Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1850-12-28
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 28 décembre 1850 28 décembre 1850
Description : 1850/12/28. 1850/12/28.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
.78 -décembre f 880.
Paris Samedi,
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Principal ffi* LA ?nft"OHm*^r^T'B^iiï«^BF Hw^d" M" "S;
• _a Peyrvt* A.Lauvrav; –P. Umwiuc, A. Dumont; Laixery, mnuD, an. ueeay,
"~M" B°^a^s ênv^euiniU^s^nsérés sont brûlés et ne sont pas raidus.
Les articles envoyç~ etqlai n'ont'pas élé:insérés sont brQlés et ne sont pas r~ndus, y
Paris, 27 décembre.
~~N. T~&
Il est des questions Tji sc résolvent d'elles-
mêmes, comme les fleuves suivent leur cours
et prennent leur niveau.
Dansée département, du Nord et dans le. dé-
V parlement du Cher, oui! s'agissait d'élections
partielles, relativement à l'Assemblée législa-
tive, mais générales, relativement à ces dépar-
temens, l'opposition a été unanime pour dé-
clarer qu'il y.avait lieu de s'abstenir, attendu
qu'il n'y aurait aucun avantage à voter, et-que
s'abstenir c'était protesler.contre la loi du 3t
mai. Cette ligne de conduite a été instinctive-
ment adoptée -pour toutes les élections 'par-
tielles législatives qui pourront avoir lieu d'ici
aux élections générales-législatives, dont le ter-
me est constitutionnellement marqué pour le 26
avril et le 10 mai 1852. La ligne de conduite
opposée vient d'être instinctivement adoptée
dans les départemens de la Gironde, de la Cor-
rèze et de Loir-et-Cher, cù il s'agissait d'élec-
lions purement locales. ̃
GIRONDE.
La Tribune de la Gironde publie la lettre
suivante qui lui est adressée
« La Réole, 22 décembre 1850.
» Citoyen rédacteur
»N6s éjections municipales sont terminées: Nous
nous sommes assez bien servis du tronçon d'épée
que la loi du 31 mai a laissé dans nos aaafns.Les
vingt-trois candidats de la démocratie" ont passé à
'une forte majorité au premier tour de scrutin.
» La leçon est un peu sévère pour nos adversai-
res, mais elle est bien méritée. L'autorité supé-
rieure comprendra-t-elle enfin ? R
» A. Gravier.». u.
La Tribune de la Gironde ajoute
«Le nombre desélecteurs exclus de la liste élec-
torale de la Réole, par'la loi' du 31* mai dernier,
est de 520.- ̃̃
» Le nombre des électeurs conservés sur cette
liste est de 720. N ̃ ̃
» II y a eu, dans, l'élection qui vient d'avoir lieu,
622 votans.
» Celui des candidats de la liste démocratique
qui réunit le plus de suffrages, atteint le chiffre
jde 382. Celui qui en a eu le moins a. atteint le
chilfre de 343.
». Les deux candidats royalistes qui ont obtenu
le plus grand nombre de suffrages ne sont arrivés
qu'aux chiffres de 272 et 271, et on nous assure
qu'un assez^rand nombre de ces suffrages n'ont
eu aucune signification politique, et ont été ac-
cordés aux qualités privées de ces deux candidats
et à quelques services qu'ils ont rendus à la lo-
calité.
» Ces chiffres sont plus expressifs que tous les
commentaires dont nous pourrions, les accompa-
gner. "̃"̃-̃
» Nous offrons ce résultat à nos amis et à nos
adversaires, comme une nouvelle preuve que la
République a pris racine dans la Gironde. »
CORRÈZE.
On écrit au National:
« A Tulle, le parti démocratique a obtenu, di-
manche 22 courant, un triomphe complet dansl'é-
leGtion du tribunal de commerce. Toutes les mesu-
res avaient été prises cependant pour assurer le
succès de ses adversaires l'élection était pour
ainsi dire conduite à huîs-clos. Beaucoup de nos
amis dont le nom avait été rayé sur les listes n'a-
vaient pas réclamé à temps, et ces listes d'ailleurs
n'avaient été afOclices qu'un seul jour, le 20 octo-
bre, à la porte de la mairie. Le préfet avait lait'
N tout ce qui dépendait de lui pour que le jour de
l'élection ne fût pas connu; w
» Les journaux réactionnaires, que nos amis ne
lisent pas, l'avaient seuls annoncé aucune convo-
cation à domicile n'avait été faite. Malgré tont
cela, la liste démocratique a passé à une immense
majorité. MM. Toinet père,' comme président Sau-
gon, épicier; Frénaye, messagiste Tramond, en-
trepreneur Bonnelye, ouvrier chapelier, comme
juges; Plantadë fils, teinturier; Verdiet, sellier;
David, i"ionnseur; Marian jeune, horloger, comme
juges suppléans, ont obtenu plus des trois quarts
des voix. Les réactionnaires sont' consternés et
honteux. C'est une réponse à la conduite adminis-
trative du préfet, M. Bourdon, et aux persécutions
dont il abreuve tous les fonctionnaires coupables,' à
ses yeux, de sentimens républicains."
1OIR-ET-CHBR.
On lit ce matin dans la République:
« Quatre juges du, iribunaï de .commence de
FEOLLETON DE LA PRESSE
DU 28 DÉCEMBRE 1850.
Bulletin da Mondé seieBliiqae.
SOMMAIRE.– Nouvelle aTir.ée.– Étrennes.– Hommes du
monde, artistes, dessinateurs,' etc. –Le stéréoscope.
Charmnnte expérience et brillante découverte de
II. Whéaitone.– La, sensation du relief naît de la su-
perposition de l'œil droit et <'e l'œil gauciie.– Pourquoi le stéréos-
cope est-il enrore.mconnn?- Infirmités physiques et
ino'ales.– Sir David Brevstér.– Son ardent amour du
progrès. Cinq formes nouvelles de stéréoscopes.
Description du stéréoscope, lenticulaire. curieuse
expérience.– Diamètre apparent de la lune.– Applica-
tion du ttértoseope à la représentai ion en.relief des
statues, des paysages,. des objets vivans.-La photo-
graphie.– M. Jules Quboscq.– tes résultats merveil-
leux qu'il a obtenus. Elrennes aux agriculteurs.
L'engrais liquide et la méthode Guenon. Routine et
lutte.– Menaces accomplies. –M. Girardin, de. Rouen.
-Son incroyable rapport. Son analyse supposée.
L'homme, le ch'misle, le savant.– Rôle singulier de la
Société cenaralo (l'agriculture de Rouen.– Un dtner.de
Chevet.– Distribution gratuite, du rapport.-L'liomme
affamé.– 2\"os convictions,nos théories. -Triomphe pro-
chain. –l.e jury de la Seine pour l'admissipiuli s pro-
cuits destinés à l'exposition de Londres.– Décision.
L'année 1850 va donc finir pour faire place
à 1851, et les lecteurs do Fa Presse attendrai
îansdouto que nous leur donnions k'urs etren-
nts,Ten même temps que nous leur exprimerons
nos vœux de bonne année: Fidèles à l'antique
usage, nous apposons à l'avance noire hum-
ble tribut d'amiiié et do reconnaissance peur
une synipaîhie dont nous sommes justement
fier. •
Blois devaient être élus par suite au renouvelle-
ment. Sur la liste des démocrates figuraient les' e
noms de trois citoyens qui ont comparu devant la
cohe d'assises, H y a un mois* à l'eccasion de la
Solidarité républicaine. TetrtrOn savoir comment
les électeurs républicains ont ontendu protester et
reconnaître qu'il ne pouvait pas y avoir de droit
contre le droit? Ils ont tous voté, et, malgré la loi
du 31 mai, la liste démocratique a passé h'Mne
immense majorité. il est à remarquer que les com-
merçans seuls ont pris psrt au vote. » »
Par les faits qui précèdent,' la,question, un
moment indécise, nous paraît pleinement tran-
chée II n'y a plus à discuter; il n'y a plus à
délibérer il n'y a plus qu'à suivre l'exemple
donné il n'y a plus qu'à voteravec unité.
Pour les rédacteurs politiques do la Presse
Le secrétaire ie la rédaction,
A. NEFFTZEB. `
A NOS LECTEURS DES DÉPARTEMENS.
Il serait utile, nécessaire, opportun, urgent
de. connaître ce que la loi du 31 mai a retran-
ché d'électeursdans chaque département. Nous
prions donc tous nos lecteurs qui seront mê-
me de connaître avec certitude le chiffre des
électeurs de leur département inscrits auxter-
me& de la loi du 31 mai, de nous faire connaî-
tre ce' chiffre avec toutes les indications dont
ils jugeront utile de l'accompagner.
̃"• A. NEFFTZER.
11UBERTÉ to'A§§i©i5ISI_EI&
La Liberté illimitée a des partisans que nous
ne soupçonnions guère et qui la comprennent
d'une manière autrement large que les écri-
vains de la Presse. Nous demandions, nous,
la liberté de tout dire. Voici des gpns qui s'ar-
rogent la. liberté de tout faire Auprès d'eux.
nous ne sommes que des conservateurs bornes
et des réactionnaires. La plume et la parole,
ces armes de la force morale, sont remplacées
par le poing et par le bâton, ces armes de la
force brutale. Il n'est plus question maintenant
du droit de discuter; il s'agit tout simplement
du droit d'assommer.
Personne n'a" pu oublier les scènes de violen-
ces dont la place du Havre fut le théâtre^ le
jour où le président rentra à Paris en revenant
de son voyage en Normandie. Cette fois ce n'é-
tait pas une fantasmagorie créée, par l'imagi-
nation malade d'un agent de police. Le com-
plot était patent et flagrant. Des bandes orga-
nisées,-disciplinées, et distribuées dans un or-
dre de stratégie qui révélait une pensée diri-
geante et un plan d'ensemble, étaient- postées
aux environs de l'embarcadère du chemin
de fer de Versailles, et aux coins des; rues.
