Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1868-07-30
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 juillet 1868 30 juillet 1868
Description : 1868/07/30 (A3,N833). 1868/07/30 (A3,N833).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4717835w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/10/2017
LA PETITE PRESSE
S cent. le numéro JOURNAL QUOTIDIEN 5 cent. le numéro
ABONNEMENTS. — Trois mois. Six mois. an.
Paris 5 fr. 8 fr. i.8 fr.
Départements.. 6 lfl nie » *
Administrateur : E. DELSAUX.
aILe année. — JEUDI 30 JUILLET « 1 868. — N- 833
. i
Directeur-Propriétaire : JAN NIN.
Rédacteur en chef : A. DE BALATHIER.BRACBLONNE.
BUREAUX D'ABONNEMENT : 9. rue Drouot.
ADMINISTRATION '. 13, place Breda.
PARIS, 29 JUILLET 1868
LES CHIENS ENRAGÉS
Pendant le, mois de juillet et le mois d'août,
le besoin de boire est si impérieux, que rien
frappe plus les imaginations que l'horreur
de l'eau. Or, àn des symp-
tômes de là rage, le peuple croit volontiers
que les chiens enragés sont un produit de
l'été, comme les mouches, les cigales et les
papillons.
C'est là une erreur qu'il importé de com-
battre. Sur 21. cas de rage, — observés dans
une école vétérinaire pendant l'espace d'une
. année, — 2 se sont produits en janvier,•'! en;
février, 3 en ftVfiL, l..un en rtiai, i ^n;4uj.n>
1 en juillet., aucun eft août, .0 en septembre,
.1. en octobre, 2 en novembre et 3 en décem-
bre. • ■ r -
Dans le compte, rendu .d'une autre école^;
celle de Lyon, lU. le; profesîeùr s' exprime^
ainsi: j ' t u-r'V.::,-
« Depuis longtemps nous avons. ét*g-' p&N
des statistiques importantes qu'on ît tort
d'attribuer l'apparition, de 'la rage à Féleyâtion ;
de la température atmosphérique; ce sont
toujours les mois humides de l'année qui ont
produit le plus de cas de cette maladie, no-
tamment ceux de novembre et de février. Si
l'on avait besoin de nouvelles preuves, nous
les trouverions certainement bien frappantes
pour 1859. Ainsi nous avons eu dans les in-
firmeries 6 cas de rage en février, 'àen mai,
tandis qu'on n'en a constaté que 2 en juillet,
1 dans le mois d'août, 3 dans le mois de sep-
tembre, sous l'influence de chaleurs tropi-
cales. CeVéstiltat est encore plus prûflAHté,fi
l'on établit des comparaisons avec les années '
précédentes: en août 1858, 6 cas de rage, et
ce mois a été pluvieux, tandis qu'en aoùt
1859, avec une sécheresse extrême, un seul
fait s'est présenté... »
C'est donc à tort queplusieurs d'entre vous,
chers lecteurs, ont été pris de terreur voyant
la série d'accidents causés par les chiens en-
ragés aux environs de Lyon. Dix-sept person-
nes avaient été mordues danslecourant d'une
seule semaine, à Saint-Genis, à Neyron, à
Montluel...
Les journaux rapportaient en même temps l,
Qu'une chienne enragée désolait le canton de
ufarik, en Algérie. 25 chiens venaient d'ê-
"trk ses victimes, lorsqu'un lieutenant de chas-
-Wurs d'Afrique, se portant bravement au-
devant d'elle, l'avait tuée presque à bout
portant d'un coup de fusil.
L'année dernière, m'inspirant du beau tra-
vail de M. Bouley, professeur à l'école d'Al-
fort, je vous ai déjà parlé de la rage, de ses
symptômes et .,dtl traitement employé pour sa
fmx sur , 1
lesquels un ^ui^aLipqpulûnifr..revenir
sans, cesse,. :;t : ( : ; r; . :
En France, 99 personnes, en moyenne,
sont mordues chaque année ptlr, des' animaux
enragés. Sur ee nombre-, -succombent à la
suite eie leurs blessures. Ce .chiffre , quoique
i$oiris;élevé ^u'on, ne le genéralement,
; l'eat anxMjrê- >*à justifier, d'une
*pa'rë,-:;lie'ffroi')p»hiftGi^^J'a.urkÊf5 le désir de
préveÂif un mal dont le^çaiiaes sont incon-
nues, " *' -< y. c •• I "-,, "V; ; r
! 'vV • •• -
vivSPl ri> . j ; t- .
yeux, -un de ces
.■ jevyou^pjiîs. voir oircuk'r par
ûûilliérs-,^àiîfe q u u'il lit utile et qu'ils
' so n tKce u ifoaid'excie H an (s • e<5p>itsmodestes et
dévoués au bieîi de tous. Là rfig?;:par M.
