Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1854-03-26
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 mars 1854 26 mars 1854
Description : 1854/03/26. 1854/03/26.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/11/2007
Dimanche, 26 mars.
~NNMER(): iSCEM~~
M~ a~née. t854,
M''M': ~FMm.
RÉBACTMK: S'adressera M. NËFF.T2.ER.
(Teùtea les lettres et communications doivent atrea/yranc~~s.)
A~TtfMS KO?! tMSËR~S Les articles non insères ne-so~ pas rendus; i]s sont brûlés.
-APAtti~,)RfE!M[a'N~1H&R')MtB:93.
UN ~N, ~8 FRANCE; SJX MO!S, 35 FBA?fCS; TROtS MOtS,~e ~Of! se pai/e en stM po«r fM ps'/s ~atM'cc/tattye p
ABM~ïSTjR&TMK adresser à M. RQUY~
(Toutes les demandes et communications-doivent êtfe o/y'aKc/~M.)
À~OrtCES etAVtS PAYES S'adresser à M. PANIS (0.~ ~), place de la Bourse, 10.
_u.t.L.i.Mm~
Paris., ~S maps.
BÙÏ.LETÏN DU JOUR.
Les nouvelles d'Allemagne sont aujourd'hui fa-
~'orables. D'après une cbrrespoadance de Franc-
fort, publiée par plusieurs journaux, l'Autriche au-
rait fait, aux divers Etats de la Contëdération~
maniqùe, une communication portant que, < des
f 'que la guerre serait déclarée, elles'emprcsserait
t de sontneHre a la Confédération germanique une
série de mesures efucaces, dans le but d'assurer
!h sécurité et l'indépendance du corps gérmani-
que, etqu'èllesauraitsacriner d'anciennes sym-
t pathies, une alliance dont elle a jusqu'ici, et tout
récemment encore, recueilli les fruit&, aux in-
térÈtsprésens.deses peuples et de ses confedé-
..< rés; II'faut reconnaître que de telles déclara-
tions, si elles ont été réellement faites, sont de
Mture a satisfaire l'opinion. Elles se trouvent du
reste indiquées, jusque un certain point, dans la
conclusion d~un article du Jott~a~ de FraHc/br<
qu'on trouvera plus loin, et qui est consacre a
l'exposé des dernières tentatives de pacification
faites par l'Autriche.
D'un autre côté, on écrit de Berlin a la Gaze~e
d< Co~ne, que M. deManteuffel a donné à la com-
mission de l'emprunt des expitcations qui~)nt paru
satisfaisaïltea, < et qui font aattt'e l'espoir que la
Prusse prendrait prochainement une position
'plusnette dans la question d'Orient.' u
Nous trouvons, du reste, dansia CorrespoKdaNce
aMto~rc~ttM de'Berlin, un article qui passe pour
exprimer l'aYis de la majorité de la eoaimission
Sur la politique ~suivre par la Prusse. (M article
'cenclutainsi
a Une alliamoe <~ PKSsë a.vee~l'Jit.Mhe et lea~
puissances maritimes, l9..Prusse se r~serva.nt.d'ailleurs
Je choix d~ moment pour donner son concours à l'ac-
tion des autres puissances, sauve l'honneur de la po-
litique prussienne, qui se meut alors; dans la sphère
des conséquences morales des rf solutions de Vienne;
Une~neallfaiicesëraitconforme aux devoirs de la
Prusse comme grande puissance..
))Ces devoirs lui commandent d'intervenir dans une
complication européenne en faveur du droit et des
intérêts? de l'Europe, :non seulement en négociant,
mais, puisqu'il le faut eunn, les armés à la main. La.
coopération énergique des (piatre puissances, leur in–
intervention active au moment opportun, nous ga-
rantit.l'espoir de.voir la guerre une fois commencée,;
et quitrâtnerait facilement en longueur, se terminer
rapidement. n
Dans ces cond itions, et d'après l'a. vis des hommes
compétens, une seule campagne sufQrait pour anéan-
tir les àrméesTusses et forcer l'empereur Nicolas à
subir -là- paix. 11 dépendrait alors 'des puissances vic-
torieuses de rendre~mpossible,-par des mesures radi-
'cales, le retour périodique de cës~crises OTientales qui
ébranlent toute l'Europe, et de garantir définitive-
ment le continent contre les empiètemens du colosse
russe..Dans le règlement définitif qui interviendrait,
laPrusseverrait certainement sesinterétsspfciauxpris
en considération, dans la proportion de l'importance
du concours qu'eHeaurait prêté. Elle serait anranchie
de la. dictature moscovite, et sortirait de cette redou-
table crise comme un membre respecté de la grande
fédéra.tiondea Etats européens.)) n
Cette communication formelle et explicite a pro-
duit à Berlin une émotion d'autant pius grande
qu'on y a vu, comme nous l'avons dit plus haut,
le sentiment de la majorité de la commission et,
par suite, celui de la majorité parlementaire elle-
même, très décidée à n'engagersa responsabilité e
'et les financés du pays qu'en connaissance de cause.
Une dépêche privée de Berlin en date d'hier
mentionne l'arrivée d'un courrier de cabinet russe
porteur de la nouvelle que le czar De répQiidrai;t
pas: à d'vMmâtum des puissances occidentales.
Cette nouvelle est conforme aux bruits qui cir-
culent depuis quelques jours. Cependant la 6axe<-
d~To~ assure que le cabinet jle Saint-Péters-
bourg aurait insinuée il y a peu de temps, qu'il ne
répugnËrait pas a de nouvelles propositions de
paix sur la base de l'égalité des chrétiens en Tur-.
~uie, c'est-a-dir~ sur la base des eonGessions que
l'action désintéressée dés puissances occidentales
est au, Tnoment d'obtenir du Divan. Ce goût ces
~SUSMLE~ON. DE LA PRESSE -')
B~S6MAMl8M. "y.
':M: €M~EtM 'M -CEE~
(IHESMU~-HUNTERS.)
CHAPITRE XLY."
B~~U!ee<îtpcqna<~mn!pj9
Ce.qui, venait de se passer n'avait point rendu meil-
leuresles dispositionsdeadeuï:partis,notammentcelles.
des cliasseurs. Les IndieRs triomphaient, mais ils ne
serelâchaientenrieiide leurs préteHtiGna déraison-
iia.bles. IlsrëTiurent sur leur oSTre primitive: pour cel-
les de nos captites qui aYaient l'âge de femme, lia
consentaient a échang'3rtôte contre tête; pour Daco-
ma. ils offraient deux prisonniers mais pour le reste
ils exigeaient deux contre un.
De cette manière, nous ne pouvions délivrer que
douze des femmes mexicaines environ mais voyant
qu'ils étaient décides a ne pas faire plus, Seg'uin con-
sentit enfin & cet arrangement, pourvu que le choix
nous. fût accordé parmi Ie3 prisonniers que nous vou-
'lipnsdélivrer.
Noua fumes aussi indignés que sui'pris. en voyant
-Mttedema.nderejetee.
II nous ét~it impossible da douter, désormais, du rë-
.sultat de la neg'ociatioM. L'air était chargé d'électri-
cité furisuse. La haine s'allumait sur toutes lesSg'u- -1
:res, la vengeance éclatait dans to~s les regar.ds.
Les Indiens nous regardaient du coin de l'œil d'un -i
air*moqueur et menaçant. Ils paraissaient triomphans,
'convaincus qu'ils étaient de leur supériorité. ]
De l'autre, côté, les chasseurs frémissaient sous le
coup d'une indignation 'doublée par le dépit. Jamais ) i
ils n'avaient été ainsi bravés par des Indiens. Habitués ]
toute leur vie, moitié par fanfaronnade, moitié par ex- 1
périence, à regarder les hommes rouges comme inf6-'
rieurs'-à eux en -adresse et en .courage, ils ne pou- i
vaientsoun'rir de se .voir ainsi exposas a. leurs bra-
'vades insultantes. C'était cette .rage furieuse qu'e- t
prouve un supérieur contre l'inférieur qui lui résiste,
un lord eontrQ un serf, le maître contre son.esclavé qui
~ee révolte sous' le fouet et s'attaque lui. Tout cela -<
js'ajoùtait & leur haine tràditionnella pour les Indiens, f
VoirIaJPMi'Mdu.l9{'evEierau35maF6.
ouvertures qui auraient été récemment transmises
a Paris et a Londres par l'intermédiaire de la
Prusse. Il est évident qu'elles ne pouvaient plus
être accueiities par les puissances o&cide~tales,
qui se sont impose la double tache, ofuciéliement `
proclamés, de résoudre les difucultcs actuelles~
et de mettre la :Rqssi& hors, d'état de les soulever
de nouveau..
te~~arSaux âetoTnon commencent a rendre
compte des opérations de l'embarquement de l'ar-
mée expéditionnaire. Ils annoncent aussi l'arrivée
du vapeur français l'~)HodM qui a quitté Constan-
tinoplcle.i4, un jour après le .Bandée, avec des
dépèches pour le gouvernement. L.modde a tou-
ché a Corfou, où se trouvait aussi la frégate à va-
peur française la Pomcne.
En Angleterre, nous avons a. signaler une re-
crudescence de meetings hostiles à la Russie..
Les journaux de Stockholm annoncent~ d'une
manière qui paraît officielle, la reconnaissance de
la neutralité suédoise par le cabinet, de Saint-Pé-
tersbourg. `
A la date des dernières nouvelles, l'amiral Na-
pier, commandant en chef de l'escadre anglaise de
la Baltique, se trouvait encore à Copenhague. Il
avait de fréquentes conférences avec les ministres
déjà mariné et des affaires étrangères.
