Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1937-03-30
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 mars 1937 30 mars 1937
Description : 1937/03/30 (Numéro 88). 1937/03/30 (Numéro 88).
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/03/2008
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CHÈQUES POSTAUX C" 38Z-PARtS
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EN z' PAGE s mes et en simplifiant les circenstances
Aju Jour te Joui- t La ten-e chante. Jean. oiitûMigele'€~Mnet Blum àse radica-
~°~ ~isër. Les radicaux prennent acte et
LMéch~de partout, se retireront .si le ministère montre
Stefan ieBou~L.Chaulin. cette évolution, imposée par les
Stefan le Rouge; L. -Chaulin. événements, n'est ni sérieuse ni du-
J!enouard.
A<:tualttés. v
Les échos de partout.
Stefan ie Bou~e. L. Chaulin
EN 3' PAGE t
Les événements d'Espagne.
Staline accuse les saboteurs tMtzkystes.
Revue de la presse.
Causerie artistique LMenzo BartoUnL Paul
Fierens.
~ARI'S, LE 29 MARS
Les Radicaux
et le Ministère
Les radicaux, comme on sait, ont
Uni par voter pour le Cabinet Blum
dama la dernière séance d'interpella-
tions. Ils ne l'ont pas fait avec enthou-
siasme mais ils l'ont fait. Les réser-
ves apportées à la triibune de la Cham-
bre au nom du groupe et la manifes-
tation des radicaux du Sénat ont mon-
tré que le Cabinet Blum leur causait
des inquiétudes. Leur vote a prouvé
que, s'ils discernaient le danger, ils
étaient encore incapables d'en préser-
ver la nation.
Cette position d~un partie qui a long-
temps dirigé et qui a toujours la pré-
tention d'être ~un parti de gouver-ne-
ment, est évidemment sans gloire. Elle,
t laisse deviner plus d'embarras que
d'idées claires, plus de velléités que
de volontés. Ceux qui connaissent les
radicaux ne s'étonnent pas. M. André
Tardieu, dans GrM~ot?'~ il y a quel-
ques jours, et M. Louia Marin, dans
la ~Va.MoM avant-hier, se sont exprimés
(Sur ce sujet avec vigueur et clarté.
Nous ne dirons pas que leurs expli-
cations soient à l'éloge des radicaux.
Le parti radical s'est engagé à
..l'étourdie dama ~aventure du Firent
populaire. II s'y est engagé pour des
'raisons électorales, et aussi pour
essayer de rétaMr son prestige très,
diminué par les 'affaires retentissan-
tes qui ont marqué la législature de
1932 à 1936. C'était une vieille recette
pour conserver le pouvoir que de faire
appej aux révolutionnaires et de ré-
clamer la défense républicaine. Ce
procédé, qui avait souvent réussi, était
devenu anachronique. On ne saurait
penser à tout. Le parti radical avait
tout prévu, sauf ce qui est arrivé. Non
seulement il a été dans le Front popu-
laire un second, qui n'a même pas été
un brillant second. Mais il. a eu l'in-
ifbrtune de devenir l'instrument des
{ communistes, qui sont au fond ses
adversaires. C'était fatal. Ainsi que le
rappelait M. Boncour dans son récent
discours, l'alliance avec les socialistes
menait en douceur les radicaux au
marxisme.
Le Cabinet B!um en quelques mois
a plus fait contre les institutions et
contre la Constitution, contre le Par-
lement et contre la République que la
< réaction en plusieurs années. II
a touché à tout avec sufnsance et inco-
hérence il a été péremptoire et inca-
pable il a réformé, compilé des -tex-
tes, accumulé les projets improvisés.
II n'a rien construit, mais il a beau-
coup désorganisé. Les radicaux se sont
reveilles un beau matin, en décou-
vrant qu'ils étaient les collaborateurs,
malgré eux. d'une œuvre de boulever-
sement qui n'est pas dans leur pro-
gramme. Comment sortir de là ?
Un radical, et non des moindres,
M. Lucien Lamoureux, a jugé le mo-
ment venu de donner à ~a fois des
explications et des avertissements. Il
a écrit dans un journal de son dépar-
tement, Ls j&OMr&OK?MMs ?'e~&Hca[~,
un article destiné à justifier l'attitude
de son groupe et à ramener la con-
nance dans son énergie future. En
somme, pour M. Lamoureux, les cir-
constances ne permettent plus de se
contenter de lamentations et de s'écrier
qu'on n'a pas voulu cela. Il s'agit dé-
sormais de savoir ce que l'on voudra
et de ~e faire.
La thèse de M. Lamoureux tient en
deux phrases. Elle consiste à dire
d'abord que le Cabinet BImn, lors de
la dernière discussion, a.choisi entrer
la politique radicale et la politique
Communiste, et que, par conséquent, il
était légitime de la part des radicaux
de voter pour le Cabinet qui venait à
.eux. Elle consiste à dire ensuite que
les radicaux ayant voté pour le Cabi.
net ne maintiendront leur appui que
si le Cabinet Blum met ses actes d'ac-
cord avec ses paroles. En d'autres ter-
JOUBML DES DEBATS
râblé.
Que vaut cette thèse ? Dans la me-
sure où elle est personnelle à M. La-
moureux, nous ne doutons pas qu'elle
soit valaMe. Il est très contestable,
cependant, que le Cabinet Blum ait
choisi la'politique radical. Le dis-
cours du président du Conseil était
un mélange, où les contradictions se
succédaient avec une audace subtile.
Les communistes y ont trouvé autant
de satisfactions que les radicaux. Mais
passons. Admettons que M. Lamou-
reux use d'une certitude méthodique,
qui a entraîné sa confiance provisoire.
Est-ce que ses collègues radicaux sont
aussi fermement résolus que lui -à
abandonner le Cabinet Blum, s'il con-
tinue à être dominé par le ministère
des masses?
"Toute Ta quës~ion'est' là. Elle n'est
pas de savoir comment se comportera
de Cabinet Blum. Cela est facile à devi-
ner. 11 donnera beaucoup de déceptions
au radicalisme. La grande responsabi-
lité des radicaux continue tHs ont subi
le Front populaire, et nul ne peut dire
quand ils cesseront d'être enchaînés.
M. Lamoureux leur indique 'un moyen
de salut.
Qu'en pensent !es Radicaux?
Les Jeunesses socialistes, réunies à Creit, peu-
vent être satisfaites. Elles voulaient un défilé
mUitaire, elles l'ont eu. Elles voulaient, pour pré-
sider leur démonstration, des représentants lu
gouvernement, elles ont eu un ministre d'Etat
et un 'sous-secrétaire d'Etat à la marine de
guerre. Elles ont pu en toute tranquitiité mon-
trer leurs organisations d'insurrection armée et
réclamer le sabotage de la défense nationale, in-
diquer qu'eues voulaient renverser l'Etat et
qu'eues ne voulaient pas défendre la nation. Les
ministres ont approuvé. Les ministres ont même
dit que l'aeHon du gouvernement favorisait l'ac-
tion révolutionnaire. On le savait, mais on enre-
gistre l'aveu. Qu'en pensent les radicaux ?
;H saratt faeUe d'opposer tes rigueurs du minis-
tère brandissant une loi truquée contre tes orga-
nisattons nationales et les extrêmes complaisan-
ces des ministres pour les groupements de gau-
che qui sont hors la toi. Les Jeunes gardes so-
ciatistes tombent'manifestement sous te coup de
la toi du M janvier 1936. D'après leurs .statuts
mêmes, elles doivent constituer une réplique
vivante aux organisations fascistes Elles dot-
vent lutter contre le régime et « assurer la vic-
toire du prolétariat, même par l'insurrection ar-
mée Elles doivent former « un groupement de
défense et de combat ou ta discipline joue uq
rote prépondérant, avec, au moment de l'action,
obéissance absolue au chef direct Tous .ces
caractères sont visés expressément par ta toi sur
tes ligues. On a dissous les figues, on parle même
de dissoudre des partis qui n'ont rien de com-
mun avec les ligues. Mais on a laissé intactes les
Jeunes gardes. Qu'en pensent les radicaux ?
M. Pierre Colomb, député de la Vienne, vient
de poser la question à M. Daladier. Les Jeunes-
ses socialistes font une propagande active ton-
tre l'armée, contre la discipline des casernes, con-
tre le service de deux ans. Le ministre de la dé-
fense nationale qui a un vif sentiment de ses
devoirs et qui s'est montre ferme avec les com-
munistes, approuve-t-it la présence de ministres
à une manifestation antimilitariste? Avait-il été
avertt et avait-il donné son autorisation ? Et
estune-t-it que des organisations paramilitaires
avouées sont légitimes quand elles sont socia-
listes ou communistes? L'incident de Creit est
significatif. Les ministres radicaux doivent ré-
pondre.
