Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1914-01-19
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Langue : français
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Description : 19 janvier 1914 19 janvier 1914
Description : 1914/01/19 (Numéro 18). 1914/01/19 (Numéro 18).
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2007
A 9-/ 1" NU1nf'J.'o 'tOU't£t.:AFRANCE '-Lé
~jB' ceiitii~es le ~u~éro ~AMS TOUTE JL.AFRAMCË ILô T~ut~éro 10 cej~BS
1
18 126' AMMÈE
t&e' AMMÈE ~8
JWLB~M~MSBEBATfS
"C. -r"
.~i~ B~ttMM'f~~ E~ ttTV~B
LUM! $~!E~ t~4
PMX DE L'ABONNEMENT ~l,
3;iots' G~ois 'l~s
Ft'&nce, Co~ûnies et A!-
s&cc-Lorfaine. l.Ofr. 20fr. 40~.
Etrang'er.16fr.' '3?<'r. '~fr.'
LUHDt <9 JAKWtCR <9<4
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
i7,Rue des Prétres-Saint-6ermam-Auxerrois
.PARtS–
ADRESSE T~LËaRAPHIQUE DÉBATS-PARIS ``
~M/OM, 3 u~M eur~ems oa,oo-o~,o~-o~M
W tMJhMute, en ffovtnce et & t'tStcattgef,
~aMt.Jt~
~e$ .~t
-Les Annonces sont récusa*
AUX BUREAUX: DU JOURNAL,
Voir & I& 3° page nos nouveHes i''
de Dct*n!èi c Heure 1.
SOMMAIRE
L'Emprunt turc..
Histoire d'hier.
Au Jour le Jour Afa.Ef'm.M. S.
Les Affaires d'Orient.
Un début de M' Sarah Bemhardt. F B.
La. démission de Bismarck. dc'M
~rospee~y. M. M.
La Semaine dramatique. HENRY BtDOu.
Entre la. Conscience et le Cœur. [27].
jEAxBERTUnnOY.
Marché &nanci,er.
Revue commerciale. <
L'EMPRUNT TURC
Djavid Bey, détëgue spécial du gouver-
nement, oL)omàn,esL aiïé Mer au quai
d'Orsay entretenir. le ministre des araires
étrangères au sujet, des négociations
franco-turques. On sait. que ces négocia-
tions concernent, des objets très divers
construction de chemins de fer dans l'Ana-
tolie orientale et en Syrie, reg)emcnt d'une
série de questions depuis longtemps en
suspens, entre les deux gouvernements,
augmentation des droits de dcunne en
Turquie, enfin et surtout émission d'un
grand emprunt turc sur )c marche de
Paris. Déjà, 'dans le courant de l'automne,
aParis, Djavid Bey et M. Pi chou avaient
paraphe un projet d'accord sur uu cer-
tain nombre de points, en remettant ta si-
gnature définitive au moment ou M. Bom-
pard aurait réussi à régler avec ia Sublime
Porte les questions particutieres, assez
nombreuses, qui se traitaieut à Constauti-
nople. Aujourd'hui une entente semb)c être
intervenue sur l'eusembie des points liti-
gieux. Nous espérons que )e gouvcruemcnt
iranca)s a su insister avec l'énergie suffi-
sante pour obteuir les satisfactions légiti-
mes qu'il poursuivait, et, que les tpxtes cou-
veunssontasscxnetspournepoint per~uettre
au'gou\'etnement ottoman d'ciuder. par des
procédés famUiers à ia Porte, Jes eugage-
ment.s pris. Nous serions inexcuHabtcs ~e
laisser-passer l'occasion de i'augmeutatK'n
des dToits de douane, do rappticatiou de !a
iof des patentes aux etrang'ors.c.t .de~ ië-'
missionnous prémunir dënnitivemcht contre !e re-
coursaux procédés dilatoires.Toutefois,cela
n'est pas tout. Nos satisfactions particu-
lières,. si. importantes sbient-cHcs..no
constituont'pa~ l'unique contre-partie de
notre, aduesion aux demandes turques.
Comme M. Doumerg'uel'a dit hier a Dja-
vid Bev, tes négociations aetueHcs ont. un
caractère non sou)cment financier, mais
aussi politique.
Le gouvernement et le peuple français
sont prêts de grand cœur à fournir a !a
Turquie tous Jes moyens a teu: disposition
pour facHiter la réorganisation et le déve-
loppement économique de l'empire otto-
man. Aussi bien au quai d Orsay que dans
l'opinion en généra), on considère te main-
tien et la prospérité de ]a Turquie comme
'nu facteur essentiel de la politique fran-
çaise. Depuis Ja révoiution de 1908, tous
!es'ministres qui se sont succédé au quai
d'Orsay ont donné, à.ce sujet les assurances
tes plus franches, les plus cordiates aux
représentants du SuJtan, et notre.ambas-
sade a ..Constantinopte a .constamment
tenu le même langage, suivi la même
ligne de conduite.. Nos intérêts spé-
ciaux en Orient, très diver~ et très con-
sidérables, s'accordent entièrement a cet
égard .avec no~re~ politique- européenne,
fondée; s~r 'h* .respect de l'équilibre et le
maintien de la paix g'énérate. Aucun Turc
EMMmN DU JOUMAL DES DEBATS
duiajaNvîerl9I4
-f
~SE!B)!)Mttt!)T!t)M
Coïnédie fra~nçàise Amp/u'/ryoH, /a Com-
~sse d'~scar&o~/Ms et 7a Ja/ousi'e du Ba/
&OH!He.– Bouffes-Parisiens Z:a ~'e/eri/M'
ecoMOMe, pièce eri trois actes de M. Sacha
Guitry.'
Pour l'aninvorsau'e de Molière, laComé-
d)e nous a dontM ~HpMryo/i.H u'yadans
r.œuYredeMoHcrcrie!i de p!us léger, de
~jtus. amoureux, de plus plaisant.
A un couplet étoquent et passiotine une
plaisanterie succède toutes !cs nuances
de !a gnitc et de la douleur se mê!eut, et
la pifep est comme une étduc changeaMte.
Qu badine.et. en est .touche. Tout ie ro!e
<~eJupiter est exquis de tendresse vraie,
de maiice, de s'ibtUitë atLeadrie et de vir-
tuosité dans ia sëduciion. M. Mounct-SuIh
!'a chaule de sa voix !a ptusYeto.utéc; la
mélodie égaie se développait avec grâce sur
~~Mef:'a?i t~r~&
de bonne foi ne peut douter de notre sin-
cérit.é. Mai-; nos sympathies ne sont, point
aveugles. Eues sont raisonnées, et. précisé-
ment parce qu'elles s'inspirent-d'un esprit,
véritablement .amical, nous ne .saurions,
:sôus te prétexte d'être agrénble.à te! ou tel
ministère, a tel ou tel ministre ottoman,
déférera tous les désirs qui nous sontexpri-
mcs. No)i9 devons tout d'abord examiner
si ce. qu'on nous demande csL conforme a la
fois aux intérêts de la Turquie et aux nû-
'trcs, et si l'usage des rcssources'so))icitées
.ne tournera pas' finalement contre )a Tur-
'quieeL'co.uK'cnous.
.Dans le cas présent, de grandes inquié-
tudes subsistent. On nous demande un
grand emprunt, préface d'une série d'autres.
Or, nous savons que le produit escompté de
cet emprunt a été'employé presque exclusi-
vement adcsdépensesdo guerre. Aujour-
d'hui même nous voyons te montant d'un
autre emprunt, contracté prës.d'une banque
complaisante entièrement consacré à ra-
chat d'un grand cuirassé. On. est, égaie-
mont certain que rachat, .d'autres bateaux
'de guerre pour la 'uottè..ottomane est dé-
cidé a Constantinople. En même temps tes
organes oi'ncicnx du Cabinet présidé par
le prince Saïd.Halim déc)arcnt que )a Tur-
quie n'acceptera jamais l'annexion de Chio
et de Mhyiéneà ia Grèce. Ces paro)es sont
suivies d'actea. La création d'une Hotte de
guerre supérieure a eeïïe de ia Grèce, des
préparatifs militaires sur la côte d'Asie,
des intrigues concertées en Albanie, une i
activité cxccptionnene du Comité Unioln `
et. Progrès sur tous les terrains démon-
trent. qu'on est, porté aÇonstantinopic a
remet Lrc en question, .d'accord avec la
Btdgarie, h's .résuttaLs des deux guerres
balkaniques. Ces résuikus sont. doutou-
reux pour )a Turquie, nut ne~)e con-
tesLe. Mais i)s sont consacrés aujourd'hui
par des traités so!chnc)s eL l'Europe les
tient pour définitifs. En tout cas its ne
pourraient être modiués q'ie par une nou-
ve))e guerre cL )u Fr'ance, de 'memc'quc
.l'Angtctcrrc et )a Russie, ne veut. a au-
,cun. pjt'ix .iaisscr boutev.erser'de nouveau
l'Orient. Le Cabinet de Paris ne peut/donc
autoriser, et te. pubtic français ne voudrait
souscrire un emprunt destiné, directement
ou indirectement,'a préparer une nouveHo
comtAgratiott. Nous.a.yous le.drp.it d'exigf'r
\a ce sujet' des -assurances catégoriques
.sohdement garanties.
