresse
et de pitié qu'un tel titre
LE MAL D'AIMER
fait concevoir, RENÉ ViNcy les Uont, et au delà,
avec un rare bonheur.
Aussi, combien de nos lectrices ne vont-elles
pas reconnaître, pour les avoir ressenties, toutes
les aogoisses et toutes les joies qui .s'agitent,
tour a tour, dans l'âme des belles, des douccs,
des nobles ligures de ce drame
LE MAL D'AIMER
de ce drame à la fois si simple et si poignant
qu'il est le drame même de la vie.
La discussion du budget des Beaux-Arts
au Palais-Bourbon a rappeht cette année
l'attention sur un programme dont la réali-
sation, entreprise, il y a quelques aunées,
avec une remarquable initiative, a subi un
temps d'arrêt ̃ je veux parler de la décen-
tralisation artistique.
Certes ta thèse reprise à la tribune n'est
pas nouvelle. On l'a exposée et développée
sur tous les modes et sur toutes les formes.
Mais l'effort lente n'a pas été stérile.
Depuis un quart de siècle, la vie intellec-
tuelle s'est accélérée dans nos départements.
Les uns et les autres ont rivalisé d'ardeur
û la stimuler. Je ne me place pas au point
de vue général de l'instruction publique,
mais à celui plus particulier des Beaux-Arts.
Voilà des faits qui sont hors de conteste
et qui affirment un réveil des autonomies
régionales. Les Associations de littérateurs
et d'artistes ont beaucoup fait pour le se-
conder. Il y en a en province; elles se rami-
tient a leurs groupes respectifs dans Paris.
Il ne faut pas croire que la Pomme avec ses
Normands, la Soupe aux choux avec les
Auvergnats, le Gratin avec les Dauphinois,
ettant d'autres ne coopèrent pas, chacune
dans leur sphère, h ce refleurissement du
génie des races qui composent l'unité Cran-
!aise, tout comme les institutions plus puis-
santes des Félibres, des Cigaliers, des Ca-
dets de Gascogne, des Enfants du Nord et
du Pas-de-Calais.
On ne se contente pas d'évoquer le passé.
On en ressuscite les spectacles, et dans les
lieux antiques qui en furent, les premiers
témoins tel ce théâtre d'Orange qui sou-
leva tant de débats contradictoires.
On fait mieux on onprunte l'histoire,
aux légendes, aux moeurs autochtones les
sujets de maintes réminiscences ou des
restitutions littéraires et artistiques je n'en
veux pour exemple que Fourmentin Bu-
caille, ce grand et terrible corsaire que Na-
poléon lit baron et que l'imagination d'un
de nos confrères mettait hier sur la scène,
à Boulogne-sur-Mer
Sans exagérer ce mouvement des esprits
qui, pour échapper à l'uniformité universi-
taire, visent il ressaisir l'originalité native,
on ne peut 50 défendre d'en être frappé, et
c'est ce qui explique pourquoi, cette année
encore plus que de coutume, la tribune eu a
retenti.
Il y a cependant une limite aces revendi-
cations et le bon sens commande de ne pas
la franchir.
Sans doute, elles affectent un caractère
d'exclusivisme qui dépasse parfois la me-
sure. Ainsi, elles se sont violemment atta-
quées il. l'invasion de nos grandes scènes
par la production étrangère.
Les juges les plus éclectiques n'hésitent
pas à reconnallre qu'il s'est. commis plus
d'un abus On a plus d'une fois ouvert trop
facilement la porte à des oeuvres exotiques
d'un mérite discutable, alors que les œu-
vres françaises se morfondaient à l'entrée.
K0 Feuilleton du Petit Parisien.
MISERE & BEAUTE 1
GRAND ROMAN INÉDIT
TROISIÈME PARTIS
LA COURSE AUX MILLIONS
IV (suite)
A Normand, Normand et demi
Je croyais que c'était convenu?
Je ne dis pas le con.tr.iire, mais cette
visite a changé mes idées.
Pourquoi?
l'arec que fit Ursule avec, son impla-
«able tranquillité.
Explique-toi
Je crois que ce n'est pas nécessaire.
Boudtlle potlssa un juron effroyable.
Il comprenait.
Ursule le regarda avec compassion.
Voilà encore que vous vous échauffez!
Vous vous ferez du mal, vous verrez! Vous
aurez des attaques. On vous a prévenu. Le
docteur Dabault vous le disait encore, U n'y a
pas six semaines.
Alors tu penses t.
Je pense que ces messieurs ont une idée
derrière la tête, une défiance qu'ils ne vous
ont pas dite et si je voulais bien
Tu pourrais puler 1
Bédanie! 1
Me, vendre?
Dieu M'en garde, mais je serai obligée
Il y a des auteurs d'une puissance géniale
qui s'imposent. C'est d'eux que l'orateur du
gouvernement, répondant à des critiques
trop absolues, a pu dire que l'art n'avait pas
de patrie. Est-ce que l'on pourrait exclure
du Musée du Louvre le Corrège, Raphaël, le
Titien, Rubens, sous prétexte qu'ils ne sont
pas Français? Ils appartiennent au genre
humain tout entier, comme ShakesptïuYe,
Goethe Mozart. A ce compte l'opinion
française serait à jamais condamnée ne
rien connaître de ce qui se passe dans l'art
au delà des frontières.
Toujours est-il que l'avertissement ne
laissera pas que de porter son fruit, et per-
sonne ne contestera que les subventions
inscrites au Budget national doivent être
consacrées à encourager et à développer
l'art national lui-méme dont le foyer tradi-
tionnel et réel est Paris.
Est-ce à dire que les départements ne
doivent pas avoir leur part de cette manne
budgétaire qui se répand chaque année sur
l'organisation des plaisirs dramatiques et
lyriques ? Ils en ont déjà leur part. Nombre
de tournées faites en province trouvent à
Paris les concours les plus variés pour s'ac-
complir. C'est ainsi que les œuvres les plus
applaudies sont portées aux quatre coins du
territoire, jusque dans les plus petites vil-
les. Les localités viennent en aide à leurs
théâtres.
La Chambre a voulu cependant mani-
fester sa sympathie pour cette décentralisa-
tion si difficile et si laborieuse. Elle a admis
en principe qu'elle ne pouvait être complè-
tement délaissée, mais à la condition que
l'art conservnt dans Paris ses superbes en-
seignements scéniques, auxquels elle a
mamtenu les 1,471,000 francs qui lui sont
alloués, tout en inscrivant un premier crédit
de 1,000 francs il titre d'indication en faveur
des théâtres de province.
Combien d'autres desiderata ont. vu le
jour ou ont été réexprimés opportunément
au cours de cette discussion, pourtant si ra-
pide, du budget des Beaux-Arts!
L'un d'eux consiste dans la création d'un
Musée du soir. On peut assurer que nulle
innovation ne serait plus légitime et plus
populaire.
Employés et ouvriers, c'est-à-dire la plus
grande majorité des gens de labeur, sont
absorbés pendant le jour. Il y a bien le di-
manche, mais ils en bénéficient pour se re-
pur au dehors, avec leurs familles. Pour-
quoi leur refuser la possibilité d'employer
utilement les loisirs de la soirée dans la fré-
quentation d'un musée qui ne fermerait pas
ses portes avant dix ou onze heures ?
Les Anglais viennent d'essayer d'un Mu-
sée de ce genre. Pour obtenir une démons-
tration plus péremptoire de l'excellence de
cette idée, ils l'ont réalisée dans le quartier
le plus suspect, le plus dangereux de Lon-
dres, dans Whitechapel. Le succès a été
considérable. L'afflueuce des visiteurs ne
s'interrompt pas.
Ce qu'on demande plus particulièrement,
c'est que les Musées du soir soient mis à la
portée de tous, dans les quartiers mêmes.
Certes, on rendrait un singulier service à la
moralisation et à la diffusion des lumières
dans la foule en ouvrant nos grands Mu-
sées nationaux le soir, en les éclairant
l'électricité. Mais ne serait-il pas plus profi-
table encore, pour atteindre le but proposé,
de répandre des copies des œuvres des
maîtres dans le Paris ouvrier ? C'est dans
ce sens qu'a été dirigé l'accroissement de
nos musées de province, parmi lesquels il
en est de si remarquables et les résultats
obtenus ont été des plus satisfaisants.
Ainsi se généralise peu à peu, sous tous
ses aspects, l'exemple du beau. Il ne faut
pas se plaindre de cette rivalité de Paris et
de la province en vue d'y concourir.
En supprimant toute suggestion d'un an-
tagonisme déraisonnable, on ne peut que
louer la simultanéité des efforts qui pous-
sent la France actuelle à faire appel à toutes
ses facultés pour résister à la concurrence
internationale.
La population qui se presse dans nos éco-
les de dessin a conscience des nécessités
que nous impose la lutte moderne contre
l'étranger. Elle sait bien qu'aucun pays ne
saurait disputer au nôtre les qualités fon-
cières de goût, de délicatesse, de finesse,
qui se révèlent dans les chefs-d'œuvre de
notre ameublement historique.
de faire attention, de me surveiller, de rete-
nir ma langue et ça vaut quelque chose.
Il demanda rudement
Qu'est-ce que tu veux? Explique toi car-
rément Pas de phrases
Elle se pencha sur lui et, très caressante,
elle prononça
Le double. Trente mille!
11 lui lança un regard plein de fiel et
l'apostropha d'un mot qu'elle ne releva pas
Coquine
Qu'est-ce que ça vous fait Vous en
aurez encore bien plus qu'il ne vous en fau-
dra, et puis, comme vous disiez, la place est
bonne
11 était pris d'une rage de se ruer sur elle
et de l'étrangler, mais il se contint.
