Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1868-09-18
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 18 septembre 1868 18 septembre 1868
Description : 1868/09/18 (A3,N883). 1868/09/18 (A3,N883).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4717885s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2017
LA PETITE PRESSE
* $ f03î. !e «smér» ' JOURNAL QTOTESISM & mL k
ABON:-n:¡J,':;i\TS. — Trois mois. Six mois. Un an.
Paris Sfr. 9 fr. ILS fr.
Départements.. 6 Il
Administrateur i E. DELSAUX. Z!u
Sm. année. —VENDREDI 48SEPTEMBRE im. - Ne 883
* '•'ïfwifibs.irR : Zh •; y : ■
Ik'ducU':-:r ïr« Ut.-- : A. D;;: Ba la t m i-:n- ki si a g £ ï, o ?: N e.
BuitEAr'v u'.'-'ui y n >: j : 15., 5=^ l?c: «s
Afrc.MeTjuTuN : i:\ p^ace J3r¿,-1a.
PARIS, 17 SEPTEMBRE 1868
CAUSERIE
mess=""TroÊq : — Le'sNadinftïs ;
«le ea vîip«*sai* :— les Sa«MïSlèr«*M d..
— les hIV('lItCIII"S c»rî-
<"S)tS'' — st. a de ILîmoisx. — Un
.ar!fne«9 sfiîffpaeiïr aïf®ï»î».— îTra«afl»n*~ |
cîeâ- — I 'ci coaicfcrgc Sta-
Ikcsi. S'us« tî»étIî«#fiSe d'ftaseigMf-
usent |Kc'oKaaSu'e. — Le nietionW3ire
4le J?S PNt'a'B'P Lssr«#issi«»e. — fi/al-
m.NEir*«>Et de rilincjclojjicdie. — Coa*-
r.rr*p«iim2aa&ce.
Le Moniteur a publié, hier matin, un bul-
letin aussi intéressant, qu'utile : le bulletin
explosions d'appareils à vapeur, arrivées
pendant, le deuxième semestre de 1865.
L'industrie des appareils à vapeur est sous-
traite aujourd'hui aux formalités préventives
auxquelles elle était assujettie. Quiconque
emploie ces appareils est responsable des
accidents dont ils peuvent être la cause.
Le minif'èi'i' de l'Agriculture, du Commerce
et des Travaux publics ne se réserve que le
droit de contrôle et celui de conseil. Or, en
matière de conseils, les plus éloquents seront
toujours des chitfi-es.
Sur une première colonne, figure la date
de l'explosion ; sur une seconde, la nature de
l'établissement où i'appareil était placé, le
nom du propriétaire; celui du constructeur et
la nature,la forme et la destination de l'appa-
reil remplissent une troisième colonnel ; les
circonstances de l'explosion forment la qua-
trième, et Fes suites détaillées la cin-
quième. Puis, Remontant de l'effet à la cause,
le Momtmr expl que pourquoi ces accidents
sont arrivés l'l, indique ainsi les moyens de les
prévenir désormais. La plupart des malheu-
roux ouvriers brûlés par la vapeur l'ont été
par imprudence, ou par manque de surveil-
lance. Je remarque cependant que la cause
de la catastrophe se trouve quelquefois dans
les mauvaises conditions de service d'u e
d)audi"re, ou dans la qualité de la tôle em-
ployée.
On ne saurait blâmer avec trop d'énergie
les grands usiniers, les fabricants, les maîtres
de tordes, qui. pour faire une économie insi-
gnifiante, conservent des chaudières usées et
négligent les précautions indispensables, sur-
tout U1 nuit. Faire fortune est bien, mais veil-
ler sur l'existence des travailleurs attachés à
celte fortune, est mieux.
\ L'aristocratie de l'argent a remplacé celle
411 titre; elle doit tenir à honneur, si elle
■jh'enrichit pas les ouvriers qu'elle emploie,
/de les protéger an moins et de les assurer
contre les risques de leur travail.
