Titre : Paris-midi : seul journal quotidien paraissant à midi / dir. Maurice de Waleffe
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1914-02-04
Contributeur : De Waleffe, Maurice (1874-1946). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32832672n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 février 1914 04 février 1914
Description : 1914/02/04 (A4,N1096). 1914/02/04 (A4,N1096).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4720519v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-229
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/12/2017
Paris-Midi
S® LE SéTil ' fToriiamaJ." Qru.©"fcid,i@3a paraissant êi, x%xidl ;'\:a ■ ■""■■■ v ^
gar-- — —■ - ■ . —™ r— L 'V-V. ■--■r. —— -_L ■•■ ■ . ■ ■ -, - .. 4* ANNEE. — Nu 1.096. — MERCREDI 4FEVRIER 1M4 -;
PARIS - 9, Rue de Beaujolais
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Pans . îo 1. lO f.
Départements et Colonies 24 f. 12 f.
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DERNIÈRES NOUVELLES DE LA MATINÉE
Directeur : MAURXC® DK WAZ..Zlrlrm.
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Les Manuscrits non insérés ne sont pas rendu
LES OFFICIERS ALLEMANDS RETENUS A LUNÉVILLE?
Les aviateurs allemands
retenus à Lunéville
} ' , février (De notre correspon-
dantparticulier). - Je me suis rendu ce ma-
tin à la sous-ppalecture, afin -d'obtenir des
renseignements complémentaires à propos
Fr,itz de,s Preste.in, aviatiellins du i2e altemands, lieutenant
nnîffp Z'2,6 régiment d'infanterie,
pilote, et lieutenant Jean Garner, du 3Q d'ar-
ti/l/len-e, passager.."
vaht On e,n ville, en que, SQli-
par le de:s ' T Vaü"'in, reçu,s, il S0rai£®«t conduits
d'Avifr-mS •+ '11"n' à la gare frontièrè
dAvracomt, soit pour l,e train de 6 heures
du soir, soit pour celui de 11 h. 30
A ma grande surprise, j'appris, du sous-
préfet lui-même, que des ordres supérieurs,
arrivés dans la soirée, avaient fait sur-
seoir au départ projeté..
Les deux officiers furent donc retenus ici,
.où leur présence et le retard mis à leur
départ suscitent ide très nombreux com..
mentaires. Leur appareil, démonté, est en.
core actuellement remisé au quartier du
8e régiment d'artillerie. •
AU MINISTÈRE DE LA GUERRE
Au cabinet de M. Noulens, on ne sait
encore rien, ce matin, de la nouvelle que
nous recevons de Lunéville et il est impos-
sible de la confirmer ou de l'infirmer.
La dernière dépêche reçue rue Sainjt-Da-
mi,nique, donne seulement les raisons de
-l atterrissage des officiers allemands, con-
forme a celles publiées par la presse
AU MINISTERE DE L'INTERIEUR
M. Laporte, chef du cabinet de M. Rene
'Kenoult est tout le premier surpris de ce
que nous lui annonçons.
Il est en possession du télégramme of-
fi,ciel, annonçant que le conps d'armée a.
permis le départ des officiers allemands. '
Puis après s'être renseigné il confronte les
deux télégrammes reçus place Beauvau
L un émanant de la. guerre affirme le dé-
part. L autre qui se trouve entre les mains
du directeur de la Sûreté générale ne pré-
cise pas ce départ.
En conséquence M. Laporte téléphoné
.immédiatement t au préfet de Meurthe-et-Mo-
selle pour être exactement et complètement
renseigné.
Le drame passionnel de Vitry : Nouveaux détails
Le mystère de Vitry
Le mystère qui plane sur le dram,e qui
se déroula hier, 120, avenue du Ghomir/-
de-fer, à Vitry, est loin de se dissiper.
Dans la petite ville de banlieue où les
deux principaux acteurs de ce drame sont
très connus, on s'arrache ce matin, les
journaux, et les commentaires vont leur
trains
De toutes les conversations que nous
avons pu entendre, il est bien difficile de
tirer une conclusion tant elles sont con-
tradictoires. L'imagination se plaît à trou-
ver à ce drame, toutes sortes de motifs
plus invraisemblables les uns que les au-
tres. Les uns accablent Mme Brière ; les
autres, la défendent ; certains prétendent
qu Albert Dupuis qui se suicida, Iprès
avoir -tiré sur Mme Brière, était, en effet,
dans une situation fort embarrassée ;
d'autres affirment qu'au contraire, ses af-
faires étaient très prospères.
Folie ?
Un ami de M. Albert Dupuis, que nous
avons pu voir, nous a déclaré : -
— Je ne m'explique pas comment on peut
mettre sur le compte d'une situation finan-
cière désespérée la tentative d'assassinat
commise par Dupuis.
« Ce n'étaient pas les Brière qui pou-
vaient tirer l'entrepreneur d'une mauvaise
■situation si elle existait.
« On ne peut donc pas admettre qu'en
.allant chez Mme Brière, Oupuis ait eu'l'in-
tention d'obtenir d'elle un orêt d'argent et
que, se le voyant refus-er, il soit devenu
soudain furieux au point de ,se servir de
son re'vo'l'ver.
« II y a autre Chose qu'on découvrira sans
doufe, mais croyez-moi, d'abord la situation
de Dupuis était prospère et eût-il eu des em-
barras momentanés qu'il eût trouvé facile-
ment des capitaux ; ensuite, ce n'était pas
un homme à abandonner la .lutte pour la
vie d'une façon aussi misérable. 1)
Amour ?
Autre son de cloche un peu plus loin ::
— Pour moi, nous a dit d'autre part une
dame qui connaissait les deux ménages,
c'est l'amour qui est cause de tout.
« Je ®uk' persuadée que Dupuis aimait
Mme Brière. Il allait toujours chez elle aux
heures où son mari était à son bureau.
« Je crois sincèrement que Mme Brière est
une honnête femme et qu'elle se sera tou-
jours refusée à répondre aux avancer de
l'ami de son mari.
« Est-ce parce que ses avances furent re-
poussées une fois de plus hier matin que
Dupuk' tira sur la femme qu'il aimait ? C'est
ce que beaucoup pensent comme moi.
« Certains vont plus loin et répandent des
bruits fâcheux sur la victime de ce drame.
Je n'en crois pas un mot, car, si Mme Brière
avait cédé, Dupuis n'aurait pas eu à tirer
sur elle. »
Ces opinions que nous reproduisons sous
toutes réserves sont, il faut bien, le dire, par-
tagées par beaucoup des habitants de Vitry.
L'état de Mme Brière
Ajoutons que l'état de Mme Brière, qui ne
fut que peu grièvement atteinte par la balle
de Dupuis, et qui se soigne à son domicile,
est aujourd'hui très satisfaisait.
PARIS QUI CAUSE
L'ASSAUT
En 1on.g"eant les Tuileries, l'enterrement de
Paul Déroulède a passé à quelques mètres de
. la statue de Jules Ferry, et non loin du mo-
nument de VValdeck-Rousseau.
En 18S3, un conflit sérieux éclata entre ces
'trois hommes. Ferry était, alors, chef d'un
cabinet dont Waldeck-Rousseau était minis-
tre de l'Intérieur. Or, le 14 juillet de cette
'année-là, pour la première fois depuis la
Guerre, le directeur d'un grand hôtel de la
xue de Rivoli eut la malencontreuse idée de
mêler les couleurs allemandes aux faisceaux
de drapeaux qui décoraient la façade de son
établissement. Lorsque, marchant en tête de
la Ligue des patriotes qui se rendait à la
statue de Strasbourg, Paul Déroulède aper-
çut l'étendard noir, blanc et rouge, il ne put
retenir ni un geste ni -un cri d'indignation.
Ah ! ce ne fut pas long. En un clin d'oeil, des
pyramides hucmaines.se dressaient contre l'im-
meuble, les drapeaux ennemis étaient arra-
chés, portés au pas de course place de la
Concorde, et brûlés avant que la police n'ait
pu intervenir.