La situation politique des Indes
Londres, le 29 mars. Un télégramme de
Calcutta à l'agence Router apprend que le chef
du parti du congres à l'Assemblée des pro-
vinces unies a également décliné la mission de
constituer le ministère.
Ainsi, partout où ils ont !a majorité, soit
dans six provinces, les chafs du parti du con-
grès ont refusé de former le gouvernement
Ces refus sont motivés par l'opposition à la
nouvelle Constitution, dont l'entrée en vigueur
est prévue pour le 1' avrN. Les < congres-
sistes sont en effet d'avis que !h nouvelle
Constitution n'accorde pas aux gouvernements
autonomes une autorité suffisante, et les place,
en dernier ressort, sous la coupe des gouver-
neurs.
Cette opinion est partagée par de nombreux
chefs de l'opposition politique. Mais beaucoup
semblaient partisans d'essayer du nouveau ré-
gime avant de le condamner, et de le conso-
lider pour le moins comme urne étape néces-
saire vers une plus grande autonomie.
Aussi la décision intransigeante des chefs
du parti du congrès est-elle généiratement con-
sidérée comme sut'prenante et comme de na-
ture à provoquer des troubles qui pourraient
retarder plutôt qu'accélérer l'évolution poli-
tique aux Indes.
Un télégramme de Lucknor à l'agence Eeu-
ter annonce ce matin que M. H. K. Bose, an-
cien secrétaire du parti du congrès pour lia
province du Bengale, ainsi que seize autres
membres du parti, ont été arrêtés, puis relâ-
chés sous caution, pour avoir conduit un cor-
tège de protestation contre <: la journée anti-
constitutionnelle x, terme par lequel les con-
gressistes désignent le l"' avril. (Havas.) 1
M. de Martel à Bagdad
Damas, le 29 mars. M. de Mat-tel,
haut-commissaire de France en Syrie, est
parti ce matin à destination de Bagdad
par la voie aérienne.
I! sera reçu à son atterrissage'pa.r les
autorités irakiennes.
Bien que le séjour du haut-commissaire
n ait aucun caractère officiel, il sera~ ce-
pendant marqué par diverses réceptions,
notamment un dîner à la légation de
France.
M. de Martel rentrera .à Beyrouth pro-
bablement mercredi.
PODÏX~ES ET MTEXAUtES
Ce qae sigmSe !a v!s!tè
de M. Benès à Belgrade
Le Président Benès va se rendre en
visite ofneielle à Belgrade, où il arri-
vera/le 4 avril, après la réunion, qui
s'ouvre le 1" avril, dans la capitale
yougoslave, du Conseil permanent de la
Petite Entente. Dans les circonstances
présentes, cette dernière a une portée
qui dépasse de beaucoup celle des con-
férences périodiques habituelles entre
les ministres des affaires étransères des
trois Etats. Quant à la visite de M. Be-
nès, qui la suivra, il est évident que,
dans la: situation .actuelle, et. au lende-
main de la signature, à Belgrade même,
de l'accord italo-yougoslave du 25 mars,
elle prend plus d'importance encore
qu'elle n'en avait auparavant.
Du 22 au 25 mars, M. Tataresco, pré-
sident du Conseil roumain, séipurnait à
Prague le président du Conseil tché-
coslovaque, M. Milan Hodza. doit lui
rendre sa visite à Bucarest en mai. Pre-
nant; ses vacances de Pâques en Autri~
che, passant par Vienne, il s'est ren-
contré avec le chancelier Schuschnigg.
qui, lui-même, doit aller en Italie. Pour
strictement privé qu'ait été leur entre-
tien, il y a été touché certainement à
des questions politiques, notamment à
celles qui font la préoccupation spéciale
de M. H. Hodza les relations écono-
miques à établir entre les Etats danu-
biens, le pont qui pourrait être jeté, à
cet effet et sur ce terrain, entre ceux
de la Petite Entente et ceux du Pacte
de Rome.
Ce sont là des faits qui fixent la posi-
tion actuelle de la Tchécoslovaquie dans
ses rapports avec ses alliés de la Petite
Entente. Le séjour de M. Tataresco à'
Prague avait pour but principal, comme
on l'a dit ici, les accords au sujet de la
contribution techécoslovaoue à l'éauiae-
ment de l'armée roumaine. Nous avons
signalé l'intérêt et la signincation de ce
concours que la Tchécoslovaquie, à côté
de son propre effort défensif. apporte à
celui de ses alliés, marquant, sur un
point vital, l'unité solidaire de la Petite
Entente. Ce voyage du Premier rou-
main a été aussi une belle affirmation
d'amitié entre les deux "pâ~s dans la-
quelle l'allié yougoslave avait sa part,
Le communiqué, publié à la nn de la
visite, qui. contient, il est bon de le
noter, une nouvelle déclaration énergi-
que d'opposition catégorique à toute
tentative de restauration des Habsbourg.
qui enregistre avec satisfaction les trac-
tations de Belgrade avec l'Italie, associe
étroitement la Yougoslavie à tous les
buts communs poursuivis ensemble par
les représentants de la Roumanie et de
la Tchécoslovaquie.
Du point de vue de la Petite Entente.
il faudrait relever les beaux discours
échangés entre M. Hodza et M. Tata-
resco au dîner onert en l'honneur de
ice dernier. Avec l'autorité que lui donne
son passé de militant slovaque ayant
mené le combat au Parlement de Bu-
dapest en union avec les frères rou-
mains et serbo-croates. M. Hodza a placé
les -vraies origines de la Petite Entente
dans les souvenirs associés .des précur-
seurs et des lutteurs, des apôtres et des
martyrs qui, par leur travail et leurs
souSrances, ont préparé l'affranchisse-
ment des trois peuples. C'est pourquoi,
a-t-il dit, < la Petite Entente est plus
qu'une anaire entre des gouvernements.
plus qu'une amitié politique: elle re-
posesur;Ie fondement historiaue d'une
morale nationale et de la politique na-
tionale des peuples de nos trois pays..
Sur cette base morale et historique, elle
a bâti sa vie économique. sa oolitinue
de défense, et sa diplomatie. Il n'y a pas
en Europe de peuples qui soient liés
avec la solidarité et la force intérieure
qui lient la Petite Entente ». Dans sa
réponse, M. Tataresco. affirmant le de-
voir pour les trois pays amis et alliés
de défendre .ensemble des frontière
intangibles, déclarait <: La garantie de
notre force reste toujours nos armées,
notre alliance, notre union. Unis et forts,
nous sommes aujourd'hui unis et forts,
nous resterons demain. Nous pouvons
envisager l'avenir avec confiance. >
Là-dessus, se place la visite à Bel-
grade du Président Benès nous som-
mes assurés de l'accueil Qu'il trouvera
en Yougoslavie. Il n'y a pas d'amitié
plus naturelle et plus forte que celle
qui unit les deux peuples tchécoslova-
que et yougoslave. M. Benès. disciple et
héritier du Président Masaryk, ami et
collaborateur du Roi Unificateur, sera
reçu comme un homme qui a travaillé,
lui aussi, pour l'unité yougoslave, comme
Ië~ représentant et le chef d'un ceuule
frère. Si l'on a voulu brusquer la con-
clusion de l'accord italo-yougoslave et
avancer le voyage à Belgrade du comte
Ciano afin de diminuer, par une
.manifestation d'apparat et de prestige
.qui la précéderait, l'en'et et la portée
de cette visite de M. Benès. on a fait
un calcul erroné. La visite m-end dus
de relief dans les circonstances actuel-
lés. Ceux qui approuvent l'accord et
ceux qui en sont moins contents. les
partisans du gouvernement et les gens
de l'opposition- acclameront à ï'envi lé
Président tchécoslovaque, ouvrier et
amateur de là :Pêtîtë"La politique tchécoslovaque a, comme
elle-l'avait fait pour l'entente bùlgaro-
yougoslave, accueilli avec satisfaction la
détente italo-yougoslave, suivant l'ex-
pression si juste dont s'est servi, dans
sa mise au point, M. Albert Mousset.
