Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1937-03-29
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 mars 1937 29 mars 1937
Description : 1937/03/29 (Numéro 87). 1937/03/29 (Numéro 87).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/03/2008
JOVRNAt DES DEBATS DU LUNDI & MARS 1937
autorités préconisent et dirigent la tchéquisa-
tion des régions allemandes ».
Au contraire, M. Krofta a précisé que ces
mesures ne peuvent pas avoir d'influence pro-
fonde ou durable sur le caractère de ces ré-
gions.
HONGRIE
Le séjour de .M. Lémery à Budapest
M. Lémery, sénateur, ancien ministre, a été
reçu hier, à treize heures, en une audience
privée, qui s'est prolongée quarante minutes,
par l'amiral Horthy, régent de .Hongrie.
Au cours de son séjour à Budapest, M. Lé-
mery a eu l'occasion de s'entretenir avec de
nombreuses personnalités politiques il a eu,
notamment, une longue conversation avec
M. de Kanya, ministre des affaires étrangères.
Après un séjour d'une semaine en Hon-i
grie, où il était l'hôte de l'Association hon-
groise des affaix-es étrangères et de l'Office
du tourisme. M. Lémery regagne Paris au-
jourd'hui.
Le comte Bethlen
et les relations avec la Roumanie
Le comte Etienne Bethlen, qui fut pendant
dix ans président du Conseil et ministre des
affaires étrangères de Hongrie et dont les
relations étroites avec le gouvernement sont
connuse, indique, dans un article qui est
publié aujourd'hui, dans le Pesti Naplo, quelles
concessions le gouvernement hongrois pour-
rait faire, afin d'améliorer les relations hun-
garo-roumaines.
Après avoir précisé que la Roumanie doit
reconnaître l'égalité en droits de la Hongrie
en matière d'armements, le comte Bethlen in-
dique que, suivant la manière dont les mi-
norités seraient traitées, le gouvernement
pourrait, sans renoncer à la révision, aug-
menter ou diminuer la propagande révision-
niste, avancer ou reculer la date à laquelle
la Hongrie demandera à la Société des Nations
de faire jouer l'article 19 du Covenant pour
obtenir la modification de ses frontières.
ROUMANIE
Le retour de M. Tataresco
On télégraphie de Bucarest
L'agence Rador annonce qu'aussitôt après
son retour de Prague, M. Tataresco a ren-
contré M. Antonesco. Il a été ensuite reçu
̃en audience par le roi qui l'a retenu à dé-
jeuner.
Les milieux officiels se montrent très sa-
tisfaits des résultats de la visite à Prague du
premier ministre roumain. Les journaux con-
tinuent à les commenter favorablement.
ANTILLES ANGLAISES
Le yacht de M. J. P. Morgan échoué
On télégraphie de Nassau (Iles Bahamas)
Le yacht Corsair, à bord duquel se trou-
vait M. J. P. Morgan, s'est échoué, hier, au
̃moment où il voulait quitter le port à desti-
nation des Etats-Unis. Plusieurs remorqueurs
se trouvent auprès de lui, qui profiteront de
la marée haute pour le renflouer.
ETATS-UNIS
Les conflits dans l'industrie automobile
Le syndicat des ouvriers de l'automobile a
demandé au juge fédéral Campbell de donner
l'ordre à la direction des usines Chrysler de
reconnaître l'United Automobile Workers com-
me seule organisatoin chargée de négocier au
nom des ouvriers.
Le syndicat accuse la Société Chrysler de
violer la loi fédérale Wagner, de faire une dis-
crimination défavorable aux ouvriers syndiqués
et d'employer des « mouchards ».
D'après les dispositions de la loi Wagner,
lorsque les ouvriers syndiqués ont la majorité
̃dans une usine, leur syndicat doit être seul
admis à négocier.
Les pourparlers entre la Société Chrysler et
le syndicat continuent.
Le Japon et les armements navals
Le refus du Japon d'accepter de limiter à
14 pouces, les canons de ses cuirassés et
d'abaisser le tonnage maximum des bâtiments de
guerre n'a pas surpris les milieux maritimes
américains. Aucune note à ce sujet n'est par-
venue à Washington, mais depuis longtemps,
sur la foi d'indications émanant de Tokio, on
s'attendait à cette décision qui semble confir-
mer que les Japonais ont l'intention de cons-
truire de grosses unités, probablement de
50.000 tonnes. •<
La mission française à Mobile
et à la Nouvelle=Orléans
La réception qui fut donnée à bord du Cuba,
dans le port de Mobile, à l'occasion de l'arrivée
sur le sol américain de la mission française
Cavelier de la Salle, fut des plus brillantes.
Le maire et les autorités de la ville, des repré-
sentants du clergé, de l'armée et de la marine,
le consul de France, M. Jean de la Grèze, le
président du comité de réception en Louisiane,
M. André Lafargue, venu spécialement de la
Nouvelle-Orléans, y assistaient.
Le Cuba, portant la mission Cavelier de
la Salle s'est rendu ensuite à la Nouvelle-
Orléans.
Il a accosté au dock de Bienville, près des
docks de Toulouse et du Maine, noms français
qui attestent la fidélité de la plus grande ville
de la Louisiane à ses origines françaises; il
s'est amarré devant le croiseur D'Entrecas-
teaux, envoyé spécialement pour saluer la
mission nationale et qui a tiré une salve de
21 coups de canon, cependant que le gouver-
neur de la Louisiane, M. R.-V. Lèche, entouré
des membres de sa maison militaire, montait
à bord poui saluer le président de la mission.
Celui-ci, M. André Chevrillon, directeur de
l'Académie française, lui a présenté tous les
membres de la mission française et de la délé-
gation canadienne.
Le maire de la Nouvelle-Orléans, M. R.-S.
Maestri, a souhaité la bienvenue aux visiteurs
en termes inspirés de la plus vive amitié pour
la France. M. Raymond Laurent, président du
Conseil municipal de Paris, a répondu en
apportant à ses hôtes le salut de la capitale
française et en invitant le maire et les édiles
à visiter dans l'année l'Exposition internatio-
nale de Paris, invitation qu'ils ont accepté avec
reconnaissance.
FEUILLETON OU JOURNAL DES DEBATS
du 28 mars 1937 (2)
Histoire in temps passé.
NOUVELLE
par Mme DEMIANS=D'ARCHIMBAUD
« J'aimais excessivement ma femme, mon-
sieur le baron, écrivit le marquis à M. de
Serteuil, mais j'étais encore plus jaloux de
mon honneur que je n'étais amoureux. Je
supporterai donc sa perte avec le calme philo-
sophique d'un hom;ne de mon âge, qui se
trouvait menacé dans ce qu'il possédait de
plus cher. Pour vous, dont la passion était si
vive qu'aucune considération ne pouvait l'ar-
rêter, et que vous ne pouviez vivre sans res-
pirer le même air que la marquise de Lanoy,
je m'attends à recevoir la nouvelle de votre
mort, et je ne crois pas devoir vous cacher
que ma femme m'a quitté avec la persuasion
de votre fin prochaine. »
Ce pauvre Serteuil, disaient les cour-
tisans. Il perd une femme charmante au mo-
ment où il allait s'en faire aimer, c'était vi-
sible. Un mois de plus, elte était à lui.
Le temps passa, deux, trois, quatre mois.
Reproduction interdite.
'v%S&W:ISiiîSifeft?È&3&fcl.»?
AU JOUR LE JOUR
La mission française
Cavelier de La Salle et Marquette
est arrivée aux Etats-Unis
En lisant, dans les journaux d'hier soir, le
récit de l'arrivée aux Etats-Unis de la déléga-
tion française au troisième centenaire de Cave-
lier de La Salle et du Père Marquette, un nom
me saute aux yeux celui de la ville de Mo-
bile, dans l'Etat d'Alabama. Pourquoi, à ce
propos, ne commémore-t-on pas chez nous le
fondateur de cette cité ? Il s'appelait Her-
ville et était officier français. Il s'était préala-
blement signalé dans les guerres de l'Acadie,
de Terre-Neuve et de la baie d'Hudson, du-
rant les dernières campagnes qui précédèrent
la paix de Ryswick. Au lendemain de ce
traité, Herville fut chargé de poursuivre les
découvertes commencées dans la Louisiane et
de reconnaître par mer l'embouchure du Mis-
sissipi. C'est alors qu'il reconnut la baie de la
Mobile du nom du fleuve l'île Dau-
phine, la rivière de Pascajoula, la baie de
Biloxi et, se' dirigeant vers le sud-ouest, par-
vint, le 2 mars 1699, à l'embouchure du
Mississipi, dont il remonta le cours.
Il fallut, peu après, donner à la Louisiane
une capitale. On fonda d'abord un premier
établissement sur les rives de la baie de Bi-
loxi, ce qui était un mauvais choix topogra-
phique. Herville constata que l'emplacement
de La Mobile était préférable. Abandonnant
Biloxi, il construisit un fort en ce nouvel en-
droit, d'ailleurs bientôt négligé au profit de
l'île Dauphine, qui devint le quartier général
de la colonie. Il n'en reste pas moins que les
débuts de La Mobile en tant qu'agglomération
sont dus à un de nos compatriotes, secondé par
Juschereau de Saint-Denys et Le Sueur.
La Monnaie de Paris, toujours attentive à
nos gloires, vient de faire exécuter une mé-
daille à l'effigie du Père Marquette et une
autre à l'effigie de Cavelier de La Salle. Si
l'iconographie le permet, un semblable hom
mage serait légitimement rendu à Herville.
Il y aura trois cents ans en mai prochain que
naquit à Laon le Père Marquette qui, à l'âge
de trente-six ans, découvrit le Mississipi le
13 juin 1673, en la compagnie de Joliet. Le
premier était Récollet missionnaire, l'autre était
un négociant d'origine picarde établi au Ca-
nada, Ensemble, descendant le fleuve, les
deux Français reconnurent l'entrée du Mis-
souri, celle de l'Ohio, puis celle de l'Atkansas,
où ils terminèrent leurs découvertes. Le Nor-
mand Cavelier de La Salle, de trois ans pli
jeune que le Père Marquette, se trouvait à
Montréal où il avait fondé un établissement
de culture et de commerce. Les excursions pé-
rilleuses, mais couronnées de succès, qu'il il
avait accomplies déjà, lui suggérèrent d'en-
treprendre la découverte des bouches du Mis-
sissipi. Le comte de Frontenac, qui gouver-
nait le Canada, l'ayant encouragé dans ses
vues, La Salle se rendit en France, où
obtînt le concours de Louis XIV. On était en
1678. Les noms du chevalier, de Tonti et du
Père Hennepin méritent d'être cités aux côtés
de celui de La Salle, car c'est grâce aux
efforts conjugués de ces trois pionniers exem-
plaires que, le 2 février 1682, après des
prouesses d'audace et de persévérance, put
être fait enfin, à l'embouchure de l'Arkan-
sas, au nom de la France, l'acte solennel de
prise de possession.
Cavelier de La Salle continua jusqu'au golfe
du Mexique le cours de sa navigation, et le
nom de Louisiane fut donné aux vastes espa-
ces où coule le Père des fleuves, ce Mescha-
cebé qui, un siècle plus tard, entra, par Cha-
teaubriand, dans le romantisme éternel.
On aurait pu, l'autre semaine, évoquer le
deux cent cinquantième anniversaire de la
mort de Cavelier. Ce souvenir eût précédé de
peu la célébration de son œuvre, dont nous ne
venons que d'esquisser les prémisses. C'est en
effet le 2G mars 1687 que le vaillant explora-
teur tomba dans une embuscade, au pays des
Cenis.