De là des incidents extérieurs et intérieurs
que le ministère régla non sans quelque peine.
Ferry et Waldeck-Rousseau en gardèrent tou-
jours à Déroulède une rancune qu'il leur ren-
dait bien. ;
COQUETTERIE
Qui se douterait, à voir M. Maurice Barrès,
qu'il a passé la cinquantaine? La taille est
toujours aussi svelte, le cheveu aussi noir,
. la voix aussi énergique.
Seule la vue qui' baisse chagrine un peu
celui à qui Jean Moréas décerna un jour le
beau titre de prince de la jeunesse. Lui fau-
dra-t-il, comme le commun des mortels, ju-
cher sur son nez un inesthétique binocle? En
public^ du moins, jamais. C'est ainsi qu'hier,
pour lire le magnifique discours qu'il avait
écrit à la gloire de Paul Déroulède, il put
s >-en passer, ayant pris la précaution de faire
-ralligraphier ses pé'rio.des en énorme ronde.
LE NOM
Le gênerai Bazaine-Hayter sortait du rang.
Caporal, puis sous-officier, il avait tenu les
fonctions de secrétaire particulier dans l'état-
major de son oncle alors qu'il commandait
au Mexique. Il avait occupé les mêmes fonc-
tions auprès du maréchal à l'armée du Rhin..
Comme le colonel Blanchot, qui vient de
mourir^ comme le colonel Willette, comme
ue générai Pierron, comme tous ceux à
;l'exception du général d'Andlau — qui furent
, attachés, à Metz, à l'état-major du maréchal
Bazaine, il était convaincu de l'innocence de
son parent et voyait en lui le bouc émissaire
charge des fautes commises par une foule
d autres. C'était pour mieux travailler, devant
l'histoire, tout au moins, à la revision du pro-
cès de Trianon, qu'il avait continué à servir
dans l'armée, , et que, porteur d'un nom si
lourd, il s'était efforcé, avec succès, d'attein-
dre les étoiles et la plume blanche.
LA GUILLOTINE SÈCHE
La tête du jour :
- Francis Casadesus
« Cachaprès », keqsccsa? Un mâle d'opéra,
dont tinte la Monnaie, à Bruxelles. Casadesus,
Castillan français, qui semble de Marseille ou
a Arles, l'orchestra.
Francis Casadesus, au nom musical, est un
tagnan dodu, au regard ingénu, portant
lavallière et cape, bon cœur, pas mauvais ca-
ractère, teint fleuri, barbiche noire et cheveux
blanchissants.
Tout en haut du mont des Martyrs, il per-
che, près du ciel, du rêve et des beuglants.
Il en descend pour les récitals, s'y pâme, et,
xéjoui, regrimpe, en arrêt chaque fois qu'au
coin du carrefour un trio brame une com-
plainte, guitare grattée, violon raclé, aigre
voix. Chaque pause lui coûte un décime, prix
e a ritournelle qu'il emporte et range en
des cartons obèses où Fragson pèse sur Pau-
lus, <:t Paulus sur Teresa.
, Mais Paris, à son tour. Verra Carl-^r.rî.o
sans avoir souci de tout ca...
EMMANUEL SOURCIER
UNE TRAGEDIE AMERICAINE
AU CINERAMA-THEATRE
'
nouveau
entre Flots au-du
«mnd]o4pieif dernières phases officielles et les
CE funérailles du grand patriote PaS
mtmée Au CINE RAMA.
Billet de Midi
« Pensons-y toujours ! N'en parlons
jamais ! » On en a parilé, aux obsèques
de Déroulède. On n'a même parlé que
de ça. Provocation? Non. Si nous avions
honore cette grande vie en feignant
d'ignorer l'idéal brûlant par lequel elle
::;'û:SL consumée, nous n'aurions donné
le change à personne, et nou-s aurions
eu l'air d'avoir peur. Vive l'Al,sace-l.JO'r-
. raine, monsieur !
Toutefois, il y a une nuance qu'il ne
convenait pas de distinguer le jour des
obsèques (pas de nuances devant la
mort ! A. la brutalité du trépas, répün-
dons par- la brutalité de. l'apothéose !)
mais qu'il peat devenir utile d'éclaircir
le lendemain, pour éviter que les Prus-
siens, dont -le tact ne fut jamais une
qualité native, ne confondent notre pié-
té funéraire avec notre. politique : parce
que nous acclamons Déroulède, et. Dé-
roullède tout entier, il, ne s'ensuit pas du
tout que nous accommodions comme
lui ,FA:lsa.ce-Lo-rraine à la sauce re-
vanche.
La Revanche ? Ceux qui ont vu mu-
tiler la patrie en 70, ceux qui ont com-
battu alors dans la grande partie, avec
leur sang, avec leurs larmes, avec leur
rage, ceux-là ont seuls le droit de pro-
noncer ce nom. Dans leur bouche, cris-
pée par la souffrance, il prend un sens
héroïque. Un Français ne peut pas, ne
doit pas accepter l'idée qu'il a été battu.
Tous ceux qui prirent les armes en 1870
ne doivent avoir qu'une idée, qu'un dé- j
sir- : les reprendre, venger l'affront.
C'est à ce prix qu'une race est noble.
Mais, comme chaque génération voit
surgir de nouveaux devoirs, elle ne peut
accumuler éternellement les devoirs. des
générations précédentes. S'il était vrai
que le . temps ne fit rien à l'affaire, il
nous faudrait encore venger l'affront
d'Azincourt ou des défaites de Jules Cé-
sar ! Une grande nation vit pour l'ave-
[ nir, non pour le passé. Soyons francs :
Si l'Alsace-Lorraine était aujourd'hui
sincèrement assimilée -à la Prusse, no-
tre droit sur e.-ble, serait annulé. Ce sont
des événements comme ceux de Sa- '
verne qui créent continuellement pour
les Français d'aujourd'hui une question
d'Alsace-Lorraine. Et, parce que ces
événements sont essentiellement une
protestation du droit contre la force,
c'est par un appel au droit, non par un
appel à la force, que noue devons y ré-
pondre !
Nous n'attaquerons jamais l'Allema-
gne pour reprendre l'Alsace-Lorraine.
Nous ne jouerons pas le rôle d'agres-
seurs; Que ce s-oit bien entendu ! Inu.-
tile, ô Pangermanistes ! de bra,ndir les
discours prononcés sur ta tombe de Dé-
rouièdte pou recourir réclamer autReichs-
ta.g de nouveaux canons et de nouveaux
Zeppelin ! La revanche, l'a vraie revan-
che, les événements de Saverne nous
l ont donnée, et au delà de ce que nous
pouvions espérer ! Nous n'avons plus
qu'à attendre de notre propre grandeur
et de vos brutalités le développement
pacifique de la haine et de. l'amour qui
se sont conservés là-bas, et qui travail-
lent invinciblement pour nous, sans
guerre 1
MAURICE DE WALEFFE.
CET APRÈS-MIDI
"t à Saint-Louis en l'Isle, mariage de
Mlle Madeleine Cartier avec M. Marcel Powev ;
DEUX HEURES, Université des Annales,
Mme - A Sarah Bernhardt : « Pourquoi j'aime les
héroïnes de Racine » ;
HEURES ET DEMIE,
Kino-Plastikon - A a l American Biograph, 19,
rue Le Peletier, projection de vues en cou-
[eurs rendues vivantes sans écran, de
rV 2, e h. 1/2 à minuit.