On les a vues fonctipnner. Leurs hauts faits,
ont eu des milliers de témoins. Des hommes
honorables, dont le témoignage et la situation-
ne pouvaient être suspects ont été leurs victi-
mes. Non seulement ces bandes ont hurlé des
eris inconstitutionnels, insulté des passans pai-
sibles, entravé la circulation, troublé l'ordre;
mais encore elles ont provoqué et frappé, mis
des existences en danger, et aggravé le. scan-
dale de leurs manifestations par d'odieuses
aggressions, par de véritables guet-apens, qui,
sans la' sagesse admirable de la population,
pouvaient devenir l'occasion de collisions irré-
parables, et sanglantes.
La police avait croisé les bras; la justice ne
pouva:t pas fermer les yeux. Sous la pression
de l'opinion publique, une instruction fut com-
mencée. Cette instruction, qui avait fait un peu
de bruit d'abord, semblait oubliée dans les car-
tons du parquet. Enfin, le magistrat qui occu-
pait le siège de l'accusation dans le pro-
Lcès Allais, nous en a donné des nouvelles. Une
ordonnance de non-lieu est intervenue en. fa-
veur des assommeurs de la "place du Havre.
Nous respectons profondément les décisions
de la justice. Ce n'est pas nous qui voudrions
montrer des coupables là où elfe trou ^e des
innocens. Mais qu'il nous spit perrois cepen-
dant de dire notre surprise de ce résultat qui
contraste si étrangement avec les répressions
de toutes sortes, dont on frappe chaque jour
des manifestations sans doute moins dange-
reuses et moins scandaleuses que celles sur
lesquelles la magistrature vient d'étendre son
absolution. Jamais à aucune époque les procès
stéréoscope. A»x hommes du monde,
aux artistes, dessinateurs, peintres, sculpteurs,
photographe?, etc., aux pères et aux mères
d'enfans tendrement aimés, etc., etc., nous
offrirons pour étrennes le stéréoscope, nom
assez barbare formé de deux mots grecs ste-
reos, solide, relief, et scopeo, je vois mais
instrument délicieux qui montre aux yeux é-
tonnés et fait presque toucher du doigt un des
plus curieux mystères de la nature. Il y a .trei-
ze ans déjà que le plus ingénieux physicien de
l'Angleterre et peut-êtrodu monde, M. Charles
Wheatstohe, a réalisé celte charmante expé-
rience
Chacun de nos yeux voit sous un aspect
quelque peu différent les divers objets de la
nature: statues, édifices, paysages, etc. La lu-
mière émise ou réfléchie par les corps ayant
trois dimensions, longueur, largeur et profon-
deur, peint sur nos deux rétines des images
réellement dissemblables et quelquefois mê-
me dyssimétriques ou opposées.
Or, M. Vheatstone a démontré que si, par
un moyen quelconque, on fait superposer les
deux images d'un même objet vu tbur-à-tour
do l'oeil droit et de l'œil gauche, cette super-
position nous donne la sensation immédiate,
invincible, du relief de ce corps, et nous le
monta tel qu'il est en lui-même, saillant ou
creux. L'instrument qui réalise ceHo superpo-
sition des deux 'images dissemblables est pré-
cisément le stéréoscope. Vous prenez deux des-
sins linéaires d'une pyramide ou d'un cône;
vous les fixez contre deux petites, planchet-
tes E,P; à droite, l'image vue do l'œil droit; à.
gauche, l'image vue de l'ceil gauche; ces deux
[politiques ne. furent plus nombreux. Jamais
'les condamnations, ne furent plus sévères. tJn
mot échappé à la plume d'un écriyaiâ-, un cri-
jeté dans un moment d'irritation s'expient par.
des années de prison. Sur un indice, quelque
léger qu'il soit, on- arrête un homme, on le
jette au fond d'un cachot, on rompromet sa
fortune, son avenir, sa santé, sa vie.
/Et quand il y a eu un scandale public, une
provocation flagrante, une agression violente
quand il y a eu des citoyens insultés, frappés,
assommés quand ces attaques ont eu pduV
témoins quarante mille personnes indignées et
révoltées; quand les victimes ont donné leur
adresse et montré sur leurs habits et sur leur
corps, les traces du poing des assommeurs, la
magistrature ne trouve pas un coupable à sai-,
sir et elle rend une ordonnance de non-lieu 1
Cela n'accuse pas sans doute la partialité de
la magistrature. Encore une fois, nous respec-
tons ses arrêts. Mais cela accuse au moins l'é-
trange habileté des gens qui peuvent ainsi dé-
rober h' la justice les preuves dejeur crime,
des gens qui peuvent tout "faire et ne rien
craindre!-
Qu'on nous permette une supposition: Nous
supposons que les bandes qui encombraient la'
place du Havre à l'arrivée de M. le président
de la République, aient seulement crié Vive
la Constitution au lieu de crier Vive l'Em-
pereur Nous supposons que ces bandes aient,
employé la. violence .pour, arracher aux pas-'
sans des manifestations républicaines. Nous
supposons enfin qu'elles aient assommé pour
le compte de la République, au lieu d'assom-
mer pour le compte de l'Empire. Que serait-il
arrivé? Ce qui serait arrivé, tout le monde le
devine. La police eût appréhendé au corps
les perturbateurs. La cavalerie eût "balayé les
rues en un clin d'œil les prisons eussent
regorgé de prévenus. Qui sait même si le len-
demain Paris n'eût pas été déclaré en ëtat^de
siège et plusieurs journaux frappés de suspen-
sion?. En tout cas, un grand complot eût été
dénoncé à l'indignation des bons citoyens et
déféré à la sévérité de la justice. Alors on ne
se fût pas borné à poursuivre les agresseurs
pris en flagrant délit. On eût également pour-
suivi leurs parens, leurs amis etjpirs connais-
sances, ceux auxquels ils avaient écrit, aux-
quels ils avaient parlé, et avec lesquels ils a-
vaient dîné la veille, l'avant-veille et les jours
précédens. Voilà ce qui serait arrivé. ̃
Est-ce à dire qu'il y ait deux lois dans le
code, l'une .pour /ceux qui veulent conserver
la République 1/autre pour ceux qui veulent
la renverser ? Non il n'y a pas-plus deux lois
dans -Ie.code, /jù'iln'y a deux consciences dans
[le magistrat. Seulement il y a deux impres-
sions différentes. Il arrive que les faits pèsent
plus ou .moins dans, la balance de-la justice
selon qu'ils correspondent à tel ou tel ordre
d'idées. L'égalité des poids et mesures n'est pas
encore assez rigoureusement appliquée dam
;les procès politiques. Il y a un poids pour les
Républicains; il y en a un pour les légitimistes;
il y en a un pour les bonapartistes. Le même
fait change de caractère en changeant de co-
carde. En un mot on pèse l'homme an lieu
de peser l'acte. Cela est profondément regret-
table pour l'autoritéde la loi et pour celle du
magistrat. ̃
Puis aussi, nous devons le reconnaître, les
élémens de prévention qui abondent et se mul-
tiplient dans les mains du ministère public,
quand il s'agit de poursuivre certaines opi-
nions, manquent complètement, quand il faut
en poursuivre d'autres. La police, qui voit sou-
vent des complots qui n'ëxistentpas, no voit
pas toujours ceux qui existent. Elle ouvre les
yeux pour saisir des chimères elle les ferme
pour ne pas voir des réalités.
De tout cela, nous concluons que la Liberté
illimité telle qu'elle est comprise et pratiquée
par ceux dont nous parlions en commençant
cet àrliclnous revendiquons; C'est un perfectionnement
que nous repoussons. Nous sommes plus mo-
destes. A ceux qui se réserrent la liberté d'âs-
somnier, nous ne demandons que lalibertéde
discuter. •• •
"A. DE LA GUÉRONNIÊRË.
imagos vont se réfléchir sur deux petits mi-
roirs M,M placés à angle droit, et verticalement
dans l'intervalle; qui sépare les deux plan-
chettes^ inclinés sur elles de 45 degrés, et
dont l'arête commune est très près de l'œil.
Par cette disposition, les. images réfléchies
coïncident ou se superposent quand on les re-'
garde avec les deux yeux 0,0 ouverts .devant
les miroirs, et aussitôt l'on voit la pointe de la
pyramide ou du cône s'avancer et menacer en
quelque sorte l'œil qui la regarde, à tel point
qu'il est impossible de.se persuader à soi-
même qu'on n'a pas devant les yeux une py-
ramide ou un cône réel à pointes saillantes
et ajguës. Si les dessins sont ceux d'une
pyramido ou d'un cône creux à base plus
rapprochée de l'œil; ou si, plus simplement,
on place à droite l'image vue de l'œil gauche,
à gauche l'image vue de l'œil droit, le stéréo-
scope donne la sensation d'un creux ou d'u-
ne cavité profonde.
Le croirait-on ? cette magnifique expérien-
ce qui, comme nous le disions, date déjà de
treize longues années, est encore presque in-
connue en France! Il est donc vrni que l'mer-
tie est un des plus tristes apanages de la
pauvre intelligence humaine, et que le "-pro-
grès le plus inoffensif voit, se dresser devant
lui des obstacles fatalement insurmontables.
L'expérience du stéréoscope ne réussit in-
failliblement qu'autant que les axes optiques
des deux yeux sont parfaitement parallèles,
que la distance de la vision distincte, oii du
moins que la force de la vision est seasible-,
ment la même pour les deux yeux, etc.; et rr al-
heureusement ces conditions ne sont pas tou-
jours remplies; II est arrivé même, par une
coïncidence bizarre et presque incroyable,
qu'au moment de l'apparition du stéréoscope,
aucun ou presque aucun des physiciens fran-
çais qai devaient l'accueillir et le propager
avec le plus d'empressement, ne pouvait cons-
tater par lui même le résultat oaerveiileuï qui
(rapp nt d'étonnemDiit le simple vulgaire.
