Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1937-03-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 mars 1937 30 mars 1937
Description : 1937/03/30 (Numéro 88). 1937/03/30 (Numéro 88).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
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Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/03/2008
feuse ~ohrtioB de Ja politique yougo-
slaves.
Il constate avec satisfaction que la You-
goslavie, que l'on avait mise au service
moins de ses intérêts nationaux que des
intérêts des autres, a repris confiance. n
< Son pacte d'amitié éternelle avec !a 1
Bulgarie, dit-il, signine, sinon la destruc- d
tion de la ligue balkanique, du moins une i,
profonde revision de la position qu occupe l;
la Yougoslavie. Par la signature quelle i<
vient d'apposer au pacte de Belgrade, elle i,
retire sa collaboration offensive, même a r 1,
ïa Petite-Entente, si jamais celle-ci vou- t
lait garder son hostilité originelle et dis- i,
simulée contre l'Italie. Le gouvernement i.
de Belgrade renouvelle, d'autre part, ses t
rapports avec la Hongrie. Il s'est tourne,
avec un esprit de paix, vers l'Albanie en s
reconnaissant le véritable caractère et les a
buts réels de la politique italienne qui ne r.
se propose exclusivement que de protéger
l'intégrité territoriale et l'indépendance p
politique du petit royaume adriatique. P
BULGARIE c a
Elections communales dans la ville P
et la région de Sofia
L'Agence télégraphique bulgare annonce que t
des élections communales ont eu lieu hier t
dans la ville et la région de Sonia, terminant S
[h sé-he des élections qui viennent' d'avoir lieu ¡;
dans tout le pays. F
Durant toute la ~cmaii' 1<~ candtdats se
sont livres à une active propagande et à une J
intense campagne d'affiches.
L'Union des femmes s'est distinguée notam- c
ment par de nombreuses réunions publiques, k
invitant les électrices à user du drojtt de vote d
récemment acquis.
Les résultats de ces élections donnent en- ¿
viron 60 des suffrages exprimas en isveur
des candidats présentés eoruormémeut à h .oi 1~
électorale en vigueur pour la ville de Sofia 1
et 78 pour les autres loca'Mtés de ]a région.
LITUANIE
Amnistie c
On mande de Kaunas au Ttme~ que le pré- t
aident de la République de Lituanie a amnistié â
un nouveau contingent de 100 Mematois con-
damnés pour trahison lors du procès de 1935..
Parmi les bénéficiaires de la mesure se trou- a
vent le pasteur Sass, l'un des chefs de la t
conspiration, et M. DresshN-, ancien président °.
de la Diète de Memel.
H reste encore trente condamnés en deten- 0
tion, mais on présume qu'ils seront libères s
avant qu'N soit longtemps, en conséqusn.ce de l,
l'amélioration survenue dans les rapports ger- r
ntano-Iituaniens.
IRAK j
Les relations avec l'Arabe séoudite 1
On télégraphie de Bagdad
Le prince héritier de l'Arabie séoudite, Ibn ï
Séoud, est arrivé, hier, en visite ofnci~Ue à r
Bagdad, où il séjournera une semaine. c
On fait remarquer que les relations entre r
le gouvernement du roi Ibn Séoud et llrak
ont été en se resserrant au cours de ces der-
nières années, et on attache une importance
particulière a la visite du prince à Bagdad.
ETATS-UNIS
Le eonfUt continue
dans l'industrie automobile
On télégraphie de Lansing (Miehigan)
Les prédictions optimistes de la secrétaire c
au travail, au sujet d'un accord dans le con- j i
ait ChrysIer-Lewis pour Pâques, ne se sont 1
pas réalisées..
Les pourparlers omt été inten*ompus et re- 1
prendront lundi,
M. Lewis est parti pour New-York. lais-
eant à Lansing des suppléants chargés de né- t
gocier en son nom.
La publication
des communications diplomatiques
Le département d'Etat a fait connaître que
< certaines grandes puissances avaient de-
mandé au gouvernement des Etats-Unis que
certaines de leurs communications diplomati-
ques conndentie!!es datant de ces dernières
années ne fussent pas publiées dans les volu-
mes qui traitent des relations étrangères que
le département d'Etat édite chaque année.
Ces puissances estiment que l'on ne doit pas
publier de telles correspondances si elles da-
tent de moins de quinze ans.
Le département d'Etat a accédé à ce désir.
Les antisémites incendient
une synagogue à New-York
Un incendie s'es~ déclaré à trois reprises.
samedi, dans une synagogue du We~t-End de
New-York. Les dégâts s'élèvent à 200.000 dol-
lars. La police enquête pour savoir si ces !n-
oendies sont t'œuvre de terroristes antisé-
mites. De grandes croix gammées ont été
peintes sur la façade de la même synagogue
par des inconnus.
La mission française
Cavelier de La Salle
On télégraphie de La Nouvelle-Orléans
Mgr Rummd a invité, par lettre person-
nelle, chaque délégué de la mission fran-
çaise Cavelier de la Salle & assister à la
messe pontificale célébrée à la cathédrale
Saint-Denis, qui était décorée de drapeaux
français et américains.
Dans l'assistance, on remarquait le corps
consulaire, un détachement d'officiers et de
marins du D'ETttrecMteaM:E.
Le vicaire général Racine, qui est d'origine
bretonne, a fait le panégyrique du P. Mar-
quette et de Cavelier de )a Salle.
L'archevêque, dans son sermon, a exalté
l'esprit de paix et a félicité les missions
ambassadrices de l'amitié qui unit l'Améri-
que, le Canada et la France. A sa demande,
les orgues ont jous l'hymne américain et la
Mnrset!!
Au cours de l'après-midi, en présence d'une
belle assistance, Mme Marcelle Tinayre a
parlé du roman français Mme Saint-René
Taillandier a parlé de la vie spirituelle en
France, et M. Maurault, recteur de l'Uni-
versité de Montréal, de Cavelier de la Salle.
FEUtLLETOM OU jOURNAt. DES DEBATS
du30marsK37
STEFAN LE ROUGE
parPATR!CIAWENTWORTH
parM.L.CHAULÏN
Arrivé à l'extrémité du pont, l'homme 8t
demi tour et revint sur ses pas. C'était une
véritable folie, mais peu lui importait.
Il s'avançait lentement sous la morsure du
froid. De lourds nuages de neige traînaient
bas dans te ciel et bien qu'il restât encore
une heure et demie avant le coucher du so-
leil. le jour baissait rapidement pourtant on
pouvait encore distinguer les remous du Neu-
ve, les glaçons s'accrochant aux berges, et la
masse noire des buildings se dressant sur les
deux rives comme des falaises.
Le garde-fou formait une ligne sombre au-
dessus de la rivière.
Appuyée contre la balustrade, une silhouette
de femme se dessinait plus sombre encore
L'homme s'en approcha doucement et vit
qu'elle n'avait pas bougé depuis qu'il l'avait
ReprcdMCtion fttterdMt.
Ue doyen des Français
a re$u la médaille militaire
Brest, le 29 mars. La petite station bal-
néaire de Portsall, près de Brest, où habite
Yves Prigent, l'ancien combattant de la guerre
de Crimée, était aujourd'hui en fête. Toutes
les barques avaient htssé le grand pavois et,
là-haut, sur la dune, devant sa petite maison,
le centenaire attendait, entouré de ses en-
iants, petits-enfants et arrière-petits-enfants,
l'arrivée du représentant de l'Association na-
tionale .d'entr'aide à la vieillesse, qui allait
lui remettre le titre de doyen des Français, et
le contre-amiral Darrien, chargé, par le minis-
tM, de le décorer de la médaille militaire.
Ass~s devant sa porte, les mains croisées
sur sa poirine, le vieux marin il aura 104
ans au mois de décembre prochain nous
rappelle sa longue vie de labour
<: C'est en 1844, à onze ans, dit-il, que j'ai
pris le large pour la première fois, dans le
canot de mon oncle, qui allait mouiller ses
casiers à crustacés près de Molène. On vendait
alors les homards et langoustes huit sous
pièce.
A dix-sept ans, on m'embarqua comme no-
vice sur l'EnnHe, qui se rendait en Angle-
terre. Un an plus tard, j'étais gabier sur
la frégate Perséf~ra.ttte. Nous étions alors en
guerre contre la Russie. A Brest, nous prîmes
un chargement de vivres, et nous partîmes
pour la Baltique.
J'ai pris part au siège de Sébastopol, où
j'ai vu le général Canrooert planter le dra-
peau sur la plage. Nombreux lurent ceux
de mes camarades qui tombèrent sous les
balles, mais c'est surtout le choléra qui fit
des victimes dans nos rangs.
Ayant échappé à tous les dangers, j'ai eu
la joie de voir nos couleurs flotter sur la tour
de Malakoff.
En revenant de Crimée, après un assez
long séjour à l'hôpital Saint-Mandrier, à Tou-
lon, j'ai navigué sur le CftCtque, l'AHter, le
D Estamg, le NapoteoK. Ennn, en 1859, j'étais
congédié, et, chose assez rare à cette époque,
je n'avais pas mis une seule fois mes pieds
dans les fers.
J'ai fondé un foyer, puis j'ai de nouveau
bourlingué sous pavillon marchand et fait
maints voyages dans les mers du Nord et en
Méditerranée.
Ayant alors sept enfants, je me suis décidé
à rester au pays, mais ce rut pour faire la
pêche. Je n'ai définitivement mis sac à terre
qu'à 90 ans.
Un banquet a réuni, à midi, autour de M.
Chatenet, ancien député et président de l'As-
sociation nationale d'entr'aide à la vieillesse;
le contre-amiral Derrien, représentant le mi-
nistre de la marine MM. Inizan, député
Fortin, ancien sénateur, maire de Ploudalme-
zeau Léo Leiièvre, auteur dramatique Sa-
dou, patron du canot de sauvetage, et toutes
les autorités locales.
Le brave centenaire, qui suit un régime très
sévère, ne put malheureusement pas prendre
part à ce déjeuner, et ce n'est qu'à quatorze
heures, devant une section de trente officiers
mariniers et marins, commandés par un officier,
que l'amiral Derrien lui a remis la médaille
militaire. (Radio.)
Le congrès des Italiens
amis de la France et de ta liberté
Lyon, le 29 mars. Hier, a commencé
à Lyon, salle de l'Unitaire, le congrès des
< Italiens amis de la paix et de la liberté
Parmi les personnalités présences, on remar-
quait M. Campolonghi, président de la Ligue
italienne des Droits de l'Homme M. Schet-
tini, président de l'Association italienne des
anciens combattants MM. Lévy et Brun, dé-
putés du Rhône, assistaient à la manifesta-
tion, au cours de laquelle on entendit les
rapports d~ MM. /mt (rapport politique)
Campolonghi, au nom de la Ligue des Droits
de l'Homme Lévy, député du Rhône, sur
le statut juridique des émigrés.