— A i DEUX HEURES ET DEMIE Société des
Conférences, 184, boulevard Saint-Germain, M
Cours sur : Mme
T£?,s KinémacoIor au
LurfZifZT; VII. Spectacle en cou-
telion scolaire TROIS HEURES, Chambre : La fréquen-
A QUATRE HEURES, 16, rue de Yhann, le
; Il Prophylaxie antituber-
mille » ■ ^ dans la famille et hors la fa-
A CINQ HEURES, Université des Annales,
M. - Jean Richepin : La légende des siècles ;
SEPT HEURES ET DEMIE, ambassade
de Turquie, dîner suivi de réception de en l'hon-
: Poincaré,. rue Taverne p«rt" "(£"<■
neur Cornet; d8 M. ' 81 ' r,ue dÆ Grenelle, banquet de la
du Fédération républicaine ;
A HUIT flEURES TROIS QUARTS, Comé-
die-Marigny, répétition générale de Le Manne-
,
A NEUF HEURES, Nouveau-Cirqtui, grand
gala (ieu), n.f li9ue ' Sorrbonne (amphithéâtre Riche-
I-Jugues Le Roux : « Le. monde des
JVVCUI(I p,'
OMNIA PATHE (à côté des Variétés)
La plus belle salle de Paris
La programme le mieux choisi
~
1
Une pièce de M. Cochon
D'ici quelques jours — le 20 février exac-
tement — le. tfhéa.tre Molière conviera la
critique à juger la première pièce de M. Co-
chon qui entreprendra ensuite son tour de
France.
MM. Clot et Dublay sont des directeurs
audacieux. Il y a trois ans, ils n'hésitèrent
pas à monter Demain, un drame du citoyen
Pataud, qui aurait pu faire hurler et qui fit
simplement sourire. Cet échec ne les a pas
découragés, et ils ont résolu de tenter la
chance avec une nouvelle œuvre sociale.
Les Expulsés, cinq actes en prose, bien
entendu^ c'est un drame conçu selon la für-
mule qui a fait la fortune de l'ancien Am-
bigu:, . celui qui ignorait M. de Curel. Une
intrigue des plus sentimentales empêchera
les mouchoirs de regagner les poches. Le
président de la Fédération des locataires a
évité recueil contre lequel avait bronc'hé le
secrétaire du Syndicat des électriciens. Ici,
pas de longues tirades, pas de phrases creu-
ses. Des idées, oui, mais représentées par
des personnages en chair et en os ; nulle
prédication, une moralité qui se dégage des
faits.
-Pour là foule, M. Cochon est une ma-
nière d'anarchiste. Les Expulsés nous le
montrent sous un jour un peu imprévu, dé-
fenseur du foyer et de la famille. « Tel le
nid, tel l'oiseau ; teille la maison, . tel l'hom-
me... ». L'auteur s'est inspiré de la parode
de Micih'elet. S'il attaque violemment
M. Vautour, C'e n'est pas en révolutionnaire,
mais parce qu'à son avis les propriétaires
inhumains, en empêchant tant de familles
de vivre en paix, causent le plus grand mal
à l,a patrie française. Sa pièce sera donc
morale, presque conservatrice.
Ajoutons que M. Cochon s'est mis en
scène et qu'évidemment il s'est réservé le
beau rôle. A tant faire... Ajoutons également
que le raffût de Saint Polycarpe exécutera à
chaque représentation quelques-uns des plus
brillants morceaux de son répertoire.
■Si son drame ne fait pas recette, le prési-
dent du Syndicat des locataires s'en conso-
lera en donnant des biilets de faveur en
guise de bons de lo.ge.ment à tous les sans-
abri oui viennent frai-mer A an imrfo
Henri Grégoire,
Faites-vous inscrire !
C est ce soir, à minuit, qu'expire le délai
fixé pour la révision des listes électorales.
Bap,pelons que tous les citoyens, âgés de
21 ans au 31 mars prochain, ont le droit de
réclamer leur inscription.
Cette année, une obligation a été suppri-
mée, qui doit diminuer considérablement le
nombre des abstentionnistes. Il n'est plus
nécessaire, en effet, de produire un certifi-
cat de radiation du domicile antérieur. Une
feuille, distribuée à la mairie, permet de.
demander, au maire de l'arrondissement
que l'on a quitté, la radiation sur la diste de
cet arrondissement. Il n'en coûte donc, pour
tse faire inscrire, qu'une seule démarche
deux pièces à produire — livret militaire et
justification de domicile — et une formule à
signer.
_ C'est facile, on le voit, et le nombre des
ins)erits s'en trouvera, cette année, considé-
raMement augmenté. C'est, du moins, l'im-
pression que l'on a déjà dans les salles de
révision.,
NOS HOTES
LE VOYAGE DU ROI D'ANGLETERRE
C'est probablement le 21 avril prochain
que le roi George V, accompagné de la reine
et du prince de Galles, débarquera, à Cher-
bourg, du yacht royal qu'escortera la flotte
anglaise. Une importante escadre française
sera réunie dans la Manche pour saluer les
souverains anglais. Ceux-ci arriveront à Pa-
ris par la gare du Bois de Boulogne où les
attendront le président de la République et i
les membres d.u gouvernement. I
AVANT LA BOURSE
Notre marché reprend confiance. Il n'a
plus de ces soubresauts qui arrêtaient les
transactions et provoquaient des chutes de
cours, au grand profit des baissiers.
La clientèle, si durement éprouvée, ne se
risque plus à la légère. Il lui faut une cer-
titude. Cette certitude lui est donnée par la
tenue des valeurs de premier ordre. Dans
™ÂfCie les actions des établisse-
ments de crédit, les chemins de fer, le
Suez, les industrielles et les minières fran-
çaises ont toutes progressé.
Quant aux valeurs spéculatives reposant
sur des données sérieuses que nous avons
toujours signalées en dernier cours pra-
tiqués, méritent encore de tenter les ache-
teurs.
IVOLlwCiNEMA
9 -le n. Pte
FOt'S /,'S Or- P 4 & ~ ..
—-R RIOSIAENS I
SPARTACUS, — L'HOMME QUI VOLA
A LA CHAMBRE
FRANCE ET MONACO
La séance est ouverte à 9 h. 15, sous la
présidence de M. Etienne.
L'ordre du jour appelle la discussion du
,projet de loi portant approbation de la oon-
vention douanière et de voisinage, signée le
10 avril 1912 entre la France et la princi-
pauté de Monaco.
M. Doumeaigue est à son banc ; et quel-
que quatre ou cinq députés, s'essaiment
dans l'hémicycle.
M. Henry Simon, rapporteur. — La Com-
mission demande l'urgence.
M. Gillette Arimondy. — Sans m'opposer
formellement au projet, je tiens à faire des
reserves, et à exposer les raisons qui me
smblent nécessiter le renvoi.
— La Commission, rispote M. J. Thierry,
réclame avec instance l'urgence.
, — Et le gouvernement l'appuie, ajoute
le président du Conseil.
L'urgence est déclarée. "
M. Gillette Arimondy développe alors sa
motion de renvoi.
Rappelons que le présent projet négocie
avec le gouvernement monégasque, un ac-
cord modificatif des arrangements du 20
novembre 1865, et du 16 mars 1899, en vue
d attribuer à la France la totalité des re-
cettes douanières de la principauté,
moyennant une indemnité annuelle et for-
faitaire.
Cette indemnité, le prince entendait la
faire fixer à 1.1200,000 fr. Après un long
échangé de pourparlers, une transaction
entre les deux gouvernements, se fit sur le
chiffre de 400.000 francs.
M. Gillette Arimondy la juge excessive,
et propose de la réduire à 200 ou 250.000
francs..
Ga(s h)O Pa la CE (Hîppodroroe)
La plus vaste Salle d'Attractions
-..,. -- de Paris -- ----
LIRE EN DEUXIEME PAGE :
vécue, par Lefranc Plcquart ; La
Gazette Cn7°pno1^ des Lettres ; Expositions diverses,
par Tabarant ; Le Travail et la beauté ' les
revuçs d art, par Maiti**ce Il Delcourt»:
La Marine italienne
et la
maîtrise de la Méditerranée
t ■
3 ., EnrÍco Millo, ministre de la Marine
ri italienne est en train de défendre devant
le Parlement et devant l'opinion publique
3 son nouvau programme naval. Sous l'ac-
3 tive impulsion du nouveau ministre, la
. marine italienne, plus encore que nous ne
. le redoutions jusqu'ici va menacer notre
3 hégémonie et presque notre influence dans
. la Méditerranée.