En somme, il avait effroyablement peur.
Sous les questions de cet inconnu, un ami
du notaire de Paris, il avait senti le piège.
On se doutait!
Il rongea son frein un instant, se mordit
les lèvres jusqu'au sang, s'épongea le front
et dit enfin, comme on débat le prix d'un
cheval ou d'un lot de moutons sur un champ
de foire
Non, c'est trop. Vingt mille!
Il y eut une discussion, mais pleine d'amé-
nité et de bonne grâce de la part le la gou-
vernante, d'emportement du côté de Rondille,
et enfin on s'arrêta à moitié chemin
Vingt-cinq mille 1 C'est moa dernier
mot.
Soit, mais tout sera réglé avant le ma-
riage et payé la veille
Oui.
Ursule lui posa une main sur l'épaule en
murmurant
amis après.
U 1 aurait dévorée.
Nos pères ont été ù travers les siècles de
merveillaux ouvriers dans le fer, le cuivre,
l'argent, le bois, la poterie, le verre, Ijt ta-
pisseriç. Nous aspirons légitimement ù les
égaler, à les continuer. Notre Ecole des
beaux-arts, notre Conservatoire des arts-
et-métiers, nos Ecoles d'application indus-
trielle, tous ces établissements forment une
pépinière où se renouvelle sans cesse un
personnel d'élite. Dans toutes nos corpora-
tions, les dessinateurs et les exécutants
d'ordre supérieur ne manquent pas.
Il faut reconnaître que l'Etat, les dépar-
tements et les villes s'associent il cet élan
général vers les arts. Les sommes que le
Trésor y affecte chaque année dépassent
8 millions.
Comment n'en serait-il pas ainsi? Sait-on
que la valeur des produits industriels où
l'art est eu jeu s'élève chaque année à un
milliard au tableau des exportations du
commerce français,?
Envisagés à ce point de vue. nos servi-
ces d'encouragement ne constituent pas un
article somptuaire ou de luxe, mais une dé-
pense d'utilité matérielle et économique au
premier chef, puisqu'ils s'adressent à la
production nationale elle-même.
Et je ne fais que rappeler, en terminant
cet aperçu, l'éclat que projette surla France
tout entière cette renaissance artistique.
Nous avons un patrimoine de grandeur sans
égale à conserver et à défendre. Nous de-
vons tenir à honneur de continuer à mar-
cher à la tête du progrès idéal. N'avonsi-
nous pas été les initiateurs et les instruc-
teurs du monde
Jl.W mono
EN VENTE PARTOUT
Siippléieat Littcraire Illustré du «Petit Parisien)
Voici le sommaire des gravures que contient
le numéro de cette semaine
LA REINE DE MADAGASCAR sur le paquebot
Qul l'a transporté* A Marseille.
L'AFFAIRE OÈROULÈDE La sciène de l'arre*-
tatlon à la caserne de Reuilly.
Portraits de M. Paul DÉROULÈDE, du ginéral
ROGET et de M. Marcel HABERT.
Le SUPPLÉMENT UTT&RAJRB ILLUSTRÉ du
Petit Parisien Il pages Ae texte, superbe*
gravures d'actualité) est mis en vente tous lus
jeudis.
LE DISCOURS DEJ. DE FREYGINET
M. de Freycinet u prononcé, à l'occasion
du budget de la Guerre, un discours écouté
par la Chambre entière dans un silence res-
pectueux, interrompu seulement par des
applaudissements. Quand il est descendu
de la tribune, il a été salué par des bravos
unanimes.
C'est que, par une bonne fortune qui lui
est arrivée souvent déjil, il avait fait en-
tendre aux députés par sa bouche élo-
quente, la voix de la patrie elle-même, dont
il personnifiait les plus nobles aspirations.
Lui seul, en France, du haut des souve-
nirs que son nom rappel, pouvait dire il.
l'armée et dire de l'armée ce que le Palais-
Bourbon a entendu et ce que la France
écoutera, à son tour, avec un coeur rassé-
réné.
Le pays est heureux d'apprendre avec
certitude que notre matériel de guerre peut
supporter toutes les comparaisons que no-
tre fusil, après avoir été le premier du
monde, va le redevenir grâce il une facile
amélioration, et que notre artillerie est hors
de pair
Mais dans cette satisfaction qui lui as-
sure la sécurité, qui est le résultat du la-
beur républicain durant un quart de siècle
et des efforts de tous les Ministres, la na-
tion n'oublie pas combien fut grande et
précieuse l'oeuvre de M. de Freycinet pen-
dant son long séjour au Ministère de la
Guerre; et elle l'associe à ses pensées d'a-
venir, comme elle l'unissait déjà aux sou-
venirs de la défense nationale.
Quant à l'idéal présenté à nos officiers et
il nos soldats par celui qui est leur chef, il
répond aux plus hautes pensées de l'âme
française.
C'est bien ainsi que notre démocratie ré-
publicaine conçoit le rôle de ceux qui, ser-
rés autour du drapeau, en ont la garde et
veillent autour du feu sacré des espérances.
Dan? le cours de sa carrière politique,
M. de Freycinet a remporté de grands suc-
Mais il n'osait.
Il répondit avec cffort
C est bon, mais laisse-moi tranquille. J'ai
besoin de me remettre.
11 demeura eu tète-à-tt-îe ;ivec ses flacons
de cognac, de cerises à l'eau-de-vie, de pru-
nelle et de vespetro, tandis qu'elle s'éloignait
tranquillement, en fredonnant son refrain
favori.
L'amour fait passer le temps,
Et le temps fait passer l'amour.
V
Un axui désintéressé
Pendant quatre jours, Madeleine était restée
chez elle, sans rien avouer à sa sœur.
Elle sentait que le brave M. Révillac, à son
dernier entretien avec elle, lui avait dit la
vérité sur son avenir.
Où arriverait-elle avec ce métier si préeaire,
si incertain. le seul d'ailleurs qui lui fut ou-
vert, puisque, ne possédant rien, elle ne
pouvait rien entreprendre ?
Dès lors. à quoi bon user sa santé, sa vie,
au profit de maitres car n'était-ce pas de
véritables maîtres qu'elle servait qui lui
donnaient à peine de quoi se suffire, au jour
le jour, sans rien mettre de côté pour le temps
où le travail qui la faisait vivre lui devien-
drait impossible
Elle était envahie par un découragement
sans bornes, par une morne tristesse qu'elle
ne pouvait.surmonter.
Son visage pâli, ses traite tirés, donnaient
les plus plus vves inquiétudes à sasaeur, mais
elle la rassurait en disant
J'al demandé trois ou quatre jours de
repos et on me les a accordés. C'est un peu
de fatigue qui passera bien vite. Sois tran-
quille.
cès jamais il n'a élé en communion plus
complète avec le coeur de la franc.
♦
L'Affaire
MM- Paul Déroulède et Marcel Ilabert ont été
conduits hier dans le cabinet de M. Pasques,
juge d'instruction.
Le magistrat leur a donné lecture des diffé-
rents témoignages recueülls au cours de l'en-
quête.
Les deux députés seront encore entendus par
M. Pasques dans les journées de vendredi et
de samedi prochains.
Il est vraisemblable que l'instruction sera close
dans les premiers jours de la semaine pro-
chaine.
M. Paul Déroulède est souffrant; il est atteint
de la grippe.
Dans la journée, il a pu recevoir plusieurs
visites.
LE MYSTÈRE DE NANCY
(De noire correspondant particulier)
Nancy, 8 mars.
On sait que depuis l'assassinat du malheureux
Pinglé. la police de Nancy surveille la maison
qu'habite M. Mathis, dans la rue des Quatre-
Ëglises.
Des agents en tenue ou en civil se tiennent
constamment aux environs. La nuit, il y eu a
deux dans le corridor même.
Jurk|uà présent, en raison de cette surveil-
lance, il ne s'était rien produit de suspect.
Un mauvais plaisant avait pu, il est vrai, ac-
crocher à la porte dt! la rue une pancarte de
menaces. On avait biau, une autre fois, arrêté
un mendiant qui tentait de pénétrer dans la
maison mais un fait plus grava s'est produit
dans l'après-midi d'hier.
peux agents, apercevant dans la cour de la
maison Matbia deux hommes qui avaient réussi
•*y pénétrer sans s'être fait remarquer, avancè-
rent aussitôt vers eux et leur demandèrent pour
quelle raison ils se trouvaient la.
L'un de ces individus répondit « Nous venons
demander un secours.
Les agents invitèrent alors les inconnus à les
suivre au bureau de police, mais Ici malfaiteurs
prirent la fuite.
Les gardiens de.la paix purent toutefois en
appréhender un, qui trouva moyeu de passer il.
son compagnon un fort couteau qu'il tenait à la
Conduit aussitôt au commissariat cenlral, cet
individu a déclaré se nommer Hess et avoir
servi dans la légion étrangère. Il portait à la
boutonnière le ruban de la médaille commémo-
rative de l'expédition du Tonkïn.
On est peu près sûr qu'il n'a aucun droit à
cette décoration. Il est fort probable, en outre,
qu'il cherche à cacher sa véritable identité. Il
s est refusé à faire connaître, le nom de son ca-
malade et a persisté à affirmer qu'ils s'étaient
iutroduits dans la maison uniquement eu vue
de solliciter un secours.
Le compagnon de Hess est activement re-
cherche.
Nancy, 8 mars.
L'individu qui avait réussi à s'onfuir a été ar-
rêté à la gare par l'agent Kayser. Il se nomme
François Depardieu, est âgé de trente-deux ans
et exerce la profession de plâtrier à Malzéville.