MM. Francis Jourdain, Brun, député, Led/n,
secrétaire du Centre de liaison des émigrés,
prirent ensuite la parole.
Aujourdhui, deuxième et dernière jour-
née du Congrès. La séance plénière du Congrès
se tiendra cet après-midi. Au cours de cette
séance, l'assemblée procédera au vote des ré-
solutions et à la nomination d'un comité na-
tional. (Havas.)
Une protestation du cotone! Kerwood
contre te projet français
de course aérienne transatlantique
Londres, le 29 mars. On mande de
New-York au Dlonel Kerwood, président de la section
américaine de la ligue internationale des
aviateurs a quahiié le projet français de
course aérienne transatlantique < folle-
ment téméraire et ne pouvant servir à
rien
II a télégraphié une protestation, rédi-
gée en termes énergiques, à l'Association
internationale aéronautique.
Le colonel, qui a fait partie de l'esca-
drille La Fayette, a déclaré que le comité
exécutif de la ligue américaine des avia-
teurs estime que cette course ne peut
en aucune façon servir la cause de la
science aéronautiq.ue, ,< Au contraire,
dit-il, elle pourrait lui porter un coup sé-
rieux parce que le public ne saura pas
faire la différence entre une course sen-
sationnelle et les sérieuses tentatives fai-
ta pour établir un service aérien régulier
à travers l'Atlantique. >
Le comité en question comprend des
pilotes très connus tels que Franck Kawks,
le capitaine Rickanbacker et le major Doo-
little. (Agence Radio.)
Un combat en Mandchourie
contre une troupe de bandits
Tokio, le 29 mars. Au cours d'un combat
qu'il a soutenu dans le nord de la Mandchou-
fie contre 500 bandits, le régiment originaire
de Kofu, ville du centre du Japon, a eu vingt
tués, dont un capitaine.
dépassée quelques instants auparavant. On eût I:
dit que le froid avait changé en statue de r
glace cette femme à la tête penchée et aux n
épaules tombantes. g
H la regarda il frissonnait malgré son man- q
teau doublé d'une peau de mouton et. son
bonnet de fourrure et, la femme était peu chau-
dement vêtue. Attendait-elle d'être gelée ?
Peut-être était-ce ce qu'elle cherchait. Ac-
tuellement, en Russie, personne ne s'inquiète e
de ce que vous devenez. H faut participer à la
révolution si l'on ne marche pas dans ses d
voies, la mort vous guette.
H passa lentement devant elle, puis se re-
tourna pour la regarder. C'était une grave
imprudence de s'intéresser ainsi a une incon- f
nue. S'il continuait à s'attarder auprès d'elle, n
quelqu'un nuirait par le remarquer. Or il de-
vait, avant tout, se garder d'attirer l'attention.
Il longea le garde-fou et s'arrêta à une di-
zaine de mètres de la silhouette courbée. Il r
la voyait maintenant de profil. Elle portait un r
chapeau d'étoSe qui cachait ses cheveux et s
ses oreiUes. Ses yeux fixaient le fleuve gelé
sa joue maigre et sa tempe semblaient sculp- <.
tées dans le marbre.
C'était elle 1
Son coeur tressaillit. Etait-ce vraiment une b
folie de passer à coté d'une inconnue, rencon- d
trée par hasard une douzaine de fois dans les u
rues de cette ville de Russie, et de 4e pouvoir e
JOURNAL DESDEBATS DU MARDI 30 MARS ~337
~U /OUR LE /OUR
La Terre chante
Tandis qu'une minorité d'exahés, de snobs, t
de dévoyés, obéissant, avec une discipline (
qu'elle ne saurait tolérer chez les autres, au
mot d'ordre de ''étranger, sème partout ta (
hajne, et que ta France, la France engourdie, j 1
dort, elle aussi à !f poings fermés M. la terre. la c
bonne, la saine, la vigoureuse terre -de chez I
nous, s'éveitte au tradttionnct, au libre appst 1
du printemps. 1
C'est qu'e)!e ignore ces inventioM diaboti- <;
ques l'économie et les toisirs f( dirigés )). Ette
ee soucie peu des rêves aux ailes rognées dc~
politiciens improvisés, des bureaucrates surexci-
tés, de tous ces tyranneaux apeurés et vaniteux t
qui s'imaginent construire dans les nuées d'es- t
taminet une société nouvelle, que dis-je ? une monde nouveau.
Elle suit simplement les lois naturelles, celtes t
qu'on ne saurait transgresser et, qui, tôt ou tard, [
prennent toujours ieur revanche. Elle sait que t
malgré la pluie, malgré !'a!gre bise, son heure <
est venue de renaître et de se parer. Depuis S
des siècles il en est ainsi et rien, pas même t
nos marxistes, ne pourrait la priver de son an-
nue!)e ascencion. Le soleil est son ma!tre et nui (
depuis Josué n'a eu le pouvoir de t'arrêter
dans sa course. La sève en etie bouillonne, F
fermente, cherche partout son éclosion.
Donc. pendant que les pauvres hommes pas- t
sent leur courte vie en revendications perpé- (
tuelles et s'ingénient à se détruire, la terre,
sourde à ces agitations, à ces jalousies, à ces E
discordes, lentement, sûrement, magnifiquement r
se renouvelle. Une brume vert pâ!e couvre ses j i
rorêts dénudées. Les bourgeons pointent sur les (
rameaux tuisants, vernis, i)s s'y installent et ]
s'y balancent. Sans doute les nuages couvrent <
encore t'espace, mais eux aussi, soumis à une f
force irréséistibte, par moments ils rompent leurs
rangs serrés, laissant passer t'azur et les Myons. ;F
du cie!.
Et c'est a!ofs une féerie inexprimable. Un 1
soufne brusquement attiédi soulève les bran- 1
ches. fait palpiter les minuscules feuilles encore t
aggtutinés. On tes devine, on sent qu'e!)es
vont apparaître, s'élargir, s'agiter sous la brise, 4
exha)er ces murmures profonds et doux par quoi
le bois ressemble à quelque immense coquH- (
lage bourdonnant des bruits de la mer. Les
herbes se redressent le sentier rajeuni court
plus alerte à travers ses broussailles, franchit <
d'un bond le ruisseau qui rit de toutes ses fos- t
settes dorées, s'arrête ennf.. à bout de soufne, (
devant la cour d'une ferme. Le linge qui
sèche se gonf)e et claque au vent, taL jis que
picorent et gloussent les pouiee, et que tes
crêtes des coqs évoquent tes prochains coque-
ticots.
L'étang tu! aussi s'éveitte le vieux bateau
amarré à ses bords, dans les sautes, sent fris-
sonner sa coque sous tes petites ondulations
qui se bercent. Les algues s'étirent le pton-
geon d'une grenouille trouble un instant le
silence, ce siience animé de la campagne que
traversent d'imperceptibles cris, des battements
de ptumes, des fuites invisibles, des craquements
de brindittes. Une ctoche sonne au lointain
des pigeons roucoulent une voix appette un
nom de femme voyage porté par la brise un
merle siffte. d'autres peu à peu lui répondent
le printemps naît, le printemps vient la terre
chante t
Jean RENOUARD.
Les mosquées de Jérusalem
restent fermées aux Français
Jérusalem, le 29 mars. Conformément
à des décisions prises par le Conseil suprême
musulman, les portes des mosquées sont de-
meurées ce matin fermées aux touristes fran-
çais en signe de protestation contre la sup-
pression de t'essaie des bateaux français à
Jaffa, et son remplacement par l'escale d'Haïffa.
Les autorités musulmanes estiment que
cette question dépasse le cadre des intérêt?
privés et affecte la politique arabe en Pa-
lestine, ayant pour effet un véritable < boycot-
tage d'un port exclusivement arabe au profit
d'un port mixte. (Havas.)
Les conflits sociaux aux Etats-Unis
Washington, le 29 mars. M. WNJiam Green,
président de la Fédération américaine du tra-
vail, a, dans une déclaTation of&eie'Ue, con-
damné les grèves des bras croises et les occu-
pations d'usines, qu'il coosid&re comme Nte-
gaJes.
Il a insisté sur le tait que ces grèves et ces
occupations pourraient causer un préjudice
permanent aux syndicats ouvriers et a de-
mandé aux unions atniiées à la Fédération de
s'abstenir de se servir de ces moyens comme
arme économique. (Havas.)
Le chancelier Hitler
ira-t-ii en Rhénanie ?
Berlin, le 29 mars. A la chancellerie du
Reich, on déclare n'avoir aucune connaissance
d'un prochain voyage de M. Hitler en Rhé-
nanie.
Il convient cependant de faire observer que
les déplacements du Fuhrer-Chancelier sont
fréquemment tenus secrets jusqu'au dernier
moment, Il n'est donc pas impossible que la
nouvelle du voyage de M. Hitler en Rhénanie
soit rendue publique ultérieurement.
(Havas.)
la considérer comme une étrangère ? D igno"
rait son nom et son origine; cependant, le
moindre mouvement de sa tête, le moindre
geste de ses mains, lui étaient aussi familiers
que s'il l'avait toujours connue. Pour l'ins-
tant, elle ne bougeait pas. Cette immobilité 1
lui serrait le eceur. Peut-être était-elle morte ?
Glacé de terreur, il s'approcha d'elle.
Pourquoi restez-vous là par ce vent gla- ]
cial ? demanda-t-il à voix basse.
n s'était exprimé en russe, et elle lui répon-
dit dans la même langue. Sans tourner la tête,
et sans changer d'expression, elle murmura )
Oui, il fait froid.
Le cœur de l'homme tressaillit de nouveau.
C'était la première fois qu'il entendait cette
voix. Pourtant il éprouvait quelque chose qu'il
n'avait jamais ressenti.
D était tout près de cette femme, mais eOe
ne faisait pas attention à lui et continuait à
regarder les nuages de neige et la rivière. Son
regard, son attitude trahissaient une terrible
souNranee.
Bouleversé, il répéta doucement:
H fait trop froid pour que vous restiez
?. <
Elle tourna légèrement la tête et le dévisagea
d'un air las. Dans la demi-obscurité, des om-
bres se creusaient au-dessous de ses sourcils 1
délicatement arqués et sur ses joues. Elevant <
un peu ja voix, elle lui demanda, comme si
elle taisait un eHort pour parler:
ÀCTUAUTÉS
H 'est difûeile de résumer l'ordre du
jour adopté par le comité central de la
Solidarité républicaine, laïque et sociale
de Tourcoing, à propos de l'émeute de
Clichy, car chaque mot qui s'y trouve a.
sa sign.incati
« Considérant que le principe essentiel
de la liberté individuelle signifie que la
liberté de chacun va .jusqu'à la limite où
celle du voisin commence et que de ce fait
la plus élémenta.ire tolérance prônée par
le programme de Rassemblement popu-
laire eoMiete à accorder aux autres ce
que l'on réclame pour soi-même consi-
dérant que les troubles sociaux et l'appel
..p. l'émeute loin d'être utiles aux justes re-
vendications sociales des travailleurs, les
desservent et sont de nature à rendre im-
possible le rapprochement du prolétariat
et dea classes moyenjnea qui ont, autant
que les autres, leurs droits sacrés à dé-
fendre, le comité se déclare, en tout point,
d'accord avec les déclarations du président
du parti, M. Edouard Daladier, dans son
discours de Maromme, et de M. Cam-
pihçhi, .préaident du groupe parlementaire
du parti, pour rétablir la liberté du tra-
vail et l'ordre dans la rue par le respect
de tous des lois républicaines. n
Et l'on ne peut pas dire que ce sont
des « réactionnaires > qui parlent 1
t.