Je trouve dans le journal, la Coopération,
une autre statistique, bien plus épouvantable
encore que celle dnl Moniteur :
Du 1er janvier 1851 au 1er janvier 1861, il
y a eu en moyenne chaque année 66,246 ou-
vriers employés dans toutes les houillères de
Belgique. En 1851, il n'y en avait que 49,050;
en 1860, ce nombre s'élevait à 77,232. Les
ouvriers houilleurs ont eu parmi eux, dans
ces dix ans, 528 blessés et J ,848 tués; en
tout : 2,376 victimes.
Si l'on fait le caleul pour trente ans, de
1831 à 1860, on compte, sur 1,000 travail-
leurs, 53 blessés et 84 tués ; autrement,
1 blessé sur 19 ; 1 tué sur 12.
De 1851 à 1860, les houillères de Belgique
ont rapporté '20 millions de dividende à
leurs actionnaires et ont coûté la vie à \ ,8hS
ouvriers ; donc chaque million a coûté 15
hommes; deux cent mille francs, 3 hommes;
>oixante-sept mille francs SP. payent par un
cadavre!...
Alions jusqu'au bout: chaque franc de di-
vid 'nde représente un gramme de chair hu-
maine !...
Certes, les inventeurs, qui m'écrivent cha
que jour pour me prier de populariser leurs
découvertes, ont, surtout. eu France, des mOfJ-
tagnes à soulever. Nos capitaux, — confiants
.!U-:q't'à la crédu ité quand il s'agit de quelque
grande spéculation qui procède par voie d'em-
prunt, avec primes (JU loterie, — sont au
contraire défiants jusqu'à la sottise, quand il
s gi d'une affaire particulière qui pont être
uni- bonne affaire, mais qui se présente sous
l'api ât du jeu...
Ti faut donc plamdre les inventeurs. Et cè-
pe -i(iatit, je reçois ci(- M. Emile Lion une
troisième statistique infiniment plus conso-
lante que iesdeux précédente-, et quia ajuste-
ment traita une série d'inveiitions : ,
D' P lis sept ans, les brevèts Bessmer, pour
h cémentation de la fonte et du fer, produisent !
Annuellement près de 3 millions. j
; Les fours à porcelaines de M. de Siemens I
.rapportent 2 millions. * :
; 3 millions ont, été MaHsec, en trois ans,
|ar M; Hughes, grâce à son appareil télégra-
chique,
Un brevet pour la fabrication du chlore a
<}onné, en Angleterre seulement, un béné-
4ee de 1 million et demi à MAI. Tamin-Des-
palles et Mail et.
Enfin l'injecteur Fland et Giffard réalise ;
4 à 500 mille francs par an. j
Sept inventeurs millionnaires de par leur
invention! Il faut les nommer, comme don
Juan donnait une pièce d'or au pauvre, —
par-amour de l'humanité.
Un de mes confrères du Languedoc, un
pocte, M. O. Justice, m'envoie, avec deux
•volumes de vers pleins de souflle et d'éner-
gie, une requête en faveur de sa ville de Li-
" ineux. La patrie de Fabre-d'Eglantine et de
Guiraud est plus célèbre par sa blanquette
que par son histoire. Cependant,.la tradition
; f subsiste encore dans les souvenirs et dans
les fêtes.
A quelques minutes de la v!l!e s'&leve sur
ttn coteau une petite chapel'e nommée Mar-
seille, où la légende place une statue miracu-
leuse do la Vierge. Tous les ans, au mois de
gep!ernbre, ce pèlerinage attire une foule de
visiteurs. On prie devant la statuette de bois
noir; on danse sur les promenades. La cha-
pelle est un petit bijou artistique restauré
-dans un goût peut-être un peu trop rutdant
Mais où la mode ne se glisse-t-e!1e pas? D'ail-
leurs le produit des quêtes, des prières et des
ex-voto snftit plus que largement à l'entretien
de ce,luxe. On remarque un tabli au fort an-
cien et fort précieux, donné par la comte se
de Ohambord. C'es' une masse d'arg- nt où se
relève en bosse la Vierge avec son enfant.
Une autre merveille artistique est une Tenta-
tion de Sa:nt--Antoine, d'un maître espagnol.