~algréle vote de défiance des deux chambres,
le roi de Danemark se verra probablement forcé
de conserver son ministère, aucun homme politi-
que en dehors du pouvoir ne consentant ase
charger de la direction des affaires, ea face des
complications, actuelles. Il est probable que le ca-
binet renoncera à modiner la constitution, La ses-
sion a'dû être close hier 24 mars.
On écrit de Saint-PétersInyurg à la Gaxe<~ de
Co~o~ne que le gouvernement russe vien~ d'accor-
'ï~ ~~ongê au ~iu~ W&rbn~w,
des provinces caucasiennes. Le prince se rendrait
d'abord à Odessa.
Par décret du 22 mars, M. le capitaine de vais-
seau Dubonxet a été nommé gouverneur des éta-
blissemens français et commandant de la subdi-
vision navale de l'Océanie, en retuplacement
de M. le capitaine de vaisseau Page, qui a main-
tenant accompli son. temps de commandement.
Le JtfoMt~eur accompagne cette nomination d'un
article sur l'organisation de nos forces maritimes
dans l'océan. Pacifique, et sur la destination de la
Nouvelle-Calédonie. On trouvera cet article plus
loin..
A. NEFFTZER.
Le vaisseau leDMp~re à appareillé le 25 de Tou-
lon pour se rendre dans la Baltique, en faisant es-
cale à Brest.
La corvette a vapeur le F!ulon pour Gallipoli le 23 avec des passagers mili-
taires..
La corvette a vapeur le P)'M?taM~iM< a mouillé à
Toulon le 25, venant de Brest.'
Onlitdansle7bu?on!!a~du22:
(f La F!7~port, et sera prête à prendre le''large au premier si-
gnal..
)) A.quatre heures, ~a corvette a vapeur le Fe/oM
doit lever' l'ancré e~t se dirig-er sur Gallipoli, où elle
transporte trois compag-nies du 3'' bataillon de chas-
seurs a pied, un détachement du génie avec du ma-
tériel et, des chevaux. Plusieurs officiers 'd'etat-maj or
prendront aussi passage sur le Féroce.
Bpes navires du commerce noiisés par .le gouver-
nement embarquent activement des approvisionne-
mens et du matériel de guerre. ))
On lit dans la ~cy~iHe~c de Toulon
e Outre lés détachéméns d'infanterie de marine ve-
nus de Brest, nous avons vu arriver dimanche un dé-
tachement du o'7c, composé de 260 hommes, qui ont
été incorporés dans le '74<- de ligne. Samedi, une bat-
terie d'artillerie est-arrivée au Pont-dë-Las, où elle a
ëtscasernée; un très grand nombre d'ufaciers de
santé, partis de Paris et d'autres points,, sont réunis
dans noire piace, et on attend encore des innrmiers
militaires..On croit toujours que nos bâtimens seront
prêts à les recevoir à bord, vers le 25 de ce mois. »
Je jetai un regard sur eux. Jamais nguresBë furent j I
animées d'une telle expression. Leurs lèvres blanches
étaient serrées contre leurs dents leurs joues pâles,
leurs yeux démesurément ouverts, semblaient sortir
de leurs orbites. On ne voyait sur leurs visages d'au-
tre mouvement que celui de la contraction des mus-
cles. Leurs mains plongées sous leurs blouses à demi-
ouvertes sur la goitrine, serraient la poignée de leure
armes ils semblaient être, non pas assis, mais accrou-
pis comme la panthère qui va s'élaneer sur sa proie.
Il y eut un long- moment de silence des deux côtés.
Un cri se fit entendre, venant du dehors: le cri
d'un aigle de guerre.
Nous n'y aurions sans doute pas fait attention, car..
nous savions que ces oiseaux étaient très communs
.dans les Mimbres, et l'un d'eux pouvait se trouver au
dessus déjà ravine mais il nous sembla que ce cri
faisait une certaine impression sur n&3 adversaires.
Ceux-ci n'étaient point hommes à laisser percer une
émotion soudaine; mais leurs regards nous p&rurent
prendre une expression plus hautaine et plus triom-
phante encore. Etait-ce donc un signal?
Nous prêtâmes l'oreille un moment. Le cri fut ré-
pété, et quoiqu'il ressemblât, a s'y méprendre, a. celui
de l'oiseau que nous connaissions tous très'bien [l'aj-'
gle& tête blanche], nous n'en restâmes pas moins
frappés d'appréhensions sérieuses. `
Le jeune chef costumé en hussard s'était levé. C'6-
tait lui'qui s'était montré le plus violent et le plus-
exigeant de tous nos ennemis. Homme d'un fort vilain
caractère et de mœurs.très dépravées~ d'après ce que
nous avait dit Rubé, il n'en jouissait pas moins d'un
g'rand crédit parmi les guerriers. C'est lui qui avait
refusé la proposition de Seguin, et il se disposait à
déduire les raisons de son refus. Nous les connaissions
bien sans qu'il eût besoin de nous les dire.
–Pourquoi? s'écrià-t-il'én regardant Seguin,
pourquoi le chef pâle est-il si désireux de choisir, par-
mi uôs captives? Voudrait-il, par hasard, reprendre la.
jeune fille aux chsveux d'or?
Il s'arrêta un moment comme pour attendre une ré-
ponse mais .Seguin garda le silence. ·
Si le. chef pâle croit que notre reine est sa 611e,
pourquoi ne consentirait-il.pas à ce qu'elle fût accom-
pagnEe par sa sœur, qui/viendrait avec .elle dans no-
tre pays ? '1
Il fit une pause, mais Seguin se tut comme aupa-
ravant.
L'orateur continua:
Pourquoi la jeune nlle aux die veux d'or ne res-
terait-elle pas Dârmi nous et ne deviendrait-enepas
ma femme? Qui suis-je, moi qui parle ainsi? Un
chef parmi les Navajoes parmi Jes descendons du
grand Moct€zum&, le. fils de leur roi! l
Le sauvage promena autour de lui un regard su-
perbe ça diaantces mots.
LA RECHERCHE DU DROtT 1
OBJECTAS.–RÈPOXSJ!S~
«Le droit est-il dms la n~turo ou scu- e
lement dans l'opinion des Iiommes?
"Mais dans-cette.nuit somb're'dont: 0
est couverte à nos yeux l'antiqmtë la plus
'reculée, apparaît une lumière qui ne peut tl~
nousegarer:je'parledecettevëritëm-c
eontesta~~ :JE~~ttontfexocf~~< ccrfcttM~-
MCitquc'l'on en peut, que l'on en doit trouver C
les principes dans lesTnodiacatiousinëme I.
del'intelligence humaine.
))Vtco.(PA!o~oyt~<
ï. 'S
1~) C«~ (~ France publie aujourd'hui son c
s_eptième article (1) en réponse à celui qui a paru 'l'
dans la Presse du 9 mars, sous ce titre la RAtsoK 1
DE DtEU. Ce septième article se termine par ce déû l'
et cette déclaration, signés de Lourdôueix:
a Maintenant que nous avons exposé nos idées, nous r ë
attendons la réplique de notre adversaire. Nous som-
mes sûr qu'il nous donnera une preuve surabondante
de la fécondité de son esprit et des ressources de son
talent; mais nous pouvons affirmer d'avance qu'il
n'atteindra, ni nos principes, ni la définition du .Droit 1
qu'ils nous ont fournie, a
L'objection, peu variée à laquelle revient-ton- 1
jours la Gaze~e de .France, c'est.qu'il y a des lois
éternelles et absolues qui régissent le monde ma-
tériel lois mathématiques, géométriques, physi-
ques. Est-ce que j'ai jamais nié ces lois? Est-ce
que je n'ai pas, au contraire, commencé parles ï
reconnaître et les proclamer en m'exprimant ain- E
si 'Je vais des lois émanant de la volonté de r
t l'homme bu du vote d'une majorité aux Lois D~- 1
RIVANT DE LA KATURE DES CHOSES? ) Ëst-CC que je 1
n~ 'ï~ ~i~~ E~ce que je- (
prétends qne laTerM est~Buvrë de l'Homme, et
que c'est lui qui la met en mouvement? Ce que je
nie, c'est ce que vous afSrmez quand vous dites (
qu'~ yc d~ ~erneH~ pour LES soctETES. t t
Soyez donc sincère, soyez donc sérieux, 6 mon. i
contradicteur! La loi de l'être pensant, c'est 1
de se mouvoir dans sa raison, comme la loi
de chaque astre est de se mouvoir dans son (
orbite. Quand l'homme s'y meut en toute liber-
té, il accomplit ainsi la loi de son être. Ce que
vous appelez la raison de Dieu est alors plei-
nement satisfaite; elle n'exige rien au delà La loi (
de l'Homme est de procréer des idées dans l'or- 1
dre intellectuel, comme il procrée des enfans dans i
l'ordre charnel. Ces idées sont ce qu'elles sont i
elles deviennent ce qu'elles deviennent. Il y a des
enfans qui naissent sains et vigoureux; il y en a
d'autres qui naissent infirmes du difformes. Ceux- ]
ci heureusement sont l'exception. Pareillement'; il 1
y a des idées justes; il y en a d'autres qui sont faus-
ses ou jfaussées. Celles-ci, malheureusement, ne
sont pas. encore l'exception, mais elles ne tarde- l'
raient pas a l'être si le parallélisme l'emportait,
eniin, sur l'antagonisme de deux forces qui n'ont
rien de commun la force matérielle et la.forcc in-
tellectuelle. La société est'a la raison de l'Homme
s'exerçant par le raisonnement ce que l'effet est n la
.cause.Laraison de Dieun'apasplusde motifs d'y in-
tervenir et n'y intervient effectivement pas plus que
dans la construction d'une maison, d'un navire ou
d'un chemin de fer. Si le constructeur d'un chemin
de fer se trompe dans le calcul de ses courbes ou de
ses pentes, c'est sa faute, uniquement sa faute; si le j
constructeur d'un navire méconnaît les rapports
de la pesanteur et de la résistance, c'est sa faute,
uniquement sa faute; si le constructeur d'une mai-
sonne tientaueun compte des règles de la stati-
que, c'est sa faute, uniquement sa faute. La société
est un effet; la raison de D.i<~ n'est pour rien
ni dans la facondont les pieds des Chinoises sont es-
tropiés, ni dans la façon dont la t&te des Omagas est
aplatie entre deux planches, à l'opposé des Scythes,
qui allongeaient celle de leurs enfans; .ci dans la
façon dont la peau d'un grand nombre dé sauvages
est tatouée; ni dans la façon dont se mutilent
(1) Voir la Go.M«c f~e JFrcMee des vendredi 10 mars, sa-
medi 11 mars, dimanche 12 mars, lundi 13 mars, mer-
credi 1§ mars, samedi 18 mars et samedi 25 mars.