Un militant communiste de Toul qu'on
avait engagé dans les troupes du < trente
popular revie.nt désenchanté. Mais son
désenchantement n'a pas la forme passive
du fatalisme. Ce communiste se fâche et
donne sa démission du parti. Ses griefs ? 2
Ils sont ceux de beaucoup de pauvres dia-
bles qui malheureusement n'ont pas pu
revenir dans leur pays. Aux premières
impressions ressenties à Albacete, tandis
que retentissaient les cris de <: Viva la
Russia et les accents de l' « Interna-
tionale et les harangues de M. Marty,
succèdent les déceptions. Citons
« Le baptême du feut fut pour moi une
grand découragement. Pas d'outils pour
'se terrer, pas de discipline, pas de liaison
avec les autres colonnes, pas de directi-
ves. Les colis venant de France ne parve-
naient jamais à leurs destinataires. La
solde était payée très irrégulièrement et
jamais nous ne touchions ce qui nous
avait été promis. Profondément écœuré de
cette gabegie, me rendant compte de tant
d'injustices, très éprouvé moralement de
constater la fausseté du régime pour le-
quel j'étais venu me battre, je n'eus plus
qu'un désir regagner la France ce à
quoi je réussis avec l'aide d'un camarade
qui, comme moi, avait compris. Rentré
chez moi, j'y trouvai la misère. Avant
mon départ, les agents recruteurs du
Frente popular m'avaient assuré que des
allocations seraient versées à ma femme
et à mon enfant mais ceux-ci n'ont ja-
mais rien touché. Après cela, j'ai donné
ma démission du parti communiste. »
Combien de citoyens réduits au silence
sont devenus, comme ce désenchanté, par-
ti sars de la non-intervention 1
t, t.
La journée de Pâques a été froide, mais
illuminée par le soleil. Il n'y avait pas
beaucoup de Parisiens à Paris, mais les
touristes français et étrangers les rem-
plaçaient et les salles de spectacle, les ma-
gasins de luxe ont fait de belles recettes.
Nous donnons d'autre part une physiono-
mie de la réunion d'Auteuil où se courait
te prix du Président de la République, une
de nos plus belles épreuves d'obstacles.
Autour des monuments, dans les musées,
ce fut l'animation dea grands jours. L'af-
fluence paraît être la même aujourd'hui.
Au Havre, les arrivées furent si nom-
breuses que des touristes durent passer
la nuit dans leurs voitures. A Nice, beau-
coup durent passer la nuit dans la salle
d'attente de la gare. Quant à la banlieue
de Paris, elle prit l'aspect des belles jour-
nées printanières si souvent célébrées
dans les chansons naïves et enthousiastes
qui faisaient autrefois la joie des habitués
du café-con~rt.
0 ?
Il y a en Alsace deux jumeaux qui ne
sont pas nés dans la même commune. A
première vue, c'est invraisemblable. Et,
pourtant, rien n'est plus simple après
avoir donné le jour à son premier enfant,
à Haguenau, la mère dut être transportée
dans une clinique de Bischwiller. Et la
ma'irie de chacune des deux villes a reçu
la déclaration de la naissance de chac~t
des jumeaux. A chacun son bien, dit
proverbe.
A cette histoire de jumeaux, ajoutons
une nouvelle qui nous vient de Londres et
d'après laquelle une femme de Stoke
Newington a mis au monde quatre en-
fants trois nlles et un garçon. L'une des
nlles est morte en naissant et le garçon
n'a vécu que douze heurea. Les deux au-
tres enfants sont bien portants..
<.
Voici une nouvelle offensive de lettres
anonymes. C'est à Montauban qu'elle s'est
déclenchée. Elles prétendent innocenter un
médecin condamné à doux ans de prison
pour manœuvres criminelles et qui fait
appel de ce jugement. Il paraît que cer-
taines de cea lettres sont telles que des
familles en ont été troublées.
t*
Une nouevUe arme de défense a été uti-
lisée par un paysan des environs de Var-
sovie qui a lâché sur un agent du use venu
pour saisir sa ferme un essaim d'a'beilles.
Peut être y aurait-il là matière à creuser
pour la protection des propriétés rurales.
ML B.
Pourquoi m'adressez-vous la parole ?
S'il eut été en quête d'une aventure, son
regard l'aurait arrêté, tant il était distant.
Vous allez geler si vous restez là.
L'esquisse d'un sourire détendit les lèvres
pâles et il eut une brève vision de ce qu'elle
devait être quand elle souriait vraiment.
Peu importe, répondit-elle. Je vous en
prie, ne vous inquiétez pas de moi.
Blé parlait en russe, m&is avec un accent
étranger.
H regarda par-dessus son épaule, et, cons-
tatant qu'ils étaient seuls sur le pont, il acheva
son geste fou. en s'arrêtant à côté d'elle.
Vous êtes Anglaise, n'est-ce pas? de-
manda-t-il.
Elle parut se réveiller de sa demi-léthargie.
Qui êtes-vous ? dit-elle.
Sans hésiter, il répondit:
Stephen Enderby.
Anglais?
Oui.
Est-ce pour cela que vous m'avez inter-
pellée ? Me connaissez-vous ?
Non, du moins je ne sais pas qui vous
êtes. Mais est-il nécessaire de connaître quel-
qu'un pour l'empêcher de mourir de froid ?
Evidemment non. Cependant, chacun est
libre de ses actes comment avez-vous deviné
que j'étais Anglaise ?
H se mit à rire.
Parce que vous parlez le russe avec un
1 ~l 1 1 1.1 .r~c^·r.~
*-t
Le§ Ech
~i_&'
fL Y A CENT ANS
JotMtM.! fïM D~b
du jeudi 30 mars 1837
Madrid, 21 mars. L'échec essuyé par les
Anglais devant Hernani a produit ici la plus
pénible impression. La légion anglaise coûte
fort cher bien des personnes se demandent si
les services qu'elle a rendus sont en propor-
tion des sacrifices qu'on a faits pour la solde
de.ce corps.
Paris, 29 mars. La vente de la bibliothè-
que du château de Rosny vient de procurer
à la Bibliothèque royale plusieurs manuscrits
de premi'sr ordre, notamment le fameux Code
Théodosien (livres 6, 7 et 8), publié par Cuja~
en 1566, manuscrit qui remonte au sixi&me siè-
cle de notre ère.
Le nombre total des manuso'its achetés
s'élève à treize.
Le colonel Vaudrey
et la sédition de Strasbourg
n y a quelques semâmes, on fêtait, par de
grandes réjouissances, le tricentenaire du siège (
de Saint-Jeau-de-Losne. Parmi les héros de cette
héroïque défense figurait, aux côtés de Lâpre, de t~
Desgranges, de Jeanne), de d'Espaces ou de n
MartéMe, le chevalier Nicolas Vaudrey. Une des- o
cendante de ce dernier, Mme Mars de Sainte- h
Croix, qui assistait aux têtes de Saint-Jean, au- n
rait pu nous rappeler qu'un autre de ses ancë- n
très, !o colonel Vaudrey, était devenu célèbre, C
lui aussi il y a exactement cent ans par
la tentative de coup d'Etat de Louis Napoléon d
à Strasbourg, à taquelie il donna tout son appui a
désintéressé. s.
Eievé dans ie culte du grand Napoléon, te jeune t
Vaudrey, né, lui aussi, en Bourgogne, se distin-
gua à Wagram et à Grossen-Hayen, où it fut p
Messe grièvement. li était parmi tes fidèles qui g
assistèrent aux touchants adieux de Fontaine- T
bieau. Aussi fut-it le premier à se rallier aux 7
projets du coup d'Etat du prince Louis-Napo- t
léon qui te'fit venir dans le courant de 1836 au
château d'Arnenberg, en Thurgovie suisse qu'ha- e
bitait la reine Hortense. Le colonel Vaudrey atta 1
passer ensuite un congé de trente jours chez une
do ses tantes, en Bourgogne, au château de Ces-
sey-sur-TiUe, entre Genlis et Pontailler. Là, i! C
reçut une charmante cantatrice Etéonore Brautt, S
émissaire du prince, avec laquelle it ébaucha une 1
idylle de quelques semaines et prépara en même q
temps ce qu'on a appelé la tentative de Stras- j d
bourg. Vaudrey étant, en effet, cotonet du 4* ré- r
giment d'artiUerie, à Strasbourg, c'est cette ville
qu'avait choisi Louis-Napoiéon pour y procia- 1~
mer l'Empire. Vaudrey, dés le matin du 30 oc- f
tobre 1836, ayant réuni son régiment dans
ta cour de la caserne, annonça la déchéance f
de Louis-Philippe aux cris unanimes de i
« Vive l'Empereur Le préfet du Bas-Rhin,
Choppin d'Amouvitte, était fait prisonnier et les t
bons Alsaciens sortaient déjà leur bonnet à poils n
et leur aigte impériale, lorsque le général Vol-
roi, commandant le 46' d'infanterie, fit échouer F
tout ce beau complot et s'opposa par la force à d
la tentative de Vaudrey. Le nouvel Empire, & t
Strasbourg, n'avait duré que deux heures i
La révolte avait été bénigne la répression le s
fut tout autant. Louis-Phiiippe fit embarquer f
Louis-Napoiéon pour les Etats-Unis, et la Cour
d'assises acquitta le colonel Vaudrey, victime de 1,
sa fidélité et aussi des beaux yeux d'Eléonore. g
Douze ans plus tard, te prince président pré- I
nait auprès de lui Vaudrey comme aide de camp, e
te nommait grand ofScier de la Légion-d'Hon- j 1
neur et gouverneur des Tuileries. Ces récom-
penses honorifiques, le colonel bourguignon t
les accepta avec émotion. Quant aux récompenses é
pécuniaires, il les avait toujours repoussées avec 1~
vivacité. La veille du coup de Strasbourg, en (
eSet, le sous-officier Fiatin, dit Persigny, lui avait r
apporté deux titres de rentes importants de la t
part de Louis-Bonaparte, Vaudrey les avait, sur-
te-ehamp, déchirés en mille pièces, en s'écriant {: r
< Je lutte pour un idéal. Je donne mon sang, t
mais je ne le vends pas-~ c e
Albert MALO c
t
I.