Ancien légionnaire médaillé du Tonkin, il avait
prête son ruban à Hess, qui, à$:é de vingt-quatre
ans, appartient à l'armée auxiliaire.
Il est probable que Depardieu et Hess ne sont
pas mêlés à cette ténébreuse affaire; peut-être
se sont-tls laissés naïvement persuader par quel-
que farceur qu'en venant demander l'aumône
dans la maison de M. Mathis ils auraient aes
chances de ramasser quelques sous.
En attendant que ce détail soit éclaire!, le
Parquet les a fait écrouer.
L'ITALIE ET LA CHINE
Le gouvernement italien, après l'Angleterre,
laRussic, la Franco et l'Attetnagite, a demandé à
la Chine une conccssion de territoire. (Test sur
la baie .le San-Moung, située non loin de l'et-
tuaire du "Yang-Tsé, qu'il a jeté son dévolu,
Le Céleste-Empire n'a pas répondu aussi vite
que l'attendait M. Canevaro, ministre des Affai-
res étrangères de la Péninsule, à cette prétention.
C'est même un refus catégorique que s'est
heurté le ministre italien à Pékin.
Mais le Cabinet de Rome marque l'Intention
de réclamer plus énergiquement satisfaction. Il
estime qu'il a droit, tout comme les autres
chancelleries, à obtenir un point d'appui sur le
littoral chinois et qu'il ne saurait se désinté-
resser du morcellement éventuel de ['Empire.
Pour forcer la résistance des Célestes, il a groupé
six navires de guerre portant 2,500 hommes aux
bouches du Yang-T'sé. Vraisemblablement l'Im-
pératrice s'inclinera devant cette démonstra-
tion.
Aucune des puissances n'a exprimé ostensi-
blement ses sentiments à l'égnrd de cette inter-
vention de l'Italie. Mais l'on r?ait que l'Angleterre
l'appuie très énerciquemRnt, bien que San-
Moung se trouve plutôt dans la sphère où elle
voudrait exercer une influence exclusive. Les
journaux de la Péninsule attribuent à la Russie
une action hostile, mais rien ne prouve le bien
fondé de ces imputations.
La politique de l'amiral Canevaro est, au sur-
plus, quelque peu critiquéo à Home. On ne de-
mande si ]*flatte, au lendemain du désastre
d'Abystiinie, «.agirait pas avec plus de sagesse
ea gardant une attitude recueillie.
linme, 8 mars.
Les navires Marco-Polo et Klba se trouvent à
Tchefou YAmerico-Yespucci est en vue de l'An-
nam, allant à Iîoog-Kong; VEtna est arrivé près
de Batavia, allant aussi à Hong-Kong. Le Slrom-
boli va partir de Venise pour la Chine. Ces na-
vires ont ensemble hommes et 50 canons
de gros calibre, 68 de petit calibre.
Et puis n'a-t-on pas toujours besoin de
quelques vacances de temps en temps pour
remettre ses affaires en ordre, raccommoder
ses nippes, tailler et coudre quelque jupe et
renouveler ses toilettes ?
La pauvre fille s'acquittait avec ardeur de
ces besognes nécessaires. Elle refaisait du
neuf avec de vieilles choses et Gabrielle se
trouvait heureuse de l'avoir auprès d'elle.
De son côté, l'avenir ne lui paraissait-il
pas prendre un aspect nouveau?
Sa visite à la maison Loisilion s'était ter-
minée cent fois mieux qu'elle ne l'aurait sup-
posé au moment où elle entrait avec tant de
timidité dans les magasins du marchand d'é-
ventails ?
N'était-ce pas presque des commandes
qu'elle en avait rapportées?
Aussi, pleine d espoir, prête à tous les
efforts, essayait-elle de remonter le moral de
rainée en l'enveloppant de ses bras et en lui
murmurant de sa voix douce
Tu verras! Nous réussirons!
Et du matin au soir elle travaillait de son
cdté, en s'inspirant des petits chefs-d'teuvre
qu*elle avait vus dans le cabinet du célèbre
marchand et aux vitrines de son magasin.
Et elle en composait d'autres, jamais satis-
faite d'elle-même, mais ayant déjà cette no-
tion de son art qui lui permettait de créer non
des œuvres parfaites, mais du moins des
œuvres agréahies, dans Iesqueiles son talent
naissant s'affirmait en donnant déjà mieux
que des promesses.
Toutefois les ressources des deux pauvres
filles s'épuisaient rapidement et Madeleine
voyait s'approcher avec dégoût le moment où
il lui faudrait se remettre en campagne.
Le mois d'avril avait été agité et pénible
pour elle.
D'abord U avait fallu payer le terme-
Une dépêche de Londrea il la Tribùna dit que
l'ambassadeur de Chine à Londres partira pour
Rome ce soir ou demain matin. La dépêche
ajoute qu'on croit que la Chine entend résister
à tout prix; mais il s'agirait d'une résistance
passive, en maintenant ses protestations et on
refusant de régulariser la position de l'Halle à-
San-Moune.
tude que M. i hiera bifutOt
qu'il a reçu Ic^ :uande certai-
nement a déjà eu uvu, n Muuumuémeiit la coa-
cession voulue.
La Tribuna conclut en disant que toutes les
puissances d'Europe, auiùw ou uon, ont un égal
intérêt à ce que l'étincelle ne se propage pas.
LA CATASTROPHE
DE
LAGOUBRAN
(De notre correspondant particulier)
GRAVES INCIDENTS
Toulon, 8 mars.
Voici des détails complémentaires sur les gra-
ves incidents qui se sont produits dansla soirée
d'hier et dont je vous ai informé brièvementpar
télégramme
UNE SENTINELLE ATTAQUÉE
Au nord-est de la ville, sous le rempart, à ta
caserne blindée, est un petit poste occupé par
uue douzaine d'hommes du il i" de ligue.
Ce poste est chargé de placer des sentinelles
sur les remparts situu, immédiatement aux
abords du poste Sainte-Anne et de la poudrière
Montedy.
C'est là, dans cette partie des fortillçations,
que sont situés les baraquements contenant tes
ateliers et les magasins de muuitioos de rawu«i«
de terre, ainsi que la pyrotechnie rnilitnire dé-
pendant de la direction 'd'artillerie, située tout il
côté.
Vers sept heures, par uns nuit obscure et une
pluie battant^ ̃ • ̃̃•̃' l:it Guy avait été mis
en faction au lïiedu magasin de m.
linite. Il mont.; iiu:qiiillcu)i:til sa p.iriit',
quand tout à coup deux coups de fou lurent ti-
rés sur lui sans qu'il fût toutefois atteint par les
projectiles.
La sentinelle fut telloment surprise, tellement
ahurie, qu'elle ne songera pas à riposter avec
son arme ni il apprlrr le poste pour donner
l'alerte.
Guy, qui d'Ailleurs allait avoir terminé son
temps de faction dans quelques instants, rendit
compte de ce qui s'était passé au moment où on
vint le relever.
Il a ajouté qu'après les deux coups de revolver
il avait yt: ..̃̃̃̃•̃;̃̃•"̃ ••̃• -• i:lus.
En pré ntative criminelle,
le chef ùi' de. prévenir l'Adju-
dant, lequel avisa à la kus son
commandant de place.
Plusieurs officiers se rendirent mji- ir> unis.
des patrouilles volantes furent immédiatement
organisées et parcoururent, baïonnette au canon,
tous les abords des magasins et des poudrières,
sans résultat d'ailleurs.
Informé égalemeut de cette affaire, le com-
missaire spécial de police a ouvert une enquête.
Un, autre découverte, non moins grave, avait
été faite quelques heures avant. Un homme de
corvée qui effectuait le balayage des abor<*s de
la même caserne blindée avait trouvé un paquet
de cartouches de dynamite placé au \n< (!̃• la
porte d'une poterne, passage Souterrain condui-
sant égalementdans tes magasins de munitions.
OU/! puriâ e<*t 4 pet* de fer Decauvillc de l'arsenal de terre, qu'on
voulait sans doute faire sauter aussi.
Au moment où cet explosif a été ramassé, il
n'y avait que quatre ouvriers qui travaillaient à
cet endroit et plusieurs artilleurs. A l'heure ac-
tucile on redouble de vigilance pour empêcher
tout méfait.
Le soldat Guy a subi ce matin un inter-
rogatoire. Il n'a a fait que répéter ses première
déclarations.
C'est exactement routre la porte du bastion
ii* 19, défendue cependant par une haute bar-
rière, que la dynamite a été trouvée. C'est un
véritable engin comprenant quarante-cinq à cin-
quante cartouches, dont la Muta exposition à
1 air devait, par décomposition, provoquer une
explosion qui eût détruit tout le bastion et une
grande partie de l'arsenal de l'armée de terre.
L'instruction de cette double tentative crimi-
nelle se poursuit activement.
UN RAPPORT OFFICIEL
Voici le rapport ofliricl du chef de posli; de la
permanence de police relatif au double atUutat
criminel fl'hier
Dans la soirée, entre six heures et demie et
sept heures, six individus tiraient deux coups
de revolver sur la sentinelle placée au-dessus du
magasins de mélinite à l'arsenal de terre, Hitué
entre la caserne blindée et le magasin d'artltlce.
Le brigadier de police Bost s étant auseilOt
transporté sur les lieux, recueillit du chef de
poste de la caserne blindée tea renseignements
suivants
Entre six heures et demie et sept heures du
soir, le soldat Guy, du 111' de ligne, placé en
sentinelle au-dessus du magasin de mellnite, a
essuvé deux coups de revolver. Cette sentinelle,
qui était un jeune soldat, perdit :on sang-froid
et n'aurait prévenu le poste que lorsqu'elle au-
rait été relerée.