Pourquoi a-t-on mutile ce beau tableau?...
Les danses publiques ont eu lieu dimanche
dernier pendant la journée et le soir jusque
I dans la nuit. La musique patoisait t^ompha-
i lement des variations sur le quadrille d Or-
i l'hée. et l'ophiciéide avait toutes les audaces.
1 Après cinq heures de poursuite acharnée entre
j la grosse caisse et la petite flûte, au bénéfice
; de Jeannelon, on est enfin aUé dîner.
A la r.uit, le digne Alsacien, qui cuïîiu>\
l'intérim de Flore et celui de Ruggieri, a;,
allumé ses lanternes les plus vénitiennes et <
son pé.t.ro'e le plus éblouissant. Les musiciens :
ont fait le tour de la ville entre detir hetÏrs de
torches. La foule se pressait sur la promenade ;
qui, trop vaste pendant trois cent Hoix;m{g-
quatre jours, s'est trouvée subitement trop ■
petite. Bah ! On montait sur les pieds de ses
voisins et l'on s'amusait tout de m&m<'... •
M. Justice me parle encore d'André^Ghé-
nier, qui se promenait enfant sur les bords
de l'Aude, du prophète Journet et du tribun
Barbes. JI'! regrette de ne pouvoir publier sa..
lettre tout entière. Du moins il trouvera ici
l'expres'-ion des sympathies de la Petite
Presse pour la province, ses habitants et ses
fêtes populaires, que ces dernières aient peur
mobile la patrie, la poésie ou la foi...
Mon article sur l'Homme aux 280 -millions:
m'a valu, d'un de mes amis de Londres, une
note des plus curieuses. Cette note contient
le détail des fètes données à Cardia, en
Ecosse, pour célébrer le premier jour de la
majorité du marquis de Bote. Ces fêtes ont
commencé le 12 et dureront jusqu'au £0.
Le premier jour, d011X hecufs rôtis ontété
distr hués aux pauvres. Les tenanciers du
ma quis ont dîné à l'hôtel de [')..nul', et. ses
employés à l'hôtel de la Couronne. Régates
dans l'après-midi. Le soir, à i'hôtpi Royal,
grand banquet de toutes les corporaLiotis. Il-
l uminalions dans-la ville, danses sur l'herbe *
dans la campagne, feux de joie dan.,lcs mon-
tagnes....
Les enfants des écoles et le corps de musi-
que de la garnison se sont ensuite réunis;
les enfants ont chanté un chœur en rho:iHeuï*
du marquis : q Dieu conserve le jeune lord
Bute ! » Puis, tous les assistants ont entonné
h, God savethe Queen. Les ouvriers ont fes-
tinë mardi. J'abrège à dessein. Merc.'&di,
c'est-à- dire hier, le jeune marquis de Bute,
seigneur de vingt-c'iuq millions de l'en [t'j. '.lUI
million de livres Sterling!) a dû arrives sur
son yach, et débarquer sur la jetée, où !'at-
tendaient !e io:d-n!mrc et tous les habitants
réunis en procession solenuclle pour l'es:,ol't6f
jusqu'à r-on château.
Ceite séne de fêle? a dû p-.oduire un grand
! effet h Cavdiff; mais elle me touche i:nf:ni—
ment moins que ies contredanses de Limoux.
Car elle prouve une fois déplus cette triste.
LA
FEMME IMMORTELLE
PAR
PONSON DU TERRAIL
DEUXIÈME PARTIE
VII
92
Porion avait dit la vérité au marquis de la
Roche-Maubert. Le Régent était mort.
Cet événement que tout Paris savait, depuis
le matin, les hô es de la mystérieuse maison .,0
la rue de 1. «Hiroltdelle, l'ignorai8nt. Comment
cela pouvait-il se faire?
C'est ce que nous allons expliquer en quel-
ques mots.
Yp:r le, numéros parus demis le 21 juin.
Comme on -en souvient, le président Bois- j
fletny, éconduit par le lieutenant de police j
d'ai)ôr I, par le Régent ensuite, avait fait grand j
ta- lue.