Le Père Marquette, douze ans plus tôt,
était mort, lui aussi, sur le sol américain.
« Sentant sa fin approcher, a raconté M. Char-
les de La Roncière dans le beau livre qu'il lui
a consacré, le religieux en témoigna sa. joie
comme d'une délivrance qu'il annonça pour le
lendemain 18 mai 1675. Et il fixa tous les dé-
tails de la cérémonie funèbre, la façon dont il
faudrait placer ses pieds et ses mains, et l'em-
placement de sa sépulture, au bord d'une
rivière, sur une petite éminence boisée, où il
demanda d'être conduit, encore vivant. »
Une pensée vient à chacun, au rappel de
tels hommes et de tels instants la France est
bien une pépinière de volontés miraculeuses.
Aujourd'hui, le président du Conseil municipal
de Paris et les représentants de l'Institut de
France se rencontrent, aux Etats-Unis, avec la
délégation canadienne, pour communier dans
une même admiration, dans une même fidélité.
M. John Finley, président de l'Université de
New- York, a écrit « Combien nos rivières
seraient moins suggestives, si les Français n'y y
étaient point passés les premiers, avec leur
bravoure et leur esprit d'aventure » » Puisse cet
Pour des raisons qui lui étaient personnelles,
M. de Lanoy jugea pouvoir mettre fin à l'exil
de sa femme. La marquise arriva pendant la
nuit, à l'heure même où elle était partie. Son
mari la reçut sur le perron, à la lueur des
flambeaux. Quand les deux époux se trou-
vèrent seuls, que les domestiques se furent
retirés
Eh bien interrogea-t-elle en tremblant,
le malheureux est mort ? Voilà pourquoi vous
me permettez de revenir aup-rèr de vous ?
Le marquis tira de sa poche un petit cale-
pin.
Voici, dit-il, un mémorandum des faits
et gestes du baron de Serteuil, depuis votre
départ. Le jour de votre enterrement, il a dîné
aux Trois-Epis, avec deux mousquetaires et
un garde-du-corps. On y a bu au repos de
votre âme, et beaucoup loué la dépense que
j'avais faite pour votre convoi, magnifique en
effet. Le lendemain, je lui ai fait dire de se
tuer c'est une chose que vous ne demandiez
pas précisément, mais à laquelle vous vous
attendiez. M. le baron ne m'a pas répondu, et
il est parti pour Paris où il s'est entêté d'une
demoiselle de l'Opéra et du jeu de brelan.
Dans huit jours, ces deux fantaisies lui ont
coûté quatre mille louis. Comme il n'est pas
riche et que cela fait une brèche considérable
à sa fortune, il a songé tout aussitôt à se ma-
rier. Vous voyez que c'est un garçon avisé,
et aue sa première passion ne lui ayant pas
s^s*à**»3S**ï'ï? ï."«£.-S'WSjiïS*è
esprit ôTaventure, si joliment salué, rester,
maintenant comme jadis, et malgré lès épreu-
ves, au service de l'idée nationale 1
Gaëtan SANVOISIN.
ACTUALITÉS
Ç'eêt, dit-on; la situation internationale
qui occupera la plus grande partie de la
séance du Conseil des .ministres prévu
pour après-demain matin.
̃̃•-̃.̃•: «.©»- >/̃ ̃
Plusieurs milliers de personnes ont en-
tendu à Laval une conférence de M.. Jac-
ques Doriot qui a développé sa thèse sur
la nécessité de se grouper contre le com-
munisme pour défendre les libertés du
peuple français. Quant aux menaces dont
sont parti est l'objet, M. Jacques Doriot
a déclaré « Nous ne nous laisserons pas
dissoudre, nous en avertissons le parti
communiste. »
Sfifi
M. Maurice Thorez a parlé aux jeunes
communistes de la région parisienne. Il
les a incités à soigner leur culture physi-
que et intellectuelle. Ce ne fut pas, à la
vérité, un discours politique, bien qu'il y
ait été question de « faire payer les ri-
ches » et de prélèvements sur les grosses
fortunes, formules à effet sur les cer-
veaux naïfs. La réunion se termina par le
vote d'une résolution adressée aux Jeu-
nesses socialistes dont « la conférence na-
tionale » se déroule à Creil.
~o®
Le bataillon des canonniers sédentaires
de Lille qui avait été supprimé après là
guerre est rétabli par M. Daladier. Il est
chargé de participer à la défense contre
avions. v
«© © ̃• .̃
La formule « suivez le guide » sera
plus que jamais justifiée à l'Exposition. Il
s'agit des guides interprètes. On s'est
préoccupé d'ajouter à leur instruction
spéciale, qui est de rigueur, une érudition
qui leur permettra de donner aux visi-
teurs étrangers des explications moins
sommaires et moins fantaisistes que celles
de leurs confrères des Expositions précé-
dente. A cet effet, tous les candidats aux
fonctions d'interprète sont tenus de sui-
vre des cours à l'école professionnelle de
l'hôtellerie. Ces cours sont, d'ailleurs, as-
sez ardus. Les sujets suivants y sont trak
tés « Les grandes époques de l'art fran-
çais jusqu'à la fin de la Renaissance les
fêtes, les congrès et les manifestations
sportives les arts plastiques dans la vie
moderne le progrès scientifique appliqué
aux diverses techniques les sciences et
la pensée, etc. » Comme on le voit, les visi-
teurs de l'Exposition pourront rapporter
de Paris non seulement des impressions
agréables, mais aussi des connaissances
utiles. Nous serons loin des guides de cer-
tains musées qui accommodent l'histoire à
leur manière et qui, en évoquant un passé
impressionnant, ont toujours l'air de faire
de l'humour.
̃'̃̃̃' "'̃ .̃'̃̃̃' ml b.
Déplacements et villégiatures
de nos abonnés
Paris. Mlles Suzanne Patinot, Richard.
MM. le baron O. de Bogaerde, Louis; Bour-
reau, Laroche, André Lemaître, Maestracci, A.
Rodanet, H. Weisgerber.
Départements. Mmes Michel Beer, à Biot
Droz, au château de Héry baronne d'Eichthal,
au château de Thimécourt Lazard à Compiè-
gne Matter, à Dinard Henry Mendy, à Villers-
sur-Mer Naudin, à Sedan François de Wendel,
à Hayange.
Mlles Bisseux, à Livron Dyckhoff, à Bar-le-
Due Denise Millet, à Lacour.
MM. H. André, à Thouarcé Antoine-May,
à La Napoule Alcime Bachelier, à Montbert
Jean Bayet, à Ermenonville René Cec, à Bourg;
Bernheim, à Lombron A. Beyla, à Meung-sur-
Loire G. Le Bidois, aux Roches Bivort, à
Saint-Jean-de-Braye Boccon-Gibod à Vieux-
Moulin R. Bonnet, au Castellier Charles Bo-
reux, à L'Etrile Bruyère, à Lyon Chevaleau,
à Mégève R. de Courcel, à Vigneux-sur-Sei-
ne Henri Courteault, a Biarritz Emile Dacier,
à Nazelles Destors, au château d'Ecuelles
Henri Diriart, à Pau Drouin, à Nice A. Du-
rand, aux Sablettes commandant Duchène, à
Dijon Dumont, à Dijon Duval, à Verneuil-le-
'Chétif Georges Ferré, au château de la Tou-
che Gadrat, à Scieurac Bruno Gaillard, aux
Essarts Giros, à Gray lieutenant Goubelle,
à Néron Grat, à Laval Sa Grandeur Mgr
Grente, à Percy Guesneau, à Talmont Char-
les Jacob, à Cussy-les-Forges abbé Laîné, à
Olivet Lieutenant-colonel de Laval, au Pouli-
guen Lefort, à Lille R. Senon, à Trégastel
Lepelletier, à Craon Pierre Louis-Lucas, à
Grancey-le-Château Magnol, à Damazan abbé
J. Meunier, à Limoux comtesse G. de Monta-
lembert, à Cap-d'Ail Navarre, à Saint-Léopar-
din P. Neyrac, à Mégève G. Ouizille, à Ro-
quebrune-Cap-Martin Parent, à Lyons-la-Fo-
rêt Paul Permezel, au château du Baujard
Antoine Petit, à Saint-Jean-Cap-Ferrat Peti-
ton-Saint-Mard, à Châtellerault A. Geouffre
de la Pradelle, au château de Saint-Priest Pri-
net, à Bourbonne Raillard, à Marseille comte
Gabriel de la Rochefoucauld, au château de Ver-
teuil Camille Rocher, à Roybon baron des
Rotours ,au château des Rotours R. Schuloff,
ry Vallat, à Villelongue Paul Vassel, à Fleuzy;
général Tréboul, à Saint-Remy-des-Mnnts: Hen-
abbé Vatan, à Bué Jean Villey, à Tignes.
abbé Vatan, èBué Jean Villey,' à Tignes.
Etranger. Mmes A. Plique, à Milan Jules
Aubrun, à Naples.
M. Emile Charbonneaux, à Cernobbio.
Lyon, le 28 mars. M. Herriot, président
de la Chambre, est parti ce matin par la route,
à 9 heures, pour Céret (Pyrénées-Orientales).
D sera de retour à Lyon mardi, pour présider
la séance du conseil municipal.
réussi, il n'a garde de se jeter deux fois de
suite dans le sentiment. Maintenant, ma
chère amie, je vous ai fait venir pour signer
son contrat de mariage, car le baron épouse
une de nos parentes. Voilà pourquoi je vous
ai ressuscitée. sans compter aussi que j'avais
la plus grande envie de vous revoir, et qu^
je supportais votre mort avec beaucoup moins
de courage que M. de Serteuil.
La marquise n'avait rien autre à faire que
de se jeter dans les bras de son mari, et de
lui promettre de ne plus sr laisser prendre
aux beaux serments des sensibilités exagé-
rées. Elle le fit, et avec une amitié si vive
que c'était presque de l'amour.
Ma chère, lui dit son mari, comprenez
bien, une fois pour toutes, que lorsqu'une
femme, douée comme vous l'êtes, est aussi
profondément aimée de son époux, il lui est
aisé d'être sage, pourvu qu'elle apporte toute
sa confiance dans la communauté. Si nous
n'eussions pas agi tous deux comme nous
l'avons fait, M. de Serteuil vous aurait sé-
duite, affichée, puis abandonnée, et vous se-
riez à l'heure qu'il est dans un couvent.
Tout cela est fort bien, dit Mme de
Lanoy dont la gaîté était revenue mais son-
gez-vous que je suis morte pour Versailles,
pour la cour entière. Comment alle-vous me
ressusciter ?
Il y a quelqu'un, répondit le marquis,
qui a toujours su que vous vous portiez à,
La messe pontificale à Saint-Pierre
Cité-du-Vatican, le 28 mars. Soixante
mille fidèles, dont un nombre considérable
d'étrangers venus de tous les points du monde,
ont assisté ce matin, à Saint-Pierre, à la
messe solennelle qui a fourni au pape l'oc-
casion de reparaître pour la- première foisi
en public, après sa longue et grave maladie.
Dès que les portes de la basilique avaient
été ouvertes, au public, toutes les places dis-
ponibles avaient été rapidement occupées par
une foule compacte dont l'impatience grandis-
sait à mesura' que s'approchait l'heure à la-
quelle le pape devait faire son entrée dans
h basilique.
