Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1914-01-18
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 200316 Nombre total de vues : 200316
Description : 18 janvier 1914 18 janvier 1914
Description : 1914/01/18 (Numéro 17). 1914/01/18 (Numéro 17).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k485168h
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2007
126' AMMÉË M' 17
10 ce~tit~esl~ r~~Mié~o &ANâ 8 TOUTE LA PMAMCE IL.e'u~iéro l<~ cemti!~&?
<
.'t
MJ 17 ~26' AMNEE
DtMAMCHE <8 JAKV!ER <9<4
]PRIX DE L'ABONNEMENT
et '.SMOtS 6MOIS.tAN AN.
France, Colonies et A!-
saee-Lorraine.10fr. 20fr. 40fr.
Etranger. '16fr. 33fr. 64fr.
MMANCHE JAKVtER t9<4
JOtfBMH)ES DEBATS
~y ~JA~.i l!j
P~nTT~Ï~TtïTTt~AÏBt~
fULiU~tJM ni Ml ijûnAmM
REDACTION ET ADMINISTRATION
t7, Rn&des Prêtres-Smt-6ermMAt!xe!TOMj'
FARtS–ï"
ADRESSE TË~ËGRAPHMUN DÉBATS-PARIS
~Lf~O~, 3 ~M aurm6M6 OS,00-03,0.03,0~
On s'ahennC} <*m B*r dams tOMs tes BttBcanx
t.es ~tof)mf);en
)t.es Annonces sont reçue~
AUX BUREAUX DU JOURNAL;
SOMMAIRE
L'Emprunt marocain. ROBERT f)E CAtx.
Encore un.
Le deuil do la Marine anglaise.
Au Jour le Jour ~.e /<' med!'ea/. –G.
DtJPOXT-FERfttER.
l'a propagande italienne en Asie-Mineure.
M. P.
L'AB'aire albanaise.
Les Affaires d'Orient.
A l'Etrang'er .4/M'('s /M ;ftt/Z.~t/e < Sud..
Revue musicale. ADOLPHE JuLLiEN.
L'EMPKBWTMMMAU)
Le dernier point litigieux qui pût re-
tarder la (tiscussion (tu projet d'emprunt.
marocain a disparu :ia commission des
!if!'airG6 extérieures s'est raiiiée, hier, à
l'unanimité, comme nous l'avons annoncé
pu Dernière Ileurc, a une proposition Iran-
sactionnciieque tu! apportait le gouverne-
ment pour régler Ja question (te !'insta!)a-
tion des services administraLifs du protec-
torat. Dans le projet do loi rotatif a l'em-
prunt, déposé le 17 mars 1913, Je gouver-
nement avait propose qu'un crédit de
15 minions fût, aU'ect.é à ces installations.
Sur cette somme, 7,206.000 francs devaient
set~ir aux baLimen'ts destines a ia résidence
génerate et aux ser~'iccs centraux a Habat.
La. co.mmissiondcs~n'ah'es extérieures, sur
un rapport de M. Maurice Long, dépose le
27 juin. a estime que ce crédit, était, trop
élevé. E))e a trouve ((u'une somme totale
de 3 iniiUons (''tait, suffisante pour les con-
sii'ucHons nécessaires aux services du pro-
tectorat. E))e proposait de la repartir
ainst 2.350,000 francs pour les tribunaux
et !es prisons et MO.OOO francs scntcment
pdurlesinsta!iat~pns de nabat, avec une-
marge de 150,000 i'rancs réserves pour ics
imprévus.
Cette réduction formidabtc, portanL prin-
cipalement, sur le budget.deH constructions
deHabut, n'était pas inspirée surtout par
des considérations financières. Lu commis-
sion avait. estimé que J'cn~ag'emenL a Ka-
baL des grosses dépensés proposées par le
gouvérncmcnL entraînerai) iinstaftation
dénnitive dans cetLeviUe des services cen-
traux administratifs. E)Ic s'élevait contre
ce qu'elle considérait comme une solution
détournée de la question de la capitale du
Maroc, àun moment ou il est encore sage de
la réserver. La commission concluait donc
l'installation seulement provisoire des
services centraux du protectorat à RabaL
Cette décision a été vivement, reprochée
a la commission et a son rapporteur,
M. Long'. Nous ne parlons pas de l'indi-
gnation des milieux intéressés à la justi-
fication des spéculations eurénées qui
s'étaient faites sur les terrains de Rabat.
AUleurs, beaucoup d'hommes qui pou-
vaietitparleravec désintéressement de cet te
question, ontpensé que !a commissioncn-
ti'avaitte gouvernement du protectorat et
rendaitimpossibleletravaitet ia vie jnonë.
des fonctionnaires obligés de résider dans
un centre administratif appelé à rester in-
habitable parce que provisoire. On s'expli-
que .cependant fort bien le scrupule de ia
commission des all'aires extérieures. L'opi-
nion spntcnne par e)fe que le Maroc fran-
çais ne s'est pas, en attendant les chemins
(te 1er et les enefs de !a vie économique et
MmETON DU JOMNAL DES DEBATS
dnt8 janvier t9t4
RE VUE'MUSICALE
Opéra:; Sur .Pai!'S!o/, a propos de l'extinc-
tiojt du. monopole de Bayreuth. Opéra-
Comique .F~' trois tableaux, paroles de Francis-Marion
Crawford (traduction française de Marcel
Schwob), musique de M. Franco Leoni
~K 1.e ~y'cue, drame lyrique en deux actes
et quatre tabjeau~c, poème de Carlos Fer-
nandez Shaw/ adaptation française de
M. Paul Miiiiet, musique de M. Manuel
de FaHa. Thé&tre Lyrique de la. Galté
Les Co~~es de ~'ey'y'ou~ féerie lyrique en
quatre actes et vin~t tableaux, de MM.Ar-
ttun' Bernède et Pauf de Choudens; mu-
sique de M. Félix Fourdrain.
Encore-P<7/'S!a// H m'y faut bien revc-
ntr, puisqueles propos tendancieux que je
sig'nalais dans mon dernier arlidc se sont
transformes en des déclarations précises
par lesquelles certains compositeurs, o~ non
des moindres, ont formeiieinent diLqu'à
lotn' avis il aurait, mieux vatu laisser\Pn/
s< à Bayreuth, par respect pour ies vo-
lantes dernières du maître, disaient-ijs,
~t!p7'e~Mc
politique nouvelle, suffisamment « tassé H
pour que l'on doive choisir définitivement
sa capitale, est. parfaitement plausible. En
tout cas, il n'y avait pas de raisons pour
que ce choix lût détermine par une
question de moellons. Eh admettant même
que Habat doive rester capitale, l'état
des finances du protectorat, recommande
de s'y installer aux moiudrCs.frais. S'il est
vrai que les installations présentes de ser-
vices soient si primitives qu'elles rappel-
lent assez bien les paillettes d'un village
sénégalais d'exposition, et si les 500,000
francs proposés par la commission des af-
faires extérieures étaient manifestement
insuffisants pour remédier à -l'excès de ce
provisoire, it est permis de trouver que
l'indication donnée par cUo en présence
des 15 millions demandés par le gouver-
nement n'était pas superf)ne. L'opposition
de deux chiffres si éloignés, et sans doute
aussi aventurés l'uu que l'autre les
rapports parlementaires n'ont reproduit
aucun projet détaillé justificatif de celui
du gouvernement appelait .évidemment
une transaction comme ceUe qui vient
d'intervenir, ménagère de deniers pubtic.s,
et sans aucun doute acceptable pour les
services du protectorat.
La constructMU est assurément chère
au Maroc par le temps qui court, mais
comment croire que les 3 millions prévus
a cet usage parla proposition transaction-
nelle du gouvernement ne suffisent pas à
assurer des locaux décents an petit groupe
des fonctionnaires des services centraux,
étant donné qu'il s'agit de construire sur
des terrains gratuits, parce que makhxcn? '?
Le pourtour de Rabat est bien pourvu de
ces biens domaniaux, comme d'ail tours celui
de presque toutes les villes marocaines, sur-
tout, Ecx et Méqninex. Lorsque le prix dss
terrainsdcs jardins de Babat aété élevé par
la spéculation a une hauteur prohibitive,
on a résolu de prendre au Matdixcn l'em-
placement de la ville administrative. Et
comment croire que les bâtisses, élevées
avec la modestie qui correspond a celle du
budget dans l'enfance du protectorat, ne
trouvent pas toujours, même si les
services centraux sont transportés ail-
leurs, un emploi prés du groupe urbain
~abat-Salé qui ne compte pas moins do
50.000 habitants? Pour cette même raison,,
surtout si le gouvernement com'cdc drs
terrains Makhi'cn sous condition de bâtir,
il n'est guère a craindre que la question
du logement continue longtemps à se poser
pour tes fonctionnaires.Un groupe de viDas
uc risquera guère do rester inoccupé il
existerait, déjà sans le prix inabordable
des terrains– môme si Rabat n'était
pas définitivement consacrée capitale.