-Qui est-elle–-continua-t-il,–ce~le que je prendrais )
ainsi pour épouse? La'&Ile d'un homme qui n'est pas
m~me respecté parmi les siens; la fille d'un c<~a Je regardai Seguin. Son corps semblait grandir les
veines de son cou se gonnaient ses yeux brillaient dé
ce feu sauvage que j'avais déjà eu occasion de remar-
quer chez lui. La crise approchait.
Le cri de Faigle retentit encore! 1
Mais non continua le sauvage, qui semblait
puiser une nouvelle audace dans ce signal. Je n'en
dirai pas plus. J'aime la jeune filie elle sera à moi
et cette nuit même elle dormira d.
Il ne termina pas sa phrase. La balle de Seguiu l'a-
vait frappé au milieu du front. Je vis la tache ronde
et rouge avec. le cercle bleu de la poudre, et la vic-
time tomba en avant.
Tous en même temps nous fûmes sur pied. Indiens
et chasseurs s'étaient levés comme un seul homme.
On n'entendit qu'un seul cri de vengeance et de dp&
sortant de toutes les'poitrines. Les tomahawks, les
couteaux et les pistolets furent tires en même temps.
Une seconde après, nous nous battions corps à corps.
Oh! ce fut un enroyable vacamie les coups de
pistolets, les éclairs des couteaux, le sifnement des
tomahawks dans l'air formaient une épouvantable
mêlée.
II semblerait qu'au premier choc les deux rang-s
eussent dû être abattus. Il n'en fut pas ainsi. Dans un
semblable combat, si les premiers coups sont terri-
bles, ils sont habilement parés, et la vie humaine est
chose difficile a, prendre, surtout quand il s'agit de la
vie d'hommes comme ceux qui étaient la.
Peu tombèrent. Quelques-uns sortirent de la mêlée
blessés et couverts de sang, mais pour reprendre im-
médiatement part au combat.Plusieurss'étaient saisis
corps & corps; des couples s'étreignaient, qui M de-
vaient se lâcher que quand l'un des deux serait mort.
D'autres se dirigeaient vers la~porte dan~ l'intention
de combattre en~ plein air: le nombre .fut petit de
ceux qui parvinrent à sortir; sous le poids de la fou-
1~, 1& porte se ferma, et fut bientôt barrée par des ca-
davres. Nous nous battions dans les ténèbres.
Mais il y faisait' assez clair cependant pour nous
reconnaître. Les pistolets lançaient defréquens éclairs
a la lueur desquels se montrait un horrible spectacle.
La. lumière tombait sur des ngures livides de fureur,
sur des armes rouges et pleines de sang, sur des ca-
davres, 'sur des combattans dans toutes les attitudes
diverses d'un combat à mort.
Les hurlemens des Indiens, les cris/non moins sau-
vages, de leurs ennemis blancs, ne cessaient pas; mais
les voix s'enrouaient et les cris se transformaiant en
rugissemens étoun'és, en juremens, en .exclamations
brèves et étranglées. Par intervalles on ~entendait ré-
(l),Rxpre~iQn du denuer mépris parmL les Mexicains.
les peuples'qui ont superstitieusement conser- ri 1
vêla pratique de la circoncision. Que d'innom- 1
brabics aberrations 4e ce genre on pourrait citer 1
encore!
C'est par l'édifice qui s'écroule qu'on apprend à 1
construire l'éditi.ce qui ne s'Écroule pas c'est par t E
le navire que brise la tempête qu'on apprend a ~(
construire le Bavu'e qui l'affronte ~c'est par la ma-
ehine~è vapetü~'°ilttfraït~xpluslon ~rérnl-A, ('
chine a vapeur qufMtexpîosioB q~~Tfpprën~,
construire la machine u vapeur qui n'éclate plus;
laissez, laissez la raison de l'homme se former li- }
brement a ses risq~e'~et périls, à l'école de l'expé-
rience par l'expérimentation, et la raison trouvera <
ses lois comme l'astronomie, comme la physique,
comme.Ia géométrie, comme la statique ont trouvé ) i
les leurs! !<
La raison ayant trouve ses lois, toutes ses lois,
la société sera ce qu'elle doit être.
La société ne sera plus l'empire de la Force en
guerre avec l'empire de la Raison elle sera l'em-"
pire de la Raison s'étendant exclusivement, suc-
cessive.ment, universellement.
Ce n'est pas sérieusement queM. dé Lourdoueix n
a écrit ce que je vais transcrire afin qu'on juge de
la valeur de ses argumens:
« Dieù a voulu que'l'homme fût libr~. Il n'emploie
pas. sa. toute-puissance a. vous contraindre d'observer.
ses lois; mais il vous abandonne à votre impuissance
quand vous voulez vous séparer de lui.
)) 11 est bien singulier que cette pensée de la liberté
de l'homme, respectée par la toute-puissance de Dieu,
ne soit pas même véuue a l'esprit de l'écrivain qui
porte srhaut et si loin l'amour de la ~'6erfe ~h'nn'Mc!
Si M. de Grirardin était tout-puissant, il nous impose-
rait sa volonté et nous dicterait sa loi. 11 ne comprend
pas un Dieu qui n'écrase pas.'Une. autorité qui res-
pecte la liberté est tellement en dehors de sa nature,
qu'il s'écrie:'«Ce serait un'Dieu.qu'il faudrait relé-
Dguer 'parmi tous le& faux: 'dieux impuissans pu mal-
)) faisans qui ont été successivement' destitues après
)) avoir été superstitieusement adorés. » Ainsi, M. de
Girardin destituerait les dieux qui donneraient la li-
berté. Il ne respecterait et né servirait que les dieux
imposant leur volonté et dictant leur loi. Quelle révé-
lation a »
Est-ce que l'homme est libre de ne pas naître~ f
de ne pas grandir, de ne pas marcher, de ne pas
manger, dé ne pas boire, de ne pas dormir, de ne
pas se réveiller? Si Dieu a ainsi contraint les hom-
mes d'observer ses lois dansl'ordre matériel, pour-
quoi,donc se serait-il arrêté a mi-chemin et les au-
rait-il laissés libres de ne pas suivre ses lois dans
l'ordre intellectuel ? M. de Lourdoueix fait ainsi un
Dieu à son image, c'est-à-dire un dieu inconsé-
quent, un dieu qui permet dans l'ordre intellectuel
ce qu'il interdit dans l'ordre matériel, un dieu qui
laisse aux hommes la liberté de blesser sa raison
immuable, éternelle, universelle, mais qui ne leur
laisse pas la liberté de rester une semaine sans
boire ni manger
Ce que je soutiens est précisément le contraire
de ce que me tait dire M, de Lourdoueix.
Je soutiens que_ l'homme nait avec rentière li-
.bërté de se mouvoir intellectuellement, au même
titre qu'il nait avec l'entière liberté de sa mouvoir
corporélIement.NipIus, ni moins. La raison de
Dieu n'intervient pas plus dans le second cas que.
dans le premier. Si l'homme n'est pas libre de se
mouvoir corporellement, il n'est pas libre de se
mouvoir intellectuellement. !1 faut s'entendre préa-.
lablement et expressément a cet égard. Selon moi
l'homme n'a pas la liberté de ne point se mou-
voir, mais il a la liberté de se mouvoir dans t~I
sens de préférence à tel autre, aussi bien dans
l'ordre intellectuel que dans l'ordre matériel. C'est
dans ces limites que l'homme nait libre. L'orbite
de sa liberté, c'est sa raison.
Que, sous aucun prétexte, aucune atteinte ne soit
portée à cefte liberté, et le monde social ira de lui-
même comme va le monde physique!
Mais qu'on y porte atteinte, chaque nouvelle at-
teinte pot~e en rendra-une autre nécessaire celle-
ci en rendra uae autre indispensable, et ainsi suc-
cessivement et sans fin, de monstruosités en mon-
struosités. Alors on aboutit, dansl'ordre intellectuel,
au~ même résultat que celui auquel on arrrve dans
l'ordre matériel quand oif ôte aux femmes la li-
sonner les coups et le bruit sourd des. corps tombant à
terre.
La chambre se remplissait de fumée, de poussière
et de vapeurs sulfureuses les combattans étaient a
moitié sunbqués.
Dès le commencement de la bataille, armé de mon
revolver, j'avais tiré à la tête du sauvage qui était le
plus rapproché de moi. J'avais tiré' coup ~sur coup, et
saits compter, quelquefois ou hasard, d'autres'fois en
visant un ennemi enfin le bruit sec du chien s'abat-
tant sur les cheminées sans capsules, m'avertit .que
j'avais épuisé, mes six canons.
