Titre : Paris-midi : seul journal quotidien paraissant à midi / dir. Maurice de Waleffe
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-12-10
Contributeur : De Waleffe, Maurice (1874-1946). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32832672n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 décembre 1911 10 décembre 1911
Description : 1911/12/10 (A1,N307). 1911/12/10 (A1,N307).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k47197518
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-229
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/12/2017
LE LIVRE DONT ON PARLE (1)
Le Péril bleu
'Je ne veux lJf1S ravir aux personnes qm
auront lu curiosité légitime de lire tout en-
tier Le Péril Bleu le plaisir de découvrir
elles-mêmes en quoi consiste ce 'péril d'une
couleur si paci{kiu-e. Mais fui à cœur de
déclarer que M. Maurice Renard est% de
'tous nos romanciers travaillant dans le /an.
las tique genre" littéraire dont l ancien-
neté remonte, à la. Genèse — celui 'jui y
'montre à la lois le plus--d'autorité, d aisan-
'ce et de lotie. - - . ,
Ce qui suit est U)i fragment du journal de,
HnlJcrt f:oUier. capturé par les Servants-.
A. B.
Mon voisin est 'manifestement îjn
îeunc A n gJ ai s, imberbe, hagard, vêtu
comme pour le goli. Cu-eilk- en voyage .
en excursion ?... Lui cl moi nous som-
mes sur l'alignement de prisonniers qui
suit la façade, — e > ! i a i oii de consh-
tuer la iaeade. Une autre ligne, paral-
lèle. Pu1 s un autre. Et d'autres encore.
Il doit y avoir des couloirs entre les li-
?*nos de cellules invisibles. Le rdng de
la façade s'arrêtait à l'Anglais quand je
suis arrivé , je l'ai allongé, d un ente,
moi dernier venu. Les premiers arrives,
on les a alignés tout là-bas, tout- ta-
bas sur l'autre façade... Ceci m enleve
•Vies' chances d'apercevoir Mlle L. T.
L "hum us brun de/la pépinière forme,
;cn dessous, une grille bizarre dont ce
serait 'es barreaux qui seraient à jour.
A travers ces bandes, des bandes de
France apparaissent au fond du goul-
fre. fît puis, je vois la couche éparpil-
lée des pierres, et puis le dos des ani-
maux. tni média! cm en! sons mes pi-etis,
un porc sommeille, rose et gris; au sein
rte l'air. Immédiatement sur ma tète,
un aigle fauve, au plumage no-afurne,
ptenne (tins le vide : ses serres jaunes
s'aplatissent et se crispent sur l'invisi-.
blc fond de sa cage. souillé de ses de-
jCi'Liions.
A chaque instant, on croit recevoir
quelque chose qui tombe... et qui s'ar-
de sa chute.
Et toujours pas de geôliers ! Invisi-
bles donc, — ou invisibilités. N'est-ce
pas leur présente qui produiit- ce grin-
cement odieux, interjmncnt, dont 3c
bTuii, avec- celui des cta.;>ets, est le seul
■bruit qu'on entende ici ?...
Comment ces hommes ont-ils réussi
a vivre dans le vide ? Est-ce une accon-
Lum;UJ cc a.neesLrrde qm leur permet
d\:;xisb'n hors de l'atmosphère ? — l'at-
;mosjmere aussi i.ndi-spensable a 1 hom-
me ({lie l'eau l'est aux poissons, — ^at-
mosph''re avec sa chaleur, sa pression
cl, son oxygène... Est-ce une race
d'hofnmos complètement modifiée par
un temps millénaire ?... (T'esL p'en pro-
bable- Nos ravisseurs, plutôt, sont
pourvus de scaphajutres résistants et in-
visibles comme eux.... A moins que ce
soit ces scaphandres qui les rendent
l.n\'is'bies... Le scaphandre de Gygès!...
A moins encore que ce ne soient pas
'des hommes... Maiis cette conclusion
répugne... Quoique... Quoiqu'il y ait la
question de classi{icahon.
Tous ces échantillons de la faune et
de la flore terrestres sont rangés en or-
dres, mais pas dans Vordre des nal'Urâ;;
listes... - ■
Un J,lit jndubitable, c'est que je fais
partie tetégranfe d'une collection de ty-
pes, d'un III llsédm, cl'urw ménagerie, —
ou p'njb''t d'un aquarium, puisque, au
lieu (.retre véritablement comme des bê-
tes en ..âge, nous sommes plongés dans
notre élément vital. sïeut poissons
dans aouarnnn. Ou plutôt, puisque cet
élément ..c'est l'a.i.r, nou.s sommes dans-
un (u5ro,rtum... El oui ! un aérarîurn
aussi bien compris que ra.emariurn rê-
vé par Maxime Le Tetlier pour repro-
duire l'a^mbiaiiice des bas-fonds sous-
marins.. EL tous ces g'rinc<:'ment.s, qui
me donnent ta ©hasir de poule. n'est-ce
pas une multitude mystéTlcurc admise
à nous contempler. — moyennant peut-
être hPtquiUcment d'un droit d'en-
trée ?..
Cette hypothèse me vint des ]a pre-
mière -minute ; son horreur obsédante
me l'impose toujnurs. Elle me vint en
regardant toutes ces faces affreuses !
orientées vers ia i'mennc... Ils vocifé-
raient, ds m'inlerpellaiiienl... Je n'cnien-
'duos rien : je les vouais crier. Le soleil
très bas nous éclairait par-dessous ;
cela me'tait sur les choses une lumière
(Je rampe de théâtre, brutale et hvide.
JNOS o m tires ne pouvaient se projeter
!(>ne sur- nous-mêmes. Tous, tous, des
'Pierre ScMcmihl ! Tous, des hommes !
sans ombre !... j
Le soleil étant descendu sous la mer !
aérienne La surface de Air se devinait
à peine et seule/ment à rhoiazon, sous
taspecl d'un anneau plat, diaphane, vi-
sionnaire. La Terre imrnense, creuse et
diffuse, blondissant clans le soir. Il y
avait un ruban bleu entre l'hurizon ter-
rostre el. l'horizon de la mer aérienne,
— un ruban circulaire, — et, en fai.
sant des yeux le tour du bas de ce ru-
5)nn, j'ai distingué (quand on m'a rendu
ma jumelle ce" que je raconterai tout il
•l'heure), j'ai distingué les pays.
D'cici, on voit les Baléares," la moitié
de la Sarcfaigne et jusqu'à Leipzig,
[Amsterdam. jusqu'à Londres et. Rome ;
'd'ici, on découvre un cercle européen
'de 1.500 kilomètres de diamètre, un ta-
pis gé ^graphique étalé en creux, en
forme de coupe, et qui déborde large-
ment l'écran quadrillé que rait la pépi-
nière 'du rez-de-chaussée. Les merls sem-
blent des plaines sombres. Beaucoup.
'de brume, aux lointains surtout.
Le soleiil se coucha tout d'un coup,
niais le joui avait duré ptus longtemps
f}uc sur terre, et j'avais vu ta nuit en-
tenébrer l'Allemagne quand roc 6u r]
Aitantujue était encore ensoteidë.
Au çiei, cTwn noir effrayant, .les 'étai-
tes brillaient d'un éclat incomparable,
La nier atmosphérique luisait sere-ine-
raent, Oo-eî. deda, par ia Terre obscu-
i des 1 !'he1- v gn -mises, phosphores-
eent es "t 1 e h 1 ( uia,çe_ des grandes
^ ti - ' - c p i iapotaienL dans un
1,1 1 ee 1 - 1,1 Mon courage faiblit,
J'ens pe u." n s inconnus cl for-
nudabies mu m avaient capturé. - peur
é1!1,. !KMt d'épouvante. J'avais bonté de
^eeîic pins cm'un numéro do ^lîepr-'mp
f i 11; t - i • m i 1 , i >.
" n ' a i ; u o , [ , j
i i i j p -> ; i , i t ' 1
îv ! : 11 ■ v ■ 1
' l i ' >» r hir 1 i
:l 111 , - ^ i• 11
1 m agcm i l im
! ' ' ' ' ,
MAURICE RENARD.
Il ~, ~ , :-~ 1 ~'. , 1 1 ~,~ ï,,j ] 1 L t 1 I ., i )■- " U! l-, '1 j i ~ 1
Gazette des Lettres
— M..-A. Rémond,. (Je Motz, professeur
des maladies {fj(,;n la,je? à ta Faculté -de roo-
[ouse, et M. P. Voivenol, clrct de clmigue
clos inéruas iwjttod'ïos a la. lïï&iwi l'a<;ull6,
publieront une ctude sur le Octiic lilteiuiie.
Que le génie süj( une ma.lad'ie, c'est pos-
sible. Mails pÜu,fiqu:oi, llÓlüs ! n'est-cllei pas
conlagi-euise ?
— On annonce, pour 1912, une DO-L)w.Me
revue : la llcvue des études '¡]O)JUlr:on ien-
nes, publiée [COUS la direction de M. 1
Edouard DrialJlt. i
— Une Anthologie des écrivains Français >
du 17, siècle va pénétré, avéc Lie..,3 grevures •
et des autographes.
— WiEy lance un nOUVOél'Lt chef-d'œuvre,
Lé lie, fumeuse dvcrrnvm.
Un .cerriîrnuni'qué i doits averdil ifu'il y mon-
[,rc « une scn^-ibililé émue r¡n'on ne lui
soupçonnait guère... »
Jean de l'Escritoire.
Petite Gazette des Arts
La Société Internaticnale
de Peinture et Sculpture
La vingt-neuvième exposition de cette b-o-
ciété vient de. s'ouvrir à la.giderje. Geoi ges
Polit, rue de Sexe. Elle sera ouverte j-nsquau,
31 décembre. Elle n'esL pa.s, quoi qu'on puTs-
se dire fort heurensernent. composée. Même
il faul y chercher .à. tâtons lee bonnes cho-
ses, Les mauvaises et les pires y abondent.
' J'ai remarqué la, série des natures mor-
tc's de Maurice Bornpcll'cJ) vraiment intéres-
sante ; le Vallée du Var, de Félix Bor-
ehardt, un portrait de lemnie el une es-
qùisse'd'Antoine Ca.lbet, le portrait de Mme
Oaililoux, par Pierre Carricr-Belleuse. quei-
qiu\s paysages très ioliment animés de-t're-
déric Lauth, cl, par exemple, son Marche
de, La Châtre, l'amusante scène de théâtre,
tout, à fait dix-huitième siècle,qu'est te Gact-
apens, de Paul-Albert Laurens ; les jolies
pel.it.es études d'Henri Zd ; les envois de
Meuriee Pvéaher-Dumas, J.-F.Bouchor. Wil-
Ham, Laparra, tlcnri Moris«et, Pierre Waid-
mann, Mais j'ai tout particulièrement goule
les fleurs de Uaymoncï Woog, et ses fillettes
à joujoux, délicieuses.
La sCl1ijJLllfC est pauvre. Seuls s'y impo-
b us t e r d u i >h y su c ieii ' l'à. t oi râ rel IFri'mffi ft PJ a -
Fmnc.ois Be.rthoud:, avec les rrduistes el'fi-'
pico de Marguerite Lavigne, 'Sizarme Dumé-
nil, Mme' Reynier, Théodore Fliviêre et Her-
bert Ward.