Quant à l'adduct.iou d'eau et a la voirie,
cette ville doit les avoir, quetlé que puisse
être ou ne pas être la dignité administra-
tive. dotons, d'ailleurs, que le.projet d'em-
prunt reciifié.prévoit que Habat sera aidée
à dépenser plus de 2 mitHous pour ses tra-
vaux municipaux.
L'important, maintenant que la question
controversée de Kabat n'encombre plus le
terrain, c'est que ce projet soit voté aussi
rapidement que possible. Assurément on
pourrait en critiquer encore plusieurs cha-
pitres nous le ferons sans doute lorsque
le rapport de M. Long sera déposé, mais
sans oublier qu'une solution .imparfaite
vaut beaucoup mieux qu'une indécision
éternelle. En tout temps, les travaux pré-
vUsparJ'emprunt, et qui doivent peu a
peu atténuer les exigences si lourdes du
budget de la pacification, seraient désira-
bles. Mais en ce moment la famine, qu'une
longue sécheresse a déiermiuée dans une
maispeut-etrcaussi,mc risqucrai-jeà ajou-
ter, pour que Wagner ne vînt. pas occuper
une place encore plus grande à Paris ~ur
des scènes qu'Us peuvent eux-mêmes sou-
haiter de remplir. Exactement comme
autrefois, lorsqu'il s'agit soit, de 7'/!a'«se/ soit de Lo/! compositeurs, ators haut. cotes et doj)t it
ne reste plus grand'chose aujourd'hui, se
déchaînèrent contre l'envahisseur et s'ef-
forcèrent. de le repousser hors frontières
ils furent moins heureux dans leur entre-
prise, la seconde fois que ta première,et du-
rent subir des tors t'ava)anche de toutes tes
œuvres wagneriennes qui, une fois le bar-
rage rompu, se précipiterenLen masse sur
la scène française; toutes, à l'exception de
Pnrs//f~ que Mme Wagner garda précieu-
sement, tant qu'eUe en eut !e pouvoir,
,pour ta scène de Bayrcuth. Seuls entre
tous les compositeurs français qui furent
soHicttés de donner leur avis a ce sujet,
MM. Xavier Leroux et Léonce Dupont
et il faut !cur en faire honneur se pro-
noncèrent pour la p)us !arge diffusion pos-
sible du chef-d'œuvre; mais t'opinion )a
plus dtMMurvue d artifice est cette de M.
Florent~ ëchmitt, compositeur ne travait-
!anL guo're que pour !cs concerts, à l'exclu~
sion du théâtre, et. qui approuva la repré-
sentation de .P<ï<'sM parce qu'il était, temps d'en iinir avec cet
opéra qui encombre le programme do nos
concerts )), et, puis « parce que t'entreprise
commerciale de Bayreuth a suffisamment
vécu H. Que 'M. Florent Schmitt reçoive
ici toutes nos .félicitât ions pour sa bette
franchise et son parfait, désintéressement
Donc Mme Wagner, pendant tes trente
,ans de' propriété tjue~.a loi aHemande ac-
grande partie du Maroc.rend urgente l'ou-
verture des chantiers. Lesma)heureuxaf-
ftuent yers !a vi))c de ta côt.c dnns t'pspoii'
d'y trouver une pitance. La main-d'0f;u\'rc
est plus abondante cL moins exigeante
qu'en temps normat Loutes )es raisons, de
finance, de petit jque indigène eL d'huma-
nite concout ont a n&us pousser à jeur
trouyer un hu'ge empfoi. et n consolider
par )à t'osuvre de pacification déjà heureu-
sement avanccc. ~a_tIX.
BOBHRT D!: CA!X.
Le deui!de ta marine anglaise
La marine anglaise, si souvent, éprouvée
depuis dix ans pa)' des 'accidents de sons-
marins, vient encore de perdre, avec une de
ses uuUes de ilottitle, deux officiers et neuf
hommes, engtoutis sans espoir au cours d'un
exercice. On verra plus loin le dotai). Ce
qu'il y a de particulièrement doufonreux
dans le cas de l'i-7, c'est qu'on n.'a pu tenter
aucune manœuvre de sanveiage. La sur-
prise, pour )c pcrsonnet des bateaux voisins,
qui se livraient en eau calme et. pa!' beau
t.emps ;') des exercices normaux, a du e.tre
dans ]es circonstances extérieures ne pou-
vait, inspirer de crainte au sujet du sous-
marin. Il avait plonge comme, d'habitude;
aucun signe de lutte, aucnn appel ne venait
révéler son agonie ~L travers ta surface unie
d'une eau complètement abritée. Mais on ne
le voyait pas remonter et toutes les recher-
ches étaient, vaines. Fausse manœuvre ou
avarie, quelque accident l'avait précipite sur
le fond,ou sans doute l'es courants t'ont, trame
vers le large.Aucun espoir, malheureusement,
n'est laisse, par t'amiral charge des travaux
de secours. C'est une disparition subite et,
totale qui brise ainsi des existences précieu-
ses. Depuis mars 1904; )c~t-7 est. le septième
sons-marin anglais qui paye, sous:des formes
diverses, son tribut. M la mort. rendons
hommage, une fois de plus, a. ia froide vait-
tancedes marins britanniques, dont ces ter-
ribles exemptes n'ont,pas raient i le zèle ils
travaillent, comme, les nôtres, a améliorer
l'instrument mis eu leurs mains, et ils- sa-
vent, comme eux, que la mer a ses hasards
inévitables. Mais aujourd'hui crue! est leur
déni), ce)ui de nos amis d'outre-Manche et
de cette flotte unie a )a notre par )es senti-
ments de toya)e sympathie qu'ette veuai.t en-
core, tout récemment, lui exprimer a Ton*
ion. Xous y. prenons .une part très profonde.
)c (Uscfmt'sna!,a entendu hicr.deson président les pa-
roies les plus _uti)es. Au de))u[.. d'une
session qui apporte au Sénat. les .p)us
grands problèmes financiers que la l'iepu-
))!ique ait eus a résoudre depuis longtemps
M. Antonin Dnbost a voulu appeler l'atten-
tion sur )a gravite de ta situation présente.
I) a formule des conseils auxquels ta ptace
eminente qu'H occupe et sa quatite d'ancien
rapporteur afeneral dn budget donnent un
prix particuher. Ainsi <)u'it t'avait, fait en
ouvraut. la session du (Jonseit général do
l'Isère, i) a exprime ceUe idée si juste, q.u'pn
ilepcut, saus dauber, créer d'i'.npôts nou-
veaux que s'il y a une formation corres-
pondante de ta richesse publique. )1 a
rappelé a ceux qui seraieut tontes de
l'oublier que ia p)us grande ingéniosité
iiscale cst,~ encore -ccile qui consiste a
rendre. le pays plus riche, parce- que
sen accroissement peut seul lui faire sup-
porter un accroissement des charges contri-
butives. H n'est pas besoin d'ajouter u ces
mots ce commentaire de vérité évidente que
menacer !a richesse d'impôts comportant
t'in.quisition uscate et, l'arbitraire adminis-
tratif ce n'est pas accroire la puissance
linancieredu pays, ruais bien au contraire
risquer d'en tarir les sources. Au surplus.
quand le président dn Sénat, rendant, hom-
mage a !à commission des finances, déclara
qu'e)Ic « défendit, toujours avec énergie le
bon ordre des finances nationaiesM, la sig'ni-
corde aux héritiers après la mort. de l'ar-
tiste créateur,s'est montrée )a très iidèlc
observatrice des volontés suprêmes de son
mari, qui aurait souhaite de conserver
éternetiement au théâtre de Bayreuth le
priviiège de ia représentatioh d'une œuvre
aussi particùhèrcquc7-'a/s//«/. EHe a dé-
fendu ce monopo)e !durant, tes trente années qui se sont. écou-
lées du 13 feYrierl883. date de !a mort, du
maître, au 13 février 1913, .Pors//a/nes'est
joue en dehors de Bayrcuth et, maigre les
protestaUons inpuissant.cs de ~îme Wag-
ner, que dans ia libre Amérique qui
justiâe cette épithetc par les iibcrLés in-
concevables qu'eUe prend avec !es créa-
tions de la pensée ou les œuvres d'art, du
Vieux Monde, et aussi en HoUande, ou l'on
ne reconnaît pas les couvent ions intcrnaUo-
nales réglant !a propriété.littéraire ou
artistique dans ies autres pays d'JEu-
rope. Bien plus,, avant que les trente
années ne fussent prés d~expircr, Mm<;
Wagner et d'ardents wagnériens d'Ai-
temagnc ont provoqué nn mouvcme'nt
d'opinion, ont. fait signer des pétitions
pour qu'une toi .d'exception intervmt en
faveur de .P'T)'s//o/ et que te délai de trente
années fût, sinon prorogé //i a~nHm, du
moins prolongé jusqu'à cinquante ans, con-
formément à la loi française. H n'y avait
aucune raison, it faut bien t'avouer, pour
que .PcfrM'a/obtînt une faveur parcitie et
toutes !es démarches de Mme Wagner,
toutes les influences qu'eitc put faire jouer
demeurèrent sans en'et. La glorieuse
verne du grand mattre et sonfits durent
j (tonc s'incHncr, après a.Yoir combattu jus-
qu'à la dernière minute; et nu! ne saurait
j ieur rcproei)er, à eux non p!us qu'à pcr-
ucation décès paroles était claire et per-
sonnepepouvait s'y méprendre. Elles étaient
un avertissement. IL n'en. est que plus
agréable de constater qu'eltes furent
applaudies par la grande majorité de
la Haute Assemblée. Rarement discours eut
pareJl succès. H reste maintenant au Sénat
ia prouver que son approbation n'est pas
une manifestation, vaine. Nous comptons sur
:sa fermeté pour protéger la force iinancièrc
du pays qui, selon l'expression même de
M. Autoniu Dubost, « compte au même titre
que. sa force militaire.)).