Cela s'était passé en quelques secondes. Je rep''açai
machinalement l'arme vide à ma ceinture, et mon
premier mouvement fut de courir a, la porte.. Avant
que je pusse l'atteindre elle étaif fermée impossible
de sortir!
Je me retournai, cherchant un adversaire; je ne fus
pas longtemps s"ns en. trouver un. A-la lueur d'un
coup de pistolet, je vis un Indien se précipitant sur
moi la hache levée. Je ne sais quelle circonstance m'a-
vait empêché de tirer mon couteau jusqu'à ce moment;
il était trop tard, et relevant mes bras pour parer le
coup, je m'élançai tète baissée contre le sauvage.
Je sentis le froid du fer glissant dans les chairs de'
mon épaule; la blessure était légère. Le sauvage avait
manqué son coup à cause de mon brusque mouve-
ment mais l'élan que j'avais pris nous porta l'un con-
tre l'autre, et nous nous saisîmes corps à corps.
Renversés sur les rochers, nous nous débattions à
terre sans pouvoir faire usage d'aucune armé; nous
nous-'relevâmes, toujours embrassés, puis nous retom-
bâmes avec violence. 11 y eut un choc, un craquement
terrible, et nous nous trouvâmes' étendus sur le sol en
pleine.lumière!
J'étais ébloui, aveuglé. J'entendais derrière moi le
bruit des poutres qui tombaient mais j'étais trop oc-
cupé pour chercher a me rendre compte de ce qui se
passait,'
Le choc nous avait séparés nous étions debout au
même instant, nous nous saisissions encore pour rou-
ler de'nouveau sur la terre. Nous luttions, nous nous
débattions au milieu des épines et des cactus. Je me
sentais faiblir, tandis que mon adversaire, Habitué a
ment de nouvelles forces. Trois fois il. m'avait tentt
sous lui; mais j'avais toujours réussi à saisir son bras
droit et a empêcher la hache de descendre. Au mo-
ment où nous traversions la muraille, je venais de ]
saisir mon couteau mais mon bras était retenu aussi, i
et je ne pouvais en faire usagù. i
A la quatrième chute,-mon adversaire se trouva des- .1
sous. Un cri d'agonie sortit de ses lèvres; satête s'af-
faissa dans les buissons, et il resta sans mouvement
entre mes bras..
Je sentis son étreinte se ïe~her peu a, peu. Je re-
berte de se mouvoir ~On .tes estropie on déforme-
leur~ pieds,. Ies(ptels,.comme en Chine, deviennent
hideuxetinfects! "1
-Empêchez une source d'obéir a sa loi; empêchex-~
la de jaillir, elle ravinera'. Empêchez un neuve d&
sum'e son cours, de prendre son niveau que de
c.anaux.,sans nombre il faudra creuser,, que de' tra-
vaux sans un ïl faudra exécuter
veut l'empêcher de jaillir, elle ravine on veut!'em-
pêcher'de suivre son co.urs et de prendre son ni-
veau, et l'ons'étonne de n'aboutir qu'a des tenta-
tives sans solution, qu'a des expédions sans durée. v
Une loi pbsiUye qui contredit une loi naturelle
ne réussit jamais qu'a attester l'impuissanee de
celle-là devant celle-ci.
Une autre objection de M. de Lourdoueix est
celle qu'il formule en ces termes:
« M. de Girardin nie qu'il y ait une raison éternelle.
et universelle. Pour lui, toute la raison est dans la fec-
cultéde raisonner.
N Qu'il nous dise donc, comment, en partant du. mê-
me principe, deux esprits places, l'un Paris, l'autrs
Pékin, arrivent a la même conséquence! Comment
Archimède a vu dans les propriéf's du levier ce que.
tous nos savans y ont trouvé; comment toute l'huma-
nité a. quasi ratifié le jugement de Cambyse, faisant
écorcher vif un jug'e prévaricateur. Si la raison était
purement individuelle, pourquoi les hommes, en rai-
sonnant, n'arriveraient-ils pas à des conclusions, non
seulement différentes, mais opposées? Pourquoi ce
que l'un a déclaré juste ne serait-il pas trouvé faux
et inique par tous les autres? Comment s'accorderait-
on, même imparfaitement, sur un point ou sur un
autre?a n
En vente, j'éprouve quelque embarras de ré-
pondre à des. objections: de cette puérilité. H
n'eût pas été plus puéril de me poser cette
question Pourquoi deux hommes, nés l'un à Pa-
ris, l'autre a Pékin, marchent-ils l'un eti'autre sur
les pieds et ne marchent-ils pas l'un sur les pieds,
l'autre sur la tète ? D'ailleurs, est-il donc vrai qu'en
raisonnant les hommes n'arrivent pas communé-
ment à des conclusions non seulement différen-
tes, mais opposées? Est-ce que M. de Lourdoueix
etmoi n'en offrons pas en ce momentméme l'exem-
ple ? Est-ce que, lui et moi, nous sommes d'accord q
Est-ce que l'empereur Nicolas ne trouve pas légi-
time sa conduite, que. le gouvernement français et
le gouvernement anglais ont qualuiëe d'inique?
Est-ce que l'histoire comparée des peuples n'est
pas un tissu de contradictions légales?
Mais la grosse, la capitale objection tenue en
réserve par M. de Lourdoueix est celle qu'il dé-
masque ainsi.:
« Comment ce qui est Mf'n'MM~ peut-il devenir.
nous ne dirons pas wiï't'e)' M. de Girardin n'a pas
cette ambition, mais g'énéral, ce qui serait nécessaire
pour que le droit eM quelque force? Voila le problème
vraiment insoluble qui se présente à l'esprit avec la,
dénnition de notre adversaire.. Ce.pMblème. insoluble,
.il ëssaiedele résoudre.'))'
Qù donc est le problème, et en quoi est-il inso-
luble ? Est-ce que toute science ne commence pas
par être individuelle avant de devenir universelle?
Est-ce que toute science n'est pas à la lois uni-
versello et individuelle ? ~in-o'Hc, puisque tou-
te découverte scientiiique faite par un individu
profite au monde entier, et tHcf~'dMc~e, puisque
nul ne sait que ce qu'il s'est donné lui-même ]a
peine d'apprendre? La science s'impose universel-
lement et s'acquiert individuellement. C'est même
en cela qu'elle diffère d~ Fart qui est moins uni-
versel et plus individuel. Onnait artiste, on devient
savant.
M. de Lourdoueix, je m'y attendais, n'admet
pas qu'on réduise le Mal à n'être plus qu'un Risque.
Yoici son objection: «~
(f Nous doutons que le calcul d~ la reMp)-oe:M soit
très raisonnable pour préserver les hommes du r~! dumal.
)) Le calcul de M. de Girardin serait juste si l'ou ne
volait que les voleurs, si l'on ne tuait que'les assas-
sins; mais il n'en est pas ainsi. Si l'honnête homme
auquel on a pris sa bourse; si le voyageur pacinque
qui a, été blessé par un brigand prenait au pied de la
lettre la loi de réciprocité, s'il raisonnait comme M. de
gardai sa Sgure: ses yeux étaient vitreux et retour-
nés le sang- lui sortait de la bouche. Il était mort.
J'avais pourtant conscience de ne l'avoirpoint frap-
'pé,et j'.en étais encore a tâcher de retirer mon bras
de dessous lui pour jouer du couteau, quand je sentis
qu'il ne résistait plus. Mais je vis alors mon couteau
il était rouge de la lame jusqu'au manche ma maia
aussi était rouge.
En tombant, la pointe de l'arme s'était trouvée eu
l'air et l'Indien s'était enferré.
Ma pensée se porta alors sur Zoé; et me débarras-
sant de l'étrein-te du sauvage, je me dressai sur mes
pieds. La masure était en nammes i
Le toit était tombé sur le brazerp et les planches'
sèches avaient pris'feu immédiatement. Des hommes
sortaient du milieu des ruines embrasées, mais non
pour fuir sous les jets de la namme, au milieu de Ia.~
~mée brûlante, ils continuaient de combattre, fu-
rieux, écumant de rage.
Je ne m'arrêtai pas a voir qui pouvaient être ces
combattans acharnés. Je m'élançai, cherchant de tous
côtés les objets de ma sollicitude~ Des vêtemens not-
tans frappèrent mes yeux, au loin, surja pente de la
ravine, dans la direction du camp des Navajaes. C'é-
taient elles toutes les trois montaient rapidement
chacune accompagnée et pressée par un sauvage.
Monpremier mouvement fut de m'élancer après elles;
mais au même instant cinquante cavaliers sa mon-
traient sur la hauteur, et arrivaient sur nous au galop.
C'e~it ét~ folie de suivre les prisonnières; je me re-
tournai pour battre en retraite du côté où nous avions
laissé nos captifs et nos chevaux. Comme je traver-
sais le fond de la ravine, deux coups de feu situèrent
a mes oreilles, venant de notre côté. Je levai les yeux
et vis les chasseurs lancés au grand galop poursuivis
pa'r une nuée de sauvages a cheval. C'était. la bande de
Dacoma.
Ne sachant quel parti prendre, je m'arrêtai un mo-
ment a'considérer la, poursuite.
Les chasseurs, en arrivant aux cabanes, no s'arrê-
tèrent point; ils continuèrent leur course par le fond
delà vallée, faisant feu tout. en fuyant. Un gros d'In-
diens se lança à leur poursuite; une autre troupe s'ar-
rêta près des ruines fumantes et se mit en devoir de
fouiller tout autour des -murs.
Cependant je m'étaiscaché dans le fourré de cactus;
maisil étaitévidentquemon asileserait bientôt décou-
vert par les sauvages. Je me glissai vers le bord en ram-
pant sur les mains et sur les genoux, et en atteignant
la pente, je me trouvai en face de l'entrée d'une ca-
ve, une étroite galerie de mine j'y pénétrai et je m'y
blottis.