Nous ne pouvons pas davantage etrc~es
compUcesde la dilapidation dc~ iihances
d'un pays ou'.sont placés plusieurs mil-
liards d'argent français. L'achat d'un cui-
rassé d'c prèsde 80 mi))ions, sans parier
(tes autres Acquisitions, projetées, a un
moment où le Trésor ottoman se. trouve
dans l'impossibilité de solder les dépenses
courantes, estunc foUc. Jl est, l'indice d'un
éta~d'esprit très regretLabIe. Les souscrip-
teurs français hésiteraient. certainement a
conner leurs épargnes ù un débiteur aussi
imprévoyant.
Enfin, avant toute nouvelle émission, le
gouvernement ottoman doit rassurer la
Triple Entente sur son indépendance poli~
tique, compromise par les attributions
exorbitantes conférées a la mission mili-
taire allemande, ainsi que sur l'application
cn'ective des réformes en Arménie. Ces
deux questions engagent l'existence même
de l'empire. Il importe donc à la fois aux
gouvernements alliés et amis et aux créan-
ciers actuels et futurs de la Turquie,
qu'elles soient réglées de façon que la paix
orientale ne soit plus menacée..
jt*ro;ets de Ctmtt'Me. M. Caiitaux veut t
organiser un contrûte de nos nnances dont
Je butsera non seulement de rechercher si
!es crédits reçoivent bien leur atïectation.
mais en Outre de forcer tes .administrations
\à faire des économies. Les radicaux-socia-
nstes et tes socialistes même s'étendent avec
des notes étevées; nobUe~commeundieuquI
sourit,, simple comme un prince et ardent
comme un jaune héros, on sentait que la
sérénité/partage des Olympiens, lui per-
mettait l'amour et lui interdisait la souf-
france. Le p)us grand des dieux en deve-
nait aussi'tep!us spirituel;-il se jouait
d'AIcmène et se divertissait par des mots
qu'elle ne pouvait comprendre il prenait
un piaisir tendre à !a séduire et à rapai-
serdanstc moment qu'eue était Je plus
irritée. Loveiace n'a entrepris rien de
plus hardi, de ptus' méthodique, et de
mieux réussi que çett~ scène charmante
ou Amphitryon ayant injurié et ou'ensé
sa femme, Jupiter vient, sous les traits
du même Amphitryon, radoucir l'irritée.
Sa tactique est simple; il atténue son
torb par la plaisanterie, il !e masque par
des compliments, it le divise par des
distinctions; coupat)!o comme mari, mais
u'i'éprochab)e comme amant, il se con-
damne à demi pour mieux s'absoudre; et
quand it a étonné Akaiene par ces subti-
lités, et qu'il i'a persuadée par les caresses
~)e sa voix, ii est devant cttc, radieux,
amoureux, prj6t à se tuer si ene résiste
encore. On-dit que M. Guitry, mettait
dans ce rô!c de !a biag'ue ct.deta cha-
ie.ur; et sans. doute c~est. une interpréta-
tion exacte et spjritueUe; mais. M. Mou-,
net-SuHv joue comme-un' amant qui së-
rai.t d.ieu.
Un poète qui a écrit,un ouvrage en de-
meure quelque temps ému et pénétré, et
oneo trouve quc)que$ traits encore dans
) complaisance sur les heureux effets de cette-
réforme. C'est, assurément s'en exagérer trop- l
volontiers l'importance. Nous sommes loin
(je partager sur ce point leur optimisme.
Certes, on peut. relever quelques irrégula-
rites financières dans le l'onctionnemcnt.~le
nos administrations publiques. Ce sont en
réalité- des irrégutaritës uti)cs a réprimer,
mais, au demeurant bten modcs.tes.jQn nous
'apprend, par exempte que Ion donne quel-
,ques miniers de francSjde tropst .un enq.ué-
'te.ur, ou bien que l'on a dépcnsé.uno dizaine
de mille francs en supplémentpour meubler
des bureaux. En cherchant bien, en trou-
vant par des investigations minutieuses la
marche des services,.on arrivera a trouver~
comme ceta, quelques centaines de rniDe
francs pcut-e.tro de/dépenses a/réduire ou à
employer. p)us .intelligemment, -l.a -bcHe
.affaire, en présence, d'un budget qui s'appro-
:c)i.c avec rapidité db six mi~tiards de francs
Ça payera u peine le nouveau corp.s de coh~
trûleurs.. n est/d'une bette ironie d'ai!-
Jcurs, de prétendre que tes administra tioDS;
sont pour une part active' dans la. marëe
montante du budget Le Parjcjnent seul
'est' responsable, car it vote a l'aveu-
'gLette les fameuses réformes qui coûtent,
si cher.'Une fois votées, ce sont encore les i
membres du Partcutent qui. travai.Ht'Ht
étendre leurs funestes conséquences finan- f
cières, en intervenant sans cesse prés des
administrations chargées d'appliquer ces
lois, et cc)a pour garder leurclientete élec-
torale. La politique do socialisme d'Etat,
adoptée depuis une quinxaine d'années,
Dons a amené )a crise financière que nous
subissons aujourd'hui, et tous les contrô-
leurs du monde n'y feront rien. Il est mémo
assex plaisant d'entendre ]cs radicaux-socia-
.listes vanter l'heureuse intervention du nou-
veau contrôle..Hs ont même, pour cela, des
formules dont ils' n'aperçoivent pas l'irohi'e.
l)s parient de chasser )e g'aspiltage M. Or,
si les projets de contrôlede'M. Caitiaux peu-
vent donner quelques résultats, c'est al'é-
'gard des entreprises industrietles.de l'Htat..
H y a d'abord le'réseaud'U'ata.gï'andiparlo
rachat dp. l'Ouest, puis.les< arsenau-x.ou le
.gaspillage et môme parfois le Rabotage ne
.peuvent être niés. On sait comment le tra-
vail y est. compris et ce qu'il coûte. Peut-
être, demain, Icsradicaux-socialistes auront-
ils moins d'admiration pour le nouveau con-
trôte, si ce corps de mi'};' domine! prend, de
ce coté, son rote au. sérieux. Mais l'osera-
t-il? NousendoutonsS'o.rt.
HIS~niRE n~HJ~
M. Ctcmeuceau, qui sait beaucoup de c!'o~
ses, pour qui l'histoire ahOenne n'a pas de
secrets et ta mythologie pas de mystères;
ignore ~1 histoire contemporaine. Même les
événements auxquels il a pris une part par-
fois prépondérante sont sortis de sa mémoire.
H découvre aujourd'hui t'histoire du général
Boulanger' ot il paraît tout surpris de ren-
-contrer da~ns la bouche de'! Itommc au che-
val noir des critiques-qui se retrouvent'sou-
vent sous la plume de ceux qui'jl'admirent
pas les yeux termes toutes Je,s beaut.cs du
'< régime abject 'La l'acuité d'oubJi est un
don des dieux, le p)ùs précieux qu'i)s puis-
sent, déposer dans io berceau d'un homme
politique. M. Ocmenceau a été vraiment
comble a cet égard. H est assurément le seul
Français de sa~enération qui ignore aujour-
d'hui la genèse du boulangisme, et en
particulier le rôlo éclatant joue dans
cette affaire-par M. Georges Clemenceau,
l'ami de la première heure, le répondant
politique du "brave général ".Boulanger
n'était ni un tyran ni ûu'suppôt de la
réaction, lorsque le parti radical et M.Cle-
mcncéau en tête taisaient de sa présence au
ministère de la guerre une question de con-
fiance, et lorsque la .f~ic< le propre
journal de M. Ocmenceau, dont la collection
parait manquer dans les burcau'x de
l'llômme-lilice accaeillaiEamc èn,jltgusi'asnie
IWomme /6)'c, accueillait avec enthousiasme
l'entrée,do Boulanger a. la rue Saint-Domi-
nique dans !e Cabinet Frëycinet de janvier
1886. Le .charme n'était pas encore rompu
lorsque le Cabinet Goblet de décembre J88G
se voyait contraint de garder le même per-
sonnage pour ne pas s'aliéner les mêmes
sympathies. Il ne l'était même pas encore au
les ouvrages suivants. Par un réveil pos-
thume, l'inspiration de Do/i.TtMH anime en-
core Amphitryon. Zeus comédien, virtuose
de l'amour, et qui .se fait un jeu de désar-
mer la colère d'une femme ~amoureuse,
joue la plus belle scène que puisse rêver
l'époux d'Elvire. Le personnage qu'il fait
est celui d'un roué; pense-t"on combien ce
rôle est rare dans la comédie avant. ï680,eL
combien il deviendra commun parla suiLe?
Par lui, comme pa~ tant d'autres, Molière,
devançant le temps; annonce le dix-hui-
tième siècle.