Elle l'envisage, conformément aux dé-
clarations de Belgrade, comme ne modi-
fiant en rien la situation de la Yougo*
slavie par rapport à ses alliés de la
Petite Entente et pouvant même ouvrir
une porte au rapprochement entre
celle-ci et l'Italie. Nous avons toujours
souhaité la conciliation entre l'Italie et
les Yougoslaves dans une politique qui
était celle de Gavôur et de Mazzini.
Nous nous souvenons qu'il y a Dius de
vingt ans, la manière dont nous voyions
M. Benes, dans la position où il se trou-
vait alors, prendre position' à l'égard
du problème si difficile et délicat des
rapports italo-yougoslaves, nous révélait
le grand esprit politique qui a fait de
lui l'homme d'Etat européen qu'il est
devenu. Il ne s'est jamais départi de
cette ligne et de cette attitude.
Nous avons confiance .dans l'avenit
de ces peuples que nous avons vu se
constituer en'nations libres et indépen-
dantes, dans la solidité des liens qui les
unissent. Nous croyons que cette visite
de M. Benès à Belgrade, dans la situa-
tion de l'Europe aujourd'hui et dans
celle de la Petite Entente, peut avoir
de bons résultats pour une politique
où les intérêts de la France sont direc-
tement engagés.
Pierre: de QUIRIELLE.
Paroïes énergiques
de Mgr Grente
Le Mans, le, 29 mars. En remerciant, à
la cathédrale du Mans, le dominicain, pré-
dicateur du carême, Mgr Grente, de l'Aca-
démie française, lui a dit
< Puisque vous retournez à Strasbourg,
veuillez exprimer au vaillant évêque, toujours
à l'avant-garde de l'Eglise et de la France,
notre admiration pour sa défense intrépide de
la foi des petits Alsaciens.
Puis, exaltant Pie XI, qui pirouve, par ses
encycliques récentes, selon le mot de Bossuet,
qu'une âme courageuse est maîtresse du corps
qu'elle anime, Mgr Grente a dit t
'<: Dans les circonstances actut~es, alors que
J'autoritê aëcKit et que la plupart~taisent, $
craintifs du lendemain, quel exemple nous
donne .cet auguste vieillard de quatre-vingts
ans,' dont les journaux, il y a trois mois, an-
nonçaient presque là mort, et qui se re-
dresse pour faire entendre, sans peur et d'une
voix souveraine le verdict de la conscience à
tout ce qui se croit et se proclame la force
invincible. »
Le Pape
a repris son activité normak
Cite du Vatican, ie 29 mars. La par-
ticipation du Pape à la cérémonie d'hier
semble marquer ie retour du Souverain
Pontife à son activité norma!e. Pie XI &
été examiné ce matin, à 6 h. 45, par son
médecin qui l'a trouvé dans, un état excel-
lent. Le Pape a aussitôt apr&a célébré la
messe dans sa chapelle privée, comme il
l'avait fait d'ailleurs tous les jours de-
puis le 19, date à laquelle il avait célébré
pour la première fois le sacrifice divin
après sa maladie.
Encouragé par Jes résultats satisfai-
sants de 1 épreuve à laquelle il a soumis
son organisme, le.Pape songe à quitter
son appartement privé .et à s'installer
dans 1 appartement ~:noMe~ situé a
1 étage au-dessous et où il passait d'habi-
tude la plus grande partie de la journée
avant sa maladie. C'est probablement de-
main que le Pape descendra dans cet ap-
partement où, on le sait, se trouve la bi-
bliothèque privée qui constitue le bureau
de travai! du Souverain Pontife ainsi que
les salles où se déroulent les audiences.
Depuis plusieurs, jours déjà' d'aiHeura,
le Pape n'utilisait plus le fauteuil spécial
et il circulait librement dans toutes les
pièces de son appartement privé. Le Saint
Père aurait l'intention de reprendre les
audiences comme autrefois et de recevoir,
en particulier, les couples de nouveaux
mariés.
Ce matin, il a reçu d'abord le cardina!,
secrétaire d'Etat, Eugénie PaceHi, puis le
marquis Saehetti, fourrier majeur des pa-
lais apostoliques,'ainsi que deux-ou trois
hauts dignitaires.
Le Saint-Père ne cesse d'exprimer aux
personnes qui l'approchent son enthou-
siasme pour l'accueil inoubliable qu'il
a reçu, hier, de la part des milliers de
fidèles que contenaient la Basilique vati-
cane et la place Saint-Pierre. (Havas.)
M. Neville Chamberlain est retabti
Londres, le 29 mars. M. Neville Cham-
berlain, complètemeîit tétaMi de son indispo-
sition, est arrivé aujourd'hui dans le comté
d'Aberdeen. Le chancelier de l'Eehiquier sera,
pendant quelques jours, l'hôte de Lord Forbes,
au château de Forbes, près de Insch, région
réputée pour la chasse.
Les Etats-Un:s retâraënt t'exéctttion
de leur programme naval
New-York, le 29 mars. Le ~et0 yo)-!<;
HentM Tt-tOtttte pùMie un article daté de
Washington et signé de M. Albert Wafmer
< Les Etats-Unis retaKient la construction
de dix croiseurs daas l'espoir d'un nouveau
traité naval. Le projet de loi préparé par le
département de la marine et autorisant l'ou-
verture de crédits pour la construction de dix
nouveaux oroiseuBS ne sera pas présenté au
Congres maintenant.
Cette décision d'ajourner la construction
de nouvelles unités navales a été prise après
une conférence ténue par le département de
la marine avec la Maison Blanche. Le gou-
vei-nenxent des Etats-Unis a l'intention de
continuer à se conformer/pour le moment,
aux limitations prévues par le traite naval de
Londres, .qui est venu à expiation, le 31 dé-
cembre denuer. (H&vas.)
Le procès de h Cour Suprême
aux Etats-Unis
La controverse au sujet de la Cour
Suprême est aujourd'hui au centre des
préoccupations du Président des Etats-
Unis. Suivant que le Congrès lui don-
nera raison ou tort sur la grande ré-
forme judiciaire qu'il a proposée, c'est
toute l'oeuvre du Nem Deat qui pourra
être reprise et poursuivie avec une vi-
gueur, et, sans doute, avec une. témé-
rité nouvelles ou bien c'est l'ancienne
opposition qui se retrouvera renforcée
et toute la grande entreprise des qua-
tre dernières années qui sera définiti-
vement compromise. Tandis que M..
Rboseveit se repose cette semaine à la
station thermale de Warm Springs, ad-
versaires et partisans de la réforme
restent aux prises. L'opinion se pas-
sienne. Le Président lui-même est tenu
téléphoniquement et heure par heure
au courant des nouveaux développe-
ments. Quelle est aujourd'hui la posi-
tipn. des groupes et des p'ar.tis?: Gom-
ment se présente le problème ?
Le Président a fait savoir, voici une
quinzaine déjà, qu'il n'accepterait au-
cune concession, aucun compromis sur
son projet de réforme judiciaire. Le
Congrès devra l'accepter ou le rejeter
dans la forme et le texte qui lui ont
été proposés. Ce projet, on se le rap-
pelle, a trois objets principaux Fixer
l'âge de la retraite à soixante-dix ans
pour les juges de la Cour Suprême et
des autres Cours hâter la procédure
des aSaires pendantes devant la Cour
et dont la constitutionnalite est dou-
teuse accroître le nombre des ju-
ges de la Cour pour le porter de 9, chif-
fre actuel, à 15. Des dispositions sub-
sidiairés prévoient que les cinq juges
de la présente Cour, qui ont dépassé
soixante-dix ans, pourront prendre leur
retraite avec une pension égale à leur
traitement en cas de refus de leur part,
d'autres membres seraient nommés pour
leur servir d'adjoints, en attendant leur .`
retraite..
Tel qu'il se présente aujourd'hui, le
débat paraît devoir prendre l'ampleur
d'un événement historique. Partisans et
oppûsants ont cherche et découvert des ¡
précédents à l'action présidentielle dans 1
l'histoire des Etats-Unis. Les décrions
et messages des présidents Washington,
Jenerson, Jackson, Lincoln, Grant, ennn
des notables Chief jMsttce Marshall J
et Taney ont été cités et commentés de
part et d'autre, à l'appui des thèses
opposées. Celles-ci ont été défendues
par les meilleurs avocats parlementai- J
res, sans parler du Président lui-mêmet 1
presque journellement par radio. La ]
presse et les meetings ont complété (
l'éducation constitutionnelle et juridi- ]
que de la nation. Les membres des deux
Chambres reçoivent par sacs et camion-
nettes, à chaque courrier. les lettres de
leurs électeurs, qui les exhortent à voter
dans un sens ou dans l'autre.