T.
Aquarelles de J. Redelsperger
A la galerie Geoeges Petit, J'ro de Sèze,
dxpositian, jus'C|!iran 15 décembre, de 80
ae un relies de J. i u'^delsiier.eer. t Flc urs pay-
sages des bords •dc-l'Oi&e, petites œuvrct-
les oiniables.
Exposition d'art appliqué
••Pans quelques jours s'ouv-rira, au Musée
G-adiera, l'exposition annu.c]Ic d'art uppli-,
i!.|iiié. Citons', noi'ini les il rh:) Les q'ui pre n-
dront part à cette imporlantc muni if's I¡ 1 Li on.
artistique, Edpar Braudt, Max Blondal,
Dumuid, Deilo.licpche, Paul Donnaud, De-
co relie m ont, Saint-André, Darnmoux, La-
liCj ue. n va sans dire que noue*, en parle-
rons lonpuernent.
L'Imagier.
Dans le Monde
— Le ministre de la république J\rgcnti.ne en
Fr'anœ, M. Enrique l,od¡'igum Lél,JTet,a, et Mme
Rucharena. de bodrigue/. Larreta. ont donné un
diner dans l'hôte! de la légation <1rgenUne, rue .
de la Fa.isandejte, en l'honneur de M. et Mine
Joao Souza Lage.
Parmi les convives: M. Mime et Mlle Luis
Piera ; M. Carlos Conclia- et Mlle Concha ;
M. Carlos Zavalia, colonel Alfr-odo ljrquizil, Mme
et Mile Urquixa. M. et Mme A Jfre¡l Massot, M.
et Mme Enrique de Auchorena, J\1. A.. de Auetio-"
rena. etc.
— La semaine dernière, à l'hôtel Résina, la,
norrvbreusc colonie argentine qui1 y séjourne, -a
donné une saut.c'rw. M. Moljna s'était mis au
piano, Mlles Pas, Arredaido, Lasfra, Sola, Mo-
lina et Goi'a.sUa-ga organisèrent les da-nscs. On
n'y dansa pas Je tango, ' ' '
— M. José Cui,serj)e Uribe, après- un long
voyage d'études en Europe, est reparti pour la
Colombie, où il se .remariera, avec Mlle Ma.gda.
lena Pawlowsky. fille du marchand de cuirs.
— M. Pedro Gonzalez Viera et Mme Ped'ro
Gonzalez Viera, ont offert, avant-hier, au Café
de Paris, un dîner auquel assist.aie.nt M. et Mme
Casariego, Mme Ma.u'rioe. LevaÙllnnf, M. José
Joao de Costa. AlmeyrJ., M. Jorge Fontana Wega,
Mlle ChumLela, M. del Italiano, etc.
— Mme 'Velez Sa,r!ic'ld de Pai et Mlle de Paz.,
quitteront bientôt Pétris. . se rendant à Buenos-
Aires.
J. Daragon.
Musique
LES GRANDS CONCERTS
D'AUJOURD'HUI
CONSERVATOIRE, 2 h. 1/4. — Symphonie en ul
majeur (M. Paul Dukas) ; la Bataille de A/(tH-
gnan, chccur sans aceorn-pagnement '.Cl. JwlUC-
q umj : Concerto pOlir deux violons et oreliestre
(.J.-::), ïiaeh), par MM. A. Brun et A, Toun-et ;
psyché, F)Oèllle sympllc>nil}ue pour orchestre et
cteU'i-s (César Franck) ; Ôuvart.ure des Maîtres
chanteurs (R, Wagner). Directi-on : M. A. lYIes-
sager,
v vv
CONCERTS COLONNE (CJiàtelef), 2 h. 1/2. — Ré-
demption, piViud.e (César Franc ) , Symphonie
en Té mineur vCôsar - Franck) -; Parsif,a¿ (Wag-
ner) : a) .prélude, b) scène des filles fleurs ;
M:mes Lam-ber-Wjllaume, Mad-oleine Bonnard,
Burœu-DcrtheJüt, E. Vallin, Mazzoli, M:a;r't.he
Dœrken ; c) grande scène du 2' acte : Mine FéÇa
Liivmne, M. E. Van Dyc; ; tes Maîtres Chan-
teurs, OUvc\!'ture (R. Wagner). Direction : M. G.
Plerné.
'VVVV
CONCERTS LAMOL'REUX. (salle Gaveau), 3 fl. —
Huitième symphonie en la {Beethoven) ; Eros
Vainl]UCUr, fra-gments, conte lyrique en 3 actes,
de Jean LON'd'Eros (première auÜiliun,) (P. ck lirévilte}; Eu-os,
Mme Cl'OiZ<.1 ; -Concerto en ut dièse 7n'pour piano et orchestre (Himsky Koimkow),
par M. A. Ribo ; Zaralhustra, poème symph.o'ni-
que (Richaax! Skauss: : Orfeo ¡lCOI), récit de
1-a Messagère (1" auditi.o'n) iMontev-erdj), paa*
Mme Groiz/a ; Bourrée fantasque (Chabrier). Di-
peciio-n ; M. 'C. Chc!\¡ iliard.
CONCERTS SÉQHARI (fliéfitre Vlarigny), S h. —-
Symphonie n" 4 en ré mineur iSchamanin,) , Air
du Rossignol «BaeiKtolj ; Mlle Alice Veadet.
Flûte .solo : M. Moyse ' ; Suite bourguignonne,
V' auditioa (Louis Viorne) ; Concerto en fa
(Lalo) : M. Georges Enesoo ; Rapsodie roumaine
n° 1 en la mafeur iGeor-aee Enesc-o) ; Air de ta
Nasade, â'Armide iGîûck) . 'Mlle Alice Verlet ;
ouverture de Gwcraloline (Chabrier), Direction :
M. P. Séchiari,
A la Pie qui Chante, Albambra, Ba-Ta-Clan,
Corillon, „ Cigale, Cirque de Paris) Cirque Mé-
dVano. Concert Mayol, Eldorado, Ewapcon,
Poilies-Bei-gère. G ntté-Rochechouart. Cadra onP
Palace. Maison Electrique, Moulin-Rouge. Nou-
veau-Cirijue. Olympia, Palûi= ''e Glure. Robert-
îloudin, Visions d'art, spc CIK 1 •> \,uiés.
^_Le tiiûâke Apollo * arnif ■» e p m vendredi
J5 [.lecembre. la prcmièiC H, I -J» Ulion. de ;
Les Petits Etoiles.
Cours et Conférences
Dimanche 10 décembre 1911
HUli HE i ET r irMlE DU SOIR. - Cou-
" ' /e « <> (à la salle d'IIo,
•*< I "t -M i 1 i \ . Les Vieux Noël.
v 1 1 nençaux, allemand
' ' ' 1 >' t c- i îférenco avec au a
1 1 ui mo vocal, orgues ' et
LA CRISE DE L'OUEST-ÉTAT
Comment arrivent les Catastrophes
Des documents officiels dénoncent les signaux
comme la cause la plus fréquente.
« Partir, c'est mourir un peu ! »
Nous avens d&jà étudie l'imperfection du
ma.LertP,I, P insuffisance des lignes, causes
de rct::lrcls. Passons aux catastrophes. En
vérité, elles se pro-cruisent nombreuses sur
PO.-PL Et c'est sur ce point (llI'il convint
qu'0 LadiiMiiisI rat ion lu.de ses reformes.
voici énumérées les plus urgentes :
Nécessité du block-system
Les avantages. consid.éra.bles^ que pré-
fiente le block-system, au point de vue de
la sécurité ct du rapide éeouleinent des
trains, sur les lignes irôquenkées sont trop
connus pour qn 'il soit utile, de dévelop-
per. A cet égard te réseau de l'Ouest est
nia! oartagé <>t sauf les ligues de banlieue,
col h de Paris au Havre, celle cie Paris au
Mcms, efeelle "de "Mantes à (Lien, on peut
dire que le block n'existe pas. Le système
•Ufp'pliiqué sur le réseau est, -dLulleurs, peu
satisfaisant : c'est un type spécial de signal
à c[!c)jni'c.r rouge et blanc de forme allongée,
monté sur un mût dB faible hauLcur-, d une.
visibilité défectueuse.
Les signaux sont imparfaits
Toutes les réglementations en vigueur
sur les réseaux français prescrivent, con-
for.r.tcmcnt au code ,dqa ..signaux, au méca-
nicien qui encontre un disque rouge fermé
de se rendre immédiatement -et écmrptète-
ment maître de îa vitesse de son train,, et
de ne plus s.'a.vancer qu'à. une vitesse suf-
fisantmcnt réduite pour être en mesure de
s'arrêter dans la partie de voie en vue,
s\i.) se présente un obstacle ou un, signal
command an t l'arrêt.
Le reniement de l'ancien réseau cie
l'Ouest ajoute qu'en tous ca's, il ne devra
jamais dépasser le point protégé par, le
A ; «i no. t-A kcii i 11 es. traversées récta.nguilaî rns-
ou ob'hcpres, quais i.eu.-D eu;....)
Celui. de ]'anci.cn "roseau cliC l'Etat près-.
crit au mécanicien de s'a'rrôter, en tous
o,i;s. en. vue de 10. gare ou du' J)(lste' qui a
.manœuvré' le disque, sans è'ttcindrc d'ail-
leurs la première aiguille ou la première"
traversée etc voie,, ou (s'il n'en existe pas
,du côté où se présente le train) le troitoir
'dc.s voyageurs. Ce dernier règlement auto-
rise, d'autre part, le"mécanicien à conti-
nuer &a. mu T'che, sans marqu-er Fcrret:, si
l'agent de service ù. t'a. gare ou poste pro-'
tégé lui fait le signal d'avancer.
Les deux règlements (Ouest et Etat) ont
le défaut commun de ne pas préciser avec
une netteté suffisante le point extrêr^e au-
quel, dans les différents cas qui pCllvent.
se .présenter, le mécanicien devra .s'arrei.cr
si, après avoir trouvé un disque rouge
fermé, il ne rencontre pas un obstacle ou
un signal d'a.rrM. I./.omploi (Lu mot « etc. »
dans le reniement Ouest, à la suite d'une
énumération assez longue, est particuliè-
J'crnent vague et on peut, par 'exemple,
se demander si le mécanicien qui a trouvé
fermé un disque procédant un signal d-e
cantonnement d'e pleine voie où ne se Vrou-
ve ni atguille, ni traversée, ni <'fuai, devra
s'arrêter, ou non, .s'il trouve ce dernier si-
gnal ouvert. Sur l'ancien' réseau de TE-
dat, jl n'aum pas à s'arrêter en 'VUe dLl
po:ste, si le statiOilmainc lui fait le signal
d'avancer.
Il irn porte, év i (j émanent, an prern icr eh ef,
de donner au disque rouge fermé une si-
gnification qui ne laisse place à. aucune er-
reur d'int'orprétation ni hcsii%iion.