Emile Muraour, rrécta'çf€br en chéf du Moni-
teur des gardes, aT le mérite de résumer, en
cinquante pages , tout ce qui a été dit de
pratique sur la maladie redoutable et souvent
1 mortelle, dont nous nous occupons aujour-
d'hui....
M. Muraour,— après avoir établi qu'il existe
deux sortes de rage, celle qui se développe
d'elle-même chez des animaux de l'espèce'
canine et féline, et celle qui se communique,
par Mng^Fstt1^rfflë? rMomtilêJet imez les
autres animaux, — débute par réfuter les
préjugés qui courent dans le public.
D'abord, c'est à tort que la rage s'appelle
la rage et l'hydi-ol)liobie ; car cr rage » veut
dire fureur, et tous les animaux enragés ne
sont pas furieux; car « hydrophobie » veut
dire horreur de l'eau, et ce n'est que dans la
dernière période de la maladie que cette hor-
reur se manifeste.
Ensuite, comme je le disais tout à l'heure,
les cas de rage se déclarent aussi bien en
hiver qu'en été.
A quels signes reconnaît-on la rage?
Un médecin anglais, M. Youatt, a décrit ces
signes alec une grande netteté :
c Pendant plusieurs heures consécutives,
dit-il, lç chien malade se retire dans son pa-
nier ou Jlans sa niche. Il ne montre aucune
disposition à mordre, et il obéit encore, quoi-
que avec lenteur, à la voix qui l'appelle. 11
est cocaïne crispé sur lui-même, et sa tête est
cachée profondément entre la poitrine et les
PATTES ^ devant.
» Bi<|fitôt il commence à devenir inquiet;
il cherche une nouvelle place pour se reposer,
et ne tafde pas à la quitter»pour en chercher
une autte; puis il retourne dans son lit,
dans lequel il s'agite continuellement, ne
pouvant^' trouver une position qui lui con-
vienne. pu fond de sa niche, il jette autour
de lui Uf regard dont l'expression est étrange.
Son attitude est sombre et suspecte. Il va
d'un ménbre de la famille à l'autre, fixe sur
chacun tes yeux résolus et semble demander
à tous Alternativement un remède au mal
qu'il restent. »
Vie eune sorte de délire, qui se rapproche
beaucoup des hallucinations. Le chien guette
les insectes qui voltigent autour de lui. Il jette
de toutes parts des regards inquiets. La voix
de son paître seule le rassure. Quand il l'en-
tend, sa: tête se penche, et il semble vouloir
se reposer. Mais tout à coup il se redresse et
cherchf de nouveau autour de lui des enne-
mis invisibles. Il va, vient, rôde, l'œil en-
flammè| le poil hérissée.. Il finit par se jeter
sur les ersonres et les animaux qu'il ren-
contre. 1
^
La liW»«^est pas un signa caractéristique ,
de la rage. On a vu des chiens enragés dont
la gueule était sèche. Mais un symptôme au-
quel on ne saurait se tromper, c'est la dépra-
valion de l'appétit. Le chien enragé mani-
feste un profond dégoût pour sa nourriture
habituelle, et mange du bois, du cuir, du
charbon ou du fer, plutôt que de la viande ou
du pain.
i Un second symptôme frappant, c'est l'aboie-
ment particulier connu sous le nom de hur-
lement rabique.
Gel aboiement, au lieu d'éclater avec sa so-
norité normale, et de consister dans une suc-
cession d'émissions égales en durée et en
intensité, est rauque, voilé, plus bas de ton.
A un premier aboiement fait à pleine gueule,
succède immédiatement une série de trois oui;
quatre hurlements décroissants, qui partent:.
du fond de la gorge, et pendant l'émission .
desquels les mâchoires ne se rapprochent ,*
qu'incomplètement, au lieu de se fermer a
chaque coup comme dans l'état normal.