; . Il y a quatre ans, M. Enrico Millo, au-
t jourd'hui ministre et contre-amiral, était
; encore capitaine de frégate. Il y a trois
( ans il était capitaine de vaisseau quand
■ l'audacieuse tentative des Dardanelles le
porta d'un seul coup au grade de contre-
amiral et lui conféra en même temps,
qui plus est, l'admiration et l'estime de
son pays.
, M. Millo a mis en oeuvre tous ses efforts
pour accélérer, la construction des navires
. nouveaux.
' Il faut reconnaître d'ailleurs que l'on ne
pourra éviter certains retards déjà exis-
tants et qui ne sont nullement imputa-
bles au ministre actuel. Leur origine est
due surtout au défaut de préparation de
l'industrie navale italienne à un. moment
de l'histoire où l'on crut avoir trouvé dans
le Dreadnought un type immuable de na-
vire et où toutes les nations se virent en-
traînées dans une fébrile rivalité-en ma-
tière de constructions navales.
Néanmoins, le Vante Alighieri est déjà
prêt, Dans deux mois seront prêts égale-
ment le Giulio Ces are et le Leonardo da
Vinci. A la fin de l'année ce sera le tour du
Cavour. Au début de 1915 ce sera le Duilio
et à la fin de la môme année le Doria. j
Si ces prédictions, comme c'est presque
certain, se réalisent, on peut constater un
progrès dans la rapidité de, construction des
navires les plus récents, comme il est fevile
de s'en rendre compte par les dates sui-
vantes :
Conte-di-Cavour, mis en chantier le 10 août
1910, lancé le 10 août 1914 et armé à la fin de
l'année 1914. Durée de la construction : plus de
quatre a'ns.
Leonardo-da-Vinci, mis en chantier le 18 juil-
Vt 1911', lancé le 14 octobre. 1914 et arme en
mars 1914. Durée de la. construction : moins de
quatre ans.
Giulio-Cesare, mis en chantier le 24 juin 1910,
lancé le 15 octobre 1911 et armé en mars 1914
Durée de5 la construction : moins de quatre ans!
Andrea-Doria, mis en chantier le 24 mars 1912,
lancé le 30 mars 1913 et armé à la fin de 1913'
Durée de la construction : plus de trois ans.
Duilio, mis en chantier le 24 avril 1912 lancé
le 24 avriil 1913 et armé en 1915. Durée' le la
construction : trois ans.
Et avec le Duilio et le Doria, les Italiens
se seront mis sur le même pied que les
nations les plus avancées. En effet, la
moyenne du temps nécessaire à la construc-
tion et à l'armement d'un grand navire est
aujourd'hui d'environ trois an-s. L'Angle-
terre qui vient en tête emploie en moyenne
deux années et quart ; l'Allemagne qui vient
ensuite trois ans et deux mois. La France,
pour ses cons truct.ions-nouvelles, se place
entre les deux ; c'est ainsi que le. Courbet a
été mis en chantier en septembre 1910 et
armé en. août 1913.
Dans l'ensemble, l'Italie aura en 1915,
6 dreiadnoughts armés de 77 canons de 305.
A la même époque, l'Autriche aura quatre
dreadnougihts armés de 4-8 canons de 305. lia
France en aura 7 avec 4-8 canons de 305 et
avec 30 de 340, chiffre qui s'élèvera d'un
borud en 1916 à 12 dreadnoughts aamés de
4-8 canons de 305 et de 95 de "340.
En ce qui concerne l,a marine italienne, la
question s'était posée, ou bien dé construire
quatre superdreadnoug'hts de 36.000 tonnes,
airmés de 12 canons de 361, e-t coûtant 120
millions chacun, ou bien d'en construire
quatre de 30.000 tonnes armés dè 8 canons
de 381 et coûtant 95 à 100 millions chacun.
^C'est la deuxième solution qui fut choisie.
L'armement des quatre navires se compo-
sera donc de 8 canons de 381 placés dans
quatre tourelles réparties dans le plan
longitudinal du navire ; de 18 canons de
152 m/m et d'un nombre convenable de tu-
bes lance-torpille sous-marins. La protec-
tion, contre les "projectiles aériens et sous-
marins, sera parmi les plus efficaces que
l 'on connaisse dans les autres marines. La
vitesse sera d'au moins 25 nœuds et le
rayon d'action snffisant.
Ce nouveau type de navire représente un
compromis harmonieux entre tous les be-
soins qu'il faut satisfaire. Quand sera-t-il
prêt ?... En 1917, l'Italie aura au moins trois
de ces formidables engins de guerre. C'est
même le désir ardent du nouveau ministre '
de la Marine de lui fournir un quatrième
navire à la même date. Si ce désir devient
une réalité, en quatre ans, nos voisins au-
ront quatre superdreadnoughts. Pour cela,
il faudra que le ministre mette en œuvre
toute son énergie et fasse en sorte que l'in-
dustrie navale se développe et se transfor-
me de façon à suivre les progrès des exi-
gences de la marine mndorno Ho emor-ro
A. B.
PETITS FAITS DE LA MATINÉE
LE FEU
Un commencement d'incendie s'est dédia-
ré ce matin à 8 h. 1/2, 20, rue du Banquier.
Mme Haag, âgée de, 20 ans, a été brûlée,
ainsi qu'un gardien de la paix qui voulait
éteindre le feu.
MACABRE TROUVAILLE
On a trouvé ce matin, à 7 heures, un
foetus dans une bouche d'égout, villa Poi-
ritT. Il a été envoyé à la Morgue
ALSACE-LORRAINE
UNE BREBIS GALEUSE !
Metz, 4 février. — Le lieutenant Erb, dtf
130e d'infanterie, a comparu devant le Con-i
se11 de la guerre de la 33e division.
Il purge actuellement une condamnation
à un an et sept mois de réclusion, pour,
avoir payé un voyou qui devait se jeter àJ
l'eau et lui fournir l'occasion de le sauver,
dans le but d'obtenir la médaille de sauve-
puis simulé un cambriolage pour ex-
pliquer un manquant de quelques centaines;
de mark dans la caisse de la compagnie.,
dont il avait la gardtJ.
Erb est accusé aujourd'hui d'avoir écrit
plusieurs lettres anonymes au commandant
du corps d'armée, contre son colonel et de-
mandant une enquête au point de vue privé.
En parachute
UNE INTERESSANTE EXPERIENCE
A LA TOUR EIFFEL
A 8 h. 1/2, ce matin, M. Alphonse RoberL
mécanicien aéronaute, 106, avenue du Cen-
tenaire à Bagnolet, lança de la première
plateforme de ta Tour Eiffel, un parachute
de son invention.
C'est la troisième expérience à laquelle
il procède, après douze ans de recherches
onéreuses et d'efforts. La première eut lieU;
le 24 décembre 1912 à la Tour Eiffel éga-
l-ement. Elle donna de bons résultats quei
corrobora la seconde épreuve, faite en juil-
let dernier, à Nantes. Cette fois, un hommea
l'aviateur Emile Brodin, qui, précisément
mourut avant-hier des suites d'une chuta
près de l'Isle-Adam, s'était jeté avec un
plein succès du pont transbordeur à Nan-
tes. Dans ces deux cas, l'appareil était U
déclanchement automatique par inertie.
Ce matin, le parachute, du poids total
de 13 kilos et d'un diamètre de 10 mètres^
était à déclanchement commandé.
Malgré les difficultés d'un lancement im..
provisé, l'expérience réussit, l'appareil
chargé d'un sac de sable pesant 75 kilos,;
s'étant déployé à 25 mètres, atterrit sang
violence sur la pelouse.