Aussi, "le nouveau règlement général
d ' e x p 1 o i t a. t i on ; i c t u e ! 1 e in eu t en p rép ara ii on
adra-t-il soin de spécifier que le mécani-
cien qui aura rencontré un disque rouge
fermé devra en tous cas (après s'être rendn
maître de sa vitesse dans les conditions
Kq>s>eîlées au début) a)'rct.cr olJli[jutoiTC-
ment, au plus tard, soit au pied du prc-
mier signa!) carré à di-amier rouge et blanc
ou du premier sémaphore qu'il rencontre-
ra, quelle que soit la position de ce siUrLa.Y,
soit au droit d'un UI bleaiÆ iEdiquant, à -dé-
faut de l'un des signaux prccit.cs, le point
extrême d'arrêt en cas de iermeture du
disque rouge,
Avertisseur à damier vert et blanc
Mais la signification d'arrôt absolu, quoi-
que différé, donnée au disque rouge fer-
ml" peut avoir des inconvénients, sur les
lignes a fort. tTa.fic, en imposant aux trains
des arrêts inutiles devant des signaux (s6-
ma/phores ou damiers rouges et blancs)
qui, fermes au'-moment où de train abor-
dait le disque p'rëcedent,' 'ont pu être ou-
verts aussitôt âpres, le canton ou la gare
qu'Us protègent' se trouvant dégagé.'
Cette considération a conduit le réseau
à prévoir '!'orn,pk)i ne J'avedisseur à dauîÍcT
vert et blanc pour annoncer à distance aux
mécaniciens' la, position probable des sè-
maphores DU do certains signaux carrés à
damier rouge et blanc ,qu'i,l::; vont rencon-
trei-
Pour éviter toute confusion pos&i.bje, et
Haltuunlou lu .j,.,, !•
idu réseau, 1'(1'plrrcchc des bifurcations '
sera uniformément annonce .par la. plaque
nfFUTi., à l'exclusion du damier -. vert et
blanc actuellement -employé sur- ]' cmcien
reseau, lequel sera réservé pour l'nnnollcc
•cte la position des signaux cLarrêt absolu,
dans lès conditions qui viennent d'être in-
diquées.
Quant aux ralentissements imposés au
possûige' des hifu.rcations, ils seront com-
mandés uniformément, lorsqu'il y , aura
licu, par le disgue vcrt avec sa significa-
tion normale bien connue d'e s mécaniciens.
Signaux détonants
^ La nouvelle réglementation prescrira
l' cmpJci gênera, en tout temps, de pétards
pour appuyer les signaux mobiles de cou-
verkire.
En attendant, un ordre dUt jour en daté
du 15 .mars 1911 il prescrit 'l'application
de cette mesure.
d elles sont, résumées, les mesures ur-
gentes qu'il convient de prendre, et pour
tout le réseau. Ces documents oflïciels,
dans leur sécheresse administrative, n'ont-
ils pas dit le maJ et les remèdes qui doivent
s'ensuivre, mieux gue' n'eussent - pu faire
de longs articles ?
L'Art et la Vie
, Il y a, quelques jours, le Conseil général
de la Seine priait M. Cruffii de hâter le
voie du projet de loi supprimant la publi-
cité des exécutions capitales. Il n'est pas
impossible que le conseil général 'de la Sar- .
lite -suive cet exemple. On sait, en effet,
quelle minute d'épouvante lui, avant-hier,
Vexécution du parricide Hamet, au Mans.
jeune et d'une vigueur peu commune, Ila-
met lutta désespérément contre l'étreinte de '
la Veuve, et jamais Deibler ne tcncont/a
pareille résistance. « Il tend ses nerfs en un
effort suprême, écrivait le correspondant dzy
Matin, se recroqueville en dépit des entra-
ves, Sa tête se recourbe en une tension
inouïe des vertèbres cerviciiles... -» il fallut
des pesées et des tractions pour V ciïz,ener-
sur la planche- Il avait des râles effrayants.
El même, l'un des . aides retira juste à
temps sa main, qui coinçait dans la lunette
li cou du misérable - lorsqti 'ct7,,,c un bruit
d'haltère sur le sable 'd'UIZ cirque, te lourd
couperet tomba■
Des centaines de curieux assistaient (l, ce '
spectacle répugnant et tragique... La lune-,
éclairait lugubrement le dé-cor,:
Qu'en penst:z-zJOUS f,
Mais fentends déjà les -partisans ae ces
décollations solennelles :. «' Exemple salu-
laï're 1 s'écrie!Jt-ils. L'unique terreur des
coquins 1 b
Légende !
Le chef des bandits "de la Drôme, David, i
disait à ses gardiens
— la guillotine le ni en fiche 1 Je l'ai
vue si souvent /
Et Irl. Paul M i mande, qui 'fuf gouver-
neur de la Guyane ; « j'ai fait jouer vingt
fois le 'déclic du couteau fataL.. Nulle
émotion 'de la part 'des forçats. Les seuls
assistants que ce châtiment faisait trembler
étaient les militaires et les fonctionnaires. n
N'insistons pas. La guillotine est chose
ignoble: Cachons-la donc ! Les rouges
épousailles de la Veuve, ça n intéresse que
la Veuve cllt-même —• et son sinistre
(. allce.
Tabarant.
Bloc-Notes du Mélomane
L'heure approchant où malgré les efforts
-dusosiperes de pi famille Wagner, Parsijal
va tomber dans le domaine publie pour 'les
directeurs de théâtre et où le s'aint chef-
d'oeuvre, quittant la colline sacrée de Bay-
reuth, va 'entreprendre son tour d'Europe,
il est tout nature! que les Associations sym-
phoniques cherchent a en déflorer la. c-rea-
tion prochaine en organisant aVD.nt les théâ-
tres voisins de vastes auditions de la par-
(j tion. C'est sans doute ce qui a poussé le
comité des Concert Colonne à. donner an- j
iourd'lnii _M pour couper J'herbe sous les ;
pieds de MM. Messager et Sroussan. — le
Pi-éï-uiie. la Scène des Filles-Fleurs.' et le
grand ]tic) <1* lu Tentation, avec î-c con-
cours de t > vinuc le V-an Dyck, de Mme s
WiiJaumi Lamlni t Vallin, Bureau Berthe-
lot. Boni ai u Dotivoi et Mazzoli. Ces bons
senLiments se i ont - ms doute -récompensés •
le plus (i i p uP succès. Il est rourtant
wagnéricu n lti at-s pour reui le concert
d iourd'hui équivaudra à un sacrilège. La
simple transplantation de Parsifal de Bay-
reutil à Municli; -au Ibéêdre d'A Prince Ré-
gent, aménagé pourtant d'après les- princines'
les plus rigoureusement wagnériens, leur
semblent déjà criminelle à cause de la dif-
férence d atmosphère, de la disparition de
cette ambiance -magique dont c-e mystique
ouvrage ne saurait' é3C passer. Que pense-
ront-ils de la dissection impitoyable à la-
quede présidera le flegmatique'Pierné, de
cette !ro')de analyse du contenu musical Gre
la partition privée des éléments d'émotion-
qui sont indispensables à sa compréhen-
sion ? Mis qu'importe, puisque la location
est magnifique.
Chcvi):)ard emerra une dernière pensée à
iuchard' Strauss, qui vient de quitter Paris,
en dirigeant avec sa conviction couturnièrê
l'éclatant Zarathoustra. Les pIns terribles
ennemis du concerto désarmeront en pré-
sence de celui de Ptimsky-Korsalîoff, si ri-
che de musique, si étineelant de rythmes
savoureux et. de-coloris rares. L/e pianiste
Ribo, qu'on entend trop rarement à Paris,
en assurera une traduction supérieure La
nouvearutÓ du jour sera le Prélude du
Sphynx de jVI. Maugijé, honne.te travail d'or-
ch-estna-, agréable construction, sonore qui
recevra sans do;tile cet accueil. méfiant et
systématiquement méprisant qui est de mise
en présence d'un auteur peu connu. Le Roî
des Aulnes cet un .air -de TannJiuuser per-
mettronL il Mlle Hilda Nordine de faire ap-
précier, l'étendue de sa voix claire et la per-
fectionne &a science vocale. Sechiari pro-
duira -Enesco, à .!aj fois comme compositeur
et comme virtuose. 1'11 présentera également
Louis-Viorne comme auteur avec une Suite
Bo-urguignonne pittoresque eL amusante.
AlicB "Vur-let chantera, Schumann ouvrira
le . feu -aveie -sa Quatrième Symphonie, et
Chabrier tirera 1-e feu d'artince final avec
J'ouverture fracassante de Gicendoline.
Cependant avec un courage tranquille
Mme Abran-Cassen, à l'heure où les orties
symphoniques doivent .enivrer tous les mé-
lomanes - disponibles, convoquera. s-alle
Pleyet, la foule .bénévole 'pour lui jouer un.
jjsu- de violon. Elle nous promet un Caprice,
de Fiorelli « sur1 la quatrième corde » ! Qui
pourrait résister à une pareille tentation *?
En vérité, Mme Abran-Cassan ne doute de
rien, et le nombreux public qui ne manque-
ra pas de nemrplir la salle lui prouvera
qu'elle a r.aison de n'être pas sceptique.
Le colleur d'affiches,
Le lait à Paris
Les poursuites contre la Société Laitière
Maggi
Nous avons annoncé, il y (1 quelques
jours, que le Syndicat des Crémiers, dont
le siège est Ü, Paris, 10, rue des, Prouvâmes,
s'était constitué partie civile, dans les diffé-
rentes poursuites intentées par le Parquet
contre la Société Laitière Magign
Le dossier de cette affaire vient d'être
transmis à M. Coularon, juge d'instruction,
qui informe en ce moment' contre certains
gérants de dépôts de cette Société, chez les-
quels la préfecture de police a. tprél-evé du
lait falsifié.
Le Parquet a estime, contrairement aux
protestations de la Société Maggi, que les
faits délictueux constatés dans certains dé-
pôts n'étaient pas des fans isolés et qu'ils
étaient de nature à engager la reslJonsa-
bilité de cette Société,
Universités Populaires
Fédération des U. P. — Deuxième conférence
promenade sur l'histoire do Pans. (Juido :
>M. P». Burn-and. conservateur à la Bibliothèque
d 1 Vi-Ue de Paris. Itenctez-vous a 1 h. -1-5,
1 i1 g Vosges, devant la maison de. Victor
thi-,0 ' ,
too[j( i ail on des idées, 15?, faubourg Antoine., , .
— S m -.e organisée par M. Oabrantès. On
jouera ; 1e V'n four, un acte de Pi. Ddombre ;
2° L'A mi des àeitx, d'eux actes de '\,I. Hena-y
Gain ; 3° La demande en mariage, un acte de
M, Paidzek
La Vie Théâtrale
PREMIERES ET REPRISES
COMEDIE-ROYALE : Le Pavillon, comédie
en actes, de MM. A. Sylvane et Mouézy
-Eon ; Léonie est en avance ou le Mal
joli, pièce en un acte, de M. Georges
Feydeau.
La. Comédie-Royale a change de direc-
Leur. M, Lucien Mayrargiie aurait pu cé-
der au goût du jour et combiner, pour son
spectacle d'ouverture, une amdio cxcen-
!.ri<.juc. il a arrêté son choix plus siimpie-
ment sur..une comédie spirituelle COi]ÜPOSéC
par d-eux au le Ll]S a-droits, ex-ije-rfs da.iiis
leur art, et. il (J confié le soin de l'inter-
qu'L't.er II des artistes de talent. La récolte
est exceHcnte. EL il n'y en a pas d'autre.