LE CAPITALE MAYNEREID.
(Traduit par ALLVREMR~Ap.)
~Mt~jpr~OtH~Mt.)
~NNMER(): iSCEM~~
M~ a~née. t854,
M''M': ~FMm.
RÉBACTMK: S'adressera M. NËFF.T2.ER.
(Teùtea les lettres et communications doivent atrea/yranc~~s.)
A~TtfMS KO?! tMSËR~S Les articles non insères ne-so~ pas rendus; i]s sont brûlés.
-APAtti~,)RfE!M[a'N~1H&R')MtB:93.
UN ~N, ~8 FRANCE; SJX MO!S, 35 FBA?fCS; TROtS MOtS,
ABM~ïSTjR&TMK adresser à M. RQUY~
(Toutes les demandes et communications-doivent êtfe o/y'aKc/~M.)
À~OrtCES etAVtS PAYES S'adresser à M. PANIS (0.~ ~), place de la Bourse, 10.
_u.t.L.i.Mm~
Paris., ~S maps.
BÙÏ.LETÏN DU JOUR.
Les nouvelles d'Allemagne sont aujourd'hui fa-
~'orables. D'après une cbrrespoadance de Franc-
fort, publiée par plusieurs journaux, l'Autriche au-
rait fait, aux divers Etats de la Contëdération~
maniqùe, une communication portant que, < des
f 'que la guerre serait déclarée, elles'emprcsserait
t de sontneHre a la Confédération germanique une
série de mesures efucaces, dans le but d'assurer
!h sécurité et l'indépendance du corps gérmani-
que, etqu'èllesauraitsacriner d'anciennes sym-
t pathies, une alliance dont elle a jusqu'ici, et tout
récemment encore, recueilli les fruit&, aux in-
térÈtsprésens.deses peuples et de ses confedé-
..< rés; II'faut reconnaître que de telles déclara-
tions, si elles ont été réellement faites, sont de
Mture a satisfaire l'opinion. Elles se trouvent du
reste indiquées, jusque un certain point, dans la
conclusion d~un article du Jott~a~ de FraHc/br<
qu'on trouvera plus loin, et qui est consacre a
l'exposé des dernières tentatives de pacification
faites par l'Autriche.
D'un autre côté, on écrit de Berlin a la Gaze~e
d< Co~ne, que M. deManteuffel a donné à la com-
mission de l'emprunt des expitcations qui~)nt paru
satisfaisaïltea, < et qui font aattt'e l'espoir que la
Prusse prendrait prochainement une position
'plusnette dans la question d'Orient.' u
Nous trouvons, du reste, dansia CorrespoKdaNce
aMto~rc~ttM de'Berlin, un article qui passe pour
exprimer l'aYis de la majorité de la eoaimission
Sur la politique ~suivre par la Prusse. (M article
'cenclutainsi
a Une alliamoe <~ PKSsë a.vee~l'Jit.Mhe et lea~
puissances maritimes, l9..Prusse se r~serva.nt.d'ailleurs
Je choix d~ moment pour donner son concours à l'ac-
tion des autres puissances, sauve l'honneur de la po-
litique prussienne, qui se meut alors; dans la sphère
des conséquences morales des rf solutions de Vienne;
Une~neallfaiicesëraitconforme aux devoirs de la
Prusse comme grande puissance..
))Ces devoirs lui commandent d'intervenir dans une
complication européenne en faveur du droit et des
intérêts? de l'Europe, :non seulement en négociant,
mais, puisqu'il le faut eunn, les armés à la main. La.
coopération énergique des (piatre puissances, leur in–
intervention active au moment opportun, nous ga-
rantit.l'espoir de.voir la guerre une fois commencée,;
et quitrâtnerait facilement en longueur, se terminer
rapidement. n
Dans ces cond itions, et d'après l'a. vis des hommes
compétens, une seule campagne sufQrait pour anéan-
tir les àrméesTusses et forcer l'empereur Nicolas à
subir -là- paix. 11 dépendrait alors 'des puissances vic-
torieuses de rendre~mpossible,-par des mesures radi-
'cales, le retour périodique de cës~crises OTientales qui
ébranlent toute l'Europe, et de garantir définitive-
ment le continent contre les empiètemens du colosse
russe..Dans le règlement définitif qui interviendrait,
laPrusseverrait certainement sesinterétsspfciauxpris
en considération, dans la proportion de l'importance
du concours qu'eHeaurait prêté. Elle serait anranchie
de la. dictature moscovite, et sortirait de cette redou-
table crise comme un membre respecté de la grande
fédéra.tiondea Etats européens.)) n
Cette communication formelle et explicite a pro-
duit à Berlin une émotion d'autant pius grande
qu'on y a vu, comme nous l'avons dit plus haut,
le sentiment de la majorité de la commission et,
par suite, celui de la majorité parlementaire elle-
même, très décidée à n'engagersa responsabilité e
'et les financés du pays qu'en connaissance de cause.
Une dépêche privée de Berlin en date d'hier
mentionne l'arrivée d'un courrier de cabinet russe
porteur de la nouvelle que le czar De répQiidrai;t
pas: à d'vMmâtum des puissances occidentales.
Cette nouvelle est conforme aux bruits qui cir-
culent depuis quelques jours. Cependant la 6axe<-
d~To~ assure que le cabinet jle Saint-Péters-
bourg aurait insinuée il y a peu de temps, qu'il ne
répugnËrait pas a de nouvelles propositions de
paix sur la base de l'égalité des chrétiens en Tur-.
~uie, c'est-a-dir~ sur la base des eonGessions que
l'action désintéressée dés puissances occidentales
est au, Tnoment d'obtenir du Divan. Ce goût ces
~SUSMLE~ON. DE LA PRESSE -')
B~S6MAMl8M. "y.
':M: €M~EtM 'M -CEE~
(IHESMU~-HUNTERS.)
CHAPITRE XLY."
B~~U!ee<îtpcqna<~mn!pj9
Ce.qui, venait de se passer n'avait point rendu meil-
leuresles dispositionsdeadeuï:partis,notammentcelles.
des cliasseurs. Les IndieRs triomphaient, mais ils ne
serelâchaientenrieiide leurs préteHtiGna déraison-
iia.bles. IlsrëTiurent sur leur oSTre primitive: pour cel-
les de nos captites qui aYaient l'âge de femme, lia
consentaient a échang'3rtôte contre tête; pour Daco-
ma. ils offraient deux prisonniers mais pour le reste
ils exigeaient deux contre un.
De cette manière, nous ne pouvions délivrer que
douze des femmes mexicaines environ mais voyant
qu'ils étaient décides a ne pas faire plus, Seg'uin con-
sentit enfin & cet arrangement, pourvu que le choix
nous. fût accordé parmi Ie3 prisonniers que nous vou-
'lipnsdélivrer.
Noua fumes aussi indignés que sui'pris. en voyant
-Mttedema.nderejetee.
II nous ét~it impossible da douter, désormais, du rë-
.sultat de la neg'ociatioM. L'air était chargé d'électri-
cité furisuse. La haine s'allumait sur toutes lesSg'u- -1
:res, la vengeance éclatait dans to~s les regar.ds.
Les Indiens nous regardaient du coin de l'œil d'un -i
air*moqueur et menaçant. Ils paraissaient triomphans,
'convaincus qu'ils étaient de leur supériorité. ]
De l'autre, côté, les chasseurs frémissaient sous le
coup d'une indignation 'doublée par le dépit. Jamais ) i
ils n'avaient été ainsi bravés par des Indiens. Habitués ]
toute leur vie, moitié par fanfaronnade, moitié par ex- 1
périence, à regarder les hommes rouges comme inf6-'
rieurs'-à eux en -adresse et en .courage, ils ne pou- i
vaientsoun'rir de se .voir ainsi exposas a. leurs bra-
'vades insultantes. C'était cette .rage furieuse qu'e- t
prouve un supérieur contre l'inférieur qui lui résiste,
un lord eontrQ un serf, le maître contre son.esclavé qui
~ee révolte sous' le fouet et s'attaque lui. Tout cela -<
js'ajoùtait & leur haine tràditionnella pour les Indiens, f
VoirIaJPMi'Mdu.l9{'evEierau35maF6.
ouvertures qui auraient été récemment transmises
a Paris et a Londres par l'intermédiaire de la
Prusse. Il est évident qu'elles ne pouvaient plus
être accueiities par les puissances o&cide~tales,
qui se sont impose la double tache, ofuciéliement `
proclamés, de résoudre les difucultcs actuelles~
et de mettre la :Rqssi& hors, d'état de les soulever
de nouveau..
te~~arSaux âetoTnon commencent a rendre
compte des opérations de l'embarquement de l'ar-
mée expéditionnaire. Ils annoncent aussi l'arrivée
du vapeur français l'~)HodM qui a quitté Constan-
tinoplcle.i4, un jour après le .Bandée, avec des
dépèches pour le gouvernement. L.modde a tou-
ché a Corfou, où se trouvait aussi la frégate à va-
peur française la Pomcne.
En Angleterre, nous avons a. signaler une re-
crudescence de meetings hostiles à la Russie..
Les journaux de Stockholm annoncent~ d'une
manière qui paraît officielle, la reconnaissance de
la neutralité suédoise par le cabinet, de Saint-Pé-
tersbourg. `
A la date des dernières nouvelles, l'amiral Na-
pier, commandant en chef de l'escadre anglaise de
la Baltique, se trouvait encore à Copenhague. Il
avait de fréquentes conférences avec les ministres
déjà mariné et des affaires étrangères.