D'après de nouveaux renseignements fournis
par dcs sous-oftlciers d'artillerie, il paraîtrait
que des paquets de dynamite auraient été trou-
vésa cet endroit dans la matinée. Des r*n saigne-
menis recueillis, il résulte qne la
nue quand l'attentat a été commi:
de cet attentat avaient vu. 8 six h
artilleurs reconduire il l'arsenal de guerre l<;«
dix fourgons qui venaient de servir au transport
des malheureuses victimea
A six heures et demie, au coup de canon, ils
C'est de Damoclès 6aIlS cesse suspen-
dus sur la tète des pauvres.
sans doute elle aurait pu aller à 1a Sirène
réclamer son compte, mais à la seul'? pensée
de se retrouver en prlsence de eut immonde
Roquet qui lui produisait l'effet d'une li-
mace, d'un reptile ou d'une vermine répu-
gnante sur l'imagination de certaines nat-ires
nerveuses, son cœur se soulevait et elle re-
culait d'heur»» en heure ce qui lui semblait
une odieuse carvée.
Bientôt pourtant il lui faudrait se rési-
gner.
Les finances baissaient à vue d'il.
Et cependant avec quelle parcimonie «nés
étaient ménagées î
Les deux sœur» ne dépensaient presque
rien.
Les moineaux qui viennent picorer, sur les
fenêtres hospitalières, les miettes de pain
que des cœurs généreux leur réservent, ne
sont pas plus faciles à nourrir.
Les journées de eori l'.iinée s'était
accordées passaient c heures, tou-
jours les mêmes, rem^ncs i^t les mêmes
occupations.
Chaque matin, un peu avant le déjeuner,
Gabrielle descendait chez le vieux monsieur
Naudot qu'elle trouvait enveloppé dans son
ample robe de chambre, à demi paralvsé et
qui cependant devant sa table chargée de pa-
piers, d'études, d'esquisses de toute sorte,
essayait encore de se servir de ses mains dé-
biles pour créer quelques-uns de ces dessins
ou de ces aquarelles qniavaient fait sa grande
réputation et sa petite fortune.
Elle était accueillie comme une fille aimée,
montrait ses essais et recevait des conseils.
Dans l'après-midi, quelquefois, elle reve-
nait lui tenir compagnie un instant et le
vieillard se rajeunissait sous ce virant ravou
avaient vu fermer les portes ds cal arsenal.
q«*i!s ffnt tire sur ttrt deux <•̃ HKcr.
Ouy a craint de ne pouvoir si dU
poste, c'est pourquoi il na pas appelé cama-
rades.
Toutefois, les agresseurs, redoutant tina alerte
à la suite de ces deux coups de feu, rebroussè-
rent chemin et prirent la fuite.
On suppose qu'ils voulaient ouvrir, aprfs la
mori du soldat, la perte du tunnel passant sous
tynaniite apportées lu matin pour
Lo etii'l ai iiiicier, M. Cul met, a fait une ronde
de détail qui ua donné aucun autre résultat.»
UNE LETTRE DE MENACES
Toulon, S mars.
Hier, le sous-préfet de Toulon avait ri\'i une
lettre anonyme,
et précis, lui aunoiii\j!ii c.\w la nef n' i* devait
Muter pendant qur c lit visiterait L'au-
teur de la lettre ht entendu quatru
hommes causant dans une maison en construc-
tion.
L'un d'eux aurait dit
Nous avons manqué notr*coup. Mais nous n'e-
vons rien perdu pour attendre. Ce soir ou demain,
la seconde poudrière Muter* pendant que le Mi-
nistre la visitera.
• ilement «i< ̃'̃•̃ propos était
>:is la lotii :n o?tte lettre,
de faire cette tournée sur les lieux du siuislre et
à la poudrière.
LA VISITE DU MINISTRE
Le Ministre ds la Marine s'ost rci, .itiu
dix heures, it Lagoubran. f-iï -:nf
(in vice-amiral de la Jaili
g'iiéniux Javonhey, i'
marine Palle, sous-gou\<
MM. Bonne-rot, préfet du Var; lt". u«-
préftsl; Herbes, culoucl, directeur rie
n Toulon, ut<\
Apres avoir traversé le village quc les troupes
d'artillerie, et d'infanterie travaillent (!<>[">- •
jours à déblayer, et dont les ruines rei
encore de nombreux caduvivs, le Mini-
site avec le c-ommnndain i m,
darmerit; maritime, la ;ii\
fort liélahrûu par l'cxplu. adu
dans l'Ecole de pyrotechnie qui a lu ,iiK'nU|>
inents du famp d'essai voisin de la poudriùre
sont détruits.
De là, le Ministre tnm».nnl la vota du che-
min de fer de l'an»' le 7* génie, appelé
tout exprès d'Avjgu .ij>e do dégager et
de rétablir les rails, a peindre par lu lur^< hr<
cbe qu'ouvrit l'explosion dans ce qui fu'( 1 en-
ceinte de la poudriure.
Otte-ei, on le sait, comprenait deux nefs sé-
parées par une butte rocheuse sur laquelle se
trouvaient la maison du garde et un pou il l'est
le poste d'infanterie du marine, tons doux dé-
ief n' i, il fl'rr» pro-
mgl mc'-t: tli: p;ir
et cent mètres p;»'>' énormes blocs a détruit lo
village.
La nef n* 2. '•̃ un-, t~ui à projectiles, ast
toute lézardée m- i»iiu- mil éti* défoiiPces, dex
caisses de cartouches ont été ̃> ̃ m-o-
jiîctilos de tous calibres auiur ̃ tju-
sont :iu;vt!ll d'eux n' fait explosion
par .•̃ circonstance <|tie l'on pourrait
ijualili. r de u»r«cu:'
Nous avons ace. !e Minh-
et nous avons pu ramasser, sur la rr,
quHii'
ceti' nUiK-ho, sew
UUiy.: ,d.
Après avoir traversé la propriété dévastée de
M. Uos, viticulteur Won connu, ex-ran»r gé-
néral, qui pour la première fois depuis
passa hors de chez lui avec «a famille I
cette catastrophe qui détruisit «
nistre a visité la ferme do M
municipal de Toulon, dont r.
uiàrc a été détruite eL chez', wir le
j«une Saligiiat, âgé de neui a eu le
franc :̃
I.i- Ministre
diini.
Il est reparti à sis heures trente-huit {,QUI
Paris.
CONVERSATION AVEC M. LOCKROY
Toulon, 8 m:in<.
Suivant une conversation que M '̃ ••' y
eue avec uu correspondant, on ne que
la poudre sans fumée ait été la ca;i de
l'explosion, parce qu« cette pond)
que dans des conditions ou il i-
supposer qu'elle ait pu se trouver n un uiunu-m
donné.
On pourrait, avec plus de nison, penser que
c'ect la poudre noire qui est la cause du sinis-
tre; pourtant ce ne fierait pis l'ivis ilc« j**>r-
sonnes compétentes. De 'le
Ministre, il Kamblerait
nc
sei,-i l'.quela iiialveilliiiiCk: roil la
ver; l'affreux malheur qui frappe,
le prffiMi. i i"i! i ne guerre d'j France.
Comment cet abominable crime aurait-il pu
être commis? On n'en sait rien. L'en-iuf-l- indi-
ciaire ouverte à côté de l'enquête !'•
dira peut-être: un mouvement ci '11
été introduit daim une <• -il
pu fonctionner un ci. un*
avant d'arriver i l'instan' j uni
quelconque a pu frapper un «!•1 a
fmbrssé la poudre environnante ut
it-être cai
:it L'Hi-e? i
mentaux auti :cs, et il n'y a aiwolu-
inent rien à ci 1 poudrière n* 2 de I/i-
goubran qui toiieiiini |.i-e.«|U'» cnU-t qui a fait ex-
plosion aeu tes portes enfoncées et contient une
de soleil qui i>éuétrait chez lui elle réckauf-
fait.
Lui aussi, comme M. Bcru^n!. il s'tait
pris d'amitié, presque de tendre
deux jeunesscs si pauvres et si
si distinguées, qu ..Il que la fortune
était faite pour ci. une fois 'le {dus,
eu les oubliant, «lie. s i.-Uil troiii) rie.
Souvent elles iw vaient la ci iour
ami Bernard.
Mai* au moment de la scène qui sV
duiti* !n Siré" '̃' ̃'̃*̃̃" ̃̃'• ̃••̃'
C't.-iit un '<; mai.
M-1' '̃ ̃-••»̃̃̃̃ (OU-
rant la ta¡ .us
m petite la:, pla-
fond de la mansarde.
L'aîné cousait.
L/t
Irai:
ligne* d'un paysage i^iUstmit qu'elle desti-
nait à à M. I.oi.-ilioii.
Quinze francs, il ne le paierait pas plus.
Mais quinze francs, c'est une somme
̃• .'heureux pour 'rois
sous, si nég) ux
»ji.in. autres, jouis-
sances sans nombre et leur apparaissent
inni'ti" nu ui\y.i.L' f'Vrlque dont ils ne ver-
i îitet on frappa dauce-
uusiit a lu |«»rl* eu disant
trous êtes là, mesdemoiselles, on pep
entrer?.
Certainement.
GaUriolte «s leva vivement.
liile courut à la porte <.t tira le verrou.
C'était M. Bernard.
Enfin! s écria-t-elle. C'est vous! Avez-
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S'adresser à L'OFFICE D'ANNONCES, 10, Place de la Bourse, 10, PARIS
et à la Salle des Dépêches du PtlH Parisien, 2o, bouley. Montmartre.