M. Robert poursuivra ses expériences. ?
NOTRE PRIME
PARIS-MIDI offre le théâtre, chaque soir,,
à ses lecteurs !
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même. En découpant ce bon et en le pré«
sentant au contrôle, les lecteurs de P ARISoot
MIDI seront accueillis absolument gratuite-
ment, sans taxe aucune ni droit à payer
d'aucune espèce, dans ce vaste établisse-
ment qui dispose de cinq mille places. Ces
bons paraîtront ChaCi!le Jour, saui le dfc
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DERNIÈRES NOUVELLES DE LA MATINÉE
Directeur : MAURXC® DK WAZ..Zlrlrm.
A tir esse télégraphique : PARIMID1
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RÉDACTION & ADMINISTRATION-
155.92. — 103.03 — 102.39.
IMPRIMERIE : 103.80
Les Manuscrits non insérés ne sont pas rendu
LES OFFICIERS ALLEMANDS RETENUS A LUNÉVILLE?
Les aviateurs allemands
retenus à Lunéville
} ' , février (De notre correspon-
dantparticulier). - Je me suis rendu ce ma-
tin à la sous-ppalecture, afin -d'obtenir des
renseignements complémentaires à propos
Fr,itz de,s Preste.in, aviatiellins du i2e altemands, lieutenant
nnîffp Z'2,6 régiment d'infanterie,
pilote, et lieutenant Jean Garner, du 3Q d'ar-
ti/l/len-e, passager.."
vaht On e,n ville, en que, SQli-
par le de:s ' T Vaü"'in, reçu,s, il S0rai£®«t conduits
d'Avifr-mS •+ '11"n' à la gare frontièrè
dAvracomt, soit pour l,e train de 6 heures
du soir, soit pour celui de 11 h. 30
A ma grande surprise, j'appris, du sous-
préfet lui-même, que des ordres supérieurs,
arrivés dans la soirée, avaient fait sur-
seoir au départ projeté..
Les deux officiers furent donc retenus ici,
.où leur présence et le retard mis à leur
départ suscitent ide très nombreux com..
mentaires. Leur appareil, démonté, est en.
core actuellement remisé au quartier du
8e régiment d'artillerie. •
AU MINISTÈRE DE LA GUERRE
Au cabinet de M. Noulens, on ne sait
encore rien, ce matin, de la nouvelle que
nous recevons de Lunéville et il est impos-
sible de la confirmer ou de l'infirmer.
La dernière dépêche reçue rue Sainjt-Da-
mi,nique, donne seulement les raisons de
-l atterrissage des officiers allemands, con-
forme a celles publiées par la presse
AU MINISTERE DE L'INTERIEUR
M. Laporte, chef du cabinet de M. Rene
'Kenoult est tout le premier surpris de ce
que nous lui annonçons.
Il est en possession du télégramme of-
fi,ciel, annonçant que le conps d'armée a.
permis le départ des officiers allemands. '
Puis après s'être renseigné il confronte les
deux télégrammes reçus place Beauvau
L un émanant de la. guerre affirme le dé-
part. L autre qui se trouve entre les mains
du directeur de la Sûreté générale ne pré-
cise pas ce départ.
En conséquence M. Laporte téléphoné
.immédiatement t au préfet de Meurthe-et-Mo-
selle pour être exactement et complètement
renseigné.
Le drame passionnel de Vitry : Nouveaux détails
Le mystère de Vitry
Le mystère qui plane sur le dram,e qui
se déroula hier, 120, avenue du Ghomir/-
de-fer, à Vitry, est loin de se dissiper.
Dans la petite ville de banlieue où les
deux principaux acteurs de ce drame sont
très connus, on s'arrache ce matin, les
journaux, et les commentaires vont leur
trains
De toutes les conversations que nous
avons pu entendre, il est bien difficile de
tirer une conclusion tant elles sont con-
tradictoires. L'imagination se plaît à trou-
ver à ce drame, toutes sortes de motifs
plus invraisemblables les uns que les au-
tres. Les uns accablent Mme Brière ; les
autres, la défendent ; certains prétendent
qu Albert Dupuis qui se suicida, Iprès
avoir -tiré sur Mme Brière, était, en effet,
dans une situation fort embarrassée ;
d'autres affirment qu'au contraire, ses af-
faires étaient très prospères.
Folie ?
Un ami de M. Albert Dupuis, que nous
avons pu voir, nous a déclaré : -
— Je ne m'explique pas comment on peut
mettre sur le compte d'une situation finan-
cière désespérée la tentative d'assassinat
commise par Dupuis.
« Ce n'étaient pas les Brière qui pou-
vaient tirer l'entrepreneur d'une mauvaise
■situation si elle existait.
« On ne peut donc pas admettre qu'en
.allant chez Mme Brière, Oupuis ait eu'l'in-
tention d'obtenir d'elle un orêt d'argent et
que, se le voyant refus-er, il soit devenu
soudain furieux au point de ,se servir de
son re'vo'l'ver.
« II y a autre Chose qu'on découvrira sans
doufe, mais croyez-moi, d'abord la situation
de Dupuis était prospère et eût-il eu des em-
barras momentanés qu'il eût trouvé facile-
ment des capitaux ; ensuite, ce n'était pas
un homme à abandonner la .lutte pour la
vie d'une façon aussi misérable. 1)
Amour ?
Autre son de cloche un peu plus loin ::
— Pour moi, nous a dit d'autre part une
dame qui connaissait les deux ménages,
c'est l'amour qui est cause de tout.
« Je ®uk' persuadée que Dupuis aimait
Mme Brière. Il allait toujours chez elle aux
heures où son mari était à son bureau.
« Je crois sincèrement que Mme Brière est
une honnête femme et qu'elle se sera tou-
jours refusée à répondre aux avancer de
l'ami de son mari.
« Est-ce parce que ses avances furent re-
poussées une fois de plus hier matin que
Dupuk' tira sur la femme qu'il aimait ? C'est
ce que beaucoup pensent comme moi.
« Certains vont plus loin et répandent des
bruits fâcheux sur la victime de ce drame.
Je n'en crois pas un mot, car, si Mme Brière
avait cédé, Dupuis n'aurait pas eu à tirer
sur elle. »
Ces opinions que nous reproduisons sous
toutes réserves sont, il faut bien, le dire, par-
tagées par beaucoup des habitants de Vitry.
L'état de Mme Brière
Ajoutons que l'état de Mme Brière, qui ne
fut que peu grièvement atteinte par la balle
de Dupuis, et qui se soigne à son domicile,
est aujourd'hui très satisfaisait.
PARIS QUI CAUSE
L'ASSAUT
En 1on.g"eant les Tuileries, l'enterrement de
Paul Déroulède a passé à quelques mètres de
. la statue de Jules Ferry, et non loin du mo-
nument de VValdeck-Rousseau.
En 18S3, un conflit sérieux éclata entre ces
'trois hommes. Ferry était, alors, chef d'un
cabinet dont Waldeck-Rousseau était minis-
tre de l'Intérieur. Or, le 14 juillet de cette
'année-là, pour la première fois depuis la
Guerre, le directeur d'un grand hôtel de la
xue de Rivoli eut la malencontreuse idée de
mêler les couleurs allemandes aux faisceaux
de drapeaux qui décoraient la façade de son
établissement. Lorsque, marchant en tête de
la Ligue des patriotes qui se rendait à la
statue de Strasbourg, Paul Déroulède aper-
çut l'étendard noir, blanc et rouge, il ne put
retenir ni un geste ni -un cri d'indignation.
Ah ! ce ne fut pas long. En un clin d'oeil, des
pyramides hucmaines.se dressaient contre l'im-
meuble, les drapeaux ennemis étaient arra-
chés, portés au pas de course place de la
Concorde, et brûlés avant que la police n'ait
pu intervenir.