C'est ainsi, qu'on fait les bonnes ma.isons.
Elle est très a.nius-antc, en effet, et con-
duite avec I'bahUcté ILI plus sûre, la eomé-
d:ie de M. Sylvane el de M. Mouezy-Eon, en
qui nous avons eu- la surpris^ de découvrir
un écrivcim plein de tact et de mesure.
L'atjteur de Tire ait flanc n'avait pas mon-
tré jusqu'ici, dans le comique, un goût ?'<'!"-
ti ciutiè rem ent fin et déliical. 11 vient do nous
prouver qu'il possède plusieurs talents.
Les pochades militaires qu'il a exécutées
à .grands coups de brosse n'ont pas aJour-
di .&on bras. Tl est capable de traiter un
sujet scabreux avec légèreté, en évitant
[l'équivoque choquante et les propos dis-
cou.rto'is. Son collaborateur lui a pe'ut-et.re
retenu la, main 'aux endroits periMeu.x.
Quelle que soit ra.ide q'u'Hs se sont .prêtée,
c'est ' fort bien ainsi. La collaboration de
MM. Sylvane et Mouezy-Eon_a' été heuren-
SC,. Nous souhaitons à i'ouvrage, prochain
qu'ils ont sans doute déjà. mis en chant.ier,
de battre un aussi joli pavillon
Le pavillon couvre la: m'arciM'nd'ise. Une
domi-mondaine applique ce principe d'éco-
momie politique a, sa condition socinJe, Tel
est le point de. dl;¡po.rt les Irp-is actes crue
nous avons applaudis hier à la Oomédie-
Rovatc. "
Ïrrna de Mont.meitla.n est ri^'iemenC'en-
(.retenue par le baron de la Motle-lJn.le'iix.
Deux liaisons antérieures lui avaient déjà
permis de se cc'n&t.-ituor un eapita;! consé-
quent. Elle peut se payer les fantaisies les
plus coûteuses. Vons oensez que voilà. une
. remunu hcuicuse. Pas tout a lan, n lui
manque la res'pect.abilit6. Sa fortune n'-em-
; pêche pas q'j'o.n ta traite sans miénage-
iment. Qui cck, ? Son propriétaire qui ne
veut pas cle dames seules dans son immeu-
ble et qui lui signifie ''mialenient son
COdlgé.. :...
Irma est outrée. Elile entend- se soustrai-
re il de tels affronts. J] n'y a que le mia- j
riage qui puisse lui assurer les égards et j
la considération qu'on lui refuse. 11 lui faut
siur l'heure un mari. Ce ne sera. pas fe |
baron de la Motte-Buteux, son protecteur,
ni Gaston Romane t, son grcJu,ehon, qui
se dérobent tous, les deux, sans e.lega.nce.
Irma., qui regardait -trop- haut, abaisse son
regard et choisit pour époux M. Mouton,
un professeur de p.t'u.lo&opbie, bohème ot
crasseux, qlui lui enseigne le beau langage.
Au deuxième acte, 1.CS, époux rentrent de
leur voyage de noces. Nous ne reconnais-
sons plus Mouron, qui est babiLlé à l'a der-
nière mode. Sa femme lui a promis d'être
à ses côtés une épouse fidèle et irrépro-
chable. Or, les premiers amis qui vien-
nent lui rendre visite sont .le baron et Ro-
manct. Mouton se fâche. Il n'accepte pas
de jouer le rôle du mari ^complaisant. Il
met brutalement les visiteurs à la por-e,
élève la voix et querelle sa femme, 'q'u'i!
finit par gifler.
Après quoi, pour bien marquer 'q.n'i! re-
fus e de profiter désormais d'une fortune
acquise par des moyens que la morale ré-
prouve, il se dépouille de ses bijoux et de
ses vêtements tout neufs, endosse sa vieille
redingote et manifeste te d6sir de réinté-
grer l'appartement modeste qu'il habitait
avant son mariage.
Irma ne dissimule pas son ravissement.
Elle pensait avoir épousé un être falot,
sans amour-propre, une chiffe, et elle s'a-
perçoit que son mari a une volonté, - un
caractère, des principes - bref, que c'est
un homme. Elle se prend à r'aimer. Elle
ne veut pas qu'il lui échappe. Pour le con-
server, elle s'applique à établir q'ue l'ori-
gine d'une partie de sa. fortune est par-
faitement avouable. De's spéculations qu'el-
le a faites il la Bourse, pe-rsonn-e'Hement,
en engageant ses propres capitaux, lui ont
procuré un bénéfice de sept cent mille
francs. Mouton peut jouir, sans en rougir,
des revenus de celte somme. Il est avec
l'honneur des aocommodements.
On, a beaucoup goûté -a scène originale
où un oncle de Mouton, invité par Irma
à rechercher les origines de sa, fortune,
dresse de celle-ci un tableau sur trois co-
lonnes : ressources honnêtes, ressources
pas honnêtes et ressources douteuses...
Tout s'arrange dans 'la Vi0, comme dirait
!M. Canas — .même dans la vie d'une demi-
mondaine. Il suffit de séparer 10 bon du
mauvais.
Le Pavillon est remarquablement inter-
prétÓ. Mlle 'Marguerite Caron est une Irma
de Montimeiîian séduisante, dont ith) grâce
et l'élégance s'adaptent avec l'aisance la
plus naturelle à sa nouvelle condition de
femme du monde. M. André :Dubo.::;c a
composé le personnage de Mo'uton avec ce
tact et cette finesse qui le désignent pour
remploi des rôles périlleux. M. Polin joue
le rôle du baron avec accablement-, sans
s'effondrer jusqu'au gâtisme. M. Gandé-ra
-si un grcluchon plein de juvénile "a'ssiif
■ance. M. Colornbèy est un oncle conci'
lant, qui 'S'eifar-outlie avec discrétion, paï
convenance. Mlle Picrval, enfin, porte avec:
rne coquetterie piquante le tablier do l'a.
ioui.rette qui console le baron de la perte.
Fh-ma.
Le spectacle se termine par une edme-.
hc de M. Georges Fcyde.au, qui nous l'ait
issisler, cette fois encnrc, à u.no Ci uC'rdJc
le ménage. Le sujet de la dispute est j'ac-
:-oucnement .prématuré'de Mme Toudoux,
il s'agit d'une grossesse nerveuse: C'est
:>our rien que le mari, résigné à satisfaits
.outes les -onvies de Léonie, a essuyé, par
surcroît, les accès de mauvaise humour
3'- ses .beaux ]>a'< ut -, et l'irritation ~dç^
potique do ia e ic<'-""!nme,
R y a, dans. Ii e pièce, des répliques
nattenidues e! in "M- libles qui ïi'apparlien>-
iiept cju o. M. l'i \ d.- ni. Mais il y a. ;;tunst.
des situations dont ;le comique est un. peu
gros, telle la scène du pot de ■chamlf-e, que
nous avions déjà trop vu dans ; Oh nurae
bébé,
Cet a.ci.c, dont la lin,giictir est, comme
le titre, excessive. a les mêmes défauts
que • Mais riï le promène donc pas loultf
nue. Il est lent, Des cou-pures nombreuses
seraient nécessaires. On ne peut pas in-
crintiner le jeu des acteurs qui s'emploiern
de leur mieux pour ranimer. L'auteur pré-
pare ses effets de trop loin. Et. ]orsquÜ$
sont produits, au, heu de passer, de pour-
suivre l'action,. il :s'arrête, il] insiste et ai
recours- aux montes moyens, sans, natu-
rclloment, produire les mêmes effets. Je
pcn2C que AL Feyd-eau a 101'1, de m.cUro
en scène la môme femme toujours devant
le môme mari. distrait. Car il D'y ,i que
Jes noms qui changent. Depuis Feu. la mère
de lvlarlam.c, c'est toujours le même cou-
ple qui se dispute dans les actes que M. •
Feydeau a fait r-présenter successivement.
Les analogies et les redites sont inévita-
hIes, On ne souhaite pas Que tes person-
nages soient plus com;qu.es, Ils le sont
abondamment. On voudrait seulement
qu'ils fussent différents.
M. Marcel Simon fait le mari. Il est l'in-
terprète favori de M. Feydeau el je ne
m'étonne pas crue l'auteur Lui mn.rc¡uc celte
faveur. Mme Dayncs-Grassot est impaya-
ble clins le rôle de la sa?e-fpmme aigrie
et bonbonne. Mlle Rosni-Derys promène ,
:1"«(; pine lassitude comique sa g ¡ssess()
illusoire, M. Colornbèy, M mes Suzanne.
AvriL et Hély-ane tiennent d'une façon ho.. •
norable les rôles .-secondaires^' qui leur ont'
été di'etnbues. - -
ROBERT CATTEAU.
LA RAMPE
Il existe à Paris un quartier privilégié,. Al*
plutôt un petit coin de terre qu'une vaillante-
d-e i ni--mondai,ne, si ses •■bottines ne lui font pas-
mal. peut aisément parcomir en dix minutes
du nord an sud ef de l'est à l'ouest. Dans Le fj,
îlot se trouvent le théâtre des Capucines, le
théâtre VMct>el, le théâtre des Viathnrins, la Co-.
médie-Royale, j'en passe cortainenient ! Pour-
quoi toutes ces scènes, qui sont concurrentes,,
so sont-etles ainsi gi-oupées, rapprochées ? Voilà
u;n problème que je ne nie charge pas de rè-
souare. Les conducteurs d'autos, affolés, dépo-
sent leurs clients au hasard devant l'une GLt
l'autre maison. Dieu, pensent-ils, reconnaîtra
les siens !
Hier soir, nous fûmes conviés par M. Mayrar-
gue à îa répétition générale de son epectaola
d'ouvarture à la CorncdM-'-HoyaIe. La carte d'in'
vitation représentait les principaux interprètes
encadrés dans des cartes à jouer, excellente du- .
çon de mettre tous les atouts dans son jeu. La
fêLe fut exquise et fort bien ordonnée ! Maigre-
une effroyable averse qui accueillit les pre-
miers invités à leur descente de voiture, ]cs
bas arachnéens de ces dames ne furent point
trop maculés et les faux-cols de ces messietirs-
ne furent mouchetés que par qUe:l.l='lC taches de
boue.
J? ne vous citerai paâ les noms de ces ►g'anxis
personlw.g'es, Vous les connaissez aussi bien
que moi. Salle supra-chic.
Le héros de la " soirée, M. Georges Feydeau'.
mordillait s'a. moustache, en acceptant las com-
pliments de ses amis. Il cherchait un litre pour
sa, prochaine pièce qui fut un peu plus long que
les précéde-Rits. Après On purge Bébé, Mais ne '
le promène donc pas toute nue, Léonie est eit
avance ou le 'rnal ioli, qu'o,]ia,it-il bien trouver
encore ? L'i)mprimeu,r des affiches des colonnes
Picat-d contemplait-■ avec admiration . et terreur
cet homme pour lequel il allait êb'e obligé (0
comma.nd
Trial.