Là grâce, la souplesse, l'abondance de
Fin'vention sont incomparables. Que l'on
compare avec là pièce de Molière celle que
Rotrou a composée, sur la même matière,
trente-deux ans plus .tôt,' en 1636.. Mer~
cure ouvre Je premier act<} par un mo-
nologue de quelques vers, qui est. une
prière à la Lune ~de rendre plus longue
la: nuit. Molière en faisant emploi do
l'idée, l'a animée. Le fond du théâtre
est un vaste ciel-bleu .noir tout monta-
gneux de nuages. Près des frises, debout
dans un rayon de lune, guidant un invisi-
ble char, Mme Dussane apparaît, couron
née. et. sculptée comme une statue de la
Nuit. Une main tientles rênes,s'appuicsur ~aiguillon. Plus~bas, apparais-
sant de même dans un rayon d'argent
M. Bruuot rcprésen.te un Mercure réjoui. Et
ces dieux gais se gaussent. plaisamment.
lis se divertissent familièrement des aven-.
turcs de Jupiter la Nuit, qui varalentir le
pas de ses chevaux pour faire durerle piai-
mois dë~mai 1887, quand so forma le minis-
tère Rouvier, qui eut te courage d'évincer
l'homme'-de M. Clemenceau, car ce sont; les
modérés qui exigeaient cette épuration,
tandis que M. Clemenceau était de ceux qui
ne pardonnaient pas au ministère cette atti-
tude hautement républicaine et patrio-
tique.
Il faUut; les scènes scandaleuses de la g'aro
de Lyon, an dëp'art de Boulanger pour son
corps d'armée de Ctermont-Fcrrand (8 juil-
let), pour commencer ta conversion de M.
Ctenlenceau. H daigna enfin reconnaitre,
tout e~ combattant a outrance le, ministère
qui avait eu. plus de perspicacité que lui-
même, que ta poputarité était venue trop
vite a cet homme qui aimait trop te bruit,
qu'it était utitede le faire rentrer dans le
rang' et de J'y laisser. Ma's qui avait poussé
a cette popularité, qui avait )ancé !e général
dans la mêiée politique, qui s'en était fait
un moyen d'attaque contre les républicains
modérés? M. Clemenceau lui-même. S'U est
trop modeste aujourd'hui pour en tirer va-
nité, it permettra au public d'avoir !a mé-
moire plus longue, et de rendre a chacun ce
qui appartient a chacun. L'inconscience est
une force, mais M. Clemenceau exagère )a
période du bouia~igismo est déjà entrée dans
t'hi~'oire'contemporaine; le rû)e qu'i! y a
joué est déjà fixé pour la postérité et connu
même des générations qui n'ont pas été té-
moins de toutes ces bettes choses.
/0~ ZE /0~
MAXtMES
II n'y apasde~JDie plus do.uce pour un..
vieux régent qui a; je crois, bien travaillé,
'que d'applaudir! dans son petit coin,au suc-
ces de ses anciens élevés. Il est le premier
a savon' qu'il n'y est pour rien que par
le plaisir qu'il en a. Et. son plaisir n'est
'pas un plaisir de va'nite il en jouit tout de
même,~dc bon cœur, et c'est, au soir de sa
vie, .la ~meilleure de ses recompenses.
'Apres nous avoir dp.nné un joli livre sur
/4MOMr. qui a commencé sa réputation,
désormais fondée, M. E. Rey, un des trois
'auteurs de cette.Bc'e ~cH~K/'c qui.a si
joyeusement réussi, .nous donne aujour-
d'hui'.un. autre recueil de_Afj~/7H~ mo/'a/c.s
e~~Mor~/t's, comme il les appelle, où l'on
refrôhve tes mêmes qualités- L'amour, les
femmes, les ambitions et les illusions hu-
'"matne.s' îa.vamté, l'argent,, .la..pplit~que~, la'
Itttéftiature voilà les thèmes principaux d'e
.ces}tnàximcs.,nonchalantes ou à l'emporte-
pisc~dont.le .sel n'estpas du gros sel et
don~la malice légère vous amusera, si vous
n'ét~ pas hypocondres.
'O.H'n'ayaIe pas d'un trait un livre de
Mx~mes. Il faut les déguster une' a une,
a petits .coups, a petites gorgées, comme
un~'er.re de bon vin ou une,tasse de bon
café-, M. E~ Rey.est~.a la fois un humoriste
et un moraliste, c'est-à-dire un homme
d'esprit et un homme de sentiment. Je pré-
fère le', second au premier, comme c'est
mon dr.oit. Ce n'est pas l'esprit qui manque
à la littérature d'à présent; ce n'est même
pas le talent, si l'on appelle talent le don
et l'art défaire vite et assez.bien; c'est le
cœur. Quand oh''a' une sensibilité aussi
rare que celle de M.E.Rev, aussi fine,
aussi délicate et aussi fière, il est presque
inutile et il est, en tout cas, superflu d'avoir
de ~'esprit. Il eh a tout de même beaucoup,
mais il a, en outre, d'autres qualités.
Et d'abord il a. une philosophie il en a
même deux. Ni optimiste, ni pessimiste, il
est tour à'tourTun et l'autre. Mais.son op-
timisme intermittent n'a riende béat comme
ce)ui des nigauds, qui ont. le sourire eter-
nel.'des gens infatués et ravis d'eux-mêmes;
-son pessimisme, sans colère et sans fiel,
n'est ni maussade, ni amer,~ii ulcéré. II se
contente de montrer à la vie les deux vi-
sages que nous demandent à tour de i rôle
ses deux aspects elle a de bons jours et
elle nous onre de bonnes gens, qui nous
sir de Jupiter et d'AIcmène, rit del'ofncc
qu'eMcrend:
Yoi)à sans doute un bel etnpioi
Que le grand Jupiter m'apprête!
.~KU'on donne unnpmfort honnête
Au service qu'il veut de moi!
Qu'est-ce que cette familiarité dans !e
langage~ des dieux, cet air bourgeois, ce
ton piaisattt, sinon le divertissement le
plus cher aux précieux dont Molière s'est
moque, la parodie burlesque? Ces dieux-là
seraient tes olympiens de !a Secc/0! rn-
~t'/N, s'ils n'avaient pas tant d'esprit, de
goût et d'agrément. Molière est tout rem-
pl~de contradictions. Dix ans après avoir
ruine le goût du bouH'on, il s'est diverti
H.donncr un modèle au genre qu'H avait
t'ait périr. Ce n'est pas là un exemple isole.
h s'est moqué des romans, et il a composé
Cact la'de petits scénarios pastoraux et
gâtants, comme celui qu'on entend dans le
MaVaf/e !/M<)'iaN'< qui sont délicieux. II a
rainé le sonnet d'O'tontc~ct U en a composé
un'tout pareil et qui est exquis, et que dit
le vicomte dans la Com/esse~E'sca/'&a-
gTMs. On veut qu'il ait paria bouche d'Al-
ceste proscrit les beautés an'ectées; mais
il a, quand ii lui aplu,pousséle tendre etie
délicat plus ~ubtiiement que personne. Il
prêche la loi naturelle, dit-on il est* vrai,
mais il ta fait prêcher par ce coquin dé Mas-
i f;ari)Ic, qui se défend d'être l'ennemi de na-
ture ~étrange choix d'un porte-parole.
11 est homme de théâtre; et prompt à
changer de visage. Je me mène des pro- ¡
fesseurs qui croient lire couramment sa
aident à la voir en rosé elle a'-des jours
mauvais et elle nous présente de tristes
échantillons d'humanité, qui ne nbus dis-
posent pas au sourire et à l'indulgence: Il
en a toujours été ainsi:
t.e monde par.nos soins ne se changera pas.
il est inutile et un peu sot .de faire grise
mine.à'mauvais jeu et de jeter. les cartes
d'un air de dépit. Même dans la .foret de
Bondy, les. voleurs n'empêchent pas de voir
la beauté des arbres on .voudrait seule-
'ment pouvoir les y pendre.
L'ironie,bien comprise et bienemployée,
est« le sël'de la terre M. -E. Rey est un
~ironiste ou un ironique, si vous aimez
mieux. L'ironie, socratique et'sage par
conséquent, n'est pas 'du tout une façon
légère ou narquoise de prendre les choses
graves c'est une manière souriante dedé-
gonner, par un coup d'épingle, .celles qui
sont creuses et bouffieset de réduire les
exagérées. L'ironie,'dans un esprit bien
fait, est le sens aigu et fin du relatif, de la
-mesure, de la proportion. Elle est la re-
vanche du mérite personnel et une sorte
d'impertinence silencieuse contre les inéga-
lités injustes, contre )e grossier étalage de
la fortune mal acquise ou du bonheur in-
solent et irritant des parvenus;.contre les
sottises du hasard, l'cngoûment des foules,
les caprices de la mode, les idoles aux'
pieds d'argile, les faux talents, les fausses
réputations, tous les faux bonshommes;
elle est le sourire rentré, sans être pincé,
des gens sages et avisés, a qui tout le
clinquant de la fausse gloire et du faux
luxe, tous les grelots de la fausse renom-
mée, nefont pas perdre le. sens, n'inspirent
aucune envie et aucun respect.Elle'est pres-
que toujours le signe d'un esprit'clair et
d'une âme droite, qui ont gardé leur fran-
chise et leur santé.