De là des incidents extérieurs et intérieurs
que le ministère régla non sans quelque peine.
Ferry et Waldeck-Rousseau en gardèrent tou-
jours à Déroulède une rancune qu'il leur ren-
dait bien. ;
COQUETTERIE
Qui se douterait, à voir M. Maurice Barrès,
qu'il a passé la cinquantaine? La taille est
toujours aussi svelte, le cheveu aussi noir,
. la voix aussi énergique.
Seule la vue qui' baisse chagrine un peu
celui à qui Jean Moréas décerna un jour le
beau titre de prince de la jeunesse. Lui fau-
dra-t-il, comme le commun des mortels, ju-
cher sur son nez un inesthétique binocle? En
public^ du moins, jamais. C'est ainsi qu'hier,
pour lire le magnifique discours qu'il avait
écrit à la gloire de Paul Déroulède, il put
s >-en passer, ayant pris la précaution de faire
-ralligraphier ses pé'rio.des en énorme ronde.
LE NOM
Le gênerai Bazaine-Hayter sortait du rang.
Caporal, puis sous-officier, il avait tenu les
fonctions de secrétaire particulier dans l'état-
major de son oncle alors qu'il commandait
au Mexique. Il avait occupé les mêmes fonc-
tions auprès du maréchal à l'armée du Rhin..
Comme le colonel Blanchot, qui vient de
mourir^ comme le colonel Willette, comme
ue générai Pierron, comme tous ceux à
;l'exception du général d'Andlau — qui furent
, attachés, à Metz, à l'état-major du maréchal
Bazaine, il était convaincu de l'innocence de
son parent et voyait en lui le bouc émissaire
charge des fautes commises par une foule
d autres. C'était pour mieux travailler, devant
l'histoire, tout au moins, à la revision du pro-
cès de Trianon, qu'il avait continué à servir
dans l'armée, , et que, porteur d'un nom si
lourd, il s'était efforcé, avec succès, d'attein-
dre les étoiles et la plume blanche.
LA GUILLOTINE SÈCHE
La tête du jour :
- Francis Casadesus
« Cachaprès », keqsccsa? Un mâle d'opéra,
dont tinte la Monnaie, à Bruxelles. Casadesus,
Castillan français, qui semble de Marseille ou
a Arles, l'orchestra.
Francis Casadesus, au nom musical, est un
tagnan dodu, au regard ingénu, portant
lavallière et cape, bon cœur, pas mauvais ca-
ractère, teint fleuri, barbiche noire et cheveux
blanchissants.
Tout en haut du mont des Martyrs, il per-
che, près du ciel, du rêve et des beuglants.
Il en descend pour les récitals, s'y pâme, et,
xéjoui, regrimpe, en arrêt chaque fois qu'au
coin du carrefour un trio brame une com-
plainte, guitare grattée, violon raclé, aigre
voix. Chaque pause lui coûte un décime, prix
e a ritournelle qu'il emporte et range en
des cartons obèses où Fragson pèse sur Pau-
lus, <:t Paulus sur Teresa.
, Mais Paris, à son tour. Verra Carl-^r.rî.o
sans avoir souci de tout ca...
EMMANUEL SOURCIER
UNE TRAGEDIE AMERICAINE
AU CINERAMA-THEATRE
'
nouveau
entre Flots au-du
«mnd]o4pieif dernières phases officielles et les
CE funérailles du grand patriote PaS
mtmée Au CINE RAMA.
Billet de Midi
« Pensons-y toujours ! N'en parlons
jamais ! » On en a parilé, aux obsèques
de Déroulède. On n'a même parlé que
de ça. Provocation? Non. Si nous avions
honore cette grande vie en feignant
d'ignorer l'idéal brûlant par lequel elle
::;'û:SL consumée, nous n'aurions donné
le change à personne, et nou-s aurions
eu l'air d'avoir peur. Vive l'Al,sace-l.JO'r-
. raine, monsieur !
Toutefois, il y a une nuance qu'il ne
convenait pas de distinguer le jour des
obsèques (pas de nuances devant la
mort ! A. la brutalité du trépas, répün-
dons par- la brutalité de. l'apothéose !)
mais qu'il peat devenir utile d'éclaircir
le lendemain, pour éviter que les Prus-
siens, dont -le tact ne fut jamais une
qualité native, ne confondent notre pié-
té funéraire avec notre. politique : parce
que nous acclamons Déroulède, et. Dé-
roullède tout entier, il, ne s'ensuit pas du
tout que nous accommodions comme
lui ,FA:lsa.ce-Lo-rraine à la sauce re-
vanche.
La Revanche ? Ceux qui ont vu mu-
tiler la patrie en 70, ceux qui ont com-
battu alors dans la grande partie, avec
leur sang, avec leurs larmes, avec leur
rage, ceux-là ont seuls le droit de pro-
noncer ce nom. Dans leur bouche, cris-
pée par la souffrance, il prend un sens
héroïque. Un Français ne peut pas, ne
doit pas accepter l'idée qu'il a été battu.
Tous ceux qui prirent les armes en 1870
ne doivent avoir qu'une idée, qu'un dé- j
sir- : les reprendre, venger l'affront.
C'est à ce prix qu'une race est noble.
Mais, comme chaque génération voit
surgir de nouveaux devoirs, elle ne peut
accumuler éternellement les devoirs. des
générations précédentes. S'il était vrai
que le . temps ne fit rien à l'affaire, il
nous faudrait encore venger l'affront
d'Azincourt ou des défaites de Jules Cé-
sar ! Une grande nation vit pour l'ave-
[ nir, non pour le passé. Soyons francs :
Si l'Alsace-Lorraine était aujourd'hui
sincèrement assimilée -à la Prusse, no-
tre droit sur e.-ble, serait annulé. Ce sont
des événements comme ceux de Sa- '
verne qui créent continuellement pour
les Français d'aujourd'hui une question
d'Alsace-Lorraine. Et, parce que ces
événements sont essentiellement une
protestation du droit contre la force,
c'est par un appel au droit, non par un
appel à la force, que noue devons y ré-
pondre !
Nous n'attaquerons jamais l'Allema-
gne pour reprendre l'Alsace-Lorraine.
Nous ne jouerons pas le rôle d'agres-
seurs; Que ce s-oit bien entendu ! Inu.-
tile, ô Pangermanistes ! de bra,ndir les
discours prononcés sur ta tombe de Dé-
rouièdte pou recourir réclamer autReichs-
ta.g de nouveaux canons et de nouveaux
Zeppelin ! La revanche, l'a vraie revan-
che, les événements de Saverne nous
l ont donnée, et au delà de ce que nous
pouvions espérer ! Nous n'avons plus
qu'à attendre de notre propre grandeur
et de vos brutalités le développement
pacifique de la haine et de. l'amour qui
se sont conservés là-bas, et qui travail-
lent invinciblement pour nous, sans
guerre 1
MAURICE DE WALEFFE.
CET APRÈS-MIDI
"t à Saint-Louis en l'Isle, mariage de
Mlle Madeleine Cartier avec M. Marcel Powev ;
DEUX HEURES, Université des Annales,
Mme - A Sarah Bernhardt : « Pourquoi j'aime les
héroïnes de Racine » ;
HEURES ET DEMIE,
Kino-Plastikon - A a l American Biograph, 19,
rue Le Peletier, projection de vues en cou-
[eurs rendues vivantes sans écran, de
rV 2, e h. 1/2 à minuit.