Mais le Régent à qui Janine avait fait des
| confidence- et qui aimait, fort son ami le cheva-
lier n'Es arron, s'était juré de les protéger.
Il avait donc dit à dEsparron, la veille au
n> a in.
-- Je te donne huit jours encore, et perdant
ces huit jouis, ie lieutenant de police aidant, je te
pronie s qu'on ne pénétrera point dans la mai-
son d«». la rue de l'hirondelle, mais au bout de
ce temps, ;e ue i ép «nds plus de rien. Arrange-
toi donc pour que, votre œuvre accomplie, Ja-
nine e' tui vous puissie2 vous sauver.
De son, côté, t- lieutenant de police avait
mandé Porion aup.ès da lui.
Porion qui s'était mis corps et âme au service
du prudent s'était présenté d'un air insolent.
— D 'ùie, lui avait dit alors le lieutenant de
police, écoute bien cetfue je vais te dire. Tu sers
le palle ent centre nous, mais nous disposons,
noi s, de la Bastille et voici une lettre de ca-
che toute prête pour toi.
— Monseigneur, avait répondu Porion, je suis
sous b protection du parlement.
— Hors d'ici, c'est possible. Mais tu vas voir i
aae le vais ta faire arrêter,
Ce disant, le lieutenant de police avait appelé
deux exempts qui étaient venus se placer aux
côtés de Porion.
Je suis pris, avait murmuré l'agent de po-
lice avec dépit.
— A moins que tu ne veuilles composer avec
[ moi. Tu sers qui te paye, n'est-ce pas?
— Oui, répondit Porion, el si Votre Seigneurie.
me donnait de la besogne, je n'irais pas en
chercher ai nI' iH"ii.
Alors le lieutenant de police avait proposé à
| Porion cette singulière transaction :
■ Pendant huit jours, il s'engageait à ne pas pé-
; tfëtre:', lui et ses sommes, dans la rue de l'Hi-
rondelle et à amuser le président Boisfleury
par des rapport insigr.iLiants.
Au bout de huit jour,:;, il pourrait t&i?e ce que
bon lui semblerait.
En échange de cette concession, if toucherait
une somme de deux cents pistoles, le huitième
jour. ■
Cependant Porion avait ce qu'on nomme le
tempérament d'un homme de police.
Tout en travaiilant pour de l'argent, il avait
l'amour de son art, et il s'était jure de prenuro
la prétendue sorcière et son co¡rq,lc.-', de savon
ce qu'était devenu le. marquis de a Roche->:iau-
I berl e'. c:: qn: .'évierdvtû'A- «'-i1-
pas renonce à sa mission pour tout, l'or c'a
m<.!U.;u.
Aussi, avant ce -.'récrire aux conditions du
lltuîenar.t de pulicu, n.- i cette restriction :
ïi u\'ldÍ'eraiL pas tians la maisen,. niais il 1!t1.l-
rait le droit de la c"-::.n et u arrè'.or quiconque
en sortirait ou rCLkr:::i. u'V pénetrer.
Le lieutenant de police "s¡ut consenti a Cétte
( M <1 là S O.
La raison de ceUe concession útait toute sini-.
pfe, du reste.
Le lieutenant é;ni:. "CH do sauver le csvvalica-
(t'Rs.:a;-ron et Janine îe ti^ nies jour. <:
Coi ; nient?. De ia j;..u:iè,*e ïa plus oaiureMfe^l
Couiint: on va YC'i!'. p
Le !ie;L'nant . par b
(pj'un chenal souteiraie. cr^i^i sons 1a. nsiisouj
la rue ^ 1 K i î'Oï11 i tviJOiïG.satUL x
Ni le président lieisjlvtiy, ni Poaon j13 ::,"e:v.
doutaient encof.
Il ne s'agissait «ione une de 'deux.fln.vses : *l'a-
bord -convenir avirc •„• v.jevaner d'Eîsparron, -qu il
ee sortirait plus «le la liaison.
