Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1897-03-26
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 mars 1897 26 mars 1897
Description : 1897/03/26 (Numéro 7455). 1897/03/26 (Numéro 7455).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/02/2008
VINGT-DEUXIÈME ANNEE. N.
Le numéro JB» centimes
VENDREDI 26 MARS
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On a'iboDoe sans trais dans toaa lu fTnrnanr de poste
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TOUS LES JEUDIS
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S'adresser chef MM. L. AUDBOURG et O 10. Place de la Bourse, PAR
et la Salle des Dépêches" du Petit Parisien, ao, boulev, Montmartre.
Dernière Edition
Le doyen de l'Académie des sciences,
M. Antoine d'Abbadie, qui vient de mourir,
s'est montré d'une générosité magnifique à
l'égard de l'institution dont il faisait partie.
En effet, il lai laisse son château d'Abba-
dia, situé près d'H«ndaye, dans les Basses-
Pyrénées, sur les bords de la baie de Bis-
caye, aven les terres qui l'entourent et qui
mesurent hectares; de plus, M. d'Ab-
badie a légué un capital produisant une rente
de 40,ÛO0 francs. L'Académie des sciences
entrera en possession de ces legs à la mort
de Mme d'Abbadie.
ll y a un peu plus d'un an, au mois de
janvier elle avait été informée de cette
superbe donation. En la faisant, M. d'Abba-
die po.-ait ses collègues une condition il
désirait tue i abservatoire qui a été cons-
truit il y a trente ans dans sa propriété et
où plus de «0,000 observations ont été prises
fût désormais consacre à l'établissement de
la carte du ciel de notre hémisphère, c'est-
à-dire à la détermination des étoiles qui ne
sont pas encore cataloguées. Le président
de l'Académie des sciences, après avoir re-
mercié le savant donateur, s'exprima ainsi
« Notre Compagnie veillera i l'observation
scrupuleuse des travaux préparés dans
votre observatoire d'Abbadia, en particu-
lier il l'exécution de ce grand catalogue
d'étoiles comnencé par vos soins ».
Ce n'est pont une petite affaire. Grâce
aux procédés réeents de la photographie, on
est parvenu, comme chacun sait, à suppléer
1'insufiisancc des télescopes, qui ne per-
mettent de voir que quelques milliers d'é-
toiles. La carte du ciel que l'on est en train
de dresser, à l'aide de photographies par-
tielles obtenues avec une durée de pose
d'une hf:ure, devra nous montrer, d'après
les provisions, un nombre d'étoiles compris
entre 25 et 30 millions.
11 ne faudra pas plaindre Ies savants que
l'AoadOm:c des sciences chargera du pour-
suivie lr* travaux commencés à l'observa-
toire d'Abbadia. Us seront là dans un do-
maine merveilleux qui mériterait une lon-
gue description. M. Antoine d'Abbadie, en
effet, y avait réuni tous les objets recueillis
par lui au cours de ses voyages à travers le
monde.
Car il avait été l'un de nos plus infati-
gables fviiioi'ibiurs. Dès 1835, il s'était
rendu a avec une mission de l'Aca-
démie Uc .^uces. A la fin de l'année
suivante, il vint retrouver son frère à
Alexandrie, et tous deux entreprirent un
voyage en ce pays d'Ethiopie dont il a été
si souvent queslon depuis les victoires de
Ménélik sur les troupes italiennes et dont,
alors, on ne parlait que comme d'une con-
Pendant onze ans, les deox explorateurs
menèrent la vie indigène. On resta même
pendant fort longtemps sans avoir de leurs
nouveltey, dt le bruit de leur mort fut ré-
pandu. L'existence, il faut bien le dire, était
pleine de périls en ces régions où les chefs
ne voyaient pas toujours d'un bon œil ces
Européens s'aventurant parmi eux.
Mais les deux frères devaient triompher
de toutes les épreuves. lis parvinrent à
s'assimiler les cinq principaux dialectes abys-
sins, dont ils drossèrent des grammaires et
des dictionnaires. Couchant sur la dure, tou-
jours armes en prévision d'un guet-apens,
ils relevaient des indications précieuses sur
les habitants, leur histoire, leurs costumes,
leur droit,leurs idiomes, et on peut dire que
les frères d'Abbadie nous apprirent à con-
naître l'Abyssinie, qu'ils contribuèrent puis-
samment. Il l'ouvrir à la civilisation.
M. Maunoir, secrétaire de la Société de
géographie do Paris, rappelait récemment
ce voyage. Il fut rude, difficile, dangereux,
parmi des populations soupçonneuses, à tra-
vers ce pays tropical, hérissé de montagnes
où le sol, brûlant dans les vallées, se couvre
de neiges sur les cimes. De Massaouah
sur les bords de la mer Rouge, au fond du
pays de Kan'a qu'ils étaient les premiers à
visiter, MM. d'Abbadie couvrirent le pays
d'une triangulation obtenue par quatre ou
cinq mille relèvements de positions, effec-
tués en trois cent vingt-cinq stations suc-
cessives or, l'espace compris entre Mas-
saouah et le mont Wocho, dans le sud de
Kaffa, représente environ mille kilomètres,
c'est-à-dire un peu plus que la traversée de
la France nar le méridien de Paris, et le
No Feuilleton du Petit PAnisnw
LA ROCHE SANGLANTE'
GIU.ND ROMAN INLDiT
PREMIÈRE PARTIB
LA FAUTE D'UNE MÈRE
XVII (suite)
Disparue t
Il fut vexé de le reconnaître.
Le lendemain, ils visitèrent ensemble la
maisonnette du bonhomme.
C'était une petite construction basse com-
posée de doux pièces et d'une sorte de por-
au d'un rocher couvert de mous-
aes et de fucus.
Les deux fenêtres et la porte donnaient
sur la plage rocheuse et des deux côtés il y
avait un terrain sablonneux abrité par un
mur en pierres sèches.
La mer venait mourir à deux pas de cette
cabane qu'elle aurait pu enlever d'une ra-
fale.
La façade donnait en plein midi, et sur la
droite et la gauche, la falaise allongeait ses li-
gnes de murailles dentelées, ne laissant dans
un de sae replis que la place du hameau de
Landeven perdu entre la terre dont il était
sépare par ce rempart, et la mer qui battait
eas pieds et menaçait à tout instant de l'en-
gloutir.
C'est là que le hasard venait d'enfermerj
par un raf unement de cruauté que le man
outragé n'avait pas prévu, la fifie de Thé-
rise Redon et du marquis de Borde».
réseau trigonométrique atteint jusqu'à deux
cent cinquante kilomètres de largeur.
Revenu d'Ethiopie, Antoine d'Abbadie
publia, entre autres études remarquables,
ses travaux relatifs aux sources du Nil;
puis, il repartit en exploration en t882 en-
core, malgré son grand âge, il fat chargé
d'aller observer à Saint-Domingue le passage
de Vénus sur le Soleil, et il réussit pleine-
ment dans cette entreprise qui fut particu-
lièrement difficile.
Est-ce de ces voyages à travers le monde
que M. d'Abbadie avait rapporté le goût des
devises qui ornent sa propriété depuis le
portail d'entrée jusqu'aux combles du châ-
teau'?
M. Guy Tomel, qui a donné une des-
cription du domaine d'Abbadia, n'en doute
pas. D'ailleurs, ces inscriptions sont en
toutes les langues. Dès le seuil, M. d'Abba-
die, se souvenant que sa famille était venue
d'Irlande en France, avait fait graver une
inscription gothique en vieil irlandais, sou-
haitant « cent mille bienvenues Il au visi-
teur. Une autre, en langue arabe, dit « Sa-
lut, mon hôte, et que les heures en cette
maison te paraissent courtes » Le Brésil et
l'Abyssinie ont aussi offert leur part dans
cette série de devises. L'une, qu'on lit
sous une broderie symbolisant les travaux
de l'aiguille, est assez expressive « J'habille
les autres et je reste nue Je cite encore
celle-ci, que M. Guy Tomel a relevée sur
les murs de la bibliothèque Il Il n'est be-
soin que d'un fou pour jeter une pierre
dans un puits; il faut six sages pour l'en
retirer ».
M. d'Abbadie avait ramené d'Ethiopie,
en 1848, un jeune Abyssin dont un des rois
qui étaient alors maîtres, du pays lui avait
fait don. L'histoire de cet enfant ne manque
pas d'intérêt. 11 s'appelait Abd-Ullah, et
M. d'Abbadie, charmé de sa gentillesse,
l'avait pris en grande affection. Mais Abd-
Ullah avait dans les veines du sang de ces
guerriers Gallas dont on a vu, au cours de
la guerre contre les Italiens, l'intrépidité
farouche: à peine en âge d'homme, il voulut
être soldat, et il s'engagea dans les turcos.
A Magenta, il se rit remarquer par sa va-
leur. Mais, à la paix, la vie de caserne le
lassa. Alors, il demanda à M. d'Abbadie
l'autorisation de retourner auprès de lui il
fut accueilli comme un véritable enfant pro-
digue.
Dix ans après, nous retrouvons Abd-Vl-
lah à Paris. La guerre contre l'Allemagne a
éclaté et il est accouru pour contracter un
engagement. Où l'envoya-t-on ? On ne l'a
pas bien su. Sa trace a été perdue. Ce dont
on ne doute pas, c'est qu'il dut se battre en
brave. Sur quel champ de bataille est-il
tombé? Le pauvre Ethiopien, qui aimait la
France comme sa vraie patrie, lui donna
sûrement sa vie. On ne le revit plus.
Il y a au château d'Abbadia, dans l'esca-
lier d'honneur, une statue représentant un
nègre élevant d'une main un flambeau.
M. Guy Tomel nous apprend que cette sta-
tue a été faite d'après Abd-Ulîab. à luge de
dix ans. En ce cas, l'enfant éthiopien était
très beau, car la statue offre un visage char-
mant, des formes très pures.
L'observatoire du château d'Abbadia est
pourvu des instruments les plus perfection-
nés. Quand les travaux prescrits par le do-
nateur y commenceront-ils ? On suppose
que Mme d'Abbadie les laissera entrepren-
dre aussitôt que l'Académie des sciences
aura désigné le personnel chargé de les
mener à bien.