JEJVC'OUJE? mV
Les historiens de l'avenir arriveront peut-
être– s'ils daignent en prendre la. peine
a se débrouiiter parmi l'éclieveau des grou-
pes, groupements, Unions et Fédérations
que ia décomposition parlementaire 'l'ait
éctore par une sorte de gé~ératiou spon-
tanée Quant au public aGiué), it est mani-
i'este qu'il ne se donne guère la peine d'y
regarder. Il a l'impression assex juste
d'ailleurs '–que ce travail confus de désa-
grégation et: de reconstitution est simple-
ment )e signe d'un besoin de rajeunissement
des vieux cadres. Tout cela n'est pas encore
au point ui les choses ne sont appelées par
leur nom,'ni les noms ne signifient ce
qu'ils ont l'air de vouloir exprimer. C'est
pourquoi l'opinion ne prête qu'une oreille
distraite a tous ces programmes, sauf lorsque
la colère ou "t'inquiétùde des « jacobins
nantis )' indique la possibilité de quelque
chose de neuf. Il ne semble pas que le grou-
pement des « républicains de gauche qui
s'est constitue hier soit dans ce cas. H re-
présente, autant qu'on en peut juger pour le
moment, le passe de ses principaux adhé-
rents, les arrondissementicrs impénitents
qui ne veulent pas adhérer a ]a Fédération
des gauches de M. Briand, parce qu'eue est
favorable à ia réforme électorale, et qui ne
ventent pas davautagc-adhérer au radica-
li'sm.e unifié de 5). CaiHaux parce qu'ils ont
sur la défense nationale, ce dont il convient
de tes féticiter, d'autres .idées que !es con-
gressistes de Pau.
.Jusqu'ici les nouveaux groupements n'ont
pas.fait, disparaître ,tes anciens groupes. La
(~hantbre compte, toujours officicttement
n:p.uf groupes, sans compter le groupe para-
doxal des députés qui. ne sont, d'aucun..Les
gauc)\cs a cites seules en comptent sept
progressistes,union républicaine, gauche dé-
monratiqut', gauche radicale, radicaux-so-
ciatistf" ré))Ubiicains socialistes, so.iali.stcs
u'n'niPs'.C'ost M ce'tte heptarchie que se super-
poscR); )M'tro'is groupements récents radi-
datfxtuufiés; entente démocratique et répu-
bli~afus de.ganchç, non encore officielie"
mont'inscrits a )a questure. Quant a la Fé"
dé.t';))ion des gauches, c)ic déborde l'eu-
ccijttc do la Chambre puisqu'elle compte
des 'sénateurs, et même ccHe du Parle-
ment. puisqu'ejtc est ouverte' aux non-
parlementaires. Le nouveau groupement
des répubticaius de gaucho déclare, qu'il
Sf'fcra reconnaître' comme groupe ré-
gulier, )cs radicaux unifiés ont annoncé de-
puis longtemps la même intention. Mais,
d'autre part, te vieux groupe de la gauche
radicale a décidé,.hier encore, do se main-
tenir.. Tout cela es), contradictoire, mais par
conséquent très parlementaire. Beaucoup de
députés no tiennent pas a ce que la situation
s~'t trop claire. Certains maudats ne se pc-
chcntbicn qu'en eau trouble.
y0~ ZE/0~
LEMRE MÉD!CAL
On Ytent d'instituer a. Baltimore un trai-
tement de l'appendicite par le rire. Quel-
ques pilules de rire prises avec méthode et
les intestins seront en joie.
~1 est ~rai qu'on ne nous dit pas si le pa-
tient deVra rire, suivant son humeur, en /m
ou en en Aï ou en Ao. Et c'est dommage,
sonne, d'avoir oublié, méconnu, trans-
gresse io désir exprime par Wagner.
L'année dernière, si l'on n'a pas pu em-
pêcher le théâtre de Zurich de représenter
.P«;<'mfévrierl913,sans.attendre la fin de la
trentième année, que la loi allemande ac-
corde comme délai, de grâce, la résistance
de Mme Wagner et de l'éditeur de la par-
ti;tion, comme aussi l'intervention du pré-
sident de la Société des auteurs dramati-
ques français taisant une démarche per-
sonnelle auprès du prince de Monaco,
eurent raison de l'étrange entêtement de
M. Baoul Gunsbourg, qui s'obstinait à
vouloir représenter jPa/'sCarto, sous prétexte de venir en aide
aux blessés de la guerre des Balkans,
et.ne voyait, bien entendu, dans tout
ce~ qu'un prétexte à réclame. Sur l'or-
dre formel du prince, mieux éclairé et
se refusant à couvrir tout procédé le inoins
du' monde incorrect, il dut s'arrêter net et
dédommager simplement ceux qui s'étaient
déjà fait inscrire en les convoquant à une
exécution privée, tous bureaux fermée,
sans publicité préalable ni compte'rendu
d'aucune sorte, exactement comme si cela
se fût passé dans les salons d'un simple
particulier. Voilà ce que M. Gunsbourg, au-
jourd'hui. pour se targuer d'avoir devancé
1 Opéra de Paris, appelle orgueilleuse-
ment avoir donné des représentations de
.P
Mais,depuis le 1' janvier dernier et sans
compter celles qui s'y préparent, combien'
de viltes ont déjà véritablement représente
.Pay'.s//o/ Paris, Bruxelles, Barcelone,
Madrid, où notre ténor Rousselière tenait
te principal rôle; Viëmic, Prague/sur
car voici deux cent cinquante ans et plus que
te problème est posé.L'abbéDamascène,en
1662, enseignait que les' flegmatiques
riaient en disant ha, /M-, et les sanguins
en clamant ho, ho, /!0. Les bilieux se con-
tentaient de faire entendre hé, hé, hé et
les mélancoliques soupiraient hi,
Pour Fontenelle, le rire était le signe du
déséquilibre la folie guettait tous les
rieurs. Il est vrai que Fontenelle voulait
bien ajouter le rire est un accès tout pas-
sager de folie. Et c'est à peine s'il rappe-
lait l'opinion du comte Oxenstiern:~ Le
rire est la trompette de la folie. ~>
Comme preuve de sa thèse Fontchelle
alléguait Nous parlons communément
d'un /bM :c; nous disons même ~-e
co~mc MK ~OK et nous remarquons avec
perspicacité P/MS OM cs~ ~eybMX,Ms pM
r~.
Et ainsi le rire,, au'lieu d'être un re-
mède, apparaissait comme un mal. C'est à
peine si, au seizième siècle, on avait ob-
servé que la cause de ce mal était l'élo-
quence, car le seizième' siècle insinuait
<: Bien dire fait rire, bien faire fait taire. à
Et puis c'était l'époque ou l'on répétait
qu'un éclat de 'rire avait sauvé la vie a
Erasme en déterminant l'expulsion-par la
bouche d'un amas de pus sournoisement
logé dans quelque viscère de sa poi-
trine.
Les traités de médecine énuméraient vo-
lontiers les maladies guéries par le rire le
scorbut, la paralysie et la goutte. Pour être
plus certain de l'effet souverain du rire, il
n'était pas toujours inutile de méditer un
cas authentique un goutteux qu'attendait
le dernier supplice apprit subitement sa
grâce, et le. rire qui le secoua fit évapo-
rer l'humeur Acre déposée sur ses articula-
tions On pouvait conclure: pour être
plus sûr de guérir, ne pas négliger de se
faire, au préalable, condamner à mort.
Mais ce surcroît de précaution semblait
inutile si l'on.désirait simplement se libérer,
par le rire, de. l'éternucment ou du ho-
quet.
On racontait comment un cardinal mori-i
bond avait, a défaut de son médecin, été
sauvé par.son singe. Ce singe, en gamba-
dant autour du lit du prélat, jugea plaisant
de coin'er la mitre de son maître. Ce spec-
tacle provoqua, chez l'agonisant, un der-
nier accès, qui fut un accès de rire, et ce
rire fit rompre l'abcès de la gorge dont le
malade pensait étouû'er. Ce que voyant, le
singe voulut bien rendre fort dévotement
sa mitre au cardinai. G. DupONT-FERMER.