Autres symptômes :
L'animal enragé perd la sensibilité. Frap., ,
pé, piqué, brûlé, il reste muet devant la dou- i
leur.
Doux et affectueux vis-à-vis des personnes, ;
il devient irritable et furieux en présence d'un =
animal de son espèce.
Ces phénomènes se produisent chez lest
chats, comme chez les chiens. Mais, chez les.
chats, la tendance à mordre est plus pronon- -
cée.
Règle générale. Si l'on veut éviter les ac-
cidents, il faut prendre pour ligne de con- f
duite invariable de sacrifier les animaux i
dont les habitudes se trouvent brusquement
modifiées.
Que la rage soit spontanée ou qu'elle ait
été communiquée, le virus rabique réside '
toujours dans la bave formée par la salive et!
par les mucosités de la bouche. Il ne peut'
donc se communiquer que par la seule mor-
sure. Des vétérinaires d'Alfort ont souvent
inoculé du sang de chien enragé à d'autres"
animaux, sans jamais produire la rage. La
période de temps qui s'écoule entre la mor-
sure et la première apparition des symptômes
de la rage varie. Voici une moyenne établie
sur 147 cas :
Dans 26 cas, l'incubation a été de moins
d'un mois ; dans 93 cas, elle a été de 1 à 3 •
mois; dans 19, de 3 à 6, et dans 9, de 6'
à 12.
L'imagination joue, du reste, un rôle ef-
frayant en pareil cas. Deux frères furent mor-
dus le même jour par un chien enragé. L'un
d'eux partait pour un long voyage. Quand il
revint, il apprit que son frère avait succombé 1
des suites de sa blessure. — Moi aussi, se
dit-il, j'ai été mordu... Et il ne tarda pas à
succomber à la même maladie. Cet exemple
est le plus saillant cité par les spécialistes,
mais il n'est pas le seul. C'est pourquoi les .
remèdes de bonnes femmes, tels que la fa-
meuse recette rapportée de Nancy par M. de
Saint-Paul, les herbes magiques, les ome-
lettes mystérieuses ont du bon : ils ras-
surent les esprits alarmés. Se croire guéri, i
LA FEMME IMMORTELLE
mess=""40 PAR
PONSON DU TERRAIL
PROLOGUE
LA MAISON ENCHANTÉE
XLI
— 0 Janine, je vous aime! Janine, je sens que
ma raison m'abandonne et que mon cœur re-
trouve ses vingt ans, tandis que je suis à vos
iiieds, Janine, je veux réparer mes torts invo-
ïpntaires d'autrefois... je veux être votre époux,
N Janine. Vous serez la marquise de la Roche-
Maubert.
ï§ir les numéros parus depuis le 21 juin.
Et l'amoureux vieillard demeurait à genoux.
Elle, était silencieuse et le regardait avec un
mélange de pitié et de haine.
— Monsieur le marquis, dit-elle enfin, vous
avez voulu pénétrer jusqu'ici, quoi qu'on ait pu
vous dire... vous avez eu tort...
— Je fusse allé vous chercher en enfer, Ja-
, nine !
| — Peut-être y êtes-vous? fit-elle.
Et elle eut un énigmatique sourire.
Puis dégageant la main qu'il continuait à cou-
vrir de baisers s '
— Voyons, dit-elle, regardez-moi bien... Ai-je
• l'air d'une femme qui traverse les siècles sans
prendre une ride, en conservant une jeunesse
éternelle ?
Et ne vous trompez-vous pas, marquis ?
— Non, non, dit-il, vous êtes Janine !
Elle haussa les épaules et dit tristement ;
— Janine est morte.
i — Morte !
— Vous l'avez vue sur son bûcher. Pouvez-
vous en douter ? - ;
i — Janine, c'est vous, et vous êtes immortellel
dit l'entêté vieillard.
— Janine avait les cheveux noirs. "
— Et vous les avez blonds, n'est-ce pas?
— Dame 1 vous voyez...
( — Oh ! lit le marquis, qu'est-ce que cela
prouve? rien. Il y a des eaux merveilleuse
pour teindre la chevelure.
— Marquis, vous êtes fou.
— Soit, mais je vous aime... -
— Alors, dit-elle froidement, prou' ez-moi
votre amour par votre soumission.
