Titre : Paris-midi : seul journal quotidien paraissant à midi / dir. Maurice de Waleffe
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1942-06-06
Contributeur : De Waleffe, Maurice (1874-1946). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32832672n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 juin 1942 06 juin 1942
Description : 1942/06/06 (A32,N5079). 1942/06/06 (A32,N5079).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k47359281
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-229
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/02/2018
Paris
DERNIÈRE
. 3V ANNEE. — N' 5079 SAMEDI 6 -JUIN 1942 81. rue Ttl.: du Louvre, 52-00 Paris '
TUB..
_
LE NUMERO a UN FRANC. — Abonnem.: 1 mois. 24 fr.: 3 mois. 70 fr.: 6 mois, 130 fr.; 1 an, 250 fr. tu.o. Paris Z685-Î9)
ÉDITION
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LE GRAND STEEPLE-CHASE
DES 4 ANS * * * * *
A AUTEUIL
La mode, les lettres, les journaux
. ~ Savouir "Ivre
10 h. 30
D'ISTANBUL :
, ^ La frontière turco-iranienne est fermée depuis
six jours ; cette mesure aurait été prise à la suite des
révoltes qui ensanglantent la région de Ourniah,-
occupée par les Soviets.
Le président du conseil irakien, Nouri pacha, a
donné sa démission : il a été chargé de constituer, le
nouveau gouvernement.
Le général Bonzaï, attaché militaire japonais à
Berlin, est arrivé, hier soir, à Istanbul. Il doit gagner
Ankara, demain soir, pour un séjour d'une semaine en
Turquie. *
De WASHINGTON :
Le département de la Marine des U.S.A. annonce
la perte de deux nouveaux cargos, coulés dans
l'Atlantique.
"LE TEMPS EST PROCHE
OU LES LIGNES ANGLAISES
VERS LES INDES
1 SERONT COUPÉES"
affirme
le porte-parole
de la marine
nippone
après l'attaque
de Diégo-Suarez
DES SOUS-MARINS JAPO-
NAIS ONT, COMME ON SAIT,
ATTAQUE DES NAVIRES BRI-
TANNIQUES DANS LA BAIE
DE DIEGO-SUAREZ. UN NA-
VIRE DE BATAILLE D U
TYPE QUEEN-ELIZABETH, DE
30.000 TONNES, A ETE ENDOM-
MAGE PAR UNE TORPILLE.
DE MEME QU'UN CROISEUR
LEGER DU TYPE ARETHUSA,
DE 5.220 TONNES.
Au sujet de ce nouvel exploit,
voici la dernière dépêche reçue
cette nuit de Tokio :
TOKIO, 6 Juin.
Dans un discours radiodiffusé,
le capitaine Kiraido, porte-parole
de la marine japonaise, a annoncé
hier soir que les détails sur l'at-
taque de la flotte anglaise dans la
baie de Diégo-Suarez seront ren-
dus publics dès que les unités au-
ront regagné leurs bases.
Les
Allemands
nettoient
le terrain
conquis...
(Photo Fama.)
*
Les bolcheviks ayant, au cours de leur retraite, détruit toutes les canalisations de Kharkov, les ha-
bitants doivent aller fort loin puiser, avec des seaux, l'eau qui leur est nécessaire.
LA LIGNE
Gribouille
à Madagascar
Singapour était aux mains des
Anglais : ils ont mal défendu Sin-
gapour. Java était occupée par des
Britanniques : les Nippons l'ont
conquise en six jours.
On sait, à Londres, fort mal gar-
der ce que l'on possède !...
Sur trois fronts au moins, en
Russie, en Afrique du Nord, en
Asie, les Anglo-Saxons ou leurs
alliés subissent l'assaut des trou-
pes de l'Axe. Or, sur chacun de
ces trois fronts, des Russes, des
Australiens, des Néo-Zélandais, des
Hindous, des Africains du Sud
sont jetés dans la bataille, sans
merci. Où sont les Britanniques
eux-mêmes ?...
On sait, à Londres, fort mal sou-
tenir qui vous défend !... v
H est une nation, pourtant, à
laquelle on ne ménage pas les
coups que l'on aurait tant d'occa-
sions de donner ailleurs : c'est la
France ! On avait fui à Dunker-
que, on attaqua furieusement Da-
kar ! On venait d'abandonnér la
Grèce, on se jeta sur la Syrie ! Les
Soviétiques réclament-ils un second
front : on jure que, si jamais il
existe, il sera en France !...
On sait, à Londres, fort bien
attaquer qui n'est plus en mesure
de se défendre...
Il arrive que tant de «courage»
est parfois mal récompensé. Ainsi
s'est-on rué sur Madagascar, écra-
sant à dix contre un les défenseurs
de Diégo-Suarez. A peine les Bri-
tanniques sont-ils installés, voici
que les Japonais surviennent — là
où ils n'avaient auparavant aucune
raison de venir — et qu'ils torpil-
lent deux navires anglais. Ainsi
les entreprises apparemment les
plus sûres comportent leurs ris-
ques !
La politique de M. Churchill à
Diégo-Suarez c'est à peu près celle
que ferait Gribouille à Mada-
gascar.
Jean-Pierre MAXENCE.
Un défi anglais à tout sentiment d'humanite
GRAND QUARTIER GENERAL
DU FUEHRER, 5 Juin.
Le Haut Commandement de l'ar-
mée allemande communique :
Dans la partie sud du front de
l'Est, de petites attaques ennemies
ont été repoussées. Au cours d'une
contre-attaque, du terrain a été ga-
gné et des prisonniers ont été faits.
Dans les secteurs central et nord,
nos attaques ont brisé la. vive résis-
tance de l'ennemi et nettoyé le ter.
rain conquis des forces adverses qui
s'y trouvaient encore.
L'artillerie côtière de l'armée de
terre a bombardé efficacement le
trafic maritime dans la • baie de
' Cronstadt. L'aviation a attaqué de
jour et de nuit les aérodromes et
les liaisons ferroviaires des Soviets.
