Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-08-13
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 août 1866 13 août 1866
Description : 1866/08/13 (N117). 1866/08/13 (N117).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4719173s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2017
LA PRESSE ILLUSTRÉE
JOURNAL QUOTIDIEN
.' J¡ cent. le numéro.
5 cent. le numéro.
AHOXNEMKNTS — Trois mois. Six mois. Un an.
& fr. 9 fr. fl § fr.
Deparleipejits»^ 6 tu -.Ib ->
S*"'■ • "Vv-.
tu N ¡ I, -1 3 AOUT 18Gf. — N° M7.
BUREAUX D'ABONNEMENT : 24; boulevard des Italiens.
ADMINISTRATION : 15, rue Breda. -
LE VIN
DE
MACON
Les vins de
France!
Si jamais
sujet mérita
une série
d'articles,
n'est - ce pas
celui-là?
L' a u t r e
jour, un de
mes confrè-
res vous par-
lait du vin de
Champagne.
C'était à pro-
pos d'un de
ses plus cé-
lèbres fabri-
cants qui ve-
nait de mou-
rir.
A propos
des vendan-
ges pro-
chaines, per-
mettez - moi
de vous par-
ler du vin de
Mâcon.
Lazonequi.
produit ce
vin se trouve
comprise en-
tre Chapons, à
quinze lieues
au nord, et
Romanêche,
à trois lieues
au sud de
Maçon.
Le regard
attristé du
voyageur qui
descend, pen-
dant l'hiver,
le cours de la
Saône, s'ar-
rête; sur une
chaine de col-
lines blan-
châtres par-
semées de
points noirs :
ce sont les vi-
gnobles ma-
Blondin traversant les chutes du Niagara portant sur son dos M. Colcord. (Dessin fait sur nature).
Poneys ayant obtenu les prix à l'exposition de Londres.
Courses annuelles de Trotter s, en Anglclcrrc.
connais. Cha-
que année, la
vigne est re-
cépée et ré-
duite à la pro-
portion d'un
moignon hi-
deux et sans
échalas. Mais
au printemps
l'aspect chan-
ge, et les pen-
tes devenues
vertes s'éta-
gent gracieu-
sement des
bords de la
rivière aux
montagnes
grises qui
bornent l'ho-
rizon...
Quelques
mots d'œno-
logie sont né-
cessaires *
Lesterrains
graveleux et
en pente, les
endroits cail-
louteux et
cdont le sol est
com posé de
granit • en dé-
composition,
sont' les plus
favorables au
vin. Ce sol,
rebelle à tou-
te autre cul-'
ture, est ce-
lui de la plus
grande partie
du Maçonnais
et du Beaujo-
Ia)i;.
On n'y ven-
dange q u'une
seule fois et
sans trier les
raisins com-
me cela se
pratique à
BI) rd e a u x.
Arrives dans
les granges
où sont les
cuves, les rai-
sins y sont
LE REVENANT
HISTOIRE DU TEMPS DE LOUIS XV
PAR
PONSON DU TERRAIL
L'ONCLE DE RALPH.
II
Deux années s'écoulèrent.
Le vicomte Ralph, c'était le nom de l'Ecos-
sais, qui servait en France comme beaucoup de
ses compatriotes, alla vainement à tous les bals
de l'Opéra, espérant y revoir sa belle inconnue.
Il la chercha à Marly, à Versailles, partout...
Nulle part il ne la trouva.
L'amour, comme toutes les passions humai-
nes, se lasse de l'absence et ne résiste pas au
temps écoulé.
Ralph se consola à demi ; Ralph oublia un peu
ses serments, et pensa que l'Andalouse s'était
tout simplement moquée de sa candeur.
Et puis, le vicomte était mousquetaire du roi,
(1) Voit le dernier numéro.
il vivait en un siècle où l'amour ne trouvait à
vivre qu'à la condition de mener une existence
un peu nomade, en changeant de culte et par
conséquent de temple et d'autel.
Un jour, le vicomte Ralph s'évcil'a ruine, en-
detté, et n'eut plus d'autre espérance de rétablir
sa fortune que ce moyen vulgaire et sur qu'on
nomme le mariage.
— Il me faut une héritière, pensa-t-il, mon
Andalouse, si je la retrouve, me pardonnera
bien une infidélité qui conduit à l'autel avec
l'ennui pour escorte et un bien-être purement
matériel pour horizon. L'amour n'est pourrienen
cette affaire.
Ce beau raisonnement achevé, le vicomte
Ralph s'en alla voir son oncle. Cet oncle était
archevêque in partibus d'une ville assyrienne
détruite par les Romains ; il était riche, voire
même économe, et il é ait fort bien en cour.