— A i DEUX HEURES ET DEMIE Société des
Conférences, 184, boulevard Saint-Germain, M
Cours sur : Mme
T£?,s KinémacoIor au
LurfZifZT; VII. Spectacle en cou-
telion scolaire TROIS HEURES, Chambre : La fréquen-
A QUATRE HEURES, 16, rue de Yhann, le
; Il Prophylaxie antituber-
mille » ■ ^ dans la famille et hors la fa-
A CINQ HEURES, Université des Annales,
M. - Jean Richepin : La légende des siècles ;
SEPT HEURES ET DEMIE, ambassade
de Turquie, dîner suivi de réception de en l'hon-
: Poincaré,. rue Taverne p«rt" "(£"<■
neur Cornet; d8 M. ' 81 ' r,ue dÆ Grenelle, banquet de la
du Fédération républicaine ;
A HUIT flEURES TROIS QUARTS, Comé-
die-Marigny, répétition générale de Le Manne-
,
A NEUF HEURES, Nouveau-Cirqtui, grand
gala (ieu), n.f li9ue ' Sorrbonne (amphithéâtre Riche-
I-Jugues Le Roux : « Le. monde des
JVVCUI(I p,'
OMNIA PATHE (à côté des Variétés)
La plus belle salle de Paris
La programme le mieux choisi
~
1
Une pièce de M. Cochon
D'ici quelques jours — le 20 février exac-
tement — le. tfhéa.tre Molière conviera la
critique à juger la première pièce de M. Co-
chon qui entreprendra ensuite son tour de
France.
MM. Clot et Dublay sont des directeurs
audacieux. Il y a trois ans, ils n'hésitèrent
pas à monter Demain, un drame du citoyen
Pataud, qui aurait pu faire hurler et qui fit
simplement sourire. Cet échec ne les a pas
découragés, et ils ont résolu de tenter la
chance avec une nouvelle œuvre sociale.
Les Expulsés, cinq actes en prose, bien
entendu^ c'est un drame conçu selon la für-
mule qui a fait la fortune de l'ancien Am-
bigu:, . celui qui ignorait M. de Curel. Une
intrigue des plus sentimentales empêchera
les mouchoirs de regagner les poches. Le
président de la Fédération des locataires a
évité recueil contre lequel avait bronc'hé le
secrétaire du Syndicat des électriciens. Ici,
pas de longues tirades, pas de phrases creu-
ses. Des idées, oui, mais représentées par
des personnages en chair et en os ; nulle
prédication, une moralité qui se dégage des
faits.
-Pour là foule, M. Cochon est une ma-
nière d'anarchiste. Les Expulsés nous le
montrent sous un jour un peu imprévu, dé-
fenseur du foyer et de la famille. « Tel le
nid, tel l'oiseau ; teille la maison, . tel l'hom-
me... ». L'auteur s'est inspiré de la parode
de Micih'elet. S'il attaque violemment
M. Vautour, C'e n'est pas en révolutionnaire,
mais parce qu'à son avis les propriétaires
inhumains, en empêchant tant de familles
de vivre en paix, causent le plus grand mal
à l,a patrie française. Sa pièce sera donc
morale, presque conservatrice.
Ajoutons que M. Cochon s'est mis en
scène et qu'évidemment il s'est réservé le
beau rôle. A tant faire... Ajoutons également
que le raffût de Saint Polycarpe exécutera à
chaque représentation quelques-uns des plus
brillants morceaux de son répertoire.
■Si son drame ne fait pas recette, le prési-
dent du Syndicat des locataires s'en conso-
lera en donnant des biilets de faveur en
guise de bons de lo.ge.ment à tous les sans-
abri oui viennent frai-mer A an imrfo
Henri Grégoire,
Faites-vous inscrire !
C est ce soir, à minuit, qu'expire le délai
fixé pour la révision des listes électorales.
Bap,pelons que tous les citoyens, âgés de
21 ans au 31 mars prochain, ont le droit de
réclamer leur inscription.
Cette année, une obligation a été suppri-
mée, qui doit diminuer considérablement le
nombre des abstentionnistes. Il n'est plus
nécessaire, en effet, de produire un certifi-
cat de radiation du domicile antérieur. Une
feuille, distribuée à la mairie, permet de.
demander, au maire de l'arrondissement
que l'on a quitté, la radiation sur la diste de
cet arrondissement. Il n'en coûte donc, pour
tse faire inscrire, qu'une seule démarche
deux pièces à produire — livret militaire et
justification de domicile — et une formule à
signer.
_ C'est facile, on le voit, et le nombre des
ins)erits s'en trouvera, cette année, considé-
raMement augmenté. C'est, du moins, l'im-
pression que l'on a déjà dans les salles de
révision.,
NOS HOTES
LE VOYAGE DU ROI D'ANGLETERRE
C'est probablement le 21 avril prochain
que le roi George V, accompagné de la reine
et du prince de Galles, débarquera, à Cher-
bourg, du yacht royal qu'escortera la flotte
anglaise. Une importante escadre française
sera réunie dans la Manche pour saluer les
souverains anglais. Ceux-ci arriveront à Pa-
ris par la gare du Bois de Boulogne où les
attendront le président de la République et i
les membres d.u gouvernement. I
AVANT LA BOURSE
Notre marché reprend confiance. Il n'a
plus de ces soubresauts qui arrêtaient les
transactions et provoquaient des chutes de
cours, au grand profit des baissiers.
La clientèle, si durement éprouvée, ne se
risque plus à la légère. Il lui faut une cer-
titude. Cette certitude lui est donnée par la
tenue des valeurs de premier ordre. Dans
™ÂfCie les actions des établisse-
ments de crédit, les chemins de fer, le
Suez, les industrielles et les minières fran-
çaises ont toutes progressé.
Quant aux valeurs spéculatives reposant
sur des données sérieuses que nous avons
toujours signalées en dernier cours pra-
tiqués, méritent encore de tenter les ache-
teurs.
IVOLlwCiNEMA
9 -le n. Pte
FOt'S /,'S Or- P 4 & ~ ..
—-R RIOSIAENS I
SPARTACUS, — L'HOMME QUI VOLA
A LA CHAMBRE
FRANCE ET MONACO
La séance est ouverte à 9 h. 15, sous la
présidence de M. Etienne.
L'ordre du jour appelle la discussion du
,projet de loi portant approbation de la oon-
vention douanière et de voisinage, signée le
10 avril 1912 entre la France et la princi-
pauté de Monaco.
M. Doumeaigue est à son banc ; et quel-
que quatre ou cinq députés, s'essaiment
dans l'hémicycle.
M. Henry Simon, rapporteur. — La Com-
mission demande l'urgence.
M. Gillette Arimondy. — Sans m'opposer
formellement au projet, je tiens à faire des
reserves, et à exposer les raisons qui me
smblent nécessiter le renvoi.
— La Commission, rispote M. J. Thierry,
réclame avec instance l'urgence.
, — Et le gouvernement l'appuie, ajoute
le président du Conseil.
L'urgence est déclarée. "
M. Gillette Arimondy développe alors sa
motion de renvoi.
Rappelons que le présent projet négocie
avec le gouvernement monégasque, un ac-
cord modificatif des arrangements du 20
novembre 1865, et du 16 mars 1899, en vue
d attribuer à la France la totalité des re-
cettes douanières de la principauté,
moyennant une indemnité annuelle et for-
faitaire.
Cette indemnité, le prince entendait la
faire fixer à 1.1200,000 fr. Après un long
échangé de pourparlers, une transaction
entre les deux gouvernements, se fit sur le
chiffre de 400.000 francs.
M. Gillette Arimondy la juge excessive,
et propose de la réduire à 200 ou 250.000
francs..
Ga(s h)O Pa la CE (Hîppodroroe)
La plus vaste Salle d'Attractions
-..,. -- de Paris -- ----
LIRE EN DEUXIEME PAGE :
vécue, par Lefranc Plcquart ; La
Gazette Cn7°pno1^ des Lettres ; Expositions diverses,
par Tabarant ; Le Travail et la beauté ' les
revuçs d art, par Maiti**ce Il Delcourt»:
La Marine italienne
et la
maîtrise de la Méditerranée
t ■
3 ., EnrÍco Millo, ministre de la Marine
ri italienne est en train de défendre devant
le Parlement et devant l'opinion publique
3 son nouvau programme naval. Sous l'ac-
3 tive impulsion du nouveau ministre, la
. marine italienne, plus encore que nous ne
. le redoutions jusqu'ici va menacer notre
3 hégémonie et presque notre influence dans
. la Méditerranée.