M. Etienne Rey n'est 'pas tendre et
précisément, je crois,.parce qu'il est très
bon. Il n'y a que les gens un peu durs
qui soient vraiment bons, parce que leur
bonté veut être efficace et agissante les
autres, les mûus, sont fades, détrempés et
inutiles. M. Rey n'est pas tendre pour les
femmes en .particulier, peut-être parce
qu'il en a souffert;.mais c'est.son affaire
et non la mienne et vous pensez bien que
je ne vais pas lui demander' s.cs connden-
ces'C'est de M.' q~cst. C)CttS ,~axu~é'frap-'
pantc H ne faut jamaia battrannefemme
avecune neur.Il faut la battre avec un
bâton.C'est un'raccourci, assez vif, de
/a[ Farce ~K~'OH~K.T-~Hes, comme vous
voycK.11 reproche aux femmes d'être co-
quette, vaines, fausses, jalouses/bavardes,
'égoïstes, quoi encore? Mais comme,
après tout, elles ont là beauté, comme leur
gr~ce est la plus forte, il cède a leur attrait
et il reconnaît, sans rancune, ce doux em-
piré.'Il a même écrit sur l'amour et. sur .la
beauté des choses profondes et graves
comme les deux réflexions suivantes, dont
chacune pourrait donner matière à une bien
jolie nouvelle « On a banni une femme de
soncceuret même de son souvenir. Elle
est comme morte. Un jour, un étranger
.prononce seulement.spn nom. Il n'en faut
pas plus brusquement son image surgit,
on est déjà retombé sous le joug. »
(M. lôo.) <" On croise parfois une femme in-
connue.dont la beauté vous émeut on se
retourne, elle a déjà disparu et on ne la re-
verra jamais. C'est .la, pour un esprit déli-
cat, la plus voluptueuse des sensations,
mais, pour un cœur passionné, le plus mi-
sérable, le plus stérile des tourments.~ »
(M.63o.)
Je vous ai, dit que M. E. Rey .touchait
de temps en temps a la politique. Il ne
l'aime pas et je trouve qu'il a raison
il croit qu'elle encourage et qu'elle
élève plus d'ambitieux qu'elle n'a fait naî-
tre de valeurs ou de vertus parmi les
hommes et qu'elle a aiguisé plus d'appétits
pensée. Cette pensée même est plus sou-
ple qu'on ne nous !c dit, et plus sujette
à se contredire. ~4ynjo/«7ryon est pareille-
ment composé d'un double esprit, et cette
rencontre en fait une œuvre parfaite.
La pièce se poursuit. Rotrou a traite
agréablement ]a première scène, ou Mer-
cure, déguisé en Sosie, interdit au Sosie
véritable l'accès de !a maison. Ha trouve
des mots, qu'i! a ordonnés en alexandrins
un peu massifs. Mais comme il y a plus
d'invention chez Molière! Le Sosie de Ro-
trou se remémore le récit qu'il doit faire.
Cetui de Molière fait ce récit à sa lanterne,
minaude ies réponses d'Alcmène, madri-
gaHse, s'adresse un compliment au vol. H
n'est pas seulement poltron comme l'au-
tre. Il est ingénieux, abondant en maximes
et même philosophe. Il est peureux, mais
avec regret en même temps qu'avec cy-
nisme. H se connaît. C'est un sage.
Au long de !a pièce, les maximes nar-
quoises abondent, et aussi les vues pro-
fondes sur !e siècle et tes gens. Le langage,
conduit avec une adresse et une science
invraisemblables, éblouit comme un tour
d'acrobates; la phrase pirouette et re-
tombe en riant. Et queHe habueté dans !a
conduite! La pièce est toute fondée sur
une situation, qui ne change point, et dont
i! faut tirer parti. Molière oppose d'abord
lesvatets, comme on avance'd'abord !es
pions sur l'échiquier. Il fait paraître en-
suite Jupiter radieux auprès d'Atcmène. A
ce couple héroïque, il oppose aussitôt ceiui
des valets; Cléanthis et Mercure~ cette sy-
1
qu'elle n'excite de dévouements. Comme iî
a de l'esprit jusqu'au bout des ongles, js=
voudrais-justement parce qu'il a~des
ongles qu'un de ces jours, dans un pro-'
'chain livre, il touchât un peu à la vie litté-
raire de notre temps. Il y aurait là, pour un
homme d'esprit et de talent, une bonne be-
sogne à faire et d'utiles vérités- à dire
j'imagine que M. Etienne Rey, qui n'a pas
sa langue dans sa poche, ne se gênerait pas
pour les exprimer. Il se ferait sans doute
quelques ennemis; maisil n'est pas mau-
vais d'en avoir, de les conserver, de ne pas
en avoir trop. peur et M, E. Rey, qui. est
brave, doit être au-dessus d'une peur comme
celle-la. Bien que. je necroie-pas, comme
lui, que ~l'amabilité an'aiblit'le caractère~
c'est une preuve de caractère que de ne pas
être aimable avec tout le monde et d'être,
sans, regret, particulièrement désagréable
avec quelques-uns. –St
LES APFAÎRES D'ORIENT
L'ttaËie et la question des iles
La ?'r;&H/?a de Rome, dans un article d'in"
spiration officieuse, fait observer qne les dé<
cisions des puissances, en ce qui concerne
les limites de l'Albanie et tes îles de la mer
Egée, doivent être notifiées à la Grèce. Elle
estime que la date du 18 janvier ne peut plus
être considérée comme le dernier terme nxë
pour l'évacuation de l'Albanie par, les Grecs.
Le terme devra être le 31 janvier, qui corres-
pond au 18 janvier vieux style-.Et la 7Y!'<'tM&
se dit, informée que les puissances préparent,
d'un commun accord, la communication a
faire a Athènes le 16 oul7]anvier (vieux.
sLyte).
On prévoit, ajoute la T'ft'&ufta, que l'évacuation
par les Grecs s'effectuera sans incident.
Quant, à Htaiie, cMe soutient, cela est exact,
que la Porte lui doit tout au moins une indem-
nité pout'une partie des dépenses causées parte:,
manque d'application du traite de Lausanne;
mais le chiure de 75 miUions, qui a été indique,
cstdcnuudo tout fondement, fa somme are?
clamer n'ayant pas encore été fixée.
La 77't&!Ma ignore que l'Italie ait de-
mande de prétendues compensations sou?
la forme do concessions de chemins de fer
en Asie Mineure. Elle a des raisons de
croire que les informations publiées'à ça
sujet manquent de tout fondement. -'<
Les négociation~ italo-tur~ue~
Onmande'dë:Romé"& l'agence"Havâs, quei
rannonoo que des ëoHangèa d'idôes sont
poursuivis entre l'Italie et la Turquie au
sujet du Dodécanëse semble ~satisfaire les
milieux politiques italiens la question, est
ainsi définitivement limitée entre les deux
pays. On remarque à Rome, poursuit la
dépêche Havas.'Ie ton des conversations
entre les deux seules nations qui ont Signé
le traité de Lausanne. Certains articles ou
les paroles d'hommes politiques, comme M.
Bissolati, qui soutenaient la connexité des
questions des frontières albanaises et des
îles occupées par la Grèce et des îles occu-
pées par l'Italie, n'ont jamais .rencontré
d'écho dans l'opinion italienne on prévoit t
toutefois qu'un certain temps sera nécessaire
pour que l'échange d'idées entre l'Italie et la
Turquie apporte un résultat définitif.
La réponse do la TripUco à la
note anglaise
La Ga~e~e de ~enia~e cfuA~o/'tf, da~'s
sa revue de la semaine, déclare que la ré-
ponse de la Triple Alliance représente, en
substance, une acceptation des propositions
anglaises. En'ce qui concerne les îles occu-
pées par la Grèce,toutes les grandes puis-
sances reconnaissent maintenant le principe
admis lors de la réoccupation d'Andrinople
par les Turcs les puissances estiment qu'un
refus de sanctionner une décision issue dé
la fortune des armes ne serait pas compa-
tible avec une politique de paix.
La marine turque
Une dépêche de Constantinople- dit' que
l'accord est fait entre les gouvernements
italien et turc au sujet de la remise du croi-
seur cuirassé Drame, commandé par la Porte
à un chantier italien avant la guerre italo-
métrien'estinspirée ni de Rotrou ni de `
Plaute; l'usage de faire succéder les do-
mestiques aux maîtres est une coutume
espagnole ainsi dans /e D~<7, Gros-René
etMarinettc se querellent, quand Eraste
et Luciie se sont querellés. tl en va do
même ici quand Jupiter a dit des ten-
dressas à Alcmène, il faut que Mercure
mystifie Cléanthis, et c'est le premier
acte.
Depuis qu'il y a des auteurs, ils présent
tent au début du second acte le personnage
tenu en réserve ce personnage, c'est Am-'
phitryon, dont Jupiter a usurpé la ressem-
M vient quelques heures~après que son faux- `
sembtant a quitté Aicmene. Ce!!e-ci s'é-
tonne d'un si prompt retour. Et voye~ ici
le sens~d'un grand poète. Rotrou avait
imaginé, non sans vraisemblance, qu'AIc-
mene, surprise de revoir si vite son époux,
le soupçonnait de IasurveiMer;ene s'in-
dignait, en même temps qu'Amphitryon,
indigné du froid accueil qu'il recevait,
s'indignait à son tour. Cette double mé-
prise a déplu à Motière, qui n'aime paa~
l'équivoque. H a donc ôté à Alcrnène
toute inquiétude. Elle ne s'étonne pas de
revoir son époux au moment même ovient de la quitter. Elle en témoigne plu-
tôt une sorte de joie. Le poète n'a pas
voulu mettre en présence des époux pa-
reillement jaloux; il a donné toute la con-
fiance à Alcmène, tout le soupçon à Am"
phitryon. Et celui-ci va jusqu'à répudier
Atcmcne. A cc~e scène sénevé c{ ém~ti-
~jB' ceiitii~es le ~u~éro ~AMS TOUTE JL.AFRAMCË ILô T~ut~éro 10 cej~BS
1
18 126' AMMÈE
t&e' AMMÈE ~8
JWLB~M~MSBEBATfS
"C. -r"
.~i~ B~ttMM'f~~ E~ ttTV~B
LUM! $~!E~ t~4
PMX DE L'ABONNEMENT ~l,
3;iots' G~ois 'l~s
Ft'&nce, Co~ûnies et A!-
s&cc-Lorfaine. l.Ofr. 20fr. 40~.
Etrang'er.16fr.' '3?<'r. '~fr.'
LUHDt <9 JAKWtCR <9<4
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
i7,Rue des Prétres-Saint-6ermam-Auxerrois
.PARtS–
ADRESSE T~LËaRAPHIQUE DÉBATS-PARIS ``
~M/OM, 3 u~M eur~ems oa,oo-o~,o~-o~M
W tMJhMute, en ffovtnce et & t'tStcattgef,
~aMt.Jt~
~e$ .~t
-Les Annonces sont récusa*
AUX BUREAUX: DU JOURNAL,
Voir & I& 3° page nos nouveHes i''
de Dct*n!èi c Heure 1.
SOMMAIRE
L'Emprunt turc..
Histoire d'hier.
Au Jour le Jour Afa.Ef'm.M. S.
Les Affaires d'Orient.
Un début de M' Sarah Bemhardt. F B.
La. démission de Bismarck. dc'M
~rospee~y. M. M.
La Semaine dramatique. HENRY BtDOu.
Entre la. Conscience et le Cœur. [27].
jEAxBERTUnnOY.
Marché &nanci,er.
Revue commerciale. <
L'EMPRUNT TURC
Djavid Bey, détëgue spécial du gouver-
nement, oL)omàn,esL aiïé Mer au quai
d'Orsay entretenir. le ministre des araires
étrangères au sujet, des négociations
franco-turques. On sait. que ces négocia-
tions concernent, des objets très divers
construction de chemins de fer dans l'Ana-
tolie orientale et en Syrie, reg)emcnt d'une
série de questions depuis longtemps en
suspens, entre les deux gouvernements,
augmentation des droits de dcunne en
Turquie, enfin et surtout émission d'un
grand emprunt turc sur )c marche de
Paris. Déjà, 'dans le courant de l'automne,
aParis, Djavid Bey et M. Pi chou avaient
paraphe un projet d'accord sur uu cer-
tain nombre de points, en remettant ta si-
gnature définitive au moment ou M. Bom-
pard aurait réussi à régler avec ia Sublime
Porte les questions particutieres, assez
nombreuses, qui se traitaieut à Constauti-
nople. Aujourd'hui une entente semb)c être
intervenue sur l'eusembie des points liti-
gieux. Nous espérons que )e gouvcruemcnt
iranca)s a su insister avec l'énergie suffi-
sante pour obteuir les satisfactions légiti-
mes qu'il poursuivait, et, que les tpxtes cou-
veunssontasscxnetspournepoint per~uettre
au'gou\'etnement ottoman d'ciuder. par des
procédés famUiers à ia Porte, Jes eugage-
ment.s pris. Nous serions inexcuHabtcs ~e
laisser-passer l'occasion de i'augmeutatK'n
des dToits de douane, do rappticatiou de !a
iof des patentes aux etrang'ors.c.t .de~ ië-'
mission
coursaux procédés dilatoires.Toutefois,cela
n'est pas tout. Nos satisfactions particu-
lières,. si. importantes sbient-cHcs..no
constituont'pa~ l'unique contre-partie de
notre, aduesion aux demandes turques.
Comme M. Doumerg'uel'a dit hier a Dja-
vid Bev, tes négociations aetueHcs ont. un
caractère non sou)cment financier, mais
aussi politique.
Le gouvernement et le peuple français
sont prêts de grand cœur à fournir a !a
Turquie tous Jes moyens a teu: disposition
pour facHiter la réorganisation et le déve-
loppement économique de l'empire otto-
man. Aussi bien au quai d Orsay que dans
l'opinion en généra), on considère te main-
tien et la prospérité de ]a Turquie comme
'nu facteur essentiel de la politique fran-
çaise. Depuis Ja révoiution de 1908, tous
!es'ministres qui se sont succédé au quai
d'Orsay ont donné, à.ce sujet les assurances
tes plus franches, les plus cordiates aux
représentants du SuJtan, et notre.ambas-
sade a ..Constantinopte a .constamment
tenu le même langage, suivi la même
ligne de conduite.. Nos intérêts spé-
ciaux en Orient, très diver~ et très con-
sidérables, s'accordent entièrement a cet
égard .avec no~re~ politique- européenne,
fondée; s~r 'h* .respect de l'équilibre et le
maintien de la paix g'énérate. Aucun Turc
EMMmN DU JOUMAL DES DEBATS
duiajaNvîerl9I4
-f
~SE!B)!)Mttt!)T!t)M
Coïnédie fra~nçàise Amp/u'/ryoH, /a Com-
~sse d'~scar&o~/Ms et 7a Ja/ousi'e du Ba/
&OH!He.– Bouffes-Parisiens Z:a ~'e/eri/M'
ecoMOMe, pièce eri trois actes de M. Sacha
Guitry.'
Pour l'aninvorsau'e de Molière, laComé-
d)e nous a dontM ~HpMryo/i.H u'yadans
r.œuYredeMoHcrcrie!i de p!us léger, de
~jtus. amoureux, de plus plaisant.
A un couplet étoquent et passiotine une
plaisanterie succède toutes !cs nuances
de !a gnitc et de la douleur se mê!eut, et
la pifep est comme une étduc changeaMte.
Qu badine.et. en est .touche. Tout ie ro!e
<~eJupiter est exquis de tendresse vraie,
de maiice, de s'ibtUitë atLeadrie et de vir-
tuosité dans ia sëduciion. M. Mounct-SuIh
!'a chaule de sa voix !a ptusYeto.utéc; la
mélodie égaie se développait avec grâce sur
~~Mef:'a?i t~r~&
de bonne foi ne peut douter de notre sin-
cérit.é. Mai-; nos sympathies ne sont, point
aveugles. Eues sont raisonnées, et. précisé-
ment parce qu'elles s'inspirent-d'un esprit,
véritablement .amical, nous ne .saurions,
:sôus te prétexte d'être agrénble.à te! ou tel
ministère, a tel ou tel ministre ottoman,
déférera tous les désirs qui nous sontexpri-
mcs. No)i9 devons tout d'abord examiner
si ce. qu'on nous demande csL conforme a la
fois aux intérêts de la Turquie et aux nû-
'trcs, et si l'usage des rcssources'so))icitées
.ne tournera pas' finalement contre )a Tur-
'quieeL'co.uK'cnous.
.Dans le cas présent, de grandes inquié-
tudes subsistent. On nous demande un
grand emprunt, préface d'une série d'autres.
Or, nous savons que le produit escompté de
cet emprunt a été'employé presque exclusi-
vement adcsdépensesdo guerre. Aujour-
d'hui même nous voyons te montant d'un
autre emprunt, contracté prës.d'une banque
complaisante entièrement consacré à ra-
chat d'un grand cuirassé. On. est, égaie-
mont certain que rachat, .d'autres bateaux
'de guerre pour la 'uottè..ottomane est dé-
cidé a Constantinople. En même temps tes
organes oi'ncicnx du Cabinet présidé par
le prince Saïd.Halim déc)arcnt que )a Tur-
quie n'acceptera jamais l'annexion de Chio
et de Mhyiéneà ia Grèce. Ces paro)es sont
suivies d'actea. La création d'une Hotte de
guerre supérieure a eeïïe de ia Grèce, des
préparatifs militaires sur la côte d'Asie,
des intrigues concertées en Albanie, une i
activité cxccptionnene du Comité Unioln `
et. Progrès sur tous les terrains démon-
trent. qu'on est, porté aÇonstantinopic a
remet Lrc en question, .d'accord avec la
Btdgarie, h's .résuttaLs des deux guerres
balkaniques. Ces résuikus sont. doutou-
reux pour )a Turquie, nut ne~)e con-
tesLe. Mais i)s sont consacrés aujourd'hui
par des traités so!chnc)s eL l'Europe les
tient pour définitifs. En tout cas its ne
pourraient être modiués q'ie par une nou-
ve))e guerre cL )u Fr'ance, de 'memc'quc
.l'Angtctcrrc et )a Russie, ne veut. a au-
,cun. pjt'ix .iaisscr boutev.erser'de nouveau
l'Orient. Le Cabinet de Paris ne peut/donc
autoriser, et te. pubtic français ne voudrait
souscrire un emprunt destiné, directement
ou indirectement,'a préparer une nouveHo
comtAgratiott. Nous.a.yous le.drp.it d'exigf'r
\a ce sujet' des -assurances catégoriques
.sohdement garanties.
Nous ne pouvons pas davantage etrc~es
compUcesde la dilapidation dc~ iihances
d'un pays ou'.sont placés plusieurs mil-
liards d'argent français. L'achat d'un cui-
rassé d'c prèsde 80 mi))ions, sans parier
(tes autres Acquisitions, projetées, a un
moment où le Trésor ottoman se. trouve
dans l'impossibilité de solder les dépenses
courantes, estunc foUc. Jl est, l'indice d'un
éta~d'esprit très regretLabIe. Les souscrip-
teurs français hésiteraient. certainement a
conner leurs épargnes ù un débiteur aussi
imprévoyant.
Enfin, avant toute nouvelle émission, le
gouvernement ottoman doit rassurer la
Triple Entente sur son indépendance poli~
tique, compromise par les attributions
exorbitantes conférées a la mission mili-
taire allemande, ainsi que sur l'application
cn'ective des réformes en Arménie. Ces
deux questions engagent l'existence même
de l'empire. Il importe donc à la fois aux
gouvernements alliés et amis et aux créan-
ciers actuels et futurs de la Turquie,
qu'elles soient réglées de façon que la paix
orientale ne soit plus menacée..
jt*ro;ets de Ctmtt'Me. M. Caiitaux veut t
organiser un contrûte de nos nnances dont
Je butsera non seulement de rechercher si
!es crédits reçoivent bien leur atïectation.
mais en Outre de forcer tes .administrations
\à faire des économies. Les radicaux-socia-
nstes et tes socialistes même s'étendent avec
des notes étevées; nobUe~commeundieuquI
sourit,, simple comme un prince et ardent
comme un jaune héros, on sentait que la
sérénité/partage des Olympiens, lui per-
mettait l'amour et lui interdisait la souf-
france. Le p)us grand des dieux en deve-
nait aussi'tep!us spirituel;-il se jouait
d'AIcmène et se divertissait par des mots
qu'elle ne pouvait comprendre il prenait
un piaisir tendre à !a séduire et à rapai-
serdanstc moment qu'eue était Je plus
irritée. Loveiace n'a entrepris rien de
plus hardi, de ptus' méthodique, et de
mieux réussi que çett~ scène charmante
ou Amphitryon ayant injurié et ou'ensé
sa femme, Jupiter vient, sous les traits
du même Amphitryon, radoucir l'irritée.
Sa tactique est simple; il atténue son
torb par la plaisanterie, il !e masque par
des compliments, it le divise par des
distinctions; coupat)!o comme mari, mais
u'i'éprochab)e comme amant, il se con-
damne à demi pour mieux s'absoudre; et
quand it a étonné Akaiene par ces subti-
lités, et qu'il i'a persuadée par les caresses
~)e sa voix, ii est devant cttc, radieux,
amoureux, prj6t à se tuer si ene résiste
encore. On-dit que M. Guitry, mettait
dans ce rô!c de !a biag'ue ct.deta cha-
ie.ur; et sans. doute c~est. une interpréta-
tion exacte et spjritueUe; mais. M. Mou-,
net-SuHv joue comme-un' amant qui së-
rai.t d.ieu.
Un poète qui a écrit,un ouvrage en de-
meure quelque temps ému et pénétré, et
oneo trouve quc)que$ traits encore dans
) complaisance sur les heureux effets de cette-
réforme. C'est, assurément s'en exagérer trop- l
volontiers l'importance. Nous sommes loin
(je partager sur ce point leur optimisme.
Certes, on peut. relever quelques irrégula-
rites financières dans le l'onctionnemcnt.~le
nos administrations publiques. Ce sont en
réalité- des irrégutaritës uti)cs a réprimer,
mais, au demeurant bten modcs.tes.jQn nous
'apprend, par exempte que Ion donne quel-
,ques miniers de francSjde tropst .un enq.ué-
'te.ur, ou bien que l'on a dépcnsé.uno dizaine
de mille francs en supplémentpour meubler
des bureaux. En cherchant bien, en trou-
vant par des investigations minutieuses la
marche des services,.on arrivera a trouver~
comme ceta, quelques centaines de rniDe
francs pcut-e.tro de/dépenses a/réduire ou à
employer. p)us .intelligemment, -l.a -bcHe
.affaire, en présence, d'un budget qui s'appro-
:c)i.c avec rapidité db six mi~tiards de francs
Ça payera u peine le nouveau corp.s de coh~
trûleurs.. n est/d'une bette ironie d'ai!-
Jcurs, de prétendre que tes administra tioDS;
sont pour une part active' dans la. marëe
montante du budget Le Parjcjnent seul
'est' responsable, car it vote a l'aveu-
'gLette les fameuses réformes qui coûtent,
si cher.'Une fois votées, ce sont encore les i
membres du Partcutent qui. travai.Ht'Ht
étendre leurs funestes conséquences finan- f
cières, en intervenant sans cesse prés des
administrations chargées d'appliquer ces
lois, et cc)a pour garder leurclientete élec-
torale. La politique do socialisme d'Etat,
adoptée depuis une quinxaine d'années,
Dons a amené )a crise financière que nous
subissons aujourd'hui, et tous les contrô-
leurs du monde n'y feront rien. Il est mémo
assex plaisant d'entendre ]cs radicaux-socia-
.listes vanter l'heureuse intervention du nou-
veau contrôle..Hs ont même, pour cela, des
formules dont ils' n'aperçoivent pas l'irohi'e.
l)s parient de chasser )e g'aspiltage M. Or,
si les projets de contrôlede'M. Caitiaux peu-
vent donner quelques résultats, c'est al'é-
'gard des entreprises industrietles.de l'Htat..
H y a d'abord le'réseaud'U'ata.gï'andiparlo
rachat dp. l'Ouest, puis.les< arsenau-x.ou le
.gaspillage et môme parfois le Rabotage ne
.peuvent être niés. On sait comment le tra-
vail y est. compris et ce qu'il coûte. Peut-
être, demain, Icsradicaux-socialistes auront-
ils moins d'admiration pour le nouveau con-
trôte, si ce corps de mi'};' domine! prend, de
ce coté, son rote au. sérieux. Mais l'osera-
t-il? NousendoutonsS'o.rt.
HIS~niRE n~HJ~
M. Ctcmeuceau, qui sait beaucoup de c!'o~
ses, pour qui l'histoire ahOenne n'a pas de
secrets et ta mythologie pas de mystères;
ignore ~1 histoire contemporaine. Même les
événements auxquels il a pris une part par-
fois prépondérante sont sortis de sa mémoire.
H découvre aujourd'hui t'histoire du général
Boulanger' ot il paraît tout surpris de ren-
-contrer da~ns la bouche de'! Itommc au che-
val noir des critiques-qui se retrouvent'sou-
vent sous la plume de ceux qui'jl'admirent
pas les yeux termes toutes Je,s beaut.cs du
'< régime abject 'La l'acuité d'oubJi est un
don des dieux, le p)ùs précieux qu'i)s puis-
sent, déposer dans io berceau d'un homme
politique. M. Ocmenceau a été vraiment
comble a cet égard. H est assurément le seul
Français de sa~enération qui ignore aujour-
d'hui la genèse du boulangisme, et en
particulier le rôlo éclatant joue dans
cette affaire-par M. Georges Clemenceau,
l'ami de la première heure, le répondant
politique du "brave général ".Boulanger
n'était ni un tyran ni ûu'suppôt de la
réaction, lorsque le parti radical et M.Cle-
mcncéau en tête taisaient de sa présence au
ministère de la guerre une question de con-
fiance, et lorsque la .f~ic< le propre
journal de M. Ocmenceau, dont la collection
parait manquer dans les burcau'x de
l'llômme-lilice accaeillaiEamc èn,jltgusi'asnie
IWomme /6)'c, accueillait avec enthousiasme
l'entrée,do Boulanger a. la rue Saint-Domi-
nique dans !e Cabinet Frëycinet de janvier
1886. Le .charme n'était pas encore rompu
lorsque le Cabinet Goblet de décembre J88G
se voyait contraint de garder le même per-
sonnage pour ne pas s'aliéner les mêmes
sympathies. Il ne l'était même pas encore au
les ouvrages suivants. Par un réveil pos-
thume, l'inspiration de Do/i.TtMH anime en-
core Amphitryon. Zeus comédien, virtuose
de l'amour, et qui .se fait un jeu de désar-
mer la colère d'une femme ~amoureuse,
joue la plus belle scène que puisse rêver
l'époux d'Elvire. Le personnage qu'il fait
est celui d'un roué; pense-t"on combien ce
rôle est rare dans la comédie avant. ï680,eL
combien il deviendra commun parla suiLe?
Par lui, comme pa~ tant d'autres, Molière,
devançant le temps; annonce le dix-hui-
tième siècle.