Un grand mouvement populaire et
travailliste s'est organisé en faveur de
la réforme. D'autre part. les assemblées
législatives et barreaux d'un grand
Nouvel les de F Ë t r a n g e r
EMPIRE BRITANNIQUE
Sir Samuel Hoare rentre à Londres
Sir Samuel Hoare, premier Lord de l'Ami- Î
rauté, qui a pris quelques jours de repos ai
Zuoz, petite localité du canton des Grisons,
rentre demain mardi à Londres par avion.
Le traité naval de Londres et !e Japon
Le refus définitif du Japon de se conformer
aux prescriptions du traité naval de Londres;
en ce qui concerne le calibre des canons des,
cuirassés inspire aujourd'hui, au Da: Te!e-'
graphe les rénexions suivantes
< Ainsi donc le calibre des canons va être
élevé de 14 à 16 pouces, à l'exception des cul-
rassés britanniques qui sont actuellement en
chantier, et, tôt ou tard, on peut s'attendre
qu'une puissance ou une autre dépasse la
limite de 35.000 tonnes imposée à ces Mti-
ménts..
Cette course qui menace est déplorable
et, en fin de compte, les concurrents se re-
trouveront probablement à peu près dans la'
même situation qu'auparavant. Tous se seront
appauvris, mais la supériorité d'un pays sur
l'autre, au point de vue des ressources, de la
puissance constructive et du recrutement en
hommes restera inchangée.
Quel avantage le Japon peut-il attendre
d'une rivalité avec une puissance navale qui
possède des ressources aussi considérables qui
les Etats-Unis ? Voilà qui est impossible à
conjecturer. Le refus d'accepter aucune limita-
tion peut être une manifestation de prestige.
Les limitations imposées par les faits n'en
demeurent pas moins, t.
Les troubles dans t'Inde: huit tués
et vingt blessés
II y a eu des troubles graves entre Musul-
mans et Hindous, devant une mosquée dans le
Pendjab. La police dut faire usage de ses ar-
mes, il y eut huit tués et une vingtaine de
blessés. A la suite de cette bagarre, d'après
un télégramme de Delhi au TMttes, l'agitation
s'est étendue. On a dû faire venir des ren-
forts de police de Delhi et prendre des mesures
d'ordre.
ETAT LIBRE D'IRLANDE
Manifestation pour l'anniversaire
de l'insurrection de 19i6
On télégraphie de Dublin
M. de Valéry a présidé-hier-la cérÉmoni~
MARDt <
30 MARS t937
OÉMCDOtETMMtSïMÏM:
17. Rue des Pfetres-St-Cermam-rAaMrM~
PAMS-i~
< M.~GUTENBERG 03.00-p3.01-03.02
!.E! t))))MCES tont re~M )))reetemMt
a
~nombre d'Etats ont adopte et pubËé aes
'résolutions condamnant l'initiative du
~Président. Au Sénat, les sénateurs Bo-
rah et Johnson se sont prononcés contre,
la réforme avec leur âoreté habituelle.
Les arguments mis en avant ont été le3
suivants le projet, s'il est adopté, assu-
rera au Président le contrôle de la Cour
Suprême; le projet, qui ne vise à rien de
moins qu'à supprimer la branche judi-
ciaire, doit abolir le système constitu-
tionnel des trois pouvoirs (législatif,
exécutif et judiciaire) du gouvernement
américain le principe même de la li-
berté, qui domine toutes les institutions
américaines, est mis en péril; ennn, un
bouleversement aussi grave que celui
qui est proposé n'a jamais été soumis
au jugement et à la décision du Deuale
américain à aucun moment de la cam-<
pagne et lors de l'élection de novembre.
Dans ce même Sénat, pourtant. les
sénateurs MacKellar, Byrnes, Minton,
Ashuerst et Robinson, enfin l'attomey
général Cummins, se sont faits les dé~
tenseurs, sinon exactement les porter
parole, du Président. Ils ont fait valoir
que la réforme n'a rien qui infirme la
constitution des Etats-Unis. Le CMe~
JMsttce Taft et d'autres présidents répu~
blicaina avaient déjà préconisé les ré<
formes réclamées actuellement. Le nom-
bre des juges à la Cour Suprême a sou-<
vent varié entre les chiffres de 9 et
de 15. D est actuellement urgent -s d'in~
fuser un sang nouveau dans des orga"
nea judiciaires impotents Le plan'
actuel donne satisfaction à tous les be~
soins les plus immédiats du pays. N
est < modéré, direct, raisonnable, strier
tement constitutionnel t..
Ennn, M. Roosevelt. dans une « cau<
série à la radio a voulu répondre luBi
même à l'accusation de M. Borah. qu~
lui avait été particulièrement sensible) `
et d'après laquelle il cherchait à « assers
yir la Cour Suprême pour recevoir d~
Congrès tm chèque en blanc sur l'avez
nir de la nation s-. <: Aucun Président,
a déclare M. Roosevelt, qui serait capa~
Me.,d~une aussi folle pensée, ne serait'
apte à remplir ses fonctions, et aucun,
Sénat, composé d'hommes honorables)
ne ratifierait un semblable complot. Ce que les observateurs les plus auat
lifiés et les plus impartiaux reprochent
surtout aujourd'hui au projet présides~
tiel, c'est son caractère d'opportunisme~
qui: empêche de le juger d'un point da
vue général, en dehors des intérêts e~
des passions de partisans. Ils consid&<
rent que tout ce qui, dans les eireons«
tances exceptionnelles et les difncultéa
présentes, peut diminuer le prestige d~
la Cour Suprême et conduire le peu~
pie américain à croire que ses travaux
peuvent être arrêtés ou déviés par tuM)
pression, qu'elle vienne de l'Exécutif ot<
du Congrès, serait une calamité natio-
nale. Que ce soit là. sinon l'opinion d~(
la majorité, du moins l'opinion just~
(!a:et&es docsa), dont les anciens Greca
voulaient qu'elle fût à la base de tout)
gouvernement sage, le fait ne paraît pas
douteux. Mais, aux Etats-Unis comm~
ailleurs, c'est la politique presque tou«
jours, et c'est donc plus rarement 1~
sagesse qui décide.
Georges LECHARTIER. M
eommémorativB de l'insurrection de Paquet y
dè rsisï
Des incidents ont eu lieu à l'occasion d cet anniversaire à New-Port et aux environs de
~lebar ou, malgré l'interdiction du ministre)
de la justice, des républicains ont voulu mani-.
fester.
Une vingtaine de manifestants et plusieurs
agents ont été Messes. Une quarantaine d'ar-<
restations ont été opérées.
ALLEMAGNE
Hitter inspecte tes garnisons rhénane~
Oh mande de Beitilin
~ApTM avoir assisté aux fêtes de God~
oerg, M. Hitler a commencé hier l'inspection!
des ganusons rhénanes. Aucun itinérairen~
voyage, le ~h~r
proposant de visiter inopinément certaine9
~n~~ certaine.
YOUGOSLAVIE
Le traite ita!&-yougos!ave
BeJ,grade, le 28 mara. CommentM~
~ceoi-d Jtalo-yougoslave, ratiM~ 1~
ficieux r7-~e écrit notammmt:
nn~ï.~ nos amis et aMiês, cet accord M)
ProûtaMe la Petite-Ën-
lenie et i Entente Balkanique Mnderont!
~té~rakment leur cohésion antéSeure et
ne peuvent que puiser une nouvelle force
av~ ~rs~embr~
avec une grande puissance, entente quü
Puiasance, entente quii
supprime un danger de complications sur
~S~Me~
ecS~ ¡
écrit dans la Voce d'Itadia .1
borate reconnaît les ~ndancesde collas
Doianon et de paix au nouveau Dacta
~yougoslave, aussi bien à Berlin qu'à
J que dans toutes Jes capita-
~P~danubienne et balkanique,
~& où, dit-il, ~s avis sont pa~
tagés. »
L'auteur assure qu'on craint, à Paris
que la Youg osiavie ne se détache de S
pohttque sociétaire et du système de !&
~ï~~ collective et qu'on se demanda
r~ ~s' gravité de
la Petite-Entente ne va pas se
de Paris à Rome.
Mais le journaliste italien ne veut paa
suivre politique française sur ce
rain « d'anticipation fantaMiste
.U préfère, dit-il <: reconnaî~-e l'heu'
40 oontiNfK~s 1~ y
}f 8&49"~NNEE
Il MARDL
30 MARS !937
F)))XKL'tM))))E)!E)!r
3jMi!6M)!i_M
fn))MetMm!e! 33&. 6Bfr.120ff.