'H~g'Mc~' M. Leoncavallo, retour
e~ .Leonca~~ d'Amériqne, met la der-
nière main à un volume de
souvenirs. H y parle, dit le Co~c ~e/~
Ser~, de la frénésie wagnéri.enne qui s'em-
para de Bologne lorsqu'on 1876 le maître
vint diriger dans cette viile son opéra de
7~MH-:t. C'ëtait.bien, de tous ses ouvrages,
le plus propre a charmer les oreilles ita-
liennes, mais Wagner lui-même reniait,
comme on sait, cette œuvre impersonnelle
et Leoncavallo l'entendit murmurer à la 611
du spectacle: «C'est un péché de jeu-
nesse. Un banquet a .vingt francs par tête
lui fut ensuite on'ert a l'hôtel Brun. Pen-
dant qu'on servait le café, un orchestre
vint sous le balcon jouer la marche de
TcCKM/~Mser mais le rythme était mal ob-
serve Wagner, perdant patience, cou-
rut à la fenêtre pour crier d'une voix
qui voulait être douce ment! plus lentement! ~.ct, du poing, il
marqua la mesure. Quand les convives se
furent dispersés dans les salons, Wagner,
deux scènes rivâtes Rome, Milan, Berlin,
dans deux théâtres à la fois Saint-Péters-
bourg, où Kundry était personninée par
MmcLitvinne, et plus de trente autres!
Que ceux qui en veulent tellement à Bay-
reuth et trouvent que cette entreprise com-
merciale a déjà trop dure ne s'y trompent
pourtant pas de cet assaut gênerai donné
par le monde de la musique à .Pars//a/, il
pourrait bien ne résulter aucun dommage
pour !e jBM/Me/i/es~M~GHS, pas plus qu'il
no s'en est produit avec tous les autres
drames de Wagner qui se jouaient, en
même temps qu'à Bayreuth, dans le monde
entier. ~Ou je me trompe fort, ou nos bons
apôtres, si désolés d'avoir vu enfreindre les
dernières volontés du maître, auront encore
plus d'une occasion de se lamenter ah 1
les belles larmes de crocodile 1,
QucHc singulière combinaison que de
donner la répétition générale d'un ouvrage
ou de deux, plus de huit jours avant que la
première représentation eh puisse avoir
lieu !Se vit-il jamais cas plus étrange que
celui d'opéras dont la dernière répétition
et la première représentation sont coupées
non seulement par une grande semaine,
mais par un changement d'année, mieux
encore, par un changement de direction,
de telte façon que les nouveaux directeurs
auraient très bien pu ne pas donner la
première représentation des ouvrages
dont leur prédécesseur avait donné la
répétition général ? Cela n'était vrai-
ment pas à craindre dans le cas qui
nous occupe, éta.nt donné le parfait accord
qui n'a cesse d'exister'depuis longtemps
entre M. Albert Carré et ses successeurs
éventuels,qui somt devenus ses successeurs
qui tenait au coin de la bouche un Virginia' °
sans le fumer, prit par le bras Mancinelll
et se promena en causant. Soudain, il aper-
çoit un piano; il s'approche et debout, tou-
jours appuyé sur l'épaule de son interlocu-
teur, il joue d'une seule main le final de
Aorma puis, avec un sourire où Leonca-
vallo assure qu'il y avait de la tristesse!
~Wagner, dit-il, ne sait pas écrire cela!
Quand on peut faire quelque chose de'pa-'
rei), on se f. de toutes les règles d'har-
monie et d'instrumentation 1
La Propagande Maiienne v
en Turquie d'Asie
Rome, le 15 janvier,
Dans son numéro du 10 janvier, la S~ampa
a publié une correspondance de Jérusalem
qui est, moins intéressante par les faits qu'elle
expose que par l'état d'esprit dont elle té-
moigne. L'exposition des faits est souvent
inexacte mais les commentaires sont
curieux, et l'on ne saurait mettre en doute,
ni l'ardeur, ni la sincérité du sentiment qui
les a inspires.
Le correspondant de la -S~ampa éhumerc
les principaux établissements italiens de la
Palestine a Jérusalem, l'école de garçons
des Salésiens, la clinique médico-chirurgi-
cale ces sœurs d'Ivrée, les orphelinats des
Franciscaines, et l'hôpital, dont la construc-
tion interrompue pendant la guerre avec la
Turquie, est aujourd'hui à peu près achevée.
A Bethléem et a Naxarsth, les institutions des
Salésiens celle de Nazareth s'intitule jus-
qu'à présent franco-belge un prix de l'Aca--
demie française et une souscription ouverte
par ic ~Mjrwo lui ont procuré dernièrement
une cinquantaine de mille francs. Mais le re~
dacteur dé la S~antpa ne doute pas un ins-
tant qu'argent et maison ne soient destinés
à favoriser le développomeut de l'influence
italienne, et, pour ma' part, je n'en doute
pas plus que lui. Les Salésiens feront à Nar
zareth ce qu'ils ont fait à Bethléem ces re-
ligieux restent français aussi ~longtemps
qu'ils construisent lorsque tous les frais
sont payés, ils deviennent italiens.
Le correspondant cite encore les écoles de
Jaffa, doCana et de Tibériade, l'hospice et la
colonie agricole de Capharnaùm, etc. Son
énumération est d'ailleurs fort incomplète.
Mais ces divers établissements ne forment,
s soH avis, que la moindre partie du do-
mamo que l'Italie posséda en Palestine:
«l'Italie a mieux et plus que toutes les au-
tres nations l'Italie a la Custodie de Terre-
Sainte.
Suit une dissertation politico-historique
fort tendancieuse, mais dont il ne faut pas
tenir responsable le journaliste italien; les
éléments lui en ont été fournis très évidem-
ment au couvent de Saint-Sauveur. « Depuis
que la Franco a cessé d'être l'unique pro-
tectrice de la Foi, et- surtout depuis que
l'Italie s'est relevée, les Italiens qui com-.
posent la majorité de la CustodLe se trouvent
un peu mal à l'aise sous le protectorat fran-
çais. L'intime désir des religieux est que:
le privilège de la France cesse le plus tôt
possible et qu'un nouveau régime soit sub
stitué à l'ancien. <' La question mûrit. Chaque
jour qui passe creuse une lézarde dans l'ins-
titution française déjà décrépite. ))
La première condition pour que te privi-
lège de la France pût subsister serait qu'il
fût efficace, que la Custodie en retirât quel-
que utilité. Or, il procure plus d'honneur &
la France que d'avantages aux Franciscains.
La France n'a pas su protéger les intérêts.
de la Custodie; elle n'a même pas pu" fer-
mer les portes des Lieux Saints aux Grecs,
aux Arméniens, aux autres sectes, et empê-
cher le spectacle douloureux qu'offre la suc-
cession des cérémonies de divers rites de-
vant le Saint-Sépulcre et dans la grotte de
la Nativité, que gardent des sentinelles tur-
ques H C'est en vain que les frères italiens,
réels mais comme on comprend bien tou~
de même que le directeur de l'Opéra-Co-
mique, avant de passer à la Comédie, fran-
çaise, ait voulu tenir la parole qù'it avait
donnée, s'acquitter de la dette qu'il avait
contractée, en représentant, ne fût-ce
qu'une seule fois, puisque le temps le pres-
sait, les deux ouvrages dont il avait dirigé
la préparation et la mise en scène! Il s'en
est allé dès lors d'un pas plus léger, sinon
vers d'autres deux, du moins vers une
autre scène où l'accompagnent nos vœux.
Donc, le spectacle qu'il avait combiné
depuis longtemps avec deux ouvrages de
compositeurs étrangers, l'un Italien et
l'autre Espagnol, devait s'ouvrir et s'ouvre
en effet par un drame musical très suc-
cinct, bâti sur les tragiques amours de
Fra~cesca da Rimini et de Paolo Malatesta.
Ce n'est assurément pas le premier qu'ins-
pirent les amants célébrés par Dante, car,
sans même parler de la grosse partition,
aussi vide qu'encombrante, écrite par Am-
broise Thomas sur le même sujet, le milieu.
du siècle dernier vit bien éclorê cinq, six
ou sept JP/'anccsca da jR/mM! toutes écrites
par des compositeurs d'Italie et dont le
souvenir est à jamais perdu. Cette fois-ci,
c'est encore un musicien d'outre-monts
qui s'en est emparé et qui l'a traité, croyez-
le bien, d'une façon toute différente des
anciens compositeurs, car ce dernier se
rattache à l'école vériste la plus déterminée
et ne cherche à mettre en musique qu'une
série d'événements dramatiques très som-
maires et se succédant avec une rapi-
dité cinématographique. Aussi bien le
« poème H sur lequel il a travaillé n'est-
il qu'un résumé très succinct, réduit aux
coups'de théâtre indispensables, du grand-
10 ce~tit~esl~ r~~Mié~o &ANâ 8 TOUTE LA PMAMCE IL.e'u~iéro l<~ cemti!~&?