En Afrique
En Afrique du Nord, des contre-
attaques britanniques ont été repous-
sées. L'ennemi a subi des pertes.
L'aviation allemande et Italienne est
intervenue efficacement dans les
combats. Les Anglais ont perdu 26
appareils en combats aériens.
Au large de Tobrouk, un sous-ma-
rin allemand a attaqué un convoi de
trois transports fortement protégés
par des avions et des unités nava-
les d'accompagnement. Deux navi-
res ont été touchés par des torpilles.
La nuit dernière, le port et les
chantiers de Sunderland, sur la côte
orientale de l'Angleterre, ont été ar-
rosés de bombes explosives et incen-
diaires.
Sur la côte de la Manche, l'aviation
britannique a perdu hier 10 avions,
abattus en combats aériens et par
la D.C.A.
Au cours des combats en Afrique
du Nord a été découvert un ordre de
la brigade blindée anglaise décla-
rant qu'il ne fallait donner aux pri-
sonniers ni nourriture, ni sommeil,
ni eau, et ne leur accorder aucune
commodité quelconque tant que
ceux-ci n'ont pas été interrogés par
les autorités compétentes.
En conséquence, le Haut Comman-
dement de l'armée allemande a or-
donné qu'à partir du 6 juin à. midi
les officiers et hommes de troupes
anglais faits prisonniers en Afrique
au cours de la bataille actuelle et
qui se trouvent aux mains des Alle-
mands ne recevront ni à manger ni
à boire jusqu'à ce que cet ordrè hon-
teux. et qui constitue un défi à tout
I sentiment d'humanité, soit supprimé
j et que sa suppression soit portée à
la connaissance du Haut Commande-
ment de l'armée allemande par une '
déclaration officielle -tnglatge.
COMMUNIQUÉ ITALIEN
ROME, 5 Juin.
Le Grand Quartier Général de l'ar-
mée italienne communique :
Des contre-attaques britanniques
ont été repoussées par nos troupes.
L'adversaire a subi des pertes consi-
déra.bles en hommes et en matériel.
Des détachements de l'aviation ont
effectué des bombardements violents
et répétés sur des positions ennemies.
Les chasseurs italiens, et allemands
ont abattu 26 appareils au cours de
nombreuses et vives rencontres.
Deux autres avions se sont abattus,
atteints par le tir de la D.C.A. de
nos unités terrestres.
Des bombardiers anglais ont atta
qué la nuit dernière la ville de Sy-
racuse. Les dégâts matériels sont
minimes et il n'y a pas de victimes
parmi la population civile.
ROME, 5 Juin.
Par un additif à son communiqué
officiel de ce jour, le quartier géné-
ral italien précise qu'il prendra; en
Libye, à partir du 6 juin, à 12 heu-
res, à l'égard des prisonniers anglais,
une mesure identique à celle déci-
dée par le commandement suprême
allemand en représailles contre le
traitement inhumain prescrit à l'en-
droit des prisonniers par un ordte
de la quatrième brigade britannique,
ceci jusqu'à ce que les Anglais aient
officiellement rapporté cet ordre.
M. Pierre Laval
est rentré à Paris
* VICHY, 6 Juin.
M. Laval a reçu hier M. Villiers,
maire de Lyon, ainsi que l'amiral
Platon et l'amiral Abrial, qu'il a
félicité pour la récente conférence
que celui-ci a faite à Montàuban,
conférence au cours de laquelle
l'amiral a décrit l'attitude de l'An-
gleterre depuis Dunkerque.
Le chef du gouvernement a re-
tenu à déjeuner M. Paul Marion,
secrétaire d'Etat à l'Information.
Il a ensuite regagné Paris.
Résultats-
du « Père Système »
HIER, A MAISONS-
LAFFITTE :
2 gagnants
2 placés
POUR ÊTRE BIEN RENSEIGNÉ
Une femme perd sa carte d'iden-
tité et sa. carte de textile. Elle se
présente au commissariat de son
quartier :
— Ce n'est pas chez nous, lui ré-
pond-on... Il faut aller rue des Mo-
rillons, au bureau des objets
trouvés.
La femme s'en va rue des Mo-
rillons :
— Ici, on veut bien vous donner
un certificat de perte pour la carte
de textile. Le voici. Mais, pour la
carte d'identité, cela ne nous re-
garde pas. Il faut aller à votre
commissariat d'arrondissement !
Voici notre cliente à son commis-
sa.ria.t centra.
— Mais non, ce n'est pas ici, il
faut aller au commissariat de vo-
tre quartier.
Un peu dégoûtée, la femme at-
tend quelque temps, puis se re- 1
présente chez son commissaire :
— Cela ne nous regarde pas, tl
faut aller rue des MoriUons...
— Ah / non, vous n'allez pas re-
commencer ?... J'ai déjà fait toute <
la tournée ! ... t
Et l'employé de commissariat,
candide : ,
— Eh bien, alors, on va voir, re- J
passez quand la dame qui s'en oc-
cupe sera là /
L'ennuyeux, pour ce genre d'his- i
toires, c'est qu'il suffit qu'un fait (
le ce genre soit signalé au nouveau
préfet pour qu'il fasse aussitôt ce
}u il faut faire. e
Et les bureaux peuvent, d'ailleurs
se tenir sur leurs gardes : M. Bus-
s'ere est homme à 6e mêler au pu-
blie qui attend devant les guichets s
ît, sans se faire connaître, de voir
ui-même comment les services
'onctionnen.t.
Des fonctionnaires
ont prêté serment au Maréchal
LIMOGES. 6 Juin.
Detration préfectorale, de l'intendance
économique et de la policé de la
région de Limoges ont prêté, hier
serment au maréchal
Cette cérémonie s'est déroulée
dans les salona de la. préfecture.
QUERELLE POUR UNE STATUE
DANS LE MONDE
DES BEAUX-ARTS
La "danseuse"
est-elle ou non
un moulage ?