Là grâce, la souplesse, l'abondance de
Fin'vention sont incomparables. Que l'on
compare avec là pièce de Molière celle que
Rotrou a composée, sur la même matière,
trente-deux ans plus .tôt,' en 1636.. Mer~
cure ouvre Je premier act<} par un mo-
nologue de quelques vers, qui est. une
prière à la Lune ~de rendre plus longue
la: nuit. Molière en faisant emploi do
l'idée, l'a animée. Le fond du théâtre
est un vaste ciel-bleu .noir tout monta-
gneux de nuages. Près des frises, debout
dans un rayon de lune, guidant un invisi-
ble char, Mme Dussane apparaît, couron
née. et. sculptée comme une statue de la
Nuit. Une main tientles rênes,
sant de même dans un rayon d'argent
M. Bruuot rcprésen.te un Mercure réjoui. Et
ces dieux gais se gaussent. plaisamment.
lis se divertissent familièrement des aven-.
turcs de Jupiter la Nuit, qui varalentir le
pas de ses chevaux pour faire durerle piai-
mois dë~mai 1887, quand so forma le minis-
tère Rouvier, qui eut te courage d'évincer
l'homme'-de M. Clemenceau, car ce sont; les
modérés qui exigeaient cette épuration,
tandis que M. Clemenceau était de ceux qui
ne pardonnaient pas au ministère cette atti-
tude hautement républicaine et patrio-
tique.
Il faUut; les scènes scandaleuses de la g'aro
de Lyon, an dëp'art de Boulanger pour son
corps d'armée de Ctermont-Fcrrand (8 juil-
let), pour commencer ta conversion de M.
Ctenlenceau. H daigna enfin reconnaitre,
tout e~ combattant a outrance le, ministère
qui avait eu. plus de perspicacité que lui-
même, que ta poputarité était venue trop
vite a cet homme qui aimait trop te bruit,
qu'it était utitede le faire rentrer dans le
rang' et de J'y laisser. Ma's qui avait poussé
a cette popularité, qui avait )ancé !e général
dans la mêiée politique, qui s'en était fait
un moyen d'attaque contre les républicains
modérés? M. Clemenceau lui-même. S'U est
trop modeste aujourd'hui pour en tirer va-
nité, it permettra au public d'avoir !a mé-
moire plus longue, et de rendre a chacun ce
qui appartient a chacun. L'inconscience est
une force, mais M. Clemenceau exagère )a
période du bouia~igismo est déjà entrée dans
t'hi~'oire'contemporaine; le rû)e qu'i! y a
joué est déjà fixé pour la postérité et connu
même des générations qui n'ont pas été té-
moins de toutes ces bettes choses.
/0~ ZE /0~
MAXtMES
II n'y apasde~JDie plus do.uce pour un..
vieux régent qui a; je crois, bien travaillé,
'que d'applaudir! dans son petit coin,au suc-
ces de ses anciens élevés. Il est le premier
a savon' qu'il n'y est pour rien que par
le plaisir qu'il en a. Et. son plaisir n'est
'pas un plaisir de va'nite il en jouit tout de
même,~dc bon cœur, et c'est, au soir de sa
vie, .la ~meilleure de ses recompenses.
'Apres nous avoir dp.nné un joli livre sur
/4MOMr. qui a commencé sa réputation,
désormais fondée, M. E. Rey, un des trois
'auteurs de cette.Bc'e ~cH~K/'c qui.a si
joyeusement réussi, .nous donne aujour-
d'hui'.un. autre recueil de_Afj~/7H~ mo/'a/c.s
e~~Mor~/t's, comme il les appelle, où l'on
refrôhve tes mêmes qualités- L'amour, les
femmes, les ambitions et les illusions hu-
'"matne.s' îa.vamté, l'argent,, .la..pplit~que~, la'
Itttéftiature voilà les thèmes principaux d'e
.ces}tnàximcs.,nonchalantes ou à l'emporte-
pisc~dont.le .sel n'estpas du gros sel et
don~la malice légère vous amusera, si vous
n'ét~ pas hypocondres.
'O.H'n'ayaIe pas d'un trait un livre de
Mx~mes. Il faut les déguster une' a une,
a petits .coups, a petites gorgées, comme
un~'er.re de bon vin ou une,tasse de bon
café-, M. E~ Rey.est~.a la fois un humoriste
et un moraliste, c'est-à-dire un homme
d'esprit et un homme de sentiment. Je pré-
fère le', second au premier, comme c'est
mon dr.oit. Ce n'est pas l'esprit qui manque
à la littérature d'à présent; ce n'est même
pas le talent, si l'on appelle talent le don
et l'art défaire vite et assez.bien; c'est le
cœur. Quand oh''a' une sensibilité aussi
rare que celle de M.E.Rev, aussi fine,
aussi délicate et aussi fière, il est presque
inutile et il est, en tout cas, superflu d'avoir
de ~'esprit. Il eh a tout de même beaucoup,
mais il a, en outre, d'autres qualités.
Et d'abord il a. une philosophie il en a
même deux. Ni optimiste, ni pessimiste, il
est tour à'tourTun et l'autre. Mais.son op-
timisme intermittent n'a riende béat comme
ce)ui des nigauds, qui ont. le sourire eter-
nel.'des gens infatués et ravis d'eux-mêmes;
-son pessimisme, sans colère et sans fiel,
n'est ni maussade, ni amer,~ii ulcéré. II se
contente de montrer à la vie les deux vi-
sages que nous demandent à tour de i rôle
ses deux aspects elle a de bons jours et
elle nous onre de bonnes gens, qui nous
sir de Jupiter et d'AIcmène, rit del'ofncc
qu'eMcrend:
Yoi)à sans doute un bel etnpioi
Que le grand Jupiter m'apprête!
.~KU'on donne unnpmfort honnête
Au service qu'il veut de moi!
Qu'est-ce que cette familiarité dans !e
langage~ des dieux, cet air bourgeois, ce
ton piaisattt, sinon le divertissement le
plus cher aux précieux dont Molière s'est
moque, la parodie burlesque? Ces dieux-là
seraient tes olympiens de !a Secc/0! rn-
~t'/N, s'ils n'avaient pas tant d'esprit, de
goût et d'agrément. Molière est tout rem-
pl~de contradictions. Dix ans après avoir
ruine le goût du bouH'on, il s'est diverti
H.donncr un modèle au genre qu'H avait
t'ait périr. Ce n'est pas là un exemple isole.
h s'est moqué des romans, et il a composé
Cact la'de petits scénarios pastoraux et
gâtants, comme celui qu'on entend dans le
MaVaf/e !/M<)'iaN'< qui sont délicieux. II a
rainé le sonnet d'O'tontc~ct U en a composé
un'tout pareil et qui est exquis, et que dit
le vicomte dans la Com/esse~E'sca/'&a-
gTMs. On veut qu'il ait paria bouche d'Al-
ceste proscrit les beautés an'ectées; mais
il a, quand ii lui aplu,pousséle tendre etie
délicat plus ~ubtiiement que personne. Il
prêche la loi naturelle, dit-on il est* vrai,
mais il ta fait prêcher par ce coquin dé Mas-
i f;ari)Ic, qui se défend d'être l'ennemi de na-
ture ~étrange choix d'un porte-parole.
11 est homme de théâtre; et prompt à
changer de visage. Je me mène des pro- ¡
fesseurs qui croient lire couramment sa
aident à la voir en rosé elle a'-des jours
mauvais et elle nous présente de tristes
échantillons d'humanité, qui ne nbus dis-
posent pas au sourire et à l'indulgence: Il
en a toujours été ainsi:
t.e monde par.nos soins ne se changera pas.
il est inutile et un peu sot .de faire grise
mine.à'mauvais jeu et de jeter. les cartes
d'un air de dépit. Même dans la .foret de
Bondy, les. voleurs n'empêchent pas de voir
la beauté des arbres on .voudrait seule-
'ment pouvoir les y pendre.
L'ironie,bien comprise et bienemployée,
est« le sël'de la terre M. -E. Rey est un
~ironiste ou un ironique, si vous aimez
mieux. L'ironie, socratique et'sage par
conséquent, n'est pas 'du tout une façon
légère ou narquoise de prendre les choses
graves c'est une manière souriante dedé-
gonner, par un coup d'épingle, .celles qui
sont creuses et bouffieset de réduire les
exagérées. L'ironie,'dans un esprit bien
fait, est le sens aigu et fin du relatif, de la
-mesure, de la proportion. Elle est la re-
vanche du mérite personnel et une sorte
d'impertinence silencieuse contre les inéga-
lités injustes, contre )e grossier étalage de
la fortune mal acquise ou du bonheur in-
solent et irritant des parvenus;.contre les
sottises du hasard, l'cngoûment des foules,
les caprices de la mode, les idoles aux'
pieds d'argile, les faux talents, les fausses
réputations, tous les faux bonshommes;
elle est le sourire rentré, sans être pincé,
des gens sages et avisés, a qui tout le
clinquant de la fausse gloire et du faux
luxe, tous les grelots de la fausse renom-
mée, nefont pas perdre le. sens, n'inspirent
aucune envie et aucun respect.Elle'est pres-
que toujours le signe d'un esprit'clair et
d'une âme droite, qui ont gardé leur fran-
chise et leur santé.
M. Etienne Rey n'est 'pas tendre et
précisément, je crois,.parce qu'il est très
bon. Il n'y a que les gens un peu durs
qui soient vraiment bons, parce que leur
bonté veut être efficace et agissante les
autres, les mûus, sont fades, détrempés et
inutiles. M. Rey n'est pas tendre pour les
femmes en .particulier, peut-être parce
qu'il en a souffert;.mais c'est.son affaire
et non la mienne et vous pensez bien que
je ne vais pas lui demander' s.cs connden-
ces'C'est de M.' q~cst. C)CttS ,~axu~é'frap-'
pantc H ne faut jamaia battrannefemme
avecune neur.Il faut la battre avec un
bâton.C'est un'raccourci, assez vif, de
/a[ Farce ~K~'OH~K.T-~Hes, comme vous
voycK.11 reproche aux femmes d'être co-
quette, vaines, fausses, jalouses/bavardes,
'égoïstes, quoi encore? Mais comme,
après tout, elles ont là beauté, comme leur
gr~ce est la plus forte, il cède a leur attrait
et il reconnaît, sans rancune, ce doux em-
piré.'Il a même écrit sur l'amour et. sur .la
beauté des choses profondes et graves
comme les deux réflexions suivantes, dont
chacune pourrait donner matière à une bien
jolie nouvelle « On a banni une femme de
soncceuret même de son souvenir. Elle
est comme morte. Un jour, un étranger
.prononce seulement.spn nom. Il n'en faut
pas plus brusquement son image surgit,
on est déjà retombé sous le joug. »
(M. lôo.) <" On croise parfois une femme in-
connue.dont la beauté vous émeut on se
retourne, elle a déjà disparu et on ne la re-
verra jamais. C'est .la, pour un esprit déli-
cat, la plus voluptueuse des sensations,
mais, pour un cœur passionné, le plus mi-
sérable, le plus stérile des tourments.~ »
(M.63o.)
Je vous ai, dit que M. E. Rey .touchait
de temps en temps a la politique. Il ne
l'aime pas et je trouve qu'il a raison
il croit qu'elle encourage et qu'elle
élève plus d'ambitieux qu'elle n'a fait naî-
tre de valeurs ou de vertus parmi les
hommes et qu'elle a aiguisé plus d'appétits
pensée. Cette pensée même est plus sou-
ple qu'on ne nous !c dit, et plus sujette
à se contredire. ~4ynjo/«7ryon est pareille-
ment composé d'un double esprit, et cette
rencontre en fait une œuvre parfaite.
La pièce se poursuit. Rotrou a traite
agréablement ]a première scène, ou Mer-
cure, déguisé en Sosie, interdit au Sosie
véritable l'accès de !a maison. Ha trouve
des mots, qu'i! a ordonnés en alexandrins
un peu massifs. Mais comme il y a plus
d'invention chez Molière! Le Sosie de Ro-
trou se remémore le récit qu'il doit faire.
Cetui de Molière fait ce récit à sa lanterne,
minaude ies réponses d'Alcmène, madri-
gaHse, s'adresse un compliment au vol. H
n'est pas seulement poltron comme l'au-
tre. Il est ingénieux, abondant en maximes
et même philosophe. Il est peureux, mais
avec regret en même temps qu'avec cy-
nisme. H se connaît. C'est un sage.
Au long de !a pièce, les maximes nar-
quoises abondent, et aussi les vues pro-
fondes sur !e siècle et tes gens. Le langage,
conduit avec une adresse et une science
invraisemblables, éblouit comme un tour
d'acrobates; la phrase pirouette et re-
tombe en riant. Et queHe habueté dans !a
conduite! La pièce est toute fondée sur
une situation, qui ne change point, et dont
i! faut tirer parti. Molière oppose d'abord
lesvatets, comme on avance'd'abord !es
pions sur l'échiquier. Il fait paraître en-
suite Jupiter radieux auprès d'Atcmène. A
ce couple héroïque, il oppose aussitôt ceiui
des valets; Cléanthis et Mercure~ cette sy-
1
qu'elle n'excite de dévouements. Comme iî
a de l'esprit jusqu'au bout des ongles, js=
voudrais-justement parce qu'il a~des
ongles qu'un de ces jours, dans un pro-'
'chain livre, il touchât un peu à la vie litté-
raire de notre temps. Il y aurait là, pour un
homme d'esprit et de talent, une bonne be-
sogne à faire et d'utiles vérités- à dire
j'imagine que M. Etienne Rey, qui n'a pas
sa langue dans sa poche, ne se gênerait pas
pour les exprimer. Il se ferait sans doute
quelques ennemis; maisil n'est pas mau-
vais d'en avoir, de les conserver, de ne pas
en avoir trop. peur et M, E. Rey, qui. est
brave, doit être au-dessus d'une peur comme
celle-la. Bien que. je necroie-pas, comme
lui, que ~l'amabilité an'aiblit'le caractère~
c'est une preuve de caractère que de ne pas
être aimable avec tout le monde et d'être,
sans, regret, particulièrement désagréable
avec quelques-uns. –St
LES APFAÎRES D'ORIENT
L'ttaËie et la question des iles
La ?'r;&H/?a de Rome, dans un article d'in"
spiration officieuse, fait observer qne les dé<
cisions des puissances, en ce qui concerne
les limites de l'Albanie et tes îles de la mer
Egée, doivent être notifiées à la Grèce. Elle
estime que la date du 18 janvier ne peut plus
être considérée comme le dernier terme nxë
pour l'évacuation de l'Albanie par, les Grecs.
Le terme devra être le 31 janvier, qui corres-
pond au 18 janvier vieux style-.Et la 7Y!'<'tM&
se dit, informée que les puissances préparent,
d'un commun accord, la communication a
faire a Athènes le 16 oul7]anvier (vieux.
sLyte).
On prévoit, ajoute la T'ft'&ufta, que l'évacuation
par les Grecs s'effectuera sans incident.
Quant, à Htaiie, cMe soutient, cela est exact,
que la Porte lui doit tout au moins une indem-
nité pout'une partie des dépenses causées parte:,
manque d'application du traite de Lausanne;
mais le chiure de 75 miUions, qui a été indique,
cstdcnuudo tout fondement, fa somme are?
clamer n'ayant pas encore été fixée.
La 77't&!Ma ignore que l'Italie ait de-
mande de prétendues compensations sou?
la forme do concessions de chemins de fer
en Asie Mineure. Elle a des raisons de
croire que les informations publiées'à ça
sujet manquent de tout fondement. -'<
Les négociation~ italo-tur~ue~
Onmande'dë:Romé"& l'agence"Havâs, quei
rannonoo que des ëoHangèa d'idôes sont
poursuivis entre l'Italie et la Turquie au
sujet du Dodécanëse semble ~satisfaire les
milieux politiques italiens la question, est
ainsi définitivement limitée entre les deux
pays. On remarque à Rome, poursuit la
dépêche Havas.'Ie ton des conversations
entre les deux seules nations qui ont Signé
le traité de Lausanne. Certains articles ou
les paroles d'hommes politiques, comme M.
Bissolati, qui soutenaient la connexité des
questions des frontières albanaises et des
îles occupées par la Grèce et des îles occu-
pées par l'Italie, n'ont jamais .rencontré
d'écho dans l'opinion italienne on prévoit t
toutefois qu'un certain temps sera nécessaire
pour que l'échange d'idées entre l'Italie et la
Turquie apporte un résultat définitif.
La réponse do la TripUco à la
note anglaise
La Ga~e~e de ~enia~e cfuA~o/'tf, da~'s
sa revue de la semaine, déclare que la ré-
ponse de la Triple Alliance représente, en
substance, une acceptation des propositions
anglaises. En'ce qui concerne les îles occu-
pées par la Grèce,toutes les grandes puis-
sances reconnaissent maintenant le principe
admis lors de la réoccupation d'Andrinople
par les Turcs les puissances estiment qu'un
refus de sanctionner une décision issue dé
la fortune des armes ne serait pas compa-
tible avec une politique de paix.
La marine turque
Une dépêche de Constantinople- dit' que
l'accord est fait entre les gouvernements
italien et turc au sujet de la remise du croi-
seur cuirassé Drame, commandé par la Porte
à un chantier italien avant la guerre italo-
métrien'estinspirée ni de Rotrou ni de `
Plaute; l'usage de faire succéder les do-
mestiques aux maîtres est une coutume
espagnole ainsi dans /e D~<7, Gros-René
etMarinettc se querellent, quand Eraste
et Luciie se sont querellés. tl en va do
même ici quand Jupiter a dit des ten-
dressas à Alcmène, il faut que Mercure
mystifie Cléanthis, et c'est le premier
acte.
Depuis qu'il y a des auteurs, ils présent
tent au début du second acte le personnage
tenu en réserve ce personnage, c'est Am-'
phitryon, dont Jupiter a usurpé la ressem-
M
sembtant a quitté Aicmene. Ce!!e-ci s'é-
tonne d'un si prompt retour. Et voye~ ici
le sens~d'un grand poète. Rotrou avait
imaginé, non sans vraisemblance, qu'AIc-
mene, surprise de revoir si vite son époux,
le soupçonnait de IasurveiMer;ene s'in-
dignait, en même temps qu'Amphitryon,
indigné du froid accueil qu'il recevait,
s'indignait à son tour. Cette double mé-
prise a déplu à Motière, qui n'aime paa~
l'équivoque. H a donc ôté à Alcrnène
toute inquiétude. Elle ne s'étonne pas de
revoir son époux au moment même ovient de la quitter. Elle en témoigne plu-
tôt une sorte de joie. Le poète n'a pas
voulu mettre en présence des époux pa-
reillement jaloux; il a donné toute la con-
fiance à Alcmène, tout le soupçon à Am"
phitryon. Et celui-ci va jusqu'à répudier
Atcmcne. A cc~e scène sénevé c{ ém~ti-
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