~algréle vote de défiance des deux chambres,
le roi de Danemark se verra probablement forcé
de conserver son ministère, aucun homme politi-
que en dehors du pouvoir ne consentant ase
charger de la direction des affaires, ea face des
complications, actuelles. Il est probable que le ca-
binet renoncera à modiner la constitution, La ses-
sion a'dû être close hier 24 mars.
On écrit de Saint-PétersInyurg à la Gaxe<~ de
Co~o~ne que le gouvernement russe vien~ d'accor-
'ï~ ~~ongê au ~iu~ W&rbn~w,
des provinces caucasiennes. Le prince se rendrait
d'abord à Odessa.
Par décret du 22 mars, M. le capitaine de vais-
seau Dubonxet a été nommé gouverneur des éta-
blissemens français et commandant de la subdi-
vision navale de l'Océanie, en retuplacement
de M. le capitaine de vaisseau Page, qui a main-
tenant accompli son. temps de commandement.
Le JtfoMt~eur accompagne cette nomination d'un
article sur l'organisation de nos forces maritimes
dans l'océan. Pacifique, et sur la destination de la
Nouvelle-Calédonie. On trouvera cet article plus
loin..
A. NEFFTZER.
Le vaisseau leDMp~re à appareillé le 25 de Tou-
lon pour se rendre dans la Baltique, en faisant es-
cale à Brest.
La corvette a vapeur le F!u
taires..
La corvette a vapeur le P)'M?taM~iM< a mouillé à
Toulon le 25, venant de Brest.'
Onlitdansle7bu?on!!a~du22:
(f La F!7~
gnal..
)) A.quatre heures, ~a corvette a vapeur le Fe/oM
doit lever' l'ancré e~t se dirig-er sur Gallipoli, où elle
transporte trois compag-nies du 3'' bataillon de chas-
seurs a pied, un détachement du génie avec du ma-
tériel et, des chevaux. Plusieurs officiers 'd'etat-maj or
prendront aussi passage sur le Féroce.
Bpes navires du commerce noiisés par .le gouver-
nement embarquent activement des approvisionne-
mens et du matériel de guerre. ))
On lit dans la ~cy~iHe~c de Toulon
e Outre lés détachéméns d'infanterie de marine ve-
nus de Brest, nous avons vu arriver dimanche un dé-
tachement du o'7c, composé de 260 hommes, qui ont
été incorporés dans le '74<- de ligne. Samedi, une bat-
terie d'artillerie est-arrivée au Pont-dë-Las, où elle a
ëtscasernée; un très grand nombre d'ufaciers de
santé, partis de Paris et d'autres points,, sont réunis
dans noire piace, et on attend encore des innrmiers
militaires..On croit toujours que nos bâtimens seront
prêts à les recevoir à bord, vers le 25 de ce mois. »
Je jetai un regard sur eux. Jamais nguresBë furent j I
animées d'une telle expression. Leurs lèvres blanches
étaient serrées contre leurs dents leurs joues pâles,
leurs yeux démesurément ouverts, semblaient sortir
de leurs orbites. On ne voyait sur leurs visages d'au-
tre mouvement que celui de la contraction des mus-
cles. Leurs mains plongées sous leurs blouses à demi-
ouvertes sur la goitrine, serraient la poignée de leure
armes ils semblaient être, non pas assis, mais accrou-
pis comme la panthère qui va s'élaneer sur sa proie.
Il y eut un long- moment de silence des deux côtés.
Un cri se fit entendre, venant du dehors: le cri
d'un aigle de guerre.
Nous n'y aurions sans doute pas fait attention, car..
nous savions que ces oiseaux étaient très communs
.dans les Mimbres, et l'un d'eux pouvait se trouver au
dessus déjà ravine mais il nous sembla que ce cri
faisait une certaine impression sur n&3 adversaires.
Ceux-ci n'étaient point hommes à laisser percer une
émotion soudaine; mais leurs regards nous p&rurent
prendre une expression plus hautaine et plus triom-
phante encore. Etait-ce donc un signal?
Nous prêtâmes l'oreille un moment. Le cri fut ré-
pété, et quoiqu'il ressemblât, a s'y méprendre, a. celui
de l'oiseau que nous connaissions tous très'bien [l'aj-'
gle& tête blanche], nous n'en restâmes pas moins
frappés d'appréhensions sérieuses. `
Le jeune chef costumé en hussard s'était levé. C'6-
tait lui'qui s'était montré le plus violent et le plus-
exigeant de tous nos ennemis. Homme d'un fort vilain
caractère et de mœurs.très dépravées~ d'après ce que
nous avait dit Rubé, il n'en jouissait pas moins d'un
g'rand crédit parmi les guerriers. C'est lui qui avait
refusé la proposition de Seguin, et il se disposait à
déduire les raisons de son refus. Nous les connaissions
bien sans qu'il eût besoin de nous les dire.
–Pourquoi? s'écrià-t-il'én regardant Seguin,
pourquoi le chef pâle est-il si désireux de choisir, par-
mi uôs captives? Voudrait-il, par hasard, reprendre la.
jeune fille aux chsveux d'or?
Il s'arrêta un moment comme pour attendre une ré-
ponse mais .Seguin garda le silence. ·
Si le. chef pâle croit que notre reine est sa 611e,
pourquoi ne consentirait-il.pas à ce qu'elle fût accom-
pagnEe par sa sœur, qui/viendrait avec .elle dans no-
tre pays ? '1
Il fit une pause, mais Seguin se tut comme aupa-
ravant.
L'orateur continua:
Pourquoi la jeune nlle aux die veux d'or ne res-
terait-elle pas Dârmi nous et ne deviendrait-enepas
ma femme? Qui suis-je, moi qui parle ainsi? Un
chef parmi les Navajoes parmi Jes descendons du
grand Moct€zum&, le. fils de leur roi! l
Le sauvage promena autour de lui un regard su-
perbe ça diaantces mots.
LA RECHERCHE DU DROtT 1
OBJECTAS.–RÈPOXSJ!S~
«Le droit est-il dms la n~turo ou scu- e
lement dans l'opinion des Iiommes?
"Mais dans-cette.nuit somb're'dont: 0
est couverte à nos yeux l'antiqmtë la plus
'reculée, apparaît une lumière qui ne peut tl~
nousegarer:je'parledecettevëritëm-c
eontesta~~ :JE~~ttontfexocf~~< ccrfcttM~-
MCit
les principes dans lesTnodiacatiousinëme I.
del'intelligence humaine.
))Vtco.(PA!o~oyt~<
ï. 'S
1~) C«~ (~ France publie aujourd'hui son c
s_eptième article (1) en réponse à celui qui a paru 'l'
dans la Presse du 9 mars, sous ce titre la RAtsoK 1
DE DtEU. Ce septième article se termine par ce déû l'
et cette déclaration, signés de Lourdôueix:
a Maintenant que nous avons exposé nos idées, nous r ë
attendons la réplique de notre adversaire. Nous som-
mes sûr qu'il nous donnera une preuve surabondante
de la fécondité de son esprit et des ressources de son
talent; mais nous pouvons affirmer d'avance qu'il
n'atteindra, ni nos principes, ni la définition du .Droit 1
qu'ils nous ont fournie, a
L'objection, peu variée à laquelle revient-ton- 1
jours la Gaze~e de .France, c'est.qu'il y a des lois
éternelles et absolues qui régissent le monde ma-
tériel lois mathématiques, géométriques, physi-
ques. Est-ce que j'ai jamais nié ces lois? Est-ce
que je n'ai pas, au contraire, commencé parles ï
reconnaître et les proclamer en m'exprimant ain- E
si 'Je vais des lois émanant de la volonté de r
t l'homme bu du vote d'une majorité aux Lois D~- 1
RIVANT DE LA KATURE DES CHOSES? ) Ëst-CC que je 1
n~ 'ï~ ~i~~ E~ce que je- (
prétends qne laTerM est~Buvrë de l'Homme, et
que c'est lui qui la met en mouvement? Ce que je
nie, c'est ce que vous afSrmez quand vous dites (
qu'~ yc d~ ~erneH~ pour LES soctETES. t t
Soyez donc sincère, soyez donc sérieux, 6 mon. i
contradicteur! La loi de l'être pensant, c'est 1
de se mouvoir dans sa raison, comme la loi
de chaque astre est de se mouvoir dans son (
orbite. Quand l'homme s'y meut en toute liber-
té, il accomplit ainsi la loi de son être. Ce que
vous appelez la raison de Dieu est alors plei-
nement satisfaite; elle n'exige rien au delà La loi (
de l'Homme est de procréer des idées dans l'or- 1
dre intellectuel, comme il procrée des enfans dans i
l'ordre charnel. Ces idées sont ce qu'elles sont i
elles deviennent ce qu'elles deviennent. Il y a des
enfans qui naissent sains et vigoureux; il y en a
d'autres qui naissent infirmes du difformes. Ceux- ]
ci heureusement sont l'exception. Pareillement'; il 1
y a des idées justes; il y en a d'autres qui sont faus-
ses ou jfaussées. Celles-ci, malheureusement, ne
sont pas. encore l'exception, mais elles ne tarde- l'
raient pas a l'être si le parallélisme l'emportait,
eniin, sur l'antagonisme de deux forces qui n'ont
rien de commun la force matérielle et la.forcc in-
tellectuelle. La société est'a la raison de l'Homme
s'exerçant par le raisonnement ce que l'effet est n la
.cause.Laraison de Dieun'apasplusde motifs d'y in-
tervenir et n'y intervient effectivement pas plus que
dans la construction d'une maison, d'un navire ou
d'un chemin de fer. Si le constructeur d'un chemin
de fer se trompe dans le calcul de ses courbes ou de
ses pentes, c'est sa faute, uniquement sa faute; si le j
constructeur d'un navire méconnaît les rapports
de la pesanteur et de la résistance, c'est sa faute,
uniquement sa faute; si le constructeur d'une mai-
sonne tientaueun compte des règles de la stati-
que, c'est sa faute, uniquement sa faute. La société
est un effet; la raison de D.i<~ n'est pour rien
ni dans la facondont les pieds des Chinoises sont es-
tropiés, ni dans la façon dont la t&te des Omagas est
aplatie entre deux planches, à l'opposé des Scythes,
qui allongeaient celle de leurs enfans; .ci dans la
façon dont la peau d'un grand nombre dé sauvages
est tatouée; ni dans la façon dont se mutilent
(1) Voir la Go.M«c f~e JFrcMee des vendredi 10 mars, sa-
medi 11 mars, dimanche 12 mars, lundi 13 mars, mer-
credi 1§ mars, samedi 18 mars et samedi 25 mars.