— Que dois-je faire?
— M'écouter.
— Parlez, dit-il la contemplant avec extase.
Le sourire avait disparu de ses lèvres, et son
regard était maintenant acéré comme la lame
d'un poignard.
- Puisque vous êtes venu jusqu'ici, dit-elle,
je veux tenter un dernier effort... pour vous sau-
ver... car votre vie tient à un fil...
A son tour, il haussa les épaules, et il eut un
sourire qui voulait dire :
— La mort n'a rien à faire avec moi.
Elle reprit :
— Supposez un instant que je sois, non pas
Janine, mais sa nièce, et que j'aie hérité en
même temps que de sa beauté et d'une ressem-
blance frappante avec elle, d'un legs : sa ven-
geance...
-r- Ah ! oui, dit le marquis, vous m'avez dit
la même chose autrefois... la nuit QÙ vous me
mordîtes au cou.
— Mais écQUtez-moi/d onc! fit-el!E:\",
— Soit, parlez, dit le marquis, paraissant s&,r;.
résigner. J
— J'ai pour mission de frapper un homme^
un monstre, plutôt. Vous venez, ô étourdi ea
cheveux blancs, vous poser sur mon chemin et
vous entravez mes projets...
— Je vous aime.
— Moi, dit-elle, je devrais vous haïr, car vavez trahi Janine!... mais Janine, en mourant,
vous a pardonné... ou plutôt, elle ne m'a pas
laissé d'instructions vous concernant...
— Eh bien! je vais, à mon tour, vous-faire la::
prière que le Régent vous a faite, que î'hommtV
qui est en haut vous a faite aussi, que vous¡\L:
répétée celui qui vous a amené jusqu 'ici...
Le marquis éut un rire féroce :
— Vous voulez qua je m'en aille! dit-il, j'
— Oui. N T
' — Que je retourne, dans mon château de Nor-
mandie, poursuivit-il en ricanant, et que
ne parle de vous, rà âme qui vive?.
—. Oh! non, dit-elle, il est trop tard!,..
— ihlaht
— Du moment où vous avez pénétré juaqú'IÇ\'
reprit-elle, ^cfâs avez été condamné...
1 - A mort!
A mort, marquis, dit.elle froidement
JU ÊT qui SE È|$RJPERA_ _4T ; ÂÀ .
S cent. le numéro JOURNAL QUOTIDIEN 5 cent. le numéro
ABONNEMENTS. — Trois mois. Six mois. an.
Paris 5 fr. 8 fr. i.8 fr.
Départements.. 6 lfl nie » *
Administrateur : E. DELSAUX.
aILe année. — JEUDI 30 JUILLET « 1 868. — N- 833
. i
Directeur-Propriétaire : JAN NIN.
Rédacteur en chef : A. DE BALATHIER.BRACBLONNE.
BUREAUX D'ABONNEMENT : 9. rue Drouot.
ADMINISTRATION '. 13, place Breda.
PARIS, 29 JUILLET 1868
LES CHIENS ENRAGÉS
Pendant le, mois de juillet et le mois d'août,
le besoin de boire est si impérieux, que rien
frappe plus les imaginations que l'horreur
de l'eau. Or, àn des symp-
tômes de là rage, le peuple croit volontiers
que les chiens enragés sont un produit de
l'été, comme les mouches, les cigales et les
papillons.
C'est là une erreur qu'il importé de com-
battre. Sur 21. cas de rage, — observés dans
une école vétérinaire pendant l'espace d'une
. année, — 2 se sont produits en janvier,•'! en;
février, 3 en ftVfiL, l..un en rtiai, i ^n;4uj.n>
1 en juillet., aucun eft août, .0 en septembre,
.1. en octobre, 2 en novembre et 3 en décem-
bre. • ■ r -
Dans le compte, rendu .d'une autre école^;
celle de Lyon, lU. le; profesîeùr s' exprime^
ainsi: j ' t u-r'V.::,-
« Depuis longtemps nous avons. ét*g-' p&N
des statistiques importantes qu'on ît tort
d'attribuer l'apparition, de 'la rage à Féleyâtion ;
de la température atmosphérique; ce sont
toujours les mois humides de l'année qui ont
produit le plus de cas de cette maladie, no-
tamment ceux de novembre et de février. Si
l'on avait besoin de nouvelles preuves, nous
les trouverions certainement bien frappantes
pour 1859. Ainsi nous avons eu dans les in-
firmeries 6 cas de rage en février, 'àen mai,
tandis qu'on n'en a constaté que 2 en juillet,
1 dans le mois d'août, 3 dans le mois de sep-
tembre, sous l'influence de chaleurs tropi-
cales. CeVéstiltat est encore plus prûflAHté,fi
l'on établit des comparaisons avec les années '
précédentes: en août 1858, 6 cas de rage, et
ce mois a été pluvieux, tandis qu'en aoùt
1859, avec une sécheresse extrême, un seul
fait s'est présenté... »
C'est donc à tort queplusieurs d'entre vous,
chers lecteurs, ont été pris de terreur voyant
la série d'accidents causés par les chiens en-
ragés aux environs de Lyon. Dix-sept person-
nes avaient été mordues danslecourant d'une
seule semaine, à Saint-Genis, à Neyron, à
Montluel...