Il est, en Ecosse, un observateur ̃ incompa-
rable, célèbre' entre tous les autres par la
fécondité et l'originalité de, ses 'recherches.
De que.lqu3 côté quo souffle le VL-nt ri'u pro-
grès, sir David Brewster lui tend sa grande
voile et se laisse emporter. Il n'est pas un fait t
Un jn^î|ont qui: ne touchait qu'à des susoop-
tibilités tesonnelles et dans lequel il serait
puériMe crfênsher un fnterôt politique, a amc-
né aujourd'hui des explications très vives en-
tre M. le ministre de l'intérieur et M. Pascal
Duprat.
Dans la séance de samedi dernier, M. Pascal
Duprat avait parlé d'un rapport émanant du
ministère de l'intérieur, et qui signalait des
désordres graves dans Fadmimstration de la
loterie des lingots d'or. M. Baroche avait -irn-
médiatement'déclaré qu'il ne connaissait pas
ce rapport. Cette déclaration, renouvelée depuis
par la voie du Moniteur, d&ns une note commu-
niquée dont les termes laissaient supposer que
M. Pascal Duprat avait' abusé l'Assemblée, a
provoqué de la part de ce dernier un démenti
catégorique et énergique qui ne permettait pas
à M. le ministre de l'intérieur de garder le
silence.
Le rapport dénoncé par M. Pascal Duprat a-
t-il existé ? C'était là touie la question. C'est
pour juger cette question que l'Assemblée a
été constituée en jury, selon la remarque de
M. le président Dupin. Il s'agissait de savoir si
quelqu'un avait osé mentir en pleine tribune.
Cet incident s'est terminé par un ordre du
jour. Une fuis de plus, la majorité était satis-
faite des explications du ministre. Cependant,
nous sommes presque tenté de croire qu'elle
eût encore.frappé de la censure avec exclusion
temporaire 1etep*éseB tant assez téméraire pour
lui proposer de voter l'ordre du jour' suivant
« L'AsSçmblée, confiante dans "la sollicitude
du gouvernement, passe à l'ordre du jour. »
A. DE LA GUÉRONNIÈRE.
Voici la lettre adressée par M. Pascal Duprat
au Moniteur:
Monsieur lé rédacteur m ch e( du Moni leur universel
« Vous avez publié une note anonyme dans la-
quelle il est dit que le rapport lu par moi dans la
séance de samedi n'a jamais existé.
» Voici ma réponse
» J'affirme que le rapport a existé et qu'il exis-
tait encore au moment où j'ai lait mesinterpella-
tions. ,-̃̃ ••̃ ̃
» J'affirme que le rapport a été écrit sur la de-
mande de M. Baroche lui-même.
» J'affirme que le ministre a lu le rapport. J'a-
vais été généreux en reculant à la tribune devant
la pa-role d'un des membres du cabinet. Je crois
l'être aujourd'hui encore en me contentant d'un
simple démenti.
» Agréez l'assurance de ma considération distin-
iguée. -••̃•̃ • p pASCAL DTIpBAT,
» PASCAL BTTPSAT,
-̃̃̃- » Représentant du' peuple.
̃ » Paris, le 25 décembre 1850; »'-
RELATIONS COMMERCIALES DE L'ALGERIE.
-̃ -(26 lecture du projet de loi.)
Les adversaires de la loi sur le régime doua-
nier dé l'Algérie trouveraient fort commode
"que notre colonie leur. achetât éternellement
leurs tissus, leurs farines, leurs vins, leur su-
cre, etc., sans jamais envoyer le moindre de
ses produits en France. Ils veulent bien que
l'Algérie les débarrassede leurs marchandises,
mais ils ne veulent pas qu'elle vende le trop
plein de ses richesses. Le fait a, jusqu'à ce
jour, parfaitement répondu aux désirs intérés-
sés~des producteurs métropolitains l'Algérie a
acheté saris vendre. Le budget, les indigènes
et les quelques colons qui vivent de leurs pro-
pres ressources, ont fait les frais de cette sin-
gulière situation. De sorte que, si l'Etat faisait
de lourds sacrifices pour l'Algérie, une bonne
partie de l'argent dépensé par lui dans" ce pays
revenait en France sous forme de rosée bien-
faisante qui se répandait sur notre agricultu-
re, notre industrie et netre navigation.
Si Ton veut se faire une idée de la nature de
ces relations commerciales entre la France et
sa colonie, qu'on jette les yeux sur les chiffres
suivans, qui sont authentiques; ces chiffres re-
présentent les exportations de la France pour
ses possessions africaines en 1849,t n'indi-
quent que des marchandises de son cru, de son
industrie ou deses manufactures
Tissus de coton 14,100,000 fr.
d» de laine 3,600,000
d° de soie.̃ 2,400,000
d<> de lin et do chanvre 1,600,000
nouveau qu'il, ne veuille constater, pas -une
expérience qu'il ne s'empresse de répéter, et
à laquelle il ne donne pour la perfectionner des
soins aussi tendres, aussi persévérans, que si
elle était son propre enfant. Le stéréoscope de
son jeune émule lui est apparu ce qu'il est en
réalité,' une brillante découverte pet il en a
fait aussitôt l'objet de profondes études. Parfait
comme .appareil classique, il avait l'inconvé-
nient d'être quelque peu désagréable dans sa
forme, et de no pouvoir êlre facilement trans-
porté. Sir David a donc cherché à lui donner
des formes nouvelles qui en feront désormais
un instrument populaire, il a ainsi comme
créé cinq stéréoscopes nouveaux
1" Le stéréoscope lenticulaire où les deux
miroirs sont remplacés par les deux moitiés
d'une même lentille 2° la stéréoscope à ré-
flexion totale l'œil voit directemeut i'image
unique pendant que la réflexion sur la ba-
se du prisme la lui montre renversée 3° le
stéréoscope à simple prisme réfringent sans
réflexion totale, ou avec un double prisme 4°
le stéréoscope simplement ou doublement ré-
fléchissant. Nous ne décrirons ici que le sté-
réoscope lenticulaire qui s'applique à tous les
cas possibles, qui constitue par ses dimensions
et par sa forme un appareil éminemment por-
tatif. •
II se composé, comme nous l'avons indiqué,
de deux demi-lentiHes L, L, placées de telle
sorte que leurs diamètres soient parallèles,
et à une distance de deux pouces et demi, la
distance à pçu près des pupilles de nos yeux.
Les deux images dissemblables -placées au
fond do la boîte sont vues comme à travers
deux prismes et sout par conséquent déviées
en sens contraire celle de droite est reportée
vers la gauche, celle de-gauche vers' la droite.
Effets à usage '4^600,^006
Vins. ,,? .>58O,O0¥.
Eaux-dc-vié et liqueurs. '.V.' i,300,000
Sucro raffiné 2,ÎÔ0,000
Céréales en grains et en farines. 115,000 (1)
Piaux préparées. 2,100,000
Peaux ouvrées 1,500,000
Outils et ouvrages enmétaux. 1,000,000
Poteries, verres et cristaux., 1,000,000
Mercerie et boutons, 1,200,000
Tabac fabriqué et préparé 600,000
Savons. 600,000
Tous autres produits 6,500,000
Total. 50,815,000 fr.
Voilà donc plusde 51 millions (y compris les
chiffres indiqués dans la note ci-dessous), l'Algérie a dépensés, en un an, pour les pro-
duits français. En retour, que nous a-t-elle
envoyé dans le même espace de temps ? Pour
8,800,000 fr. de ses produits, pas davantage;
encore, voit-on figurer dans ce total 5 millions
d'huiles cl'olive que les Kabyles nous ont ven-
dus par extraordinaire, et qui se réduisent, dès
cette année, à quelques centaines de mille
•francs. On peut donc fixer à environ 5 millions
de francs les exportations annuelles de l'Algé-
rie pour la France.
Ainsi, la métropole vend à sa colonie dix
fois plus de produits' qu'elle ne lui en achète'.
Et tandis que les provenances, de l'Algérie
sont traitées en France comme si?: elles étaient
étrangères, sur les marchés des autres nations
elles sont considérées comme françaises, par
conséquent proscrites de tous côtés.
Ce rôle étrange fait à une colonie si féconde
et si vaste peut-il raisonnablement se prolon-
ger au profit de quelques intérêts particuliers
et au grand détriment de la métropole?
Il est facile de comprendre que quand l'Al-
gérie pourra exporter ses produits, il en résul-
tera 1
1» Que l'agriculture se développant de jour
en jour, la pooiilation européenne s'accroissanl
dans une proportion correspondante, la paix
s'affermira dans la colonie, et que l'effectif de
l'armée d'occupation pourra être, en consé-
quence, fortement réduit;
2o Que les capitaux et les bras affluant en:
Alrique, grace à.l'appàt des bénéfices assurés à
l'agriculture la métropole verra "diminuer, les
sacrifices en faveur de la colonisation indi-
gente et des travailleurs inoccupés, jusqu'au
jour où elle les verra cesser entièrement;
3o Que la colonie, s'a'dônriant de pWièrence
aux cultures spéciales qui'doivent faire sa ri-
chesse, acquérant de jour en jour des capitaux
et des objets d'échange qu'elle n'a pas aujour-
d'hui, et voyant s'accroître ses besoins en rai-
son de sa population et de son aisance, achè-
tera à la métropole infiniment plus qu'elle ne
lui demande .actuellement; que, par consé-
quent, l'industrie et le commerce de la France
gagneront encore plus à ce nouvelétat de cho-
ses que le Trésor public.