Dernière Edition
TRÈS-PROCHAINEMENT
Le Petit Parisien
COMMENCERA
LE MAL D'AIMER
CHAND ROMAN INÉDIT
]Par RENÉ "VTNCY
Encore inconnu aujourd'hui, RENÉ Vincy sera
certainement parmi les favoris du grand publie,
ear son ceuvre de début est une œuvre de maître.
Toutes les promesses d'émotion, de tendresse
et de pitié qu'un tel titre
LE MAL D'AIMER
fait concevoir, RENÉ ViNcy les Uont, et au delà,
avec un rare bonheur.
Aussi, combien de nos lectrices ne vont-elles
pas reconnaître, pour les avoir ressenties, toutes
les aogoisses et toutes les joies qui .s'agitent,
tour a tour, dans l'âme des belles, des douccs,
des nobles ligures de ce drame
LE MAL D'AIMER
de ce drame à la fois si simple et si poignant
qu'il est le drame même de la vie.
La discussion du budget des Beaux-Arts
au Palais-Bourbon a rappeht cette année
l'attention sur un programme dont la réali-
sation, entreprise, il y a quelques aunées,
avec une remarquable initiative, a subi un
temps d'arrêt ̃ je veux parler de la décen-
tralisation artistique.
Certes ta thèse reprise à la tribune n'est
pas nouvelle. On l'a exposée et développée
sur tous les modes et sur toutes les formes.
Mais l'effort lente n'a pas été stérile.
Depuis un quart de siècle, la vie intellec-
tuelle s'est accélérée dans nos départements.
Les uns et les autres ont rivalisé d'ardeur
û la stimuler. Je ne me place pas au point
de vue général de l'instruction publique,
mais à celui plus particulier des Beaux-Arts.
Voilà des faits qui sont hors de conteste
et qui affirment un réveil des autonomies
régionales. Les Associations de littérateurs
et d'artistes ont beaucoup fait pour le se-
conder. Il y en a en province; elles se rami-
tient a leurs groupes respectifs dans Paris.
Il ne faut pas croire que la Pomme avec ses
Normands, la Soupe aux choux avec les
Auvergnats, le Gratin avec les Dauphinois,
ettant d'autres ne coopèrent pas, chacune
dans leur sphère, h ce refleurissement du
génie des races qui composent l'unité Cran-
!aise, tout comme les institutions plus puis-
santes des Félibres, des Cigaliers, des Ca-
dets de Gascogne, des Enfants du Nord et
du Pas-de-Calais.
On ne se contente pas d'évoquer le passé.
On en ressuscite les spectacles, et dans les
lieux antiques qui en furent, les premiers
témoins tel ce théâtre d'Orange qui sou-
leva tant de débats contradictoires.
On fait mieux on onprunte l'histoire,
aux légendes, aux moeurs autochtones les
sujets de maintes réminiscences ou des
restitutions littéraires et artistiques je n'en
veux pour exemple que Fourmentin Bu-
caille, ce grand et terrible corsaire que Na-
poléon lit baron et que l'imagination d'un
de nos confrères mettait hier sur la scène,
à Boulogne-sur-Mer
Sans exagérer ce mouvement des esprits
qui, pour échapper à l'uniformité universi-
taire, visent il ressaisir l'originalité native,
on ne peut 50 défendre d'en être frappé, et
c'est ce qui explique pourquoi, cette année
encore plus que de coutume, la tribune eu a
retenti.
Il y a cependant une limite aces revendi-
cations et le bon sens commande de ne pas
la franchir.
Sans doute, elles affectent un caractère
d'exclusivisme qui dépasse parfois la me-
sure. Ainsi, elles se sont violemment atta-
quées il. l'invasion de nos grandes scènes
par la production étrangère.
Les juges les plus éclectiques n'hésitent
pas à reconnallre qu'il s'est. commis plus
d'un abus On a plus d'une fois ouvert trop
facilement la porte à des oeuvres exotiques
d'un mérite discutable, alors que les œu-
vres françaises se morfondaient à l'entrée.
K0 Feuilleton du Petit Parisien.
MISERE & BEAUTE 1
GRAND ROMAN INÉDIT
TROISIÈME PARTIS
LA COURSE AUX MILLIONS
IV (suite)
A Normand, Normand et demi
Je croyais que c'était convenu?
Je ne dis pas le con.tr.iire, mais cette
visite a changé mes idées.
Pourquoi?
l'arec que fit Ursule avec, son impla-
«able tranquillité.
Explique-toi
Je crois que ce n'est pas nécessaire.
Boudtlle potlssa un juron effroyable.
Il comprenait.
Ursule le regarda avec compassion.
Voilà encore que vous vous échauffez!
Vous vous ferez du mal, vous verrez! Vous
aurez des attaques. On vous a prévenu. Le
docteur Dabault vous le disait encore, U n'y a
pas six semaines.
Alors tu penses t.
Je pense que ces messieurs ont une idée
derrière la tête, une défiance qu'ils ne vous
ont pas dite et si je voulais bien
Tu pourrais puler 1
Bédanie! 1
Me, vendre?
Dieu M'en garde, mais je serai obligée
Il y a des auteurs d'une puissance géniale
qui s'imposent. C'est d'eux que l'orateur du
gouvernement, répondant à des critiques
trop absolues, a pu dire que l'art n'avait pas
de patrie. Est-ce que l'on pourrait exclure
du Musée du Louvre le Corrège, Raphaël, le
Titien, Rubens, sous prétexte qu'ils ne sont
pas Français? Ils appartiennent au genre
humain tout entier, comme ShakesptïuYe,
Goethe Mozart. A ce compte l'opinion
française serait à jamais condamnée ne
rien connaître de ce qui se passe dans l'art
au delà des frontières.
Toujours est-il que l'avertissement ne
laissera pas que de porter son fruit, et per-
sonne ne contestera que les subventions
inscrites au Budget national doivent être
consacrées à encourager et à développer
l'art national lui-méme dont le foyer tradi-
tionnel et réel est Paris.
Est-ce à dire que les départements ne
doivent pas avoir leur part de cette manne
budgétaire qui se répand chaque année sur
l'organisation des plaisirs dramatiques et
lyriques ? Ils en ont déjà leur part. Nombre
de tournées faites en province trouvent à
Paris les concours les plus variés pour s'ac-
complir. C'est ainsi que les œuvres les plus
applaudies sont portées aux quatre coins du
territoire, jusque dans les plus petites vil-
les. Les localités viennent en aide à leurs
théâtres.
La Chambre a voulu cependant mani-
fester sa sympathie pour cette décentralisa-
tion si difficile et si laborieuse. Elle a admis
en principe qu'elle ne pouvait être complè-
tement délaissée, mais à la condition que
l'art conservnt dans Paris ses superbes en-
seignements scéniques, auxquels elle a
mamtenu les 1,471,000 francs qui lui sont
alloués, tout en inscrivant un premier crédit
de 1,000 francs il titre d'indication en faveur
des théâtres de province.
Combien d'autres desiderata ont. vu le
jour ou ont été réexprimés opportunément
au cours de cette discussion, pourtant si ra-
pide, du budget des Beaux-Arts!
L'un d'eux consiste dans la création d'un
Musée du soir. On peut assurer que nulle
innovation ne serait plus légitime et plus
populaire.
Employés et ouvriers, c'est-à-dire la plus
grande majorité des gens de labeur, sont
absorbés pendant le jour. Il y a bien le di-
manche, mais ils en bénéficient pour se re-
pur au dehors, avec leurs familles. Pour-
quoi leur refuser la possibilité d'employer
utilement les loisirs de la soirée dans la fré-
quentation d'un musée qui ne fermerait pas
ses portes avant dix ou onze heures ?
Les Anglais viennent d'essayer d'un Mu-
sée de ce genre. Pour obtenir une démons-
tration plus péremptoire de l'excellence de
cette idée, ils l'ont réalisée dans le quartier
le plus suspect, le plus dangereux de Lon-
dres, dans Whitechapel. Le succès a été
considérable. L'afflueuce des visiteurs ne
s'interrompt pas.
Ce qu'on demande plus particulièrement,
c'est que les Musées du soir soient mis à la
portée de tous, dans les quartiers mêmes.
Certes, on rendrait un singulier service à la
moralisation et à la diffusion des lumières
dans la foule en ouvrant nos grands Mu-
sées nationaux le soir, en les éclairant
l'électricité. Mais ne serait-il pas plus profi-
table encore, pour atteindre le but proposé,
de répandre des copies des œuvres des
maîtres dans le Paris ouvrier ? C'est dans
ce sens qu'a été dirigé l'accroissement de
nos musées de province, parmi lesquels il
en est de si remarquables et les résultats
obtenus ont été des plus satisfaisants.
Ainsi se généralise peu à peu, sous tous
ses aspects, l'exemple du beau. Il ne faut
pas se plaindre de cette rivalité de Paris et
de la province en vue d'y concourir.
En supprimant toute suggestion d'un an-
tagonisme déraisonnable, on ne peut que
louer la simultanéité des efforts qui pous-
sent la France actuelle à faire appel à toutes
ses facultés pour résister à la concurrence
internationale.
La population qui se presse dans nos éco-
les de dessin a conscience des nécessités
que nous impose la lutte moderne contre
l'étranger. Elle sait bien qu'aucun pays ne
saurait disputer au nôtre les qualités fon-
cières de goût, de délicatesse, de finesse,
qui se révèlent dans les chefs-d'œuvre de
notre ameublement historique.
de faire attention, de me surveiller, de rete-
nir ma langue et ça vaut quelque chose.
Il demanda rudement
Qu'est-ce que tu veux? Explique toi car-
rément Pas de phrases
Elle se pencha sur lui et, très caressante,
elle prononça
Le double. Trente mille!