Les journaux rapportaient en même temps l,
Qu'une chienne enragée désolait le canton de
ufarik, en Algérie. 25 chiens venaient d'ê-
"trk ses victimes, lorsqu'un lieutenant de chas-
-Wurs d'Afrique, se portant bravement au-
devant d'elle, l'avait tuée presque à bout
portant d'un coup de fusil.
L'année dernière, m'inspirant du beau tra-
vail de M. Bouley, professeur à l'école d'Al-
fort, je vous ai déjà parlé de la rage, de ses
symptômes et .,dtl traitement employé pour sa
fmx sur , 1
lesquels un ^ui^aLipqpulûnifr..revenir
sans, cesse,. :;t : ( : ; r; . :
En France, 99 personnes, en moyenne,
sont mordues chaque année ptlr, des' animaux
enragés. Sur ee nombre-, -succombent à la
suite eie leurs blessures. Ce .chiffre , quoique
i$oiris;élevé ^u'on, ne le genéralement,
; l'eat anxMjrê- >*à justifier, d'une
*pa'rë,-:;lie'ffroi')p»hiftGi^^J'a.urkÊf5 le désir de
préveÂif un mal dont le^çaiiaes sont incon-
nues, " *' -< y. c •• I "-,, "V; ; r
! 'vV • •• -
vivSPl ri> . j ; t- .
yeux, -un de ces
.■ jevyou^pjiîs. voir oircuk'r par
ûûilliérs-,^àiîfe q u u'il lit utile et qu'ils
' so n tKce u ifoaid'excie H an (s • e<5p>itsmodestes et
dévoués au bieîi de tous. Là rfig?;:par M.
Emile Muraour, rrécta'çf€br en chéf du Moni-
teur des gardes, aT le mérite de résumer, en
cinquante pages , tout ce qui a été dit de
pratique sur la maladie redoutable et souvent
1 mortelle, dont nous nous occupons aujour-
d'hui....
M. Muraour,— après avoir établi qu'il existe
deux sortes de rage, celle qui se développe
d'elle-même chez des animaux de l'espèce'
canine et féline, et celle qui se communique,
par Mng^Fstt1^rfflë? rMomtilêJet imez les
autres animaux, — débute par réfuter les
préjugés qui courent dans le public.
D'abord, c'est à tort que la rage s'appelle
la rage et l'hydi-ol)liobie ; car cr rage » veut
dire fureur, et tous les animaux enragés ne
sont pas furieux; car « hydrophobie » veut
dire horreur de l'eau, et ce n'est que dans la
dernière période de la maladie que cette hor-
reur se manifeste.
Ensuite, comme je le disais tout à l'heure,
les cas de rage se déclarent aussi bien en
hiver qu'en été.
A quels signes reconnaît-on la rage?
Un médecin anglais, M. Youatt, a décrit ces
signes alec une grande netteté :
c Pendant plusieurs heures consécutives,
dit-il, lç chien malade se retire dans son pa-
nier ou Jlans sa niche. Il ne montre aucune
disposition à mordre, et il obéit encore, quoi-
que avec lenteur, à la voix qui l'appelle. 11
est cocaïne crispé sur lui-même, et sa tête est
cachée profondément entre la poitrine et les
PATTES ^ devant.