Tout cela, .nous le répétons, est facile à com-
prendre.. Mais les intérêts individuels ne sont
pas toujours intelligens et dans la circonstan-
ce actuelle, ils ferment 1 es yeux et se bo uchent les
-oreilles. Ils se sont aujourd'hui donné carrière,
et MM. Darblay, Limayrac, Barre, ont étalé tout
à leur aise leurs doctrines égoïstes et rétrogra-
des. Nous devons' lé dire à l'honneur de l'As-
semblée aucun de ces champions do l'intérêt
privé n'a été écoute avec faveur; leur voix s'est
perdue dans le bruit des .conversations, et c'est
assurément par politesse_ qu'on les a laissé par-
ler on le? connaît bien ils sont de ceux qui,
si nous étions encore en 1789, .réclameraient à
grands cris le maintien des barrières qui sé-
paraient les provinces les unes des autres. M.
Passy a pu, avec raison, infliger celte injure «e
aux adversaires de la loi. L'Assemblée lui
a fait comprendre qu'il avait frappé juste.
Le premier effort dés avocats de l'intérêt
privé a porté sur l'article céréales. Il s'agissait
de savoir si les grains algériens seraient main-
tenus sur le'tableau-des objets dont l'importa-
tion' aura lieu en France libre de tous droits
d'entrée. ̃•̃
(1) La France a, en outre, expédié de ses entre-
pots sur l'Algérie pour plus de 4 millions de fari-
n es moulues à Marseille, et pour 200,000 fr. de cé-
réales en grains.
et, si la distance des deux images, ou des deux
portions correspondantes de ces images est
double de la déviation, l' œil- verra les deux
images superposées et aura par conséquent la
sensation du relief de l'objet qu'elles représen-
tent. Voilà en réalité tout le mécanisme de ce
charmant appareil dont nous donnons ici la
figure, a l fond de la boîte ac, le, sps côtés;
0, 0, plaies de l'œil et des. demi-lentilles; N.
place du nez. ABC, l'image qui glisse dans
une coulisse et s'appuie contre le fond..
Faisons-le d'abord servir a" une expérience
éminemment instructive. On place au fond de
la boîte un carton sur lequel sont dessinées les
trois figures A* B, C, et que l'on éclaire soit en
laissant ouverts les côtés ac, b c, de la boîte,
soit, ce qui vaut mieux ordinairement, en fai-
sant arriver la lumière directe ou réfléchie
par une petite trape réservée sur la- fa ce supé-
rieure. La coïncidence des images des figures
A et B donne la' sensation d'un cône tronqué
en relief, ou dont la petite base avance vers
l'ceil La coïncidence au contraire des images
des figures B et Ç donne la sensation d'un cô-
ne tronqué creux ou do»t la petite base luit,
Si los trois figures sont convenablement espa-
cées, on peut avoir à la fois les deux sensations
d'un cône en rali* f et d'un côae creux produi-
tes par la vision des mêmes figures plates..
Si l'on colore le cercle qui forme la petite
base, on ne verra pas sans surprise ique son
image, de grandeur naturelle sur l'une quel-
conque des figures plates, apparaît, plus gran-
La question était bien simple l'A!gérierJoin
de sn^eaax besoins de Son marché intérieur,-
achète annuellemenl, et en moyenne, 1,295,000
hectolitres de blé étranger, soit en grain, soit
en farine. Elle sera donc longtemps encore
hors d'état d'exporter des céréales. En atten-
dant, ne pouvant plus recevoir les grains é-'
trangers, qui désormais seront frappés sur son
littoral des mêmes droits qu'ils subissent dans
les ports français, il faudra bien qu'elle ait re-
cours [aux agriculteurs de la métropole. Donc,;
c'est la Franco qui, pendant plusieurs années,
y trouvera un profit réel, et nos départemefls
de l'Ouest qui, cette année, importeront es An-
gleterre 5 millions d'hectolitres de blé, sauront
bien prendre la voie de l'Afrique.
Lorsque l'Algérie pourra exporter ( et Dieu
s'ait quand !), les départemens du Midi qui,
dans les années moyennes^ tirent de l'étranger
huit à neuf cent mille hectolitres de grains, re-
cevront, de notre colonie ce supplément d'ap-
provisionnément, qui leur est indispensable.
Et quand l'Algérie produira au-delà de co
chiffre d'exportation ? demandent les adversai-
res du projet.
Rassurez-vous la main-d'œuvre sera do,
longtemps beaucoup plus élevée qu'en France,
parce que les bras, plus rares que chez nous,'
feront, comme actuellement, la loi au, capital
par conséquent, le blé restera plus cher en Al-
gérie que dans; la métropole, qui sera ainsi ga-
rantie contre la concurrence.
Lesblés arabes?– -Mais tout le monde Fait que
les indigènes ne récoltent que du lié dur, dont
on ne trouve le placement en France que pour
les fabriques de vermicelle et de pâtes d'Ita-
Jie. Les Arabes, d'ailleurs, ont leur marché tout
trouvé c'est le Sahara, qui ne peut se passer
de leurs grains. Tout le surplus de leurs récol--
tes passe chez les populations des Oasis et du
Petit-Désert. Ces peuplades ont tellement be-;
soin des blés' du Tell, elfes sont à ce point tri-
butaires de la région cultivable de l'Algérie,
qu'elles achètent les grains de cette zone atout
prix. Cette année, par exemple, les Sahariens
ont payé le blé à Orléansville jusqu'à 50 francs
l'hectolitre. Et l'on voudrait que les Arabes é-
ehangeasseHt un semblable marché contre .le
débouché si peu attrayant de la France, où les
céréales sont à si bas 'prix!
Voilà ce que MM. Dufaure et Passy ignoraient
sans doute, car ils eussent assurément appuyé;
de cet argument leur thèse à l'appui du projet.
cils ont, du reste, triomphé. M. Passy, par sa
parole grave et convaincue, M. Dufaure, par sa
netteté et sa chaleureuse précision, ont enlevé
l'article Céréales. Le maintien de ce produit sur
le tableau des franchises accordées à la colonie
a été voté à une grande majorité.
Ce premier pas nous semble décisif. Il ne
nous paraît pas possible maintenant que les
autres articles du tableau, qui avaient d'abord
éveiiié les susceptibilités de quelques mein-.
bres, ne soient pas admis comme les céréales.
L'Assemblée est engagée.. Elle ne reculera,
certainement pas dans la bonne voie où elle
vient d'entrer.
FRÉDÉRIC LACHOIX.
On a distribué à l'Assemblée le rapport de;
M.Côrne,au nom de la 15e commission de l'i-
nitiative parlementaire, sûr la proposition de
M. Cordier, demandant une enquête • sur les
questions qui se rattachent à l'organisation de
la boucherie de Paris, do l'industrie du béiajjl-
et à la production de la viande.
La commission, à l'unanimité, a pris en con-
sidération, cette proposition qui lui a paru jus-
tifiée pas? l'importance de son objet et par son
actualité.
Le bureau de l'Assemblée se réunira diman-
che prqchahrpour prendre une décision dans-
l'affaire Yon. Les membres du bureau sont di-
visés en deux camps égaux, dont l'un paraît
bien décidé, jusqu,'à ce moment, à soutenir la
lutte contre legouvernement.
A ce propos, nous citerons un fait. ̃ ̃'• •
La demande de révocation adressée par M.
le ministre de l'intérieur à M. le président de
l'Assemblée est datée du 19 décembre.
Le lendemain, 20 décembre, MM. les ques-
teurs distribuaient une statistique imprimée de
Ja chambre, dans laquelle M. Yon continue à
de, lorsqu'elle se montre au fond du cône
creux, plus petite lorsqu'elle se montre au.
sommet du'cône en relief; et l'on obtient ainsf
la démonstration simple et palpable de ce fait
capital que notre ame, en appréciant la gran^
deur des objets, met spontanément et riéens-
sairementen ligne de compte la distance qu'elle
leur suppose. C'est ainsi que la lune nous ao-
paraît plus grande à l'horizon et pius petite
au zénith. Qui ne se serait attendu à voir sous
un diamètre plus petit-la petite basé du cône
creux, sous undiamètre plus grand, la petite
base du cône saillant, puisque la première ap-
paraît à une distance beaucoup plus considé-
rable ? Et cependant il en est tout autrement..
Déjà plein d'intérêt d.tns la représentation
en relief des corps géométriques, le stéréo^
scope lenticulaire produit des effets magiques
lorsqu'on l'applique à la reproduction des sta-
tues, des édifices, des machines, des paysa-
ges etc., et plus encore lorsqu'on s'en sert
pour obtenir le portrait eu relief d'une per-
çontfe vivante. Il devient alors, sans contredit,
l'appareil de physique le plus extraordinaire
et le plus indispensable.
Cette transformation subite plats en une statue aux formes saillantes et
pleine de vie, cause une impression si vive et
si douce que l'œil ne se lasse jamais de la
contempler.
Le tracé des figures dissemblables se fait
sans peine quand il s'agit des solides do la
géométrie. Mais comment arriver à dessiner
parfaitement l'image d'une statue, d'un pay-
sage ou d'une personne vivante, vue 4our à
tour de l'œil gauche et de l'œil droit? Si
l'on plaçait au devant des lentilles des dessins
sortis du. crayon mémo de Raphaë!, le stëréè--
scop'e ne reproduirait qu'une imago confu-e^
irrégulière, qui fatiguerait et désespérerait" le
regard. ••̃•' • t
Heureusement quo la photographie est là
avec ses ressources, iuîînies et la vérité mira-
culeuse de ses imagt?s, comparables à celles
que la lumière trace sur les rétines des yeux.
Nous pouvons alors créer une chambre obs-
cure binoculaire qui, de ses deux yeux formés
aussi dos deux moitiés d'une même ientilie,
regarde pour nous l'objet qu'il s'agit de re-
produire, et le force à dessiner lui-même,, â-
Paris Samedi,
Toutes les demandes et réclamations relatives au service doivent être adressées, afffjnti
On s'abonne à Londres; pour tetitleRoyaume-uni, chez M. LOYSEL et C«, 34, Essex-Stfwfc^ttftii'*
ARJMQiVCES M. E. PANIS Régisseur, place de la Bourse, 10. t
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PRIX UN AN, 40 FKAKCSÎ'SlS MOrS, 2^ FRANCS; TROIS MOIS, 82 FUANCS.