-Qui est-elle–-continua-t-il,–ce~le que je prendrais )
ainsi pour épouse? La'&Ile d'un homme qui n'est pas
m~me respecté parmi les siens; la fille d'un c<~a
veines de son cou se gonnaient ses yeux brillaient dé
ce feu sauvage que j'avais déjà eu occasion de remar-
quer chez lui. La crise approchait.
Le cri de Faigle retentit encore! 1
Mais non continua le sauvage, qui semblait
puiser une nouvelle audace dans ce signal. Je n'en
dirai pas plus. J'aime la jeune filie elle sera à moi
et cette nuit même elle dormira d.
Il ne termina pas sa phrase. La balle de Seguiu l'a-
vait frappé au milieu du front. Je vis la tache ronde
et rouge avec. le cercle bleu de la poudre, et la vic-
time tomba en avant.
Tous en même temps nous fûmes sur pied. Indiens
et chasseurs s'étaient levés comme un seul homme.
On n'entendit qu'un seul cri de vengeance et de dp&
sortant de toutes les'poitrines. Les tomahawks, les
couteaux et les pistolets furent tires en même temps.
Une seconde après, nous nous battions corps à corps.
Oh! ce fut un enroyable vacamie les coups de
pistolets, les éclairs des couteaux, le sifnement des
tomahawks dans l'air formaient une épouvantable
mêlée.
II semblerait qu'au premier choc les deux rang-s
eussent dû être abattus. Il n'en fut pas ainsi. Dans un
semblable combat, si les premiers coups sont terri-
bles, ils sont habilement parés, et la vie humaine est
chose difficile a, prendre, surtout quand il s'agit de la
vie d'hommes comme ceux qui étaient la.
Peu tombèrent. Quelques-uns sortirent de la mêlée
blessés et couverts de sang, mais pour reprendre im-
médiatement part au combat.Plusieurss'étaient saisis
corps & corps; des couples s'étreignaient, qui M de-
vaient se lâcher que quand l'un des deux serait mort.
D'autres se dirigeaient vers la~porte dan~ l'intention
de combattre en~ plein air: le nombre .fut petit de
ceux qui parvinrent à sortir; sous le poids de la fou-
1~, 1& porte se ferma, et fut bientôt barrée par des ca-
davres. Nous nous battions dans les ténèbres.
Mais il y faisait' assez clair cependant pour nous
reconnaître. Les pistolets lançaient defréquens éclairs
a la lueur desquels se montrait un horrible spectacle.
La. lumière tombait sur des ngures livides de fureur,
sur des armes rouges et pleines de sang, sur des ca-
davres, 'sur des combattans dans toutes les attitudes
diverses d'un combat à mort.
Les hurlemens des Indiens, les cris/non moins sau-
vages, de leurs ennemis blancs, ne cessaient pas; mais
les voix s'enrouaient et les cris se transformaiant en
rugissemens étoun'és, en juremens, en .exclamations
brèves et étranglées. Par intervalles on ~entendait ré-
(l),Rxpre~iQn du denuer mépris parmL les Mexicains.
les peuples'qui ont superstitieusement conser- ri 1
vêla pratique de la circoncision. Que d'innom- 1
brabics aberrations 4e ce genre on pourrait citer 1
encore!
C'est par l'édifice qui s'écroule qu'on apprend à 1
construire l'éditi.ce qui ne s'Écroule pas c'est par t E
le navire que brise la tempête qu'on apprend a ~(
construire le Bavu'e qui l'affronte ~c'est par la ma-
ehine~è vapetü~'°ilttfraït~xpluslon ~rérnl-A, ('
chine a vapeur qufMtexpîosioB q~~Tfpprën~,
construire la machine u vapeur qui n'éclate plus;
laissez, laissez la raison de l'homme se former li- }
brement a ses risq~e'~et périls, à l'école de l'expé-
rience par l'expérimentation, et la raison trouvera <
ses lois comme l'astronomie, comme la physique,
comme.Ia géométrie, comme la statique ont trouvé ) i
les leurs! !<
La raison ayant trouve ses lois, toutes ses lois,
la société sera ce qu'elle doit être.
La société ne sera plus l'empire de la Force en
guerre avec l'empire de la Raison elle sera l'em-"
pire de la Raison s'étendant exclusivement, suc-
cessive.ment, universellement.
Ce n'est pas sérieusement queM. dé Lourdoueix n
a écrit ce que je vais transcrire afin qu'on juge de
la valeur de ses argumens:
« Dieù a voulu que'l'homme fût libr~. Il n'emploie
pas. sa. toute-puissance a. vous contraindre d'observer.
ses lois; mais il vous abandonne à votre impuissance
quand vous voulez vous séparer de lui.
)) 11 est bien singulier que cette pensée de la liberté
de l'homme, respectée par la toute-puissance de Dieu,
ne soit pas même véuue a l'esprit de l'écrivain qui
porte srhaut et si loin l'amour de la ~'6erfe ~h'nn'Mc!
Si M. de Grirardin était tout-puissant, il nous impose-
rait sa volonté et nous dicterait sa loi. 11 ne comprend
pas un Dieu qui n'écrase pas.'Une. autorité qui res-
pecte la liberté est tellement en dehors de sa nature,
qu'il s'écrie:'«Ce serait un'Dieu.qu'il faudrait relé-
Dguer 'parmi tous le& faux: 'dieux impuissans pu mal-
)) faisans qui ont été successivement' destitues après
)) avoir été superstitieusement adorés. » Ainsi, M. de
Girardin destituerait les dieux qui donneraient la li-
berté. Il ne respecterait et né servirait que les dieux
imposant leur volonté et dictant leur loi. Quelle révé-
lation a »
Est-ce que l'homme est libre de ne pas naître~ f
de ne pas grandir, de ne pas marcher, de ne pas
manger, dé ne pas boire, de ne pas dormir, de ne
pas se réveiller? Si Dieu a ainsi contraint les hom-
mes d'observer ses lois dansl'ordre matériel, pour-
quoi,donc se serait-il arrêté a mi-chemin et les au-
rait-il laissés libres de ne pas suivre ses lois dans
l'ordre intellectuel ? M. de Lourdoueix fait ainsi un
Dieu à son image, c'est-à-dire un dieu inconsé-
quent, un dieu qui permet dans l'ordre intellectuel
ce qu'il interdit dans l'ordre matériel, un dieu qui
laisse aux hommes la liberté de blesser sa raison
immuable, éternelle, universelle, mais qui ne leur
laisse pas la liberté de rester une semaine sans
boire ni manger
Ce que je soutiens est précisément le contraire
de ce que me tait dire M, de Lourdoueix.
Je soutiens que_ l'homme nait avec rentière li-
.bërté de se mouvoir intellectuellement, au même
titre qu'il nait avec l'entière liberté de sa mouvoir
corporélIement.NipIus, ni moins. La raison de
Dieu n'intervient pas plus dans le second cas que.
dans le premier. Si l'homme n'est pas libre de se
mouvoir corporellement, il n'est pas libre de se
mouvoir intellectuellement. !1 faut s'entendre préa-.
lablement et expressément a cet égard. Selon moi
l'homme n'a pas la liberté de ne point se mou-
voir, mais il a la liberté de se mouvoir dans t~I
sens de préférence à tel autre, aussi bien dans
l'ordre intellectuel que dans l'ordre matériel. C'est
dans ces limites que l'homme nait libre. L'orbite
de sa liberté, c'est sa raison.
Que, sous aucun prétexte, aucune atteinte ne soit
portée à cefte liberté, et le monde social ira de lui-
même comme va le monde physique!
Mais qu'on y porte atteinte, chaque nouvelle at-
teinte pot~e en rendra-une autre nécessaire celle-
ci en rendra uae autre indispensable, et ainsi suc-
cessivement et sans fin, de monstruosités en mon-
struosités. Alors on aboutit, dansl'ordre intellectuel,
au~ même résultat que celui auquel on arrrve dans
l'ordre matériel quand oif ôte aux femmes la li-
sonner les coups et le bruit sourd des. corps tombant à
terre.
La chambre se remplissait de fumée, de poussière
et de vapeurs sulfureuses les combattans étaient a
moitié sunbqués.
Dès le commencement de la bataille, armé de mon
revolver, j'avais tiré à la tête du sauvage qui était le
plus rapproché de moi. J'avais tiré' coup ~sur coup, et
saits compter, quelquefois ou hasard, d'autres'fois en
visant un ennemi enfin le bruit sec du chien s'abat-
tant sur les cheminées sans capsules, m'avertit .que
j'avais épuisé, mes six canons.
Cela s'était passé en quelques secondes. Je rep''açai
machinalement l'arme vide à ma ceinture, et mon
premier mouvement fut de courir a, la porte.. Avant
que je pusse l'atteindre elle étaif fermée impossible
de sortir!