Un peu après dix heures, le Souverain Pon-
tife a quitté ses appartements privés pour
prendre place dans une chaise à porteurs, qu'il
a' quittée dans la chapelle Saint-Sébastien où
't'attendaient les cardinaux et les membres
de la chapelle pontificale.
Aussitôt arrivé devant l'Autel de la Con-
fession, où, par concession spéciale, le cardinal
Granito Pignatelli di Belmonte, doyen du
Sacré Collège, allait célébrer la messe ponti-
ficale, le pape a quitté la « sedia gestatoria »
pour s'installer sur le trône.
L'office divin a commencé quelques ins-
tants plus tard. Pendant toute la durée de la
cérémonie, les chœurs de la Chapelle Sixtine
et de la chapelle musicale de l'abbaye béné-
dictine de Saint-Anselme se sont fait entendre.
A 12 h. 30, le pape, apparaissait au balcon
central de la Basilique vaticane, a donné la
bénédiction urbi et orbi devant une foule
évaluée à près de 200.000 personnes.
Pie XI est apparu assis sur la « Sedia
gestatoria », tiare sur la tête.
Avant de prononcer la formule rituelle de
bénédiction apostolique, Pie XI, dont les pa-
roles étaient répétées par les haut-parleurs
installés autour de l'obélisque qui marque le
centre de la place Saint-Pierre, a dit en
latin que cette bénédiction devait constituer
un témoignage de sa reconnaissance pater-
nelle pour les prières qui avaient été adres-
sées au Seigneur, dans le monde entier, pour
sa santé. Puis, dans un silence impression-
nant, Pie XI a donné sa bénédiction « à la
ville et au monde ».
Un vent violent s'est élevé quelques ins-
tants après. Le pape s'est retiré pendant que
la foule ne cessait de l'acclamer.
Le pape a regagné ses appartements pri-
,vés. Il a été immédiatement examiné par son
médecin, qui n'a rien constaté d'anormal dans
son état, si ce n'est une certaine fatigue.
L'absence de l'ambassadeur du Koieh
Cité du Vatican, le 28 mars. Dans la
tribune du corps diplomatique, tous les repré-
sentants étrangers accrédités auprès du Saint
Siège étaient présents, ce matin, à Saint-Pier-
re, à l'exception des membres de l'ambassade
du Reich, dont l'absence a été très remarquée.
Dans la tribune réservée aux personnalités
étrangères figuraient, notamment, le prince et
la princesse de Danemark, le prince Joseph
Jean de Saxe, l'archiduchesse Madeleine de
Hongrie, la princesse Cécile de Prusse, la prin-
cesse Marie-Clotilde Napoléon, la princesse de
Hohenlohe.
Les cardinaux présents à la cérémonie
étaient au nombre de vingt-deux,
L'Encyclique papale et le Reich
Trêves, le 28 mars. A Trèves, dans le
Palatinat, au cours du sermon de ce matin,
on a ordonné que les cloches ne sonnent pas
pour Pâques atn dé protester contre l'ency-
clique pontificale. (Radio.)
Enlèvement d'enfant à Belgrade
7
Belgrade, le 28 mars. Une tentative d'en-
lèvement d'enfant a eu lieu, hier, à Belgrade,
et a trouvé, à l'aérodrome de Zemoun, un
épilogue mouvementé.
Vers 11 heures, un peu avant l'heure où,
du même aérodrome, allait s'envoler le comte
Ciano vers Rome, une Suédoise, Mme Daisy
Helikius, femme d'un avocat socialiste bien
connu à Stockholm, arrivait en larmes à
l'aérodrome, cherchant son fils Charles, âgé de
12 ans, disparu depuis la veille, sans que la
police eût pu retrouver trace de l'enfant ni de
ses ravisseurs.
Guidée par certains soupçons, la mère s'était
rendue à l'aérodrome les ravisseurs venaient
de prendre place dans l'avion de Berlin qui
devait partir dix minutes plus tard. Sur les
instances désespérées de Mme Helikius, la po-
lice les fit descendre et l'avion partit sans eux.
D'après les explications fournies à la police
par Mme Helikius et par les ravisseurs, qui
sont son propre frère, M. Gustave-Charles
Bernhardt, et sa mère, Mme Agda-Maria Bern-
hardt, c'est le désir de garder l'héritage reve-
nant à l'enfant, fils d'un premier mariage de
Mme Helikius, qui inspira leur acte aux ravis-
seurs, oncle et grand'mère du petit Charles.
L'enfant, qui désirait rester avec sa mère,
aurait été enlevé de force avant-hier, en pleine
rue de Belgrade. `
♦
La situation dangereuse des habitants
à Serrières-en-Chautagne
.Grenoble, le 28 mars. La pluie a enfin
cessé et dès le milieu de l'après-midi d'hier,
le soleil a percé les nuages qui, depuis des
jours, se déversaient sur la campagne sa-
voyarde.
Nous avons dit, hier, que le tumultueux
torrent avait pu enfin être ramené dans son lit
primitif grâce au travail gigantesque d'une
pelle mécanique. Aujourd'hui, le niveau des
eaux ayant considérablement baissé, le torrent
ne s'écoule plus dans le village où la vie renaît
peu à peu.
Cependant la pelle mécanique n'a pas ter-
miné sa tâche. Elle va débarrasser le lit du
torrent de nouvelles alluvions qui risquent de
le combler. Dans les rues du village, elle
s'attaque à présent aux pierres, aux rochers,
à la boue et les déverse dans des camions-
bennes qui, sans cesse, font la navette.
D'autre part, la montagne de Tuf, ravinée
et fissurée par les eaux de la source jaillie
soudainement près de celle du torrent « La
Prairie », n'avait pas, hier soir, donné de
nouvelles inquiétudes. Il paraît certain que si
le beau temps continue, la menace qui pesait
sur Serrières sera définitivement écartée.
merveille, et qui, après avoir blâmé mon ma-
riage, ne m'a pas refusé de le rendre heureux.
Le roi sait tout.
Le roi était au courant ?
Sans doute. Pensez-vous qu'à Versailles,
.presque sous les yeux de Sa Majesté, j'aurais
osé me permettre une tromperie semblable et
disposer, comme je l'ai fait, d'une de ses su-
jettes, si je n'avais pas eu son assentiment ?
J'ai été, jadis, page de Sa Majesté, vous le
savez, madame. C'est un tour de page que
j'ai joué à M. de Serteuil.
Restait une vengeance à exercer contre
ce dernier, et Mme de Lanoy ne s'en priva
pas. Il fallait, d'ailleurs, qu'elle fît sa rentrée
dans le monde. Le lendemain, tandis que le
capitaine de chevau-légers se trouvait chez
sa fiancée, pour signer son contrat de ma-
riage, les deux battants du salon s'ouvrirent,
et un laquais annonça d'une voix retentis-
sante « M. le marquis et Mme la marquise
de Lanoy ».
A ce dernier nom, tout le monde releva
la tête tout le monde s'émut et se leva.
M. de Serteuil poussa une exclamation in-
volontaire et lâcha la main de sa fiancée. Une
jeune femme blanche et rose, dont un peu de
rouge animait les charmantes couleurs, une
mouche assassine, artistement placée, faisant
ressortir en même temps la blancheur de la
peau et la vivacité de l'œil, la taille fine et
bien prise, la poitrine scintillante de pierre-
Les Echos de partotafr
IL Y A CENT ANS
Journal des Débats
du mercredi 29 mars 1837 r
Nouvelles d'Espagne. A Madrid, l'échec
d'Hernani a causé la plus pénible impression. Le
générai Esparterp est rentré à Bil'bao avec une
brigade. Ce général, qui dispose de 20.000 hom-
mes, s'était avancé jusqu'à Eybar dans la di-
rection de Tolosa il a été contraint à rétro-
grader par l'arrivée de l'Infant Don Sébastien,
lequel, après avoir forcé les Anglo-Christinos
à rentrer dans leur place forte, s'est porté sur
Espartero qui se serait réfugié précipitam-
ment à Bilbao avec une grande perte, de plu-
sieurs pièces de canon et 3.000 prisonniers.-
La division anglaise est décomposée on ia
réorganise en une seule brigade. Un grand
nombre d'officiers donnent leur démission et
retournent en Angleterre.
Il résulte de ces circonstances que les Car-
listes ne seront plus attaqués sur leur terri-
toire d'ici au mois de mai et qu'ils vont s'y
fortifier de plus belle.
Un homme politique suisse-romand:
Louis Ruchonnet
La Suisse romande n'a produit, pendant la
seconde moitié du dix-neuvième siècle, que deux
hommes politiques dignes d'être appelés des
hommes d'Etat Numa Droz et Louis Ruchonnet.
M. Félix Bonjour, qui fut le disciple de ce der-
nier, vient de se faire aussi son historiographe
et le livre qu'il lui a consacré « Louis Ruchon-
net, sa vie, son œuvre » (Lausanne, •imprimerie
vaudoise), présente un vif intérêt d'ordre géné-
ral. Louis Ruchonnet appartenait au parti radi-
cal vaudois et ne mettait point, tant s'en faut,
son drapeau dans sa poche. Il lutta avec ardeur
contre les conservateurs et les libéraux, mais
comme on est surpris du peu de distance qui sé-
parait alors ces deux clans, apparemment dressés
pourtant l'un contre l'autre Louis Ruchonnet
fait aujourd'hui l'effet d'un novateur des plus
raisonnables, d'un réformateur presque timide.
Il repoussait l'école unique, il prenait, contre le
professeur lausannois Herzen, fils du célèbre
révolutionnaire russe, la défense des humanités
et de la tradition classique. Animé de sentiments
religieux et très attaché à « l'Eglise nationale »
vaudoise ,il préconisait la tolérance dans tous
les domaines et s'il voulait la liberté pour lui-
même, il la concédait aussi à ses adversaires.
Quand les démonstrations de l'Armée du Salut,
encore à ses débuts, suscitèrent dans le canton
de Vaud des troubles mémorables sinon très gra-
ves, il prit courageusement contre certains de ses
amis, et même contre la majorité de la popula-
tion, le parti des soldats du général Booth. Quand
il quitta la politique cantonale pour la politique
fédérale, il se montra plus modéré encore. On a
peine à comprendre aujourd'hui qu'il ait fait
ligure de politicien rouge vif et que son pro-
gramme ait suscité tant de colères. La doctrine
radicale est devenue, depuis lors, presque dans
tous les pays, tellement plus subversive que ce
radical de 1880 fait vraiment figure de modéré.
Louis Ruchonnet n'a pas été mêlé aux grandes
affaires internationales, à la différence de Numa
Droz qui se distingua dans ce domaine et faillit
gouverner la Crète au nom du concert européen.
Tel qu'il fut et tel que M. Bonjour le fait revi-
vre dans son excellente biographie, Louis Ru-
chonnet n'en a pas moins servi loyalement Isa
patrie.
•̃•̃ ̃̃ ̃ ̃ • -̃ ̃• • '̃ ->̃•
•• ,̃ ̃
La mission des Pères Blancs au Sahara. La
mission des Pères Blancs au Sahara compte
certainement parmi les plus étendues du globe
environ deux millions de kilomètres carrés,
quatre fois la superficie de la France Le re-
censement de 1936 accusait une population in-
digène de 640.000 habitants.
Les premières tentatives de pénétration des
Fils du cardinal Lavigerie au pays de la
lumière, le désert le plus vaste sans doute et
le plus aride du mondé, remontent à 1874 et
furent marquées par le martyre de six mis-
sionnaires. Les Pères Blancs, au travail depuis
vingt-cinq ou trente ans, ne sont pas plus de
cinquante une trentaine de prêtres et une
quinzaine de frères, aidés dans leur apostolat
pénible par cinquante Sœurs Blanches, et ré-
partis dans dix-sept. postes. Le roumi n'est plus
pour les indigènes l'ennemi qu'il faut combat-
tre, mais un ami qu'ils finissent par apprécier.