Port en sus pour les pays sans échange postal. Les abonnmn^- datent de* cl JO du mois.
outes les lettres et communications relatives à la rédaction doivent être adressées, affranchies:
A M NEFFTZFR l ra des dÊRAiss ht secrétaire dc comité DsaiÉDAcr'ioNrruc Montmartre, 131.
Principal ffi* LA ?nft"OHm*^r^T'B^iiï«^BF Hw^d" M" "S;
• _a Peyrvt* A.Lauvrav; –P. Umwiuc, A. Dumont; Laixery, mnuD, an. ueeay,
"~M" B°^a^s ênv^euiniU^s^nsérés sont brûlés et ne sont pas raidus.
Les articles envoyç~ etqlai n'ont'pas élé:insérés sont brQlés et ne sont pas r~ndus, y
Paris, 27 décembre.
~~N. T~&
Il est des questions Tji sc résolvent d'elles-
mêmes, comme les fleuves suivent leur cours
et prennent leur niveau.
Dansée département, du Nord et dans le. dé-
V parlement du Cher, oui! s'agissait d'élections
partielles, relativement à l'Assemblée législa-
tive, mais générales, relativement à ces dépar-
temens, l'opposition a été unanime pour dé-
clarer qu'il y.avait lieu de s'abstenir, attendu
qu'il n'y aurait aucun avantage à voter, et-que
s'abstenir c'était protesler.contre la loi du 3t
mai. Cette ligne de conduite a été instinctive-
ment adoptée -pour toutes les élections 'par-
tielles législatives qui pourront avoir lieu d'ici
aux élections générales-législatives, dont le ter-
me est constitutionnellement marqué pour le 26
avril et le 10 mai 1852. La ligne de conduite
opposée vient d'être instinctivement adoptée
dans les départemens de la Gironde, de la Cor-
rèze et de Loir-et-Cher, cù il s'agissait d'élec-
lions purement locales. ̃
GIRONDE.
La Tribune de la Gironde publie la lettre
suivante qui lui est adressée
« La Réole, 22 décembre 1850.
» Citoyen rédacteur
»N6s éjections municipales sont terminées: Nous
nous sommes assez bien servis du tronçon d'épée
que la loi du 31 mai a laissé dans nos aaafns.Les
vingt-trois candidats de la démocratie" ont passé à
'une forte majorité au premier tour de scrutin.
» La leçon est un peu sévère pour nos adversai-
res, mais elle est bien méritée. L'autorité supé-
rieure comprendra-t-elle enfin ? R
» A. Gravier.». u.
La Tribune de la Gironde ajoute
«Le nombre desélecteurs exclus de la liste élec-
torale de la Réole, par'la loi' du 31* mai dernier,
est de 520.- ̃̃
» Le nombre des électeurs conservés sur cette
liste est de 720. N ̃ ̃
» II y a eu, dans, l'élection qui vient d'avoir lieu,
622 votans.
» Celui des candidats de la liste démocratique
qui réunit le plus de suffrages, atteint le chiffre
jde 382. Celui qui en a eu le moins a. atteint le
chilfre de 343.
». Les deux candidats royalistes qui ont obtenu
le plus grand nombre de suffrages ne sont arrivés
qu'aux chiffres de 272 et 271, et on nous assure
qu'un assez^rand nombre de ces suffrages n'ont
eu aucune signification politique, et ont été ac-
cordés aux qualités privées de ces deux candidats
et à quelques services qu'ils ont rendus à la lo-
calité.
» Ces chiffres sont plus expressifs que tous les
commentaires dont nous pourrions, les accompa-
gner. "̃"̃-̃
» Nous offrons ce résultat à nos amis et à nos
adversaires, comme une nouvelle preuve que la
République a pris racine dans la Gironde. »
CORRÈZE.
On écrit au National:
« A Tulle, le parti démocratique a obtenu, di-
manche 22 courant, un triomphe complet dansl'é-
leGtion du tribunal de commerce. Toutes les mesu-
res avaient été prises cependant pour assurer le
succès de ses adversaires l'élection était pour
ainsi dire conduite à huîs-clos. Beaucoup de nos
amis dont le nom avait été rayé sur les listes n'a-
vaient pas réclamé à temps, et ces listes d'ailleurs
n'avaient été afOclices qu'un seul jour, le 20 octo-
bre, à la porte de la mairie. Le préfet avait lait'
N tout ce qui dépendait de lui pour que le jour de
l'élection ne fût pas connu; w
» Les journaux réactionnaires, que nos amis ne
lisent pas, l'avaient seuls annoncé aucune convo-
cation à domicile n'avait été faite. Malgré tont
cela, la liste démocratique a passé à une immense
majorité. MM. Toinet père,' comme président Sau-
gon, épicier; Frénaye, messagiste Tramond, en-
trepreneur Bonnelye, ouvrier chapelier, comme
juges; Plantadë fils, teinturier; Verdiet, sellier;
David, i"ionnseur; Marian jeune, horloger, comme
juges suppléans, ont obtenu plus des trois quarts
des voix. Les réactionnaires sont' consternés et
honteux. C'est une réponse à la conduite adminis-
trative du préfet, M. Bourdon, et aux persécutions
dont il abreuve tous les fonctionnaires coupables,' à
ses yeux, de sentimens républicains."
1OIR-ET-CHBR.
On lit ce matin dans la République:
« Quatre juges du, iribunaï de .commence de
FEOLLETON DE LA PRESSE
DU 28 DÉCEMBRE 1850.
Bulletin da Mondé seieBliiqae.
SOMMAIRE.– Nouvelle aTir.ée.– Étrennes.– Hommes du
monde, artistes, dessinateurs,' etc. –Le stéréoscope.
Charmnnte expérience et brillante découverte de
II. Whéaitone.– La, sensation du relief naît de la su-
perposition
cope est-il enrore.mconnn?- Infirmités physiques et
ino'ales.– Sir David Brevstér.– Son ardent amour du
progrès. Cinq formes nouvelles de stéréoscopes.
Description du stéréoscope, lenticulaire. curieuse
expérience.– Diamètre apparent de la lune.– Applica-
tion du ttértoseope à la représentai ion en.relief des
statues, des paysages,. des objets vivans.-La photo-
graphie.– M. Jules Quboscq.– tes résultats merveil-
leux qu'il a obtenus. Elrennes aux agriculteurs.
L'engrais liquide et la méthode Guenon. Routine et
lutte.– Menaces accomplies. –M. Girardin, de. Rouen.
-Son incroyable rapport. Son analyse supposée.
L'homme, le ch'misle, le savant.– Rôle singulier de la
Société cenaralo (l'agriculture de Rouen.– Un dtner.de
Chevet.– Distribution gratuite, du rapport.-L'liomme
affamé.– 2\"os convictions,nos théories. -Triomphe pro-
chain. –l.e jury de la Seine pour l'admissipiuli s pro-
cuits destinés à l'exposition de Londres.– Décision.
L'année 1850 va donc finir pour faire place
à 1851, et les lecteurs do Fa Presse attendrai
îansdouto que nous leur donnions k'urs etren-
nts,Ten même temps que nous leur exprimerons
nos vœux de bonne année: Fidèles à l'antique
usage, nous apposons à l'avance noire hum-
ble tribut d'amiiié et do reconnaissance peur
une synipaîhie dont nous sommes justement
fier. •
Blois devaient être élus par suite au renouvelle-
ment. Sur la liste des démocrates figuraient les' e
noms de trois citoyens qui ont comparu devant la
cohe d'assises, H y a un mois* à l'eccasion de la
Solidarité républicaine. TetrtrOn savoir comment
les électeurs républicains ont ontendu protester et
reconnaître qu'il ne pouvait pas y avoir de droit
contre le droit? Ils ont tous voté, et, malgré la loi
du 31 mai, la liste démocratique a passé h'Mne
immense majorité. il est à remarquer que les com-
merçans seuls ont pris psrt au vote. » »
Par les faits qui précèdent,' la,question, un
moment indécise, nous paraît pleinement tran-
chée II n'y a plus à discuter; il n'y a plus à
délibérer il n'y a plus qu'à suivre l'exemple
donné il n'y a plus qu'à voteravec unité.
Pour les rédacteurs politiques do la Presse
Le secrétaire ie la rédaction,
A. NEFFTZEB. `
A NOS LECTEURS DES DÉPARTEMENS.
Il serait utile, nécessaire, opportun, urgent
de. connaître ce que la loi du 31 mai a retran-
ché d'électeursdans chaque département. Nous
prions donc tous nos lecteurs qui seront mê-
me de connaître avec certitude le chiffre des
électeurs de leur département inscrits auxter-
me& de la loi du 31 mai, de nous faire connaî-
tre ce' chiffre avec toutes les indications dont
ils jugeront utile de l'accompagner.
̃"• A. NEFFTZER.
11UBERTÉ to'A§§i©i5ISI_EI&
La Liberté illimitée a des partisans que nous
ne soupçonnions guère et qui la comprennent
d'une manière autrement large que les écri-
vains de la Presse. Nous demandions, nous,
la liberté de tout dire. Voici des gpns qui s'ar-
rogent la. liberté de tout faire Auprès d'eux.
nous ne sommes que des conservateurs bornes
et des réactionnaires. La plume et la parole,
ces armes de la force morale, sont remplacées
par le poing et par le bâton, ces armes de la
force brutale. Il n'est plus question maintenant
du droit de discuter; il s'agit tout simplement
du droit d'assommer.