11 lui lança un regard plein de fiel et
l'apostropha d'un mot qu'elle ne releva pas
Coquine
Qu'est-ce que ça vous fait Vous en
aurez encore bien plus qu'il ne vous en fau-
dra, et puis, comme vous disiez, la place est
bonne
11 était pris d'une rage de se ruer sur elle
et de l'étrangler, mais il se contint.
En somme, il avait effroyablement peur.
Sous les questions de cet inconnu, un ami
du notaire de Paris, il avait senti le piège.
On se doutait!
Il rongea son frein un instant, se mordit
les lèvres jusqu'au sang, s'épongea le front
et dit enfin, comme on débat le prix d'un
cheval ou d'un lot de moutons sur un champ
de foire
Non, c'est trop. Vingt mille!
Il y eut une discussion, mais pleine d'amé-
nité et de bonne grâce de la part le la gou-
vernante, d'emportement du côté de Rondille,
et enfin on s'arrêta à moitié chemin
Vingt-cinq mille 1 C'est moa dernier
mot.
Soit, mais tout sera réglé avant le ma-
riage et payé la veille
Oui.
Ursule lui posa une main sur l'épaule en
murmurant
amis après.
U 1 aurait dévorée.
Nos pères ont été ù travers les siècles de
merveillaux ouvriers dans le fer, le cuivre,
l'argent, le bois, la poterie, le verre, Ijt ta-
pisseriç. Nous aspirons légitimement ù les
égaler, à les continuer. Notre Ecole des
beaux-arts, notre Conservatoire des arts-
et-métiers, nos Ecoles d'application indus-
trielle, tous ces établissements forment une
pépinière où se renouvelle sans cesse un
personnel d'élite. Dans toutes nos corpora-
tions, les dessinateurs et les exécutants
d'ordre supérieur ne manquent pas.
Il faut reconnaître que l'Etat, les dépar-
tements et les villes s'associent il cet élan
général vers les arts. Les sommes que le
Trésor y affecte chaque année dépassent
8 millions.
Comment n'en serait-il pas ainsi? Sait-on
que la valeur des produits industriels où
l'art est eu jeu s'élève chaque année à un
milliard au tableau des exportations du
commerce français,?
Envisagés à ce point de vue. nos servi-
ces d'encouragement ne constituent pas un
article somptuaire ou de luxe, mais une dé-
pense d'utilité matérielle et économique au
premier chef, puisqu'ils s'adressent à la
production nationale elle-même.
Et je ne fais que rappeler, en terminant
cet aperçu, l'éclat que projette surla France
tout entière cette renaissance artistique.
Nous avons un patrimoine de grandeur sans
égale à conserver et à défendre. Nous de-
vons tenir à honneur de continuer à mar-
cher à la tête du progrès idéal. N'avonsi-
nous pas été les initiateurs et les instruc-
teurs du monde
Jl.W mono
EN VENTE PARTOUT
Siippléieat Littcraire Illustré du «Petit Parisien)
Voici le sommaire des gravures que contient
le numéro de cette semaine
LA REINE DE MADAGASCAR sur le paquebot
Qul l'a transporté* A Marseille.
L'AFFAIRE OÈROULÈDE La sciène de l'arre*-
tatlon à la caserne de Reuilly.
Portraits de M. Paul DÉROULÈDE, du ginéral
ROGET et de M. Marcel HABERT.
Le SUPPLÉMENT UTT&RAJRB ILLUSTRÉ du
Petit Parisien Il pages Ae texte, superbe*
gravures d'actualité) est mis en vente tous lus
jeudis.
LE DISCOURS DEJ. DE FREYGINET
M. de Freycinet u prononcé, à l'occasion
du budget de la Guerre, un discours écouté
par la Chambre entière dans un silence res-
pectueux, interrompu seulement par des
applaudissements. Quand il est descendu
de la tribune, il a été salué par des bravos
unanimes.
C'est que, par une bonne fortune qui lui
est arrivée souvent déjil, il avait fait en-
tendre aux députés par sa bouche élo-
quente, la voix de la patrie elle-même, dont
il personnifiait les plus nobles aspirations.
Lui seul, en France, du haut des souve-
nirs que son nom rappel, pouvait dire il.
l'armée et dire de l'armée ce que le Palais-
Bourbon a entendu et ce que la France
écoutera, à son tour, avec un coeur rassé-
réné.
Le pays est heureux d'apprendre avec
certitude que notre matériel de guerre peut
supporter toutes les comparaisons que no-
tre fusil, après avoir été le premier du
monde, va le redevenir grâce il une facile
amélioration, et que notre artillerie est hors
de pair
Mais dans cette satisfaction qui lui as-
sure la sécurité, qui est le résultat du la-
beur républicain durant un quart de siècle
et des efforts de tous les Ministres, la na-
tion n'oublie pas combien fut grande et
précieuse l'oeuvre de M. de Freycinet pen-
dant son long séjour au Ministère de la
Guerre; et elle l'associe à ses pensées d'a-
venir, comme elle l'unissait déjà aux sou-
venirs de la défense nationale.
Quant à l'idéal présenté à nos officiers et
il nos soldats par celui qui est leur chef, il
répond aux plus hautes pensées de l'âme
française.
C'est bien ainsi que notre démocratie ré-
publicaine conçoit le rôle de ceux qui, ser-
rés autour du drapeau, en ont la garde et
veillent autour du feu sacré des espérances.
Dan? le cours de sa carrière politique,
M. de Freycinet a remporté de grands suc-
Mais il n'osait.
Il répondit avec cffort
C est bon, mais laisse-moi tranquille. J'ai
besoin de me remettre.
11 demeura eu tète-à-tt-îe ;ivec ses flacons
de cognac, de cerises à l'eau-de-vie, de pru-
nelle et de vespetro, tandis qu'elle s'éloignait
tranquillement, en fredonnant son refrain
favori.
L'amour fait passer le temps,
Et le temps fait passer l'amour.
V
Un axui désintéressé
Pendant quatre jours, Madeleine était restée
chez elle, sans rien avouer à sa sœur.
Elle sentait que le brave M. Révillac, à son
dernier entretien avec elle, lui avait dit la
vérité sur son avenir.
Où arriverait-elle avec ce métier si préeaire,
si incertain. le seul d'ailleurs qui lui fut ou-
vert, puisque, ne possédant rien, elle ne
pouvait rien entreprendre ?
Dès lors. à quoi bon user sa santé, sa vie,
au profit de maitres car n'était-ce pas de
véritables maîtres qu'elle servait qui lui
donnaient à peine de quoi se suffire, au jour
le jour, sans rien mettre de côté pour le temps
où le travail qui la faisait vivre lui devien-
drait impossible
Elle était envahie par un découragement
sans bornes, par une morne tristesse qu'elle
ne pouvait.surmonter.
Son visage pâli, ses traite tirés, donnaient
les plus plus vves inquiétudes à sasaeur, mais
elle la rassurait en disant
J'al demandé trois ou quatre jours de
repos et on me les a accordés. C'est un peu
de fatigue qui passera bien vite. Sois tran-
quille.
cès jamais il n'a élé en communion plus
complète avec le coeur de la franc.
♦
L'Affaire
MM- Paul Déroulède et Marcel Ilabert ont été
conduits hier dans le cabinet de M. Pasques,
juge d'instruction.
Le magistrat leur a donné lecture des diffé-
rents témoignages recueülls au cours de l'en-
quête.
Les deux députés seront encore entendus par
M. Pasques dans les journées de vendredi et
de samedi prochains.
Il est vraisemblable que l'instruction sera close
dans les premiers jours de la semaine pro-
chaine.
M. Paul Déroulède est souffrant; il est atteint
de la grippe.
Dans la journée, il a pu recevoir plusieurs
visites.
LE MYSTÈRE DE NANCY
(De noire correspondant particulier)
Nancy, 8 mars.
On sait que depuis l'assassinat du malheureux
Pinglé. la police de Nancy surveille la maison
qu'habite M. Mathis, dans la rue des Quatre-
Ëglises.
Des agents en tenue ou en civil se tiennent
constamment aux environs. La nuit, il y eu a
deux dans le corridor même.
Jurk|uà présent, en raison de cette surveil-
lance, il ne s'était rien produit de suspect.
Un mauvais plaisant avait pu, il est vrai, ac-
crocher à la porte dt! la rue une pancarte de
menaces. On avait biau, une autre fois, arrêté
un mendiant qui tentait de pénétrer dans la
maison mais un fait plus grava s'est produit
dans l'après-midi d'hier.
peux agents, apercevant dans la cour de la
maison Matbia deux hommes qui avaient réussi
•*y pénétrer sans s'être fait remarquer, avancè-
rent aussitôt vers eux et leur demandèrent pour
quelle raison ils se trouvaient la.
L'un de ces individus répondit « Nous venons
demander un secours.
Les agents invitèrent alors les inconnus à les
suivre au bureau de police, mais Ici malfaiteurs
prirent la fuite.
Les gardiens de.la paix purent toutefois en
appréhender un, qui trouva moyeu de passer il.
son compagnon un fort couteau qu'il tenait à la
Conduit aussitôt au commissariat cenlral, cet
individu a déclaré se nommer Hess et avoir
servi dans la légion étrangère. Il portait à la
boutonnière le ruban de la médaille commémo-
rative de l'expédition du Tonkïn.
On est peu près sûr qu'il n'a aucun droit à
cette décoration. Il est fort probable, en outre,
qu'il cherche à cacher sa véritable identité. Il
s est refusé à faire connaître, le nom de son ca-
malade et a persisté à affirmer qu'ils s'étaient
iutroduits dans la maison uniquement eu vue
de solliciter un secours.