Un Charles de Foucauld au milieu des Toua-
reg; en imposait à tous par sa grande charité
Pères Blancs et Sœurs Blanches, dans leurs
écoles, leurs ouvroirs, leurs dispensaires, en
font autant et les résultats de leurs efforts,
s'ils sont modestes, n'en sont pas moins réels.
La revue Grands Lacs, publiée par les Pères
Blancs, consacre sa livraison de février-mars
1937 au Sahara. C'est un numéro spécial, his-
torique et documentaire, du plus haut inté-
rêt (Grands Lacs, 31, rue Friant, Paris (XIVe),
ou 8, rue Grandgagnage, Namur)
<
Les derniers jours de la duchesse de Poli-
gnac. Yolande-Gabrielle de Polastron, du-
chesse de Polignac, l'amie de la reine Marie-
Antoinette, est surtout connue par la série de
pamphlets haineux répandus par les révolu-
tionnaires avec un acharnement tenace pendant
des années. Elle valait mieux que ces libelles
orduriers et l'historien a le devoir de protes-
ter contre les calomnies dont cette femme fut
accablée, pour accorder son jugement avec la
vérité.
La vérité, Pierre de Nolhac l'avait aperçue
et dite quand, abordant le chapitre des rela-
tions de Marie-Antoinette, il caractérisait ses
rapports aveec la « favorite » comme une de
ces jolies affections de vingt ans qui parfu-
ment le cœur pour la vie.
Tout cela, rien que cela, et la duchesse mou-
rut de la mort de la souveraine.
Le 16 octobre 1793, la reine montait sur
l'échafaud le 9 décembre suivant, Gabrielle
de Polastron, exilée à Vienne, succombait à
•«m tour après cinquante-trois jours d'une
'ente agonie.
Un document inédit, que vient de publier
M. Georges Paul dans le Bulletin de la Société
académique du Puy, nous renseigne à cet
̃gard. C'est une lettre adressée au comte de
Sataran par un familier des Polignac, proba-
ries, les petits pieds chaussés de satin rose,
et la tête coiffée de plumes ondoyantes, telle
était la morte que M. le marquis de Lanoy
tenait par la main.
Comment s'écria-t-on dé toutes- parts,
le premier émoi dissipé, la marquise est pleine
de vie ? Cette maladie subite, cette mort, ce
convoi ?
Chose convenue entre la marquise et
moi.
Mais pourquoi toutes ces fables ?
Chut Affaires de ménage, dit en sou-
riant le marquis, un doigt sur sa bouche.
On fit beaucoup de plaisanteries au sujet
de cet événement. On demanda à la marquise
des nouvelles, de l'autre monde, et la céré-
monie des fiançailles s'acheva. Mais Mme de
Lanoy saisit un moment opportun pour s'ap-
procher de M. de Serteuil et, lui glissant ses
lettres dans. la main
Monsieur, lui- dit-elle, voilà toutes les
nouvelles de l'autre monde, et, vraiment, ce
n'était pas la peine d'y aller.
Pour que la résurrection fût complète, on
s'amusa à présenter de nouveau la marquise
à la cour, où personne, excepté le roi et M. de
Serteuil, ne connaissait le vrai motif de sa
disparition et de sa mort simulée. Ce dernier
ne s'en vanta pas.
Mon page; mon page, dit le roi en riant
au marquis de Lanoy, voià qui va bien mais,
M. M.
blement l'abbé de Balivière, précepteur, au
lendemain du décès.
« Les médecins, écrit-tl, n'ont rien connu à
sa maladie, parce qu'eïïe était dans le fond
de l'âme. Sa mort ne fut pas ̃ douloureuse
elle perdit par degrés la connaissance et le
sentiment, mais toujours elle Conserva ce
calme que vous lui connaissiez. Tous .les liens
qui l'attachaient à la vie se sont insensiblement
relâehés sans violence et sans effort, ses traits
mêmes n'étaient point altérés. La douleur était
toute pour les autres et non pout elle. Enfin,
sans trouble, sans douleur, sans agonie, son
dernier soupir ne fut que son dernier souffle. ï
Ces lignes correspondent à celles que traçait
le 2 janvier 1794 le duc Armand « II était
impossible de ne pas l'aimer quand on la con-
naissait. Ce qui ne pouvait être aperçu par
les autres faisait le bonheur de tous mes mo-
ments. Jamais il n'a existé un caractère plus
parfait que le sien et un intérieur plus doux
que le nôtre. »
Nous voilà bien loin des couleurs ignobles
dont on -a sali la mémoire de celle dont le
grand mérite fut de rester attachée à l' « Au-
trichienne » dans la mauvaise comme dans la
bonne fortune. U. R.
DANS LE MONDE
Cours •
Après un séjour à Milan LL. AA. RR. le
duo et la duchesse d'Aoste, née princesse Anne
de France sont partis pour Monfalcone.
Cercles
La Société de Saint-Georges s'est réunie
en assemblée générale, sous la présidence du
duc de Lesparre.
Le président a rendu hommage à la mémoire
des membres décédés, le comte d'Hautpoul et
le comte Gaston de Castelbajac. Après approba-
tion des rapports, l'assemblée a complété son
comité, qui est ainsi composé:
Président d'honneur: duc de Brissac; membre
d honneur comte H. d'Oultremont président:
duc de Lesparre; vice-président: comte du Cor
de Damrémont; secrétaire-trésorier baron Ro-
ger membres M. Pierre Perrier, baron d'Ai-
guy, marquis de Créqui-Montfort, marquis Le
Gouëslier d'Argence, commandant Pardailhé-Ga-
labrun. ̃ e ̃ ,i,
Deuil 1
Mort de Mlle Chaptal Y-
Nous apprenons avec regret la mort de
Mlle Chaptal, directrice de la maison école
d infirmières privées, officier de la Légion-
d Honneur décédée à Paris. Femme de grand
cœur, Mlle Chaptal avait consacré toute sa vie
à faire le bien et sa disparition laisse un grand
vide dans le monde de la charité et de l'as-
sistance. Elle était la sœur de Mgr Çhaptal, évê-
que auxiliaire de Paris, de la baronne Dufour,
du comte Chaptal et de sœur Madeleine, fille
de la Charité.
Le général de division Tisseyre, du cadra
de réserve, dont nous avons annoncé la mort,
était le doyen des généraux français.
Né à Sournia (Pyrénées-Orientales), le 6 no-
vembre 1838, il entra à Saint-Cyr en 1857, fut
nommé capitaine au Mexique, sous Bazaine, puis
fut fait prisonnier lors de la capitulation de
Metz; il devint chef d'escadron en 1879, lieute-
nant-colonel en 1885, colonel en 1887, général de
brigade en 1892, de division en 1897 et comman-
dant du 17' corps d'armée en 1900 il fut placé
dans la réserve le 6 novembre 1913. Le général
Tissexre avait fait la campagne du Tonkin et
fut de la commission internationale de délimi-
tation de frontière sino-tonkinois.
On annonce la mort du docteur Marcel de
Lannoise, chevalier de la Légion-d'Honneur, dé-
cédé à Paris à l'âge de soixante-neuf ans.
Les obsèques de la baronne Hamelin ont été
célébrées hier, à midi, en l'église Saint-Philippe
du Roule, le curé de la paroisse, le chanoine
Colombel ayant fait la levée du corps et donné
1 absoute.
Le déuil a été conduit par le baron Ha-
melin, le baron Christian Hamelin, ses fils;
le général Boigues, son frère; le baron Charles
Hamelin, son beau-frère; MM. Jean Grandet,
René Boigues, le lieutenant Pierre Boigues, Phi-
lippe Le Coq Vallon, les barons Henry et
Claude Hamelin, ses neveux M. René de
Mieulle, son cousin germain.
Du côté des dames la baronne Christians
Hamelin, sa belle-fille; Mme Edmond Toutain,
sa sœur; la baronne Charles Hamelin, sa belle-
sœur Mmes Jean Grandet, René Boigues, Ph.
Le Coq Vallon, ses nièces; la marquise de Da-
mas, Mme d'Espinay, Mme René de Mieulle si
cousine germaine.
L'inhumation a eu lieu au Père-Lachaise.
Nous apprenons la mort de la vicomtess»
de Bussière, née Friedel.
M. Amédée Rihouet, conseiller honorair»
à la Cour des comptes, est décédé, hier, à Paris,
dans sa cent-unième année. M. Rihouet avait
été directeur à la Banque d'Algérie. D, était
entré comme auditeur à la Cour des comptes
en 1857.
Avis de messe
Une messe anniversaire, pour le repos de»
âmes de Mgr le duc d'Orléans et de S.A.L
et R. Mgr le prince Louis d'Orléans et Bra-
gance, sera dite demain lundi 29 mars, à 10 heu-
res en la chapelle de la Compassion, boulevard
Pershing (17').
S.UMPRÉ.
Les obsèques des victimes
7" du « Capricornus »
De nombreuses personnalités parmi les»
quelles le préfet du Rhône, le gouverneur"
militaire de Lyon. le consul d' Angleterre
et les dirigeants de l'Impérial Airways on*
assisté, ce matin, aux obsèques des vic-
times de l'accident survenu mercredi à
l'hydravion Cwpricornus, dans les monta
du Beaujolais.
Après la cérémonie religieuse, célébrée
dans la petite église d'Ouroux, le cortège
a gagné Villefranche, o ùles corps ont été
hissés dans les fourgons qui doivent les
conduire à Boulogne-sur-Mer, pour être,
de là, tracïportés en Angleterre.
Au cours de la cérémonie, des discours
ont été prononcés par M. King, consul
d'Angleterre M. Bollaert, préfet du
Rhône, et M. Berlotti, maire d'Ouroux.
Bagdad, le 28 mars. Le colonel et
Mme Lindzergh ont quitté Bagdad ce ma-
tin, à 6 h. 55 (G.M.T.), pour Alep.
pour Dieu, ne me demandez pas la mort dfl
votre femme tous les trois mois.
Sire, répondit M. de Lanoy, la marquisa
n'a plus besoin de mourir pour être fidèle. Elis
a acquis une expérience qui m'est la meil-
leure des sauvegardes. Cependant, si un nou-
veau danger se présentait, je demanderais à
Votre Majesté l'ambassade de Constantinople-,
et là je traiterais ma femme comme le Grand
Turc sa sultane^ favorite, je l'enfermerais car
je suis décidé à éviter le malheur que le roi
m'a prédit.
M. de Lanoy avait bien jugé sa femme lui
fut toujours fidèle. Seulement, la marquise,
malgré sa jeunesse et sa beauté, était devenue
un sujet d'effroi pour le peuple de Versailles
qui avait assisté à son enterrement, et s'obs-
tinait à croire qu'elle avait quitté son tom-
beau afin de revenir vivre avec son mari. Huit
ans plus tard, elle mourut tout de bon, et on
s'attendait tellement à la voir reparaître que
tantôt on prétendait l'avoir rencontrée sur le
tapis vert, tantôt dans le parc, ou bien sur le
bord de la pièce d'eau des Suisses des bon-
nes femmes soutenaient que chaque diman-
I che elle entendait la messe à Saint-Louis.
j Cette croyance à une seconde résurrection
de Mme la marquise de Lanoy était si ré-
pandue à Versailles qu'elle y vécut autant qu«
la monarchie.
wns ̃̃ ̃.
autorités préconisent et dirigent la tchéquisa-
tion des régions allemandes ».