Ensuite S\er «l'avs-vcer où Jau;ne. et ui
s'écliaisperaieiit ntu- 'io ••hena.'i souïer'au», dc.us
uni La.-,-ue. . , , .
j A cette-<;p0que, ia ' <"■ _ '^9avait ^'îc.i.ei ui*. sst'—
! Uu }-ur.i bel?au, fi-.rui' par uns iroi'.pa J.
* $ f03î. !e «smér» ' JOURNAL QTOTESISM & mL k
ABON:-n:¡J,':;i\TS. — Trois mois. Six mois. Un an.
Paris Sfr. 9 fr. ILS fr.
Départements.. 6 Il
Administrateur i E. DELSAUX. Z!u
Sm. année. —VENDREDI 48SEPTEMBRE im. - Ne 883
* '•'ïfwifibs.irR : Zh •; y : ■
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BuitEAr'v u'.'-'ui y n >: j : 15., 5=^ l?c: «s
Afrc.MeTjuTuN : i:\ p^ace J3r¿,-1a.
PARIS, 17 SEPTEMBRE 1868
CAUSERIE
mess=""TroÊq : — Le'sNadinftïs ;
«le ea vîip«*sai* :— les Sa«MïSlèr«*M d..
— les hIV('lItCIII"S c»rî-
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.ar!fne«9 sfiîffpaeiïr aïf®ï»î».— îTra«afl»n*~ |
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Ikcsi. S'us« tî»étIî«#fiSe d'ftaseigMf-
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m.NEir*«>Et de rilincjclojjicdie. — Coa*-
r.rr*p«iim2aa&ce.
Le Moniteur a publié, hier matin, un bul-
letin aussi intéressant, qu'utile : le bulletin
explosions d'appareils à vapeur, arrivées
pendant, le deuxième semestre de 1865.
L'industrie des appareils à vapeur est sous-
traite aujourd'hui aux formalités préventives
auxquelles elle était assujettie. Quiconque
emploie ces appareils est responsable des
accidents dont ils peuvent être la cause.
Le minif'èi'i' de l'Agriculture, du Commerce
et des Travaux publics ne se réserve que le
droit de contrôle et celui de conseil. Or, en
matière de conseils, les plus éloquents seront
toujours des chitfi-es.
Sur une première colonne, figure la date
de l'explosion ; sur une seconde, la nature de
l'établissement où i'appareil était placé, le
nom du propriétaire; celui du constructeur et
la nature,la forme et la destination de l'appa-
reil remplissent une troisième colonnel ; les
circonstances de l'explosion forment la qua-
trième, et Fes suites détaillées la cin-
quième. Puis, Remontant de l'effet à la cause,
le Momtmr expl que pourquoi ces accidents
sont arrivés l'l, indique ainsi les moyens de les
prévenir désormais. La plupart des malheu-
roux ouvriers brûlés par la vapeur l'ont été
par imprudence, ou par manque de surveil-
lance. Je remarque cependant que la cause
de la catastrophe se trouve quelquefois dans
les mauvaises conditions de service d'u e
d)audi"re, ou dans la qualité de la tôle em-
ployée.
On ne saurait blâmer avec trop d'énergie
les grands usiniers, les fabricants, les maîtres
de tordes, qui. pour faire une économie insi-
gnifiante, conservent des chaudières usées et
négligent les précautions indispensables, sur-
tout U1 nuit. Faire fortune est bien, mais veil-
ler sur l'existence des travailleurs attachés à
celte fortune, est mieux.
\ L'aristocratie de l'argent a remplacé celle
411 titre; elle doit tenir à honneur, si elle
■jh'enrichit pas les ouvriers qu'elle emploie,
/de les protéger an moins et de les assurer
contre les risques de leur travail.
Je trouve dans le journal, la Coopération,
une autre statistique, bien plus épouvantable
encore que celle dnl Moniteur :
Du 1er janvier 1851 au 1er janvier 1861, il
y a eu en moyenne chaque année 66,246 ou-
vriers employés dans toutes les houillères de
Belgique. En 1851, il n'y en avait que 49,050;
en 1860, ce nombre s'élevait à 77,232. Les
ouvriers houilleurs ont eu parmi eux, dans
ces dix ans, 528 blessés et J ,848 tués; en
tout : 2,376 victimes.