Utte Vie du Christ dam um théâtre t)MÏL'information suivante nous est apportée
par l'Agewe Mes
c Une compagnie théâtrale hindoue, dont les p
régisseurs païens firent leurs études au collège 9
catholique de Trichinopoly, a préparé et joué
avec beaucoup de succès une V Ce drame en vers tamouls est absolument à
con-forme au texte des Evangiles du reste
les impresarios n'ont pas manqué de deman-
der aux missionnaires leur avis et de faire
les retouches jugées nécessaires. Les acteurs,
plus d'une centaine, interprètent leurs rôles
avec une dignité et une dévotion qui éton- s
nent et édifient chez des païens, j
La mise en scène habile, les rapides chan- {
gements de décors, ajoutent à la valeur de la c
pièce qui a tenu d'affiche longtemps et tou-
ché jusqu'aux larmes la foule énorme des c
spectateurs musulmans et hindous. I
Les missionnaires, après avoir assisté au (
spectacle, ont vivement encouragé les orga- t
nisateurs & continuer leur œuvre, car ils sont
persuadés que cette pièce fera plus .de bien t
que de nombreux discours. » f
EtrmtgeM CM Betotoue. On vient de pu-
blier la statistique de la population étrangère
en Belgique.
Le 30 juin 1936 il y avait en Belgique
312,695 étrangers. On constate avec étonne- t
ment que parmi ces hôtes les Hollandais, dont i
on entend peu parler, sont presque aussi nom- i
breux que les Français ils sont 63,000 et c
les Français 69,000 et qu'il y a 51,000 Po- (
lonais. J
Tandis que Français et Hollandais habitent (
surtout les grandes villes, les Polonais sont t
en majorité des ouvriers travaillant dans les f
régions industrielles.
Les Anglais ne sont que 9,000. On se rap- (
pelle que, avant la guerre, Bruges possédait (
une colonie britannique nombreuse, composée (
surtout de rentiers, de fonctionnaires retrai- }
tés. Aujourd'hui, de nombreux Anglais vivent I
accent anglais Et maintenant que les présen-
tations sont faites, me permettrez-vous de vous
accompagner ? H ne faut pas que vous restiez i
là. <
EUe sourit, t
Les présentations sont-elles vraiment
faites, Monsieur Enderby ?
D répliqua gaiement
Stefan Ivanovitch, si cela ne vous fait
Den. L'autre nom me vaudrait le peloton
d'exécution, si l'on vous entendait.
Voyant son expression changer, il posa la
main sur la sienne pour la rassurer.
Pourquoi me parlez-vous ainsi ? Vous ne
me connaissez pas, objecta-t-elle.. l
C'est vrai, mais vous n'êtes-pas une 1
étrangère pour moi, je vous ai déjà rencontrée.
Ne voulez-vous pas me dire votre nom ?
Elle dégagea sa main et se penchant de
nouveau sur le garde-fou: 1
Je m'appelle Elisabeth Radin, murmurâ- J
t-elle. ]
Eh bien, maintenant que nous nous som- i
mes présentés dans toutes les règles, puis-je
vous accompagner ?
Non, Stephen Ivanoviteh. Ses doigts posés
sur la pierre s'agitaient. Un gant déchire les i
cachait en partie.
Pourquoi ?
Stephen se penchait aussi. Au-dessous d'eux,
l'eau n'était plus visible. La jeune femme ne 1
répondait pas.
dans la région (TYpres et de Fumes. Us y ont
été attirés par une raison pieuse ils ont voulu
se rapprocher des cimetières du Front, des
tombes qui leuy sont chères.
Le )tHMszm nomie traditionnelle de l'Orient et de l'Ex-
trême-Orient vs-t-elle ohaj~ge!' ?. Le muezzin
de Smgapoouy n'appellera plus les Ëdàles du
haut du minaret de la mosquée, th eHet, de
puissants haut-parleurs, qu'on peut cntenare
à plus d'un .mille de là, ont été installés, sur
deux des quatre minarets de la grande mos-
quée du Sultan Masjid. Le muezzin se tiendra
désormais devant un microphone, à l'intérieur
de la mosquée et lancera de là tranquillement
ses prières rituelles.
Deux haut-parleurs et des microphones ont
également été installés à l'intérieur de la mos-
quée, de sorte que les services seront enten-
dus aisément à l'extérieur de l'édifice. Le muez-
zin pourra ainsi s'adresser à des éongrégations
de plus de cinq mille personnes.
D~LNS LE MONDE
(
Cours
S. M. le roi d'Egypte a fait, hier, en ba-
teau, le tour du lac Léman. Le souverain s'est
notamment arrêté, avec sa suite, à Montreux,
où il s'est fait montrer les salles destinées à
la conférence des capitulations, qui se réu-
nira le 12 avril. Le jeune souverain a égale-
ment visité le château de Chillon, Evian et 9
Ouchy.
S.A.S. le prince de Monaco, accompagné )
de sa petite-fille, la princesse Antoinette, est
arrivé à Ouchy-Lausanne pour y faire un court
séjour.
t~enfaisance
L'Ameriean A!d Society of Paris se pro-
pose de donner, au profit de son œuvre, un
grand gala, cinéma, souper, cabaret et bal, au
Théâtre des Ambassadeurs, avenue Gabriel, le
7 mai, à 21 h. 30.
Un des orchestres les plus renommés des Etats-
Unis viendra jouer en France pour la première
fois et on verra de nombreuses nouveautés
et attraetione jamais encore présentées à Paris.
tnformations
Dimanche prochain, 4 avril, & M h. 30, ïa
Club national des Lisérés verts donnera une
grande matinée dansante de propagande dans les
salons de l'Aéro-Club de France, 6, rue Galilée.
Les personnes ne faisant pas partie du Club
qui désirent assister f cette fête, trouveront
des cartes d'entrée au contrôle, le jour de la
réunion.
MM. les officiers et élèves oBieiers en tenue,
les étudiants, sur présentation de leur carte de
faculté, et les membres de l'Aéro-Oub de
France, bénéRcieront, au contrôle d'un tarif de
faveur.
FiançaHles
Noua apprenons les nancailles du duc de
Rohan, prince de Léon, nls du due de Rohan,
mort au champ d'honneur, et de la duchesse,
née Marguerite de Rohan-Chabot, avec Mlle
Hélène de Liencourt, Rlle de M. J. de Liencourt,
décédé, et de Mme, née Marie Begouën.
Mariages
En l'église d'Aix-des-Bains, le révérendis-
sime Père Dom Laure, abbé d'Hautecombe, cé-
lébrera, le samedi 10 avril, le mariage de Mlle
Marie-Françoise Argence, fille de M. Pierre Ar-
genee, directeur de l'agence Havas, chevalier de
la Légion-d'Honneur, et de Mme, née Pelletier,
avec M. Pierre Duchame, Ris de M. Françoia
Ducharne, chevalier de la Légion-d'Honneur,
et de Mme François Duchame.
Deuit
Les obsèques de M. René Cagnat, secré-
taire perpétuel de l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres, professeur honoraire au Col-
lège de France, auront lieu, en l'église Saint-
Germain-des-Prés. le mercredi 31 mars, & 11 heu-
res. Ni neurs, ni couronnes. Le présent a~<
tient lieu d'invitation.
Nous apprenons la mort de M. Louis Sadou!,
président de chambre à la Cour d'appel de
Nancy, chevalier de la Légion-d'Honneur, dé-
cédé à l'âge de soixante-sept ans. Ecrivain très
érudit, M. Louis Sadoul était membre et an-
cien président de l'Académie de Stanislas à
Nancy. Il avait pris, à la mort de son frère,
la direction de la revue régionaliste Le Pa~'
Lorr~n.
Les obsèques de Mlle Chaptal, dont nous
avons annoncé la mort, auront lieu mercredi 31
courant, à 10 heures, en l'église Notre-Dame-du<
Rosaire (194, rue de Vanves). On se réunira à
9 h. 30, 12, place de la Porte de Vanves.
On annonce la mort du docteur Pierre Sas-
sier, stomatologiste des hôpitaux de Paris, déeéd*
à l'âge de trente-cinq ans. SAWIÙL
SMMMt.
Un tetëgramme de M. Blum
à M. Niehûîas Murray Butler
Paris, le 29 mars. M. Léon Blum, pré-
sident du Conseil, a adressé à M. Nicholas
Murray Butler, à l'occasion du vingt-cinquième
anniversaire de sa présidence de l'Université
de Columbia, le télégramme suivant:
c Je suis heureux, à l'occasion du vingt-
cinquième anniversaire de votre présidence de
l'Université de Columbia, de joindre mes iéli-
citations à celles qui vous parviennent du
monde entier.
La France, éprise de liberté, salue en Ni-
cholas Murray Butler, président de l'Univer-
sité de Columbia et président de la Dotation
Carnegie, un des organisateurs de la paix uni-
verselle. »
Mort tragique d'un sportsman
Angoulême, le 29 mars. Près de Bar-
bezieux (Charente), la portière d'une ca-
mionnette qui transportait l'équipe de
football de Bordeaux à Poitiers pour y
disputer une rencontre aujourd'hui s'est
ouverte brusquement et l'un des joueurs,
M. Beauvallut, originaire de Villandrault
(Gironde) et infirmier militaire à l'hôpi-
tal du Béquet, s'est fracturé le crâne et
est décédé peu après.
En signe de deuil, l'équipe a décidé de
déclarer forfait et a regagné Bordeaux.
Le malheureux joueur avait été vic-
time, il y a quelques jours d'une agression
de )a part d'un Sénégalais fou furieux qui
l'avait frappé avec un fer à repasser à
l'h&pita! du Béquet.
Pourquoi? insista-t-iL
Elizabeth regardait la rivière. Les maisons
noires qui se dressaient au-dessus des quais,
comme des falaises, s'éclairaient ça et là, der-
rière les vitres, le vent siStait lugubrement.
Je n'ai aucun endroit pour m'abriter,
avoua-t-elle enfin d'une voix douce.
Le cœur de Stephen bondit.
Que dites-vous là?
La vérité, Mr Enderby oh! pardon,
Stefan Ivanovitch.
Stefan saisit son poignet.
Qu'est-ce que c'est que cette bêtise?
Et quittant son manteau, il le lui mit sur
les épaules.
Là, enntez les manches. C'est un vieux
cache-misère, mais il garantit du vent.
Elle ne s'était pas rendu compte à quel
point elle était glacée jusqu'au moment où la
chaleur la pénétra. Depuis la mort de Nicolas
Radin, sa vie était un long cauchemar le
froid. la faim. Peut-être mourrait-elle de
froid ?.
La peau de mouton reehauSée par le corps
vigoureux de Stephen lui rendit un peu de
vie.