Au contraire, M. Krofta a précisé que ces
mesures ne peuvent pas avoir d'influence pro-
fonde ou durable sur le caractère de ces ré-
gions.
HONGRIE
Le séjour de .M. Lémery à Budapest
M. Lémery, sénateur, ancien ministre, a été
reçu hier, à treize heures, en une audience
privée, qui s'est prolongée quarante minutes,
par l'amiral Horthy, régent de .Hongrie.
Au cours de son séjour à Budapest, M. Lé-
mery a eu l'occasion de s'entretenir avec de
nombreuses personnalités politiques il a eu,
notamment, une longue conversation avec
M. de Kanya, ministre des affaires étrangères.
Après un séjour d'une semaine en Hon-i
grie, où il était l'hôte de l'Association hon-
groise des affaix-es étrangères et de l'Office
du tourisme. M. Lémery regagne Paris au-
jourd'hui.
Le comte Bethlen
et les relations avec la Roumanie
Le comte Etienne Bethlen, qui fut pendant
dix ans président du Conseil et ministre des
affaires étrangères de Hongrie et dont les
relations étroites avec le gouvernement sont
connuse, indique, dans un article qui est
publié aujourd'hui, dans le Pesti Naplo, quelles
concessions le gouvernement hongrois pour-
rait faire, afin d'améliorer les relations hun-
garo-roumaines.
Après avoir précisé que la Roumanie doit
reconnaître l'égalité en droits de la Hongrie
en matière d'armements, le comte Bethlen in-
dique que, suivant la manière dont les mi-
norités seraient traitées, le gouvernement
pourrait, sans renoncer à la révision, aug-
menter ou diminuer la propagande révision-
niste, avancer ou reculer la date à laquelle
la Hongrie demandera à la Société des Nations
de faire jouer l'article 19 du Covenant pour
obtenir la modification de ses frontières.
ROUMANIE
Le retour de M. Tataresco
On télégraphie de Bucarest
L'agence Rador annonce qu'aussitôt après
son retour de Prague, M. Tataresco a ren-
contré M. Antonesco. Il a été ensuite reçu
̃en audience par le roi qui l'a retenu à dé-
jeuner.
Les milieux officiels se montrent très sa-
tisfaits des résultats de la visite à Prague du
premier ministre roumain. Les journaux con-
tinuent à les commenter favorablement.
ANTILLES ANGLAISES
Le yacht de M. J. P. Morgan échoué
On télégraphie de Nassau (Iles Bahamas)
Le yacht Corsair, à bord duquel se trou-
vait M. J. P. Morgan, s'est échoué, hier, au
̃moment où il voulait quitter le port à desti-
nation des Etats-Unis. Plusieurs remorqueurs
se trouvent auprès de lui, qui profiteront de
la marée haute pour le renflouer.
ETATS-UNIS
Les conflits dans l'industrie automobile
Le syndicat des ouvriers de l'automobile a
demandé au juge fédéral Campbell de donner
l'ordre à la direction des usines Chrysler de
reconnaître l'United Automobile Workers com-
me seule organisatoin chargée de négocier au
nom des ouvriers.
Le syndicat accuse la Société Chrysler de
violer la loi fédérale Wagner, de faire une dis-
crimination défavorable aux ouvriers syndiqués
et d'employer des « mouchards ».
D'après les dispositions de la loi Wagner,
lorsque les ouvriers syndiqués ont la majorité
̃dans une usine, leur syndicat doit être seul
admis à négocier.
Les pourparlers entre la Société Chrysler et
le syndicat continuent.
Le Japon et les armements navals
Le refus du Japon d'accepter de limiter à
14 pouces, les canons de ses cuirassés et
d'abaisser le tonnage maximum des bâtiments de
guerre n'a pas surpris les milieux maritimes
américains. Aucune note à ce sujet n'est par-
venue à Washington, mais depuis longtemps,
sur la foi d'indications émanant de Tokio, on
s'attendait à cette décision qui semble confir-
mer que les Japonais ont l'intention de cons-
truire de grosses unités, probablement de
50.000 tonnes. •<
La mission française à Mobile
et à la Nouvelle=Orléans
La réception qui fut donnée à bord du Cuba,
dans le port de Mobile, à l'occasion de l'arrivée
sur le sol américain de la mission française
Cavelier de la Salle, fut des plus brillantes.
Le maire et les autorités de la ville, des repré-
sentants du clergé, de l'armée et de la marine,
le consul de France, M. Jean de la Grèze, le
président du comité de réception en Louisiane,
M. André Lafargue, venu spécialement de la
Nouvelle-Orléans, y assistaient.
Le Cuba, portant la mission Cavelier de
la Salle s'est rendu ensuite à la Nouvelle-
Orléans.
Il a accosté au dock de Bienville, près des
docks de Toulouse et du Maine, noms français
qui attestent la fidélité de la plus grande ville
de la Louisiane à ses origines françaises; il
s'est amarré devant le croiseur D'Entrecas-
teaux, envoyé spécialement pour saluer la
mission nationale et qui a tiré une salve de
21 coups de canon, cependant que le gouver-
neur de la Louisiane, M. R.-V. Lèche, entouré
des membres de sa maison militaire, montait
à bord poui saluer le président de la mission.
Celui-ci, M. André Chevrillon, directeur de
l'Académie française, lui a présenté tous les
membres de la mission française et de la délé-
gation canadienne.
Le maire de la Nouvelle-Orléans, M. R.-S.
Maestri, a souhaité la bienvenue aux visiteurs
en termes inspirés de la plus vive amitié pour
la France. M. Raymond Laurent, président du
Conseil municipal de Paris, a répondu en
apportant à ses hôtes le salut de la capitale
française et en invitant le maire et les édiles
à visiter dans l'année l'Exposition internatio-
nale de Paris, invitation qu'ils ont accepté avec
reconnaissance.
FEUILLETON OU JOURNAL DES DEBATS
du 28 mars 1937 (2)
Histoire in temps passé.
NOUVELLE
par Mme DEMIANS=D'ARCHIMBAUD
« J'aimais excessivement ma femme, mon-
sieur le baron, écrivit le marquis à M. de
Serteuil, mais j'étais encore plus jaloux de
mon honneur que je n'étais amoureux. Je
supporterai donc sa perte avec le calme philo-
sophique d'un hom;ne de mon âge, qui se
trouvait menacé dans ce qu'il possédait de
plus cher. Pour vous, dont la passion était si
vive qu'aucune considération ne pouvait l'ar-
rêter, et que vous ne pouviez vivre sans res-
pirer le même air que la marquise de Lanoy,
je m'attends à recevoir la nouvelle de votre
mort, et je ne crois pas devoir vous cacher
que ma femme m'a quitté avec la persuasion
de votre fin prochaine. »
Ce pauvre Serteuil, disaient les cour-
tisans. Il perd une femme charmante au mo-
ment où il allait s'en faire aimer, c'était vi-
sible. Un mois de plus, elte était à lui.
Le temps passa, deux, trois, quatre mois.
Reproduction interdite.
'v%S&W:ISiiîSifeft?È&3&fcl.»?
AU JOUR LE JOUR
La mission française
Cavelier de La Salle et Marquette
est arrivée aux Etats-Unis
En lisant, dans les journaux d'hier soir, le
récit de l'arrivée aux Etats-Unis de la déléga-
tion française au troisième centenaire de Cave-
lier de La Salle et du Père Marquette, un nom
me saute aux yeux celui de la ville de Mo-
bile, dans l'Etat d'Alabama. Pourquoi, à ce
propos, ne commémore-t-on pas chez nous le
fondateur de cette cité ? Il s'appelait Her-
ville et était officier français. Il s'était préala-
blement signalé dans les guerres de l'Acadie,
de Terre-Neuve et de la baie d'Hudson, du-
rant les dernières campagnes qui précédèrent
la paix de Ryswick. Au lendemain de ce
traité, Herville fut chargé de poursuivre les
découvertes commencées dans la Louisiane et
de reconnaître par mer l'embouchure du Mis-
sissipi. C'est alors qu'il reconnut la baie de la
Mobile du nom du fleuve l'île Dau-
phine, la rivière de Pascajoula, la baie de
Biloxi et, se' dirigeant vers le sud-ouest, par-
vint, le 2 mars 1699, à l'embouchure du
Mississipi, dont il remonta le cours.
Il fallut, peu après, donner à la Louisiane
une capitale. On fonda d'abord un premier
établissement sur les rives de la baie de Bi-
loxi, ce qui était un mauvais choix topogra-
phique. Herville constata que l'emplacement
de La Mobile était préférable. Abandonnant
Biloxi, il construisit un fort en ce nouvel en-
droit, d'ailleurs bientôt négligé au profit de
l'île Dauphine, qui devint le quartier général
de la colonie. Il n'en reste pas moins que les
débuts de La Mobile en tant qu'agglomération
sont dus à un de nos compatriotes, secondé par
Juschereau de Saint-Denys et Le Sueur.
La Monnaie de Paris, toujours attentive à
nos gloires, vient de faire exécuter une mé-
daille à l'effigie du Père Marquette et une
autre à l'effigie de Cavelier de La Salle. Si
l'iconographie le permet, un semblable hom
mage serait légitimement rendu à Herville.
Il y aura trois cents ans en mai prochain que
naquit à Laon le Père Marquette qui, à l'âge
de trente-six ans, découvrit le Mississipi le
13 juin 1673, en la compagnie de Joliet. Le
premier était Récollet missionnaire, l'autre était
un négociant d'origine picarde établi au Ca-
nada, Ensemble, descendant le fleuve, les
deux Français reconnurent l'entrée du Mis-
souri, celle de l'Ohio, puis celle de l'Atkansas,
où ils terminèrent leurs découvertes. Le Nor-
mand Cavelier de La Salle, de trois ans pli
jeune que le Père Marquette, se trouvait à
Montréal où il avait fondé un établissement
de culture et de commerce. Les excursions pé-
rilleuses, mais couronnées de succès, qu'il il
avait accomplies déjà, lui suggérèrent d'en-
treprendre la découverte des bouches du Mis-
sissipi. Le comte de Frontenac, qui gouver-
nait le Canada, l'ayant encouragé dans ses
vues, La Salle se rendit en France, où
obtînt le concours de Louis XIV. On était en
1678. Les noms du chevalier, de Tonti et du
Père Hennepin méritent d'être cités aux côtés
de celui de La Salle, car c'est grâce aux
efforts conjugués de ces trois pionniers exem-
plaires que, le 2 février 1682, après des
prouesses d'audace et de persévérance, put
être fait enfin, à l'embouchure de l'Arkan-
sas, au nom de la France, l'acte solennel de
prise de possession.
Cavelier de La Salle continua jusqu'au golfe
du Mexique le cours de sa navigation, et le
nom de Louisiane fut donné aux vastes espa-
ces où coule le Père des fleuves, ce Mescha-
cebé qui, un siècle plus tard, entra, par Cha-
teaubriand, dans le romantisme éternel.
On aurait pu, l'autre semaine, évoquer le
deux cent cinquantième anniversaire de la
mort de Cavelier. Ce souvenir eût précédé de
peu la célébration de son œuvre, dont nous ne
venons que d'esquisser les prémisses. C'est en
effet le 2G mars 1687 que le vaillant explora-
teur tomba dans une embuscade, au pays des
Cenis.