Je me retournai, cherchant un adversaire; je ne fus
pas longtemps s"ns en. trouver un. A-la lueur d'un
coup de pistolet, je vis un Indien se précipitant sur
moi la hache levée. Je ne sais quelle circonstance m'a-
vait empêché de tirer mon couteau jusqu'à ce moment;
il était trop tard, et relevant mes bras pour parer le
coup, je m'élançai tète baissée contre le sauvage.
Je sentis le froid du fer glissant dans les chairs de'
mon épaule; la blessure était légère. Le sauvage avait
manqué son coup à cause de mon brusque mouve-
ment mais l'élan que j'avais pris nous porta l'un con-
tre l'autre, et nous nous saisîmes corps à corps.
Renversés sur les rochers, nous nous débattions à
terre sans pouvoir faire usage d'aucune armé; nous
nous-'relevâmes, toujours embrassés, puis nous retom-
bâmes avec violence. 11 y eut un choc, un craquement
terrible, et nous nous trouvâmes' étendus sur le sol en
pleine.lumière!
J'étais ébloui, aveuglé. J'entendais derrière moi le
bruit des poutres qui tombaient mais j'étais trop oc-
cupé pour chercher a me rendre compte de ce qui se
passait,'
Le choc nous avait séparés nous étions debout au
même instant, nous nous saisissions encore pour rou-
ler de'nouveau sur la terre. Nous luttions, nous nous
débattions au milieu des épines et des cactus. Je me
sentais faiblir, tandis que mon adversaire, Habitué a
sous lui; mais j'avais toujours réussi à saisir son bras
droit et a empêcher la hache de descendre. Au mo-
ment où nous traversions la muraille, je venais de ]
saisir mon couteau mais mon bras était retenu aussi, i
et je ne pouvais en faire usagù. i
A la quatrième chute,-mon adversaire se trouva des- .1
sous. Un cri d'agonie sortit de ses lèvres; satête s'af-
faissa dans les buissons, et il resta sans mouvement
entre mes bras..
Je sentis son étreinte se ïe~her peu a, peu. Je re-
berte de se mouvoir ~On .tes estropie on déforme-
leur~ pieds,. Ies(ptels,.comme en Chine, deviennent
hideuxetinfects! "1
-Empêchez une source d'obéir a sa loi; empêchex-~
la de jaillir, elle ravinera'. Empêchez un neuve d&
sum'e son cours, de prendre son niveau que de
c.anaux.,sans nombre il faudra creuser,, que de' tra-
vaux sans un ïl faudra exécuter
pêcher'de suivre son co.urs et de prendre son ni-
veau, et l'ons'étonne de n'aboutir qu'a des tenta-
tives sans solution, qu'a des expédions sans durée. v
Une loi pbsiUye qui contredit une loi naturelle
ne réussit jamais qu'a attester l'impuissanee de
celle-là devant celle-ci.
Une autre objection de M. de Lourdoueix est
celle qu'il formule en ces termes:
« M. de Girardin nie qu'il y ait une raison éternelle.
et universelle. Pour lui, toute la raison est dans la fec-
cultéde raisonner.
N Qu'il nous dise donc, comment, en partant du. mê-
me principe, deux esprits places, l'un Paris, l'autrs
Pékin, arrivent a la même conséquence! Comment
Archimède a vu dans les propriéf's du levier ce que.
tous nos savans y ont trouvé; comment toute l'huma-
nité a. quasi ratifié le jugement de Cambyse, faisant
écorcher vif un jug'e prévaricateur. Si la raison était
purement individuelle, pourquoi les hommes, en rai-
sonnant, n'arriveraient-ils pas à des conclusions, non
seulement différentes, mais opposées? Pourquoi ce
que l'un a déclaré juste ne serait-il pas trouvé faux
et inique par tous les autres? Comment s'accorderait-
on, même imparfaitement, sur un point ou sur un
autre?a n
En vente, j'éprouve quelque embarras de ré-
pondre à des. objections: de cette puérilité. H
n'eût pas été plus puéril de me poser cette
question Pourquoi deux hommes, nés l'un à Pa-
ris, l'autre a Pékin, marchent-ils l'un eti'autre sur
les pieds et ne marchent-ils pas l'un sur les pieds,
l'autre sur la tète ? D'ailleurs, est-il donc vrai qu'en
raisonnant les hommes n'arrivent pas communé-
ment à des conclusions non seulement différen-
tes, mais opposées? Est-ce que M. de Lourdoueix
etmoi n'en offrons pas en ce momentméme l'exem-
ple ? Est-ce que, lui et moi, nous sommes d'accord q
Est-ce que l'empereur Nicolas ne trouve pas légi-
time sa conduite, que. le gouvernement français et
le gouvernement anglais ont qualuiëe d'inique?
Est-ce que l'histoire comparée des peuples n'est
pas un tissu de contradictions légales?
Mais la grosse, la capitale objection tenue en
réserve par M. de Lourdoueix est celle qu'il dé-
masque ainsi.:
« Comment ce qui est Mf'n'MM~ peut-il devenir.
nous ne dirons pas wiï't'e)' M. de Girardin n'a pas
cette ambition, mais g'énéral, ce qui serait nécessaire
pour que le droit eM quelque force? Voila le problème
vraiment insoluble qui se présente à l'esprit avec la,
dénnition de notre adversaire.. Ce.pMblème. insoluble,
.il ëssaiedele résoudre.'))'
Qù donc est le problème, et en quoi est-il inso-
luble ? Est-ce que toute science ne commence pas
par être individuelle avant de devenir universelle?
Est-ce que toute science n'est pas à la lois uni-
versello et individuelle ? ~in-o'Hc, puisque tou-
te découverte scientiiique faite par un individu
profite au monde entier, et tHcf~'dMc~e, puisque
nul ne sait que ce qu'il s'est donné lui-même ]a
peine d'apprendre? La science s'impose universel-
lement et s'acquiert individuellement. C'est même
en cela qu'elle diffère d~ Fart qui est moins uni-
versel et plus individuel. Onnait artiste, on devient
savant.
M. de Lourdoueix, je m'y attendais, n'admet
pas qu'on réduise le Mal à n'être plus qu'un Risque.
Yoici son objection: «~
(f Nous doutons que le calcul d~ la reMp)-oe:M soit
très raisonnable pour préserver les hommes du r~!
)) Le calcul de M. de Girardin serait juste si l'ou ne
volait que les voleurs, si l'on ne tuait que'les assas-
sins; mais il n'en est pas ainsi. Si l'honnête homme
auquel on a pris sa bourse; si le voyageur pacinque
qui a, été blessé par un brigand prenait au pied de la
lettre la loi de réciprocité, s'il raisonnait comme M. de
gardai sa Sgure: ses yeux étaient vitreux et retour-
nés le sang- lui sortait de la bouche. Il était mort.
J'avais pourtant conscience de ne l'avoirpoint frap-
'pé,et j'.en étais encore a tâcher de retirer mon bras
de dessous lui pour jouer du couteau, quand je sentis
qu'il ne résistait plus. Mais je vis alors mon couteau
il était rouge de la lame jusqu'au manche ma maia
aussi était rouge.
En tombant, la pointe de l'arme s'était trouvée eu
l'air et l'Indien s'était enferré.
Ma pensée se porta alors sur Zoé; et me débarras-
sant de l'étrein-te du sauvage, je me dressai sur mes
pieds. La masure était en nammes i
Le toit était tombé sur le brazerp et les planches'
sèches avaient pris'feu immédiatement. Des hommes
sortaient du milieu des ruines embrasées, mais non
pour fuir sous les jets de la namme, au milieu de Ia.~
~mée brûlante, ils continuaient de combattre, fu-
rieux, écumant de rage.
Je ne m'arrêtai pas a voir qui pouvaient être ces
combattans acharnés. Je m'élançai, cherchant de tous
côtés les objets de ma sollicitude~ Des vêtemens not-
tans frappèrent mes yeux, au loin, surja pente de la
ravine, dans la direction du camp des Navajaes. C'é-
taient elles toutes les trois montaient rapidement
chacune accompagnée et pressée par un sauvage.
Monpremier mouvement fut de m'élancer après elles;
mais au même instant cinquante cavaliers sa mon-
traient sur la hauteur, et arrivaient sur nous au galop.
C'e~it ét~ folie de suivre les prisonnières; je me re-
tournai pour battre en retraite du côté où nous avions
laissé nos captifs et nos chevaux. Comme je traver-
sais le fond de la ravine, deux coups de feu situèrent
a mes oreilles, venant de notre côté. Je levai les yeux
et vis les chasseurs lancés au grand galop poursuivis
pa'r une nuée de sauvages a cheval. C'était. la bande de
Dacoma.
Ne sachant quel parti prendre, je m'arrêtai un mo-
ment a'considérer la, poursuite.
Les chasseurs, en arrivant aux cabanes, no s'arrê-
tèrent point; ils continuèrent leur course par le fond
delà vallée, faisant feu tout. en fuyant. Un gros d'In-
diens se lança à leur poursuite; une autre troupe s'ar-
rêta près des ruines fumantes et se mit en devoir de
fouiller tout autour des -murs.
Cependant je m'étaiscaché dans le fourré de cactus;
maisil étaitévidentquemon asileserait bientôt décou-
vert par les sauvages. Je me glissai vers le bord en ram-
pant sur les mains et sur les genoux, et en atteignant
la pente, je me trouvai en face de l'entrée d'une ca-
ve, une étroite galerie de mine j'y pénétrai et je m'y
blottis.
LE CAPITALE MAYNEREID.
(Traduit par ALLVREMR~Ap.)
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