Je ne veux pas que vous me donniez
votre manteau, vous allez prendre froid.
Pas si nous marchons, dit-il d'une voix
ferme.
(A MMfr*)
slaves.
Il constate avec satisfaction que la You-
goslavie, que l'on avait mise au service
moins de ses intérêts nationaux que des
intérêts des autres, a repris confiance. n
< Son pacte d'amitié éternelle avec !a 1
Bulgarie, dit-il, signine, sinon la destruc- d
tion de la ligue balkanique, du moins une i,
profonde revision de la position qu occupe l;
la Yougoslavie. Par la signature quelle i<
vient d'apposer au pacte de Belgrade, elle i,
retire sa collaboration offensive, même a r 1,
ïa Petite-Entente, si jamais celle-ci vou- t
lait garder son hostilité originelle et dis- i,
simulée contre l'Italie. Le gouvernement i.
de Belgrade renouvelle, d'autre part, ses t
rapports avec la Hongrie. Il s'est tourne,
avec un esprit de paix, vers l'Albanie en s
reconnaissant le véritable caractère et les a
buts réels de la politique italienne qui ne r.
se propose exclusivement que de protéger
l'intégrité territoriale et l'indépendance p
politique du petit royaume adriatique. P
BULGARIE c a
Elections communales dans la ville P
et la région de Sofia
L'Agence télégraphique bulgare annonce que t
des élections communales ont eu lieu hier t
dans la ville et la région de Sonia, terminant S
[h sé-he des élections qui viennent' d'avoir lieu ¡;
dans tout le pays. F
Durant toute la ~cmaii' 1<~ candtdats se
sont livres à une active propagande et à une J
intense campagne d'affiches.
L'Union des femmes s'est distinguée notam- c
ment par de nombreuses réunions publiques, k
invitant les électrices à user du drojtt de vote d
récemment acquis.
Les résultats de ces élections donnent en- ¿
viron 60 des suffrages exprimas en isveur
des candidats présentés eoruormémeut à h .oi 1~
électorale en vigueur pour la ville de Sofia 1
et 78 pour les autres loca'Mtés de ]a région.
LITUANIE
Amnistie c
On mande de Kaunas au Ttme~ que le pré- t
aident de la République de Lituanie a amnistié â
un nouveau contingent de 100 Mematois con-
damnés pour trahison lors du procès de 1935..
Parmi les bénéficiaires de la mesure se trou- a
vent le pasteur Sass, l'un des chefs de la t
conspiration, et M. DresshN-, ancien président °.
de la Diète de Memel.
H reste encore trente condamnés en deten- 0
tion, mais on présume qu'ils seront libères s
avant qu'N soit longtemps, en conséqusn.ce de l,
l'amélioration survenue dans les rapports ger- r
ntano-Iituaniens.
IRAK j
Les relations avec l'Arabe séoudite 1
On télégraphie de Bagdad
Le prince héritier de l'Arabie séoudite, Ibn ï
Séoud, est arrivé, hier, en visite ofnci~Ue à r
Bagdad, où il séjournera une semaine. c
On fait remarquer que les relations entre r
le gouvernement du roi Ibn Séoud et llrak
ont été en se resserrant au cours de ces der-
nières années, et on attache une importance
particulière a la visite du prince à Bagdad.
ETATS-UNIS
Le eonfUt continue
dans l'industrie automobile
On télégraphie de Lansing (Miehigan)
Les prédictions optimistes de la secrétaire c
au travail, au sujet d'un accord dans le con- j i
ait ChrysIer-Lewis pour Pâques, ne se sont 1
pas réalisées..
Les pourparlers omt été inten*ompus et re- 1
prendront lundi,
M. Lewis est parti pour New-York. lais-
eant à Lansing des suppléants chargés de né- t
gocier en son nom.
La publication
des communications diplomatiques
Le département d'Etat a fait connaître que
< certaines grandes puissances avaient de-
mandé au gouvernement des Etats-Unis que
certaines de leurs communications diplomati-
ques conndentie!!es datant de ces dernières
années ne fussent pas publiées dans les volu-
mes qui traitent des relations étrangères que
le département d'Etat édite chaque année.
Ces puissances estiment que l'on ne doit pas
publier de telles correspondances si elles da-
tent de moins de quinze ans.
Le département d'Etat a accédé à ce désir.
Les antisémites incendient
une synagogue à New-York
Un incendie s'es~ déclaré à trois reprises.
samedi, dans une synagogue du We~t-End de
New-York. Les dégâts s'élèvent à 200.000 dol-
lars. La police enquête pour savoir si ces !n-
oendies sont t'œuvre de terroristes antisé-
mites. De grandes croix gammées ont été
peintes sur la façade de la même synagogue
par des inconnus.
La mission française
Cavelier de La Salle
On télégraphie de La Nouvelle-Orléans
Mgr Rummd a invité, par lettre person-
nelle, chaque délégué de la mission fran-
çaise Cavelier de la Salle & assister à la
messe pontificale célébrée à la cathédrale
Saint-Denis, qui était décorée de drapeaux
français et américains.
Dans l'assistance, on remarquait le corps
consulaire, un détachement d'officiers et de
marins du D'ETttrecMteaM:E.
Le vicaire général Racine, qui est d'origine
bretonne, a fait le panégyrique du P. Mar-
quette et de Cavelier de )a Salle.
L'archevêque, dans son sermon, a exalté
l'esprit de paix et a félicité les missions
ambassadrices de l'amitié qui unit l'Améri-
que, le Canada et la France. A sa demande,
les orgues ont jous l'hymne américain et la
Mnrset!!
Au cours de l'après-midi, en présence d'une
belle assistance, Mme Marcelle Tinayre a
parlé du roman français Mme Saint-René
Taillandier a parlé de la vie spirituelle en
France, et M. Maurault, recteur de l'Uni-
versité de Montréal, de Cavelier de la Salle.
FEUtLLETOM OU jOURNAt. DES DEBATS
du30marsK37
STEFAN LE ROUGE
parPATR!CIAWENTWORTH
parM.L.CHAULÏN
Arrivé à l'extrémité du pont, l'homme 8t
demi tour et revint sur ses pas. C'était une
véritable folie, mais peu lui importait.
Il s'avançait lentement sous la morsure du
froid. De lourds nuages de neige traînaient
bas dans te ciel et bien qu'il restât encore
une heure et demie avant le coucher du so-
leil. le jour baissait rapidement pourtant on
pouvait encore distinguer les remous du Neu-
ve, les glaçons s'accrochant aux berges, et la
masse noire des buildings se dressant sur les
deux rives comme des falaises.
Le garde-fou formait une ligne sombre au-
dessus de la rivière.
Appuyée contre la balustrade, une silhouette
de femme se dessinait plus sombre encore
L'homme s'en approcha doucement et vit
qu'elle n'avait pas bougé depuis qu'il l'avait
ReprcdMCtion fttterdMt.
Ue doyen des Français
a re$u la médaille militaire
Brest, le 29 mars. La petite station bal-
néaire de Portsall, près de Brest, où habite
Yves Prigent, l'ancien combattant de la guerre
de Crimée, était aujourd'hui en fête. Toutes
les barques avaient htssé le grand pavois et,
là-haut, sur la dune, devant sa petite maison,
le centenaire attendait, entouré de ses en-
iants, petits-enfants et arrière-petits-enfants,
l'arrivée du représentant de l'Association na-
tionale .d'entr'aide à la vieillesse, qui allait
lui remettre le titre de doyen des Français, et
le contre-amiral Darrien, chargé, par le minis-
tM, de le décorer de la médaille militaire.
Ass~s devant sa porte, les mains croisées
sur sa poirine, le vieux marin il aura 104
ans au mois de décembre prochain nous
rappelle sa longue vie de labour
<: C'est en 1844, à onze ans, dit-il, que j'ai
pris le large pour la première fois, dans le
canot de mon oncle, qui allait mouiller ses
casiers à crustacés près de Molène. On vendait
alors les homards et langoustes huit sous
pièce.
A dix-sept ans, on m'embarqua comme no-
vice sur l'EnnHe, qui se rendait en Angle-
terre. Un an plus tard, j'étais gabier sur
la frégate Perséf~ra.ttte. Nous étions alors en
guerre contre la Russie. A Brest, nous prîmes
un chargement de vivres, et nous partîmes
pour la Baltique.
J'ai pris part au siège de Sébastopol, où
j'ai vu le général Canrooert planter le dra-
peau sur la plage. Nombreux lurent ceux
de mes camarades qui tombèrent sous les
balles, mais c'est surtout le choléra qui fit
des victimes dans nos rangs.
Ayant échappé à tous les dangers, j'ai eu
la joie de voir nos couleurs flotter sur la tour
de Malakoff.
En revenant de Crimée, après un assez
long séjour à l'hôpital Saint-Mandrier, à Tou-
lon, j'ai navigué sur le CftCtque, l'AHter, le
D Estamg, le NapoteoK. Ennn, en 1859, j'étais
congédié, et, chose assez rare à cette époque,
je n'avais pas mis une seule fois mes pieds
dans les fers.
J'ai fondé un foyer, puis j'ai de nouveau
bourlingué sous pavillon marchand et fait
maints voyages dans les mers du Nord et en
Méditerranée.
Ayant alors sept enfants, je me suis décidé
à rester au pays, mais ce rut pour faire la
pêche. Je n'ai définitivement mis sac à terre
qu'à 90 ans.
Un banquet a réuni, à midi, autour de M.
Chatenet, ancien député et président de l'As-
sociation nationale d'entr'aide à la vieillesse;
le contre-amiral Derrien, représentant le mi-
nistre de la marine MM. Inizan, député
Fortin, ancien sénateur, maire de Ploudalme-
zeau Léo Leiièvre, auteur dramatique Sa-
dou, patron du canot de sauvetage, et toutes
les autorités locales.
Le brave centenaire, qui suit un régime très
sévère, ne put malheureusement pas prendre
part à ce déjeuner, et ce n'est qu'à quatorze
heures, devant une section de trente officiers
mariniers et marins, commandés par un officier,
que l'amiral Derrien lui a remis la médaille
militaire. (Radio.)
Le congrès des Italiens
amis de la France et de ta liberté
Lyon, le 29 mars. Hier, a commencé
à Lyon, salle de l'Unitaire, le congrès des
< Italiens amis de la paix et de la liberté
Parmi les personnalités présences, on remar-
quait M. Campolonghi, président de la Ligue
italienne des Droits de l'Homme M. Schet-
tini, président de l'Association italienne des
anciens combattants MM. Lévy et Brun, dé-
putés du Rhône, assistaient à la manifesta-
tion, au cours de laquelle on entendit les
rapports d~ MM. /mt (rapport politique)
Campolonghi, au nom de la Ligue des Droits
de l'Homme Lévy, député du Rhône, sur
le statut juridique des émigrés.