MtttRCHÉ
Maison A. BOUCICAUT
Pendant tout le mois
de Décembre
JOUETS
ËTBENNES
(Voir à notre dernière page).
L'ACTUALITE THÉATRALE
PAR GIR
uiie. zmmik P,-
Le Péril bleu
'Je ne veux lJf1S ravir aux personnes qm
auront lu curiosité légitime de lire tout en-
tier Le Péril Bleu le plaisir de découvrir
elles-mêmes en quoi consiste ce 'péril d'une
couleur si paci{kiu-e. Mais fui à cœur de
déclarer que M. Maurice Renard est% de
'tous nos romanciers travaillant dans le /an.
las tique genre" littéraire dont l ancien-
neté remonte, à la. Genèse — celui 'jui y
'montre à la lois le plus--d'autorité, d aisan-
'ce et de lotie. - - . ,
Ce qui suit est U)i fragment du journal de,
HnlJcrt f:oUier. capturé par les Servants-.
A. B.
Mon voisin est 'manifestement îjn
îeunc A n gJ ai s, imberbe, hagard, vêtu
comme pour le goli. Cu-eilk- en voyage .
en excursion ?... Lui cl moi nous som-
mes sur l'alignement de prisonniers qui
suit la façade, — e > ! i a i oii de consh-
tuer la iaeade. Une autre ligne, paral-
lèle. Pu1 s un autre. Et d'autres encore.
Il doit y avoir des couloirs entre les li-
?*nos de cellules invisibles. Le rdng de
la façade s'arrêtait à l'Anglais quand je
suis arrivé , je l'ai allongé, d un ente,
moi dernier venu. Les premiers arrives,
on les a alignés tout là-bas, tout- ta-
bas sur l'autre façade... Ceci m enleve
•Vies' chances d'apercevoir Mlle L. T.
L "hum us brun de/la pépinière forme,
;cn dessous, une grille bizarre dont ce
serait 'es barreaux qui seraient à jour.
A travers ces bandes, des bandes de
France apparaissent au fond du goul-
fre. fît puis, je vois la couche éparpil-
lée des pierres, et puis le dos des ani-
maux. tni média! cm en! sons mes pi-etis,
un porc sommeille, rose et gris; au sein
rte l'air. Immédiatement sur ma tète,
un aigle fauve, au plumage no-afurne,
ptenne (tins le vide : ses serres jaunes
s'aplatissent et se crispent sur l'invisi-.
blc fond de sa cage. souillé de ses de-
jCi'Liions.
A chaque instant, on croit recevoir
quelque chose qui tombe... et qui s'ar-
de sa chute.
Et toujours pas de geôliers ! Invisi-
bles donc, — ou invisibilités. N'est-ce
pas leur présente qui produiit- ce grin-
cement odieux, interjmncnt, dont 3c
bTuii, avec- celui des cta.;>ets, est le seul
■bruit qu'on entende ici ?...
Comment ces hommes ont-ils réussi
a vivre dans le vide ? Est-ce une accon-
Lum;UJ cc a.neesLrrde qm leur permet
d\:;xisb'n hors de l'atmosphère ? — l'at-
;mosjmere aussi i.ndi-spensable a 1 hom-
me ({lie l'eau l'est aux poissons, — ^at-
mosph''re avec sa chaleur, sa pression
cl, son oxygène... Est-ce une race
d'hofnmos complètement modifiée par
un temps millénaire ?... (T'esL p'en pro-
bable- Nos ravisseurs, plutôt, sont
pourvus de scaphajutres résistants et in-
visibles comme eux.... A moins que ce
soit ces scaphandres qui les rendent
l.n\'is'bies... Le scaphandre de Gygès!...
A moins encore que ce ne soient pas
'des hommes... Maiis cette conclusion
répugne... Quoique... Quoiqu'il y ait la
question de classi{icahon.
Tous ces échantillons de la faune et
de la flore terrestres sont rangés en or-
dres, mais pas dans Vordre des nal'Urâ;;
listes... - ■
Un J,lit jndubitable, c'est que je fais
partie tetégranfe d'une collection de ty-
pes, d'un III llsédm, cl'urw ménagerie, —
ou p'njb''t d'un aquarium, puisque, au
lieu (.retre véritablement comme des bê-
tes en ..âge, nous sommes plongés dans
notre élément vital. sïeut poissons
dans aouarnnn. Ou plutôt, puisque cet
élément ..c'est l'a.i.r, nou.s sommes dans-
un (u5ro,rtum... El oui ! un aérarîurn
aussi bien compris que ra.emariurn rê-
vé par Maxime Le Tetlier pour repro-
duire l'a^mbiaiiice des bas-fonds sous-
marins.. EL tous ces g'rinc<:'ment.s, qui
me donnent ta ©hasir de poule. n'est-ce
pas une multitude mystéTlcurc admise
à nous contempler. — moyennant peut-
être hPtquiUcment d'un droit d'en-
trée ?..
Cette hypothèse me vint des ]a pre-
mière -minute ; son horreur obsédante
me l'impose toujnurs. Elle me vint en
regardant toutes ces faces affreuses !
orientées vers ia i'mennc... Ils vocifé-
raient, ds m'inlerpellaiiienl... Je n'cnien-
'duos rien : je les vouais crier. Le soleil
très bas nous éclairait par-dessous ;
cela me'tait sur les choses une lumière
(Je rampe de théâtre, brutale et hvide.
JNOS o m tires ne pouvaient se projeter
!(>ne sur- nous-mêmes. Tous, tous, des
'Pierre ScMcmihl ! Tous, des hommes !
sans ombre !... j
Le soleil étant descendu sous la mer !
aérienne La surface de Air se devinait
à peine et seule/ment à rhoiazon, sous
taspecl d'un anneau plat, diaphane, vi-
sionnaire. La Terre imrnense, creuse et
diffuse, blondissant clans le soir. Il y
avait un ruban bleu entre l'hurizon ter-
rostre el. l'horizon de la mer aérienne,
— un ruban circulaire, — et, en fai.
sant des yeux le tour du bas de ce ru-
5)nn, j'ai distingué (quand on m'a rendu
ma jumelle ce" que je raconterai tout il
•l'heure), j'ai distingué les pays.
D'cici, on voit les Baléares," la moitié
de la Sarcfaigne et jusqu'à Leipzig,
[Amsterdam. jusqu'à Londres et. Rome ;
'd'ici, on découvre un cercle européen
'de 1.500 kilomètres de diamètre, un ta-
pis gé ^graphique étalé en creux, en
forme de coupe, et qui déborde large-
ment l'écran quadrillé que rait la pépi-
nière 'du rez-de-chaussée. Les merls sem-
blent des plaines sombres. Beaucoup.
'de brume, aux lointains surtout.
Le soleiil se coucha tout d'un coup,
niais le joui avait duré ptus longtemps
f}uc sur terre, et j'avais vu ta nuit en-
tenébrer l'Allemagne quand roc 6u r]
Aitantujue était encore ensoteidë.
Au çiei, cTwn noir effrayant, .les 'étai-
tes brillaient d'un éclat incomparable,
La nier atmosphérique luisait sere-ine-
raent, Oo-eî. deda, par ia Terre obscu-
i des 1 !'he1- v gn -mises, phosphores-
eent es "t 1 e h 1 ( uia,çe_ des grandes
^ ti - ' - c p i iapotaienL dans un
1,1 1 ee 1 - 1,1 Mon courage faiblit,
J'ens pe u." n s inconnus cl for-
nudabies mu m avaient capturé. - peur
é1!1,. !KMt d'épouvante. J'avais bonté de
^eeîic pins cm'un numéro do ^lîepr-'mp
f i 11; t - i • m i 1 , i >.
" n ' a i ; u o , [ , j
i i i j p -> ; i , i t ' 1
îv ! : 11 ■ v ■ 1
' l i ' >» r hir 1 i
:l 111 , - ^ i• 11
1 m agcm i l im
! ' ' ' ' ,
MAURICE RENARD.
Il ~, ~ , :-~ 1 ~'. , 1 1 ~,~ ï,,j ] 1 L t 1 I ., i )■- " U! l-, '1 j i ~ 1
Gazette des Lettres
— M..-A. Rémond,. (Je Motz, professeur
des maladies {fj(,;n la,je? à ta Faculté -de roo-
[ouse, et M. P. Voivenol, clrct de clmigue
clos inéruas iwjttod'ïos a la. lïï&iwi l'a<;ull6,
publieront une ctude sur le Octiic lilteiuiie.
Que le génie süj( une ma.lad'ie, c'est pos-
sible. Mails pÜu,fiqu:oi, llÓlüs ! n'est-cllei pas
conlagi-euise ?
— On annonce, pour 1912, une DO-L)w.Me
revue : la llcvue des études '¡]O)JUlr:on ien-
nes, publiée [COUS la direction de M. 1
Edouard DrialJlt. i
— Une Anthologie des écrivains Français >
du 17, siècle va pénétré, avéc Lie..,3 grevures •
et des autographes.
— WiEy lance un nOUVOél'Lt chef-d'œuvre,
Lé lie, fumeuse dvcrrnvm.
Un .cerriîrnuni'qué i doits averdil ifu'il y mon-
[,rc « une scn^-ibililé émue r¡n'on ne lui
soupçonnait guère... »
Jean de l'Escritoire.
Petite Gazette des Arts
La Société Internaticnale
de Peinture et Sculpture
La vingt-neuvième exposition de cette b-o-
ciété vient de. s'ouvrir à la.giderje. Geoi ges
Polit, rue de Sexe. Elle sera ouverte j-nsquau,
31 décembre. Elle n'esL pa.s, quoi qu'on puTs-
se dire fort heurensernent. composée. Même
il faul y chercher .à. tâtons lee bonnes cho-
ses, Les mauvaises et les pires y abondent.
' J'ai remarqué la, série des natures mor-
tc's de Maurice Bornpcll'cJ) vraiment intéres-
sante ; le Vallée du Var, de Félix Bor-
ehardt, un portrait de lemnie el une es-
qùisse'd'Antoine Ca.lbet, le portrait de Mme
Oaililoux, par Pierre Carricr-Belleuse. quei-
qiu\s paysages très ioliment animés de-t're-
déric Lauth, cl, par exemple, son Marche
de, La Châtre, l'amusante scène de théâtre,
tout, à fait dix-huitième siècle,qu'est te Gact-
apens, de Paul-Albert Laurens ; les jolies
pel.it.es études d'Henri Zd ; les envois de
Meuriee Pvéaher-Dumas, J.-F.Bouchor. Wil-
Ham, Laparra, tlcnri Moris«et, Pierre Waid-
mann, Mais j'ai tout particulièrement goule
les fleurs de Uaymoncï Woog, et ses fillettes
à joujoux, délicieuses.
La sCl1ijJLllfC est pauvre. Seuls s'y impo-
b us t e r d u i >h y su c ieii ' l'à. t oi râ rel IFri'mffi ft PJ a -
Fmnc.ois Be.rthoud:, avec les rrduistes el'fi-'
pico de Marguerite Lavigne, 'Sizarme Dumé-
nil, Mme' Reynier, Théodore Fliviêre et Her-
bert Ward.
T.