Au Salon était exposée une charmante
danseuse en plâtre, grandeur nature.
Bien qu elle iût reléguée dans une des
salles les plus sombres de ce musée-laby-
rinthe, de nombreux visiteurs ne lurent
pas sans la remarquer ; séduits par son
attitude à la fois pleine de grâce et de
décision, par le galbe précis de ses jam-
bes et par le modelé délicat de son
buste.
Aujourd'hui la petite danseuse est el
1 origine d'un incident qui prend, pour
certains, figure de scandale. Elle est, en
tout cas, le sujet de discussions passion-
nées aussi bien à l'Ecole des beaux-arts
que dans les réunions d'artistes.
On accuse, en effet, son auteur, Dei.'
un sculpteur de 25 ans, d'avoir fait tout
simplement un moulage sur nature, c'est-
a-dire de l'avoir d'abord moulée en plâ-
tre sur un modèle vivant. Le monde des
sculpteurs est divisé en deux clans. On
est pour ou contre Dei.
Pierre IMBOURG.
(Photo Marc Vaux.)
DoL — Danseuse.
AU CONSERVATOIRE
MILLE CANDIDATES
AU BACCALAURÉAT
PASSENT L'ÉPREUVE
MUSICALE
26.000 candidats au baccalauréat.
Pour la première fois dans l'his-
toire du baccalauréat, la musique
est venue prendre place, cette an-
née, parmi les épreuves officielles
du grand examen.
Aussi mille jeunes filles, pianis-
tes, violonistes, harpistes ou plus
simplement. chanteuses, affrontént
aujourd'hui, au Conservatoire, un
sévère jury de professeurs pour
tenter d'obtenir les points supplé-
mentaires capables, en cas de dé-
faillance en éducation générale, de
remonter sérieusement la moyenne
des notes nécessaires à l'obtention
de la peau d'âne.
Instituée, voici peu de mois, en
faveur des demoiselles, par un dé-
cret de M. Carcopino, l'épreuve
comprend, outre une dictée musi-
cale et un déchiffrage, quelques
questions sur l'histoire de la mu-
sique et l'interprétation d'un mor-
ceau classique.
Déjà l'on assure que de nom-
breuses candidates ont fait mer-
veille... Et leurs condisciples, les
garçons, semblent fort chagrins
de ne pouvoir les imiter. Hélas !
le règlement est là, favorisant les
seules élèves des lycées féminins,
et rien ne saurait aujourd'hui le
changer.
L'épreuve de dessin
— Pour les candidats, nous dit
M. Piobetta, directeur des services
du baccalauréat, une épreuve a été
également inaugurée cette année ;
celte de dessin qui, d'ailleurs, n'est
pas interdite-aux demoiselles, et son.
succès est déjà incontestable. Cinq
mille aspirants bacheliers se sont,
en effet, inscrits pour la passer et,
dans les lycées 01¿ les collèges, on
se mesure actuellement pour décro-
cher une moyenne intéressante en
dessin à vue et en dessin d'imagi-
nni.in y.
Charles DAUZATS.
Les Gobelins tisseront
pour Notre-Dame de Chartres
Le fait est assez rare de voir l'Etat
commander à ses manufactures de ta-
pisserie un ouvrage de caractère reli-
gieux.
D'une ampleur très confortable
(6 m.X4 m.), ce « carton » qu'a brossé
le peintre décorateur Charlemagne —
à droite sur notre cliché — par sa
belle venue, entre, de plus, dans le
cadre de cette croisade contre les
« saint-sulpiciades » qui défigurent nos
églises.
Sa mise en chantier est prochaine.
Pour le moment, la toile aux larges
oppositions de . tons se . tend sur les
murs de la chapelle des Gobelins, où
elle vient -d'ôtre terminée. Et, dans
quelque deux ana, là tapisserie ira,
de ses couleurs, réveiller la pénombre
de la cathédrale de Chartres. Ellé ra-
conte, autour du plus grand d'entre
eux, saint Bernard, la vie et les tra-
vaux des pieux évêques qui, du IX*
au XIIIo siècle, construisirent ce temple
ravagé plusieurs fois par l'incendie :
saint Aignan, saint Lubin, saint Ful-
bert, saint Yves. '(photo Paris-Midi.)
Le petit village
et la dame blonde
(DE NOTRE ENVOYE SPECIAL
JEAN MONFISSE)
CHATEAU-X., Juin.
Aujourd'hui, toutes les voies de
ohemin de fer mènent au même pe-
tit village. Si bien que tous les
voyageurs revenus entendent leurs
amis poser des interrogations iden-
tiques :
— Et les repas t Magnifiques 1
Convenables t Suffisants t Comme
ci, comme ça, hein 1
Invariablement encore on répond
évasivement :
— Oui, oui, comme ci, comme ça.
Il ne faut faire de peine à per-
sonne.
« Fermé jusqu'à lundi »
Gare de l'Est, ce samedi de ciel
clair. '
Les grand'tGJnmans et toutes sortes de belles-
sœurs, petites-nièces et attentives
cousines germaines montent la
garde fa.miliajle devant les wagons,
une heure entière avant le départ
du train, et davantage.
Dans 1è19 dernières mînutes' on
voit courir les chefs de famille,
rouges, déboutonnés, fiévreux parce
qu'ils ont fermé une heure plus tôt
leur petit magasin de bonneterie ou
de passementerie, abandonné trop
- tôt leur bureau de là préfecture ou
du service comptable d'un grand
magasin.
N'est-ce pas le destin de cette
gare d'offrir toujours le plus extra-
ordinaire tableau champêtre sans
jamais cesser d'évoquer, on ne sait
comment, on ne sait par quel ca-
ractère, quelle pierre usée ou quelle
empreinte tragique, les plus aus-
tères heures d'histoire ?
On roule...
Paris ferme jusqu'à lundi !
250.000 Parisiens
prennent la clé des champs...