— Mon beau neveu, dit-il au vicomte, vous
voulez vous-marier, et vous avez raison. J'ai eu
justement la même pensée que vous, et je vous
ai trouvé une femme.
— Est-elle riche? demanda Ralph.
— Très-riche.
— C'est bien, je ne demande pas si elle est
jolie. Cela m'est égal.
— Elle est fort belle, monsieur mon neveu.
— Tant mieux, répondit Ralph avec indiffé-
rence, car il songeait à cette éblouissante créa-
ture entrevue une heure, et qu'il avait en vain
demandée, depuis, à tous les échos de l'univers.
— Vous allez donc -partir, Monsieur mon
neveu, continua l'archevêque, vous épouse-
rez mademoiselle de Roche-Noire avant quinze
jours.
L'oncle archevêque donna sa bénédiction à
son neveu, lui mit en poche deux cents pisto-
les et le congédia.
Le vicomte soupira deux ou trois fois encore
en songeant à l'Andalouse et à ce mystérieux
amour noué par les serments les plus solennels ;
— puis la visite de quelques-uns de ses créanciers
le ramena au sentiment du positif et de la vie
réelle; — et, se disant toujours que le mariage
ne peut être considéré comme une infidélité du
.cœur, — il partit.
III
LE MORT.
Un soir d'hiver, en décembre, deux hommes,
un cavalier et un piéton, cheminaient à travers
les solitudes du pays morvandiau, entre Vézelay
et Chà:eau-C]¡ÍllOn.
Il était nuit, une neige épaisse couvrait la terre,
un vent glacé courbait la cime des arbres.
A l'horizon, pas une étoile, pas un rayon de
lune; rien tj ne celte rêve: bé ation vague de la
ne:ge qui concentre les dernières c artés du cré-
puscule.
Dans l'air, pas un bruit: tout se taisait : le
grillon dans les -uéréts glacés et enfouis sous la
nL'ige; l'oiseau dans les brou-sailles ; la bête
i'auve au fond des bois. A peine si, à une faible
distance, on eût entendu le pas monotone et ré- '
-Lt:ier du piéton et l'amble a longe du cheval.
Le piéton était vêtu d'une blouse bleue, d'une
culotte de velours recouverte jusqu'à mi-jambe
par de grandes guêtres de cuir; il portait une
ca-quette en peau de loutre et avait sur l'épaule
un de ces fusils à un coup qui se démontent en
trois morceaux et que le braconnier prise, par
cela même, beaucoup plus que la plus belle arme,
un fusil brisé étant facile àdissimuler et à rouler
dans un pan de b ouse.
Le cavalier qui suivait le piéton était un jeune
homme de vingt-deux ans, vêtu comme un gen-
tilhomme. Il portait les grandes bottes à enton-
noir, l'éperon à molettes d'argent, l'épée à ljj1
JOURNAL QUOTIDIEN
.' J¡ cent. le numéro.
5 cent. le numéro.
AHOXNEMKNTS — Trois mois. Six mois. Un an.
& fr. 9 fr. fl § fr.
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BUREAUX D'ABONNEMENT : 24; boulevard des Italiens.
ADMINISTRATION : 15, rue Breda. -
LE VIN
DE
MACON
Les vins de
France!
Si jamais
sujet mérita
une série
d'articles,
n'est - ce pas
celui-là?
L' a u t r e
jour, un de
mes confrè-
res vous par-
lait du vin de
Champagne.
C'était à pro-
pos d'un de
ses plus cé-
lèbres fabri-
cants qui ve-
nait de mou-
rir.
A propos
des vendan-
ges pro-
chaines, per-
mettez - moi
de vous par-
ler du vin de
Mâcon.
Lazonequi.
produit ce
vin se trouve
comprise en-
tre Chapons, à
quinze lieues
au nord, et
Romanêche,
à trois lieues
au sud de
Maçon.
Le regard
attristé du
voyageur qui
descend, pen-
dant l'hiver,
le cours de la
Saône, s'ar-
rête; sur une
chaine de col-
lines blan-
châtres par-
semées de
points noirs :
ce sont les vi-
gnobles ma-
Blondin traversant les chutes du Niagara portant sur son dos M. Colcord. (Dessin fait sur nature).
Poneys ayant obtenu les prix à l'exposition de Londres.
Courses annuelles de Trotter s, en Anglclcrrc.
connais. Cha-
que année, la
vigne est re-
cépée et ré-
duite à la pro-
portion d'un
moignon hi-
deux et sans
échalas. Mais
au printemps
l'aspect chan-
ge, et les pen-
tes devenues
vertes s'éta-
gent gracieu-
sement des
bords de la
rivière aux
montagnes
grises qui
bornent l'ho-
rizon...