Aquarelles de J. Redelsperger
A la galerie Geoeges Petit, J'ro de Sèze,
dxpositian, jus'C|!iran 15 décembre, de 80
ae un relies de J. i u'^delsiier.eer. t Flc urs pay-
sages des bords •dc-l'Oi&e, petites œuvrct-
les oiniables.
Exposition d'art appliqué
••Pans quelques jours s'ouv-rira, au Musée
G-adiera, l'exposition annu.c]Ic d'art uppli-,
i!.|iiié. Citons', noi'ini les il rh:) Les q'ui pre n-
dront part à cette imporlantc muni if's I¡ 1 Li on.
artistique, Edpar Braudt, Max Blondal,
Dumuid, Deilo.licpche, Paul Donnaud, De-
co relie m ont, Saint-André, Darnmoux, La-
liCj ue. n va sans dire que noue*, en parle-
rons lonpuernent.
L'Imagier.
Dans le Monde
— Le ministre de la république J\rgcnti.ne en
Fr'anœ, M. Enrique l,od¡'igum Lél,JTet,a, et Mme
Rucharena. de bodrigue/. Larreta. ont donné un
diner dans l'hôte! de la légation <1rgenUne, rue .
de la Fa.isandejte, en l'honneur de M. et Mine
Joao Souza Lage.
Parmi les convives: M. Mime et Mlle Luis
Piera ; M. Carlos Conclia- et Mlle Concha ;
M. Carlos Zavalia, colonel Alfr-odo ljrquizil, Mme
et Mile Urquixa. M. et Mme A Jfre¡l Massot, M.
et Mme Enrique de Auchorena, J\1. A.. de Auetio-"
rena. etc.
— La semaine dernière, à l'hôtel Résina, la,
norrvbreusc colonie argentine qui1 y séjourne, -a
donné une saut.c'rw. M. Moljna s'était mis au
piano, Mlles Pas, Arredaido, Lasfra, Sola, Mo-
lina et Goi'a.sUa-ga organisèrent les da-nscs. On
n'y dansa pas Je tango, ' ' '
— M. José Cui,serj)e Uribe, après- un long
voyage d'études en Europe, est reparti pour la
Colombie, où il se .remariera, avec Mlle Ma.gda.
lena Pawlowsky. fille du marchand de cuirs.
— M. Pedro Gonzalez Viera et Mme Ped'ro
Gonzalez Viera, ont offert, avant-hier, au Café
de Paris, un dîner auquel assist.aie.nt M. et Mme
Casariego, Mme Ma.u'rioe. LevaÙllnnf, M. José
Joao de Costa. AlmeyrJ., M. Jorge Fontana Wega,
Mlle ChumLela, M. del Italiano, etc.
— Mme 'Velez Sa,r!ic'ld de Pai et Mlle de Paz.,
quitteront bientôt Pétris. . se rendant à Buenos-
Aires.
J. Daragon.
Musique
LES GRANDS CONCERTS
D'AUJOURD'HUI
CONSERVATOIRE, 2 h. 1/4. — Symphonie en ul
majeur (M. Paul Dukas) ; la Bataille de A/(tH-
gnan, chccur sans aceorn-pagnement '.Cl. JwlUC-
q umj : Concerto pOlir deux violons et oreliestre
(.J.-::), ïiaeh), par MM. A. Brun et A, Toun-et ;
psyché, F)Oèllle sympllc>nil}ue pour orchestre et
cteU'i-s (César Franck) ; Ôuvart.ure des Maîtres
chanteurs (R, Wagner). Directi-on : M. A. lYIes-
sager,
v vv
CONCERTS COLONNE (CJiàtelef), 2 h. 1/2. — Ré-
demption, piViud.e (César Franc ) , Symphonie
en Té mineur vCôsar - Franck) -; Parsif,a¿ (Wag-
ner) : a) .prélude, b) scène des filles fleurs ;
M:mes Lam-ber-Wjllaume, Mad-oleine Bonnard,
Burœu-DcrtheJüt, E. Vallin, Mazzoli, M:a;r't.he
Dœrken ; c) grande scène du 2' acte : Mine FéÇa
Liivmne, M. E. Van Dyc; ; tes Maîtres Chan-
teurs, OUvc\!'ture (R. Wagner). Direction : M. G.
Plerné.
'VVVV
CONCERTS LAMOL'REUX. (salle Gaveau), 3 fl. —
Huitième symphonie en la {Beethoven) ; Eros
Vainl]UCUr, fra-gments, conte lyrique en 3 actes,
de Jean LON'
Mme Cl'OiZ<.1 ; -Concerto en ut dièse 7n'
par M. A. Ribo ; Zaralhustra, poème symph.o'ni-
que (Richaax! Skauss: : Orfeo ¡lCOI), récit de
1-a Messagère (1" auditi.o'n) iMontev-erdj), paa*
Mme Groiz/a ; Bourrée fantasque (Chabrier). Di-
peciio-n ; M. 'C. Chc!\¡ iliard.
CONCERTS SÉQHARI (fliéfitre Vlarigny), S h. —-
Symphonie n" 4 en ré mineur iSchamanin,) , Air
du Rossignol «BaeiKtolj ; Mlle Alice Veadet.
Flûte .solo : M. Moyse ' ; Suite bourguignonne,
V' auditioa (Louis Viorne) ; Concerto en fa
(Lalo) : M. Georges Enesoo ; Rapsodie roumaine
n° 1 en la mafeur iGeor-aee Enesc-o) ; Air de ta
Nasade, â'Armide iGîûck) . 'Mlle Alice Verlet ;
ouverture de Gwcraloline (Chabrier), Direction :
M. P. Séchiari,
A la Pie qui Chante, Albambra, Ba-Ta-Clan,
Corillon, „ Cigale, Cirque de Paris) Cirque Mé-
dVano. Concert Mayol, Eldorado, Ewapcon,
Poilies-Bei-gère. G ntté-Rochechouart. Cadra onP
Palace. Maison Electrique, Moulin-Rouge. Nou-
veau-Cirijue. Olympia, Palûi= ''e Glure. Robert-
îloudin, Visions d'art, spc CIK 1 •> \,uiés.
^_Le tiiûâke Apollo * arnif ■» e p m vendredi
J5 [.lecembre. la prcmièiC H, I -J» Ulion. de ;
Les Petits Etoiles.
Cours et Conférences
Dimanche 10 décembre 1911
HUli HE i ET r irMlE DU SOIR. - Cou-
" ' /e « <> (à la salle d'IIo,
•*< I "t -M i 1 i \ . Les Vieux Noël.
v 1 1 nençaux, allemand
' ' ' 1 >' t c- i îférenco avec au a
1 1 ui mo vocal, orgues ' et
LA CRISE DE L'OUEST-ÉTAT
Comment arrivent les Catastrophes
Des documents officiels dénoncent les signaux
comme la cause la plus fréquente.
« Partir, c'est mourir un peu ! »
Nous avens d&jà étudie l'imperfection du
ma.LertP,I, P insuffisance des lignes, causes
de rct::lrcls. Passons aux catastrophes. En
vérité, elles se pro-cruisent nombreuses sur
PO.-PL Et c'est sur ce point (llI'il convint
qu'0 LadiiMiiisI rat ion lu.de ses reformes.
voici énumérées les plus urgentes :
Nécessité du block-system
Les avantages. consid.éra.bles^ que pré-
fiente le block-system, au point de vue de
la sécurité ct du rapide éeouleinent des
trains, sur les lignes irôquenkées sont trop
connus pour qn 'il soit utile, de dévelop-
per. A cet égard te réseau de l'Ouest est
nia! oartagé <>t sauf les ligues de banlieue,
col h de Paris au Havre, celle cie Paris au
Mcms, efeelle "de "Mantes à (Lien, on peut
dire que le block n'existe pas. Le système
•Ufp'pliiqué sur le réseau est, -dLulleurs, peu
satisfaisant : c'est un type spécial de signal
à c[!c)jni'c.r rouge et blanc de forme allongée,
monté sur un mût dB faible hauLcur-, d une.
visibilité défectueuse.
Les signaux sont imparfaits
Toutes les réglementations en vigueur
sur les réseaux français prescrivent, con-
for.r.tcmcnt au code ,dqa ..signaux, au méca-
nicien qui encontre un disque rouge fermé
de se rendre immédiatement -et écmrptète-
ment maître de îa vitesse de son train,, et
de ne plus s.'a.vancer qu'à. une vitesse suf-
fisantmcnt réduite pour être en mesure de
s'arrêter dans la partie de voie en vue,
s\i.) se présente un obstacle ou un, signal
command an t l'arrêt.
Le reniement de l'ancien réseau cie
l'Ouest ajoute qu'en tous ca's, il ne devra
jamais dépasser le point protégé par, le
A ; «i no. t-A kcii i 11 es. traversées récta.nguilaî rns-
ou ob'hcpres, quais i.eu.-D eu;....)
Celui. de ]'anci.cn "roseau cliC l'Etat près-.
crit au mécanicien de s'a'rrôter, en tous
o,i;s. en. vue de 10. gare ou du' J)(lste' qui a
.manœuvré' le disque, sans è'ttcindrc d'ail-
leurs la première aiguille ou la première"
traversée etc voie,, ou (s'il n'en existe pas
,du côté où se présente le train) le troitoir
'dc.s voyageurs. Ce dernier règlement auto-
rise, d'autre part, le"mécanicien à conti-
nuer &a. mu T'che, sans marqu-er Fcrret:, si
l'agent de service ù. t'a. gare ou poste pro-'
tégé lui fait le signal d'avancer.
Les deux règlements (Ouest et Etat) ont
le défaut commun de ne pas préciser avec
une netteté suffisante le point extrêr^e au-
quel, dans les différents cas qui pCllvent.
se .présenter, le mécanicien devra .s'arrei.cr
si, après avoir trouvé un disque rouge
fermé, il ne rencontre pas un obstacle ou
un signal d'a.rrM. I./.omploi (Lu mot « etc. »
dans le reniement Ouest, à la suite d'une
énumération assez longue, est particuliè-
J'crnent vague et on peut, par 'exemple,
se demander si le mécanicien qui a trouvé
fermé un disque procédant un signal d-e
cantonnement d'e pleine voie où ne se Vrou-
ve ni atguille, ni traversée, ni <'fuai, devra
s'arrêter, ou non, .s'il trouve ce dernier si-
gnal ouvert. Sur l'ancien' réseau de TE-
dat, jl n'aum pas à s'arrêter en 'VUe dLl
po:ste, si le statiOilmainc lui fait le signal
d'avancer.
Il irn porte, év i (j émanent, an prern icr eh ef,
de donner au disque rouge fermé une si-
gnification qui ne laisse place à. aucune er-
reur d'int'orprétation ni hcsii%iion.