RrMjjtr(A!îtMcHs-
semMt réduit). S2fr. t00rr.t90~
!traMEt
On s'siMnM ffms MM ies Bm'MM pM
CHÈQUES POSTAUX C" 38Z-PARtS
~.M mMMCnMMfXM~~ MMnfp.M fMdtt<
EN z' PAGE s mes et en simplifiant les circenstances
Aju Jour te Joui- t La ten-e chante. Jean. oiitûMigele'€~Mnet Blum àse radica-
~°~ ~isër. Les radicaux prennent acte et
LMéch~de partout, se retireront .si le ministère montre
Stefan ieBou~L.Chaulin. cette évolution, imposée par les
Stefan le Rouge; L. -Chaulin. événements, n'est ni sérieuse ni du-
J!enouard.
A<:tualttés. v
Les échos de partout.
Stefan ie Bou~e. L. Chaulin
EN 3' PAGE t
Les événements d'Espagne.
Staline accuse les saboteurs tMtzkystes.
Revue de la presse.
Causerie artistique LMenzo BartoUnL Paul
Fierens.
~ARI'S, LE 29 MARS
Les Radicaux
et le Ministère
Les radicaux, comme on sait, ont
Uni par voter pour le Cabinet Blum
dama la dernière séance d'interpella-
tions. Ils ne l'ont pas fait avec enthou-
siasme mais ils l'ont fait. Les réser-
ves apportées à la triibune de la Cham-
bre au nom du groupe et la manifes-
tation des radicaux du Sénat ont mon-
tré que le Cabinet Blum leur causait
des inquiétudes. Leur vote a prouvé
que, s'ils discernaient le danger, ils
étaient encore incapables d'en préser-
ver la nation.
Cette position d~un partie qui a long-
temps dirigé et qui a toujours la pré-
tention d'être ~un parti de gouver-ne-
ment, est évidemment sans gloire. Elle,
t laisse deviner plus d'embarras que
d'idées claires, plus de velléités que
de volontés. Ceux qui connaissent les
radicaux ne s'étonnent pas. M. André
Tardieu, dans GrM~ot?'~ il y a quel-
ques jours, et M. Louia Marin, dans
la ~Va.MoM avant-hier, se sont exprimés
(Sur ce sujet avec vigueur et clarté.
Nous ne dirons pas que leurs expli-
cations soient à l'éloge des radicaux.
Le parti radical s'est engagé à
..l'étourdie dama ~aventure du Firent
populaire. II s'y est engagé pour des
'raisons électorales, et aussi pour
essayer de rétaMr son prestige très,
diminué par les 'affaires retentissan-
tes qui ont marqué la législature de
1932 à 1936. C'était une vieille recette
pour conserver le pouvoir que de faire
appej aux révolutionnaires et de ré-
clamer la défense républicaine. Ce
procédé, qui avait souvent réussi, était
devenu anachronique. On ne saurait
penser à tout. Le parti radical avait
tout prévu, sauf ce qui est arrivé. Non
seulement il a été dans le Front popu-
laire un second, qui n'a même pas été
un brillant second. Mais il. a eu l'in-
ifbrtune de devenir l'instrument des
{ communistes, qui sont au fond ses
adversaires. C'était fatal. Ainsi que le
rappelait M. Boncour dans son récent
discours, l'alliance avec les socialistes
menait en douceur les radicaux au
marxisme.
Le Cabinet B!um en quelques mois
a plus fait contre les institutions et
contre la Constitution, contre le Par-
lement et contre la République que la
< réaction en plusieurs années. II
a touché à tout avec sufnsance et inco-
hérence il a été péremptoire et inca-
pable il a réformé, compilé des -tex-
tes, accumulé les projets improvisés.
II n'a rien construit, mais il a beau-
coup désorganisé. Les radicaux se sont
reveilles un beau matin, en décou-
vrant qu'ils étaient les collaborateurs,
malgré eux. d'une œuvre de boulever-
sement qui n'est pas dans leur pro-
gramme. Comment sortir de là ?
Un radical, et non des moindres,
M. Lucien Lamoureux, a jugé le mo-
ment venu de donner à ~a fois des
explications et des avertissements. Il
a écrit dans un journal de son dépar-
tement, Ls j&OMr&OK?MMs ?'e~&Hca[~,
un article destiné à justifier l'attitude
de son groupe et à ramener la con-
nance dans son énergie future. En
somme, pour M. Lamoureux, les cir-
constances ne permettent plus de se
contenter de lamentations et de s'écrier
qu'on n'a pas voulu cela. Il s'agit dé-
sormais de savoir ce que l'on voudra
et de ~e faire.
La thèse de M. Lamoureux tient en
deux phrases. Elle consiste à dire
d'abord que le Cabinet BImn, lors de
la dernière discussion, a.choisi entrer
la politique radicale et la politique
Communiste, et que, par conséquent, il
était légitime de la part des radicaux
de voter pour le Cabinet qui venait à
.eux. Elle consiste à dire ensuite que
les radicaux ayant voté pour le Cabi.
net ne maintiendront leur appui que
si le Cabinet Blum met ses actes d'ac-
cord avec ses paroles. En d'autres ter-
JOUBML DES DEBATS
râblé.
Que vaut cette thèse ? Dans la me-
sure où elle est personnelle à M. La-
moureux, nous ne doutons pas qu'elle
soit valaMe. Il est très contestable,
cependant, que le Cabinet Blum ait
choisi la'politique radical. Le dis-
cours du président du Conseil était
un mélange, où les contradictions se
succédaient avec une audace subtile.
Les communistes y ont trouvé autant
de satisfactions que les radicaux. Mais
passons. Admettons que M. Lamou-
reux use d'une certitude méthodique,
qui a entraîné sa confiance provisoire.
Est-ce que ses collègues radicaux sont
aussi fermement résolus que lui -à
abandonner le Cabinet Blum, s'il con-
tinue à être dominé par le ministère
des masses?
"Toute Ta quës~ion'est' là. Elle n'est
pas de savoir comment se comportera
de Cabinet Blum. Cela est facile à devi-
ner. 11 donnera beaucoup de déceptions
au radicalisme. La grande responsabi-
lité des radicaux continue tHs ont subi
le Front populaire, et nul ne peut dire
quand ils cesseront d'être enchaînés.
M. Lamoureux leur indique 'un moyen
de salut.
Qu'en pensent !es Radicaux?
Les Jeunesses socialistes, réunies à Creit, peu-
vent être satisfaites. Elles voulaient un défilé
mUitaire, elles l'ont eu. Elles voulaient, pour pré-
sider leur démonstration, des représentants lu
gouvernement, elles ont eu un ministre d'Etat
et un 'sous-secrétaire d'Etat à la marine de
guerre. Elles ont pu en toute tranquitiité mon-
trer leurs organisations d'insurrection armée et
réclamer le sabotage de la défense nationale, in-
diquer qu'eues voulaient renverser l'Etat et
qu'eues ne voulaient pas défendre la nation. Les
ministres ont approuvé. Les ministres ont même
dit que l'aeHon du gouvernement favorisait l'ac-
tion révolutionnaire. On le savait, mais on enre-
gistre l'aveu. Qu'en pensent les radicaux ?
;H saratt faeUe d'opposer tes rigueurs du minis-
tère brandissant une loi truquée contre tes orga-
nisattons nationales et les extrêmes complaisan-
ces des ministres pour les groupements de gau-
che qui sont hors la toi. Les Jeunes gardes so-
ciatistes tombent'manifestement sous te coup de
la toi du M janvier 1936. D'après leurs .statuts
mêmes, elles doivent constituer une réplique
vivante aux organisations fascistes Elles dot-
vent lutter contre le régime et « assurer la vic-
toire du prolétariat, même par l'insurrection ar-
mée Elles doivent former « un groupement de
défense et de combat ou ta discipline joue uq
rote prépondérant, avec, au moment de l'action,
obéissance absolue au chef direct Tous .ces
caractères sont visés expressément par ta toi sur
tes ligues. On a dissous les figues, on parle même
de dissoudre des partis qui n'ont rien de com-
mun avec les ligues. Mais on a laissé intactes les
Jeunes gardes. Qu'en pensent les radicaux ?