Chacune de ces fins de semaine,
nous dit-on, 250.000 Parisiens pren-
nent la clé des champs... 250.000
exactement.
Or, 250.000 Parisiens e,n voyage
sont aujourd'hui 250.000 contreban-
diers amateurs qui s'en vont le
cœur serré, émue, délicieusement
inquiets, saisis dans cette tenaille
que sont les appels de la gourman-
dise et les contractions du cœur.
Le train omnibus qui nous em-
mène grignote des kilomètres.
Une heure, une autre heure
passent. fc
Jean MONFISSE.
La fête d'élégance
à bicyclette
UNE NOUVELLE MODE
est née hier A ARMENONVILLE
Le défilé des concurrentes devant le jury. On reconnaît, de gauche à droite : M. André de Fou-
quières. Mlle Reine Paulet, M. Vanderpyl, Mlle Teresina, Mme Vina Bovy, Mme Eva Potron,
Mlle Catherine Fonteney, M. Paul Colin et, 1 debout sur une table, le speaker M. Julien.
.. (Photo Paris-Midi.)
Fête de la bicyclette, fête de )'é)é-
jance, fête de la femme. Le program-
ne de notre journée d'Armenonville a
ité largement dépassé puisqu'il fif tout
:ela, c'est-à-dire avant tout une mani-
estation de ce bon goût, de ce chic
jarisien qui continuent crânement à être
a loi de nos compagnes.
: Quel adorable tableau — qui en-
chanta Paul Colin et. désarma notre .sé-
vère critique Vanderpyl — que celui
de ce cadre fleuri d'Arman.,nvilla où,
semblables à de vivants bouquets, évo-
luèrent les concurrentes de notre ori-
ginale compétition.
Tout semblait concourir au succès de
cet après-midi de charme : la lumi-
nosité de cette journée printanière, la
parfaite ordonnance du défilé des man-
nequins et, enfin, le ton du plus pari-
1 sien des publics, ce public d'une élé-
gance sobre et affinée sans lequel les
spectacles de beauté perdraient leur
éclat. Ce fil une féerie de couleurs
claires à laquelle les invités semblaient
prendre une part égale à celle des con-
currentes, une synthèse de cette élé-
gance mondaine qui, dans un tel décor,
eÛt certainement,jComme le faisait re-
marquer Pavis, inspiré le grand Sem. j
Le speaker parle
A l'appel de M. Julien, qui remplissait
la rôle de speaker, le tableau vivant
aux couleurs si vives et si variées, qui
semblaient sortir de la palette de Rao'j!
Dufy, s'immobilisa :
— Je ne crois pas, commença le spi-
rituel speaker, exprimer plus élo-
quemment l'opportunité de cette mani-
festation de Paris-Midi et de Paris-
soir qu'en rapportant fidèlement les pa-
roles d'une de mes amies, revenue ré-
cemment à . Paris après une longue ab-
sence. A la question que je lui posai,
bien traditionnelle, sur l'opinion qu'elle
avait de Paris, elle répondit : « Ce qui
» m'a le plus surprise, c'est l'élégance
» des femmes et le nombre des bicy-
clettes. » Elle avait raison, comme vous
allez encore en avoir la prejve.
Le défilé
Et le défilé des concurrentes com-
mença, soulevant les applaudissements
enthousiastes qui soulignaient le génie
créateur de Lucien Lebng, Jeanne Lan-
vin, Paquin, ' Worth, Balenciaga, Ger-
maine Lecomte, Nina Ricci, Madeleine
de Rauch et Raphaël, dont les manne-
quins étaient parés des dernières créa-
tions si originales des grands joailliers
Mellerio. dits Meller, et Boucheron.
André GIGNOUX.
LA NUIT PROCHAINE
camouflez vos lumières
de 22 h. 18 à 5 h. 21
MÉRIDIEN DE PARIS
Ce qu'on entend dans le train
UN voyage dans un train, avec
cette sorte d'intimité qui se crée
si facilement entre Français,
soit dans un compartiment. soit à la
fin du repas au wagon-restaurant, est
quelque chose de bien instructif.
Première remarque : la gentillesse.
J'ai été extrêmement surpris. A Paris,
les gens, d'une manière assez courante,
se conduisent volontiers comme des mu-
fles. Exemple : le métro avec les em-
bouteillages par égoisme, avec le
manque de courtoisie à l'égard des
femmes même enceintes. Dans le train
(du moins dans celui que j'ai pris, et où
les voyageurs étaient en surnombre), les
hommes ont volontiers cédé leur place
aux femmes. Les femmes n'ont pas
cherché à abuser de cette condescen-
dance. On les a aidées à monter et à
descendre leurs valises. Et les hommes,
entre eux, sont allés jusqu'à échanger
des cigarettes...
Deuxième remarque : le principal
sujet de conversation est le ravitaille-
ment, et, surtout chez les gens de
province, les bévues des intendants de
l'ancien gouvernement.
On m'a conté des histoires dont je .
voudrais bien savoir si elles sont exac-
tes. Je serais surpris si M. Max Bon-
nafous, qui est un travailleur et qui a
de la méthode dans l'intelligence, ne
cherchait pas à se renseigner. Voici :
Est-il exact qu'à Rouen on ait jeté
à la Seine 60.000 douzaines d'oeufs ?
Ces œufs étaient en frigorifique, pa-
rait-il. On' a déclaré qu'on allait les
en sortir pour les mettre en circula-
tion et le responsable du lieu a donné
l ordre de les sortir tous du frigorifi-
que, d 'un seul coup. Résultat, putréfac.
tion.
Est-il exact que 50 % du beurre
de France aille au marché noir ?
Est-il exact que sur un marché, celui
de Pont-l'Abbé, m'a-t-on dit, un inten.
dant ait confondu un cochon et une
truie ?
Les journalistes devrai
beaucoup voyager dans lei
trains de Normandie. Mais
lyi.dsmment répondrez.
/ou$, en descendre quel.
quefois pour' vérifier ce
14 ils entendent...