Le Père Marquette, douze ans plus tôt,
était mort, lui aussi, sur le sol américain.
« Sentant sa fin approcher, a raconté M. Char-
les de La Roncière dans le beau livre qu'il lui
a consacré, le religieux en témoigna sa. joie
comme d'une délivrance qu'il annonça pour le
lendemain 18 mai 1675. Et il fixa tous les dé-
tails de la cérémonie funèbre, la façon dont il
faudrait placer ses pieds et ses mains, et l'em-
placement de sa sépulture, au bord d'une
rivière, sur une petite éminence boisée, où il
demanda d'être conduit, encore vivant. »
Une pensée vient à chacun, au rappel de
tels hommes et de tels instants la France est
bien une pépinière de volontés miraculeuses.
Aujourd'hui, le président du Conseil municipal
de Paris et les représentants de l'Institut de
France se rencontrent, aux Etats-Unis, avec la
délégation canadienne, pour communier dans
une même admiration, dans une même fidélité.
M. John Finley, président de l'Université de
New- York, a écrit « Combien nos rivières
seraient moins suggestives, si les Français n'y y
étaient point passés les premiers, avec leur
bravoure et leur esprit d'aventure » » Puisse cet
Pour des raisons qui lui étaient personnelles,
M. de Lanoy jugea pouvoir mettre fin à l'exil
de sa femme. La marquise arriva pendant la
nuit, à l'heure même où elle était partie. Son
mari la reçut sur le perron, à la lueur des
flambeaux. Quand les deux époux se trou-
vèrent seuls, que les domestiques se furent
retirés
Eh bien interrogea-t-elle en tremblant,
le malheureux est mort ? Voilà pourquoi vous
me permettez de revenir aup-rèr de vous ?
Le marquis tira de sa poche un petit cale-
pin.
Voici, dit-il, un mémorandum des faits
et gestes du baron de Serteuil, depuis votre
départ. Le jour de votre enterrement, il a dîné
aux Trois-Epis, avec deux mousquetaires et
un garde-du-corps. On y a bu au repos de
votre âme, et beaucoup loué la dépense que
j'avais faite pour votre convoi, magnifique en
effet. Le lendemain, je lui ai fait dire de se
tuer c'est une chose que vous ne demandiez
pas précisément, mais à laquelle vous vous
attendiez. M. le baron ne m'a pas répondu, et
il est parti pour Paris où il s'est entêté d'une
demoiselle de l'Opéra et du jeu de brelan.
Dans huit jours, ces deux fantaisies lui ont
coûté quatre mille louis. Comme il n'est pas
riche et que cela fait une brèche considérable
à sa fortune, il a songé tout aussitôt à se ma-
rier. Vous voyez que c'est un garçon avisé,
et aue sa première passion ne lui ayant pas
s^s*à**»3S**ï'ï? ï."«£.-S'WSjiïS*è
esprit ôTaventure, si joliment salué, rester,
maintenant comme jadis, et malgré lès épreu-
ves, au service de l'idée nationale 1
Gaëtan SANVOISIN.
ACTUALITÉS
Ç'eêt, dit-on; la situation internationale
qui occupera la plus grande partie de la
séance du Conseil des .ministres prévu
pour après-demain matin.
̃̃•-̃.̃•: «.©»- >/̃ ̃
Plusieurs milliers de personnes ont en-
tendu à Laval une conférence de M.. Jac-
ques Doriot qui a développé sa thèse sur
la nécessité de se grouper contre le com-
munisme pour défendre les libertés du
peuple français. Quant aux menaces dont
sont parti est l'objet, M. Jacques Doriot
a déclaré « Nous ne nous laisserons pas
dissoudre, nous en avertissons le parti
communiste. »
Sfifi
M. Maurice Thorez a parlé aux jeunes
communistes de la région parisienne. Il
les a incités à soigner leur culture physi-
que et intellectuelle. Ce ne fut pas, à la
vérité, un discours politique, bien qu'il y
ait été question de « faire payer les ri-
ches » et de prélèvements sur les grosses
fortunes, formules à effet sur les cer-
veaux naïfs. La réunion se termina par le
vote d'une résolution adressée aux Jeu-
nesses socialistes dont « la conférence na-
tionale » se déroule à Creil.
~o®
Le bataillon des canonniers sédentaires
de Lille qui avait été supprimé après là
guerre est rétabli par M. Daladier. Il est
chargé de participer à la défense contre
avions. v
«© © ̃• .̃
La formule « suivez le guide » sera
plus que jamais justifiée à l'Exposition. Il
s'agit des guides interprètes. On s'est
préoccupé d'ajouter à leur instruction
spéciale, qui est de rigueur, une érudition
qui leur permettra de donner aux visi-
teurs étrangers des explications moins
sommaires et moins fantaisistes que celles
de leurs confrères des Expositions précé-
dente. A cet effet, tous les candidats aux
fonctions d'interprète sont tenus de sui-
vre des cours à l'école professionnelle de
l'hôtellerie. Ces cours sont, d'ailleurs, as-
sez ardus. Les sujets suivants y sont trak
tés « Les grandes époques de l'art fran-
çais jusqu'à la fin de la Renaissance les
fêtes, les congrès et les manifestations
sportives les arts plastiques dans la vie
moderne le progrès scientifique appliqué
aux diverses techniques les sciences et
la pensée, etc. » Comme on le voit, les visi-
teurs de l'Exposition pourront rapporter
de Paris non seulement des impressions
agréables, mais aussi des connaissances
utiles. Nous serons loin des guides de cer-
tains musées qui accommodent l'histoire à
leur manière et qui, en évoquant un passé
impressionnant, ont toujours l'air de faire
de l'humour.
̃'̃̃̃' "'̃ .̃'̃̃̃' ml b.
Déplacements et villégiatures
de nos abonnés
Paris. Mlles Suzanne Patinot, Richard.
MM. le baron O. de Bogaerde, Louis; Bour-
reau, Laroche, André Lemaître, Maestracci, A.
Rodanet, H. Weisgerber.
Départements. Mmes Michel Beer, à Biot
Droz, au château de Héry baronne d'Eichthal,
au château de Thimécourt Lazard à Compiè-
gne Matter, à Dinard Henry Mendy, à Villers-
sur-Mer Naudin, à Sedan François de Wendel,
à Hayange.
Mlles Bisseux, à Livron Dyckhoff, à Bar-le-
Due Denise Millet, à Lacour.
MM. H. André, à Thouarcé Antoine-May,
à La Napoule Alcime Bachelier, à Montbert
Jean Bayet, à Ermenonville René Cec, à Bourg;
Bernheim, à Lombron A. Beyla, à Meung-sur-
Loire G. Le Bidois, aux Roches Bivort, à
Saint-Jean-de-Braye Boccon-Gibod à Vieux-
Moulin R. Bonnet, au Castellier Charles Bo-
reux, à L'Etrile Bruyère, à Lyon Chevaleau,
à Mégève R. de Courcel, à Vigneux-sur-Sei-
ne Henri Courteault, a Biarritz Emile Dacier,
à Nazelles Destors, au château d'Ecuelles
Henri Diriart, à Pau Drouin, à Nice A. Du-
rand, aux Sablettes commandant Duchène, à
Dijon Dumont, à Dijon Duval, à Verneuil-le-
'Chétif Georges Ferré, au château de la Tou-
che Gadrat, à Scieurac Bruno Gaillard, aux
Essarts Giros, à Gray lieutenant Goubelle,
à Néron Grat, à Laval Sa Grandeur Mgr
Grente, à Percy Guesneau, à Talmont Char-
les Jacob, à Cussy-les-Forges abbé Laîné, à
Olivet Lieutenant-colonel de Laval, au Pouli-
guen Lefort, à Lille R. Senon, à Trégastel
Lepelletier, à Craon Pierre Louis-Lucas, à
Grancey-le-Château Magnol, à Damazan abbé
J. Meunier, à Limoux comtesse G. de Monta-
lembert, à Cap-d'Ail Navarre, à Saint-Léopar-
din P. Neyrac, à Mégève G. Ouizille, à Ro-
quebrune-Cap-Martin Parent, à Lyons-la-Fo-
rêt Paul Permezel, au château du Baujard
Antoine Petit, à Saint-Jean-Cap-Ferrat Peti-
ton-Saint-Mard, à Châtellerault A. Geouffre
de la Pradelle, au château de Saint-Priest Pri-
net, à Bourbonne Raillard, à Marseille comte
Gabriel de la Rochefoucauld, au château de Ver-
teuil Camille Rocher, à Roybon baron des
Rotours ,au château des Rotours R. Schuloff,
ry Vallat, à Villelongue Paul Vassel, à Fleuzy;
général Tréboul, à Saint-Remy-des-Mnnts: Hen-
abbé Vatan, à Bué Jean Villey, à Tignes.
abbé Vatan, èBué Jean Villey,' à Tignes.
Etranger. Mmes A. Plique, à Milan Jules
Aubrun, à Naples.
M. Emile Charbonneaux, à Cernobbio.
Lyon, le 28 mars. M. Herriot, président
de la Chambre, est parti ce matin par la route,
à 9 heures, pour Céret (Pyrénées-Orientales).
D sera de retour à Lyon mardi, pour présider
la séance du conseil municipal.
réussi, il n'a garde de se jeter deux fois de
suite dans le sentiment. Maintenant, ma
chère amie, je vous ai fait venir pour signer
son contrat de mariage, car le baron épouse
une de nos parentes. Voilà pourquoi je vous
ai ressuscitée. sans compter aussi que j'avais
la plus grande envie de vous revoir, et qu^
je supportais votre mort avec beaucoup moins
de courage que M. de Serteuil.
La marquise n'avait rien autre à faire que
de se jeter dans les bras de son mari, et de
lui promettre de ne plus sr laisser prendre
aux beaux serments des sensibilités exagé-
rées. Elle le fit, et avec une amitié si vive
que c'était presque de l'amour.
Ma chère, lui dit son mari, comprenez
bien, une fois pour toutes, que lorsqu'une
femme, douée comme vous l'êtes, est aussi
profondément aimée de son époux, il lui est
aisé d'être sage, pourvu qu'elle apporte toute
sa confiance dans la communauté. Si nous
n'eussions pas agi tous deux comme nous
l'avons fait, M. de Serteuil vous aurait sé-
duite, affichée, puis abandonnée, et vous se-
riez à l'heure qu'il est dans un couvent.
Tout cela est fort bien, dit Mme de
Lanoy dont la gaîté était revenue mais son-
gez-vous que je suis morte pour Versailles,
pour la cour entière. Comment alle-vous me
ressusciter ?
Il y a quelqu'un, répondit le marquis,
qui a toujours su que vous vous portiez à,
La messe pontificale à Saint-Pierre
Cité-du-Vatican, le 28 mars. Soixante
mille fidèles, dont un nombre considérable
d'étrangers venus de tous les points du monde,
ont assisté ce matin, à Saint-Pierre, à la
messe solennelle qui a fourni au pape l'oc-
casion de reparaître pour la- première foisi
en public, après sa longue et grave maladie.
Dès que les portes de la basilique avaient
été ouvertes, au public, toutes les places dis-
ponibles avaient été rapidement occupées par
une foule compacte dont l'impatience grandis-
sait à mesura' que s'approchait l'heure à la-
quelle le pape devait faire son entrée dans
h basilique.
Un peu après dix heures, le Souverain Pon-
tife a quitté ses appartements privés pour
prendre place dans une chaise à porteurs, qu'il
a' quittée dans la chapelle Saint-Sébastien où
't'attendaient les cardinaux et les membres
de la chapelle pontificale.