Le compagnon de Hess est activement re-
cherche.
Nancy, 8 mars.
L'individu qui avait réussi à s'onfuir a été ar-
rêté à la gare par l'agent Kayser. Il se nomme
François Depardieu, est âgé de trente-deux ans
et exerce la profession de plâtrier à Malzéville.
Ancien légionnaire médaillé du Tonkin, il avait
prête son ruban à Hess, qui, à$:é de vingt-quatre
ans, appartient à l'armée auxiliaire.
Il est probable que Depardieu et Hess ne sont
pas mêlés à cette ténébreuse affaire; peut-être
se sont-tls laissés naïvement persuader par quel-
que farceur qu'en venant demander l'aumône
dans la maison de M. Mathis ils auraient aes
chances de ramasser quelques sous.
En attendant que ce détail soit éclaire!, le
Parquet les a fait écrouer.
L'ITALIE ET LA CHINE
Le gouvernement italien, après l'Angleterre,
laRussic, la Franco et l'Attetnagite, a demandé à
la Chine une conccssion de territoire. (Test sur
la baie .le San-Moung, située non loin de l'et-
tuaire du "Yang-Tsé, qu'il a jeté son dévolu,
Le Céleste-Empire n'a pas répondu aussi vite
que l'attendait M. Canevaro, ministre des Affai-
res étrangères de la Péninsule, à cette prétention.
C'est même un refus catégorique que s'est
heurté le ministre italien à Pékin.
Mais le Cabinet de Rome marque l'Intention
de réclamer plus énergiquement satisfaction. Il
estime qu'il a droit, tout comme les autres
chancelleries, à obtenir un point d'appui sur le
littoral chinois et qu'il ne saurait se désinté-
resser du morcellement éventuel de ['Empire.
Pour forcer la résistance des Célestes, il a groupé
six navires de guerre portant 2,500 hommes aux
bouches du Yang-T'sé. Vraisemblablement l'Im-
pératrice s'inclinera devant cette démonstra-
tion.
Aucune des puissances n'a exprimé ostensi-
blement ses sentiments à l'égnrd de cette inter-
vention de l'Italie. Mais l'on r?ait que l'Angleterre
l'appuie très énerciquemRnt, bien que San-
Moung se trouve plutôt dans la sphère où elle
voudrait exercer une influence exclusive. Les
journaux de la Péninsule attribuent à la Russie
une action hostile, mais rien ne prouve le bien
fondé de ces imputations.
La politique de l'amiral Canevaro est, au sur-
plus, quelque peu critiquéo à Home. On ne de-
mande si ]*flatte, au lendemain du désastre
d'Abystiinie, «.agirait pas avec plus de sagesse
ea gardant une attitude recueillie.
linme, 8 mars.
Les navires Marco-Polo et Klba se trouvent à
Tchefou YAmerico-Yespucci est en vue de l'An-
nam, allant à Iîoog-Kong; VEtna est arrivé près
de Batavia, allant aussi à Hong-Kong. Le Slrom-
boli va partir de Venise pour la Chine. Ces na-
vires ont ensemble hommes et 50 canons
de gros calibre, 68 de petit calibre.
Et puis n'a-t-on pas toujours besoin de
quelques vacances de temps en temps pour
remettre ses affaires en ordre, raccommoder
ses nippes, tailler et coudre quelque jupe et
renouveler ses toilettes ?
La pauvre fille s'acquittait avec ardeur de
ces besognes nécessaires. Elle refaisait du
neuf avec de vieilles choses et Gabrielle se
trouvait heureuse de l'avoir auprès d'elle.
De son côté, l'avenir ne lui paraissait-il
pas prendre un aspect nouveau?
Sa visite à la maison Loisilion s'était ter-
minée cent fois mieux qu'elle ne l'aurait sup-
posé au moment où elle entrait avec tant de
timidité dans les magasins du marchand d'é-
ventails ?
N'était-ce pas presque des commandes
qu'elle en avait rapportées?
Aussi, pleine d espoir, prête à tous les
efforts, essayait-elle de remonter le moral de
rainée en l'enveloppant de ses bras et en lui
murmurant de sa voix douce
Tu verras! Nous réussirons!
Et du matin au soir elle travaillait de son
cdté, en s'inspirant des petits chefs-d'teuvre
qu*elle avait vus dans le cabinet du célèbre
marchand et aux vitrines de son magasin.
Et elle en composait d'autres, jamais satis-
faite d'elle-même, mais ayant déjà cette no-
tion de son art qui lui permettait de créer non
des œuvres parfaites, mais du moins des
œuvres agréahies, dans Iesqueiles son talent
naissant s'affirmait en donnant déjà mieux
que des promesses.
Toutefois les ressources des deux pauvres
filles s'épuisaient rapidement et Madeleine
voyait s'approcher avec dégoût le moment où
il lui faudrait se remettre en campagne.
Le mois d'avril avait été agité et pénible
pour elle.
D'abord U avait fallu payer le terme-
Une dépêche de Londrea il la Tribùna dit que
l'ambassadeur de Chine à Londres partira pour
Rome ce soir ou demain matin. La dépêche
ajoute qu'on croit que la Chine entend résister
à tout prix; mais il s'agirait d'une résistance
passive, en maintenant ses protestations et on
refusant de régulariser la position de l'Halle à-
San-Moune.
tude que M. i hiera bifutOt
qu'il a reçu Ic^ :uande certai-
nement a déjà eu uvu, n Muuumuémeiit la coa-
cession voulue.
La Tribuna conclut en disant que toutes les
puissances d'Europe, auiùw ou uon, ont un égal
intérêt à ce que l'étincelle ne se propage pas.
LA CATASTROPHE
DE
LAGOUBRAN
(De notre correspondant particulier)
GRAVES INCIDENTS
Toulon, 8 mars.
Voici des détails complémentaires sur les gra-
ves incidents qui se sont produits dansla soirée
d'hier et dont je vous ai informé brièvementpar
télégramme
UNE SENTINELLE ATTAQUÉE
Au nord-est de la ville, sous le rempart, à ta
caserne blindée, est un petit poste occupé par
uue douzaine d'hommes du il i" de ligue.
Ce poste est chargé de placer des sentinelles
sur les remparts situu, immédiatement aux
abords du poste Sainte-Anne et de la poudrière
Montedy.
C'est là, dans cette partie des fortillçations,
que sont situés les baraquements contenant tes
ateliers et les magasins de muuitioos de rawu«i«
de terre, ainsi que la pyrotechnie rnilitnire dé-
pendant de la direction 'd'artillerie, située tout il
côté.
Vers sept heures, par uns nuit obscure et une
pluie battant^ ̃ • ̃̃•̃' l:it Guy avait été mis
en faction au lïiedu magasin de m.
linite. Il mont.; iiu:qiiillcu)i:til sa p.iriit',
quand tout à coup deux coups de fou lurent ti-
rés sur lui sans qu'il fût toutefois atteint par les
projectiles.
La sentinelle fut telloment surprise, tellement
ahurie, qu'elle ne songera pas à riposter avec
son arme ni il apprlrr le poste pour donner
l'alerte.
Guy, qui d'Ailleurs allait avoir terminé son
temps de faction dans quelques instants, rendit
compte de ce qui s'était passé au moment où on
vint le relever.
Il a ajouté qu'après les deux coups de revolver
il avait yt: ..̃̃̃̃•̃;̃̃•"̃ ••̃• -• i:lus.
En pré ntative criminelle,
le chef ùi' de. prévenir l'Adju-
dant, lequel avisa à la kus son
commandant de place.
Plusieurs officiers se rendirent mji- ir> unis.
des patrouilles volantes furent immédiatement
organisées et parcoururent, baïonnette au canon,
tous les abords des magasins et des poudrières,
sans résultat d'ailleurs.
Informé égalemeut de cette affaire, le com-
missaire spécial de police a ouvert une enquête.
Un, autre découverte, non moins grave, avait
été faite quelques heures avant. Un homme de
corvée qui effectuait le balayage des abor<*s de
la même caserne blindée avait trouvé un paquet
de cartouches de dynamite placé au \n< (!̃• la
porte d'une poterne, passage Souterrain condui-
sant égalementdans tes magasins de munitions.
OU/! puriâ e<*t 4 pet*
voulait sans doute faire sauter aussi.
Au moment où cet explosif a été ramassé, il
n'y avait que quatre ouvriers qui travaillaient à
cet endroit et plusieurs artilleurs. A l'heure ac-
tucile on redouble de vigilance pour empêcher
tout méfait.
Le soldat Guy a subi ce matin un inter-
rogatoire. Il n'a a fait que répéter ses première
déclarations.
C'est exactement routre la porte du bastion
ii* 19, défendue cependant par une haute bar-
rière, que la dynamite a été trouvée. C'est un
véritable engin comprenant quarante-cinq à cin-
quante cartouches, dont la Muta exposition à
1 air devait, par décomposition, provoquer une
explosion qui eût détruit tout le bastion et une
grande partie de l'arsenal de l'armée de terre.
L'instruction de cette double tentative crimi-
nelle se poursuit activement.
UN RAPPORT OFFICIEL
Voici le rapport ofliricl du chef de posli; de la
permanence de police relatif au double atUutat
criminel fl'hier
Dans la soirée, entre six heures et demie et
sept heures, six individus tiraient deux coups
de revolver sur la sentinelle placée au-dessus du
magasins de mélinite à l'arsenal de terre, Hitué
entre la caserne blindée et le magasin d'artltlce.