Personne n'a" pu oublier les scènes de violen-
ces dont la place du Havre fut le théâtre^ le
jour où le président rentra à Paris en revenant
de son voyage en Normandie. Cette fois ce n'é-
tait pas une fantasmagorie créée, par l'imagi-
nation malade d'un agent de police. Le com-
plot était patent et flagrant. Des bandes orga-
nisées,-disciplinées, et distribuées dans un or-
dre de stratégie qui révélait une pensée diri-
geante et un plan d'ensemble, étaient- postées
aux environs de l'embarcadère du chemin
de fer de Versailles, et aux coins des; rues.
On les a vues fonctipnner. Leurs hauts faits,
ont eu des milliers de témoins. Des hommes
honorables, dont le témoignage et la situation-
ne pouvaient être suspects ont été leurs victi-
mes. Non seulement ces bandes ont hurlé des
eris inconstitutionnels, insulté des passans pai-
sibles, entravé la circulation, troublé l'ordre;
mais encore elles ont provoqué et frappé, mis
des existences en danger, et aggravé le. scan-
dale de leurs manifestations par d'odieuses
aggressions, par de véritables guet-apens, qui,
sans la' sagesse admirable de la population,
pouvaient devenir l'occasion de collisions irré-
parables, et sanglantes.
La police avait croisé les bras; la justice ne
pouva:t pas fermer les yeux. Sous la pression
de l'opinion publique, une instruction fut com-
mencée. Cette instruction, qui avait fait un peu
de bruit d'abord, semblait oubliée dans les car-
tons du parquet. Enfin, le magistrat qui occu-
pait le siège de l'accusation dans le pro-
Lcès Allais, nous en a donné des nouvelles. Une
ordonnance de non-lieu est intervenue en. fa-
veur des assommeurs de la "place du Havre.
Nous respectons profondément les décisions
de la justice. Ce n'est pas nous qui voudrions
montrer des coupables là où elfe trou ^e des
innocens. Mais qu'il nous spit perrois cepen-
dant de dire notre surprise de ce résultat qui
contraste si étrangement avec les répressions
de toutes sortes, dont on frappe chaque jour
des manifestations sans doute moins dange-
reuses et moins scandaleuses que celles sur
lesquelles la magistrature vient d'étendre son
absolution. Jamais à aucune époque les procès
stéréoscope. A»x hommes du monde,
aux artistes, dessinateurs, peintres, sculpteurs,
photographe?, etc., aux pères et aux mères
d'enfans tendrement aimés, etc., etc., nous
offrirons pour étrennes le stéréoscope, nom
assez barbare formé de deux mots grecs ste-
reos, solide, relief, et scopeo, je vois mais
instrument délicieux qui montre aux yeux é-
tonnés et fait presque toucher du doigt un des
plus curieux mystères de la nature. Il y a .trei-
ze ans déjà que le plus ingénieux physicien de
l'Angleterre et peut-êtrodu monde, M. Charles
Wheatstohe, a réalisé celte charmante expé-
rience
Chacun de nos yeux voit sous un aspect
quelque peu différent les divers objets de la
nature: statues, édifices, paysages, etc. La lu-
mière émise ou réfléchie par les corps ayant
trois dimensions, longueur, largeur et profon-
deur, peint sur nos deux rétines des images
réellement dissemblables et quelquefois mê-
me dyssimétriques ou opposées.
Or, M. Vheatstone a démontré que si, par
un moyen quelconque, on fait superposer les
deux images d'un même objet vu tbur-à-tour
do l'oeil droit et de l'œil gauche, cette super-
position nous donne la sensation immédiate,
invincible, du relief de ce corps, et nous le
monta tel qu'il est en lui-même, saillant ou
creux. L'instrument qui réalise ceHo superpo-
sition des deux 'images dissemblables est pré-
cisément le stéréoscope. Vous prenez deux des-
sins linéaires d'une pyramide ou d'un cône;
vous les fixez contre deux petites, planchet-
tes E,P; à droite, l'image vue do l'œil droit; à.
gauche, l'image vue de l'ceil gauche; ces deux
[politiques ne. furent plus nombreux. Jamais
'les condamnations, ne furent plus sévères. tJn
mot échappé à la plume d'un écriyaiâ-, un cri-
jeté dans un moment d'irritation s'expient par.
des années de prison. Sur un indice, quelque
léger qu'il soit, on- arrête un homme, on le
jette au fond d'un cachot, on rompromet sa
fortune, son avenir, sa santé, sa vie.
/Et quand il y a eu un scandale public, une
provocation flagrante, une agression violente
quand il y a eu des citoyens insultés, frappés,
assommés quand ces attaques ont eu pduV
témoins quarante mille personnes indignées et
révoltées; quand les victimes ont donné leur
adresse et montré sur leurs habits et sur leur
corps, les traces du poing des assommeurs, la
magistrature ne trouve pas un coupable à sai-,
sir et elle rend une ordonnance de non-lieu 1
Cela n'accuse pas sans doute la partialité de
la magistrature. Encore une fois, nous respec-
tons ses arrêts. Mais cela accuse au moins l'é-
trange habileté des gens qui peuvent ainsi dé-
rober h' la justice les preuves dejeur crime,
des gens qui peuvent tout "faire et ne rien
craindre!-
Qu'on nous permette une supposition: Nous
supposons que les bandes qui encombraient la'
place du Havre à l'arrivée de M. le président
de la République, aient seulement crié Vive
la Constitution au lieu de crier Vive l'Em-
pereur Nous supposons que ces bandes aient,
employé la. violence .pour, arracher aux pas-'
sans des manifestations républicaines. Nous
supposons enfin qu'elles aient assommé pour
le compte de la République, au lieu d'assom-
mer pour le compte de l'Empire. Que serait-il
arrivé? Ce qui serait arrivé, tout le monde le
devine. La police eût appréhendé au corps
les perturbateurs. La cavalerie eût "balayé les
rues en un clin d'œil les prisons eussent
regorgé de prévenus. Qui sait même si le len-
demain Paris n'eût pas été déclaré en ëtat^de
siège et plusieurs journaux frappés de suspen-
sion?. En tout cas, un grand complot eût été
dénoncé à l'indignation des bons citoyens et
déféré à la sévérité de la justice. Alors on ne
se fût pas borné à poursuivre les agresseurs
pris en flagrant délit. On eût également pour-
suivi leurs parens, leurs amis etjpirs connais-
sances, ceux auxquels ils avaient écrit, aux-
quels ils avaient parlé, et avec lesquels ils a-
vaient dîné la veille, l'avant-veille et les jours
précédens. Voilà ce qui serait arrivé. ̃
Est-ce à dire qu'il y ait deux lois dans le
code, l'une .pour /ceux qui veulent conserver
la République 1/autre pour ceux qui veulent
la renverser ? Non il n'y a pas-plus deux lois
dans -Ie.code, /jù'iln'y a deux consciences dans
[le magistrat. Seulement il y a deux impres-
sions différentes. Il arrive que les faits pèsent
plus ou .moins dans, la balance de-la justice
selon qu'ils correspondent à tel ou tel ordre
d'idées. L'égalité des poids et mesures n'est pas
encore assez rigoureusement appliquée dam
;les procès politiques. Il y a un poids pour les
Républicains; il y en a un pour les légitimistes;
il y en a un pour les bonapartistes. Le même
fait change de caractère en changeant de co-
carde. En un mot on pèse l'homme an lieu
de peser l'acte. Cela est profondément regret-
table pour l'autoritéde la loi et pour celle du
magistrat. ̃
Puis aussi, nous devons le reconnaître, les
élémens de prévention qui abondent et se mul-
tiplient dans les mains du ministère public,
quand il s'agit de poursuivre certaines opi-
nions, manquent complètement, quand il faut
en poursuivre d'autres. La police, qui voit sou-
vent des complots qui n'ëxistentpas, no voit
pas toujours ceux qui existent. Elle ouvre les
yeux pour saisir des chimères elle les ferme
pour ne pas voir des réalités.
De tout cela, nous concluons que la Liberté
illimité telle qu'elle est comprise et pratiquée
par ceux dont nous parlions en commençant
cet àrlicl
que nous repoussons. Nous sommes plus mo-
destes. A ceux qui se réserrent la liberté d'âs-
somnier, nous ne demandons que lalibertéde
discuter. •• •
"A. DE LA GUÉRONNIÊRË.
imagos vont se réfléchir sur deux petits mi-
roirs M,M placés à angle droit, et verticalement
dans l'intervalle; qui sépare les deux plan-
chettes^ inclinés sur elles de 45 degrés, et
dont l'arête commune est très près de l'œil.
Par cette disposition, les. images réfléchies
coïncident ou se superposent quand on les re-'
garde avec les deux yeux 0,0 ouverts .devant
les miroirs, et aussitôt l'on voit la pointe de la
pyramide ou du cône s'avancer et menacer en
quelque sorte l'œil qui la regarde, à tel point
qu'il est impossible de.se persuader à soi-
même qu'on n'a pas devant les yeux une py-
ramide ou un cône réel à pointes saillantes
et ajguës. Si les dessins sont ceux d'une
pyramido ou d'un cône creux à base plus
rapprochée de l'œil; ou si, plus simplement,
on place à droite l'image vue de l'œil gauche,
à gauche l'image vue de l'œil droit, le stéréo-
scope donne la sensation d'un creux ou d'u-
ne cavité profonde.
Le croirait-on ? cette magnifique expérien-
ce qui, comme nous le disions, date déjà de
treize longues années, est encore presque in-
connue en France! Il est donc vrni que l'mer-
tie est un des plus tristes apanages de la
pauvre intelligence humaine, et que le "-pro-
grès le plus inoffensif voit, se dresser devant
lui des obstacles fatalement insurmontables.