Aussitôt arrivé devant l'Autel de la Con-
fession, où, par concession spéciale, le cardinal
Granito Pignatelli di Belmonte, doyen du
Sacré Collège, allait célébrer la messe ponti-
ficale, le pape a quitté la « sedia gestatoria »
pour s'installer sur le trône.
L'office divin a commencé quelques ins-
tants plus tard. Pendant toute la durée de la
cérémonie, les chœurs de la Chapelle Sixtine
et de la chapelle musicale de l'abbaye béné-
dictine de Saint-Anselme se sont fait entendre.
A 12 h. 30, le pape, apparaissait au balcon
central de la Basilique vaticane, a donné la
bénédiction urbi et orbi devant une foule
évaluée à près de 200.000 personnes.
Pie XI est apparu assis sur la « Sedia
gestatoria », tiare sur la tête.
Avant de prononcer la formule rituelle de
bénédiction apostolique, Pie XI, dont les pa-
roles étaient répétées par les haut-parleurs
installés autour de l'obélisque qui marque le
centre de la place Saint-Pierre, a dit en
latin que cette bénédiction devait constituer
un témoignage de sa reconnaissance pater-
nelle pour les prières qui avaient été adres-
sées au Seigneur, dans le monde entier, pour
sa santé. Puis, dans un silence impression-
nant, Pie XI a donné sa bénédiction « à la
ville et au monde ».
Un vent violent s'est élevé quelques ins-
tants après. Le pape s'est retiré pendant que
la foule ne cessait de l'acclamer.
Le pape a regagné ses appartements pri-
,vés. Il a été immédiatement examiné par son
médecin, qui n'a rien constaté d'anormal dans
son état, si ce n'est une certaine fatigue.
L'absence de l'ambassadeur du Koieh
Cité du Vatican, le 28 mars. Dans la
tribune du corps diplomatique, tous les repré-
sentants étrangers accrédités auprès du Saint
Siège étaient présents, ce matin, à Saint-Pier-
re, à l'exception des membres de l'ambassade
du Reich, dont l'absence a été très remarquée.
Dans la tribune réservée aux personnalités
étrangères figuraient, notamment, le prince et
la princesse de Danemark, le prince Joseph
Jean de Saxe, l'archiduchesse Madeleine de
Hongrie, la princesse Cécile de Prusse, la prin-
cesse Marie-Clotilde Napoléon, la princesse de
Hohenlohe.
Les cardinaux présents à la cérémonie
étaient au nombre de vingt-deux,
L'Encyclique papale et le Reich
Trêves, le 28 mars. A Trèves, dans le
Palatinat, au cours du sermon de ce matin,
on a ordonné que les cloches ne sonnent pas
pour Pâques atn dé protester contre l'ency-
clique pontificale. (Radio.)
Enlèvement d'enfant à Belgrade
7
Belgrade, le 28 mars. Une tentative d'en-
lèvement d'enfant a eu lieu, hier, à Belgrade,
et a trouvé, à l'aérodrome de Zemoun, un
épilogue mouvementé.
Vers 11 heures, un peu avant l'heure où,
du même aérodrome, allait s'envoler le comte
Ciano vers Rome, une Suédoise, Mme Daisy
Helikius, femme d'un avocat socialiste bien
connu à Stockholm, arrivait en larmes à
l'aérodrome, cherchant son fils Charles, âgé de
12 ans, disparu depuis la veille, sans que la
police eût pu retrouver trace de l'enfant ni de
ses ravisseurs.
Guidée par certains soupçons, la mère s'était
rendue à l'aérodrome les ravisseurs venaient
de prendre place dans l'avion de Berlin qui
devait partir dix minutes plus tard. Sur les
instances désespérées de Mme Helikius, la po-
lice les fit descendre et l'avion partit sans eux.
D'après les explications fournies à la police
par Mme Helikius et par les ravisseurs, qui
sont son propre frère, M. Gustave-Charles
Bernhardt, et sa mère, Mme Agda-Maria Bern-
hardt, c'est le désir de garder l'héritage reve-
nant à l'enfant, fils d'un premier mariage de
Mme Helikius, qui inspira leur acte aux ravis-
seurs, oncle et grand'mère du petit Charles.
L'enfant, qui désirait rester avec sa mère,
aurait été enlevé de force avant-hier, en pleine
rue de Belgrade. `
♦
La situation dangereuse des habitants
à Serrières-en-Chautagne
.Grenoble, le 28 mars. La pluie a enfin
cessé et dès le milieu de l'après-midi d'hier,
le soleil a percé les nuages qui, depuis des
jours, se déversaient sur la campagne sa-
voyarde.
Nous avons dit, hier, que le tumultueux
torrent avait pu enfin être ramené dans son lit
primitif grâce au travail gigantesque d'une
pelle mécanique. Aujourd'hui, le niveau des
eaux ayant considérablement baissé, le torrent
ne s'écoule plus dans le village où la vie renaît
peu à peu.
Cependant la pelle mécanique n'a pas ter-
miné sa tâche. Elle va débarrasser le lit du
torrent de nouvelles alluvions qui risquent de
le combler. Dans les rues du village, elle
s'attaque à présent aux pierres, aux rochers,
à la boue et les déverse dans des camions-
bennes qui, sans cesse, font la navette.
D'autre part, la montagne de Tuf, ravinée
et fissurée par les eaux de la source jaillie
soudainement près de celle du torrent « La
Prairie », n'avait pas, hier soir, donné de
nouvelles inquiétudes. Il paraît certain que si
le beau temps continue, la menace qui pesait
sur Serrières sera définitivement écartée.
merveille, et qui, après avoir blâmé mon ma-
riage, ne m'a pas refusé de le rendre heureux.
Le roi sait tout.
Le roi était au courant ?
Sans doute. Pensez-vous qu'à Versailles,
.presque sous les yeux de Sa Majesté, j'aurais
osé me permettre une tromperie semblable et
disposer, comme je l'ai fait, d'une de ses su-
jettes, si je n'avais pas eu son assentiment ?
J'ai été, jadis, page de Sa Majesté, vous le
savez, madame. C'est un tour de page que
j'ai joué à M. de Serteuil.
Restait une vengeance à exercer contre
ce dernier, et Mme de Lanoy ne s'en priva
pas. Il fallait, d'ailleurs, qu'elle fît sa rentrée
dans le monde. Le lendemain, tandis que le
capitaine de chevau-légers se trouvait chez
sa fiancée, pour signer son contrat de ma-
riage, les deux battants du salon s'ouvrirent,
et un laquais annonça d'une voix retentis-
sante « M. le marquis et Mme la marquise
de Lanoy ».
A ce dernier nom, tout le monde releva
la tête tout le monde s'émut et se leva.
M. de Serteuil poussa une exclamation in-
volontaire et lâcha la main de sa fiancée. Une
jeune femme blanche et rose, dont un peu de
rouge animait les charmantes couleurs, une
mouche assassine, artistement placée, faisant
ressortir en même temps la blancheur de la
peau et la vivacité de l'œil, la taille fine et
bien prise, la poitrine scintillante de pierre-
Les Echos de partotafr
IL Y A CENT ANS
Journal des Débats
du mercredi 29 mars 1837 r
Nouvelles d'Espagne. A Madrid, l'échec
d'Hernani a causé la plus pénible impression. Le
générai Esparterp est rentré à Bil'bao avec une
brigade. Ce général, qui dispose de 20.000 hom-
mes, s'était avancé jusqu'à Eybar dans la di-
rection de Tolosa il a été contraint à rétro-
grader par l'arrivée de l'Infant Don Sébastien,
lequel, après avoir forcé les Anglo-Christinos
à rentrer dans leur place forte, s'est porté sur
Espartero qui se serait réfugié précipitam-
ment à Bilbao avec une grande perte, de plu-
sieurs pièces de canon et 3.000 prisonniers.-
La division anglaise est décomposée on ia
réorganise en une seule brigade. Un grand
nombre d'officiers donnent leur démission et
retournent en Angleterre.
Il résulte de ces circonstances que les Car-
listes ne seront plus attaqués sur leur terri-
toire d'ici au mois de mai et qu'ils vont s'y
fortifier de plus belle.
Un homme politique suisse-romand:
Louis Ruchonnet
La Suisse romande n'a produit, pendant la
seconde moitié du dix-neuvième siècle, que deux
hommes politiques dignes d'être appelés des
hommes d'Etat Numa Droz et Louis Ruchonnet.
M. Félix Bonjour, qui fut le disciple de ce der-
nier, vient de se faire aussi son historiographe
et le livre qu'il lui a consacré « Louis Ruchon-
net, sa vie, son œuvre » (Lausanne, •imprimerie
vaudoise), présente un vif intérêt d'ordre géné-
ral. Louis Ruchonnet appartenait au parti radi-
cal vaudois et ne mettait point, tant s'en faut,
son drapeau dans sa poche. Il lutta avec ardeur
contre les conservateurs et les libéraux, mais
comme on est surpris du peu de distance qui sé-
parait alors ces deux clans, apparemment dressés
pourtant l'un contre l'autre Louis Ruchonnet
fait aujourd'hui l'effet d'un novateur des plus
raisonnables, d'un réformateur presque timide.
Il repoussait l'école unique, il prenait, contre le
professeur lausannois Herzen, fils du célèbre
révolutionnaire russe, la défense des humanités
et de la tradition classique. Animé de sentiments
religieux et très attaché à « l'Eglise nationale »
vaudoise ,il préconisait la tolérance dans tous
les domaines et s'il voulait la liberté pour lui-
même, il la concédait aussi à ses adversaires.
Quand les démonstrations de l'Armée du Salut,
encore à ses débuts, suscitèrent dans le canton
de Vaud des troubles mémorables sinon très gra-
ves, il prit courageusement contre certains de ses
amis, et même contre la majorité de la popula-
tion, le parti des soldats du général Booth. Quand
il quitta la politique cantonale pour la politique
fédérale, il se montra plus modéré encore. On a
peine à comprendre aujourd'hui qu'il ait fait
ligure de politicien rouge vif et que son pro-
gramme ait suscité tant de colères. La doctrine
radicale est devenue, depuis lors, presque dans
tous les pays, tellement plus subversive que ce
radical de 1880 fait vraiment figure de modéré.
Louis Ruchonnet n'a pas été mêlé aux grandes
affaires internationales, à la différence de Numa
Droz qui se distingua dans ce domaine et faillit
gouverner la Crète au nom du concert européen.
Tel qu'il fut et tel que M. Bonjour le fait revi-
vre dans son excellente biographie, Louis Ru-
chonnet n'en a pas moins servi loyalement Isa
patrie.
•̃•̃ ̃̃ ̃ ̃ • -̃ ̃• • '̃ ->̃•
•• ,̃ ̃
La mission des Pères Blancs au Sahara. La
mission des Pères Blancs au Sahara compte
certainement parmi les plus étendues du globe
environ deux millions de kilomètres carrés,
quatre fois la superficie de la France Le re-
censement de 1936 accusait une population in-
digène de 640.000 habitants.
Les premières tentatives de pénétration des
Fils du cardinal Lavigerie au pays de la
lumière, le désert le plus vaste sans doute et
le plus aride du mondé, remontent à 1874 et
furent marquées par le martyre de six mis-
sionnaires. Les Pères Blancs, au travail depuis
vingt-cinq ou trente ans, ne sont pas plus de
cinquante une trentaine de prêtres et une
quinzaine de frères, aidés dans leur apostolat
pénible par cinquante Sœurs Blanches, et ré-
partis dans dix-sept. postes. Le roumi n'est plus
pour les indigènes l'ennemi qu'il faut combat-
tre, mais un ami qu'ils finissent par apprécier.