FERNAND DIVOIRE.
~-
,
f.audJait vous faire masser tout le corps quotidiennement. '
Mats, docteur, je prends quatre fois par jour le métro aux
heures d'encombrement.
DERNIÈRE
. 3V ANNEE. — N' 5079 SAMEDI 6 -JUIN 1942 81. rue Ttl.: du Louvre, 52-00 Paris '
TUB..
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LE NUMERO a UN FRANC. — Abonnem.: 1 mois. 24 fr.: 3 mois. 70 fr.: 6 mois, 130 fr.; 1 an, 250 fr. tu.o. Paris Z685-Î9)
ÉDITION
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LE GRAND STEEPLE-CHASE
DES 4 ANS * * * * *
A AUTEUIL
La mode, les lettres, les journaux
. ~ Savouir "Ivre
10 h. 30
D'ISTANBUL :
, ^ La frontière turco-iranienne est fermée depuis
six jours ; cette mesure aurait été prise à la suite des
révoltes qui ensanglantent la région de Ourniah,-
occupée par les Soviets.
Le président du conseil irakien, Nouri pacha, a
donné sa démission : il a été chargé de constituer, le
nouveau gouvernement.
Le général Bonzaï, attaché militaire japonais à
Berlin, est arrivé, hier soir, à Istanbul. Il doit gagner
Ankara, demain soir, pour un séjour d'une semaine en
Turquie. *
De WASHINGTON :
Le département de la Marine des U.S.A. annonce
la perte de deux nouveaux cargos, coulés dans
l'Atlantique.
"LE TEMPS EST PROCHE
OU LES LIGNES ANGLAISES
VERS LES INDES
1 SERONT COUPÉES"
affirme
le porte-parole
de la marine
nippone
après l'attaque
de Diégo-Suarez
DES SOUS-MARINS JAPO-
NAIS ONT, COMME ON SAIT,
ATTAQUE DES NAVIRES BRI-
TANNIQUES DANS LA BAIE
DE DIEGO-SUAREZ. UN NA-
VIRE DE BATAILLE D U
TYPE QUEEN-ELIZABETH, DE
30.000 TONNES, A ETE ENDOM-
MAGE PAR UNE TORPILLE.
DE MEME QU'UN CROISEUR
LEGER DU TYPE ARETHUSA,
DE 5.220 TONNES.
Au sujet de ce nouvel exploit,
voici la dernière dépêche reçue
cette nuit de Tokio :
TOKIO, 6 Juin.
Dans un discours radiodiffusé,
le capitaine Kiraido, porte-parole
de la marine japonaise, a annoncé
hier soir que les détails sur l'at-
taque de la flotte anglaise dans la
baie de Diégo-Suarez seront ren-
dus publics dès que les unités au-
ront regagné leurs bases.
Les
Allemands
nettoient
le terrain
conquis...
(Photo Fama.)
*
Les bolcheviks ayant, au cours de leur retraite, détruit toutes les canalisations de Kharkov, les ha-
bitants doivent aller fort loin puiser, avec des seaux, l'eau qui leur est nécessaire.
LA LIGNE
Gribouille
à Madagascar
Singapour était aux mains des
Anglais : ils ont mal défendu Sin-
gapour. Java était occupée par des
Britanniques : les Nippons l'ont
conquise en six jours.
On sait, à Londres, fort mal gar-
der ce que l'on possède !...
Sur trois fronts au moins, en
Russie, en Afrique du Nord, en
Asie, les Anglo-Saxons ou leurs
alliés subissent l'assaut des trou-
pes de l'Axe. Or, sur chacun de
ces trois fronts, des Russes, des
Australiens, des Néo-Zélandais, des
Hindous, des Africains du Sud
sont jetés dans la bataille, sans
merci. Où sont les Britanniques
eux-mêmes ?...
On sait, à Londres, fort mal sou-
tenir qui vous défend !... v
H est une nation, pourtant, à
laquelle on ne ménage pas les
coups que l'on aurait tant d'occa-
sions de donner ailleurs : c'est la
France ! On avait fui à Dunker-
que, on attaqua furieusement Da-
kar ! On venait d'abandonnér la
Grèce, on se jeta sur la Syrie ! Les
Soviétiques réclament-ils un second
front : on jure que, si jamais il
existe, il sera en France !...
On sait, à Londres, fort bien
attaquer qui n'est plus en mesure
de se défendre...
Il arrive que tant de «courage»
est parfois mal récompensé. Ainsi
s'est-on rué sur Madagascar, écra-
sant à dix contre un les défenseurs
de Diégo-Suarez. A peine les Bri-
tanniques sont-ils installés, voici
que les Japonais surviennent — là
où ils n'avaient auparavant aucune
raison de venir — et qu'ils torpil-
lent deux navires anglais. Ainsi
les entreprises apparemment les
plus sûres comportent leurs ris-
ques !
La politique de M. Churchill à
Diégo-Suarez c'est à peu près celle
que ferait Gribouille à Mada-
gascar.
Jean-Pierre MAXENCE.
Un défi anglais à tout sentiment d'humanite
GRAND QUARTIER GENERAL
DU FUEHRER, 5 Juin.
Le Haut Commandement de l'ar-
mée allemande communique :
Dans la partie sud du front de
l'Est, de petites attaques ennemies
ont été repoussées. Au cours d'une
contre-attaque, du terrain a été ga-
gné et des prisonniers ont été faits.
Dans les secteurs central et nord,
nos attaques ont brisé la. vive résis-
tance de l'ennemi et nettoyé le ter.
rain conquis des forces adverses qui
s'y trouvaient encore.
L'artillerie côtière de l'armée de
terre a bombardé efficacement le
trafic maritime dans la • baie de
' Cronstadt. L'aviation a attaqué de
jour et de nuit les aérodromes et
les liaisons ferroviaires des Soviets.
En Afrique
En Afrique du Nord, des contre-
attaques britanniques ont été repous-
sées. L'ennemi a subi des pertes.