L'expérience du stéréoscope ne réussit in-
failliblement qu'autant que les axes optiques
des deux yeux sont parfaitement parallèles,
que la distance de la vision distincte, oii du
moins que la force de la vision est seasible-,
ment la même pour les deux yeux, etc.; et rr al-
heureusement ces conditions ne sont pas tou-
jours remplies; II est arrivé même, par une
coïncidence bizarre et presque incroyable,
qu'au moment de l'apparition du stéréoscope,
aucun ou presque aucun des physiciens fran-
çais qai devaient l'accueillir et le propager
avec le plus d'empressement, ne pouvait cons-
tater par lui même le résultat oaerveiileuï qui
(rapp nt d'étonnemDiit le simple vulgaire.
Il est, en Ecosse, un observateur ̃ incompa-
rable, célèbre' entre tous les autres par la
fécondité et l'originalité de, ses 'recherches.
De que.lqu3 côté quo souffle le VL-nt ri'u pro-
grès, sir David Brewster lui tend sa grande
voile et se laisse emporter. Il n'est pas un fait t
Un jn^î|ont qui: ne touchait qu'à des susoop-
tibilités tesonnelles et dans lequel il serait
puériMe crfênsher un fnterôt politique, a amc-
né aujourd'hui des explications très vives en-
tre M. le ministre de l'intérieur et M. Pascal
Duprat.
Dans la séance de samedi dernier, M. Pascal
Duprat avait parlé d'un rapport émanant du
ministère de l'intérieur, et qui signalait des
désordres graves dans Fadmimstration de la
loterie des lingots d'or. M. Baroche avait -irn-
médiatement'déclaré qu'il ne connaissait pas
ce rapport. Cette déclaration, renouvelée depuis
par la voie du Moniteur, d&ns une note commu-
niquée dont les termes laissaient supposer que
M. Pascal Duprat avait' abusé l'Assemblée, a
provoqué de la part de ce dernier un démenti
catégorique et énergique qui ne permettait pas
à M. le ministre de l'intérieur de garder le
silence.
Le rapport dénoncé par M. Pascal Duprat a-
t-il existé ? C'était là touie la question. C'est
pour juger cette question que l'Assemblée a
été constituée en jury, selon la remarque de
M. le président Dupin. Il s'agissait de savoir si
quelqu'un avait osé mentir en pleine tribune.
Cet incident s'est terminé par un ordre du
jour. Une fuis de plus, la majorité était satis-
faite des explications du ministre. Cependant,
nous sommes presque tenté de croire qu'elle
eût encore.frappé de la censure avec exclusion
temporaire 1etep*éseB tant assez téméraire pour
lui proposer de voter l'ordre du jour' suivant
« L'AsSçmblée, confiante dans "la sollicitude
du gouvernement, passe à l'ordre du jour. »
A. DE LA GUÉRONNIÈRE.
Voici la lettre adressée par M. Pascal Duprat
au Moniteur:
Monsieur lé rédacteur m ch e( du Moni leur universel
« Vous avez publié une note anonyme dans la-
quelle il est dit que le rapport lu par moi dans la
séance de samedi n'a jamais existé.
» Voici ma réponse
» J'affirme que le rapport a existé et qu'il exis-
tait encore au moment où j'ai lait mesinterpella-
tions. ,-̃̃ ••̃ ̃
» J'affirme que le rapport a été écrit sur la de-
mande de M. Baroche lui-même.
» J'affirme que le ministre a lu le rapport. J'a-
vais été généreux en reculant à la tribune devant
la pa-role d'un des membres du cabinet. Je crois
l'être aujourd'hui encore en me contentant d'un
simple démenti.
» Agréez l'assurance de ma considération distin-
iguée. -••̃•̃ • p pASCAL DTIpBAT,
» PASCAL BTTPSAT,
-̃̃̃- » Représentant du' peuple.
̃ » Paris, le 25 décembre 1850; »'-
RELATIONS COMMERCIALES DE L'ALGERIE.
-̃ -(26 lecture du projet de loi.)
Les adversaires de la loi sur le régime doua-
nier dé l'Algérie trouveraient fort commode
"que notre colonie leur. achetât éternellement
leurs tissus, leurs farines, leurs vins, leur su-
cre, etc., sans jamais envoyer le moindre de
ses produits en France. Ils veulent bien que
l'Algérie les débarrassede leurs marchandises,
mais ils ne veulent pas qu'elle vende le trop
plein de ses richesses. Le fait a, jusqu'à ce
jour, parfaitement répondu aux désirs intérés-
sés~des producteurs métropolitains l'Algérie a
acheté saris vendre. Le budget, les indigènes
et les quelques colons qui vivent de leurs pro-
pres ressources, ont fait les frais de cette sin-
gulière situation. De sorte que, si l'Etat faisait
de lourds sacrifices pour l'Algérie, une bonne
partie de l'argent dépensé par lui dans" ce pays
revenait en France sous forme de rosée bien-
faisante qui se répandait sur notre agricultu-
re, notre industrie et netre navigation.
Si Ton veut se faire une idée de la nature de
ces relations commerciales entre la France et
sa colonie, qu'on jette les yeux sur les chiffres
suivans, qui sont authentiques; ces chiffres re-
présentent les exportations de la France pour
ses possessions africaines en 1849,t n'indi-
quent que des marchandises de son cru, de son
industrie ou deses manufactures
Tissus de coton 14,100,000 fr.
d» de laine 3,600,000
d° de soie.̃ 2,400,000
d<> de lin et do chanvre 1,600,000
nouveau qu'il, ne veuille constater, pas -une
expérience qu'il ne s'empresse de répéter, et
à laquelle il ne donne pour la perfectionner des
soins aussi tendres, aussi persévérans, que si
elle était son propre enfant. Le stéréoscope de
son jeune émule lui est apparu ce qu'il est en
réalité,' une brillante découverte pet il en a
fait aussitôt l'objet de profondes études. Parfait
comme .appareil classique, il avait l'inconvé-
nient d'être quelque peu désagréable dans sa
forme, et de no pouvoir êlre facilement trans-
porté. Sir David a donc cherché à lui donner
des formes nouvelles qui en feront désormais
un instrument populaire, il a ainsi comme
créé cinq stéréoscopes nouveaux
1" Le stéréoscope lenticulaire où les deux
miroirs sont remplacés par les deux moitiés
d'une même lentille 2° la stéréoscope à ré-
flexion totale l'œil voit directemeut i'image
unique pendant que la réflexion sur la ba-
se du prisme la lui montre renversée 3° le
stéréoscope à simple prisme réfringent sans
réflexion totale, ou avec un double prisme 4°
le stéréoscope simplement ou doublement ré-
fléchissant. Nous ne décrirons ici que le sté-
réoscope lenticulaire qui s'applique à tous les
cas possibles, qui constitue par ses dimensions
et par sa forme un appareil éminemment por-
tatif. •
II se composé, comme nous l'avons indiqué,
de deux demi-lentiHes L, L, placées de telle
sorte que leurs diamètres soient parallèles,
et à une distance de deux pouces et demi, la
distance à pçu près des pupilles de nos yeux.
Les deux images dissemblables -placées au
fond do la boîte sont vues comme à travers
deux prismes et sout par conséquent déviées
en sens contraire celle de droite est reportée
vers la gauche, celle de-gauche vers' la droite.
Effets à usage '4^600,^006
Vins. ,,? .>58O,O0¥.
Eaux-dc-vié et liqueurs. '.V.' i,300,000
Sucro raffiné 2,ÎÔ0,000
Céréales en grains et en farines. 115,000 (1)
Piaux préparées. 2,100,000
Peaux ouvrées 1,500,000
Outils et ouvrages enmétaux. 1,000,000
Poteries, verres et cristaux., 1,000,000
Mercerie et boutons, 1,200,000
Tabac fabriqué et préparé 600,000
Savons. 600,000
Tous autres produits 6,500,000
Total. 50,815,000 fr.
Voilà donc plusde 51 millions (y compris les
chiffres indiqués dans la note ci-dessous),
duits français. En retour, que nous a-t-elle
envoyé dans le même espace de temps ? Pour
8,800,000 fr. de ses produits, pas davantage;
encore, voit-on figurer dans ce total 5 millions
d'huiles cl'olive que les Kabyles nous ont ven-
dus par extraordinaire, et qui se réduisent, dès
cette année, à quelques centaines de mille
•francs. On peut donc fixer à environ 5 millions
de francs les exportations annuelles de l'Algé-
rie pour la France.
Ainsi, la métropole vend à sa colonie dix
fois plus de produits' qu'elle ne lui en achète'.
Et tandis que les provenances, de l'Algérie
sont traitées en France comme si?: elles étaient
étrangères, sur les marchés des autres nations
elles sont considérées comme françaises, par
conséquent proscrites de tous côtés.
Ce rôle étrange fait à une colonie si féconde
et si vaste peut-il raisonnablement se prolon-
ger au profit de quelques intérêts particuliers
et au grand détriment de la métropole?
Il est facile de comprendre que quand l'Al-
gérie pourra exporter ses produits, il en résul-
tera 1
1» Que l'agriculture se développant de jour
en jour, la pooiilation européenne s'accroissanl
dans une proportion correspondante, la paix
s'affermira dans la colonie, et que l'effectif de
l'armée d'occupation pourra être, en consé-
quence, fortement réduit;
2o Que les capitaux et les bras affluant en:
Alrique, grace à.l'appàt des bénéfices assurés à
l'agriculture la métropole verra "diminuer, les
sacrifices en faveur de la colonisation indi-
gente et des travailleurs inoccupés, jusqu'au
jour où elle les verra cesser entièrement;
3o Que la colonie, s'a'dônriant de pWièrence
aux cultures spéciales qui'doivent faire sa ri-
chesse, acquérant de jour en jour des capitaux
et des objets d'échange qu'elle n'a pas aujour-
d'hui, et voyant s'accroître ses besoins en rai-
son de sa population et de son aisance, achè-
tera à la métropole infiniment plus qu'elle ne
lui demande .actuellement; que, par consé-
quent, l'industrie et le commerce de la France
gagneront encore plus à ce nouvelétat de cho-
ses que le Trésor public.