MM. Francis Jourdain, Brun, député, Led/n,
secrétaire du Centre de liaison des émigrés,
prirent ensuite la parole.
Aujourdhui, deuxième et dernière jour-
née du Congrès. La séance plénière du Congrès
se tiendra cet après-midi. Au cours de cette
séance, l'assemblée procédera au vote des ré-
solutions et à la nomination d'un comité na-
tional. (Havas.)
Une protestation du cotone! Kerwood
contre te projet français
de course aérienne transatlantique
Londres, le 29 mars. On mande de
New-York au D
américaine de la ligue internationale des
aviateurs a quahiié le projet français de
course aérienne transatlantique < folle-
ment téméraire et ne pouvant servir à
rien
II a télégraphié une protestation, rédi-
gée en termes énergiques, à l'Association
internationale aéronautique.
Le colonel, qui a fait partie de l'esca-
drille La Fayette, a déclaré que le comité
exécutif de la ligue américaine des avia-
teurs estime que cette course ne peut
en aucune façon servir la cause de la
science aéronautiq.ue, ,< Au contraire,
dit-il, elle pourrait lui porter un coup sé-
rieux parce que le public ne saura pas
faire la différence entre une course sen-
sationnelle et les sérieuses tentatives fai-
ta pour établir un service aérien régulier
à travers l'Atlantique. >
Le comité en question comprend des
pilotes très connus tels que Franck Kawks,
le capitaine Rickanbacker et le major Doo-
little. (Agence Radio.)
Un combat en Mandchourie
contre une troupe de bandits
Tokio, le 29 mars. Au cours d'un combat
qu'il a soutenu dans le nord de la Mandchou-
fie contre 500 bandits, le régiment originaire
de Kofu, ville du centre du Japon, a eu vingt
tués, dont un capitaine.
dépassée quelques instants auparavant. On eût I:
dit que le froid avait changé en statue de r
glace cette femme à la tête penchée et aux n
épaules tombantes. g
H la regarda il frissonnait malgré son man- q
teau doublé d'une peau de mouton et. son
bonnet de fourrure et, la femme était peu chau-
dement vêtue. Attendait-elle d'être gelée ?
Peut-être était-ce ce qu'elle cherchait. Ac-
tuellement, en Russie, personne ne s'inquiète e
de ce que vous devenez. H faut participer à la
révolution si l'on ne marche pas dans ses d
voies, la mort vous guette.
H passa lentement devant elle, puis se re-
tourna pour la regarder. C'était une grave
imprudence de s'intéresser ainsi a une incon- f
nue. S'il continuait à s'attarder auprès d'elle, n
quelqu'un nuirait par le remarquer. Or il de-
vait, avant tout, se garder d'attirer l'attention.
Il longea le garde-fou et s'arrêta à une di-
zaine de mètres de la silhouette courbée. Il r
la voyait maintenant de profil. Elle portait un r
chapeau d'étoSe qui cachait ses cheveux et s
ses oreiUes. Ses yeux fixaient le fleuve gelé
sa joue maigre et sa tempe semblaient sculp- <.
tées dans le marbre.
C'était elle 1
Son coeur tressaillit. Etait-ce vraiment une b
folie de passer à coté d'une inconnue, rencon- d
trée par hasard une douzaine de fois dans les u
rues de cette ville de Russie, et de 4e pouvoir e
JOURNAL DESDEBATS DU MARDI 30 MARS ~337
~U /OUR LE /OUR
La Terre chante
Tandis qu'une minorité d'exahés, de snobs, t
de dévoyés, obéissant, avec une discipline (
qu'elle ne saurait tolérer chez les autres, au
mot d'ordre de ''étranger, sème partout ta (
hajne, et que ta France, la France engourdie, j 1
dort, elle aussi à !f poings fermés M. la terre. la c
bonne, la saine, la vigoureuse terre -de chez I
nous, s'éveitte au tradttionnct, au libre appst 1
du printemps. 1
C'est qu'e)!e ignore ces inventioM diaboti- <;
ques l'économie et les toisirs f( dirigés )). Ette
ee soucie peu des rêves aux ailes rognées dc~
politiciens improvisés, des bureaucrates surexci-
tés, de tous ces tyranneaux apeurés et vaniteux t
qui s'imaginent construire dans les nuées d'es- t
taminet une société nouvelle, que dis-je ? une monde nouveau.
Elle suit simplement les lois naturelles, celtes t
qu'on ne saurait transgresser et, qui, tôt ou tard, [
prennent toujours ieur revanche. Elle sait que t
malgré la pluie, malgré !'a!gre bise, son heure <
est venue de renaître et de se parer. Depuis S
des siècles il en est ainsi et rien, pas même t
nos marxistes, ne pourrait la priver de son an-
nue!)e ascencion. Le soleil est son ma!tre et nui (
depuis Josué n'a eu le pouvoir de t'arrêter
dans sa course. La sève en etie bouillonne, F
fermente, cherche partout son éclosion.
Donc. pendant que les pauvres hommes pas- t
sent leur courte vie en revendications perpé- (
tuelles et s'ingénient à se détruire, la terre,
sourde à ces agitations, à ces jalousies, à ces E
discordes, lentement, sûrement, magnifiquement r
se renouvelle. Une brume vert pâ!e couvre ses j i
rorêts dénudées. Les bourgeons pointent sur les (
rameaux tuisants, vernis, i)s s'y installent et ]
s'y balancent. Sans doute les nuages couvrent <
encore t'espace, mais eux aussi, soumis à une f
force irréséistibte, par moments ils rompent leurs
rangs serrés, laissant passer t'azur et les Myons. ;F
du cie!.
Et c'est a!ofs une féerie inexprimable. Un 1
soufne brusquement attiédi soulève les bran- 1
ches. fait palpiter les minuscules feuilles encore t
aggtutinés. On tes devine, on sent qu'e!)es
vont apparaître, s'élargir, s'agiter sous la brise, 4
exha)er ces murmures profonds et doux par quoi
le bois ressemble à quelque immense coquH- (
lage bourdonnant des bruits de la mer. Les
herbes se redressent le sentier rajeuni court
plus alerte à travers ses broussailles, franchit <
d'un bond le ruisseau qui rit de toutes ses fos- t
settes dorées, s'arrête ennf.. à bout de soufne, (
devant la cour d'une ferme. Le linge qui
sèche se gonf)e et claque au vent, taL jis que
picorent et gloussent les pouiee, et que tes
crêtes des coqs évoquent tes prochains coque-
ticots.
L'étang tu! aussi s'éveitte le vieux bateau
amarré à ses bords, dans les sautes, sent fris-
sonner sa coque sous tes petites ondulations
qui se bercent. Les algues s'étirent le pton-
geon d'une grenouille trouble un instant le
silence, ce siience animé de la campagne que
traversent d'imperceptibles cris, des battements
de ptumes, des fuites invisibles, des craquements
de brindittes. Une ctoche sonne au lointain
des pigeons roucoulent une voix appette un
nom de femme voyage porté par la brise un
merle siffte. d'autres peu à peu lui répondent
le printemps naît, le printemps vient la terre
chante t
Jean RENOUARD.
Les mosquées de Jérusalem
restent fermées aux Français
Jérusalem, le 29 mars. Conformément
à des décisions prises par le Conseil suprême
musulman, les portes des mosquées sont de-
meurées ce matin fermées aux touristes fran-
çais en signe de protestation contre la sup-
pression de t'essaie des bateaux français à
Jaffa, et son remplacement par l'escale d'Haïffa.
Les autorités musulmanes estiment que
cette question dépasse le cadre des intérêt?
privés et affecte la politique arabe en Pa-
lestine, ayant pour effet un véritable < boycot-
tage d'un port exclusivement arabe au profit
d'un port mixte. (Havas.)
Les conflits sociaux aux Etats-Unis
Washington, le 29 mars. M. WNJiam Green,
président de la Fédération américaine du tra-
vail, a, dans une déclaTation of&eie'Ue, con-
damné les grèves des bras croises et les occu-
pations d'usines, qu'il coosid&re comme Nte-
gaJes.
Il a insisté sur le tait que ces grèves et ces
occupations pourraient causer un préjudice
permanent aux syndicats ouvriers et a de-
mandé aux unions atniiées à la Fédération de
s'abstenir de se servir de ces moyens comme
arme économique. (Havas.)
Le chancelier Hitler
ira-t-ii en Rhénanie ?
Berlin, le 29 mars. A la chancellerie du
Reich, on déclare n'avoir aucune connaissance
d'un prochain voyage de M. Hitler en Rhé-
nanie.
Il convient cependant de faire observer que
les déplacements du Fuhrer-Chancelier sont
fréquemment tenus secrets jusqu'au dernier
moment, Il n'est donc pas impossible que la
nouvelle du voyage de M. Hitler en Rhénanie
soit rendue publique ultérieurement.
(Havas.)
la considérer comme une étrangère ? D igno"
rait son nom et son origine; cependant, le
moindre mouvement de sa tête, le moindre
geste de ses mains, lui étaient aussi familiers
que s'il l'avait toujours connue. Pour l'ins-
tant, elle ne bougeait pas. Cette immobilité 1
lui serrait le eceur. Peut-être était-elle morte ?
Glacé de terreur, il s'approcha d'elle.
Pourquoi restez-vous là par ce vent gla- ]
cial ? demanda-t-il à voix basse.
n s'était exprimé en russe, et elle lui répon-
dit dans la même langue. Sans tourner la tête,
et sans changer d'expression, elle murmura )
Oui, il fait froid.
Le cœur de l'homme tressaillit de nouveau.
C'était la première fois qu'il entendait cette
voix. Pourtant il éprouvait quelque chose qu'il
n'avait jamais ressenti.
D était tout près de cette femme, mais eOe
ne faisait pas attention à lui et continuait à
regarder les nuages de neige et la rivière. Son
regard, son attitude trahissaient une terrible
souNranee.
Bouleversé, il répéta doucement:
H fait trop froid pour que vous restiez
?. <
Elle tourna légèrement la tête et le dévisagea
d'un air las. Dans la demi-obscurité, des om-
bres se creusaient au-dessous de ses sourcils 1
délicatement arqués et sur ses joues. Elevant <
un peu ja voix, elle lui demanda, comme si
elle taisait un eHort pour parler:
ÀCTUAUTÉS
H 'est difûeile de résumer l'ordre du
jour adopté par le comité central de la
Solidarité républicaine, laïque et sociale
de Tourcoing, à propos de l'émeute de
Clichy, car chaque mot qui s'y trouve a.
sa sign.incati
« Considérant que le principe essentiel
de la liberté individuelle signifie que la
liberté de chacun va .jusqu'à la limite où
celle du voisin commence et que de ce fait
la plus élémenta.ire tolérance prônée par
le programme de Rassemblement popu-
laire eoMiete à accorder aux autres ce
que l'on réclame pour soi-même consi-
dérant que les troubles sociaux et l'appel
..p. l'émeute loin d'être utiles aux justes re-
vendications sociales des travailleurs, les
desservent et sont de nature à rendre im-
possible le rapprochement du prolétariat
et dea classes moyenjnea qui ont, autant
que les autres, leurs droits sacrés à dé-
fendre, le comité se déclare, en tout point,
d'accord avec les déclarations du président
du parti, M. Edouard Daladier, dans son
discours de Maromme, et de M. Cam-
pihçhi, .préaident du groupe parlementaire
du parti, pour rétablir la liberté du tra-
vail et l'ordre dans la rue par le respect
de tous des lois républicaines. n
Et l'on ne peut pas dire que ce sont
des « réactionnaires > qui parlent 1
t.