Si l'on fait le caleul pour trente ans, de
1831 à 1860, on compte, sur 1,000 travail-
leurs, 53 blessés et 84 tués ; autrement,
1 blessé sur 19 ; 1 tué sur 12.
De 1851 à 1860, les houillères de Belgique
ont rapporté '20 millions de dividende à
leurs actionnaires et ont coûté la vie à \ ,8hS
ouvriers ; donc chaque million a coûté 15
hommes; deux cent mille francs, 3 hommes;
>oixante-sept mille francs SP. payent par un
cadavre!...
Alions jusqu'au bout: chaque franc de di-
vid 'nde représente un gramme de chair hu-
maine !...
Certes, les inventeurs, qui m'écrivent cha
que jour pour me prier de populariser leurs
découvertes, ont, surtout. eu France, des mOfJ-
tagnes à soulever. Nos capitaux, — confiants
.!U-:q't'à la crédu ité quand il s'agit de quelque
grande spéculation qui procède par voie d'em-
prunt, avec primes (JU loterie, — sont au
contraire défiants jusqu'à la sottise, quand il
s gi d'une affaire particulière qui pont être
uni- bonne affaire, mais qui se présente sous
l'api ât du jeu...
Ti faut donc plamdre les inventeurs. Et cè-
pe -i(iatit, je reçois ci(- M. Emile Lion une
troisième statistique infiniment plus conso-
lante que iesdeux précédente-, et quia ajuste-
ment traita une série d'inveiitions : ,
D' P lis sept ans, les brevèts Bessmer, pour
h cémentation de la fonte et du fer, produisent !
Annuellement près de 3 millions. j
; Les fours à porcelaines de M. de Siemens I
.rapportent 2 millions. * :
; 3 millions ont, été MaHsec, en trois ans,
|ar M; Hughes, grâce à son appareil télégra-
chique,
Un brevet pour la fabrication du chlore a
<}onné, en Angleterre seulement, un béné-
4ee de 1 million et demi à MAI. Tamin-Des-
palles et Mail et.
Enfin l'injecteur Fland et Giffard réalise ;
4 à 500 mille francs par an. j
Sept inventeurs millionnaires de par leur
invention! Il faut les nommer, comme don
Juan donnait une pièce d'or au pauvre, —
par-amour de l'humanité.
Un de mes confrères du Languedoc, un
pocte, M. O. Justice, m'envoie, avec deux
•volumes de vers pleins de souflle et d'éner-
gie, une requête en faveur de sa ville de Li-
" ineux. La patrie de Fabre-d'Eglantine et de
Guiraud est plus célèbre par sa blanquette
que par son histoire. Cependant,.la tradition
; f subsiste encore dans les souvenirs et dans
les fêtes.
A quelques minutes de la v!l!e s'&leve sur
ttn coteau une petite chapel'e nommée Mar-
seille, où la légende place une statue miracu-
leuse do la Vierge. Tous les ans, au mois de
gep!ernbre, ce pèlerinage attire une foule de
visiteurs. On prie devant la statuette de bois
noir; on danse sur les promenades. La cha-
pelle est un petit bijou artistique restauré
-dans un goût peut-être un peu trop rutdant
Mais où la mode ne se glisse-t-e!1e pas? D'ail-
leurs le produit des quêtes, des prières et des
ex-voto snftit plus que largement à l'entretien
de ce,luxe. On remarque un tabli au fort an-
cien et fort précieux, donné par la comte se
de Ohambord. C'es' une masse d'arg- nt où se
relève en bosse la Vierge avec son enfant.
Une autre merveille artistique est une Tenta-
tion de Sa:nt--Antoine, d'un maître espagnol.
Pourquoi a-t-on mutile ce beau tableau?...
Les danses publiques ont eu lieu dimanche
dernier pendant la journée et le soir jusque
I dans la nuit. La musique patoisait t^ompha-
i lement des variations sur le quadrille d Or-
i l'hée. et l'ophiciéide avait toutes les audaces.