Quelques
mots d'œno-
logie sont né-
cessaires *
Lesterrains
graveleux et
en pente, les
endroits cail-
louteux et
c
com posé de
granit • en dé-
composition,
sont' les plus
favorables au
vin. Ce sol,
rebelle à tou-
te autre cul-'
ture, est ce-
lui de la plus
grande partie
du Maçonnais
et du Beaujo-
Ia)i;.
On n'y ven-
dange q u'une
seule fois et
sans trier les
raisins com-
me cela se
pratique à
BI) rd e a u x.
Arrives dans
les granges
où sont les
cuves, les rai-
sins y sont
LE REVENANT
HISTOIRE DU TEMPS DE LOUIS XV
PAR
PONSON DU TERRAIL
L'ONCLE DE RALPH.
II
Deux années s'écoulèrent.
Le vicomte Ralph, c'était le nom de l'Ecos-
sais, qui servait en France comme beaucoup de
ses compatriotes, alla vainement à tous les bals
de l'Opéra, espérant y revoir sa belle inconnue.
Il la chercha à Marly, à Versailles, partout...
Nulle part il ne la trouva.
L'amour, comme toutes les passions humai-
nes, se lasse de l'absence et ne résiste pas au
temps écoulé.
Ralph se consola à demi ; Ralph oublia un peu
ses serments, et pensa que l'Andalouse s'était
tout simplement moquée de sa candeur.
Et puis, le vicomte était mousquetaire du roi,
(1) Voit le dernier numéro.
il vivait en un siècle où l'amour ne trouvait à
vivre qu'à la condition de mener une existence
un peu nomade, en changeant de culte et par
conséquent de temple et d'autel.
Un jour, le vicomte Ralph s'évcil'a ruine, en-
detté, et n'eut plus d'autre espérance de rétablir
sa fortune que ce moyen vulgaire et sur qu'on
nomme le mariage.
— Il me faut une héritière, pensa-t-il, mon
Andalouse, si je la retrouve, me pardonnera
bien une infidélité qui conduit à l'autel avec
l'ennui pour escorte et un bien-être purement
matériel pour horizon. L'amour n'est pourrienen
cette affaire.
Ce beau raisonnement achevé, le vicomte
Ralph s'en alla voir son oncle. Cet oncle était
archevêque in partibus d'une ville assyrienne
détruite par les Romains ; il était riche, voire
même économe, et il é ait fort bien en cour.
— Mon beau neveu, dit-il au vicomte, vous
voulez vous-marier, et vous avez raison. J'ai eu
justement la même pensée que vous, et je vous
ai trouvé une femme.
— Est-elle riche? demanda Ralph.
— Très-riche.
— C'est bien, je ne demande pas si elle est
jolie. Cela m'est égal.
— Elle est fort belle, monsieur mon neveu.
— Tant mieux, répondit Ralph avec indiffé-
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— Vous allez donc -partir, Monsieur mon
neveu, continua l'archevêque, vous épouse-
rez mademoiselle de Roche-Noire avant quinze
jours.
L'oncle archevêque donna sa bénédiction à
son neveu, lui mit en poche deux cents pisto-
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Le vicomte soupira deux ou trois fois encore
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— puis la visite de quelques-uns de ses créanciers
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ne peut être considéré comme une infidélité du
.cœur, — il partit.
III
LE MORT.
Un soir d'hiver, en décembre, deux hommes,
un cavalier et un piéton, cheminaient à travers
les solitudes du pays morvandiau, entre Vézelay
et Chà:eau-C]¡ÍllOn.
Il était nuit, une neige épaisse couvrait la terre,
un vent glacé courbait la cime des arbres.
A l'horizon, pas une étoile, pas un rayon de
lune; rien tj ne celte rêve: bé ation vague de la
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puscule.
Dans l'air, pas un bruit: tout se taisait : le
grillon dans les -uéréts glacés et enfouis sous la
nL'ige; l'oiseau dans les brou-sailles ; la bête
i'auve au fond des bois. A peine si, à une faible
distance, on eût entendu le pas monotone et ré- '
-Lt:ier du piéton et l'amble a longe du cheval.
Le piéton était vêtu d'une blouse bleue, d'une
culotte de velours recouverte jusqu'à mi-jambe
par de grandes guêtres de cuir; il portait une
ca-quette en peau de loutre et avait sur l'épaule
un de ces fusils à un coup qui se démontent en
trois morceaux et que le braconnier prise, par
cela même, beaucoup plus que la plus belle arme,
un fusil brisé étant facile àdissimuler et à rouler
dans un pan de b ouse.
Le cavalier qui suivait le piéton était un jeune
homme de vingt-deux ans, vêtu comme un gen-
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