Aussi, "le nouveau règlement général
d ' e x p 1 o i t a. t i on ; i c t u e ! 1 e in eu t en p rép ara ii on
adra-t-il soin de spécifier que le mécani-
cien qui aura rencontré un disque rouge
fermé devra en tous cas (après s'être rendn
maître de sa vitesse dans les conditions
Kq>s>eîlées au début) a)'rct.cr olJli[jutoiTC-
ment, au plus tard, soit au pied du prc-
mier signa!) carré à di-amier rouge et blanc
ou du premier sémaphore qu'il rencontre-
ra, quelle que soit la position de ce siUrLa.Y,
soit au droit d'un UI bleaiÆ iEdiquant, à -dé-
faut de l'un des signaux prccit.cs, le point
extrême d'arrêt en cas de iermeture du
disque rouge,
Avertisseur à damier vert et blanc
Mais la signification d'arrôt absolu, quoi-
que différé, donnée au disque rouge fer-
ml" peut avoir des inconvénients, sur les
lignes a fort. tTa.fic, en imposant aux trains
des arrêts inutiles devant des signaux (s6-
ma/phores ou damiers rouges et blancs)
qui, fermes au'-moment où de train abor-
dait le disque p'rëcedent,' 'ont pu être ou-
verts aussitôt âpres, le canton ou la gare
qu'Us protègent' se trouvant dégagé.'
Cette considération a conduit le réseau
à prévoir '!'orn,pk)i ne J'avedisseur à dauîÍcT
vert et blanc pour annoncer à distance aux
mécaniciens' la, position probable des sè-
maphores DU do certains signaux carrés à
damier rouge et blanc ,qu'i,l::; vont rencon-
trei-
Pour éviter toute confusion pos&i.bje, et
Haltuunlou lu .j,.,, !•
idu réseau, 1'(1'plrrcchc des bifurcations '
sera uniformément annonce .par la. plaque
nfFUTi., à l'exclusion du damier -. vert et
blanc actuellement -employé sur- ]' cmcien
reseau, lequel sera réservé pour l'nnnollcc
•cte la position des signaux cLarrêt absolu,
dans lès conditions qui viennent d'être in-
diquées.
Quant aux ralentissements imposés au
possûige' des hifu.rcations, ils seront com-
mandés uniformément, lorsqu'il y , aura
licu, par le disgue vcrt avec sa significa-
tion normale bien connue d'e s mécaniciens.
Signaux détonants
^ La nouvelle réglementation prescrira
l' cmpJci gênera, en tout temps, de pétards
pour appuyer les signaux mobiles de cou-
verkire.
En attendant, un ordre dUt jour en daté
du 15 .mars 1911 il prescrit 'l'application
de cette mesure.
d elles sont, résumées, les mesures ur-
gentes qu'il convient de prendre, et pour
tout le réseau. Ces documents oflïciels,
dans leur sécheresse administrative, n'ont-
ils pas dit le maJ et les remèdes qui doivent
s'ensuivre, mieux gue' n'eussent - pu faire
de longs articles ?
L'Art et la Vie
, Il y a, quelques jours, le Conseil général
de la Seine priait M. Cruffii de hâter le
voie du projet de loi supprimant la publi-
cité des exécutions capitales. Il n'est pas
impossible que le conseil général 'de la Sar- .
lite -suive cet exemple. On sait, en effet,
quelle minute d'épouvante lui, avant-hier,
Vexécution du parricide Hamet, au Mans.
jeune et d'une vigueur peu commune, Ila-
met lutta désespérément contre l'étreinte de '
la Veuve, et jamais Deibler ne tcncont/a
pareille résistance. « Il tend ses nerfs en un
effort suprême, écrivait le correspondant dzy
Matin, se recroqueville en dépit des entra-
ves, Sa tête se recourbe en une tension
inouïe des vertèbres cerviciiles... -» il fallut
des pesées et des tractions pour V ciïz,ener-
sur la planche- Il avait des râles effrayants.
El même, l'un des . aides retira juste à
temps sa main, qui coinçait dans la lunette
li cou du misérable - lorsqti 'ct7,,,c un bruit
d'haltère sur le sable 'd'UIZ cirque, te lourd
couperet tomba■
Des centaines de curieux assistaient (l, ce '
spectacle répugnant et tragique... La lune-,
éclairait lugubrement le dé-cor,:
Qu'en penst:z-zJOUS f,
Mais fentends déjà les -partisans ae ces
décollations solennelles :. «' Exemple salu-
laï're 1 s'écrie!Jt-ils. L'unique terreur des
coquins 1 b
Légende !
Le chef des bandits "de la Drôme, David, i
disait à ses gardiens
— la guillotine le ni en fiche 1 Je l'ai
vue si souvent /
Et Irl. Paul M i mande, qui 'fuf gouver-
neur de la Guyane ; « j'ai fait jouer vingt
fois le 'déclic du couteau fataL.. Nulle
émotion 'de la part 'des forçats. Les seuls
assistants que ce châtiment faisait trembler
étaient les militaires et les fonctionnaires. n
N'insistons pas. La guillotine est chose
ignoble: Cachons-la donc ! Les rouges
épousailles de la Veuve, ça n intéresse que
la Veuve cllt-même —• et son sinistre
(. allce.
Tabarant.
Bloc-Notes du Mélomane
L'heure approchant où malgré les efforts
-dusosiperes de pi famille Wagner, Parsijal
va tomber dans le domaine publie pour 'les
directeurs de théâtre et où le s'aint chef-
d'oeuvre, quittant la colline sacrée de Bay-
reuth, va 'entreprendre son tour d'Europe,
il est tout nature! que les Associations sym-
phoniques cherchent a en déflorer la. c-rea-
tion prochaine en organisant aVD.nt les théâ-
tres voisins de vastes auditions de la par-
(j tion. C'est sans doute ce qui a poussé le
comité des Concert Colonne à. donner an- j
iourd'lnii _M pour couper J'herbe sous les ;
pieds de MM. Messager et Sroussan. — le
Pi-éï-uiie. la Scène des Filles-Fleurs.' et le
grand ]tic) <1* lu Tentation, avec î-c con-
cours de t > vinuc le V-an Dyck, de Mme s
WiiJaumi Lamlni t Vallin, Bureau Berthe-
lot. Boni ai u Dotivoi et Mazzoli. Ces bons
senLiments se i ont - ms doute -récompensés •
le plus (i i p uP succès. Il est rourtant
wagnéricu n lti at-s pour reui le concert
d iourd'hui équivaudra à un sacrilège. La
simple transplantation de Parsifal de Bay-
reutil à Municli; -au Ibéêdre d'A Prince Ré-
gent, aménagé pourtant d'après les- princines'
les plus rigoureusement wagnériens, leur
semblent déjà criminelle à cause de la dif-
férence d atmosphère, de la disparition de
cette ambiance -magique dont c-e mystique
ouvrage ne saurait' é3C passer. Que pense-
ront-ils de la dissection impitoyable à la-
quede présidera le flegmatique'Pierné, de
cette !ro')de analyse du contenu musical Gre
la partition privée des éléments d'émotion-
qui sont indispensables à sa compréhen-
sion ? Mis qu'importe, puisque la location
est magnifique.
Chcvi):)ard emerra une dernière pensée à
iuchard' Strauss, qui vient de quitter Paris,
en dirigeant avec sa conviction couturnièrê
l'éclatant Zarathoustra. Les pIns terribles
ennemis du concerto désarmeront en pré-
sence de celui de Ptimsky-Korsalîoff, si ri-
che de musique, si étineelant de rythmes
savoureux et. de-coloris rares. L/e pianiste
Ribo, qu'on entend trop rarement à Paris,
en assurera une traduction supérieure La
nouvearutÓ du jour sera le Prélude du
Sphynx de jVI. Maugijé, honne.te travail d'or-
ch-estna-, agréable construction, sonore qui
recevra sans do;tile cet accueil. méfiant et
systématiquement méprisant qui est de mise
en présence d'un auteur peu connu. Le Roî
des Aulnes cet un .air -de TannJiuuser per-
mettronL il Mlle Hilda Nordine de faire ap-
précier, l'étendue de sa voix claire et la per-
fectionne &a science vocale. Sechiari pro-
duira -Enesco, à .!aj fois comme compositeur
et comme virtuose. 1'11 présentera également
Louis-Viorne comme auteur avec une Suite
Bo-urguignonne pittoresque eL amusante.
AlicB "Vur-let chantera, Schumann ouvrira
le . feu -aveie -sa Quatrième Symphonie, et
Chabrier tirera 1-e feu d'artince final avec
J'ouverture fracassante de Gicendoline.
Cependant avec un courage tranquille
Mme Abran-Cassen, à l'heure où les orties
symphoniques doivent .enivrer tous les mé-
lomanes - disponibles, convoquera. s-alle
Pleyet, la foule .bénévole 'pour lui jouer un.
jjsu- de violon. Elle nous promet un Caprice,
de Fiorelli « sur1 la quatrième corde » ! Qui
pourrait résister à une pareille tentation *?
En vérité, Mme Abran-Cassan ne doute de
rien, et le nombreux public qui ne manque-
ra pas de nemrplir la salle lui prouvera
qu'elle a r.aison de n'être pas sceptique.
Le colleur d'affiches,
Le lait à Paris
Les poursuites contre la Société Laitière
Maggi
Nous avons annoncé, il y (1 quelques
jours, que le Syndicat des Crémiers, dont
le siège est Ü, Paris, 10, rue des, Prouvâmes,
s'était constitué partie civile, dans les diffé-
rentes poursuites intentées par le Parquet
contre la Société Laitière Magign
Le dossier de cette affaire vient d'être
transmis à M. Coularon, juge d'instruction,
qui informe en ce moment' contre certains
gérants de dépôts de cette Société, chez les-
quels la préfecture de police a. tprél-evé du
lait falsifié.
Le Parquet a estime, contrairement aux
protestations de la Société Maggi, que les
faits délictueux constatés dans certains dé-
pôts n'étaient pas des fans isolés et qu'ils
étaient de nature à engager la reslJonsa-
bilité de cette Société,
Universités Populaires
Fédération des U. P. — Deuxième conférence
promenade sur l'histoire do Pans. (Juido :
>M. P». Burn-and. conservateur à la Bibliothèque
d 1 Vi-Ue de Paris. Itenctez-vous a 1 h. -1-5,
1 i1 g Vosges, devant la maison de. Victor
thi-,0 ' ,
too[j( i ail on des idées, 15?, faubourg Antoine., , .
— S m -.e organisée par M. Oabrantès. On
jouera ; 1e V'n four, un acte de Pi. Ddombre ;
2° L'A mi des àeitx, d'eux actes de '\,I. Hena-y
Gain ; 3° La demande en mariage, un acte de
M, Paidzek
La Vie Théâtrale
PREMIERES ET REPRISES
COMEDIE-ROYALE : Le Pavillon, comédie
en actes, de MM. A. Sylvane et Mouézy
-Eon ; Léonie est en avance ou le Mal
joli, pièce en un acte, de M. Georges
Feydeau.
La. Comédie-Royale a change de direc-
Leur. M, Lucien Mayrargiie aurait pu cé-
der au goût du jour et combiner, pour son
spectacle d'ouverture, une amdio cxcen-
!.ri<.juc. il a arrêté son choix plus siimpie-
ment sur..une comédie spirituelle COi]ÜPOSéC
par d-eux au le Ll]S a-droits, ex-ije-rfs da.iiis
leur art, et. il (J confié le soin de l'inter-
qu'L't.er II des artistes de talent. La récolte
est exceHcnte. EL il n'y en a pas d'autre.