1 Après cinq heures de poursuite acharnée entre
j la grosse caisse et la petite flûte, au bénéfice
; de Jeannelon, on est enfin aUé dîner.
A la r.uit, le digne Alsacien, qui cuïîiu>\
l'intérim de Flore et celui de Ruggieri, a;,
allumé ses lanternes les plus vénitiennes et <
son pé.t.ro'e le plus éblouissant. Les musiciens :
ont fait le tour de la ville entre detir hetÏrs de
torches. La foule se pressait sur la promenade ;
qui, trop vaste pendant trois cent Hoix;m{g-
quatre jours, s'est trouvée subitement trop ■
petite. Bah ! On montait sur les pieds de ses
voisins et l'on s'amusait tout de m&m<'... •
M. Justice me parle encore d'André^Ghé-
nier, qui se promenait enfant sur les bords
de l'Aude, du prophète Journet et du tribun
Barbes. JI'! regrette de ne pouvoir publier sa..
lettre tout entière. Du moins il trouvera ici
l'expres'-ion des sympathies de la Petite
Presse pour la province, ses habitants et ses
fêtes populaires, que ces dernières aient peur
mobile la patrie, la poésie ou la foi...
Mon article sur l'Homme aux 280 -millions:
m'a valu, d'un de mes amis de Londres, une
note des plus curieuses. Cette note contient
le détail des fètes données à Cardia, en
Ecosse, pour célébrer le premier jour de la
majorité du marquis de Bote. Ces fêtes ont
commencé le 12 et dureront jusqu'au £0.
Le premier jour, d011X hecufs rôtis ontété
distr hués aux pauvres. Les tenanciers du
ma quis ont dîné à l'hôtel de [')..nul', et. ses
employés à l'hôtel de la Couronne. Régates
dans l'après-midi. Le soir, à i'hôtpi Royal,
grand banquet de toutes les corporaLiotis. Il-
l uminalions dans-la ville, danses sur l'herbe *
dans la campagne, feux de joie dan.,lcs mon-
tagnes....
Les enfants des écoles et le corps de musi-
que de la garnison se sont ensuite réunis;
les enfants ont chanté un chœur en rho:iHeuï*
du marquis : q Dieu conserve le jeune lord
Bute ! » Puis, tous les assistants ont entonné
h, God savethe Queen. Les ouvriers ont fes-
tinë mardi. J'abrège à dessein. Merc.'&di,
c'est-à- dire hier, le jeune marquis de Bute,
seigneur de vingt-c'iuq millions de l'en [t'j. '.lUI
million de livres Sterling!) a dû arrives sur
son yach, et débarquer sur la jetée, où !'at-
tendaient !e io:d-n!mrc et tous les habitants
réunis en procession solenuclle pour l'es:,ol't6f
jusqu'à r-on château.
Ceite séne de fêle? a dû p-.oduire un grand
! effet h Cavdiff; mais elle me touche i:nf:ni—
ment moins que ies contredanses de Limoux.
Car elle prouve une fois déplus cette triste.
LA
FEMME IMMORTELLE
PAR
PONSON DU TERRAIL
DEUXIÈME PARTIE
VII
92
Porion avait dit la vérité au marquis de la
Roche-Maubert. Le Régent était mort.
Cet événement que tout Paris savait, depuis
le matin, les hô es de la mystérieuse maison .,0
la rue de 1. «Hiroltdelle, l'ignorai8nt. Comment
cela pouvait-il se faire?
C'est ce que nous allons expliquer en quel-
ques mots.
Yp:r le, numéros parus demis le 21 juin.
Comme on -en souvient, le président Bois- j
fletny, éconduit par le lieutenant de police j
d'ai)ôr I, par le Régent ensuite, avait fait grand j
ta- lue.
Mais le Régent à qui Janine avait fait des
| confidence- et qui aimait, fort son ami le cheva-
lier n'Es arron, s'était juré de les protéger.
Il avait donc dit à dEsparron, la veille au
n> a in.