; . Il y a quatre ans, M. Enrico Millo, au-
t jourd'hui ministre et contre-amiral, était
; encore capitaine de frégate. Il y a trois
( ans il était capitaine de vaisseau quand
■ l'audacieuse tentative des Dardanelles le
porta d'un seul coup au grade de contre-
amiral et lui conféra en même temps,
qui plus est, l'admiration et l'estime de
son pays.
, M. Millo a mis en oeuvre tous ses efforts
pour accélérer, la construction des navires
. nouveaux.
' Il faut reconnaître d'ailleurs que l'on ne
pourra éviter certains retards déjà exis-
tants et qui ne sont nullement imputa-
bles au ministre actuel. Leur origine est
due surtout au défaut de préparation de
l'industrie navale italienne à un. moment
de l'histoire où l'on crut avoir trouvé dans
le Dreadnought un type immuable de na-
vire et où toutes les nations se virent en-
traînées dans une fébrile rivalité-en ma-
tière de constructions navales.
Néanmoins, le Vante Alighieri est déjà
prêt, Dans deux mois seront prêts égale-
ment le Giulio Ces are et le Leonardo da
Vinci. A la fin de l'année ce sera le tour du
Cavour. Au début de 1915 ce sera le Duilio
et à la fin de la môme année le Doria. j
Si ces prédictions, comme c'est presque
certain, se réalisent, on peut constater un
progrès dans la rapidité de, construction des
navires les plus récents, comme il est fevile
de s'en rendre compte par les dates sui-
vantes :
Conte-di-Cavour, mis en chantier le 10 août
1910, lancé le 10 août 1914 et armé à la fin de
l'année 1914. Durée de la construction : plus de
quatre a'ns.
Leonardo-da-Vinci, mis en chantier le 18 juil-
Vt 1911', lancé le 14 octobre. 1914 et arme en
mars 1914. Durée de la. construction : moins de
quatre ans.
Giulio-Cesare, mis en chantier le 24 juin 1910,
lancé le 15 octobre 1911 et armé en mars 1914
Durée de5 la construction : moins de quatre ans!
Andrea-Doria, mis en chantier le 24 mars 1912,
lancé le 30 mars 1913 et armé à la fin de 1913'
Durée de la construction : plus de trois ans.
Duilio, mis en chantier le 24 avril 1912 lancé
le 24 avriil 1913 et armé en 1915. Durée' le la
construction : trois ans.
Et avec le Duilio et le Doria, les Italiens
se seront mis sur le même pied que les
nations les plus avancées. En effet, la
moyenne du temps nécessaire à la construc-
tion et à l'armement d'un grand navire est
aujourd'hui d'environ trois an-s. L'Angle-
terre qui vient en tête emploie en moyenne
deux années et quart ; l'Allemagne qui vient
ensuite trois ans et deux mois. La France,
pour ses cons truct.ions-nouvelles, se place
entre les deux ; c'est ainsi que le. Courbet a
été mis en chantier en septembre 1910 et
armé en. août 1913.
Dans l'ensemble, l'Italie aura en 1915,
6 dreiadnoughts armés de 77 canons de 305.
A la même époque, l'Autriche aura quatre
dreadnougihts armés de 4-8 canons de 305. lia
France en aura 7 avec 4-8 canons de 305 et
avec 30 de 340, chiffre qui s'élèvera d'un
borud en 1916 à 12 dreadnoughts aamés de
4-8 canons de 305 et de 95 de "340.
En ce qui concerne l,a marine italienne, la
question s'était posée, ou bien dé construire
quatre superdreadnoug'hts de 36.000 tonnes,
airmés de 12 canons de 361, e-t coûtant 120
millions chacun, ou bien d'en construire
quatre de 30.000 tonnes armés dè 8 canons
de 381 et coûtant 95 à 100 millions chacun.
^C'est la deuxième solution qui fut choisie.
L'armement des quatre navires se compo-
sera donc de 8 canons de 381 placés dans
quatre tourelles réparties dans le plan
longitudinal du navire ; de 18 canons de
152 m/m et d'un nombre convenable de tu-
bes lance-torpille sous-marins. La protec-
tion, contre les "projectiles aériens et sous-
marins, sera parmi les plus efficaces que
l 'on connaisse dans les autres marines. La
vitesse sera d'au moins 25 nœuds et le
rayon d'action snffisant.
Ce nouveau type de navire représente un
compromis harmonieux entre tous les be-
soins qu'il faut satisfaire. Quand sera-t-il
prêt ?... En 1917, l'Italie aura au moins trois
de ces formidables engins de guerre. C'est
même le désir ardent du nouveau ministre '
de la Marine de lui fournir un quatrième
navire à la même date. Si ce désir devient
une réalité, en quatre ans, nos voisins au-
ront quatre superdreadnoughts. Pour cela,
il faudra que le ministre mette en œuvre
toute son énergie et fasse en sorte que l'in-
dustrie navale se développe et se transfor-
me de façon à suivre les progrès des exi-
gences de la marine mndorno Ho emor-ro
A. B.
PETITS FAITS DE LA MATINÉE
LE FEU
Un commencement d'incendie s'est dédia-
ré ce matin à 8 h. 1/2, 20, rue du Banquier.
Mme Haag, âgée de, 20 ans, a été brûlée,
ainsi qu'un gardien de la paix qui voulait
éteindre le feu.
MACABRE TROUVAILLE
On a trouvé ce matin, à 7 heures, un
foetus dans une bouche d'égout, villa Poi-
ritT. Il a été envoyé à la Morgue
ALSACE-LORRAINE
UNE BREBIS GALEUSE !
Metz, 4 février. — Le lieutenant Erb, dtf
130e d'infanterie, a comparu devant le Con-i
se11 de la guerre de la 33e division.
Il purge actuellement une condamnation
à un an et sept mois de réclusion, pour,
avoir payé un voyou qui devait se jeter àJ
l'eau et lui fournir l'occasion de le sauver,
dans le but d'obtenir la médaille de sauve-
puis simulé un cambriolage pour ex-
pliquer un manquant de quelques centaines;
de mark dans la caisse de la compagnie.,
dont il avait la gardtJ.
Erb est accusé aujourd'hui d'avoir écrit
plusieurs lettres anonymes au commandant
du corps d'armée, contre son colonel et de-
mandant une enquête au point de vue privé.
En parachute
UNE INTERESSANTE EXPERIENCE
A LA TOUR EIFFEL
A 8 h. 1/2, ce matin, M. Alphonse RoberL
mécanicien aéronaute, 106, avenue du Cen-
tenaire à Bagnolet, lança de la première
plateforme de ta Tour Eiffel, un parachute
de son invention.
C'est la troisième expérience à laquelle
il procède, après douze ans de recherches
onéreuses et d'efforts. La première eut lieU;
le 24 décembre 1912 à la Tour Eiffel éga-
l-ement. Elle donna de bons résultats quei
corrobora la seconde épreuve, faite en juil-
let dernier, à Nantes. Cette fois, un hommea
l'aviateur Emile Brodin, qui, précisément
mourut avant-hier des suites d'une chuta
près de l'Isle-Adam, s'était jeté avec un
plein succès du pont transbordeur à Nan-
tes. Dans ces deux cas, l'appareil était U
déclanchement automatique par inertie.
Ce matin, le parachute, du poids total
de 13 kilos et d'un diamètre de 10 mètres^
était à déclanchement commandé.
Malgré les difficultés d'un lancement im..
provisé, l'expérience réussit, l'appareil
chargé d'un sac de sable pesant 75 kilos,;
s'étant déployé à 25 mètres, atterrit sang
violence sur la pelouse.
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