M. Pierre Colomb, député de la Vienne, vient
de poser la question à M. Daladier. Les Jeunes-
ses socialistes font une propagande active ton-
tre l'armée, contre la discipline des casernes, con-
tre le service de deux ans. Le ministre de la dé-
fense nationale qui a un vif sentiment de ses
devoirs et qui s'est montre ferme avec les com-
munistes, approuve-t-it la présence de ministres
à une manifestation antimilitariste? Avait-il été
avertt et avait-il donné son autorisation ? Et
estune-t-it que des organisations paramilitaires
avouées sont légitimes quand elles sont socia-
listes ou communistes? L'incident de Creit est
significatif. Les ministres radicaux doivent ré-
pondre.
La situation politique des Indes
Londres, le 29 mars. Un télégramme de
Calcutta à l'agence Router apprend que le chef
du parti du congres à l'Assemblée des pro-
vinces unies a également décliné la mission de
constituer le ministère.
Ainsi, partout où ils ont !a majorité, soit
dans six provinces, les chafs du parti du con-
grès ont refusé de former le gouvernement
Ces refus sont motivés par l'opposition à la
nouvelle Constitution, dont l'entrée en vigueur
est prévue pour le 1' avrN. Les < congres-
sistes sont en effet d'avis que !h nouvelle
Constitution n'accorde pas aux gouvernements
autonomes une autorité suffisante, et les place,
en dernier ressort, sous la coupe des gouver-
neurs.
Cette opinion est partagée par de nombreux
chefs de l'opposition politique. Mais beaucoup
semblaient partisans d'essayer du nouveau ré-
gime avant de le condamner, et de le conso-
lider pour le moins comme urne étape néces-
saire vers une plus grande autonomie.
Aussi la décision intransigeante des chefs
du parti du congrès est-elle généiratement con-
sidérée comme sut'prenante et comme de na-
ture à provoquer des troubles qui pourraient
retarder plutôt qu'accélérer l'évolution poli-
tique aux Indes.
Un télégramme de Lucknor à l'agence Eeu-
ter annonce ce matin que M. H. K. Bose, an-
cien secrétaire du parti du congrès pour lia
province du Bengale, ainsi que seize autres
membres du parti, ont été arrêtés, puis relâ-
chés sous caution, pour avoir conduit un cor-
tège de protestation contre <: la journée anti-
constitutionnelle x, terme par lequel les con-
gressistes désignent le l"' avril. (Havas.) 1
M. de Martel à Bagdad
Damas, le 29 mars. M. de Mat-tel,
haut-commissaire de France en Syrie, est
parti ce matin à destination de Bagdad
par la voie aérienne.
I! sera reçu à son atterrissage'pa.r les
autorités irakiennes.
Bien que le séjour du haut-commissaire
n ait aucun caractère officiel, il sera~ ce-
pendant marqué par diverses réceptions,
notamment un dîner à la légation de
France.
M. de Martel rentrera .à Beyrouth pro-
bablement mercredi.
PODÏX~ES ET MTEXAUtES
Ce qae sigmSe !a v!s!tè
de M. Benès à Belgrade
Le Président Benès va se rendre en
visite ofneielle à Belgrade, où il arri-
vera/le 4 avril, après la réunion, qui
s'ouvre le 1" avril, dans la capitale
yougoslave, du Conseil permanent de la
Petite Entente. Dans les circonstances
présentes, cette dernière a une portée
qui dépasse de beaucoup celle des con-
férences périodiques habituelles entre
les ministres des affaires étransères des
trois Etats. Quant à la visite de M. Be-
nès, qui la suivra, il est évident que,
dans la: situation .actuelle, et. au lende-
main de la signature, à Belgrade même,
de l'accord italo-yougoslave du 25 mars,
elle prend plus d'importance encore
qu'elle n'en avait auparavant.
Du 22 au 25 mars, M. Tataresco, pré-
sident du Conseil roumain, séipurnait à
Prague le président du Conseil tché-
coslovaque, M. Milan Hodza. doit lui
rendre sa visite à Bucarest en mai. Pre-
nant; ses vacances de Pâques en Autri~
che, passant par Vienne, il s'est ren-
contré avec le chancelier Schuschnigg.
qui, lui-même, doit aller en Italie. Pour
strictement privé qu'ait été leur entre-
tien, il y a été touché certainement à
des questions politiques, notamment à
celles qui font la préoccupation spéciale
de M. H. Hodza les relations écono-
miques à établir entre les Etats danu-
biens, le pont qui pourrait être jeté, à
cet effet et sur ce terrain, entre ceux
de la Petite Entente et ceux du Pacte
de Rome.
Ce sont là des faits qui fixent la posi-
tion actuelle de la Tchécoslovaquie dans
ses rapports avec ses alliés de la Petite
Entente. Le séjour de M. Tataresco à'
Prague avait pour but principal, comme
on l'a dit ici, les accords au sujet de la
contribution techécoslovaoue à l'éauiae-
ment de l'armée roumaine. Nous avons
signalé l'intérêt et la signincation de ce
concours que la Tchécoslovaquie, à côté
de son propre effort défensif. apporte à
celui de ses alliés, marquant, sur un
point vital, l'unité solidaire de la Petite
Entente. Ce voyage du Premier rou-
main a été aussi une belle affirmation
d'amitié entre les deux "pâ~s dans la-
quelle l'allié yougoslave avait sa part,
Le communiqué, publié à la nn de la
visite, qui. contient, il est bon de le
noter, une nouvelle déclaration énergi-
que d'opposition catégorique à toute
tentative de restauration des Habsbourg.
qui enregistre avec satisfaction les trac-
tations de Belgrade avec l'Italie, associe
étroitement la Yougoslavie à tous les
buts communs poursuivis ensemble par
les représentants de la Roumanie et de
la Tchécoslovaquie.
Du point de vue de la Petite Entente.
il faudrait relever les beaux discours
échangés entre M. Hodza et M. Tata-
resco au dîner onert en l'honneur de
ice dernier. Avec l'autorité que lui donne
son passé de militant slovaque ayant
mené le combat au Parlement de Bu-
dapest en union avec les frères rou-
mains et serbo-croates. M. Hodza a placé
les -vraies origines de la Petite Entente
dans les souvenirs associés .des précur-
seurs et des lutteurs, des apôtres et des
martyrs qui, par leur travail et leurs
souSrances, ont préparé l'affranchisse-
ment des trois peuples. C'est pourquoi,
a-t-il dit, < la Petite Entente est plus
qu'une anaire entre des gouvernements.
plus qu'une amitié politique: elle re-
posesur;Ie fondement historiaue d'une
morale nationale et de la politique na-
tionale des peuples de nos trois pays..
Sur cette base morale et historique, elle
a bâti sa vie économique. sa oolitinue
de défense, et sa diplomatie. Il n'y a pas
en Europe de peuples qui soient liés
avec la solidarité et la force intérieure
qui lient la Petite Entente ». Dans sa
réponse, M. Tataresco. affirmant le de-
voir pour les trois pays amis et alliés
de défendre .ensemble des frontière
intangibles, déclarait <: La garantie de
notre force reste toujours nos armées,
notre alliance, notre union. Unis et forts,
nous sommes aujourd'hui unis et forts,
nous resterons demain. Nous pouvons
envisager l'avenir avec confiance. >
Là-dessus, se place la visite à Bel-
grade du Président Benès nous som-
mes assurés de l'accueil Qu'il trouvera
en Yougoslavie. Il n'y a pas d'amitié
plus naturelle et plus forte que celle
qui unit les deux peuples tchécoslova-
que et yougoslave. M. Benès. disciple et
héritier du Président Masaryk, ami et
collaborateur du Roi Unificateur, sera
reçu comme un homme qui a travaillé,
lui aussi, pour l'unité yougoslave, comme
Ië~ représentant et le chef d'un ceuule
frère. Si l'on a voulu brusquer la con-
clusion de l'accord italo-yougoslave et
avancer le voyage à Belgrade du comte
Ciano afin de diminuer, par une
.manifestation d'apparat et de prestige
.qui la précéderait, l'en'et et la portée
de cette visite de M. Benès. on a fait
un calcul erroné. La visite m-end dus
de relief dans les circonstances actuel-
lés. Ceux qui approuvent l'accord et
ceux qui en sont moins contents. les
partisans du gouvernement et les gens
de l'opposition- acclameront à ï'envi lé
Président tchécoslovaque, ouvrier et
amateur de là :Pêtîtë"
elle-l'avait fait pour l'entente bùlgaro-
yougoslave, accueilli avec satisfaction la
détente italo-yougoslave, suivant l'ex-
pression si juste dont s'est servi, dans
sa mise au point, M. Albert Mousset.