Un Charles de Foucauld au milieu des Toua-
reg; en imposait à tous par sa grande charité
Pères Blancs et Sœurs Blanches, dans leurs
écoles, leurs ouvroirs, leurs dispensaires, en
font autant et les résultats de leurs efforts,
s'ils sont modestes, n'en sont pas moins réels.
La revue Grands Lacs, publiée par les Pères
Blancs, consacre sa livraison de février-mars
1937 au Sahara. C'est un numéro spécial, his-
torique et documentaire, du plus haut inté-
rêt (Grands Lacs, 31, rue Friant, Paris (XIVe),
ou 8, rue Grandgagnage, Namur)
<
Les derniers jours de la duchesse de Poli-
gnac. Yolande-Gabrielle de Polastron, du-
chesse de Polignac, l'amie de la reine Marie-
Antoinette, est surtout connue par la série de
pamphlets haineux répandus par les révolu-
tionnaires avec un acharnement tenace pendant
des années. Elle valait mieux que ces libelles
orduriers et l'historien a le devoir de protes-
ter contre les calomnies dont cette femme fut
accablée, pour accorder son jugement avec la
vérité.
La vérité, Pierre de Nolhac l'avait aperçue
et dite quand, abordant le chapitre des rela-
tions de Marie-Antoinette, il caractérisait ses
rapports aveec la « favorite » comme une de
ces jolies affections de vingt ans qui parfu-
ment le cœur pour la vie.
Tout cela, rien que cela, et la duchesse mou-
rut de la mort de la souveraine.
Le 16 octobre 1793, la reine montait sur
l'échafaud le 9 décembre suivant, Gabrielle
de Polastron, exilée à Vienne, succombait à
•«m tour après cinquante-trois jours d'une
'ente agonie.
Un document inédit, que vient de publier
M. Georges Paul dans le Bulletin de la Société
académique du Puy, nous renseigne à cet
̃gard. C'est une lettre adressée au comte de
Sataran par un familier des Polignac, proba-
ries, les petits pieds chaussés de satin rose,
et la tête coiffée de plumes ondoyantes, telle
était la morte que M. le marquis de Lanoy
tenait par la main.
Comment s'écria-t-on dé toutes- parts,
le premier émoi dissipé, la marquise est pleine
de vie ? Cette maladie subite, cette mort, ce
convoi ?
Chose convenue entre la marquise et
moi.
Mais pourquoi toutes ces fables ?
Chut Affaires de ménage, dit en sou-
riant le marquis, un doigt sur sa bouche.
On fit beaucoup de plaisanteries au sujet
de cet événement. On demanda à la marquise
des nouvelles, de l'autre monde, et la céré-
monie des fiançailles s'acheva. Mais Mme de
Lanoy saisit un moment opportun pour s'ap-
procher de M. de Serteuil et, lui glissant ses
lettres dans. la main
Monsieur, lui- dit-elle, voilà toutes les
nouvelles de l'autre monde, et, vraiment, ce
n'était pas la peine d'y aller.
Pour que la résurrection fût complète, on
s'amusa à présenter de nouveau la marquise
à la cour, où personne, excepté le roi et M. de
Serteuil, ne connaissait le vrai motif de sa
disparition et de sa mort simulée. Ce dernier
ne s'en vanta pas.
Mon page; mon page, dit le roi en riant
au marquis de Lanoy, voià qui va bien mais,
M. M.
blement l'abbé de Balivière, précepteur, au
lendemain du décès.
« Les médecins, écrit-tl, n'ont rien connu à
sa maladie, parce qu'eïïe était dans le fond
de l'âme. Sa mort ne fut pas ̃ douloureuse
elle perdit par degrés la connaissance et le
sentiment, mais toujours elle Conserva ce
calme que vous lui connaissiez. Tous .les liens
qui l'attachaient à la vie se sont insensiblement
relâehés sans violence et sans effort, ses traits
mêmes n'étaient point altérés. La douleur était
toute pour les autres et non pout elle. Enfin,
sans trouble, sans douleur, sans agonie, son
dernier soupir ne fut que son dernier souffle. ï
Ces lignes correspondent à celles que traçait
le 2 janvier 1794 le duc Armand « II était
impossible de ne pas l'aimer quand on la con-
naissait. Ce qui ne pouvait être aperçu par
les autres faisait le bonheur de tous mes mo-
ments. Jamais il n'a existé un caractère plus
parfait que le sien et un intérieur plus doux
que le nôtre. »
Nous voilà bien loin des couleurs ignobles
dont on -a sali la mémoire de celle dont le
grand mérite fut de rester attachée à l' « Au-
trichienne » dans la mauvaise comme dans la
bonne fortune. U. R.
DANS LE MONDE
Cours •
Après un séjour à Milan LL. AA. RR. le
duo et la duchesse d'Aoste, née princesse Anne
de France sont partis pour Monfalcone.
Cercles
La Société de Saint-Georges s'est réunie
en assemblée générale, sous la présidence du
duc de Lesparre.
Le président a rendu hommage à la mémoire
des membres décédés, le comte d'Hautpoul et
le comte Gaston de Castelbajac. Après approba-
tion des rapports, l'assemblée a complété son
comité, qui est ainsi composé:
Président d'honneur: duc de Brissac; membre
d honneur comte H. d'Oultremont président:
duc de Lesparre; vice-président: comte du Cor
de Damrémont; secrétaire-trésorier baron Ro-
ger membres M. Pierre Perrier, baron d'Ai-
guy, marquis de Créqui-Montfort, marquis Le
Gouëslier d'Argence, commandant Pardailhé-Ga-
labrun. ̃ e ̃ ,i,
Deuil 1
Mort de Mlle Chaptal Y-
Nous apprenons avec regret la mort de
Mlle Chaptal, directrice de la maison école
d infirmières privées, officier de la Légion-
d Honneur décédée à Paris. Femme de grand
cœur, Mlle Chaptal avait consacré toute sa vie
à faire le bien et sa disparition laisse un grand
vide dans le monde de la charité et de l'as-
sistance. Elle était la sœur de Mgr Çhaptal, évê-
que auxiliaire de Paris, de la baronne Dufour,
du comte Chaptal et de sœur Madeleine, fille
de la Charité.
Le général de division Tisseyre, du cadra
de réserve, dont nous avons annoncé la mort,
était le doyen des généraux français.
Né à Sournia (Pyrénées-Orientales), le 6 no-
vembre 1838, il entra à Saint-Cyr en 1857, fut
nommé capitaine au Mexique, sous Bazaine, puis
fut fait prisonnier lors de la capitulation de
Metz; il devint chef d'escadron en 1879, lieute-
nant-colonel en 1885, colonel en 1887, général de
brigade en 1892, de division en 1897 et comman-
dant du 17' corps d'armée en 1900 il fut placé
dans la réserve le 6 novembre 1913. Le général
Tissexre avait fait la campagne du Tonkin et
fut de la commission internationale de délimi-
tation de frontière sino-tonkinois.
On annonce la mort du docteur Marcel de
Lannoise, chevalier de la Légion-d'Honneur, dé-
cédé à Paris à l'âge de soixante-neuf ans.
Les obsèques de la baronne Hamelin ont été
célébrées hier, à midi, en l'église Saint-Philippe
du Roule, le curé de la paroisse, le chanoine
Colombel ayant fait la levée du corps et donné
1 absoute.
Le déuil a été conduit par le baron Ha-
melin, le baron Christian Hamelin, ses fils;
le général Boigues, son frère; le baron Charles
Hamelin, son beau-frère; MM. Jean Grandet,
René Boigues, le lieutenant Pierre Boigues, Phi-
lippe Le Coq Vallon, les barons Henry et
Claude Hamelin, ses neveux M. René de
Mieulle, son cousin germain.
Du côté des dames la baronne Christians
Hamelin, sa belle-fille; Mme Edmond Toutain,
sa sœur; la baronne Charles Hamelin, sa belle-
sœur Mmes Jean Grandet, René Boigues, Ph.
Le Coq Vallon, ses nièces; la marquise de Da-
mas, Mme d'Espinay, Mme René de Mieulle si
cousine germaine.
L'inhumation a eu lieu au Père-Lachaise.
Nous apprenons la mort de la vicomtess»
de Bussière, née Friedel.
M. Amédée Rihouet, conseiller honorair»
à la Cour des comptes, est décédé, hier, à Paris,
dans sa cent-unième année. M. Rihouet avait
été directeur à la Banque d'Algérie. D, était
entré comme auditeur à la Cour des comptes
en 1857.
Avis de messe
Une messe anniversaire, pour le repos de»
âmes de Mgr le duc d'Orléans et de S.A.L
et R. Mgr le prince Louis d'Orléans et Bra-
gance, sera dite demain lundi 29 mars, à 10 heu-
res en la chapelle de la Compassion, boulevard
Pershing (17').
S.UMPRÉ.
Les obsèques des victimes
7" du « Capricornus »
De nombreuses personnalités parmi les»
quelles le préfet du Rhône, le gouverneur"
militaire de Lyon. le consul d' Angleterre
et les dirigeants de l'Impérial Airways on*
assisté, ce matin, aux obsèques des vic-
times de l'accident survenu mercredi à
l'hydravion Cwpricornus, dans les monta
du Beaujolais.
Après la cérémonie religieuse, célébrée
dans la petite église d'Ouroux, le cortège
a gagné Villefranche, o ùles corps ont été
hissés dans les fourgons qui doivent les
conduire à Boulogne-sur-Mer, pour être,
de là, tracïportés en Angleterre.
Au cours de la cérémonie, des discours
ont été prononcés par M. King, consul
d'Angleterre M. Bollaert, préfet du
Rhône, et M. Berlotti, maire d'Ouroux.
Bagdad, le 28 mars. Le colonel et
Mme Lindzergh ont quitté Bagdad ce ma-
tin, à 6 h. 55 (G.M.T.), pour Alep.
pour Dieu, ne me demandez pas la mort dfl
votre femme tous les trois mois.
Sire, répondit M. de Lanoy, la marquisa
n'a plus besoin de mourir pour être fidèle. Elis
a acquis une expérience qui m'est la meil-
leure des sauvegardes. Cependant, si un nou-
veau danger se présentait, je demanderais à
Votre Majesté l'ambassade de Constantinople-,
et là je traiterais ma femme comme le Grand
Turc sa sultane^ favorite, je l'enfermerais car
je suis décidé à éviter le malheur que le roi
m'a prédit.
M. de Lanoy avait bien jugé sa femme lui
fut toujours fidèle. Seulement, la marquise,
malgré sa jeunesse et sa beauté, était devenue
un sujet d'effroi pour le peuple de Versailles
qui avait assisté à son enterrement, et s'obs-
tinait à croire qu'elle avait quitté son tom-
beau afin de revenir vivre avec son mari. Huit
ans plus tard, elle mourut tout de bon, et on
s'attendait tellement à la voir reparaître que
tantôt on prétendait l'avoir rencontrée sur le
tapis vert, tantôt dans le parc, ou bien sur le
bord de la pièce d'eau des Suisses des bon-
nes femmes soutenaient que chaque diman-
I che elle entendait la messe à Saint-Louis.
j Cette croyance à une seconde résurrection
de Mme la marquise de Lanoy était si ré-
pandue à Versailles qu'elle y vécut autant qu«
la monarchie.
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