» Bi<|fitôt il commence à devenir inquiet;
il cherche une nouvelle place pour se reposer,
et ne tafde pas à la quitter»pour en chercher
une autte; puis il retourne dans son lit,
dans lequel il s'agite continuellement, ne
pouvant^' trouver une position qui lui con-
vienne. pu fond de sa niche, il jette autour
de lui Uf regard dont l'expression est étrange.
Son attitude est sombre et suspecte. Il va
d'un ménbre de la famille à l'autre, fixe sur
chacun tes yeux résolus et semble demander
à tous Alternativement un remède au mal
qu'il restent. »
Vie eune sorte de délire, qui se rapproche
beaucoup des hallucinations. Le chien guette
les insectes qui voltigent autour de lui. Il jette
de toutes parts des regards inquiets. La voix
de son paître seule le rassure. Quand il l'en-
tend, sa: tête se penche, et il semble vouloir
se reposer. Mais tout à coup il se redresse et
cherchf de nouveau autour de lui des enne-
mis invisibles. Il va, vient, rôde, l'œil en-
flammè| le poil hérissée.. Il finit par se jeter
sur les ersonres et les animaux qu'il ren-
contre. 1
^
La liW»«^est pas un signa caractéristique ,
de la rage. On a vu des chiens enragés dont
la gueule était sèche. Mais un symptôme au-
quel on ne saurait se tromper, c'est la dépra-
valion de l'appétit. Le chien enragé mani-
feste un profond dégoût pour sa nourriture
habituelle, et mange du bois, du cuir, du
charbon ou du fer, plutôt que de la viande ou
du pain.
i Un second symptôme frappant, c'est l'aboie-
ment particulier connu sous le nom de hur-
lement rabique.
Gel aboiement, au lieu d'éclater avec sa so-
norité normale, et de consister dans une suc-
cession d'émissions égales en durée et en
intensité, est rauque, voilé, plus bas de ton.
A un premier aboiement fait à pleine gueule,
succède immédiatement une série de trois oui;
quatre hurlements décroissants, qui partent:.
du fond de la gorge, et pendant l'émission .
desquels les mâchoires ne se rapprochent ,*
qu'incomplètement, au lieu de se fermer a
chaque coup comme dans l'état normal.
Autres symptômes :
L'animal enragé perd la sensibilité. Frap., ,
pé, piqué, brûlé, il reste muet devant la dou- i
leur.
Doux et affectueux vis-à-vis des personnes, ;
il devient irritable et furieux en présence d'un =
animal de son espèce.
Ces phénomènes se produisent chez lest
chats, comme chez les chiens. Mais, chez les.
chats, la tendance à mordre est plus pronon- -
cée.
Règle générale. Si l'on veut éviter les ac-
cidents, il faut prendre pour ligne de con- f
duite invariable de sacrifier les animaux i
dont les habitudes se trouvent brusquement
modifiées.
Que la rage soit spontanée ou qu'elle ait
été communiquée, le virus rabique réside '
toujours dans la bave formée par la salive et!
par les mucosités de la bouche. Il ne peut'
donc se communiquer que par la seule mor-
sure. Des vétérinaires d'Alfort ont souvent
inoculé du sang de chien enragé à d'autres"
animaux, sans jamais produire la rage. La
période de temps qui s'écoule entre la mor-
sure et la première apparition des symptômes
de la rage varie. Voici une moyenne établie
sur 147 cas :
Dans 26 cas, l'incubation a été de moins
d'un mois ; dans 93 cas, elle a été de 1 à 3 •
mois; dans 19, de 3 à 6, et dans 9, de 6'
à 12.
L'imagination joue, du reste, un rôle ef-
frayant en pareil cas. Deux frères furent mor-
dus le même jour par un chien enragé. L'un
d'eux partait pour un long voyage. Quand il
revint, il apprit que son frère avait succombé 1
des suites de sa blessure. — Moi aussi, se
dit-il, j'ai été mordu... Et il ne tarda pas à
succomber à la même maladie. Cet exemple
est le plus saillant cité par les spécialistes,
mais il n'est pas le seul. C'est pourquoi les .
remèdes de bonnes femmes, tels que la fa-
meuse recette rapportée de Nancy par M. de
Saint-Paul, les herbes magiques, les ome-
lettes mystérieuses ont du bon : ils ras-
surent les esprits alarmés. Se croire guéri, i
LA FEMME IMMORTELLE
mess=""40 PAR
PONSON DU TERRAIL
PROLOGUE
LA MAISON ENCHANTÉE
XLI
— 0 Janine, je vous aime! Janine, je sens que
ma raison m'abandonne et que mon cœur re-
trouve ses vingt ans, tandis que je suis à vos
iiieds, Janine, je veux réparer mes torts invo-
ïpntaires d'autrefois... je veux être votre époux,
N Janine. Vous serez la marquise de la Roche-
Maubert.