L'aviation allemande et Italienne est
intervenue efficacement dans les
combats. Les Anglais ont perdu 26
appareils en combats aériens.
Au large de Tobrouk, un sous-ma-
rin allemand a attaqué un convoi de
trois transports fortement protégés
par des avions et des unités nava-
les d'accompagnement. Deux navi-
res ont été touchés par des torpilles.
La nuit dernière, le port et les
chantiers de Sunderland, sur la côte
orientale de l'Angleterre, ont été ar-
rosés de bombes explosives et incen-
diaires.
Sur la côte de la Manche, l'aviation
britannique a perdu hier 10 avions,
abattus en combats aériens et par
la D.C.A.
Au cours des combats en Afrique
du Nord a été découvert un ordre de
la brigade blindée anglaise décla-
rant qu'il ne fallait donner aux pri-
sonniers ni nourriture, ni sommeil,
ni eau, et ne leur accorder aucune
commodité quelconque tant que
ceux-ci n'ont pas été interrogés par
les autorités compétentes.
En conséquence, le Haut Comman-
dement de l'armée allemande a or-
donné qu'à partir du 6 juin à. midi
les officiers et hommes de troupes
anglais faits prisonniers en Afrique
au cours de la bataille actuelle et
qui se trouvent aux mains des Alle-
mands ne recevront ni à manger ni
à boire jusqu'à ce que cet ordrè hon-
teux. et qui constitue un défi à tout
I sentiment d'humanité, soit supprimé
j et que sa suppression soit portée à
la connaissance du Haut Commande-
ment de l'armée allemande par une '
déclaration officielle -tnglatge.
COMMUNIQUÉ ITALIEN
ROME, 5 Juin.
Le Grand Quartier Général de l'ar-
mée italienne communique :
Des contre-attaques britanniques
ont été repoussées par nos troupes.
L'adversaire a subi des pertes consi-
déra.bles en hommes et en matériel.
Des détachements de l'aviation ont
effectué des bombardements violents
et répétés sur des positions ennemies.
Les chasseurs italiens, et allemands
ont abattu 26 appareils au cours de
nombreuses et vives rencontres.
Deux autres avions se sont abattus,
atteints par le tir de la D.C.A. de
nos unités terrestres.
Des bombardiers anglais ont atta
qué la nuit dernière la ville de Sy-
racuse. Les dégâts matériels sont
minimes et il n'y a pas de victimes
parmi la population civile.
ROME, 5 Juin.
Par un additif à son communiqué
officiel de ce jour, le quartier géné-
ral italien précise qu'il prendra; en
Libye, à partir du 6 juin, à 12 heu-
res, à l'égard des prisonniers anglais,
une mesure identique à celle déci-
dée par le commandement suprême
allemand en représailles contre le
traitement inhumain prescrit à l'en-
droit des prisonniers par un ordte
de la quatrième brigade britannique,
ceci jusqu'à ce que les Anglais aient
officiellement rapporté cet ordre.
M. Pierre Laval
est rentré à Paris
* VICHY, 6 Juin.
M. Laval a reçu hier M. Villiers,
maire de Lyon, ainsi que l'amiral
Platon et l'amiral Abrial, qu'il a
félicité pour la récente conférence
que celui-ci a faite à Montàuban,
conférence au cours de laquelle
l'amiral a décrit l'attitude de l'An-
gleterre depuis Dunkerque.
Le chef du gouvernement a re-
tenu à déjeuner M. Paul Marion,
secrétaire d'Etat à l'Information.
Il a ensuite regagné Paris.
Résultats-
du « Père Système »
HIER, A MAISONS-
LAFFITTE :
2 gagnants
2 placés
POUR ÊTRE BIEN RENSEIGNÉ
Une femme perd sa carte d'iden-
tité et sa. carte de textile. Elle se
présente au commissariat de son
quartier :
— Ce n'est pas chez nous, lui ré-
pond-on... Il faut aller rue des Mo-
rillons, au bureau des objets
trouvés.
La femme s'en va rue des Mo-
rillons :
— Ici, on veut bien vous donner
un certificat de perte pour la carte
de textile. Le voici. Mais, pour la
carte d'identité, cela ne nous re-
garde pas. Il faut aller à votre
commissariat d'arrondissement !
Voici notre cliente à son commis-
sa.ria.t centra.
— Mais non, ce n'est pas ici, il
faut aller au commissariat de vo-
tre quartier.
Un peu dégoûtée, la femme at-
tend quelque temps, puis se re- 1
présente chez son commissaire :
— Cela ne nous regarde pas, tl
faut aller rue des MoriUons...
— Ah / non, vous n'allez pas re-
commencer ?... J'ai déjà fait toute <
la tournée ! ... t
Et l'employé de commissariat,
candide : ,
— Eh bien, alors, on va voir, re- J
passez quand la dame qui s'en oc-
cupe sera là /
L'ennuyeux, pour ce genre d'his- i
toires, c'est qu'il suffit qu'un fait (
le ce genre soit signalé au nouveau
préfet pour qu'il fasse aussitôt ce
}u il faut faire. e
Et les bureaux peuvent, d'ailleurs
se tenir sur leurs gardes : M. Bus-
s'ere est homme à 6e mêler au pu-
blie qui attend devant les guichets s
ît, sans se faire connaître, de voir
ui-même comment les services
'onctionnen.t.
Des fonctionnaires
ont prêté serment au Maréchal
LIMOGES. 6 Juin.
De
économique et de la policé de la
région de Limoges ont prêté, hier
serment au maréchal
Cette cérémonie s'est déroulée
dans les salona de la. préfecture.
QUERELLE POUR UNE STATUE
DANS LE MONDE
DES BEAUX-ARTS
La "danseuse"
est-elle ou non
un moulage ?
Au Salon était exposée une charmante
danseuse en plâtre, grandeur nature.