Dès 1839, quand Arago annonçait à l'Ins-
titut la découverte de la photographie, il
prévoyait l'application de cette grande dé-
couverte aux recherches astronomiques. En
1845, Fizeau et Foucault arrivaient à faire
une excellente photographie du Soleil en
de seconde. Depuis, que de progrès
L'oeil photographique a la puissance depé-
nétrer dans les abîmes les plus profonds de
l'infini. Il nous fera connaître le ciel tout
entier; par la photographie seule, et sans
l'intervention des erreurs d'observations,
nous aurons la carte complète du ciel, tel
qu'il se présente actuellement à la vue des
habitants de la terre. Avec la lunette astro-
nomique, on ne peut parvenir à cataloguer
l'armée céleste; d'aburd, des années et des
années n'y suffiraient pas puis, il y aurait
des défauts dans les transcriptions des ob-
servations et dans leurs placements sur une
carte; pendant qu'on procéderait aux re-
cherches, les étoiles se déplaceraient dans
l'espace, car chacune d'elles est animée d'un
xvIIt
Jean Redon au docteur Fabien Re6oui
à Miily (Nièvre).
fi Mon cher Fabien,
» Bien qu'il y ait entre nous des espaces
» énormes et que tu sois occupé du matin
» au soir à parcourir, sur ton bidet, notre
» cher pays pour porter tes secours aux vil-
» lageois dont tu dois être adoré, je pense
» que tu n'as pas oublié l'heureux temps où
» nous nous disputions au collège de Nevers
» les lauriers éphémères du thème grec ou de
» la version latine.
» Depuis, nos destinées, unies pendant dix
ans de jeunesse, ont suivi des chemins di-
» vers.
Tu as choisi le bon.
» Un amour funeste m'en a fait prendre
f un dont je ne voulais pas.
» Tu connais mes infortunes et je con-
nais ton amitié pour moi.
Ne t'étonne donc pas que je vienne te
» demander un service et rassure-toi d'abord.
» Il ne s'agit pas d'argent.
» Mais trop foin de France pour pouvoir
» faire moi-même une démarche et un voyage
que mes affaires et ma bourse ne me per-
» mettent pas, j'ai recours à toi pour me
» suppléer dans ces délicates circonstances.
» D abord, avant de t'expliquer ce dont il
» s'agit, je dois t'apprendre ce que je suis
devenu.
» Ce sera sous le sceau du secret.
» Je ne te dissimule pas que j'ai quitté la
France avec un profond découragement.
Je sais tout ce qu'il y a en toi de loy auté
et de dévouement, d'honneur aussi et de
» la vieille probité de nos pères.
» Aussi est-ce sans crainte que je te donne
1 mon entière confiaace, sûr que tu ne s*u-
mouvement propre plus ou moins rapide.
Il faut pour cette oeuvre gigantesque le
secours de la photographie. Et on est arrivé
à des résultats véritablement stupéfiants.
des sciences de Paris par M. Gill, directeur
de l'Observatoire du cap de Bonne-Espé-
rance. En portant le temps de pose il trois
heures environ, il a relevé, sur vm cliché de
ta dimension de ceux de la carte du ciel de
2° de côté, un nombre plus de dix fois supé-
rieur à celui donné par les fragments de
cette carte, et estimé à 20 millions. D'après
lui, si une telle durée de pose avait été pra-
tiquement possible pour la carte du ciel, ce
serait environ 300 millions d'étoiles dont on
aurait pu tixer l'image et la position actuelles
pour les astronomes de l'avenir. « Vous
figurez-vous, dit un savant, M. Camille
Flammarion, cette poussière lumineuse de
300 millions d'astres sous l'admiration
éblouie du contemplateur! »
JEAN FROLLO
CONSEIL DE CABINET
Les Ministres se sont réunis hier matin en Con-
fit de Cabinet, au Ministère de l'Agriculture,
sous la présidence de M. ittéline.
M. Hanotaux a mis ses collègues au courant
de la situation en Orient.
Les Ministres ont examiné les modifications
apoortées par le Sénat au projet de budget pour
voté par la Chambre.
Le Ministre de la Guerre a entretenu le Con-
seil de la discussion sur le haut commandement
qui s'est engagée avant-ltier devant !a Chambre.
M. Autiré Lebon, ministre ues Colonies, a an-
noncé que la mission VouM. descendant de
Ouagadougou, et la mission Baud. remontant du
Dahomey, ont fait leur jonction vers ta rai-fé-
vrier à Tibga, sur la frontière Est du Mossi.
Le Gourma tout entier est placé sous le pro-
tectorat français, à la suite du concours prêté
au Sultan par nos missions pour la répression
de quelques troubles locaux. Un poste a été éta-
bli à Sati.
L'ensemble de ces opérations établit If contact
définitif entre le Soudan français et la colonie du
Dahomey.
Les Révélations d'Arton
L'instruction de la nouvelle afi'aire de corrup-
tion contlée à M. Le Poittevin, juge, entre déci-
dément dans la période active.
Un mandat de comparution a été tancé hier
contre M. Saint-Martin. Cette nouvelle été con-
nue officiellement à Paris hier après-midi vers
quatre heures.
Nous recevons, à ce sujet, de notre correspon-
dant particulier, la dépêche suivante:
Avignon. 25 mars.
A la suite de la lettre adressée à M. Le Poitte-
via par M. Clovis Hugues, député, et remise au
juge par Me Albert Crémieux, avocat, M. Coche-
fert est arrivé dans notre ville ce matin, à sept
heures.
Il était porteur d'un mandat signé de M. Le
Poittevin et visant M. Saint-Martin, ancien dé-
puté.
Le chef de la Sûreté de Paris s'est rendu
d'abord à la villa habitée par M. Saint-Martin, à
Cançiau-Beîlevue, près d'Avignon, et la il a pro-
cédé à une perquisition au cours de laquelle le
magistrat a saisi de nombreux papiers.
Cette formalité juaiciairea été accomplie dans
le plus grand secret.
M. Cochefert est reparti par le train de 3 h. 22
pour Carpentras. •
M. Saint-Martin a été député de Vaucluse de
1885 à 1889. Il fut l'un de ceux qui embrassèrent
la cause du général Bouianger.
Lors des élections législatives générâtes de
il abandonna te département du Vaueluse
pour se présenter à Paris, comme candidat bou-
langiste. dans la première circonscription du dix-
huitième arrondissement, otl il fut élu contre
M. Lavy. En 1893. il retourna se présenter en
Vaucluse. à Avignon, mais il échoua contre M.
Pourquery de Baisserin. Depuis, il vit dans son
pays de sa profession d'avocat.
L'ancien député de Vaucluse ne doit donc pas
être confondu avec M. de Saint-Martin, député
conservateur du département de l'Indre, dont il
représenta toujours, au Palais-Bourbon, l'arron-
dissement de La Chaire.
M. Clovis Hugues a dit que son ancien collègue a
demandé en son nom de l'argent àArton et qu'il
a mis cet argent dans sa poche, ainsi que,pamt-
il, il en avait l'habitude. Ainsi s'expliquerait la
mention Ciovis-3, inscrite sur l'un des carnets
d'Arton.
Il s'agirait du versement d'une somme de
3,000 francs, qui n'a nullement été touchée par
le député du dix-neuvième arrondissement.
M. Georges Berry, député de la Seine, annon-
çait hier dans les couloirs de la Chambre que si
fa mesure prise contre M. Saint-Martin, ancien dé-
puté, avait pour effet, comme le bruit en a couru,
d'ajourner le dépôt de la requête du Procureur
gënéral deman membres du Parlement, il ferait connaître sa-
medi à M. le Ministre de la Justice, avant la fin
de la séance, son intention de l'interpeller lundi
sur l'état de l'instruction.
LA SURETÉ EN MISSION
La mission de M. Cochefert ne se bornera pas,
paraît- à ce seul voyage a Avignon et à Car-
peutras. Il doit se rendre dans le département
d'Indre-et-Loire pour procéder à une perquisition
chez une personnalité en vue.
De son cbté, M. Hamard, sous-chef de la Sû-
reté, était nier après-midi au petit Parquet pour
rendre compte à M. Le Poittevin du résultat
rais la trahir et que l'idée ne t'en viendrait
» môme pas.
» Tu as adopté la seule carrière flans la-
» quelle tu puisses dépenser tes trésors de
» dévouement et de bonté.
» >. Puisses-tu être aussi heureux que tu le
» mérites et trouver une compagne digne de
» toi qui embellisse ton existence.
» Ne laprends pas trop belle
» Ne te laisse pas séduire par l'attrait de
» ces créatures maudites qm cachent sous
» des dehors d'une irrésistible séduction
» une âme fausse et perfide, et dont un ca-
» price suffit à emppisonner la vie de l'im-
» prudent qui ne craint pas, en leur donnant
n son nom, d'accepter la responsabilité de
» leurs faiblesses
» Si un exemple doit t'éviter nne telle
sottise, c'est le mien
» Je peux le dire, je suis né sous une
» bonne étoile.
» Mes parents n'étaient pas riches mais
» leur aisance me suffisait.
» Je n'avais ni vanité, ni ambition.
» J'aurais vécu avec bonheur dans la mai-
son paternelle, en campagnard libre et
a pour qui les villes n'ont aucun attrait.
» Une femme s'est rencontrée-
» Tu l'as connue!
» Quelle beauté, mon ami! Que de char-
» mes! Que de grâce et que d'éclat!
» J'ai été pris.
» Elle est devenue mon unique pensée,
» mon but, mon désir, ma folie
x Lui plaire je n'avais pas d'antre vo-
lonté! Ses caprices étaient des ordres
» Elle a voulu Paris!
» Nous y sommes allés
» J'ai quitté ma pauvre maison de la Sau-
̃ vagère d'abord et puis je l'ai vendue!
Voici pourquoi
d'un voyage qu'il avait été chargé de faire en
Angleterre.
Pour dépister les curieux, M. Hamard est ailé,
tout d'abord. en Bretagne. en prétextant un
oyage d'agrément- Ue la il est parti pour Un-
xfrdS, puis Pour Bournemooth.
Il avait reçu un mandat spécial.
Il s'agissait de rechercher certain» papiers et
peut-être de vérifier auprès de Cornélius Hera
qnelques allégations d'Arton.
Or, le bruit court que le trop célèbre malade a
quitté depuis deux mois Bournemouth pour aller
aux Etats-Unis. Daus ces conditions, la mission
dont M. flamant avait été chargé n aurait pas eu
un résultat complet.
L'ENQUÊTE AU PALAIS
Hier, M. Le Poittevin a interrogé Arton de hoit
heures à onze heures du matin. Vers deux heu-
res de l'après-midi, le prisonnier a été ramené de
la Conciergerie au petit Parquet.