Le brigadier de police Bost s étant auseilOt
transporté sur les lieux, recueillit du chef de
poste de la caserne blindée tea renseignements
suivants
Entre six heures et demie et sept heures du
soir, le soldat Guy, du 111' de ligne, placé en
sentinelle au-dessus du magasin de mellnite, a
essuvé deux coups de revolver. Cette sentinelle,
qui était un jeune soldat, perdit :on sang-froid
et n'aurait prévenu le poste que lorsqu'elle au-
rait été relerée.
D'après de nouveaux renseignements fournis
par dcs sous-oftlciers d'artillerie, il paraîtrait
que des paquets de dynamite auraient été trou-
vésa cet endroit dans la matinée. Des r*n saigne-
menis recueillis, il résulte qne la
nue quand l'attentat a été commi:
de cet attentat avaient vu. 8 six h
artilleurs reconduire il l'arsenal de guerre l<;«
dix fourgons qui venaient de servir au transport
des malheureuses victimea
A six heures et demie, au coup de canon, ils
C'est de Damoclès 6aIlS cesse suspen-
dus sur la tète des pauvres.
sans doute elle aurait pu aller à 1a Sirène
réclamer son compte, mais à la seul'? pensée
de se retrouver en prlsence de eut immonde
Roquet qui lui produisait l'effet d'une li-
mace, d'un reptile ou d'une vermine répu-
gnante sur l'imagination de certaines nat-ires
nerveuses, son cœur se soulevait et elle re-
culait d'heur»» en heure ce qui lui semblait
une odieuse carvée.
Bientôt pourtant il lui faudrait se rési-
gner.
Les finances baissaient à vue d'
Et cependant avec quelle parcimonie «nés
étaient ménagées î
Les deux sœur» ne dépensaient presque
rien.
Les moineaux qui viennent picorer, sur les
fenêtres hospitalières, les miettes de pain
que des cœurs généreux leur réservent, ne
sont pas plus faciles à nourrir.
Les journées de eori l'.iinée s'était
accordées passaient c heures, tou-
jours les mêmes, rem^ncs i^t les mêmes
occupations.
Chaque matin, un peu avant le déjeuner,
Gabrielle descendait chez le vieux monsieur
Naudot qu'elle trouvait enveloppé dans son
ample robe de chambre, à demi paralvsé et
qui cependant devant sa table chargée de pa-
piers, d'études, d'esquisses de toute sorte,
essayait encore de se servir de ses mains dé-
biles pour créer quelques-uns de ces dessins
ou de ces aquarelles qniavaient fait sa grande
réputation et sa petite fortune.
Elle était accueillie comme une fille aimée,
montrait ses essais et recevait des conseils.
Dans l'après-midi, quelquefois, elle reve-
nait lui tenir compagnie un instant et le
vieillard se rajeunissait sous ce virant ravou
avaient vu fermer les portes ds cal arsenal.
q«*i!s ffnt tire sur ttrt deux <•̃ HKcr.
Ouy a craint de ne pouvoir si dU
poste, c'est pourquoi il na pas appelé cama-
rades.
Toutefois, les agresseurs, redoutant tina alerte
à la suite de ces deux coups de feu, rebroussè-
rent chemin et prirent la fuite.
On suppose qu'ils voulaient ouvrir, aprfs la
mori du soldat, la perte du tunnel passant sous
tynaniite apportées lu matin pour
Lo etii'l ai iiiicier, M. Cul met, a fait une ronde
de détail qui ua donné aucun autre résultat.»
UNE LETTRE DE MENACES
Toulon, S mars.
Hier, le sous-préfet de Toulon avait ri\'i une
lettre anonyme,
et précis, lui aunoiii\j!ii c.\w la nef n' i* devait
Muter pendant qur c lit visiterait L'au-
teur de la lettre ht entendu quatru
hommes causant dans une maison en construc-
tion.
L'un d'eux aurait dit
Nous avons manqué notr*coup. Mais nous n'e-
vons rien perdu pour attendre. Ce soir ou demain,
la seconde poudrière Muter* pendant que le Mi-
nistre la visitera.
• ilement «i< ̃'̃•̃ propos était
>:is la lotii :n o?tte lettre,
de faire cette tournée sur les lieux du siuislre et
à la poudrière.
LA VISITE DU MINISTRE
Le Ministre ds la Marine s'ost rci, .itiu
dix heures, it Lagoubran. f-iï -:nf
(in vice-amiral de la Jaili
g'iiéniux Javonhey, i'
marine Palle, sous-gou\<
MM. Bonne-rot, préfet du Var; lt". u«-
préftsl; Herbes, culoucl, directeur rie
n Toulon, ut<\
Apres avoir traversé le village quc les troupes
d'artillerie, et d'infanterie travaillent (!<>[">- •
jours à déblayer, et dont les ruines rei
encore de nombreux caduvivs, le Mini-
site avec le c-ommnndain i m,
darmerit; maritime, la ;ii\
fort liélahrûu par l'cxplu. adu
dans l'Ecole de pyrotechnie qui a lu ,iiK'nU|>
inents du famp d'essai voisin de la poudriùre
sont détruits.
De là, le Ministre tnm».nnl la vota du che-
min de fer de l'an»' le 7* génie, appelé
tout exprès d'Avjgu .ij>e do dégager et
de rétablir les rails, a peindre par lu lur^< hr<
cbe qu'ouvrit l'explosion dans ce qui fu'( 1 en-
ceinte de la poudriure.
Otte-ei, on le sait, comprenait deux nefs sé-
parées par une butte rocheuse sur laquelle se
trouvaient la maison du garde et un pou il l'est
le poste d'infanterie du marine, tons doux dé-
ief n' i, il fl'rr» pro-
mgl mc'-t: tli: p;ir
et cent mètres p;»'>' énormes blocs a détruit lo
village.
La nef n* 2. '•̃ un-, t~ui à projectiles, ast
toute lézardée m- i»iiu- mil éti* défoiiPces, dex
caisses de cartouches ont été ̃> ̃ m-o-
jiîctilos de tous calibres auiur ̃ tju-
sont :iu;vt!ll d'eux n' fait explosion
par .•̃ circonstance <|tie l'on pourrait
ijualili. r de u»r«cu:'
Nous avons ace. !e Minh-
et nous avons pu ramasser, sur la rr,
quHii'
ceti' nUiK-ho, sew
UUiy.: ,d.
Après avoir traversé la propriété dévastée de
M. Uos, viticulteur Won connu, ex-ran»
néral, qui pour la première fois depuis
passa hors de chez lui avec «a famille I
cette catastrophe qui détruisit «
nistre a visité la ferme do M
municipal de Toulon, dont r.
uiàrc a été détruite eL chez', wir le
j«une Saligiiat, âgé de neui a eu le
franc :̃
I.i- Ministre
diini.
Il est reparti à sis heures trente-huit {,QUI
Paris.
CONVERSATION AVEC M. LOCKROY
Toulon, 8 m:in<.
Suivant une conversation que M '̃ ••' y
eue avec uu correspondant, on ne que
la poudre sans fumée ait été la ca;i de
l'explosion, parce qu« cette pond)
que dans des conditions ou il i-
supposer qu'elle ait pu se trouver n un uiunu-m
donné.
On pourrait, avec plus de nison, penser que
c'ect la poudre noire qui est la cause du sinis-
tre; pourtant ce ne fierait pis l'ivis ilc« j**>r-
sonnes compétentes. De 'le
Ministre, il Kamblerait
nc
sei,-i l'.quela iiialveilliiiiCk: roil la
ver; l'affreux malheur qui frappe,
le prffiMi. i i"i! i ne guerre d'j France.
Comment cet abominable crime aurait-il pu
être commis? On n'en sait rien. L'en-iuf-l- indi-
ciaire ouverte à côté de l'enquête !'•
dira peut-être: un mouvement ci '11
été introduit daim une <• -il
pu fonctionner un ci. un*
avant d'arriver i l'instan' j uni
quelconque a pu frapper un «!•1 a
fmbrssé la poudre environnante ut
it-être cai
:it L'Hi-e? i
mentaux auti :cs, et il n'y a aiwolu-
inent rien à ci 1 poudrière n* 2 de I/i-
goubran qui toiieiiini |.i-e.«|U'» cnU-t qui a fait ex-
plosion aeu tes portes enfoncées et contient une
de soleil qui i>éuétrait chez lui elle réckauf-
fait.
Lui aussi, comme M. Bcru^n!. il s'tait
pris d'amitié, presque de tendre
deux jeunesscs si pauvres et si
si distinguées, qu ..Il que la fortune
était faite pour ci. une fois 'le {dus,
eu les oubliant, «lie. s i.-Uil troiii) rie.
Souvent elles iw vaient la ci iour
ami Bernard.
Mai* au moment de la scène qui sV
duiti* !n Siré" '̃' ̃'̃*̃̃" ̃̃'• ̃••̃'
C't.-iit un '<; mai.
M-1' '̃ ̃-••»̃̃̃̃ (OU-
rant la ta¡ .us
m petite la:, pla-
fond de la mansarde.
L'aîné cousait.
L/t
Irai:
ligne* d'un paysage i^iUstmit qu'elle desti-
nait à à M. I.oi.-ilioii.
Quinze francs, il ne le paierait pas plus.
Mais quinze francs, c'est une somme
̃• .'heureux pour 'rois
sous, si nég) ux
»ji.in. autres, jouis-
sances sans nombre et leur apparaissent
inni'ti" nu ui\y.i.L' f'Vrlque dont ils ne ver-
i îitet on frappa dauce-
uusiit a lu |«»rl* eu disant
trous êtes là, mesdemoiselles, on pep
entrer?.
Certainement.
GaUriolte «s leva vivement.
liile courut à la porte <.t tira le verrou.
C'était M. Bernard.
Enfin! s écria-t-elle. C'est vous! Avez-
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