Tout cela, .nous le répétons, est facile à com-
prendre.. Mais les intérêts individuels ne sont
pas toujours intelligens et dans la circonstan-
ce actuelle, ils ferment 1 es yeux et se bo uchent les
-oreilles. Ils se sont aujourd'hui donné carrière,
et MM. Darblay, Limayrac, Barre, ont étalé tout
à leur aise leurs doctrines égoïstes et rétrogra-
des. Nous devons' lé dire à l'honneur de l'As-
semblée aucun de ces champions do l'intérêt
privé n'a été écoute avec faveur; leur voix s'est
perdue dans le bruit des .conversations, et c'est
assurément par politesse_ qu'on les a laissé par-
ler on le? connaît bien ils sont de ceux qui,
si nous étions encore en 1789, .réclameraient à
grands cris le maintien des barrières qui sé-
paraient les provinces les unes des autres. M.
Passy a pu, avec raison, infliger celte injure «e
aux adversaires de la loi. L'Assemblée lui
a fait comprendre qu'il avait frappé juste.
Le premier effort dés avocats de l'intérêt
privé a porté sur l'article céréales. Il s'agissait
de savoir si les grains algériens seraient main-
tenus sur le'tableau-des objets dont l'importa-
tion' aura lieu en France libre de tous droits
d'entrée. ̃•̃
(1) La France a, en outre, expédié de ses entre-
pots sur l'Algérie pour plus de 4 millions de fari-
n es moulues à Marseille, et pour 200,000 fr. de cé-
réales en grains.
et, si la distance des deux images, ou des deux
portions correspondantes de ces images est
double de la déviation, l' œil- verra les deux
images superposées et aura par conséquent la
sensation du relief de l'objet qu'elles représen-
tent. Voilà en réalité tout le mécanisme de ce
charmant appareil dont nous donnons ici la
figure, a l fond de la boîte ac, le, sps côtés;
0, 0, plaies de l'œil et des. demi-lentilles; N.
place du nez. ABC, l'image qui glisse dans
une coulisse et s'appuie contre le fond..
Faisons-le d'abord servir a" une expérience
éminemment instructive. On place au fond de
la boîte un carton sur lequel sont dessinées les
trois figures A* B, C, et que l'on éclaire soit en
laissant ouverts les côtés ac, b c, de la boîte,
soit, ce qui vaut mieux ordinairement, en fai-
sant arriver la lumière directe ou réfléchie
par une petite trape réservée sur la- fa ce supé-
rieure. La coïncidence des images des figures
A et B donne la' sensation d'un cône tronqué
en relief, ou dont la petite base avance vers
l'ceil La coïncidence au contraire des images
des figures B et Ç donne la sensation d'un cô-
ne tronqué creux ou do»t la petite base luit,
Si los trois figures sont convenablement espa-
cées, on peut avoir à la fois les deux sensations
d'un cône en rali* f et d'un côae creux produi-
tes par la vision des mêmes figures plates..
Si l'on colore le cercle qui forme la petite
base, on ne verra pas sans surprise ique son
image, de grandeur naturelle sur l'une quel-
conque des figures plates, apparaît, plus gran-
La question était bien simple l'A!gérierJoin
de sn^eaax besoins de Son marché intérieur,-
achète annuellemenl, et en moyenne, 1,295,000
hectolitres de blé étranger, soit en grain, soit
en farine. Elle sera donc longtemps encore
hors d'état d'exporter des céréales. En atten-
dant, ne pouvant plus recevoir les grains é-'
trangers, qui désormais seront frappés sur son
littoral des mêmes droits qu'ils subissent dans
les ports français, il faudra bien qu'elle ait re-
cours [aux agriculteurs de la métropole. Donc,;
c'est la Franco qui, pendant plusieurs années,
y trouvera un profit réel, et nos départemefls
de l'Ouest qui, cette année, importeront es An-
gleterre 5 millions d'hectolitres de blé, sauront
bien prendre la voie de l'Afrique.
Lorsque l'Algérie pourra exporter ( et Dieu
s'ait quand !), les départemens du Midi qui,
dans les années moyennes^ tirent de l'étranger
huit à neuf cent mille hectolitres de grains, re-
cevront, de notre colonie ce supplément d'ap-
provisionnément, qui leur est indispensable.
Et quand l'Algérie produira au-delà de co
chiffre d'exportation ? demandent les adversai-
res du projet.
Rassurez-vous la main-d'œuvre sera do,
longtemps beaucoup plus élevée qu'en France,
parce que les bras, plus rares que chez nous,'
feront, comme actuellement, la loi au, capital
par conséquent, le blé restera plus cher en Al-
gérie que dans; la métropole, qui sera ainsi ga-
rantie contre la concurrence.
Lesblés arabes?– -Mais tout le monde Fait que
les indigènes ne récoltent que du lié dur, dont
on ne trouve le placement en France que pour
les fabriques de vermicelle et de pâtes d'Ita-
Jie. Les Arabes, d'ailleurs, ont leur marché tout
trouvé c'est le Sahara, qui ne peut se passer
de leurs grains. Tout le surplus de leurs récol--
tes passe chez les populations des Oasis et du
Petit-Désert. Ces peuplades ont tellement be-;
soin des blés' du Tell, elfes sont à ce point tri-
butaires de la région cultivable de l'Algérie,
qu'elles achètent les grains de cette zone atout
prix. Cette année, par exemple, les Sahariens
ont payé le blé à Orléansville jusqu'à 50 francs
l'hectolitre. Et l'on voudrait que les Arabes é-
ehangeasseHt un semblable marché contre .le
débouché si peu attrayant de la France, où les
céréales sont à si bas 'prix!
Voilà ce que MM. Dufaure et Passy ignoraient
sans doute, car ils eussent assurément appuyé;
de cet argument leur thèse à l'appui du projet.
cils ont, du reste, triomphé. M. Passy, par sa
parole grave et convaincue, M. Dufaure, par sa
netteté et sa chaleureuse précision, ont enlevé
l'article Céréales. Le maintien de ce produit sur
le tableau des franchises accordées à la colonie
a été voté à une grande majorité.
Ce premier pas nous semble décisif. Il ne
nous paraît pas possible maintenant que les
autres articles du tableau, qui avaient d'abord
éveiiié les susceptibilités de quelques mein-.
bres, ne soient pas admis comme les céréales.
L'Assemblée est engagée.. Elle ne reculera,
certainement pas dans la bonne voie où elle
vient d'entrer.
FRÉDÉRIC LACHOIX.
On a distribué à l'Assemblée le rapport de;
M.Côrne,au nom de la 15e commission de l'i-
nitiative parlementaire, sûr la proposition de
M. Cordier, demandant une enquête • sur les
questions qui se rattachent à l'organisation de
la boucherie de Paris, do l'industrie du béiajjl-
et à la production de la viande.
La commission, à l'unanimité, a pris en con-
sidération, cette proposition qui lui a paru jus-
tifiée pas? l'importance de son objet et par son
actualité.
Le bureau de l'Assemblée se réunira diman-
che prqchahrpour prendre une décision dans-
l'affaire Yon. Les membres du bureau sont di-
visés en deux camps égaux, dont l'un paraît
bien décidé, jusqu,'à ce moment, à soutenir la
lutte contre legouvernement.
A ce propos, nous citerons un fait. ̃ ̃'• •
La demande de révocation adressée par M.
le ministre de l'intérieur à M. le président de
l'Assemblée est datée du 19 décembre.
Le lendemain, 20 décembre, MM. les ques-
teurs distribuaient une statistique imprimée de
Ja chambre, dans laquelle M. Yon continue à
de, lorsqu'elle se montre au fond du cône
creux, plus petite lorsqu'elle se montre au.
sommet du'cône en relief; et l'on obtient ainsf
la démonstration simple et palpable de ce fait
capital que notre ame, en appréciant la gran^
deur des objets, met spontanément et riéens-
sairementen ligne de compte la distance qu'elle
leur suppose. C'est ainsi que la lune nous ao-
paraît plus grande à l'horizon et pius petite
au zénith. Qui ne se serait attendu à voir sous
un diamètre plus petit-la petite basé du cône
creux, sous undiamètre plus grand, la petite
base du cône saillant, puisque la première ap-
paraît à une distance beaucoup plus considé-
rable ? Et cependant il en est tout autrement..
Déjà plein d'intérêt d.tns la représentation
en relief des corps géométriques, le stéréo^
scope lenticulaire produit des effets magiques
lorsqu'on l'applique à la reproduction des sta-
tues, des édifices, des machines, des paysa-
ges etc., et plus encore lorsqu'on s'en sert
pour obtenir le portrait eu relief d'une per-
çontfe vivante. Il devient alors, sans contredit,
l'appareil de physique le plus extraordinaire
et le plus indispensable.
Cette transformation subite
pleine de vie, cause une impression si vive et
si douce que l'œil ne se lasse jamais de la
contempler.
Le tracé des figures dissemblables se fait
sans peine quand il s'agit des solides do la
géométrie. Mais comment arriver à dessiner
parfaitement l'image d'une statue, d'un pay-
sage ou d'une personne vivante, vue 4our à
tour de l'œil gauche et de l'œil droit? Si
l'on plaçait au devant des lentilles des dessins
sortis du. crayon mémo de Raphaë!, le stëréè--
scop'e ne reproduirait qu'une imago confu-e^
irrégulière, qui fatiguerait et désespérerait" le
regard. ••̃•' • t
Heureusement quo la photographie est là
avec ses ressources, iuîînies et la vérité mira-
culeuse de ses imagt?s, comparables à celles
que la lumière trace sur les rétines des yeux.
Nous pouvons alors créer une chambre obs-
cure binoculaire qui, de ses deux yeux formés
aussi dos deux moitiés d'une même ientilie,
regarde pour nous l'objet qu'il s'agit de re-
produire, et le force à dessiner lui-même,, â-
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