-- Je te donne huit jours encore, et perdant
ces huit jouis, ie lieutenant de police aidant, je te
pronie s qu'on ne pénétrera point dans la mai-
son d«». la rue de l'hirondelle, mais au bout de
ce temps, ;e ue i ép «nds plus de rien. Arrange-
toi donc pour que, votre œuvre accomplie, Ja-
nine e' tui vous puissie2 vous sauver.
De son, côté, t- lieutenant de police avait
mandé Porion aup.ès da lui.
Porion qui s'était mis corps et âme au service
du prudent s'était présenté d'un air insolent.
— D 'ùie, lui avait dit alors le lieutenant de
police, écoute bien cetfue je vais te dire. Tu sers
le palle ent centre nous, mais nous disposons,
noi s, de la Bastille et voici une lettre de ca-
che toute prête pour toi.
— Monseigneur, avait répondu Porion, je suis
sous b protection du parlement.
— Hors d'ici, c'est possible. Mais tu vas voir i
aae le vais ta faire arrêter,
Ce disant, le lieutenant de police avait appelé
deux exempts qui étaient venus se placer aux
côtés de Porion.
Je suis pris, avait murmuré l'agent de po-
lice avec dépit.
— A moins que tu ne veuilles composer avec
[ moi. Tu sers qui te paye, n'est-ce pas?
— Oui, répondit Porion, el si Votre Seigneurie.
me donnait de la besogne, je n'irais pas en
chercher ai nI' iH"ii.
Alors le lieutenant de police avait proposé à
| Porion cette singulière transaction :
■ Pendant huit jours, il s'engageait à ne pas pé-
; tfëtre:', lui et ses sommes, dans la rue de l'Hi-
rondelle et à amuser le président Boisfleury
par des rapport insigr.iLiants.
Au bout de huit jour,:;, il pourrait t&i?e ce que
bon lui semblerait.
En échange de cette concession, if toucherait
une somme de deux cents pistoles, le huitième
jour. ■
Cependant Porion avait ce qu'on nomme le
tempérament d'un homme de police.
Tout en travaiilant pour de l'argent, il avait
l'amour de son art, et il s'était jure de prenuro
la prétendue sorcière et son co¡rq,lc.-', de savon
ce qu'était devenu le. marquis de a Roche->:iau-
I berl e'. c:: qn: .'évierdvtû'A- «'-i1-
pas renonce à sa mission pour tout, l'or c'a
m<.!U.;u.
Aussi, avant ce -.'récrire aux conditions du
lltuîenar.t de pulicu, n.- i cette restriction :
ïi u\'ldÍ'eraiL pas tians la maisen,. niais il 1!t1.l-
rait le droit de la c"-::.n et u arrè'.or quiconque
en sortirait ou rCLkr:::i. u'V pénetrer.
Le lieutenant de police "s¡ut consenti a Cétte
( M <1 là S O.
La raison de ceUe concession útait toute sini-.
pfe, du reste.
Le lieutenant é;ni:. "CH do sauver le csvvalica-
(t'Rs.:a;-ron et Janine îe ti^ nies jour. <:
Coi ; nient?. De ia j;..u:iè,*e ïa plus oaiureMfe^l
Couiint: on va YC'i!'. p
Le !ie;L'nant . par b
(pj'un chenal souteiraie. cr^i^i sons 1a. nsiisouj
la rue ^ 1 K i î'Oï11 i tviJOiïG.satUL x
Ni le président lieisjlvtiy, ni Poaon j13 ::,"e:v.
doutaient encof.
Il ne s'agissait «ione une de 'deux.fln.vses : *l'a-
bord -convenir avirc •„• v.jevaner d'Eîsparron, -qu il
ee sortirait plus «le la liaison.
Ensuite S\er «l'avs-vcer où Jau;ne. et ui
s'écliaisperaieiit ntu- 'io ••hena.'i souïer'au», dc.us
uni La.-,-ue. . , , .
j A cette-<;p0que, ia ' <"■ _ '^9avait ^'îc.i.ei ui*. sst'—
! Uu }-ur.i bel?au, fi-.rui' par uns iroi'.pa J.
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