Bien qu elle iût reléguée dans une des
salles les plus sombres de ce musée-laby-
rinthe, de nombreux visiteurs ne lurent
pas sans la remarquer ; séduits par son
attitude à la fois pleine de grâce et de
décision, par le galbe précis de ses jam-
bes et par le modelé délicat de son
buste.
Aujourd'hui la petite danseuse est el
1 origine d'un incident qui prend, pour
certains, figure de scandale. Elle est, en
tout cas, le sujet de discussions passion-
nées aussi bien à l'Ecole des beaux-arts
que dans les réunions d'artistes.
On accuse, en effet, son auteur, Dei.'
un sculpteur de 25 ans, d'avoir fait tout
simplement un moulage sur nature, c'est-
a-dire de l'avoir d'abord moulée en plâ-
tre sur un modèle vivant. Le monde des
sculpteurs est divisé en deux clans. On
est pour ou contre Dei.
Pierre IMBOURG.
(Photo Marc Vaux.)
DoL — Danseuse.
AU CONSERVATOIRE
MILLE CANDIDATES
AU BACCALAURÉAT
PASSENT L'ÉPREUVE
MUSICALE
26.000 candidats au baccalauréat.
Pour la première fois dans l'his-
toire du baccalauréat, la musique
est venue prendre place, cette an-
née, parmi les épreuves officielles
du grand examen.
Aussi mille jeunes filles, pianis-
tes, violonistes, harpistes ou plus
simplement. chanteuses, affrontént
aujourd'hui, au Conservatoire, un
sévère jury de professeurs pour
tenter d'obtenir les points supplé-
mentaires capables, en cas de dé-
faillance en éducation générale, de
remonter sérieusement la moyenne
des notes nécessaires à l'obtention
de la peau d'âne.
Instituée, voici peu de mois, en
faveur des demoiselles, par un dé-
cret de M. Carcopino, l'épreuve
comprend, outre une dictée musi-
cale et un déchiffrage, quelques
questions sur l'histoire de la mu-
sique et l'interprétation d'un mor-
ceau classique.
Déjà l'on assure que de nom-
breuses candidates ont fait mer-
veille... Et leurs condisciples, les
garçons, semblent fort chagrins
de ne pouvoir les imiter. Hélas !
le règlement est là, favorisant les
seules élèves des lycées féminins,
et rien ne saurait aujourd'hui le
changer.
L'épreuve de dessin
— Pour les candidats, nous dit
M. Piobetta, directeur des services
du baccalauréat, une épreuve a été
également inaugurée cette année ;
celte de dessin qui, d'ailleurs, n'est
pas interdite-aux demoiselles, et son.
succès est déjà incontestable. Cinq
mille aspirants bacheliers se sont,
en effet, inscrits pour la passer et,
dans les lycées 01¿ les collèges, on
se mesure actuellement pour décro-
cher une moyenne intéressante en
dessin à vue et en dessin d'imagi-
nni.in y.
Charles DAUZATS.
Les Gobelins tisseront
pour Notre-Dame de Chartres
Le fait est assez rare de voir l'Etat
commander à ses manufactures de ta-
pisserie un ouvrage de caractère reli-
gieux.
D'une ampleur très confortable
(6 m.X4 m.), ce « carton » qu'a brossé
le peintre décorateur Charlemagne —
à droite sur notre cliché — par sa
belle venue, entre, de plus, dans le
cadre de cette croisade contre les
« saint-sulpiciades » qui défigurent nos
églises.
Sa mise en chantier est prochaine.
Pour le moment, la toile aux larges
oppositions de . tons se . tend sur les
murs de la chapelle des Gobelins, où
elle vient -d'ôtre terminée. Et, dans
quelque deux ana, là tapisserie ira,
de ses couleurs, réveiller la pénombre
de la cathédrale de Chartres. Ellé ra-
conte, autour du plus grand d'entre
eux, saint Bernard, la vie et les tra-
vaux des pieux évêques qui, du IX*
au XIIIo siècle, construisirent ce temple
ravagé plusieurs fois par l'incendie :
saint Aignan, saint Lubin, saint Ful-
bert, saint Yves. '(photo Paris-Midi.)
Le petit village
et la dame blonde
(DE NOTRE ENVOYE SPECIAL
JEAN MONFISSE)
CHATEAU-X., Juin.
Aujourd'hui, toutes les voies de
ohemin de fer mènent au même pe-
tit village. Si bien que tous les
voyageurs revenus entendent leurs
amis poser des interrogations iden-
tiques :
— Et les repas t Magnifiques 1
Convenables t Suffisants t Comme
ci, comme ça, hein 1
Invariablement encore on répond
évasivement :
— Oui, oui, comme ci, comme ça.
Il ne faut faire de peine à per-
sonne.
« Fermé jusqu'à lundi »
Gare de l'Est, ce samedi de ciel
clair. '
Les grand'tGJn
sœurs, petites-nièces et attentives
cousines germaines montent la
garde fa.miliajle devant les wagons,
une heure entière avant le départ
du train, et davantage.
Dans 1è19 dernières mînutes' on
voit courir les chefs de famille,
rouges, déboutonnés, fiévreux parce
qu'ils ont fermé une heure plus tôt
leur petit magasin de bonneterie ou
de passementerie, abandonné trop
- tôt leur bureau de là préfecture ou
du service comptable d'un grand
magasin.
N'est-ce pas le destin de cette
gare d'offrir toujours le plus extra-
ordinaire tableau champêtre sans
jamais cesser d'évoquer, on ne sait
comment, on ne sait par quel ca-
ractère, quelle pierre usée ou quelle
empreinte tragique, les plus aus-
tères heures d'histoire ?
On roule...
Paris ferme jusqu'à lundi !
250.000 Parisiens
prennent la clé des champs...
Chacune de ces fins de semaine,
nous dit-on, 250.000 Parisiens pren-
nent la clé des champs... 250.000
exactement.