Elle l'envisage, conformément aux dé-
clarations de Belgrade, comme ne modi-
fiant en rien la situation de la Yougo*
slavie par rapport à ses alliés de la
Petite Entente et pouvant même ouvrir
une porte au rapprochement entre
celle-ci et l'Italie. Nous avons toujours
souhaité la conciliation entre l'Italie et
les Yougoslaves dans une politique qui
était celle de Gavôur et de Mazzini.
Nous nous souvenons qu'il y a Dius de
vingt ans, la manière dont nous voyions
M. Benes, dans la position où il se trou-
vait alors, prendre position' à l'égard
du problème si difficile et délicat des
rapports italo-yougoslaves, nous révélait
le grand esprit politique qui a fait de
lui l'homme d'Etat européen qu'il est
devenu. Il ne s'est jamais départi de
cette ligne et de cette attitude.
Nous avons confiance .dans l'avenit
de ces peuples que nous avons vu se
constituer en'nations libres et indépen-
dantes, dans la solidité des liens qui les
unissent. Nous croyons que cette visite
de M. Benès à Belgrade, dans la situa-
tion de l'Europe aujourd'hui et dans
celle de la Petite Entente, peut avoir
de bons résultats pour une politique
où les intérêts de la France sont direc-
tement engagés.
Pierre: de QUIRIELLE.
Paroïes énergiques
de Mgr Grente
Le Mans, le, 29 mars. En remerciant, à
la cathédrale du Mans, le dominicain, pré-
dicateur du carême, Mgr Grente, de l'Aca-
démie française, lui a dit
< Puisque vous retournez à Strasbourg,
veuillez exprimer au vaillant évêque, toujours
à l'avant-garde de l'Eglise et de la France,
notre admiration pour sa défense intrépide de
la foi des petits Alsaciens.
Puis, exaltant Pie XI, qui pirouve, par ses
encycliques récentes, selon le mot de Bossuet,
qu'une âme courageuse est maîtresse du corps
qu'elle anime, Mgr Grente a dit t
'<: Dans les circonstances actut~es, alors que
J'autoritê aëcKit et que la plupart~taisent, $
craintifs du lendemain, quel exemple nous
donne .cet auguste vieillard de quatre-vingts
ans,' dont les journaux, il y a trois mois, an-
nonçaient presque là mort, et qui se re-
dresse pour faire entendre, sans peur et d'une
voix souveraine le verdict de la conscience à
tout ce qui se croit et se proclame la force
invincible. »
Le Pape
a repris son activité normak
Cite du Vatican, ie 29 mars. La par-
ticipation du Pape à la cérémonie d'hier
semble marquer ie retour du Souverain
Pontife à son activité norma!e. Pie XI &
été examiné ce matin, à 6 h. 45, par son
médecin qui l'a trouvé dans, un état excel-
lent. Le Pape a aussitôt apr&a célébré la
messe dans sa chapelle privée, comme il
l'avait fait d'ailleurs tous les jours de-
puis le 19, date à laquelle il avait célébré
pour la première fois le sacrifice divin
après sa maladie.
Encouragé par Jes résultats satisfai-
sants de 1 épreuve à laquelle il a soumis
son organisme, le.Pape songe à quitter
son appartement privé .et à s'installer
dans 1 appartement ~:noMe~ situé a
1 étage au-dessous et où il passait d'habi-
tude la plus grande partie de la journée
avant sa maladie. C'est probablement de-
main que le Pape descendra dans cet ap-
partement où, on le sait, se trouve la bi-
bliothèque privée qui constitue le bureau
de travai! du Souverain Pontife ainsi que
les salles où se déroulent les audiences.
Depuis plusieurs, jours déjà' d'aiHeura,
le Pape n'utilisait plus le fauteuil spécial
et il circulait librement dans toutes les
pièces de son appartement privé. Le Saint
Père aurait l'intention de reprendre les
audiences comme autrefois et de recevoir,
en particulier, les couples de nouveaux
mariés.
Ce matin, il a reçu d'abord le cardina!,
secrétaire d'Etat, Eugénie PaceHi, puis le
marquis Saehetti, fourrier majeur des pa-
lais apostoliques,'ainsi que deux-ou trois
hauts dignitaires.
Le Saint-Père ne cesse d'exprimer aux
personnes qui l'approchent son enthou-
siasme pour l'accueil inoubliable qu'il
a reçu, hier, de la part des milliers de
fidèles que contenaient la Basilique vati-
cane et la place Saint-Pierre. (Havas.)
M. Neville Chamberlain est retabti
Londres, le 29 mars. M. Neville Cham-
berlain, complètemeîit tétaMi de son indispo-
sition, est arrivé aujourd'hui dans le comté
d'Aberdeen. Le chancelier de l'Eehiquier sera,
pendant quelques jours, l'hôte de Lord Forbes,
au château de Forbes, près de Insch, région
réputée pour la chasse.
Les Etats-Un:s retâraënt t'exéctttion
de leur programme naval
New-York, le 29 mars. Le ~et0 yo)-!<;
HentM Tt-tOtttte pùMie un article daté de
Washington et signé de M. Albert Wafmer
< Les Etats-Unis retaKient la construction
de dix croiseurs daas l'espoir d'un nouveau
traité naval. Le projet de loi préparé par le
département de la marine et autorisant l'ou-
verture de crédits pour la construction de dix
nouveaux oroiseuBS ne sera pas présenté au
Congres maintenant.
Cette décision d'ajourner la construction
de nouvelles unités navales a été prise après
une conférence ténue par le département de
la marine avec la Maison Blanche. Le gou-
vei-nenxent des Etats-Unis a l'intention de
continuer à se conformer/pour le moment,
aux limitations prévues par le traite naval de
Londres, .qui est venu à expiation, le 31 dé-
cembre denuer. (H&vas.)
Le procès de h Cour Suprême
aux Etats-Unis
La controverse au sujet de la Cour
Suprême est aujourd'hui au centre des
préoccupations du Président des Etats-
Unis. Suivant que le Congrès lui don-
nera raison ou tort sur la grande ré-
forme judiciaire qu'il a proposée, c'est
toute l'oeuvre du Nem Deat qui pourra
être reprise et poursuivie avec une vi-
gueur, et, sans doute, avec une. témé-
rité nouvelles ou bien c'est l'ancienne
opposition qui se retrouvera renforcée
et toute la grande entreprise des qua-
tre dernières années qui sera définiti-
vement compromise. Tandis que M..
Rboseveit se repose cette semaine à la
station thermale de Warm Springs, ad-
versaires et partisans de la réforme
restent aux prises. L'opinion se pas-
sienne. Le Président lui-même est tenu
téléphoniquement et heure par heure
au courant des nouveaux développe-
ments. Quelle est aujourd'hui la posi-
tipn. des groupes et des p'ar.tis?: Gom-
ment se présente le problème ?
Le Président a fait savoir, voici une
quinzaine déjà, qu'il n'accepterait au-
cune concession, aucun compromis sur
son projet de réforme judiciaire. Le
Congrès devra l'accepter ou le rejeter
dans la forme et le texte qui lui ont
été proposés. Ce projet, on se le rap-
pelle, a trois objets principaux Fixer
l'âge de la retraite à soixante-dix ans
pour les juges de la Cour Suprême et
des autres Cours hâter la procédure
des aSaires pendantes devant la Cour
et dont la constitutionnalite est dou-
teuse accroître le nombre des ju-
ges de la Cour pour le porter de 9, chif-
fre actuel, à 15. Des dispositions sub-
sidiairés prévoient que les cinq juges
de la présente Cour, qui ont dépassé
soixante-dix ans, pourront prendre leur
retraite avec une pension égale à leur
traitement en cas de refus de leur part,
d'autres membres seraient nommés pour
leur servir d'adjoints, en attendant leur .`
retraite..
Tel qu'il se présente aujourd'hui, le
débat paraît devoir prendre l'ampleur
d'un événement historique. Partisans et
oppûsants ont cherche et découvert des ¡
précédents à l'action présidentielle dans 1
l'histoire des Etats-Unis. Les décrions
et messages des présidents Washington,
Jenerson, Jackson, Lincoln, Grant, ennn
des notables Chief jMsttce Marshall J
et Taney ont été cités et commentés de
part et d'autre, à l'appui des thèses
opposées. Celles-ci ont été défendues
par les meilleurs avocats parlementai- J
res, sans parler du Président lui-mêmet 1
presque journellement par radio. La ]
presse et les meetings ont complété (
l'éducation constitutionnelle et juridi- ]
que de la nation. Les membres des deux
Chambres reçoivent par sacs et camion-
nettes, à chaque courrier. les lettres de
leurs électeurs, qui les exhortent à voter
dans un sens ou dans l'autre.