C'est ainsi, qu'on fait les bonnes ma.isons.
Elle est très a.nius-antc, en effet, et con-
duite avec I'bahUcté ILI plus sûre, la eomé-
d:ie de M. Sylvane el de M. Mouezy-Eon, en
qui nous avons eu- la surpris^ de découvrir
un écrivcim plein de tact et de mesure.
L'atjteur de Tire ait flanc n'avait pas mon-
tré jusqu'ici, dans le comique, un goût ?'<'!"-
ti ciutiè rem ent fin et déliical. 11 vient do nous
prouver qu'il possède plusieurs talents.
Les pochades militaires qu'il a exécutées
à .grands coups de brosse n'ont pas aJour-
di .&on bras. Tl est capable de traiter un
sujet scabreux avec légèreté, en évitant
[l'équivoque choquante et les propos dis-
cou.rto'is. Son collaborateur lui a pe'ut-et.re
retenu la, main 'aux endroits periMeu.x.
Quelle que soit ra.ide q'u'Hs se sont .prêtée,
c'est ' fort bien ainsi. La collaboration de
MM. Sylvane et Mouezy-Eon_a' été heuren-
SC,. Nous souhaitons à i'ouvrage, prochain
qu'ils ont sans doute déjà. mis en chant.ier,
de battre un aussi joli pavillon
Le pavillon couvre la: m'arciM'nd'ise. Une
domi-mondaine applique ce principe d'éco-
momie politique a, sa condition socinJe, Tel
est le point de. dl;¡po.rt les Irp-is actes crue
nous avons applaudis hier à la Oomédie-
Rovatc. "
Ïrrna de Mont.meitla.n est ri^'iemenC'en-
(.retenue par le baron de la Motle-lJn.le'iix.
Deux liaisons antérieures lui avaient déjà
permis de se cc'n&t.-ituor un eapita;! consé-
quent. Elle peut se payer les fantaisies les
plus coûteuses. Vons oensez que voilà. une
. remunu hcuicuse. Pas tout a lan, n lui
manque la res'pect.abilit6. Sa fortune n'-em-
; pêche pas q'j'o.n ta traite sans miénage-
iment. Qui cck, ? Son propriétaire qui ne
veut pas cle dames seules dans son immeu-
ble et qui lui signifie ''mialenient son
COdlgé.. :...
Irma est outrée. Elile entend- se soustrai-
re il de tels affronts. J] n'y a que le mia- j
riage qui puisse lui assurer les égards et j
la considération qu'on lui refuse. 11 lui faut
siur l'heure un mari. Ce ne sera. pas fe |
baron de la Motte-Buteux, son protecteur,
ni Gaston Romane t, son grcJu,ehon, qui
se dérobent tous, les deux, sans e.lega.nce.
Irma., qui regardait -trop- haut, abaisse son
regard et choisit pour époux M. Mouton,
un professeur de p.t'u.lo&opbie, bohème ot
crasseux, qlui lui enseigne le beau langage.
Au deuxième acte, 1.CS, époux rentrent de
leur voyage de noces. Nous ne reconnais-
sons plus Mouron, qui est babiLlé à l'a der-
nière mode. Sa femme lui a promis d'être
à ses côtés une épouse fidèle et irrépro-
chable. Or, les premiers amis qui vien-
nent lui rendre visite sont .le baron et Ro-
manct. Mouton se fâche. Il n'accepte pas
de jouer le rôle du mari ^complaisant. Il
met brutalement les visiteurs à la por-e,
élève la voix et querelle sa femme, 'q'u'i!
finit par gifler.
Après quoi, pour bien marquer 'q.n'i! re-
fus e de profiter désormais d'une fortune
acquise par des moyens que la morale ré-
prouve, il se dépouille de ses bijoux et de
ses vêtements tout neufs, endosse sa vieille
redingote et manifeste te d6sir de réinté-
grer l'appartement modeste qu'il habitait
avant son mariage.
Irma ne dissimule pas son ravissement.
Elle pensait avoir épousé un être falot,
sans amour-propre, une chiffe, et elle s'a-
perçoit que son mari a une volonté, - un
caractère, des principes - bref, que c'est
un homme. Elle se prend à r'aimer. Elle
ne veut pas qu'il lui échappe. Pour le con-
server, elle s'applique à établir q'ue l'ori-
gine d'une partie de sa. fortune est par-
faitement avouable. De's spéculations qu'el-
le a faites il la Bourse, pe-rsonn-e'Hement,
en engageant ses propres capitaux, lui ont
procuré un bénéfice de sept cent mille
francs. Mouton peut jouir, sans en rougir,
des revenus de celte somme. Il est avec
l'honneur des aocommodements.
On, a beaucoup goûté -a scène originale
où un oncle de Mouton, invité par Irma
à rechercher les origines de sa, fortune,
dresse de celle-ci un tableau sur trois co-
lonnes : ressources honnêtes, ressources
pas honnêtes et ressources douteuses...
Tout s'arrange dans 'la Vi0, comme dirait
!M. Canas — .même dans la vie d'une demi-
mondaine. Il suffit de séparer 10 bon du
mauvais.
Le Pavillon est remarquablement inter-
prétÓ. Mlle 'Marguerite Caron est une Irma
de Montimeiîian séduisante, dont ith) grâce
et l'élégance s'adaptent avec l'aisance la
plus naturelle à sa nouvelle condition de
femme du monde. M. André :Dubo.::;c a
composé le personnage de Mo'uton avec ce
tact et cette finesse qui le désignent pour
remploi des rôles périlleux. M. Polin joue
le rôle du baron avec accablement-, sans
s'effondrer jusqu'au gâtisme. M. Gandé-ra
-si un grcluchon plein de juvénile "a'ssiif
■ance. M. Colornbèy est un oncle conci'
lant, qui 'S'eifar-outlie avec discrétion, paï
convenance. Mlle Picrval, enfin, porte avec:
rne coquetterie piquante le tablier do l'a.
ioui.rette qui console le baron de la perte.
Fh-ma.
Le spectacle se termine par une edme-.
hc de M. Georges Fcyde.au, qui nous l'ait
issisler, cette fois encnrc, à u.no Ci uC'rdJc
le ménage. Le sujet de la dispute est j'ac-
:-oucnement .prématuré'de Mme Toudoux,
il s'agit d'une grossesse nerveuse: C'est
:>our rien que le mari, résigné à satisfaits
.outes les -onvies de Léonie, a essuyé, par
surcroît, les accès de mauvaise humour
3'- ses .beaux ]>a'< ut -, et l'irritation ~dç^
potique do ia e ic<'-""!nme,
R y a, dans. Ii e pièce, des répliques
nattenidues e! in "M- libles qui ïi'apparlien>-
iiept cju o. M. l'i \ d.- ni. Mais il y a. ;;tunst.
des situations dont ;le comique est un. peu
gros, telle la scène du pot de ■chamlf-e, que
nous avions déjà trop vu dans ; Oh nurae
bébé,
Cet a.ci.c, dont la lin,giictir est, comme
le titre, excessive. a les mêmes défauts
que • Mais riï le promène donc pas loultf
nue. Il est lent, Des cou-pures nombreuses
seraient nécessaires. On ne peut pas in-
crintiner le jeu des acteurs qui s'emploiern
de leur mieux pour ranimer. L'auteur pré-
pare ses effets de trop loin. Et. ]orsquÜ$
sont produits, au, heu de passer, de pour-
suivre l'action,. il :s'arrête, il] insiste et ai
recours- aux montes moyens, sans, natu-
rclloment, produire les mêmes effets. Je
pcn2C que AL Feyd-eau a 101'1, de m.cUro
en scène la môme femme toujours devant
le môme mari. distrait. Car il D'y ,i que
Jes noms qui changent. Depuis Feu. la mère
de lvlarlam.c, c'est toujours le même cou-
ple qui se dispute dans les actes que M. •
Feydeau a fait r-présenter successivement.
Les analogies et les redites sont inévita-
hIes, On ne souhaite pas Que tes person-
nages soient plus com;qu.es, Ils le sont
abondamment. On voudrait seulement
qu'ils fussent différents.
M. Marcel Simon fait le mari. Il est l'in-
terprète favori de M. Feydeau el je ne
m'étonne pas crue l'auteur Lui mn.rc¡uc celte
faveur. Mme Dayncs-Grassot est impaya-
ble clins le rôle de la sa?e-fpmme aigrie
et bonbonne. Mlle Rosni-Derys promène ,
:1"«(; pine lassitude comique sa g ¡ssess()
illusoire, M. Colornbèy, M mes Suzanne.
AvriL et Hély-ane tiennent d'une façon ho.. •
norable les rôles .-secondaires^' qui leur ont'
été di'etnbues. - -
ROBERT CATTEAU.
LA RAMPE
Il existe à Paris un quartier privilégié,. Al*
plutôt un petit coin de terre qu'une vaillante-
d-e i ni--mondai,ne, si ses •■bottines ne lui font pas-
mal. peut aisément parcomir en dix minutes
du nord an sud ef de l'est à l'ouest. Dans Le fj,
îlot se trouvent le théâtre des Capucines, le
théâtre VMct>el, le théâtre des Viathnrins, la Co-.
médie-Royale, j'en passe cortainenient ! Pour-
quoi toutes ces scènes, qui sont concurrentes,,
so sont-etles ainsi gi-oupées, rapprochées ? Voilà
u;n problème que je ne nie charge pas de rè-
souare. Les conducteurs d'autos, affolés, dépo-
sent leurs clients au hasard devant l'une GLt
l'autre maison. Dieu, pensent-ils, reconnaîtra
les siens !
Hier soir, nous fûmes conviés par M. Mayrar-
gue à îa répétition générale de son epectaola
d'ouvarture à la CorncdM-'-HoyaIe. La carte d'in'
vitation représentait les principaux interprètes
encadrés dans des cartes à jouer, excellente du- .
çon de mettre tous les atouts dans son jeu. La
fêLe fut exquise et fort bien ordonnée ! Maigre-
une effroyable averse qui accueillit les pre-
miers invités à leur descente de voiture, ]cs
bas arachnéens de ces dames ne furent point
trop maculés et les faux-cols de ces messietirs-
ne furent mouchetés que par qUe:l.l='lC taches de
boue.
J? ne vous citerai paâ les noms de ces ►g'anxis
personlw.g'es, Vous les connaissez aussi bien
que moi. Salle supra-chic.
Le héros de la " soirée, M. Georges Feydeau'.
mordillait s'a. moustache, en acceptant las com-
pliments de ses amis. Il cherchait un litre pour
sa, prochaine pièce qui fut un peu plus long que
les précéde-Rits. Après On purge Bébé, Mais ne '
le promène donc pas toute nue, Léonie est eit
avance ou le 'rnal ioli, qu'o,]ia,it-il bien trouver
encore ? L'i)mprimeu,r des affiches des colonnes
Picat-d contemplait-■ avec admiration . et terreur
cet homme pour lequel il allait êb'e obligé (0
comma.nd
Trial.
MtttRCHÉ
Maison A. BOUCICAUT
Pendant tout le mois
de Décembre
JOUETS
ËTBENNES
(Voir à notre dernière page).
L'ACTUALITE THÉATRALE
PAR GIR
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