Or, 250.000 Parisiens e,n voyage
sont aujourd'hui 250.000 contreban-
diers amateurs qui s'en vont le
cœur serré, émue, délicieusement
inquiets, saisis dans cette tenaille
que sont les appels de la gourman-
dise et les contractions du cœur.
Le train omnibus qui nous em-
mène grignote des kilomètres.
Une heure, une autre heure
passent. fc
Jean MONFISSE.
La fête d'élégance
à bicyclette
UNE NOUVELLE MODE
est née hier A ARMENONVILLE
Le défilé des concurrentes devant le jury. On reconnaît, de gauche à droite : M. André de Fou-
quières. Mlle Reine Paulet, M. Vanderpyl, Mlle Teresina, Mme Vina Bovy, Mme Eva Potron,
Mlle Catherine Fonteney, M. Paul Colin et, 1 debout sur une table, le speaker M. Julien.
.. (Photo Paris-Midi.)
Fête de la bicyclette, fête de )'é)é-
jance, fête de la femme. Le program-
ne de notre journée d'Armenonville a
ité largement dépassé puisqu'il fif tout
:ela, c'est-à-dire avant tout une mani-
estation de ce bon goût, de ce chic
jarisien qui continuent crânement à être
a loi de nos compagnes.
: Quel adorable tableau — qui en-
chanta Paul Colin et. désarma notre .sé-
vère critique Vanderpyl — que celui
de ce cadre fleuri d'Arman.,nvilla où,
semblables à de vivants bouquets, évo-
luèrent les concurrentes de notre ori-
ginale compétition.
Tout semblait concourir au succès de
cet après-midi de charme : la lumi-
nosité de cette journée printanière, la
parfaite ordonnance du défilé des man-
nequins et, enfin, le ton du plus pari-
1 sien des publics, ce public d'une élé-
gance sobre et affinée sans lequel les
spectacles de beauté perdraient leur
éclat. Ce fil une féerie de couleurs
claires à laquelle les invités semblaient
prendre une part égale à celle des con-
currentes, une synthèse de cette élé-
gance mondaine qui, dans un tel décor,
eÛt certainement,jComme le faisait re-
marquer Pavis, inspiré le grand Sem. j
Le speaker parle
A l'appel de M. Julien, qui remplissait
la rôle de speaker, le tableau vivant
aux couleurs si vives et si variées, qui
semblaient sortir de la palette de Rao'j!
Dufy, s'immobilisa :
— Je ne crois pas, commença le spi-
rituel speaker, exprimer plus élo-
quemment l'opportunité de cette mani-
festation de Paris-Midi et de Paris-
soir qu'en rapportant fidèlement les pa-
roles d'une de mes amies, revenue ré-
cemment à . Paris après une longue ab-
sence. A la question que je lui posai,
bien traditionnelle, sur l'opinion qu'elle
avait de Paris, elle répondit : « Ce qui
» m'a le plus surprise, c'est l'élégance
» des femmes et le nombre des bicy-
clettes. » Elle avait raison, comme vous
allez encore en avoir la prejve.
Le défilé
Et le défilé des concurrentes com-
mença, soulevant les applaudissements
enthousiastes qui soulignaient le génie
créateur de Lucien Lebng, Jeanne Lan-
vin, Paquin, ' Worth, Balenciaga, Ger-
maine Lecomte, Nina Ricci, Madeleine
de Rauch et Raphaël, dont les manne-
quins étaient parés des dernières créa-
tions si originales des grands joailliers
Mellerio. dits Meller, et Boucheron.
André GIGNOUX.
LA NUIT PROCHAINE
camouflez vos lumières
de 22 h. 18 à 5 h. 21
MÉRIDIEN DE PARIS
Ce qu'on entend dans le train
UN voyage dans un train, avec
cette sorte d'intimité qui se crée
si facilement entre Français,
soit dans un compartiment. soit à la
fin du repas au wagon-restaurant, est
quelque chose de bien instructif.
Première remarque : la gentillesse.
J'ai été extrêmement surpris. A Paris,
les gens, d'une manière assez courante,
se conduisent volontiers comme des mu-
fles. Exemple : le métro avec les em-
bouteillages par égoisme, avec le
manque de courtoisie à l'égard des
femmes même enceintes. Dans le train
(du moins dans celui que j'ai pris, et où
les voyageurs étaient en surnombre), les
hommes ont volontiers cédé leur place
aux femmes. Les femmes n'ont pas
cherché à abuser de cette condescen-
dance. On les a aidées à monter et à
descendre leurs valises. Et les hommes,
entre eux, sont allés jusqu'à échanger
des cigarettes...
Deuxième remarque : le principal
sujet de conversation est le ravitaille-
ment, et, surtout chez les gens de
province, les bévues des intendants de
l'ancien gouvernement.
On m'a conté des histoires dont je .
voudrais bien savoir si elles sont exac-
tes. Je serais surpris si M. Max Bon-
nafous, qui est un travailleur et qui a
de la méthode dans l'intelligence, ne
cherchait pas à se renseigner. Voici :
Est-il exact qu'à Rouen on ait jeté
à la Seine 60.000 douzaines d'oeufs ?
Ces œufs étaient en frigorifique, pa-
rait-il. On' a déclaré qu'on allait les
en sortir pour les mettre en circula-
tion et le responsable du lieu a donné
l ordre de les sortir tous du frigorifi-
que, d 'un seul coup. Résultat, putréfac.
tion.
Est-il exact que 50 % du beurre
de France aille au marché noir ?
Est-il exact que sur un marché, celui
de Pont-l'Abbé, m'a-t-on dit, un inten.
dant ait confondu un cochon et une
truie ?
Les journalistes devrai
beaucoup voyager dans lei
trains de Normandie. Mais
lyi.dsmment répondrez.
/ou$, en descendre quel.
quefois pour' vérifier ce
14 ils entendent...
FERNAND DIVOIRE.
~-
,
f.audJait vous faire masser tout le corps quotidiennement. '
Mats, docteur, je prends quatre fois par jour le métro aux
heures d'encombrement.
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