<
.'t
MJ 17 ~26' AMNEE
DtMAMCHE <8 JAKV!ER <9<4
]PRIX DE L'ABONNEMENT
et '.SMOtS 6MOIS.tAN AN.
France, Colonies et A!-
saee-Lorraine.10fr. 20fr. 40fr.
Etranger. '16fr. 33fr. 64fr.
MMANCHE JAKVtER t9<4
JOtfBMH)ES DEBATS
~y ~JA~.i l!j
P~nTT~Ï~TtïTTt~AÏBt~
fULiU~tJM ni Ml ijûnAmM
REDACTION ET ADMINISTRATION
t7, Rn&des Prêtres-Smt-6ermMAt!xe!TOMj'
FARtS–ï"
ADRESSE TË~ËGRAPHMUN DÉBATS-PARIS
~Lf~O~, 3 ~M aurm6M6 OS,00-03,0.03,0~
On s'ahennC} <*m B*r
t.es ~tof)mf);en
)t.es Annonces sont reçue~
AUX BUREAUX DU JOURNAL;
SOMMAIRE
L'Emprunt marocain. ROBERT f)E CAtx.
Encore un.
Le deuil do la Marine anglaise.
Au Jour le Jour ~.e /<' med!'ea/. –G.
DtJPOXT-FERfttER.
l'a propagande italienne en Asie-Mineure.
M. P.
L'AB'aire albanaise.
Les Affaires d'Orient.
A l'Etrang'er .4/M'('s /M ;ftt/
Revue musicale. ADOLPHE JuLLiEN.
L'EMPKBWTMMMAU)
Le dernier point litigieux qui pût re-
tarder la (tiscussion (tu projet d'emprunt.
marocain a disparu :ia commission des
!if!'airG6 extérieures s'est raiiiée, hier, à
l'unanimité, comme nous l'avons annoncé
pu Dernière Ileurc, a une proposition Iran-
sactionnciieque tu! apportait le gouverne-
ment pour régler Ja question (te !'insta!)a-
tion des services administraLifs du protec-
torat. Dans le projet do loi rotatif a l'em-
prunt, déposé le 17 mars 1913, Je gouver-
nement avait propose qu'un crédit de
15 minions fût, aU'ect.é à ces installations.
Sur cette somme, 7,206.000 francs devaient
set~ir aux baLimen'ts destines a ia résidence
génerate et aux ser~'iccs centraux a Habat.
La. co.mmissiondcs~n'ah'es extérieures, sur
un rapport de M. Maurice Long, dépose le
27 juin. a estime que ce crédit, était, trop
élevé. E))e a trouve ((u'une somme totale
de 3 iniiUons (''tait, suffisante pour les con-
sii'ucHons nécessaires aux services du pro-
tectorat. E))e proposait de la repartir
ainst 2.350,000 francs pour les tribunaux
et !es prisons et MO.OOO francs scntcment
pdurlesinsta!iat~pns de nabat, avec une-
marge de 150,000 i'rancs réserves pour ics
imprévus.
Cette réduction formidabtc, portanL prin-
cipalement, sur le budget.deH constructions
deHabut, n'était pas inspirée surtout par
des considérations financières. Lu commis-
sion avait. estimé que J'cn~ag'emenL a Ka-
baL des grosses dépensés proposées par le
gouvérncmcnL entraînerai) iinstaftation
dénnitive dans cetLeviUe des services cen-
traux administratifs. E)Ic s'élevait contre
ce qu'elle considérait comme une solution
détournée de la question de la capitale du
Maroc, àun moment ou il est encore sage de
la réserver. La commission concluait donc
l'installation seulement provisoire des
services centraux du protectorat à RabaL
Cette décision a été vivement, reprochée
a la commission et a son rapporteur,
M. Long'. Nous ne parlons pas de l'indi-
gnation des milieux intéressés à la justi-
fication des spéculations eurénées qui
s'étaient faites sur les terrains de Rabat.
AUleurs, beaucoup d'hommes qui pou-
vaietitparleravec désintéressement de cet te
question, ontpensé que !a commissioncn-
ti'avaitte gouvernement du protectorat et
rendaitimpossibleletravaitet ia vie jnonë.
des fonctionnaires obligés de résider dans
un centre administratif appelé à rester in-
habitable parce que provisoire. On s'expli-
que .cependant fort bien le scrupule de ia
commission des all'aires extérieures. L'opi-
nion spntcnne par e)fe que le Maroc fran-
çais ne s'est pas, en attendant les chemins
(te 1er et les enefs de !a vie économique et
MmETON DU JOMNAL DES DEBATS
dnt8 janvier t9t4
RE VUE'MUSICALE
Opéra:; Sur .Pai!'S!o/, a propos de l'extinc-
tiojt du. monopole de Bayreuth. Opéra-
Comique .F~'
Crawford (traduction française de Marcel
Schwob), musique de M. Franco Leoni
~K 1.e ~y'cue, drame lyrique en deux actes
et quatre tabjeau~c, poème de Carlos Fer-
nandez Shaw/ adaptation française de
M. Paul Miiiiet, musique de M. Manuel
de FaHa. Thé&tre Lyrique de la. Galté
Les Co~~es de ~'ey'y'ou~ féerie lyrique en
quatre actes et vin~t tableaux, de MM.Ar-
ttun' Bernède et Pauf de Choudens; mu-
sique de M. Félix Fourdrain.
Encore-P<7/'S!a// H m'y faut bien revc-
ntr, puisqueles propos tendancieux que je
sig'nalais dans mon dernier arlidc se sont
transformes en des déclarations précises
par lesquelles certains compositeurs, o~ non
des moindres, ont formeiieinent diLqu'à
lotn' avis il aurait, mieux vatu laisser\Pn/
s< à Bayreuth, par respect pour ies vo-
lantes dernières du maître, disaient-ijs,
~t!p7'e~Mc
politique nouvelle, suffisamment « tassé H
pour que l'on doive choisir définitivement
sa capitale, est. parfaitement plausible. En
tout cas, il n'y avait pas de raisons pour
que ce choix lût détermine par une
question de moellons. Eh admettant même
que Habat doive rester capitale, l'état
des finances du protectorat, recommande
de s'y installer aux moiudrCs.frais. S'il est
vrai que les installations présentes de ser-
vices soient si primitives qu'elles rappel-
lent assez bien les paillettes d'un village
sénégalais d'exposition, et si les 500,000
francs proposés par la commission des af-
faires extérieures étaient manifestement
insuffisants pour remédier à -l'excès de ce
provisoire, it est permis de trouver que
l'indication donnée par cUo en présence
des 15 millions demandés par le gouver-
nement n'était pas superf)ne. L'opposition
de deux chiffres si éloignés, et sans doute
aussi aventurés l'uu que l'autre les
rapports parlementaires n'ont reproduit
aucun projet détaillé justificatif de celui
du gouvernement appelait .évidemment
une transaction comme ceUe qui vient
d'intervenir, ménagère de deniers pubtic.s,
et sans aucun doute acceptable pour les
services du protectorat.
La constructMU est assurément chère
au Maroc par le temps qui court, mais
comment croire que les 3 millions prévus
a cet usage parla proposition transaction-
nelle du gouvernement ne suffisent pas à
assurer des locaux décents an petit groupe
des fonctionnaires des services centraux,
étant donné qu'il s'agit de construire sur
des terrains gratuits, parce que makhxcn? '?
Le pourtour de Rabat est bien pourvu de
ces biens domaniaux, comme d'ail tours celui
de presque toutes les villes marocaines, sur-
tout, Ecx et Méqninex. Lorsque le prix dss
terrainsdcs jardins de Babat aété élevé par
la spéculation a une hauteur prohibitive,
on a résolu de prendre au Matdixcn l'em-
placement de la ville administrative. Et
comment croire que les bâtisses, élevées
avec la modestie qui correspond a celle du
budget dans l'enfance du protectorat, ne
trouvent pas toujours, même si les
services centraux sont transportés ail-
leurs, un emploi prés du groupe urbain
~abat-Salé qui ne compte pas moins do
50.000 habitants? Pour cette même raison,,
surtout si le gouvernement com'cdc drs
terrains Makhi'cn sous condition de bâtir,
il n'est guère a craindre que la question
du logement continue longtemps à se poser
pour tes fonctionnaires.Un groupe de viDas
uc risquera guère do rester inoccupé il
existerait, déjà sans le prix inabordable
des terrains– môme si Rabat n'était
pas définitivement consacrée capitale.
Quant à l'adduct.iou d'eau et a la voirie,
cette ville doit les avoir, quetlé que puisse
être ou ne pas être la dignité administra-
tive. dotons, d'ailleurs, que le.projet d'em-
prunt reciifié.prévoit que Habat sera aidée
à dépenser plus de 2 mitHous pour ses tra-
vaux municipaux.