Un militant communiste de Toul qu'on
avait engagé dans les troupes du < trente
popular revie.nt désenchanté. Mais son
désenchantement n'a pas la forme passive
du fatalisme. Ce communiste se fâche et
donne sa démission du parti. Ses griefs ? 2
Ils sont ceux de beaucoup de pauvres dia-
bles qui malheureusement n'ont pas pu
revenir dans leur pays. Aux premières
impressions ressenties à Albacete, tandis
que retentissaient les cris de <: Viva la
Russia et les accents de l' « Interna-
tionale et les harangues de M. Marty,
succèdent les déceptions. Citons
« Le baptême du feut fut pour moi une
grand découragement. Pas d'outils pour
'se terrer, pas de discipline, pas de liaison
avec les autres colonnes, pas de directi-
ves. Les colis venant de France ne parve-
naient jamais à leurs destinataires. La
solde était payée très irrégulièrement et
jamais nous ne touchions ce qui nous
avait été promis. Profondément écœuré de
cette gabegie, me rendant compte de tant
d'injustices, très éprouvé moralement de
constater la fausseté du régime pour le-
quel j'étais venu me battre, je n'eus plus
qu'un désir regagner la France ce à
quoi je réussis avec l'aide d'un camarade
qui, comme moi, avait compris. Rentré
chez moi, j'y trouvai la misère. Avant
mon départ, les agents recruteurs du
Frente popular m'avaient assuré que des
allocations seraient versées à ma femme
et à mon enfant mais ceux-ci n'ont ja-
mais rien touché. Après cela, j'ai donné
ma démission du parti communiste. »
Combien de citoyens réduits au silence
sont devenus, comme ce désenchanté, par-
ti sars de la non-intervention 1
t, t.
La journée de Pâques a été froide, mais
illuminée par le soleil. Il n'y avait pas
beaucoup de Parisiens à Paris, mais les
touristes français et étrangers les rem-
plaçaient et les salles de spectacle, les ma-
gasins de luxe ont fait de belles recettes.
Nous donnons d'autre part une physiono-
mie de la réunion d'Auteuil où se courait
te prix du Président de la République, une
de nos plus belles épreuves d'obstacles.
Autour des monuments, dans les musées,
ce fut l'animation dea grands jours. L'af-
fluence paraît être la même aujourd'hui.
Au Havre, les arrivées furent si nom-
breuses que des touristes durent passer
la nuit dans leurs voitures. A Nice, beau-
coup durent passer la nuit dans la salle
d'attente de la gare. Quant à la banlieue
de Paris, elle prit l'aspect des belles jour-
nées printanières si souvent célébrées
dans les chansons naïves et enthousiastes
qui faisaient autrefois la joie des habitués
du café-con~rt.
0 ?
Il y a en Alsace deux jumeaux qui ne
sont pas nés dans la même commune. A
première vue, c'est invraisemblable. Et,
pourtant, rien n'est plus simple après
avoir donné le jour à son premier enfant,
à Haguenau, la mère dut être transportée
dans une clinique de Bischwiller. Et la
ma'irie de chacune des deux villes a reçu
la déclaration de la naissance de chac~t
des jumeaux. A chacun son bien, dit
proverbe.
A cette histoire de jumeaux, ajoutons
une nouvelle qui nous vient de Londres et
d'après laquelle une femme de Stoke
Newington a mis au monde quatre en-
fants trois nlles et un garçon. L'une des
nlles est morte en naissant et le garçon
n'a vécu que douze heurea. Les deux au-
tres enfants sont bien portants..
<.
Voici une nouvelle offensive de lettres
anonymes. C'est à Montauban qu'elle s'est
déclenchée. Elles prétendent innocenter un
médecin condamné à doux ans de prison
pour manœuvres criminelles et qui fait
appel de ce jugement. Il paraît que cer-
taines de cea lettres sont telles que des
familles en ont été troublées.
t*
Une nouevUe arme de défense a été uti-
lisée par un paysan des environs de Var-
sovie qui a lâché sur un agent du use venu
pour saisir sa ferme un essaim d'a'beilles.
Peut être y aurait-il là matière à creuser
pour la protection des propriétés rurales.
ML B.
Pourquoi m'adressez-vous la parole ?
S'il eut été en quête d'une aventure, son
regard l'aurait arrêté, tant il était distant.
Vous allez geler si vous restez là.
L'esquisse d'un sourire détendit les lèvres
pâles et il eut une brève vision de ce qu'elle
devait être quand elle souriait vraiment.
Peu importe, répondit-elle. Je vous en
prie, ne vous inquiétez pas de moi.
Blé parlait en russe, m&is avec un accent
étranger.
H regarda par-dessus son épaule, et, cons-
tatant qu'ils étaient seuls sur le pont, il acheva
son geste fou. en s'arrêtant à côté d'elle.
Vous êtes Anglaise, n'est-ce pas? de-
manda-t-il.
Elle parut se réveiller de sa demi-léthargie.
Qui êtes-vous ? dit-elle.
Sans hésiter, il répondit:
Stephen Enderby.
Anglais?
Oui.
Est-ce pour cela que vous m'avez inter-
pellée ? Me connaissez-vous ?
Non, du moins je ne sais pas qui vous
êtes. Mais est-il nécessaire de connaître quel-
qu'un pour l'empêcher de mourir de froid ?
Evidemment non. Cependant, chacun est
libre de ses actes comment avez-vous deviné
que j'étais Anglaise ?
H se mit à rire.
Parce que vous parlez le russe avec un
1 ~l 1 1 1.1 .r~c^·r.~
*-t
Le§ Ech
~i_&'
fL Y A CENT ANS
JotMtM.! fïM D~b
du jeudi 30 mars 1837
Madrid, 21 mars. L'échec essuyé par les
Anglais devant Hernani a produit ici la plus
pénible impression. La légion anglaise coûte
fort cher bien des personnes se demandent si
les services qu'elle a rendus sont en propor-
tion des sacrifices qu'on a faits pour la solde
de.ce corps.
Paris, 29 mars. La vente de la bibliothè-
que du château de Rosny vient de procurer
à la Bibliothèque royale plusieurs manuscrits
de premi'sr ordre, notamment le fameux Code
Théodosien (livres 6, 7 et 8), publié par Cuja~
en 1566, manuscrit qui remonte au sixi&me siè-
cle de notre ère.
Le nombre total des manuso'its achetés
s'élève à treize.
Le colonel Vaudrey
et la sédition de Strasbourg
n y a quelques semâmes, on fêtait, par de
grandes réjouissances, le tricentenaire du siège (
de Saint-Jeau-de-Losne. Parmi les héros de cette
héroïque défense figurait, aux côtés de Lâpre, de t~
Desgranges, de Jeanne), de d'Espaces ou de n
MartéMe, le chevalier Nicolas Vaudrey. Une des- o
cendante de ce dernier, Mme Mars de Sainte- h
Croix, qui assistait aux têtes de Saint-Jean, au- n
rait pu nous rappeler qu'un autre de ses ancë- n
très, !o colonel Vaudrey, était devenu célèbre, C
lui aussi il y a exactement cent ans par
la tentative de coup d'Etat de Louis Napoléon d
à Strasbourg, à taquelie il donna tout son appui a
désintéressé. s.
Eievé dans ie culte du grand Napoléon, te jeune t
Vaudrey, né, lui aussi, en Bourgogne, se distin-
gua à Wagram et à Grossen-Hayen, où it fut p
Messe grièvement. li était parmi tes fidèles qui g
assistèrent aux touchants adieux de Fontaine- T
bieau. Aussi fut-it le premier à se rallier aux 7
projets du coup d'Etat du prince Louis-Napo- t
léon qui te'fit venir dans le courant de 1836 au
château d'Arnenberg, en Thurgovie suisse qu'ha- e
bitait la reine Hortense. Le colonel Vaudrey atta 1
passer ensuite un congé de trente jours chez une
do ses tantes, en Bourgogne, au château de Ces-
sey-sur-TiUe, entre Genlis et Pontailler. Là, i! C
reçut une charmante cantatrice Etéonore Brautt, S
émissaire du prince, avec laquelle it ébaucha une 1
idylle de quelques semaines et prépara en même q
temps ce qu'on a appelé la tentative de Stras- j d
bourg. Vaudrey étant, en effet, cotonet du 4* ré- r
giment d'artiUerie, à Strasbourg, c'est cette ville
qu'avait choisi Louis-Napoiéon pour y procia- 1~
mer l'Empire. Vaudrey, dés le matin du 30 oc- f
tobre 1836, ayant réuni son régiment dans
ta cour de la caserne, annonça la déchéance f
de Louis-Philippe aux cris unanimes de i
« Vive l'Empereur Le préfet du Bas-Rhin,
Choppin d'Amouvitte, était fait prisonnier et les t
bons Alsaciens sortaient déjà leur bonnet à poils n
et leur aigte impériale, lorsque le général Vol-
roi, commandant le 46' d'infanterie, fit échouer F
tout ce beau complot et s'opposa par la force à d
la tentative de Vaudrey. Le nouvel Empire, & t
Strasbourg, n'avait duré que deux heures i
La révolte avait été bénigne la répression le s
fut tout autant. Louis-Phiiippe fit embarquer f
Louis-Napoiéon pour les Etats-Unis, et la Cour
d'assises acquitta le colonel Vaudrey, victime de 1,
sa fidélité et aussi des beaux yeux d'Eléonore. g
Douze ans plus tard, te prince président pré- I
nait auprès de lui Vaudrey comme aide de camp, e
te nommait grand ofScier de la Légion-d'Hon- j 1
neur et gouverneur des Tuileries. Ces récom-
penses honorifiques, le colonel bourguignon t
les accepta avec émotion. Quant aux récompenses é
pécuniaires, il les avait toujours repoussées avec 1~
vivacité. La veille du coup de Strasbourg, en (
eSet, le sous-officier Fiatin, dit Persigny, lui avait r
apporté deux titres de rentes importants de la t
part de Louis-Bonaparte, Vaudrey les avait, sur-
te-ehamp, déchirés en mille pièces, en s'écriant {: r
< Je lutte pour un idéal. Je donne mon sang, t
mais je ne le vends pas-~ c e
Albert MALO c
t
I.