M. Victor Simonil, directeur d'un journal du
matin, se trouvait alors dans le cabinet du ma-
gistrat. Il a été entendu comme témoiu pour
fournir un renseignement au sujet d'un détail
de l'affaire.
Vers quatre heures, le prisonnier a reçu la
visite de sa femme et de sa fille. Arton, com-
me on sait, est souffrant et son état de sauté
continue à préoccuper le juge, qui a prié le pro-
fesseur Brouardel, sur la demande de M' De-
mange. d'examiner l'inculpé. Le doyen de la
Faculté de médecine a conféra avec M. Le Poit-
teviu, qu'il a engage à faire réduire, par un spé-
cialiste, la hernie de l'inculpé. Pour cette opéra-
tion, le malade fierait, comme nous l'avons dit
hier, transporté à l'HAtel-Dieu.
Vers six heures, le magistrat instructeur et
Me Démange, avocat du prisonnier, ont conféré
avec le procureur général.
Le bruit court avec persistance qu'un député,
un obligé d'Arton, parait-il, a quitté précipitam-
ment son domicile.
Les uns le disent dans une ville du Midi. d'au-
tres préteudent qu'il est parü pour Londres, via
Calais.
ixÉOJTO DE TROIS :\R1BES
(De notre correspondant partieulier)
Alçer, 25 murs.
Les trois indiennes condamnes à mort par la
Conr d'assise-s d Alger pour assassinat d'une fa-
mille oans uu bois voisin de Djelfa ont été fu-
sillés ce matin dans cette localité.
Les condamnés étaient arrivés d'Alger dans
une voiture d'ambulance, escortée par des gen-
darmes, des spahis et des cavaliers du bureau
arabe, commandes par un officier des affaires
indigènes ils ont été conduits à la prison civile.
Ils avaient l'air assez indifférents a la curiosité
de la foule qui tes escortait. Les crieurs arabes
annonçaient dans les rues l'exécution pour la
matinée du 25.
Ce matin, les condamnés ont été réveillés a
cinq heures par le commandant supérieur, assisté
du capitaine du bureau arabe et de t'interprète
militaire.
Ce dernier a annoncé aux condamnés le rejet
de leur pourvoi. Ali-ben-Maklouf a appris la dé-
cision avec un grand sang-froid et, en souriant,
a demande si ses parents assisteraient à l'exécu-
tion il désirait les voir.
Les deux autres condamnés ont l'air soucieux,
mais ne donnent aucun sigue de faiblesse. Ali-
b*>n-Belka.«sen s'étonne du rejet de son pourvoi.
Pour se rendre sur le lieu de l'exécution, qui
est à cinq cents mètres de la ville, les condam-
nés prennent place dans une voiture d'ambu-
lance, escortée par des spahis et des gendarmes.
tl est six heures lorsque les condamnés des-
cendent de voiture; on leur enlève leurs chaînes
ci on lcs conduit aux trois poteaux qui ont été
dressés. Ali ben-Betkassen fève la main pour de-
mander à parler; il retire le bandeau qui cou-
vrait ses yeux et repousse du pied sa chéchia,
tombée à terre.
Le peloton d'exécution, fourni par le 2» batail-
lon d'Afrique, s'avance. Au commandement de
« Feu! un roulement éclate; les trois condam-
nés tombent. Le coup de grâce est donné par le
plus vieux sergent du peloton, et les troupes dé-
filant
Les curicux, très nombreux, se retirent im-
pressionnés, surtout tes indigènes, qui psatmo-
dient des versets du Coran.
Les corps, non réclamés, ont été mis en bière
et transportés à l'hôpital pour t'autopsie.
ARRIVÉE DE IAISE1 A PARIS
A LA GARE DU NORD
L'explorateur norvégien Nansen est arrivé hier
soir à Paris par le train de cinq heures quarante
minutes.
Une foule nombreuse attendait sur tes quais
et aux abords de la gare du Nord le célèbre doc-
teur, émule de Nordenfkiold.
Par les soins de M. Martin, chef de gare adjoint,
un saioa avait été décoré magnifiquement pour
recevoir l'explorateur; des tentures avaient été
drapées avec goût et parmi les arbustes et les
fleurs se détachaient les couleurs des drapeaux
norvégiens et français.
Dans ce salon étaient réunis les membres de
la Société de géographie et de nombreuses nota-
bilités appartenait au monde scientifique.
Outre 1 ambassadeur de Suède, M. Dué, nous
avons remarqué M. Charles Habot, l'explo-
rateur français aux régions circumpolaires le
prince d'Arenberg, député; Le Myre de Vilcrs.
député; Milne-Kawards, Levasseur, tfamy et
Qrandidier, de l'Institut Anthoine, directeur de
la carte de France au Ministère de l'Intérieur;
Henri Cordier. le comte deTurenne, les membres
des deux bureaux et du Conseil de la Société de
géographie, etc.
A cinq heures quarante minutes exactement le
train amenant M. Nansen est entré en gare,
salué par les acclamations de la foule.
Aussitôt M. Ch. Rabot, accompagné de Mme
Bolling, sœur de la femme de l'exoiorateur, pé-
nétrent dans le petit wagon-salon où se trouvent
l'explorateur et Mme Nansen.
» Je vivais depuis mon entrée au minis-
Il tère dans une aveugle sécurité.
» Un jour une révélation me fut faite.
Le bandeau que j'avais sur les yeux se
» déchira.
» Thérèse me trompait.
» Je refusai de le croire d'abord, et puis
» je dus me rendre à l'évidence.
» Ne me dis pas qu'on m'a menti et qu'on
»la calomniait I
» J'ai voulu savoir par moi-même et j'ai
» acquis la preuve flagrante de la trahison.
» Le coup me fut d autant plus cruel que
̃ j'aimais Thérèse plus que la vie, plus que
tout au monde
» Que faire
» Plaider! Publier une faute déjà trop
» connue
» Et après, vivre dans le voisinage de
Il cette femme que je n'aurais pu rencon-
r trer sans un déchirement du coeur et peut-
» être.sans une défaillance de caractère!
C'était impossible.
» Je rassemblai mes ressources, je vendis
» ma terre, j'enlevai mes deux filles comme
» eût pu le faire le voleur d'un objet pré-
»cieux, en usant de ruse, et je pris la
» fuite.
» De mes deux enfants, l'une était trop
̃ jeune encore pour qu'il me fût possible de
» l'exposer aux fatigues et aux incertitudes
d'une vie errante.
» J'ai dû la laisser en France, mais en pre-
• nant mes précautions pour que sa mère ne
» pût me l'enlever à son tour.
» Cela, c'était mon expresse volonté et
aussi ma seule vengeance.
» (Test au sujet dé cette enfant que je
» t'écris.
» Mais il faut que tu saches pourquoi je
ne saurais m'en occuper moi-même.
M. Ch. Rabot, au nom de la Société de jwogra-
phie, remet à Mme Nansen un superbe bouquet
composé de fleurs des champs aux couleurs tri-
colores.
Dee empteTâB de la Rare descendent du wigiou
divers bagaffes. un pardessus, une petissa de
dame, puis M. Nansen' parait.
Lexptoeateur a bien le type élastique Mes
hommes du lord il est grand. bi«M> propor-
tionné, il porte la tête hnute, et ses traits, régu-
liers, sont fortement Il est visiblement
ému, quand il aperçoit et entend la faute qui
l'acclame.
Mme Nansen descend à son tour; eUa est êga-
Itimont l'objet de nombreuses marques de sym-
pathie. LA RÉCEPTION
M. et Mme Nansun, précédés de M. Charles
IWbot, se dirigent immédiatement vers. le saiou
de réception où ils sont accueillis par le prince
ÎWaad Bonaparte, remplaçant M. Bmiquet de la
Grye, actuellement malade, et par les membres
de la Société de géographie.
Le prince Uolaad Bonaparte, dans un très
beau discours, félicite le hardi explorateur du
Pôle nord qui a risqué sa vie pour la cause de
la science et, au nom de la Franca, il rend nom-
mage ic son courage, à son dévouement et à ses
L'orateur n'oublift pas la digne compagnie de
docteur norvégien, qui n'a pas hésité à laisser
partir son mari pour une si auàacieuse aven-
ture. •
M. Nansen a remercié d'une façon éloquente
et dans un langage très gracieux le représentant
du président de la Société de géographie.
Tandis qu'avait lieu cette réception, la foule
poussait au dehors de vives acelamations et elle
attendait impatiemment le moment où M. Nan-
sen allait quitter la gare. Chacun nouiait voir les
traits du hardi Norvégien.
EN QUITTANT LA GARE
Lorsque Mras prolonpi:* ̃ ait enUoare, At une So-
ciétfi chorale hiHîcio.sc a entonné le • Chant na-
tional norvégien
M. Nans«n gagne la voiture qui doit le con-
duire au Granti-Hôtel.
Dans la foule nn remarque la démarcha ferme
et cadencée de lVv aussi la simplicité
de son eostume u d'un complet en
dran gris fer et im «unit; d'un petit chapeau
mou.
On se montre Mme Nansen, triomphante, à
juste titre, aux entes de son mari.
L'explorateur, après quelques instants passés
au Grand-Hôtel, s est rendu, accomoagné de sa
femme et de sa belle-sœur, au domicile de M.
Gharles ltabot, 9, rue Edou&rd-Detaille, où il a
passé la soirée.
ÉVÉNEMENTS PBIIT
Lf COMBAT DE MALAXA
La Canée. 25 mars.
Les insurgés ont attaqué à six heuros du ma-
tin le blockhaus de Malaxa avec l'artillerie.
Les navires nircs essayèrent avec leur artille-
rie de protéger la relratte de la garnison, néan-
moins lea insurgés ont poursuivi les musulmans
jusque dans le visage de Taikalaria, où ils ont
incendié deux maisons turques.
Le combat est devenu acharné vers trois heures.
Les navires de guerre t*uro|>éen8 ont comment
à ce moment un bombardement de la forteresse
de Malaxa, qui est aux mains des insurgéa. Mal-
gré ce hombardement, qui dure environ dix mi-
nutes, et les ubus qui tombent sur la forteresse,
les insurgés tètent prés du blockhaus, y met-
tent le feu a 3 heures pendant que de nou-
veaux renforts de. troupes turques essaient,
sans succès, de gagner les hauteurs au-dessus de
Nerokouro.