L'important, maintenant que la question
controversée de Kabat n'encombre plus le
terrain, c'est que ce projet soit voté aussi
rapidement que possible. Assurément on
pourrait en critiquer encore plusieurs cha-
pitres nous le ferons sans doute lorsque
le rapport de M. Long sera déposé, mais
sans oublier qu'une solution .imparfaite
vaut beaucoup mieux qu'une indécision
éternelle. En tout temps, les travaux pré-
vUsparJ'emprunt, et qui doivent peu a
peu atténuer les exigences si lourdes du
budget de la pacification, seraient désira-
bles. Mais en ce moment la famine, qu'une
longue sécheresse a déiermiuée dans une
maispeut-etrcaussi,mc risqucrai-jeà ajou-
ter, pour que Wagner ne vînt. pas occuper
une place encore plus grande à Paris ~ur
des scènes qu'Us peuvent eux-mêmes sou-
haiter de remplir. Exactement comme
autrefois, lorsqu'il s'agit soit, de 7'
ne reste plus grand'chose aujourd'hui, se
déchaînèrent contre l'envahisseur et s'ef-
forcèrent. de le repousser hors frontières
ils furent moins heureux dans leur entre-
prise, la seconde fois que ta première,et du-
rent subir des tors t'ava)anche de toutes tes
œuvres wagneriennes qui, une fois le bar-
rage rompu, se précipiterenLen masse sur
la scène française; toutes, à l'exception de
Pnrs//f~ que Mme Wagner garda précieu-
sement, tant qu'eUe en eut !e pouvoir,
,pour ta scène de Bayrcuth. Seuls entre
tous les compositeurs français qui furent
soHicttés de donner leur avis a ce sujet,
MM. Xavier Leroux et Léonce Dupont
et il faut !cur en faire honneur se pro-
noncèrent pour la p)us !arge diffusion pos-
sible du chef-d'œuvre; mais t'opinion )a
plus dtMMurvue d artifice est cette de M.
Florent~ ëchmitt, compositeur ne travait-
!anL guo're que pour !cs concerts, à l'exclu~
sion du théâtre, et. qui approuva la repré-
sentation de .P<ï<'sM parce qu'il était, temps d'en iinir avec cet
opéra qui encombre le programme do nos
concerts )), et, puis « parce que t'entreprise
commerciale de Bayreuth a suffisamment
vécu H. Que 'M. Florent Schmitt reçoive
ici toutes nos .félicitât ions pour sa bette
franchise et son parfait, désintéressement
Donc Mme Wagner, pendant tes trente
,ans de' propriété tjue~.a loi aHemande ac-
grande partie du Maroc.rend urgente l'ou-
verture des chantiers. Lesma)heureuxaf-
ftuent yers !a vi))c de ta côt.c dnns t'pspoii'
d'y trouver une pitance. La main-d'0f;u\'rc
est plus abondante cL moins exigeante
qu'en temps normat Loutes )es raisons, de
finance, de petit jque indigène eL d'huma-
nite concout ont a n&us pousser à jeur
trouyer un hu'ge empfoi. et n consolider
par )à t'osuvre de pacification déjà heureu-
sement avanccc. ~a_tIX.
BOBHRT D!: CA!X.
Le deui!de ta marine anglaise
La marine anglaise, si souvent, éprouvée
depuis dix ans pa)' des 'accidents de sons-
marins, vient encore de perdre, avec une de
ses uuUes de ilottitle, deux officiers et neuf
hommes, engtoutis sans espoir au cours d'un
exercice. On verra plus loin le dotai). Ce
qu'il y a de particulièrement doufonreux
dans le cas de l'i-7, c'est qu'on n.'a pu tenter
aucune manœuvre de sanveiage. La sur-
prise, pour )c pcrsonnet des bateaux voisins,
qui se livraient en eau calme et. pa!' beau
t.emps ;') des exercices normaux, a du e.tre
dans ]es circonstances extérieures ne pou-
vait, inspirer de crainte au sujet du sous-
marin. Il avait plonge comme, d'habitude;
aucun signe de lutte, aucnn appel ne venait
révéler son agonie ~L travers ta surface unie
d'une eau complètement abritée. Mais on ne
le voyait pas remonter et toutes les recher-
ches étaient, vaines. Fausse manœuvre ou
avarie, quelque accident l'avait précipite sur
le fond,ou sans doute l'es courants t'ont, trame
vers le large.Aucun espoir, malheureusement,
n'est laisse, par t'amiral charge des travaux
de secours. C'est une disparition subite et,
totale qui brise ainsi des existences précieu-
ses. Depuis mars 1904; )c~t-7 est. le septième
sons-marin anglais qui paye, sous:des formes
diverses, son tribut. M la mort. rendons
hommage, une fois de plus, a. ia froide vait-
tancedes marins britanniques, dont ces ter-
ribles exemptes n'ont,pas raient i le zèle ils
travaillent, comme, les nôtres, a améliorer
l'instrument mis eu leurs mains, et ils- sa-
vent, comme eux, que la mer a ses hasards
inévitables. Mais aujourd'hui crue! est leur
déni), ce)ui de nos amis d'outre-Manche et
de cette flotte unie a )a notre par )es senti-
ments de toya)e sympathie qu'ette veuai.t en-
core, tout récemment, lui exprimer a Ton*
ion. Xous y. prenons .une part très profonde.
)c (Uscfmt's
roies les plus _uti)es. Au de))u[.. d'une
session qui apporte au Sénat. les .p)us
grands problèmes financiers que la l'iepu-
))!ique ait eus a résoudre depuis longtemps
M. Antonin Dnbost a voulu appeler l'atten-
tion sur )a gravite de ta situation présente.
I) a formule des conseils auxquels ta ptace
eminente qu'H occupe et sa quatite d'ancien
rapporteur afeneral dn budget donnent un
prix particuher. Ainsi <)u'it t'avait, fait en
ouvraut. la session du (Jonseit général do
l'Isère, i) a exprime ceUe idée si juste, q.u'pn
ilepcut, saus dauber, créer d'i'.npôts nou-
veaux que s'il y a une formation corres-
pondante de ta richesse publique. )1 a
rappelé a ceux qui seraieut tontes de
l'oublier que ia p)us grande ingéniosité
iiscale cst,~ encore -ccile qui consiste a
rendre. le pays plus riche, parce- que
sen accroissement peut seul lui faire sup-
porter un accroissement des charges contri-
butives. H n'est pas besoin d'ajouter u ces
mots ce commentaire de vérité évidente que
menacer !a richesse d'impôts comportant
t'in.quisition uscate et, l'arbitraire adminis-
tratif ce n'est pas accroire la puissance
linancieredu pays, ruais bien au contraire
risquer d'en tarir les sources. Au surplus.
quand le président dn Sénat, rendant, hom-
mage a !à commission des finances, déclara
qu'e)Ic « défendit, toujours avec énergie le
bon ordre des finances nationaiesM, la sig'ni-
corde aux héritiers après la mort. de l'ar-
tiste créateur,s'est montrée )a très iidèlc
observatrice des volontés suprêmes de son
mari, qui aurait souhaite de conserver
éternetiement au théâtre de Bayreuth le
priviiège de ia représentatioh d'une œuvre
aussi particùhèrcquc7-'a/s//«/. EHe a dé-
fendu ce monopo)e !
lées du 13 feYrierl883. date de !a mort, du
maître, au 13 février 1913, .Pors//a/nes'est
joue en dehors de Bayrcuth et, maigre les
protestaUons inpuissant.cs de ~îme Wag-
ner, que dans ia libre Amérique qui
justiâe cette épithetc par les iibcrLés in-
concevables qu'eUe prend avec !es créa-
tions de la pensée ou les œuvres d'art, du
Vieux Monde, et aussi en HoUande, ou l'on
ne reconnaît pas les couvent ions intcrnaUo-
nales réglant !a propriété.littéraire ou
artistique dans ies autres pays d'JEu-
rope. Bien plus,, avant que les trente
années ne fussent prés d~expircr, Mm<;
Wagner et d'ardents wagnériens d'Ai-
temagnc ont provoqué nn mouvcme'nt
d'opinion, ont. fait signer des pétitions
pour qu'une toi .d'exception intervmt en
faveur de .P'T)'s//o/ et que te délai de trente
années fût, sinon prorogé //i a~nHm, du
moins prolongé jusqu'à cinquante ans, con-
formément à la loi française. H n'y avait
aucune raison, it faut bien t'avouer, pour
que .PcfrM'a/obtînt une faveur parcitie et
toutes !es démarches de Mme Wagner,
toutes les influences qu'eitc put faire jouer
demeurèrent sans en'et. La glorieuse
verne du grand mattre et sonfits durent
j (tonc s'incHncr, après a.Yoir combattu jus-
qu'à la dernière minute; et nu! ne saurait
j ieur rcproei)er, à eux non p!us qu'à pcr-
ucation décès paroles était claire et per-
sonnepepouvait s'y méprendre. Elles étaient
un avertissement. IL n'en. est que plus
agréable de constater qu'eltes furent
applaudies par la grande majorité de
la Haute Assemblée. Rarement discours eut
pareJl succès. H reste maintenant au Sénat
ia prouver que son approbation n'est pas
une manifestation, vaine. Nous comptons sur
:sa fermeté pour protéger la force iinancièrc
du pays qui, selon l'expression même de
M. Autoniu Dubost, « compte au même titre
que. sa force militaire.)).