ï§ir les numéros parus depuis le 21 juin.
Et l'amoureux vieillard demeurait à genoux.
Elle, était silencieuse et le regardait avec un
mélange de pitié et de haine.
— Monsieur le marquis, dit-elle enfin, vous
avez voulu pénétrer jusqu'ici, quoi qu'on ait pu
vous dire... vous avez eu tort...
— Je fusse allé vous chercher en enfer, Ja-
, nine !
| — Peut-être y êtes-vous? fit-elle.
Et elle eut un énigmatique sourire.
Puis dégageant la main qu'il continuait à cou-
vrir de baisers s '
— Voyons, dit-elle, regardez-moi bien... Ai-je
• l'air d'une femme qui traverse les siècles sans
prendre une ride, en conservant une jeunesse
éternelle ?
Et ne vous trompez-vous pas, marquis ?
— Non, non, dit-il, vous êtes Janine !
Elle haussa les épaules et dit tristement ;
— Janine est morte.
i — Morte !
— Vous l'avez vue sur son bûcher. Pouvez-
vous en douter ? - ;
i — Janine, c'est vous, et vous êtes immortellel
dit l'entêté vieillard.
— Janine avait les cheveux noirs. "
— Et vous les avez blonds, n'est-ce pas?
— Dame 1 vous voyez...
( — Oh ! lit le marquis, qu'est-ce que cela
prouve? rien. Il y a des eaux merveilleuse
pour teindre la chevelure.
— Marquis, vous êtes fou.
— Soit, mais je vous aime... -
— Alors, dit-elle froidement, prou' ez-moi
votre amour par votre soumission.
— Que dois-je faire?
— M'écouter.
— Parlez, dit-il la contemplant avec extase.
Le sourire avait disparu de ses lèvres, et son
regard était maintenant acéré comme la lame
d'un poignard.
- Puisque vous êtes venu jusqu'ici, dit-elle,
je veux tenter un dernier effort... pour vous sau-
ver... car votre vie tient à un fil...
A son tour, il haussa les épaules, et il eut un
sourire qui voulait dire :
— La mort n'a rien à faire avec moi.
Elle reprit :
— Supposez un instant que je sois, non pas
Janine, mais sa nièce, et que j'aie hérité en
même temps que de sa beauté et d'une ressem-
blance frappante avec elle, d'un legs : sa ven-
geance...
-r- Ah ! oui, dit le marquis, vous m'avez dit
la même chose autrefois... la nuit QÙ vous me
mordîtes au cou.
— Mais écQUtez-moi/d onc! fit-el!E:\",
— Soit, parlez, dit le marquis, paraissant s&,r;.
résigner. J
— J'ai pour mission de frapper un homme^
un monstre, plutôt. Vous venez, ô étourdi ea
cheveux blancs, vous poser sur mon chemin et
vous entravez mes projets...
— Je vous aime.
— Moi, dit-elle, je devrais vous haïr, car v
vous a pardonné... ou plutôt, elle ne m'a pas
laissé d'instructions vous concernant...
— Eh bien! je vais, à mon tour, vous-faire la::
prière que le Régent vous a faite, que î'hommtV
qui est en haut vous a faite aussi, que vous¡\L:
répétée celui qui vous a amené jusqu 'ici...
Le marquis éut un rire féroce :
— Vous voulez qua je m'en aille! dit-il, j'
— Oui. N T
' — Que je retourne, dans mon château de Nor-
mandie, poursuivit-il en ricanant, et que
ne parle de vous, rà âme qui vive?.
—. Oh! non, dit-elle, il est trop tard!,..
— ihlaht
— Du moment où vous avez pénétré juaqú'IÇ\'
reprit-elle, ^cfâs avez été condamné...
1 - A mort!
A mort, marquis, dit.elle froidement
JU ÊT qui SE È|$RJPERA_ _4T ; ÂÀ .
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