Les insurgés d'Akrotiri attaquent aussi le cor-
don turc d Halepa qui lea tient à distanc. avec
ses pièces de montagne. Le bombardement con-
tinue. Les der insurgés arrivant il.
Halepa et à Moztcvurdia.
Athènes, 25 mtra.
Les délégués des amiraux se sont rendus dans
divers districts de la Crète pour fournir aux in-
J'urgés dea explications au sujet ne l'autonomie.
Partout les Cretois ont déclaré repousser ce ré-
gime et n'accepter que l'union de la Crète à la
Grèce.
Le steamer fiera, à bord duquel se trouvent le
vice-président de la Chambre, M. Ilotna, et M.
Homàno, député, ayant dépassé la ligne du bto-
cus à cause d'une tempête, a été capturé par un
cuirassé autrichien et amené dans un petit port
de Crète.
MM. Roma et Romano ont été conduits à
Milo.
Athènes. mars.
Le gouvernemrnt a décidé d'adresser aux puis-
sancea une note de protestation contre le blocus
de la Crête. Dans cette note, il déclinera la res-
ponsabilité des suites que cette mesure pourrait
avoir.
Le don de 50,000 rouhles fait par le Tsar en
faveur des réfu triés crétois est trés commenté.
Un journal paraisaant avoir des accointances
avec la Cour dit La Russie crée des réfugiés
pour leur venir en aide ensuite. »
Le même journal s'écrie: Le Roi a donné sa
parole; Il la tiendra et ne conaentira jamais à
l'autonomie. •
Divers journaux de 1 opposition dénoncent la
solution éventuelle de l'autonomie avec le prince
Georges comme gouverneur de 111e comme une
traliiMJii
Les députés de l'opposition, dans une réunion
panière, ont adoptp une tr.otion dans laquetle,
prenant acte ries ii^larations de M. Hanotaux au
sujet des flémarches officieuses de la Grèce, ils
déclarent que le gouvernement doit insulter pour
une politique nationale, tonte autre politique
étant contraire aux vœux et aux intérêts des
Crétois et de l'hellénisme.
Lorsque je m'embarquai avec ma fille
aînée sur le transatlantique à destination
de New-York, c'était presque sans but, en
iç désespéré, avec la volonte sans doute de
» chercher une carrière, un emploi, une
» affaire qui me permît de travailler utile-
» ment et de mettre à profit, d'une façon ou
» l'autre, les cent mille francs environ que
» j'emportais avec moi.
» Mais comment?
» Je n'en savais rien du tout.
Par bonheur, depuis prés de cinq ans,
» dans mes loisirs du ministère, j'avais étu-
» dié l'anglais, ce qui m'était facile grâce aux
̃ interprètes avec lesquels je me trouvai»
» en rapport à chaque instant.
» Je le parle assez mal, mais je l'entends
à a peu près, je le lis couramment et je l'é-
» cris de même.
» C'était tout ce qu'il me fallait.
» Ce fut vers minuit que ma pauvre Jeanne
» et moi mets nous embarquâmes.
Elle était désolée, comme tu peu le
̃ croire.
Sa raison est au-dessus de son âge.
» Pendant le voyage de Paria au Havre
» elle gardait le silence, mais je voyais à
» ses grands yeux noirs ceux de Tûiirèse
» aux mouvements de ses lèvres, qu'elle
attendait ou cherchait quelque choso qui
» lui manquait.
» C'itait sa mère.
» Ce ne fut qu'au moment où nous per-
» dîmes dans la nuit la vue des cotes et
» lorsqu'elle se trouva seule avec moi sur le
» pont, cherchant encore du regard cette
terre que nous ne devions plus revoir, que
le courage lui manqua.
» Elle se serra contre moi et me demanda
« d'une voix qui m'arracha des laraw»
̃ Ma mpre t
Il faot remarquer qne l'onposition d'eat appuyée
sur la traduction de queiquns journaux d après
lesquels M hanotaux aurait dik que la Grèce
a\ut demandé l'érection de la Crète eu pnnci-
pauté, taudis que M. lianotaux «dit que la Orées
avait demande le régime de la Bosnie SOUS l'ad-
minisiratiao du prince
A COHSTAHTIHOPLE
Con^tantinopl-e. mars.
Un iradé ordonne la convocation de 4i batait-
lons de rèà.tîi du deuxième corps d'armée, à
Andrinople, pour des manoeuvre*.
Un autre ira.fé ordonne de procéder au recru-
tement du coritingaiit de cette année et de dln-
ger immédiatement les recrues sur leurs corps
La- preorièro division de la flotte turque.
mouillés dans les Dardanelles, a reçu l'ordra
d'appareiller pour se rendre à Smyrne et il. Salo-
Les vovageurs ve;ujs hier de Bulgarie diseat
que los de fer transportent, de grandes
quantités de réservistes.
Suivant les calculs de personnes compétentes,
les fortes turques Ia frontière dépassent cent
mille hommes. et forces grecques n'atteignent
Das Quarante mille hommes.
La première ̃!̃>̃>" h,f»r
aux Dardaneii-
La suuFcrti><
atteint piieUis.
LA MI-CARÊME
Trois semai: ais le
Carnaval et v le nouveau
Par un dou\ nt-int,g un;
soleil un peu ••• tes nua-
ges, ta MiCi: -1 par )e«
mi'1"
fou
succédant à tant de journ- u-ur sans
trêve.
Dans un cadra de pan tanière,
cavalcade, attrait aonuet de la Mi-Carême, ne
pouvait qu'être sp!ilJ" flt. en effet, ̃ •••><̃-
tège aux nuanceB "'lié entre
de curieux ijm ne pour l'api
qui
de
çonuv»,
costume- t de musiciens sonnant à en-
traînant
Les jjeuUiies blanchisseuses d<' tïn
diants aux bruyants •'•bals et les
de nos marchés ont, de compafrni<
sa bonne cité de l'aris Carnaval Y, prêt Il partir
!Jour d'autres IV'iix. et cette, union de tant da
bonnes volon! ••ijvifjuels, a permis
d'organiser v. t. d'une originalité
Sans doute le cortège du i:
glus riche, plus imposant m
plus modeste, semble l'emporter par àja cita
satirique,et chacun riait en voyant l«*s piquant.es
allusions créées par l'imagination des escho-
lier» ».
Tout dans la cavalcade de la Mi-Carfme était
dû à l'initiative individuelle, au travail de petits
groupes, que stimulait nn amour-propre ptf
sounel et aussi l'espoir d'obtenir un des prix dé-
cernes par le Comité. Cette émulation général»
nade triomphale des lavoir ^liants et
des marchés, devenue si po; tut accla-
mée bier.
Au Quartier Latin
En constatant i'sulm
gnent dans le quartier i!
res* heures du jour. OU jn;iu men augurer uN in
fête qui va commencer.
Les étudiants font nreuve dune ti'vnnint»
activité. De tous <••'̃ upe#
déjà révolus de !•̃ id«
ne'iî" n'ont p»s eiwiiv- ̃ rende*-
vo ̃ *t fixé il. dix h- jitart.
ti unt, on s'insia! rrsaM! dfl»
cafés, et tout en ahftortiitnt un repas plus ou
mnins sommaire on établit des prévisions sur le
ternos qi.' "̃
Le soi Point d'interroga-
tion terrs 4 strais qtri ne dimi-
nue en rien l'entrain des figurants volontaires.
Il y a deux points de eoncentration pour t»
figuration l'un devant le Jardin Bulller, le
second place de la Sorhoone; d'un côté la cava-
lerie, de l'autre les piétons.
GrAi-e il un service d'ord:
réservé aux groupements
Les curieux, nombreux, assistent a i urnvye UcS
étudiants.
Sur la place de la Snrhnnne. nu Ai-h i\r la
foule qui barre le bon
on grouillement de de.
!.>q appels, des <
toute la garn ̃̃.» et
vous
sur ce point de la capitale.
Mais dix heures sonnent à le la Sor-
bonne. Attention! Voici les traditionnels omnibus
de Batignolies-Clichy-OJéon qui viennent se ran-
ger devant te lycée Saint-Louis.
Les chefs de grouœs cir^ul^nt, allant de l'un
à l'autre des flgurantB, rectifiant ici un détail,
opérant une retouche. épinglant un veterneut il
faut que tout marche à souhait.
L'élément féminin s'c?t fait un peu rue eett»
année. Le Comité des étudiant1'l a trié sur le valet
les figurantes destinées à prendre place sur les
chars.
Le cortège y gagnera en correction ce qu il
perdra en pittoresque. Ln m. '̃ i dicté cet
sages résolutions aux «- îa caval-
cad'1 l'st des plus louai.
Enfin, tout est prêt. Uu ro t-itubour.
un apoe.l de trompette serv. il pour la
prise d'assaut des véhicules .|u, ̃<• > ̃̃"orter
les figurants au cours la Heine.
Dix heures et demie tout le m i voi-
ture et le départ s'effretue. au n, ̃ im-
mense acclamation de la foule, à pon-
dent avec entrain les étudiants .r les
» Je lui répondis cette cruelle paroli»
» Elle est morte
n Hélas! n'éta:i-«lle pas morte, en effet,
» pour niius, et n'était-ce îms ïp seul moyen
» court à (les r au
douleur que' du
» voyago et les surprises < 'ou.-
» velte devaient atténuer dans
» cette ârno d'enfant.
Je la portai dans notre cabin
partie d<; la nuit je l'enu-h'iis r
n dans SOU lit.
» O; ne fut qu'aux approches Le matin, je i'iiabiilai de noir.
» Je m'étais procuré tout ce dont non*
» avions besoin avant m«n Comme elle était jolie
» de deuil, tes yenxrfrogi
» essayait en vain de rc. i
moi parmi ces étranger-
» tacle changeant qu'elle te!
» Elle me dit un peu ap '.en
x étendant son petit bras vers id mer infinie
0 et calme qui nous environnait de toutes
part:
Père, où allons-nons ?
» Je ne sais pou-
» sons l'empire des i
oppressé
» En vérité, je ne pourrais pas te le
̃ dire, mapauvre petite devant nous, à la
grâce de Dieu
» Un monsieur qui se trouvait près dfc
» nous, aceoud6 au bastingage 'lu pont, uâ
• cigare aux lèvres, se redressa v tour-
nant de notre côté, il m '< ̃̃ s- :̃ avec
» attention en reportant ses 'intftt
» sur Jeanne et tantôt sur m- iéen
daoteniia à m'adresser la p
Le numéro JB» centimes
VENDREDI 26 MARS
ABONNEMENTS
f ÀRIS et DÉPARTEMENTS Trois mois, S fr. Six mois, fr. Un an, fft fr.
On a'iboDoe sans trais dans toaa lu fTnrnanr de poste
Direction: 18. Rae d KixgxUexu PAJRIS
TOUS LES JEUDIS
Supplément Littéraire Illustré (Huit Pages) 5 Centimes.
ANNONCES
S'adresser chef MM. L. AUDBOURG et O 10. Place de la Bourse, PAR
et la Salle des Dépêches" du Petit Parisien, ao, boulev, Montmartre.
Dernière Edition
Le doyen de l'Académie des sciences,
M. Antoine d'Abbadie, qui vient de mourir,
s'est montré d'une générosité magnifique à
l'égard de l'institution dont il faisait partie.
En effet, il lai laisse son château d'Abba-
dia, situé près d'H«ndaye, dans les Basses-
Pyrénées, sur les bords de la baie de Bis-
caye, aven les terres qui l'entourent et qui
mesurent hectares; de plus, M. d'Ab-
badie a légué un capital produisant une rente
de 40,ÛO0 francs. L'Académie des sciences
entrera en possession de ces legs à la mort
de Mme d'Abbadie.
ll y a un peu plus d'un an, au mois de
janvier elle avait été informée de cette
superbe donation. En la faisant, M. d'Abba-
die po.-ait ses collègues une condition il
désirait tue i abservatoire qui a été cons-
truit il y a trente ans dans sa propriété et
où plus de «0,000 observations ont été prises
fût désormais consacre à l'établissement de
la carte du ciel de notre hémisphère, c'est-
à-dire à la détermination des étoiles qui ne
sont pas encore cataloguées. Le président
de l'Académie des sciences, après avoir re-
mercié le savant donateur, s'exprima ainsi
« Notre Compagnie veillera i l'observation
scrupuleuse des travaux préparés dans
votre observatoire d'Abbadia, en particu-
lier il l'exécution de ce grand catalogue
d'étoiles comnencé par vos soins ».
Ce n'est pont une petite affaire. Grâce
aux procédés réeents de la photographie, on
est parvenu, comme chacun sait, à suppléer
1'insufiisancc des télescopes, qui ne per-
mettent de voir que quelques milliers d'é-
toiles. La carte du ciel que l'on est en train
de dresser, à l'aide de photographies par-
tielles obtenues avec une durée de pose
d'une hf:ure, devra nous montrer, d'après
les provisions, un nombre d'étoiles compris
entre 25 et 30 millions.
11 ne faudra pas plaindre Ies savants que
l'AoadOm:c des sciences chargera du pour-
suivie lr* travaux commencés à l'observa-
toire d'Abbadia. Us seront là dans un do-
maine merveilleux qui mériterait une lon-
gue description. M. Antoine d'Abbadie, en
effet, y avait réuni tous les objets recueillis
par lui au cours de ses voyages à travers le
monde.
Car il avait été l'un de nos plus infati-
gables fviiioi'ibiurs. Dès 1835, il s'était
rendu a avec une mission de l'Aca-
démie Uc .^uces. A la fin de l'année
suivante, il vint retrouver son frère à
Alexandrie, et tous deux entreprirent un
voyage en ce pays d'Ethiopie dont il a été
si souvent queslon depuis les victoires de
Ménélik sur les troupes italiennes et dont,
alors, on ne parlait que comme d'une con-
Pendant onze ans, les deox explorateurs
menèrent la vie indigène. On resta même
pendant fort longtemps sans avoir de leurs
nouveltey, dt le bruit de leur mort fut ré-
pandu. L'existence, il faut bien le dire, était
pleine de périls en ces régions où les chefs
ne voyaient pas toujours d'un bon œil ces
Européens s'aventurant parmi eux.
Mais les deux frères devaient triompher
de toutes les épreuves. lis parvinrent à
s'assimiler les cinq principaux dialectes abys-
sins, dont ils drossèrent des grammaires et
des dictionnaires. Couchant sur la dure, tou-
jours armes en prévision d'un guet-apens,
ils relevaient des indications précieuses sur
les habitants, leur histoire, leurs costumes,
leur droit,leurs idiomes, et on peut dire que
les frères d'Abbadie nous apprirent à con-
naître l'Abyssinie, qu'ils contribuèrent puis-
samment. Il l'ouvrir à la civilisation.
M. Maunoir, secrétaire de la Société de
géographie do Paris, rappelait récemment
ce voyage. Il fut rude, difficile, dangereux,
parmi des populations soupçonneuses, à tra-
vers ce pays tropical, hérissé de montagnes
où le sol, brûlant dans les vallées, se couvre
de neiges sur les cimes. De Massaouah
sur les bords de la mer Rouge, au fond du
pays de Kan'a qu'ils étaient les premiers à
visiter, MM. d'Abbadie couvrirent le pays
d'une triangulation obtenue par quatre ou
cinq mille relèvements de positions, effec-
tués en trois cent vingt-cinq stations suc-
cessives or, l'espace compris entre Mas-
saouah et le mont Wocho, dans le sud de
Kaffa, représente environ mille kilomètres,
c'est-à-dire un peu plus que la traversée de
la France nar le méridien de Paris, et le
No Feuilleton du Petit PAnisnw
LA ROCHE SANGLANTE'
GIU.ND ROMAN INLDiT
PREMIÈRE PARTIB
LA FAUTE D'UNE MÈRE
XVII (suite)
Disparue t
Il fut vexé de le reconnaître.
Le lendemain, ils visitèrent ensemble la
maisonnette du bonhomme.
C'était une petite construction basse com-
posée de doux pièces et d'une sorte de por-
au d'un rocher couvert de mous-
aes et de fucus.
Les deux fenêtres et la porte donnaient
sur la plage rocheuse et des deux côtés il y
avait un terrain sablonneux abrité par un
mur en pierres sèches.
La mer venait mourir à deux pas de cette
cabane qu'elle aurait pu enlever d'une ra-
fale.
La façade donnait en plein midi, et sur la
droite et la gauche, la falaise allongeait ses li-
gnes de murailles dentelées, ne laissant dans
un de sae replis que la place du hameau de
Landeven perdu entre la terre dont il était
sépare par ce rempart, et la mer qui battait
eas pieds et menaçait à tout instant de l'en-
gloutir.
C'est là que le hasard venait d'enfermerj
par un raf unement de cruauté que le man
outragé n'avait pas prévu, la fifie de Thé-
rise Redon et du marquis de Borde».
réseau trigonométrique atteint jusqu'à deux
cent cinquante kilomètres de largeur.
Revenu d'Ethiopie, Antoine d'Abbadie
publia, entre autres études remarquables,
ses travaux relatifs aux sources du Nil;
puis, il repartit en exploration en t882 en-
core, malgré son grand âge, il fat chargé
d'aller observer à Saint-Domingue le passage
de Vénus sur le Soleil, et il réussit pleine-
ment dans cette entreprise qui fut particu-
lièrement difficile.
Est-ce de ces voyages à travers le monde
que M. d'Abbadie avait rapporté le goût des
devises qui ornent sa propriété depuis le
portail d'entrée jusqu'aux combles du châ-
teau'?
M. Guy Tomel, qui a donné une des-
cription du domaine d'Abbadia, n'en doute
pas. D'ailleurs, ces inscriptions sont en
toutes les langues. Dès le seuil, M. d'Abba-
die, se souvenant que sa famille était venue
d'Irlande en France, avait fait graver une
inscription gothique en vieil irlandais, sou-
haitant « cent mille bienvenues Il au visi-
teur. Une autre, en langue arabe, dit « Sa-
lut, mon hôte, et que les heures en cette
maison te paraissent courtes » Le Brésil et
l'Abyssinie ont aussi offert leur part dans
cette série de devises. L'une, qu'on lit
sous une broderie symbolisant les travaux
de l'aiguille, est assez expressive « J'habille
les autres et je reste nue Je cite encore
celle-ci, que M. Guy Tomel a relevée sur
les murs de la bibliothèque Il Il n'est be-
soin que d'un fou pour jeter une pierre
dans un puits; il faut six sages pour l'en
retirer ».
M. d'Abbadie avait ramené d'Ethiopie,
en 1848, un jeune Abyssin dont un des rois
qui étaient alors maîtres, du pays lui avait
fait don. L'histoire de cet enfant ne manque
pas d'intérêt. 11 s'appelait Abd-Ullah, et
M. d'Abbadie, charmé de sa gentillesse,
l'avait pris en grande affection. Mais Abd-
Ullah avait dans les veines du sang de ces
guerriers Gallas dont on a vu, au cours de
la guerre contre les Italiens, l'intrépidité
farouche: à peine en âge d'homme, il voulut
être soldat, et il s'engagea dans les turcos.
A Magenta, il se rit remarquer par sa va-
leur. Mais, à la paix, la vie de caserne le
lassa. Alors, il demanda à M. d'Abbadie
l'autorisation de retourner auprès de lui il
fut accueilli comme un véritable enfant pro-
digue.
Dix ans après, nous retrouvons Abd-Vl-
lah à Paris. La guerre contre l'Allemagne a
éclaté et il est accouru pour contracter un
engagement. Où l'envoya-t-on ? On ne l'a
pas bien su. Sa trace a été perdue. Ce dont
on ne doute pas, c'est qu'il dut se battre en
brave. Sur quel champ de bataille est-il
tombé? Le pauvre Ethiopien, qui aimait la
France comme sa vraie patrie, lui donna
sûrement sa vie. On ne le revit plus.
Il y a au château d'Abbadia, dans l'esca-
lier d'honneur, une statue représentant un
nègre élevant d'une main un flambeau.
M. Guy Tomel nous apprend que cette sta-
tue a été faite d'après Abd-Ulîab. à luge de
dix ans. En ce cas, l'enfant éthiopien était
très beau, car la statue offre un visage char-
mant, des formes très pures.
L'observatoire du château d'Abbadia est
pourvu des instruments les plus perfection-
nés. Quand les travaux prescrits par le do-
nateur y commenceront-ils ? On suppose
que Mme d'Abbadie les laissera entrepren-
dre aussitôt que l'Académie des sciences
aura désigné le personnel chargé de les
mener à bien.
Dès 1839, quand Arago annonçait à l'Ins-
titut la découverte de la photographie, il
prévoyait l'application de cette grande dé-
couverte aux recherches astronomiques. En
1845, Fizeau et Foucault arrivaient à faire
une excellente photographie du Soleil en
de seconde. Depuis, que de progrès
L'oeil photographique a la puissance depé-
nétrer dans les abîmes les plus profonds de
l'infini. Il nous fera connaître le ciel tout
entier; par la photographie seule, et sans
l'intervention des erreurs d'observations,
nous aurons la carte complète du ciel, tel
qu'il se présente actuellement à la vue des
habitants de la terre. Avec la lunette astro-
nomique, on ne peut parvenir à cataloguer
l'armée céleste; d'aburd, des années et des
années n'y suffiraient pas puis, il y aurait
des défauts dans les transcriptions des ob-
servations et dans leurs placements sur une
carte; pendant qu'on procéderait aux re-
cherches, les étoiles se déplaceraient dans
l'espace, car chacune d'elles est animée d'un
xvIIt
Jean Redon au docteur Fabien Re6oui
à Miily (Nièvre).
fi Mon cher Fabien,
» Bien qu'il y ait entre nous des espaces
» énormes et que tu sois occupé du matin
» au soir à parcourir, sur ton bidet, notre
» cher pays pour porter tes secours aux vil-
» lageois dont tu dois être adoré, je pense
» que tu n'as pas oublié l'heureux temps où
» nous nous disputions au collège de Nevers
» les lauriers éphémères du thème grec ou de
» la version latine.
» Depuis, nos destinées, unies pendant dix
ans de jeunesse, ont suivi des chemins di-
» vers.
Tu as choisi le bon.
» Un amour funeste m'en a fait prendre
f un dont je ne voulais pas.
» Tu connais mes infortunes et je con-
nais ton amitié pour moi.
Ne t'étonne donc pas que je vienne te
» demander un service et rassure-toi d'abord.
» Il ne s'agit pas d'argent.
» Mais trop foin de France pour pouvoir
» faire moi-même une démarche et un voyage
que mes affaires et ma bourse ne me per-
» mettent pas, j'ai recours à toi pour me
» suppléer dans ces délicates circonstances.
» D abord, avant de t'expliquer ce dont il
» s'agit, je dois t'apprendre ce que je suis
devenu.
» Ce sera sous le sceau du secret.
» Je ne te dissimule pas que j'ai quitté la
France avec un profond découragement.
Je sais tout ce qu'il y a en toi de loy auté
et de dévouement, d'honneur aussi et de
» la vieille probité de nos pères.
» Aussi est-ce sans crainte que je te donne
1 mon entière confiaace, sûr que tu ne s*u-
mouvement propre plus ou moins rapide.
Il faut pour cette oeuvre gigantesque le
secours de la photographie. Et on est arrivé
à des résultats véritablement stupéfiants.
des sciences de Paris par M. Gill, directeur
de l'Observatoire du cap de Bonne-Espé-
rance. En portant le temps de pose il trois
heures environ, il a relevé, sur vm cliché de
ta dimension de ceux de la carte du ciel de
2° de côté, un nombre plus de dix fois supé-
rieur à celui donné par les fragments de
cette carte, et estimé à 20 millions. D'après
lui, si une telle durée de pose avait été pra-
tiquement possible pour la carte du ciel, ce
serait environ 300 millions d'étoiles dont on
aurait pu tixer l'image et la position actuelles
pour les astronomes de l'avenir. « Vous
figurez-vous, dit un savant, M. Camille
Flammarion, cette poussière lumineuse de
300 millions d'astres sous l'admiration
éblouie du contemplateur! »
JEAN FROLLO
CONSEIL DE CABINET
Les Ministres se sont réunis hier matin en Con-
fit de Cabinet, au Ministère de l'Agriculture,
sous la présidence de M. ittéline.
M. Hanotaux a mis ses collègues au courant
de la situation en Orient.
Les Ministres ont examiné les modifications
apoortées par le Sénat au projet de budget pour
voté par la Chambre.
Le Ministre de la Guerre a entretenu le Con-
seil de la discussion sur le haut commandement
qui s'est engagée avant-ltier devant !a Chambre.
M. Autiré Lebon, ministre ues Colonies, a an-
noncé que la mission VouM. descendant de
Ouagadougou, et la mission Baud. remontant du
Dahomey, ont fait leur jonction vers ta rai-fé-
vrier à Tibga, sur la frontière Est du Mossi.
Le Gourma tout entier est placé sous le pro-
tectorat français, à la suite du concours prêté
au Sultan par nos missions pour la répression
de quelques troubles locaux. Un poste a été éta-
bli à Sati.
L'ensemble de ces opérations établit If contact
définitif entre le Soudan français et la colonie du
Dahomey.
Les Révélations d'Arton
L'instruction de la nouvelle afi'aire de corrup-
tion contlée à M. Le Poittevin, juge, entre déci-
dément dans la période active.
Un mandat de comparution a été tancé hier
contre M. Saint-Martin. Cette nouvelle été con-
nue officiellement à Paris hier après-midi vers
quatre heures.
Nous recevons, à ce sujet, de notre correspon-
dant particulier, la dépêche suivante:
Avignon. 25 mars.
A la suite de la lettre adressée à M. Le Poitte-
via par M. Clovis Hugues, député, et remise au
juge par Me Albert Crémieux, avocat, M. Coche-
fert est arrivé dans notre ville ce matin, à sept
heures.
Il était porteur d'un mandat signé de M. Le
Poittevin et visant M. Saint-Martin, ancien dé-
puté.
Le chef de la Sûreté de Paris s'est rendu
d'abord à la villa habitée par M. Saint-Martin, à
Cançiau-Beîlevue, près d'Avignon, et la il a pro-
cédé à une perquisition au cours de laquelle le
magistrat a saisi de nombreux papiers.
Cette formalité juaiciairea été accomplie dans
le plus grand secret.
M. Cochefert est reparti par le train de 3 h. 22
pour Carpentras. •
M. Saint-Martin a été député de Vaucluse de
1885 à 1889. Il fut l'un de ceux qui embrassèrent
la cause du général Bouianger.
Lors des élections législatives générâtes de
il abandonna te département du Vaueluse
pour se présenter à Paris, comme candidat bou-
langiste. dans la première circonscription du dix-
huitième arrondissement, otl il fut élu contre
M. Lavy. En 1893. il retourna se présenter en
Vaucluse. à Avignon, mais il échoua contre M.
Pourquery de Baisserin. Depuis, il vit dans son
pays de sa profession d'avocat.
L'ancien député de Vaucluse ne doit donc pas
être confondu avec M. de Saint-Martin, député
conservateur du département de l'Indre, dont il
représenta toujours, au Palais-Bourbon, l'arron-
dissement de La Chaire.
M. Clovis Hugues a dit que son ancien collègue a
demandé en son nom de l'argent àArton et qu'il
a mis cet argent dans sa poche, ainsi que,pamt-
il, il en avait l'habitude. Ainsi s'expliquerait la
mention Ciovis-3, inscrite sur l'un des carnets
d'Arton.
Il s'agirait du versement d'une somme de
3,000 francs, qui n'a nullement été touchée par
le député du dix-neuvième arrondissement.
M. Georges Berry, député de la Seine, annon-
çait hier dans les couloirs de la Chambre que si
fa mesure prise contre M. Saint-Martin, ancien dé-
puté, avait pour effet, comme le bruit en a couru,
d'ajourner le dépôt de la requête du Procureur
gënéral deman
medi à M. le Ministre de la Justice, avant la fin
de la séance, son intention de l'interpeller lundi
sur l'état de l'instruction.
LA SURETÉ EN MISSION
La mission de M. Cochefert ne se bornera pas,
paraît- à ce seul voyage a Avignon et à Car-
peutras. Il doit se rendre dans le département
d'Indre-et-Loire pour procéder à une perquisition
chez une personnalité en vue.
De son cbté, M. Hamard, sous-chef de la Sû-
reté, était nier après-midi au petit Parquet pour
rendre compte à M. Le Poittevin du résultat
rais la trahir et que l'idée ne t'en viendrait
» môme pas.
» Tu as adopté la seule carrière flans la-
» quelle tu puisses dépenser tes trésors de
» dévouement et de bonté.
» >. Puisses-tu être aussi heureux que tu le
» mérites et trouver une compagne digne de
» toi qui embellisse ton existence.
» Ne laprends pas trop belle
» Ne te laisse pas séduire par l'attrait de
» ces créatures maudites qm cachent sous
» des dehors d'une irrésistible séduction
» une âme fausse et perfide, et dont un ca-
» price suffit à emppisonner la vie de l'im-
» prudent qui ne craint pas, en leur donnant
n son nom, d'accepter la responsabilité de
» leurs faiblesses
» Si un exemple doit t'éviter nne telle
sottise, c'est le mien
» Je peux le dire, je suis né sous une
» bonne étoile.
» Mes parents n'étaient pas riches mais
» leur aisance me suffisait.
» Je n'avais ni vanité, ni ambition.
» J'aurais vécu avec bonheur dans la mai-
son paternelle, en campagnard libre et
a pour qui les villes n'ont aucun attrait.
» Une femme s'est rencontrée-
» Tu l'as connue!
» Quelle beauté, mon ami! Que de char-
» mes! Que de grâce et que d'éclat!
» J'ai été pris.
» Elle est devenue mon unique pensée,
» mon but, mon désir, ma folie
x Lui plaire je n'avais pas d'antre vo-
lonté! Ses caprices étaient des ordres
» Elle a voulu Paris!
» Nous y sommes allés
» J'ai quitté ma pauvre maison de la Sau-
̃ vagère d'abord et puis je l'ai vendue!
Voici pourquoi
d'un voyage qu'il avait été chargé de faire en
Angleterre.
Pour dépister les curieux, M. Hamard est ailé,
tout d'abord. en Bretagne. en prétextant un
oyage d'agrément- Ue la il est parti pour Un-
xfrdS, puis Pour Bournemooth.
Il avait reçu un mandat spécial.
Il s'agissait de rechercher certain» papiers et
peut-être de vérifier auprès de Cornélius Hera
qnelques allégations d'Arton.
Or, le bruit court que le trop célèbre malade a
quitté depuis deux mois Bournemouth pour aller
aux Etats-Unis. Daus ces conditions, la mission
dont M. flamant avait été chargé n aurait pas eu
un résultat complet.
L'ENQUÊTE AU PALAIS
Hier, M. Le Poittevin a interrogé Arton de hoit
heures à onze heures du matin. Vers deux heu-
res de l'après-midi, le prisonnier a été ramené de
la Conciergerie au petit Parquet.
M. Victor Simonil, directeur d'un journal du
matin, se trouvait alors dans le cabinet du ma-
gistrat. Il a été entendu comme témoiu pour
fournir un renseignement au sujet d'un détail
de l'affaire.
Vers quatre heures, le prisonnier a reçu la
visite de sa femme et de sa fille. Arton, com-
me on sait, est souffrant et son état de sauté
continue à préoccuper le juge, qui a prié le pro-
fesseur Brouardel, sur la demande de M' De-
mange. d'examiner l'inculpé. Le doyen de la
Faculté de médecine a conféra avec M. Le Poit-
teviu, qu'il a engage à faire réduire, par un spé-
cialiste, la hernie de l'inculpé. Pour cette opéra-
tion, le malade fierait, comme nous l'avons dit
hier, transporté à l'HAtel-Dieu.
Vers six heures, le magistrat instructeur et
Me Démange, avocat du prisonnier, ont conféré
avec le procureur général.
Le bruit court avec persistance qu'un député,
un obligé d'Arton, parait-il, a quitté précipitam-
ment son domicile.
Les uns le disent dans une ville du Midi. d'au-
tres préteudent qu'il est parü pour Londres, via
Calais.
ixÉOJTO DE TROIS :\R1BES
(De notre correspondant partieulier)
Alçer, 25 murs.
Les trois indiennes condamnes à mort par la
Conr d'assise-s d Alger pour assassinat d'une fa-
mille oans uu bois voisin de Djelfa ont été fu-
sillés ce matin dans cette localité.
Les condamnés étaient arrivés d'Alger dans
une voiture d'ambulance, escortée par des gen-
darmes, des spahis et des cavaliers du bureau
arabe, commandes par un officier des affaires
indigènes ils ont été conduits à la prison civile.
Ils avaient l'air assez indifférents a la curiosité
de la foule qui tes escortait. Les crieurs arabes
annonçaient dans les rues l'exécution pour la
matinée du 25.
Ce matin, les condamnés ont été réveillés a
cinq heures par le commandant supérieur, assisté
du capitaine du bureau arabe et de t'interprète
militaire.
Ce dernier a annoncé aux condamnés le rejet
de leur pourvoi. Ali-ben-Maklouf a appris la dé-
cision avec un grand sang-froid et, en souriant,
a demande si ses parents assisteraient à l'exécu-
tion il désirait les voir.
Les deux autres condamnés ont l'air soucieux,
mais ne donnent aucun sigue de faiblesse. Ali-
b*>n-Belka.«sen s'étonne du rejet de son pourvoi.
Pour se rendre sur le lieu de l'exécution, qui
est à cinq cents mètres de la ville, les condam-
nés prennent place dans une voiture d'ambu-
lance, escortée par des spahis et des gendarmes.
tl est six heures lorsque les condamnés des-
cendent de voiture; on leur enlève leurs chaînes
ci on lcs conduit aux trois poteaux qui ont été
dressés. Ali ben-Betkassen fève la main pour de-
mander à parler; il retire le bandeau qui cou-
vrait ses yeux et repousse du pied sa chéchia,
tombée à terre.
Le peloton d'exécution, fourni par le 2» batail-
lon d'Afrique, s'avance. Au commandement de
« Feu! un roulement éclate; les trois condam-
nés tombent. Le coup de grâce est donné par le
plus vieux sergent du peloton, et les troupes dé-
filant
Les curicux, très nombreux, se retirent im-
pressionnés, surtout tes indigènes, qui psatmo-
dient des versets du Coran.
Les corps, non réclamés, ont été mis en bière
et transportés à l'hôpital pour t'autopsie.
ARRIVÉE DE IAISE1 A PARIS
A LA GARE DU NORD
L'explorateur norvégien Nansen est arrivé hier
soir à Paris par le train de cinq heures quarante
minutes.
Une foule nombreuse attendait sur tes quais
et aux abords de la gare du Nord le célèbre doc-
teur, émule de Nordenfkiold.
Par les soins de M. Martin, chef de gare adjoint,
un saioa avait été décoré magnifiquement pour
recevoir l'explorateur; des tentures avaient été
drapées avec goût et parmi les arbustes et les
fleurs se détachaient les couleurs des drapeaux
norvégiens et français.
Dans ce salon étaient réunis les membres de
la Société de géographie et de nombreuses nota-
bilités appartenait au monde scientifique.
Outre 1 ambassadeur de Suède, M. Dué, nous
avons remarqué M. Charles Habot, l'explo-
rateur français aux régions circumpolaires le
prince d'Arenberg, député; Le Myre de Vilcrs.
député; Milne-Kawards, Levasseur, tfamy et
Qrandidier, de l'Institut Anthoine, directeur de
la carte de France au Ministère de l'Intérieur;
Henri Cordier. le comte deTurenne, les membres
des deux bureaux et du Conseil de la Société de
géographie, etc.
A cinq heures quarante minutes exactement le
train amenant M. Nansen est entré en gare,
salué par les acclamations de la foule.
Aussitôt M. Ch. Rabot, accompagné de Mme
Bolling, sœur de la femme de l'exoiorateur, pé-
nétrent dans le petit wagon-salon où se trouvent
l'explorateur et Mme Nansen.
» Je vivais depuis mon entrée au minis-
Il tère dans une aveugle sécurité.
» Un jour une révélation me fut faite.
Le bandeau que j'avais sur les yeux se
» déchira.
» Thérèse me trompait.
» Je refusai de le croire d'abord, et puis
» je dus me rendre à l'évidence.
» Ne me dis pas qu'on m'a menti et qu'on
»la calomniait I
» J'ai voulu savoir par moi-même et j'ai
» acquis la preuve flagrante de la trahison.
» Le coup me fut d autant plus cruel que
̃ j'aimais Thérèse plus que la vie, plus que
tout au monde
» Que faire
» Plaider! Publier une faute déjà trop
» connue
» Et après, vivre dans le voisinage de
Il cette femme que je n'aurais pu rencon-
r trer sans un déchirement du coeur et peut-
» être.sans une défaillance de caractère!
C'était impossible.
» Je rassemblai mes ressources, je vendis
» ma terre, j'enlevai mes deux filles comme
» eût pu le faire le voleur d'un objet pré-
»cieux, en usant de ruse, et je pris la
» fuite.
» De mes deux enfants, l'une était trop
̃ jeune encore pour qu'il me fût possible de
» l'exposer aux fatigues et aux incertitudes
d'une vie errante.
» J'ai dû la laisser en France, mais en pre-
• nant mes précautions pour que sa mère ne
» pût me l'enlever à son tour.
» Cela, c'était mon expresse volonté et
aussi ma seule vengeance.
» (Test au sujet dé cette enfant que je
» t'écris.
» Mais il faut que tu saches pourquoi je
ne saurais m'en occuper moi-même.
M. Ch. Rabot, au nom de la Société de jwogra-
phie, remet à Mme Nansen un superbe bouquet
composé de fleurs des champs aux couleurs tri-
colores.
Dee empteTâB de la Rare descendent du wigiou
divers bagaffes. un pardessus, une petissa de
dame, puis M. Nansen' parait.
Lexptoeateur a bien le type élastique Mes
hommes du lord il est grand. bi«M> propor-
tionné, il porte la tête hnute, et ses traits, régu-
liers, sont fortement Il est visiblement
ému, quand il aperçoit et entend la faute qui
l'acclame.
Mme Nansen descend à son tour; eUa est êga-
Itimont l'objet de nombreuses marques de sym-
pathie. LA RÉCEPTION
M. et Mme Nansun, précédés de M. Charles
IWbot, se dirigent immédiatement vers. le saiou
de réception où ils sont accueillis par le prince
ÎWaad Bonaparte, remplaçant M. Bmiquet de la
Grye, actuellement malade, et par les membres
de la Société de géographie.
Le prince Uolaad Bonaparte, dans un très
beau discours, félicite le hardi explorateur du
Pôle nord qui a risqué sa vie pour la cause de
la science et, au nom de la Franca, il rend nom-
mage ic son courage, à son dévouement et à ses
L'orateur n'oublift pas la digne compagnie de
docteur norvégien, qui n'a pas hésité à laisser
partir son mari pour une si auàacieuse aven-
ture. •
M. Nansen a remercié d'une façon éloquente
et dans un langage très gracieux le représentant
du président de la Société de géographie.
Tandis qu'avait lieu cette réception, la foule
poussait au dehors de vives acelamations et elle
attendait impatiemment le moment où M. Nan-
sen allait quitter la gare. Chacun nouiait voir les
traits du hardi Norvégien.
EN QUITTANT LA GARE
Lorsque M
ciétfi chorale hiHîcio.sc a entonné le • Chant na-
tional norvégien
M. Nans«n gagne la voiture qui doit le con-
duire au Granti-Hôtel.
Dans la foule nn remarque la démarcha ferme
et cadencée de lVv aussi la simplicité
de son eostume u d'un complet en
dran gris fer et im «unit; d'un petit chapeau
mou.
On se montre Mme Nansen, triomphante, à
juste titre, aux entes de son mari.
L'explorateur, après quelques instants passés
au Grand-Hôtel, s est rendu, accomoagné de sa
femme et de sa belle-sœur, au domicile de M.
Gharles ltabot, 9, rue Edou&rd-Detaille, où il a
passé la soirée.
ÉVÉNEMENTS PBIIT
Lf COMBAT DE MALAXA
La Canée. 25 mars.
Les insurgés ont attaqué à six heuros du ma-
tin le blockhaus de Malaxa avec l'artillerie.
Les navires nircs essayèrent avec leur artille-
rie de protéger la relratte de la garnison, néan-
moins lea insurgés ont poursuivi les musulmans
jusque dans le visage de Taikalaria, où ils ont
incendié deux maisons turques.
Le combat est devenu acharné vers trois heures.
Les navires de guerre t*uro|>éen8 ont comment
à ce moment un bombardement de la forteresse
de Malaxa, qui est aux mains des insurgéa. Mal-
gré ce hombardement, qui dure environ dix mi-
nutes, et les ubus qui tombent sur la forteresse,
les insurgés tètent prés du blockhaus, y met-
tent le feu a 3 heures pendant que de nou-
veaux renforts de. troupes turques essaient,
sans succès, de gagner les hauteurs au-dessus de
Nerokouro.
Les insurgés d'Akrotiri attaquent aussi le cor-
don turc d Halepa qui lea tient à distanc. avec
ses pièces de montagne. Le bombardement con-
tinue. Les der insurgés arrivant il.
Halepa et à Moztcvurdia.
Athènes, 25 mtra.
Les délégués des amiraux se sont rendus dans
divers districts de la Crète pour fournir aux in-
J'urgés dea explications au sujet ne l'autonomie.
Partout les Cretois ont déclaré repousser ce ré-
gime et n'accepter que l'union de la Crète à la
Grèce.
Le steamer fiera, à bord duquel se trouvent le
vice-président de la Chambre, M. Ilotna, et M.
Homàno, député, ayant dépassé la ligne du bto-
cus à cause d'une tempête, a été capturé par un
cuirassé autrichien et amené dans un petit port
de Crète.
MM. Roma et Romano ont été conduits à
Milo.
Athènes. mars.
Le gouvernemrnt a décidé d'adresser aux puis-
sancea une note de protestation contre le blocus
de la Crête. Dans cette note, il déclinera la res-
ponsabilité des suites que cette mesure pourrait
avoir.
Le don de 50,000 rouhles fait par le Tsar en
faveur des réfu triés crétois est trés commenté.
Un journal paraisaant avoir des accointances
avec la Cour dit La Russie crée des réfugiés
pour leur venir en aide ensuite. »
Le même journal s'écrie: Le Roi a donné sa
parole; Il la tiendra et ne conaentira jamais à
l'autonomie. •
Divers journaux de 1 opposition dénoncent la
solution éventuelle de l'autonomie avec le prince
Georges comme gouverneur de 111e comme une
traliiMJii
Les députés de l'opposition, dans une réunion
panière, ont adoptp une tr.otion dans laquetle,
prenant acte ries ii^larations de M. Hanotaux au
sujet des flémarches officieuses de la Grèce, ils
déclarent que le gouvernement doit insulter pour
une politique nationale, tonte autre politique
étant contraire aux vœux et aux intérêts des
Crétois et de l'hellénisme.
Lorsque je m'embarquai avec ma fille
aînée sur le transatlantique à destination
de New-York, c'était presque sans but, en
iç désespéré, avec la volonte sans doute de
» chercher une carrière, un emploi, une
» affaire qui me permît de travailler utile-
» ment et de mettre à profit, d'une façon ou
» l'autre, les cent mille francs environ que
» j'emportais avec moi.
» Mais comment?
» Je n'en savais rien du tout.
Par bonheur, depuis prés de cinq ans,
» dans mes loisirs du ministère, j'avais étu-
» dié l'anglais, ce qui m'était facile grâce aux
̃ interprètes avec lesquels je me trouvai»
» en rapport à chaque instant.
» Je le parle assez mal, mais je l'entends
à a peu près, je le lis couramment et je l'é-
» cris de même.
» C'était tout ce qu'il me fallait.
» Ce fut vers minuit que ma pauvre Jeanne
» et moi mets nous embarquâmes.
Elle était désolée, comme tu peu le
̃ croire.
Sa raison est au-dessus de son âge.
» Pendant le voyage de Paria au Havre
» elle gardait le silence, mais je voyais à
» ses grands yeux noirs ceux de Tûiirèse
» aux mouvements de ses lèvres, qu'elle
attendait ou cherchait quelque choso qui
» lui manquait.
» C'itait sa mère.
» Ce ne fut qu'au moment où nous per-
» dîmes dans la nuit la vue des cotes et
» lorsqu'elle se trouva seule avec moi sur le
» pont, cherchant encore du regard cette
terre que nous ne devions plus revoir, que
le courage lui manqua.
» Elle se serra contre moi et me demanda
« d'une voix qui m'arracha des laraw»
̃ Ma mpre t
Il faot remarquer qne l'onposition d'eat appuyée
sur la traduction de queiquns journaux d après
lesquels M hanotaux aurait dik que la Grèce
a\ut demandé l'érection de la Crète eu pnnci-
pauté, taudis que M. lianotaux «dit que la Orées
avait demande le régime de la Bosnie SOUS l'ad-
minisiratiao du prince
A COHSTAHTIHOPLE
Con^tantinopl-e. mars.
Un iradé ordonne la convocation de 4i batait-
lons de rèà.tîi du deuxième corps d'armée, à
Andrinople, pour des manoeuvre*.
Un autre ira.fé ordonne de procéder au recru-
tement du coritingaiit de cette année et de dln-
ger immédiatement les recrues sur leurs corps
La- preorièro division de la flotte turque.
mouillés dans les Dardanelles, a reçu l'ordra
d'appareiller pour se rendre à Smyrne et il. Salo-
Les vovageurs ve;ujs hier de Bulgarie diseat
que los de fer transportent, de grandes
quantités de réservistes.
Suivant les calculs de personnes compétentes,
les fortes turques Ia frontière dépassent cent
mille hommes. et forces grecques n'atteignent
Das Quarante mille hommes.
La première ̃!̃>̃>" h,f»r
aux Dardaneii-
La suuFcrti><
atteint piieUis.
LA MI-CARÊME
Trois semai: ais le
Carnaval et v le nouveau
Par un dou\ nt-int,g un;
soleil un peu ••• tes nua-
ges, ta MiCi: -1 par )e«
mi'1"
fou
succédant à tant de journ- u-ur sans
trêve.
Dans un cadra de pan tanière,
cavalcade, attrait aonuet de la Mi-Carême, ne
pouvait qu'être sp!ilJ" flt. en effet, ̃ •••><̃-
tège aux nuanceB "'lié entre
de curieux ijm ne pour l'api
qui
de
çonuv»,
costume- t de musiciens sonnant à en-
traînant
Les jjeuUiies blanchisseuses d<' tïn
diants aux bruyants •'•bals et les
de nos marchés ont, de compafrni<
sa bonne cité de l'aris Carnaval Y, prêt Il partir
!Jour d'autres IV'iix. et cette, union de tant da
bonnes volon! ••ijvifjuels, a permis
d'organiser v. t. d'une originalité
Sans doute le cortège du i:
glus riche, plus imposant m
plus modeste, semble l'emporter par àja cita
satirique,et chacun riait en voyant l«*s piquant.es
allusions créées par l'imagination des escho-
lier» ».
Tout dans la cavalcade de la Mi-Carfme était
dû à l'initiative individuelle, au travail de petits
groupes, que stimulait nn amour-propre ptf
sounel et aussi l'espoir d'obtenir un des prix dé-
cernes par le Comité. Cette émulation général»
nade triomphale des lavoir ^liants et
des marchés, devenue si po; tut accla-
mée bier.
Au Quartier Latin
En constatant i'sulm
gnent dans le quartier i!
res* heures du jour. OU jn;iu men augurer uN in
fête qui va commencer.
Les étudiants font nreuve dune ti'vnnint»
activité. De tous <••'̃ upe#
déjà révolus de !•̃ id«
ne'iî" n'ont p»s eiwiiv- ̃ rende*-
vo ̃ *t fixé il. dix h- jitart.
ti unt, on s'insia! rrsaM! dfl»
cafés, et tout en ahftortiitnt un repas plus ou
mnins sommaire on établit des prévisions sur le
ternos qi.' "̃
Le soi Point d'interroga-
tion terrs 4 strais qtri ne dimi-
nue en rien l'entrain des figurants volontaires.
Il y a deux points de eoncentration pour t»
figuration l'un devant le Jardin Bulller, le
second place de la Sorhoone; d'un côté la cava-
lerie, de l'autre les piétons.
GrAi-e il un service d'ord:
réservé aux groupements
Les curieux, nombreux, assistent a i urnvye UcS
étudiants.
Sur la place de la Snrhnnne. nu Ai-h i\r la
foule qui barre le bon
on grouillement de de.
!.>q appels, des <
toute la garn ̃̃.» et
vous
sur ce point de la capitale.
Mais dix heures sonnent à le la Sor-
bonne. Attention! Voici les traditionnels omnibus
de Batignolies-Clichy-OJéon qui viennent se ran-
ger devant te lycée Saint-Louis.
Les chefs de grouœs cir^ul^nt, allant de l'un
à l'autre des flgurantB, rectifiant ici un détail,
opérant une retouche. épinglant un veterneut il
faut que tout marche à souhait.
L'élément féminin s'c?t fait un peu rue eett»
année. Le Comité des étudiant1'l a trié sur le valet
les figurantes destinées à prendre place sur les
chars.
Le cortège y gagnera en correction ce qu il
perdra en pittoresque. Ln m. '̃ i dicté cet
sages résolutions aux «- îa caval-
cad'1 l'st des plus louai.
Enfin, tout est prêt. Uu ro t-itubour.
un apoe.l de trompette serv. il pour la
prise d'assaut des véhicules .|u, ̃<• > ̃̃"orter
les figurants au cours la Heine.
Dix heures et demie tout le m i voi-
ture et le départ s'effretue. au n, ̃ im-
mense acclamation de la foule, à pon-
dent avec entrain les étudiants .r les
» Je lui répondis cette cruelle paroli»
» Elle est morte
n Hélas! n'éta:i-«lle pas morte, en effet,
» pour niius, et n'était-ce îms ïp seul moyen
» court à (les r au
douleur que' du
» voyago et les surprises < 'ou.-
» velte devaient atténuer dans
» cette ârno d'enfant.
Je la portai dans notre cabin
partie d<; la nuit je l'enu-h'iis r
n dans SOU lit.
» O; ne fut qu'aux approches
» Je m'étais procuré tout ce dont non*
» avions besoin avant m«n Comme elle était jolie
» de deuil, tes yenxrfrogi
» essayait en vain de rc. i
moi parmi ces étranger-
» tacle changeant qu'elle te!
» Elle me dit un peu ap '.en
x étendant son petit bras vers id mer infinie
0 et calme qui nous environnait de toutes
part:
Père, où allons-nons ?
» Je ne sais pou-
» sons l'empire des i
oppressé
» En vérité, je ne pourrais pas te le
̃ dire, mapauvre petite devant nous, à la
grâce de Dieu
» Un monsieur qui se trouvait près dfc
» nous, aceoud6 au bastingage 'lu pont, uâ
• cigare aux lèvres, se redressa v tour-
nant de notre côté, il m '< ̃̃ s- :̃ avec
» attention en reportant ses 'intftt
» sur Jeanne et tantôt sur m- iéen
daoteniia à m'adresser la p
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