JEJVC'OUJE? mV
Les historiens de l'avenir arriveront peut-
être– s'ils daignent en prendre la. peine
a se débrouiiter parmi l'éclieveau des grou-
pes, groupements, Unions et Fédérations
que ia décomposition parlementaire 'l'ait
éctore par une sorte de gé~ératiou spon-
tanée Quant au public aGiué), it est mani-
i'este qu'il ne se donne guère la peine d'y
regarder. Il a l'impression assex juste
d'ailleurs '–que ce travail confus de désa-
grégation et: de reconstitution est simple-
ment )e signe d'un besoin de rajeunissement
des vieux cadres. Tout cela n'est pas encore
au point ui les choses ne sont appelées par
leur nom,'ni les noms ne signifient ce
qu'ils ont l'air de vouloir exprimer. C'est
pourquoi l'opinion ne prête qu'une oreille
distraite a tous ces programmes, sauf lorsque
la colère ou "t'inquiétùde des « jacobins
nantis )' indique la possibilité de quelque
chose de neuf. Il ne semble pas que le grou-
pement des « républicains de gauche qui
s'est constitue hier soit dans ce cas. H re-
présente, autant qu'on en peut juger pour le
moment, le passe de ses principaux adhé-
rents, les arrondissementicrs impénitents
qui ne veulent pas adhérer a ]a Fédération
des gauches de M. Briand, parce qu'eue est
favorable à ia réforme électorale, et qui ne
ventent pas davautagc-adhérer au radica-
li'sm.e unifié de 5). CaiHaux parce qu'ils ont
sur la défense nationale, ce dont il convient
de tes féticiter, d'autres .idées que !es con-
gressistes de Pau.
.Jusqu'ici les nouveaux groupements n'ont
pas.fait, disparaître ,tes anciens groupes. La
(~hantbre compte, toujours officicttement
n:p.uf groupes, sans compter le groupe para-
doxal des députés qui. ne sont, d'aucun..Les
gauc)\cs a cites seules en comptent sept
progressistes,union républicaine, gauche dé-
monratiqut', gauche radicale, radicaux-so-
ciatistf" ré))Ubiicains socialistes, so.iali.stcs
u'n'niPs'.C'ost M ce'tte heptarchie que se super-
poscR); )M'tro'is groupements récents radi-
datfxtuufiés; entente démocratique et répu-
bli~afus de.ganchç, non encore officielie"
mont'inscrits a )a questure. Quant a la Fé"
dé.t';))ion des gauches, c)ic déborde l'eu-
ccijttc do la Chambre puisqu'elle compte
des 'sénateurs, et même ccHe du Parle-
ment. puisqu'ejtc est ouverte' aux non-
parlementaires. Le nouveau groupement
des répubticaius de gaucho déclare, qu'il
Sf'fcra reconnaître' comme groupe ré-
gulier, )cs radicaux unifiés ont annoncé de-
puis longtemps la même intention. Mais,
d'autre part, te vieux groupe de la gauche
radicale a décidé,.hier encore, do se main-
tenir.. Tout cela es), contradictoire, mais par
conséquent très parlementaire. Beaucoup de
députés no tiennent pas a ce que la situation
s~'t trop claire. Certains maudats ne se pc-
chcntbicn qu'en eau trouble.
y0~ ZE/0~
LEMRE MÉD!CAL
On Ytent d'instituer a. Baltimore un trai-
tement de l'appendicite par le rire. Quel-
ques pilules de rire prises avec méthode et
les intestins seront en joie.
~1 est ~rai qu'on ne nous dit pas si le pa-
tient deVra rire, suivant son humeur, en /m
ou en en Aï ou en Ao. Et c'est dommage,
sonne, d'avoir oublié, méconnu, trans-
gresse io désir exprime par Wagner.
L'année dernière, si l'on n'a pas pu em-
pêcher le théâtre de Zurich de représenter
.P«;<'mfévrierl913,sans.attendre la fin de la
trentième année, que la loi allemande ac-
corde comme délai, de grâce, la résistance
de Mme Wagner et de l'éditeur de la par-
ti;tion, comme aussi l'intervention du pré-
sident de la Société des auteurs dramati-
ques français taisant une démarche per-
sonnelle auprès du prince de Monaco,
eurent raison de l'étrange entêtement de
M. Baoul Gunsbourg, qui s'obstinait à
vouloir représenter jPa/'sCarto, sous prétexte de venir en aide
aux blessés de la guerre des Balkans,
et.ne voyait, bien entendu, dans tout
ce~ qu'un prétexte à réclame. Sur l'or-
dre formel du prince, mieux éclairé et
se refusant à couvrir tout procédé le inoins
du' monde incorrect, il dut s'arrêter net et
dédommager simplement ceux qui s'étaient
déjà fait inscrire en les convoquant à une
exécution privée, tous bureaux fermée,
sans publicité préalable ni compte'rendu
d'aucune sorte, exactement comme si cela
se fût passé dans les salons d'un simple
particulier. Voilà ce que M. Gunsbourg, au-
jourd'hui. pour se targuer d'avoir devancé
1 Opéra de Paris, appelle orgueilleuse-
ment avoir donné des représentations de
.P
Mais,depuis le 1' janvier dernier et sans
compter celles qui s'y préparent, combien'
de viltes ont déjà véritablement représente
.Pay'.s//o/ Paris, Bruxelles, Barcelone,
Madrid, où notre ténor Rousselière tenait
te principal rôle; Viëmic, Prague/sur
car voici deux cent cinquante ans et plus que
te problème est posé.L'abbéDamascène,en
1662, enseignait que les' flegmatiques
riaient en disant ha, /M-, et les sanguins
en clamant ho, ho, /!0. Les bilieux se con-
tentaient de faire entendre hé, hé, hé et
les mélancoliques soupiraient hi,
Pour Fontenelle, le rire était le signe du
déséquilibre la folie guettait tous les
rieurs. Il est vrai que Fontenelle voulait
bien ajouter le rire est un accès tout pas-
sager de folie. Et c'est à peine s'il rappe-
lait l'opinion du comte Oxenstiern:~ Le
rire est la trompette de la folie. ~>
Comme preuve de sa thèse Fontchelle
alléguait Nous parlons communément
d'un /bM :c; nous disons même ~-e
co~mc MK ~OK et nous remarquons avec
perspicacité P/MS OM cs~ ~eybMX,Ms pM
r~.
Et ainsi le rire,, au'lieu d'être un re-
mède, apparaissait comme un mal. C'est à
peine si, au seizième siècle, on avait ob-
servé que la cause de ce mal était l'élo-
quence, car le seizième' siècle insinuait
<: Bien dire fait rire, bien faire fait taire. à
Et puis c'était l'époque ou l'on répétait
qu'un éclat de 'rire avait sauvé la vie a
Erasme en déterminant l'expulsion-par la
bouche d'un amas de pus sournoisement
logé dans quelque viscère de sa poi-
trine.
Les traités de médecine énuméraient vo-
lontiers les maladies guéries par le rire le
scorbut, la paralysie et la goutte. Pour être
plus certain de l'effet souverain du rire, il
n'était pas toujours inutile de méditer un
cas authentique un goutteux qu'attendait
le dernier supplice apprit subitement sa
grâce, et le. rire qui le secoua fit évapo-
rer l'humeur Acre déposée sur ses articula-
tions On pouvait conclure: pour être
plus sûr de guérir, ne pas négliger de se
faire, au préalable, condamner à mort.
Mais ce surcroît de précaution semblait
inutile si l'on.désirait simplement se libérer,
par le rire, de. l'éternucment ou du ho-
quet.
On racontait comment un cardinal mori-i
bond avait, a défaut de son médecin, été
sauvé par.son singe. Ce singe, en gamba-
dant autour du lit du prélat, jugea plaisant
de coin'er la mitre de son maître. Ce spec-
tacle provoqua, chez l'agonisant, un der-
nier accès, qui fut un accès de rire, et ce
rire fit rompre l'abcès de la gorge dont le
malade pensait étouû'er. Ce que voyant, le
singe voulut bien rendre fort dévotement
sa mitre au cardinai. G. DupONT-FERMER.