Un grand mouvement populaire et
travailliste s'est organisé en faveur de
la réforme. D'autre part. les assemblées
législatives et barreaux d'un grand
Nouvel les de F Ë t r a n g e r
EMPIRE BRITANNIQUE
Sir Samuel Hoare rentre à Londres
Sir Samuel Hoare, premier Lord de l'Ami- Î
rauté, qui a pris quelques jours de repos ai
Zuoz, petite localité du canton des Grisons,
rentre demain mardi à Londres par avion.
Le traité naval de Londres et !e Japon
Le refus définitif du Japon de se conformer
aux prescriptions du traité naval de Londres;
en ce qui concerne le calibre des canons des,
cuirassés inspire aujourd'hui, au Da: Te!e-'
graphe les rénexions suivantes
< Ainsi donc le calibre des canons va être
élevé de 14 à 16 pouces, à l'exception des cul-
rassés britanniques qui sont actuellement en
chantier, et, tôt ou tard, on peut s'attendre
qu'une puissance ou une autre dépasse la
limite de 35.000 tonnes imposée à ces Mti-
ménts..
Cette course qui menace est déplorable
et, en fin de compte, les concurrents se re-
trouveront probablement à peu près dans la'
même situation qu'auparavant. Tous se seront
appauvris, mais la supériorité d'un pays sur
l'autre, au point de vue des ressources, de la
puissance constructive et du recrutement en
hommes restera inchangée.
Quel avantage le Japon peut-il attendre
d'une rivalité avec une puissance navale qui
possède des ressources aussi considérables qui
les Etats-Unis ? Voilà qui est impossible à
conjecturer. Le refus d'accepter aucune limita-
tion peut être une manifestation de prestige.
Les limitations imposées par les faits n'en
demeurent pas moins, t.
Les troubles dans t'Inde: huit tués
et vingt blessés
II y a eu des troubles graves entre Musul-
mans et Hindous, devant une mosquée dans le
Pendjab. La police dut faire usage de ses ar-
mes, il y eut huit tués et une vingtaine de
blessés. A la suite de cette bagarre, d'après
un télégramme de Delhi au TMttes, l'agitation
s'est étendue. On a dû faire venir des ren-
forts de police de Delhi et prendre des mesures
d'ordre.
ETAT LIBRE D'IRLANDE
Manifestation pour l'anniversaire
de l'insurrection de 19i6
On télégraphie de Dublin
M. de Valéry a présidé-hier-la cérÉmoni~
MARDt <
30 MARS t937
OÉMCDOtETMMtSïMÏM:
17. Rue des Pfetres-St-Cermam-rAaMrM~
PAMS-i~
<
!.E! t))))MCES tont re~M )))reetemMt
a
~nombre d'Etats ont adopte et pubËé aes
'résolutions condamnant l'initiative du
~Président. Au Sénat, les sénateurs Bo-
rah et Johnson se sont prononcés contre,
la réforme avec leur âoreté habituelle.
Les arguments mis en avant ont été le3
suivants le projet, s'il est adopté, assu-
rera au Président le contrôle de la Cour
Suprême; le projet, qui ne vise à rien de
moins qu'à supprimer la branche judi-
ciaire, doit abolir le système constitu-
tionnel des trois pouvoirs (législatif,
exécutif et judiciaire) du gouvernement
américain le principe même de la li-
berté, qui domine toutes les institutions
américaines, est mis en péril; ennn, un
bouleversement aussi grave que celui
qui est proposé n'a jamais été soumis
au jugement et à la décision du Deuale
américain à aucun moment de la cam-<
pagne et lors de l'élection de novembre.
Dans ce même Sénat, pourtant. les
sénateurs MacKellar, Byrnes, Minton,
Ashuerst et Robinson, enfin l'attomey
général Cummins, se sont faits les dé~
tenseurs, sinon exactement les porter
parole, du Président. Ils ont fait valoir
que la réforme n'a rien qui infirme la
constitution des Etats-Unis. Le CMe~
JMsttce Taft et d'autres présidents répu~
blicaina avaient déjà préconisé les ré<
formes réclamées actuellement. Le nom-
bre des juges à la Cour Suprême a sou-<
vent varié entre les chiffres de 9 et
de 15. D est actuellement urgent -s d'in~
fuser un sang nouveau dans des orga"
nea judiciaires impotents Le plan'
actuel donne satisfaction à tous les be~
soins les plus immédiats du pays. N
est < modéré, direct, raisonnable, strier
tement constitutionnel t..
Ennn, M. Roosevelt. dans une « cau<
série à la radio a voulu répondre luBi
même à l'accusation de M. Borah. qu~
lui avait été particulièrement sensible) `
et d'après laquelle il cherchait à « assers
yir la Cour Suprême pour recevoir d~
Congrès tm chèque en blanc sur l'avez
nir de la nation s-. <: Aucun Président,
a déclare M. Roosevelt, qui serait capa~
Me.,d~une aussi folle pensée, ne serait'
apte à remplir ses fonctions, et aucun,
Sénat, composé d'hommes honorables)
ne ratifierait un semblable complot. Ce que les observateurs les plus auat
lifiés et les plus impartiaux reprochent
surtout aujourd'hui au projet présides~
tiel, c'est son caractère d'opportunisme~
qui: empêche de le juger d'un point da
vue général, en dehors des intérêts e~
des passions de partisans. Ils consid&<
rent que tout ce qui, dans les eireons«
tances exceptionnelles et les difncultéa
présentes, peut diminuer le prestige d~
la Cour Suprême et conduire le peu~
pie américain à croire que ses travaux
peuvent être arrêtés ou déviés par tuM)
pression, qu'elle vienne de l'Exécutif ot<
du Congrès, serait une calamité natio-
nale. Que ce soit là. sinon l'opinion d~(
la majorité, du moins l'opinion just~
(!a:et&es docsa), dont les anciens Greca
voulaient qu'elle fût à la base de tout)
gouvernement sage, le fait ne paraît pas
douteux. Mais, aux Etats-Unis comm~
ailleurs, c'est la politique presque tou«
jours, et c'est donc plus rarement 1~
sagesse qui décide.
Georges LECHARTIER. M
eommémorativB de l'insurrection de Paquet y
dè rsisï
Des incidents ont eu lieu à l'occasion d
~lebar ou, malgré l'interdiction du ministre)
de la justice, des républicains ont voulu mani-.
fester.
Une vingtaine de manifestants et plusieurs
agents ont été Messes. Une quarantaine d'ar-<
restations ont été opérées.
ALLEMAGNE
Hitter inspecte tes garnisons rhénane~
Oh mande de Beitilin
~ApTM avoir assisté aux fêtes de God~
oerg, M. Hitler a commencé hier l'inspection!
des ganusons rhénanes. Aucun itinérairen~
voyage, le ~h~r
proposant de visiter inopinément certaine9
~n~~ certaine.
YOUGOSLAVIE
Le traite ita!&-yougos!ave
BeJ,grade, le 28 mara. CommentM~
~ceoi-d Jtalo-yougoslave, ratiM~ 1~
ficieux r7-~e écrit notammmt:
nn~ï.~ nos amis et aMiês, cet accord M)
ProûtaMe la Petite-Ën-
lenie et i Entente Balkanique Mnderont!
~té~rakment leur cohésion antéSeure et
ne peuvent que puiser une nouvelle force
av~ ~rs~embr~
avec une grande puissance, entente quü
Puiasance, entente quii
supprime un danger de complications sur
~S~Me~
ecS~ ¡
écrit dans la Voce d'Itadia .1
borate reconnaît les ~ndancesde collas
Doianon et de paix au nouveau Dacta
~yougoslave, aussi bien à Berlin qu'à
J que dans toutes Jes capita-
~P~danubienne et balkanique,
~& où, dit-il, ~s avis sont pa~
tagés. »
L'auteur assure qu'on craint, à Paris
que la Youg osiavie ne se détache de S
pohttque sociétaire et du système de !&
~ï~~ collective et qu'on se demanda
r~ ~s' gravité de
la Petite-Entente ne va pas se
de Paris à Rome.
Mais le journaliste italien ne veut paa
suivre politique française sur ce
rain « d'anticipation fantaMiste
.U préfère, dit-il <: reconnaî~-e l'heu'
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