Utte Vie du Christ dam um théâtre t)MÏ
par l'Agewe Mes
c Une compagnie théâtrale hindoue, dont les p
régisseurs païens firent leurs études au collège 9
catholique de Trichinopoly, a préparé et joué
avec beaucoup de succès une V
con-forme au texte des Evangiles du reste
les impresarios n'ont pas manqué de deman-
der aux missionnaires leur avis et de faire
les retouches jugées nécessaires. Les acteurs,
plus d'une centaine, interprètent leurs rôles
avec une dignité et une dévotion qui éton- s
nent et édifient chez des païens, j
La mise en scène habile, les rapides chan- {
gements de décors, ajoutent à la valeur de la c
pièce qui a tenu d'affiche longtemps et tou-
ché jusqu'aux larmes la foule énorme des c
spectateurs musulmans et hindous. I
Les missionnaires, après avoir assisté au (
spectacle, ont vivement encouragé les orga- t
nisateurs & continuer leur œuvre, car ils sont
persuadés que cette pièce fera plus .de bien t
que de nombreux discours. » f
EtrmtgeM CM Betotoue. On vient de pu-
blier la statistique de la population étrangère
en Belgique.
Le 30 juin 1936 il y avait en Belgique
312,695 étrangers. On constate avec étonne- t
ment que parmi ces hôtes les Hollandais, dont i
on entend peu parler, sont presque aussi nom- i
breux que les Français ils sont 63,000 et c
les Français 69,000 et qu'il y a 51,000 Po- (
lonais. J
Tandis que Français et Hollandais habitent (
surtout les grandes villes, les Polonais sont t
en majorité des ouvriers travaillant dans les f
régions industrielles.
Les Anglais ne sont que 9,000. On se rap- (
pelle que, avant la guerre, Bruges possédait (
une colonie britannique nombreuse, composée (
surtout de rentiers, de fonctionnaires retrai- }
tés. Aujourd'hui, de nombreux Anglais vivent I
accent anglais Et maintenant que les présen-
tations sont faites, me permettrez-vous de vous
accompagner ? H ne faut pas que vous restiez i
là. <
EUe sourit, t
Les présentations sont-elles vraiment
faites, Monsieur Enderby ?
D répliqua gaiement
Stefan Ivanovitch, si cela ne vous fait
Den. L'autre nom me vaudrait le peloton
d'exécution, si l'on vous entendait.
Voyant son expression changer, il posa la
main sur la sienne pour la rassurer.
Pourquoi me parlez-vous ainsi ? Vous ne
me connaissez pas, objecta-t-elle.. l
C'est vrai, mais vous n'êtes-pas une 1
étrangère pour moi, je vous ai déjà rencontrée.
Ne voulez-vous pas me dire votre nom ?
Elle dégagea sa main et se penchant de
nouveau sur le garde-fou: 1
Je m'appelle Elisabeth Radin, murmurâ- J
t-elle. ]
Eh bien, maintenant que nous nous som- i
mes présentés dans toutes les règles, puis-je
vous accompagner ?
Non, Stephen Ivanoviteh. Ses doigts posés
sur la pierre s'agitaient. Un gant déchire les i
cachait en partie.
Pourquoi ?
Stephen se penchait aussi. Au-dessous d'eux,
l'eau n'était plus visible. La jeune femme ne 1
répondait pas.
dans la région (TYpres et de Fumes. Us y ont
été attirés par une raison pieuse ils ont voulu
se rapprocher des cimetières du Front, des
tombes qui leuy sont chères.
Le )tHMszm
trême-Orient vs-t-elle ohaj~ge!' ?. Le muezzin
de Smgapoouy n'appellera plus les Ëdàles du
haut du minaret de la mosquée, th eHet, de
puissants haut-parleurs, qu'on peut cntenare
à plus d'un .mille de là, ont été installés, sur
deux des quatre minarets de la grande mos-
quée du Sultan Masjid. Le muezzin se tiendra
désormais devant un microphone, à l'intérieur
de la mosquée et lancera de là tranquillement
ses prières rituelles.
Deux haut-parleurs et des microphones ont
également été installés à l'intérieur de la mos-
quée, de sorte que les services seront enten-
dus aisément à l'extérieur de l'édifice. Le muez-
zin pourra ainsi s'adresser à des éongrégations
de plus de cinq mille personnes.
D~LNS LE MONDE
(
Cours
S. M. le roi d'Egypte a fait, hier, en ba-
teau, le tour du lac Léman. Le souverain s'est
notamment arrêté, avec sa suite, à Montreux,
où il s'est fait montrer les salles destinées à
la conférence des capitulations, qui se réu-
nira le 12 avril. Le jeune souverain a égale-
ment visité le château de Chillon, Evian et 9
Ouchy.
S.A.S. le prince de Monaco, accompagné )
de sa petite-fille, la princesse Antoinette, est
arrivé à Ouchy-Lausanne pour y faire un court
séjour.
t~enfaisance
L'Ameriean A!d Society of Paris se pro-
pose de donner, au profit de son œuvre, un
grand gala, cinéma, souper, cabaret et bal, au
Théâtre des Ambassadeurs, avenue Gabriel, le
7 mai, à 21 h. 30.
Un des orchestres les plus renommés des Etats-
Unis viendra jouer en France pour la première
fois et on verra de nombreuses nouveautés
et attraetione jamais encore présentées à Paris.
tnformations
Dimanche prochain, 4 avril, & M h. 30, ïa
Club national des Lisérés verts donnera une
grande matinée dansante de propagande dans les
salons de l'Aéro-Club de France, 6, rue Galilée.
Les personnes ne faisant pas partie du Club
qui désirent assister f cette fête, trouveront
des cartes d'entrée au contrôle, le jour de la
réunion.
MM. les officiers et élèves oBieiers en tenue,
les étudiants, sur présentation de leur carte de
faculté, et les membres de l'Aéro-Oub de
France, bénéRcieront, au contrôle d'un tarif de
faveur.
FiançaHles
Noua apprenons les nancailles du duc de
Rohan, prince de Léon, nls du due de Rohan,
mort au champ d'honneur, et de la duchesse,
née Marguerite de Rohan-Chabot, avec Mlle
Hélène de Liencourt, Rlle de M. J. de Liencourt,
décédé, et de Mme, née Marie Begouën.
Mariages
En l'église d'Aix-des-Bains, le révérendis-
sime Père Dom Laure, abbé d'Hautecombe, cé-
lébrera, le samedi 10 avril, le mariage de Mlle
Marie-Françoise Argence, fille de M. Pierre Ar-
genee, directeur de l'agence Havas, chevalier de
la Légion-d'Honneur, et de Mme, née Pelletier,
avec M. Pierre Duchame, Ris de M. Françoia
Ducharne, chevalier de la Légion-d'Honneur,
et de Mme François Duchame.
Deuit
Les obsèques de M. René Cagnat, secré-
taire perpétuel de l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres, professeur honoraire au Col-
lège de France, auront lieu, en l'église Saint-
Germain-des-Prés. le mercredi 31 mars, & 11 heu-
res. Ni neurs, ni couronnes. Le présent a~<
tient lieu d'invitation.
Nous apprenons la mort de M. Louis Sadou!,
président de chambre à la Cour d'appel de
Nancy, chevalier de la Légion-d'Honneur, dé-
cédé à l'âge de soixante-sept ans. Ecrivain très
érudit, M. Louis Sadoul était membre et an-
cien président de l'Académie de Stanislas à
Nancy. Il avait pris, à la mort de son frère,
la direction de la revue régionaliste Le Pa~'
Lorr~n.
Les obsèques de Mlle Chaptal, dont nous
avons annoncé la mort, auront lieu mercredi 31
courant, à 10 heures, en l'église Notre-Dame-du<
Rosaire (194, rue de Vanves). On se réunira à
9 h. 30, 12, place de la Porte de Vanves.
On annonce la mort du docteur Pierre Sas-
sier, stomatologiste des hôpitaux de Paris, déeéd*
à l'âge de trente-cinq ans. SAWIÙL
SMMMt.
Un tetëgramme de M. Blum
à M. Niehûîas Murray Butler
Paris, le 29 mars. M. Léon Blum, pré-
sident du Conseil, a adressé à M. Nicholas
Murray Butler, à l'occasion du vingt-cinquième
anniversaire de sa présidence de l'Université
de Columbia, le télégramme suivant:
c Je suis heureux, à l'occasion du vingt-
cinquième anniversaire de votre présidence de
l'Université de Columbia, de joindre mes iéli-
citations à celles qui vous parviennent du
monde entier.
La France, éprise de liberté, salue en Ni-
cholas Murray Butler, président de l'Univer-
sité de Columbia et président de la Dotation
Carnegie, un des organisateurs de la paix uni-
verselle. »
Mort tragique d'un sportsman
Angoulême, le 29 mars. Près de Bar-
bezieux (Charente), la portière d'une ca-
mionnette qui transportait l'équipe de
football de Bordeaux à Poitiers pour y
disputer une rencontre aujourd'hui s'est
ouverte brusquement et l'un des joueurs,
M. Beauvallut, originaire de Villandrault
(Gironde) et infirmier militaire à l'hôpi-
tal du Béquet, s'est fracturé le crâne et
est décédé peu après.
En signe de deuil, l'équipe a décidé de
déclarer forfait et a regagné Bordeaux.
Le malheureux joueur avait été vic-
time, il y a quelques jours d'une agression
de )a part d'un Sénégalais fou furieux qui
l'avait frappé avec un fer à repasser à
l'h&pita! du Béquet.
Pourquoi? insista-t-iL
Elizabeth regardait la rivière. Les maisons
noires qui se dressaient au-dessus des quais,
comme des falaises, s'éclairaient ça et là, der-
rière les vitres, le vent siStait lugubrement.
Je n'ai aucun endroit pour m'abriter,
avoua-t-elle enfin d'une voix douce.
Le cœur de Stephen bondit.
Que dites-vous là?
La vérité, Mr Enderby oh! pardon,
Stefan Ivanovitch.
Stefan saisit son poignet.
Qu'est-ce que c'est que cette bêtise?
Et quittant son manteau, il le lui mit sur
les épaules.
Là, enntez les manches. C'est un vieux
cache-misère, mais il garantit du vent.
Elle ne s'était pas rendu compte à quel
point elle était glacée jusqu'au moment où la
chaleur la pénétra. Depuis la mort de Nicolas
Radin, sa vie était un long cauchemar le
froid. la faim. Peut-être mourrait-elle de
froid ?.
La peau de mouton reehauSée par le corps
vigoureux de Stephen lui rendit un peu de
vie.
Je ne veux pas que vous me donniez
votre manteau, vous allez prendre froid.
Pas si nous marchons, dit-il d'une voix
ferme.
(A MMfr*)
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