'H~g'Mc~' M. Leoncavallo, retour
e~ .Leonca~~ d'Amériqne, met la der-
nière main à un volume de
souvenirs. H y parle, dit le Co~c ~e/~
Ser~, de la frénésie wagnéri.enne qui s'em-
para de Bologne lorsqu'on 1876 le maître
vint diriger dans cette viile son opéra de
7~MH-:t. C'ëtait.bien, de tous ses ouvrages,
le plus propre a charmer les oreilles ita-
liennes, mais Wagner lui-même reniait,
comme on sait, cette œuvre impersonnelle
et Leoncavallo l'entendit murmurer à la 611
du spectacle: «C'est un péché de jeu-
nesse. Un banquet a .vingt francs par tête
lui fut ensuite on'ert a l'hôtel Brun. Pen-
dant qu'on servait le café, un orchestre
vint sous le balcon jouer la marche de
TcCKM/~Mser mais le rythme était mal ob-
serve Wagner, perdant patience, cou-
rut à la fenêtre pour crier d'une voix
qui voulait être douce
marqua la mesure. Quand les convives se
furent dispersés dans les salons, Wagner,
deux scènes rivâtes Rome, Milan, Berlin,
dans deux théâtres à la fois Saint-Péters-
bourg, où Kundry était personninée par
MmcLitvinne, et plus de trente autres!
Que ceux qui en veulent tellement à Bay-
reuth et trouvent que cette entreprise com-
merciale a déjà trop dure ne s'y trompent
pourtant pas de cet assaut gênerai donné
par le monde de la musique à .Pars//a/, il
pourrait bien ne résulter aucun dommage
pour !e jBM/Me/i/es~M~GHS, pas plus qu'il
no s'en est produit avec tous les autres
drames de Wagner qui se jouaient, en
même temps qu'à Bayreuth, dans le monde
entier. ~Ou je me trompe fort, ou nos bons
apôtres, si désolés d'avoir vu enfreindre les
dernières volontés du maître, auront encore
plus d'une occasion de se lamenter ah 1
les belles larmes de crocodile 1,
QucHc singulière combinaison que de
donner la répétition générale d'un ouvrage
ou de deux, plus de huit jours avant que la
première représentation eh puisse avoir
lieu !Se vit-il jamais cas plus étrange que
celui d'opéras dont la dernière répétition
et la première représentation sont coupées
non seulement par une grande semaine,
mais par un changement d'année, mieux
encore, par un changement de direction,
de telte façon que les nouveaux directeurs
auraient très bien pu ne pas donner la
première représentation des ouvrages
dont leur prédécesseur avait donné la
répétition général ? Cela n'était vrai-
ment pas à craindre dans le cas qui
nous occupe, éta.nt donné le parfait accord
qui n'a cesse d'exister'depuis longtemps
entre M. Albert Carré et ses successeurs
éventuels,qui somt devenus ses successeurs
qui tenait au coin de la bouche un Virginia' °
sans le fumer, prit par le bras Mancinelll
et se promena en causant. Soudain, il aper-
çoit un piano; il s'approche et debout, tou-
jours appuyé sur l'épaule de son interlocu-
teur, il joue d'une seule main le final de
Aorma puis, avec un sourire où Leonca-
vallo assure qu'il y avait de la tristesse!
~Wagner, dit-il, ne sait pas écrire cela!
Quand on peut faire quelque chose de'pa-'
rei), on se f. de toutes les règles d'har-
monie et d'instrumentation 1
La Propagande Maiienne v
en Turquie d'Asie
Rome, le 15 janvier,
Dans son numéro du 10 janvier, la S~ampa
a publié une correspondance de Jérusalem
qui est, moins intéressante par les faits qu'elle
expose que par l'état d'esprit dont elle té-
moigne. L'exposition des faits est souvent
inexacte mais les commentaires sont
curieux, et l'on ne saurait mettre en doute,
ni l'ardeur, ni la sincérité du sentiment qui
les a inspires.
Le correspondant de la -S~ampa éhumerc
les principaux établissements italiens de la
Palestine a Jérusalem, l'école de garçons
des Salésiens, la clinique médico-chirurgi-
cale ces sœurs d'Ivrée, les orphelinats des
Franciscaines, et l'hôpital, dont la construc-
tion interrompue pendant la guerre avec la
Turquie, est aujourd'hui à peu près achevée.
A Bethléem et a Naxarsth, les institutions des
Salésiens celle de Nazareth s'intitule jus-
qu'à présent franco-belge un prix de l'Aca--
demie française et une souscription ouverte
par ic ~Mjrwo lui ont procuré dernièrement
une cinquantaine de mille francs. Mais le re~
dacteur dé la S~antpa ne doute pas un ins-
tant qu'argent et maison ne soient destinés
à favoriser le développomeut de l'influence
italienne, et, pour ma' part, je n'en doute
pas plus que lui. Les Salésiens feront à Nar
zareth ce qu'ils ont fait à Bethléem ces re-
ligieux restent français aussi ~longtemps
qu'ils construisent lorsque tous les frais
sont payés, ils deviennent italiens.
Le correspondant cite encore les écoles de
Jaffa, doCana et de Tibériade, l'hospice et la
colonie agricole de Capharnaùm, etc. Son
énumération est d'ailleurs fort incomplète.
Mais ces divers établissements ne forment,
s soH avis, que la moindre partie du do-
mamo que l'Italie posséda en Palestine:
«l'Italie a mieux et plus que toutes les au-
tres nations l'Italie a la Custodie de Terre-
Sainte.
Suit une dissertation politico-historique
fort tendancieuse, mais dont il ne faut pas
tenir responsable le journaliste italien; les
éléments lui en ont été fournis très évidem-
ment au couvent de Saint-Sauveur. « Depuis
que la Franco a cessé d'être l'unique pro-
tectrice de la Foi, et- surtout depuis que
l'Italie s'est relevée, les Italiens qui com-.
posent la majorité de la CustodLe se trouvent
un peu mal à l'aise sous le protectorat fran-
çais. L'intime désir des religieux est que:
le privilège de la France cesse le plus tôt
possible et qu'un nouveau régime soit sub
stitué à l'ancien. <' La question mûrit. Chaque
jour qui passe creuse une lézarde dans l'ins-
titution française déjà décrépite. ))
La première condition pour que te privi-
lège de la France pût subsister serait qu'il
fût efficace, que la Custodie en retirât quel-
que utilité. Or, il procure plus d'honneur &
la France que d'avantages aux Franciscains.
La France n'a pas su protéger les intérêts.
de la Custodie; elle n'a même pas pu" fer-
mer les portes des Lieux Saints aux Grecs,
aux Arméniens, aux autres sectes, et empê-
cher le spectacle douloureux qu'offre la suc-
cession des cérémonies de divers rites de-
vant le Saint-Sépulcre et dans la grotte de
la Nativité, que gardent des sentinelles tur-
ques H C'est en vain que les frères italiens,
réels mais comme on comprend bien tou~
de même que le directeur de l'Opéra-Co-
mique, avant de passer à la Comédie, fran-
çaise, ait voulu tenir la parole qù'it avait
donnée, s'acquitter de la dette qu'il avait
contractée, en représentant, ne fût-ce
qu'une seule fois, puisque le temps le pres-
sait, les deux ouvrages dont il avait dirigé
la préparation et la mise en scène! Il s'en
est allé dès lors d'un pas plus léger, sinon
vers d'autres deux, du moins vers une
autre scène où l'accompagnent nos vœux.
Donc, le spectacle qu'il avait combiné
depuis longtemps avec deux ouvrages de
compositeurs étrangers, l'un Italien et
l'autre Espagnol, devait s'ouvrir et s'ouvre
en effet par un drame musical très suc-
cinct, bâti sur les tragiques amours de
Fra~cesca da Rimini et de Paolo Malatesta.
Ce n'est assurément pas le premier qu'ins-
pirent les amants célébrés par Dante, car,
sans même parler de la grosse partition,
aussi vide qu'encombrante, écrite par Am-
broise Thomas sur le même sujet, le milieu.
du siècle dernier vit bien éclorê cinq, six
ou sept JP/'anccsca da jR/mM! toutes écrites
par des compositeurs d'Italie et dont le
souvenir est à jamais perdu. Cette fois-ci,
c'est encore un musicien d'outre-monts
qui s'en est emparé et qui l'a traité, croyez-
le bien, d'une façon toute différente des
anciens compositeurs, car ce dernier se
rattache à l'école vériste la plus déterminée
et ne cherche à mettre en musique qu'une
série d'événements dramatiques très som-
maires et se succédant avec une rapi-
dité cinématographique. Aussi bien le
« poème H sur lequel il a travaillé n'est-
il qu'un résumé très succinct, réduit aux
coups'de théâtre indispensables, du grand-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 65.48%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 65.48%.
- Collections numériques similaires Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1" Bibliothèque Diplomatique Numérique Bibliothèque Diplomatique Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MAEDIGen0" La Grande Collecte La Grande Collecte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "GCGen1"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k485168h/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k485168h/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k485168h/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k485168h/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k485168h
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k485168h
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k485168h/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest