Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1868-06-29
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 29 juin 1868 29 juin 1868
Description : 1868/06/29 (A3,N802). 1868/06/29 (A3,N802).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4717804b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2017
En devint il plus fia? L'histoire ne le dit
^ Ce qu'elle dit. c'est quià partir de la deuxième
semaine, le paysan perdit complètement le
sommeil et l'appétit. Aussi quelle vii) !... Le
porc sortait il dix minutes pour prendre
Pair, l'hcmme était sur ses talons; allait-il aux
champs pour batifoler le long des ruisseaux
bourbeux, il le suivait, interrogeant anxieuse-
ment li1 fonge où il s'était vautré; s'arrêtait-il
en écartant la jambe, il scrutait, avec l'œil
d'Harpagon, les odorants résultats de la courte
station.
Mettons-nous à la place du brave cultivateur;
eussions-nous fait autrement?
Mais tout n'est qu'beur et malheur dans ce
monde. ■ , ;
Le onziorre jour, le parc tomba malade ; -!e
douzième, au matin, il était ' à tmÜe'extrémité.
Ce que fit alors rostre paysan est véritable-
ment une abominable chose. Il alla trouver le
vendeur du jeune pourceau, et lui signifia net
qu'il l'avait ttompé, que le marché était nul,
que le porc avait une affection chronique dont
il mourait, et qu'il eût à le reprendre, sinon
qu'il n'en serait pas payé. Et voilà.
Le vendeur vient en hâte, voit le patient, le
trouve effectivement plus mal et le saigf'e.
Hélas! le moribond trépassa, séance tenante,
entre les bras do l'opérateur.
Mais un payscin_ madré trouve toujours uo
paysan plus madré qui le joue.
Le marchand du pctÍi. porc demanda l'autop-
sie du défunt.
C'était trop juste.
On 'ia"Èit.
Or, S<1.v,ez-vous ce qu'on trouva dans le ventre
du compagnon di, saint Antoine?
Une bourse en cuir à demi ouverte et conte- .
nant encore 140 fr. en louis, 7 fr. en menue
monnaie. 3 sous et 2 centimesI...
A qui la bête maintenant?
,
-
ici notre rôle de narrateur fMiit-et celui de
M. le jugo de paix commence.
La icontestation est portée'devant le magis-
trat compétent du can6on.
On plaidera par avocats.
Le vendeur soutient que la bourse avalée par
le porc de la partie adverse est sa propre bourse
Il a, dit-il, ses témoins.
L'acheteur, de son côté, affirme que les louis
sont bien à lui, ayant acquis bond fide contenant
et contenu ; que, d'ailleurs, beaucoup de bourses
en cuir se ressemblent et que la bête peu' avoir
trouvé celle-là dans les champs. Quant au sur-
plus, la dite bourse ayant fait périr ledit porc, il
11 bien le droit de la garder, pour se couvrir du
dommage éprouvé.
Les choses en sont là. Nous donnerons, s'il
*e peut, les débats et le jugement.
(.Mémorial de la L--*-,)
FAITS DIVERS
PARIS
M. -Bonsens, qui avait gagné le gros lot de cinq
cent mille francs dans les obligations mexicaines,
vient de mourir, boulevard du Prince-Eugène, où il
s'était retiré.
Une fois en possession de cette fortune, il avait
quitté son établies ment de serrurerie et donné un
gr nd banquet à sa f.mitte, à laquelle il lit des pré-
sents; ses neveux et nièces reçurent, des montres en
...r, etc.
Circonstance assez curieuse : alléché comme tant
d'autres par l'appât de primes susceptibles d'éveil-
ler la cupidité, il avait converti toute sa fortune en
obligations Mexicaines,d-e sorte que c'est en perdant
dix mille francs qu'il s'était fait vingt-cinq mille
francs de rente. - F. • -
Les tarifs remis aux voyageurs par les cochers
de remises contiennent le prix à payer pour les
voitures prises sur la voie publique, et le prix —
différent de 30 centimes en plus — pour les voi-
tures prises au remisage.
Or, il 'arri've que la plnp1rt des voyageurs, et
principalement les provinciaux et les étrangers,
comprennent par ces mots : lieu de remisage, la sta-
tion en plein air où les voitures prennent la file,
et par ces mots : voitures prises sur la voie pu,bUque.
les voitures circulant à vide dans les rues, ce qui
constituait autrefois l'état de maraude.
Il en résulte que ces personnes payent, sans le
savoir, 30 centimes en trop, un joli supplément de
pourboire, comme on voit.
Messieurs 10'8 cochers ayant, intérêt à ne point
éclairer le public, il est bon que la presse s'en
charge. Station et remisage; font deux; voie pu-
blique et station ne font qu'un.
M. X... possède à Meudon une propriété où il va
chaque année avec sa famille passer la belte
saison.
Dernièrement, sa jeune nHu, Amélie, âgée de
seize ans) chassait le papillon au filet; mais bientôt
fatiguée par sa course capricieuse et folâtre, elle
s'Resit, sur l'herbe en un endroit où l'ombre et la
fraîcheur la conviaient à prendre du repos.
Lé, elle s'en iormit avec un abandon plein de
grâce et do charme.' w
A quelques pas se tenait sa mère, livrée à un tra-
va.ii d'aiguille.
Au bout d'une demi-heure, la jeune fille sa ré-
veille, se frotte les yeux et pousse un cri d'angoisse
qui retentit jusqu'au fond du cœur de sa mûre.
Celle-ci se précipite vers sa fille, l'interroge...
Hélas! la pauvre enfant, versant Je grosses lar-
mes, lui répond avec un accent déchirant en lui
tendant les bras :
— Maman, je suis aveugle!...
C'est pendant son sommeil qu'elle avait été frap-
pée de cécité. Une transpiration abondante cpie ia
fraîcheur du lieu avait séchée, avait déterminé la
perle de la vue.
On comprend l'e désespoir des parents qui n ont
pas d'autre enfant.
Pourtant, un oculiste en renom de Paris espère
lui faire recouvrer la vue. —
F.
Le feu a éclaté vendredi, vers onze heures du
matin, à Bculegne-sur-Seme. rue de l'Abreuvoir,
dans une maison servant de magasin à fourrages
et contenant aussi quelques logements habités. Les
sapeurs-pompiers de la commune, munis de deux
pompes et conduits par les officiers de .la compa-
gnie, sont arrivés en toute hâte et ont vigoureuse-
ment combattu l'incendie, dont on était maître
après deux heures de travail. Une pompe apparte-
nant à M. de rtuthschiJd, dont. le château est voisin,
et une pompe de la commune de Saint-Cloud ont
été mises à la disposition des travailleurs. Les
planchers et la toiture de la maison, ainsi que le
fourrage qu'elle renfermait ont été incendies. Les
sapeurs-pompiers ont.'dû rester toute la journée
d'hier et cette nuit jusqu'à, trois heures du matin
sur le lieu du sinistre pour opérer les travaux de
déblaiement, et achever d'éteindre le feu qui, à
plusieurs reprises, menaçait de reprendre. J
Le feu a pris avant-hier, à trois henresdc l'après-
midi, dans le hameau de ViI1atranca (quinzième ar-
rondissement), chez le sieur N.., chiffonnier.
Ce hameau, malheureusement, est totalement dé-
pourvu d'e..u.
Les pompiers d'un grand magasin à fourrage vei-
sin et du poste dc' la l'no de la Procession sont ve-
nus au secours des incendiés. '
Les flammes, faute d'aliment, furent éteintes après
deux heures dû travail.
Trois petits enfants se trouvaient dans l'habitation:
deux s'étaient, dans leur frayeur, réfugiés sous un
lit,, On les a retirés tous trois à moitié asphyxiés.
Les soins qu'on leur a prodigués à temps les ont
rappelés à la vie.
En rendant compté de l'inhumation du marquis !
d'Orvault, nous avons dit, d'après d'autres journaug, 1
que Mme Schumacher y assistait. A ce propos,
Mme Schumacher, nous demande une rectifi-
cation...
La voici ;
Mme Schumacher n'était pas à l'enterrement du'
marquis d'Ofvau.lt, a - • •
DEPARTEMENTS ET COLONIES
Une amélioration très-sensible s'est produite
dans la santé de Maie la princesse Baciocchi.
Son Altesse se lève maintenant tous léfé joilrs.
Elle a même commencé à» faire quelques pas
dans son appartement.
La cour d'assises de Constantine vient d-'avoir à
juger une affaire des plus tristes — l'affaire d'Aïn-
Guerfa — assassinat, vol, etc. — Huit individus
sont sur le banc des accusés. A les entendre, on
les croirait innocents; mais les preuves sont là pour
établir leur cu'pabilité.
L'organe du ministère public faifr un émouvant
récit de la scène de carnage qui a ensanglanté Aïn-
Guerfa dan. la nuit du 23 décembre. Les nommés
Mohamed ben Chebana, Ahmed ben Abdallah, Bel-
Kissem ben 3aker, Cherif ben Bou Maâraff, sont
condamnés à la peine de mort; les nommés Messaoud
hen Ahmed El-Aggonn, Boussâa ben Nezzer aux
travaux forcés à perpétuité, et Mihoub ben Abder-
rhnman, à,vingt ans de la même peine. 1
Deux jours apiès, dans son audience du 23 juin,
la même cour a condamné à la peine de mort Amar
ben Berkassen,.oonvaincu d'assassinat.
On écrit d'Aumale à l'Akh0a1' d'A1ger:
Le mois dernier, un lion a enlevé une petite fille
arabe de cinq ans, à quarante kilomèlres environ
d'Aumale, près de BouÜa, dans les circonstances
suivantes :
Vers cinq heures du soir, trois enfants indigènes
jouaient à quelque distance d'un moulin kabyle,
dans lequel se trouvaient leurs parents. Tout à
coup un l'ion se présenta. Les enfants s'enfuient,
mais l'un deux trébuche et tombe ; le lion le saisit
et l'emporte. •
Une heure après, un des enfants, rentré chez lui,
mourut de saisissement. Des faits semblables soni
très-rares ; le lion n'attaque que très-exception-
nellement la rase humaine. Ces animaux ont ét'ë
très-nombreux, cet hiver, à l'est d'Aumale.
Un nouveau convoi de 200 condamnés du bagne de
Toulon sera prochainement dirigé sur la Nouvelle-
Calédonie; c'est la frégate à voiles la Sibylle, atten-
due de Br-est, qui effectuera ce transport.
On lit dans le Journaîde Saint-Jean-d'Angély :
Un nommé B.. , domestique à Saint-Jean-d'An-
gély, vient d'être bien cruellement puni de son im -
prudence et de sa légèreté.
Passant jeudi dernier près d'un ouvrier cordier,
qui travaillait muni d'un pe-ignon de fiiasse attaché
autour des reins, il lui a, par plaisanterie,, jeté une
allumette enflammée, en disant"qu'il aUait lui met-
tre le feuàu derrière. L'allumette, malheureusement
trop bien dirigée, a atteint la filasse qui avait été
chauffée par un soleil ardent et qui a pris feu
comme la poudre.
L'étourdi jeune homme a compris aussitôt la por-
tée de son imprudence et a fait tous ses efforts
pour éteindre le feu avec ses mains. Le cordier
voulait aussi détacher son peignon, mais la douleur
était si forte qu'il n'a pu en venir à bout. Enfin,
des secours sont arrivés, et, le feu éteint, on s'est
aperçu du mal qu'il avait produit : le malheureux
cordier a les reins et le dos tellement attaqués qu'il
est à craindre qu'il n'en guérisse' pas, et B,..
pourra bien être estropié pour toujours.
On les a transportas tous les deux à l'hôpital pour
y recevoir les1.oins que nécessite leur état.
Le Courrier de Marseille rapporte le fait sui-.
vant: • ;
Mercredi, vers cinq heures du soir, les passants
de la rue Fortunée ont été témoins d'un spectacle
bien émouvant. ' " ' , ,
Un enfant à peine âgé de sept 'ans' pendait au
bout d'une corde à laquelle ilTtait. attaehé par les
reins, en dehors d une fenêtre située au. troisième'
étage. On s'empressa de monter jusqu'à lui avec
une échelle, et on le tira de cette situation critique.
On lui demanda comment il se trouvait dans cet
état,
Voici ce qu'il raconta.
Son père et sa belle-mère, en partant pour leur
travail le matin, l'avaient attaché à la perSienne
avec une corde fixée par un cadenas. Se trouvant
seul, il était monté sur l'appui de la fenêtre et s'é-
tait endormi; pendant son sommeil, un mouvement
involontaire l'avait jeté en dehors.
Il était broyé sans le lien qui l'avait petenu. Une
enquête a été immédiatement ouverte sur ra con-
duite des parents à l'égard de cet enfant.
ÉTRANGER
Le 22 a commencé devant la cour d'assises de
Posen (Prusse) le procès du relieur Wittrpann, ac-
cusé d'avoir empoisonné ses quatre femmes et deux
enfants dont. l'un était le sien.
Né en 1836 à Coblentz, fris d'un geôlier. Witt-
mann épousa en 1860 à Wollinsa première femme,
qui mourut subitement, après lui avoir légué toute
sa fortune. C'est ce qu'il sut également obtenir des
trois femmes, qu'il épousa depuis, eu 1863, 1864 et
1865.
Au décès de la dernière, les soupçons de la justice
s'éveillèrent ; une instruction fut commencée et il
fut établi, que les quatre compagnes de ce monstre
avaient succombé à » des doses foudroyantes d'ar-
senic.
En 1861 l'accusé était parvenu, pendant le démé- ,
nagement d'un pharmac'.eH son voisin, à dérober
un quart de livre de. ce poison.
Paresseux et adonné à toui genre d'excès, Witt-
mann avait des besoins d'argent incessants, et c'est
la cupidité qui l'a poussé à cette suite effroyable de
meurtres.
Seulement on se demande comment, malgré sa
conduite crapuleuse, jointe à une froideur glaciale
de caractère, il a pu en cinq ans de temps trouver
quatre femmes plus riches que lui.
(Fremdenblalt de Berlin.)
Les journaux de Brux lies portent à une dizaine
le nombre des malheureux dont l'explosion de pou-
dre dont nous avons parlé a causé la mort à Que-
nast. Plusieurs autres ont été blessée. De petites
habitations voisines ont été ébranlées jusque da.ns
leurs fondements et seraient prêtes à s'écrouler.
On lit dans une correspondance de Saint-Péters-
bourg du journal russe la Moskowa :
On s'entretient beaucoup en ce moment d'une in-
génieuse invention de M. Repîovsky, diacre de
l'égliseide Stuttgard. Au moyen d'un mécanisme
appliqué aux boites aux lettres, en jetamt une lettre
dans 'une de ces boîtes, on recevra immédiatement
un reçu indiquant l'année, le mois et le jour où la
lettre aura été jetée.
Il est inutile d'insister sur la portée de cette in-
vention. Des plaintes de disparitions de lettres con-
fiées aux boit s ont lieu journellement, et la né-
cessité d'un contrôle régulier se fait vivement
sentir.
M. Pieplovsky est actuellement à Saint-Péters- '
bourg, où il est venu pour affaires. On lui a offert,
di t-on, eh Allemagne, un privilège, de cinq ans pour
son procédé; mais il a désiré que la première ap-
plication en fût faite en Russie.
j,
ROCAMBOLE
LES
MISÈRES DE LONDRES
PAR
PONSON DU TERRAIL
CINQUIÈME PARTIE
L'ENFER DE MISTRESS BURTON
N, 234
XXXV
■Shoking avait peur...
"Kon pour lui, à cette heure, bien que nous
oro,g pu voir que Shoking tenait a^sez à la ve
et n'en faifait. nullement fi ; mais ilVoubHait, en
ce .moment, pour ne songer qu à l'homme
gris . ,
Or, cela tenait peut-êtru tl ce que S.iokmg, .
n'ayant jamais été ni beau ni riche, no s'était
par conséquent jamais trouvé l'enfant gâté du
. Yeir les numéros parus depuis le 22 novembre.
beau sexe ; mais il ne croyait guère à l'amour et
estimait que la femme n'a d'autre mission sé-
rieuse en ce monde que de tromper ghomme du
soir au matin.
Et quand ii fut seul dans la barque, Shoking,
soupira de plus belle et se dit :
— Décidément, il n'y a pas d'homme compJé-
tement fort. Chacun à sa faiblesse, et mon pau-
vre maître, l'homme gris, a la sienne. Il croit à
l'amour 1
Moi, j'ai dans l'idée qu'il va donner tête
baissée dans un piège que lui a tendu ce diable
en jupons qui nous a déjà joué tant de mauvais
tour,,;...
Et j'e n'ai plus qu'un espoir, c'est qu'une fois
dans le piège, il s'en tirera.
Ceci n'étlit pas, au demeurant, "trop mal rai-
sonné, attendu que si Sh:king croyait au piège,
il n'abandonnait pas sa foi robuste dans les
ressources prodigieuses de l'hornn'ie gris.
Il y avait bien un quart d'heure q'ue celui-ci
était entré dans le souterrain.
Les su;POSi:.ÎOilS les plus épouvantables s'é-
taient tout a coup présentées àl'esprit troubléde
Shokmg. j
D'abord il avait cru qu'on Allait assassiner
i'homme gris, et qu'il entendrait ses cris, d ago-
nie ;. puis il s'était imaginé que ,1e, souterrain
était nleiri de barris de poudre et qu'on allait te
faire sauter, puis encore une foule d'autres dé-
nouements tragiques.
Ma.s. rien de, $i$t,ce\^ n'arrivait,,et le..plus
grand calme paraissait réjnrain, .",
Cependant, tout à coup, un bruit frappa 1'0-
reilla incuiètaida Shok-ina
Ce bruit' ne venait pas du souterrain, mais
bien du milieu de la Tamise, et c'était n.1 bruit
d'avirons frappant l'eau avec une cadence et
une régularité parfaites.
Sbokkig se dit :
Ce sont des mariniers ou des pêcheurs, ou
peut-être même des agents de police du Lateau
le Royaliste. Tenons-nous tranquille, ils ne me
verront pas.
Le bruit, cependant, devenait plus distinct
et la barque paraissait venir de son côte.
Mais Shukilig, les yeux tournés vers le souter-
rain ne s'en souciait pas autrement.
Ii était peu probable, du resté, que la barque
qui paraissat approcher de plus en plus, vien-
drait laser la berge au point de se trouver bord-
à bord avec celle de SholÜng,
Cependant ejle se rapprochait de minute
en miuute. t 4
Shoking ne la voyait pas encore, mais il en-
tendait un murmure cornus de yo;£ se
au bruit des aVÍronS, ..
Enfin, tout à coup, elle déchira le brouillard
et apparut aux yeux de Shoking^
Alprs celui-ci se coucha à plat ventre dans le
canot.
Mats la'Barque gouvernait ' 'droit -sur'lui. lui. '
.! Une vague inquiétude s'empara alors de Sho-
king. , ...... ^
Il y avait troîs'lio-mibes de'ans :
i Un' qui se tenait debout à l'arrière; deux au-
tre¡; qui nageaient.
La nuit était noire, on le sait ; mais s,i.Sho-
king ne pouvait voir le visage :de ces trois hom-
mes, il entendit tout à coup une voix qui le fit ;
tiv.ssaiUi»
Cette voix, il l'avait entendue déjà ; et cepen.
darit, il ne pouvait dire encore quel était l'hom-
me à qui eHe appartenait.
— Oui, disait-elle, c'est pour demain matin.
— Ça va bien à Newgate, répondit une autre
voix, celle du second batelier sans doute, mais
qui é'a't tout à fait in-connue à Shoking,
— Hier, on a pendu la nourrisseuse. De-
main...
— Demain, reprit la première voix, ce sera
le tour de ce pauvre John.
Cette fois, un souvenir traversa le cerveau de
Shoking. ' .
Il savait enfin quelle, était cette voix.
C'était la voix de Nichols. ' ■
Et la barque avançait toujours, et l'épouvante
s'empara de Shoking, qui n'osait bouger et se
disait : _
— S'ils me reconnaissent, je suis perdu!
En èffet, en ce mement-là, Shoking se repen-
ta't amèrement d'avoir quitté cette bonne peau
noire dentrer.
Tout à coup Ni(,,hois et son compagnon don-
nèrent un dernier coup d'aviron et la barque
viat heurter le canot de S;¡oking,qui se redressa
éperdu, tant la secousse avait été violente!...
PONSON DU TERRAIL
(La suite aU prochain numéro.)
^ Ce qu'elle dit. c'est quià partir de la deuxième
semaine, le paysan perdit complètement le
sommeil et l'appétit. Aussi quelle vii) !... Le
porc sortait il dix minutes pour prendre
Pair, l'hcmme était sur ses talons; allait-il aux
champs pour batifoler le long des ruisseaux
bourbeux, il le suivait, interrogeant anxieuse-
ment li1 fonge où il s'était vautré; s'arrêtait-il
en écartant la jambe, il scrutait, avec l'œil
d'Harpagon, les odorants résultats de la courte
station.
Mettons-nous à la place du brave cultivateur;
eussions-nous fait autrement?
Mais tout n'est qu'beur et malheur dans ce
monde. ■ , ;
Le onziorre jour, le parc tomba malade ; -!e
douzième, au matin, il était ' à tmÜe'extrémité.
Ce que fit alors rostre paysan est véritable-
ment une abominable chose. Il alla trouver le
vendeur du jeune pourceau, et lui signifia net
qu'il l'avait ttompé, que le marché était nul,
que le porc avait une affection chronique dont
il mourait, et qu'il eût à le reprendre, sinon
qu'il n'en serait pas payé. Et voilà.
Le vendeur vient en hâte, voit le patient, le
trouve effectivement plus mal et le saigf'e.
Hélas! le moribond trépassa, séance tenante,
entre les bras do l'opérateur.
Mais un payscin_ madré trouve toujours uo
paysan plus madré qui le joue.
Le marchand du pctÍi. porc demanda l'autop-
sie du défunt.
C'était trop juste.
On 'ia"Èit.
Or, S<1.v,ez-vous ce qu'on trouva dans le ventre
du compagnon di, saint Antoine?
Une bourse en cuir à demi ouverte et conte- .
nant encore 140 fr. en louis, 7 fr. en menue
monnaie. 3 sous et 2 centimesI...
A qui la bête maintenant?
,
-
ici notre rôle de narrateur fMiit-et celui de
M. le jugo de paix commence.
La icontestation est portée'devant le magis-
trat compétent du can6on.
On plaidera par avocats.
Le vendeur soutient que la bourse avalée par
le porc de la partie adverse est sa propre bourse
Il a, dit-il, ses témoins.
L'acheteur, de son côté, affirme que les louis
sont bien à lui, ayant acquis bond fide contenant
et contenu ; que, d'ailleurs, beaucoup de bourses
en cuir se ressemblent et que la bête peu' avoir
trouvé celle-là dans les champs. Quant au sur-
plus, la dite bourse ayant fait périr ledit porc, il
11 bien le droit de la garder, pour se couvrir du
dommage éprouvé.
Les choses en sont là. Nous donnerons, s'il
*e peut, les débats et le jugement.
(.Mémorial de la L--*-,)
FAITS DIVERS
PARIS
M. -Bonsens, qui avait gagné le gros lot de cinq
cent mille francs dans les obligations mexicaines,
vient de mourir, boulevard du Prince-Eugène, où il
s'était retiré.
Une fois en possession de cette fortune, il avait
quitté son établies ment de serrurerie et donné un
gr nd banquet à sa f.mitte, à laquelle il lit des pré-
sents; ses neveux et nièces reçurent, des montres en
...r, etc.
Circonstance assez curieuse : alléché comme tant
d'autres par l'appât de primes susceptibles d'éveil-
ler la cupidité, il avait converti toute sa fortune en
obligations Mexicaines,d-e sorte que c'est en perdant
dix mille francs qu'il s'était fait vingt-cinq mille
francs de rente. - F. • -
Les tarifs remis aux voyageurs par les cochers
de remises contiennent le prix à payer pour les
voitures prises sur la voie publique, et le prix —
différent de 30 centimes en plus — pour les voi-
tures prises au remisage.
Or, il 'arri've que la plnp1rt des voyageurs, et
principalement les provinciaux et les étrangers,
comprennent par ces mots : lieu de remisage, la sta-
tion en plein air où les voitures prennent la file,
et par ces mots : voitures prises sur la voie pu,bUque.
les voitures circulant à vide dans les rues, ce qui
constituait autrefois l'état de maraude.
Il en résulte que ces personnes payent, sans le
savoir, 30 centimes en trop, un joli supplément de
pourboire, comme on voit.
Messieurs 10'8 cochers ayant, intérêt à ne point
éclairer le public, il est bon que la presse s'en
charge. Station et remisage; font deux; voie pu-
blique et station ne font qu'un.
M. X... possède à Meudon une propriété où il va
chaque année avec sa famille passer la belte
saison.
Dernièrement, sa jeune nHu, Amélie, âgée de
seize ans) chassait le papillon au filet; mais bientôt
fatiguée par sa course capricieuse et folâtre, elle
s'Resit, sur l'herbe en un endroit où l'ombre et la
fraîcheur la conviaient à prendre du repos.
Lé, elle s'en iormit avec un abandon plein de
grâce et do charme.' w
A quelques pas se tenait sa mère, livrée à un tra-
va.ii d'aiguille.
Au bout d'une demi-heure, la jeune fille sa ré-
veille, se frotte les yeux et pousse un cri d'angoisse
qui retentit jusqu'au fond du cœur de sa mûre.
Celle-ci se précipite vers sa fille, l'interroge...
Hélas! la pauvre enfant, versant Je grosses lar-
mes, lui répond avec un accent déchirant en lui
tendant les bras :
— Maman, je suis aveugle!...
C'est pendant son sommeil qu'elle avait été frap-
pée de cécité. Une transpiration abondante cpie ia
fraîcheur du lieu avait séchée, avait déterminé la
perle de la vue.
On comprend l'e désespoir des parents qui n ont
pas d'autre enfant.
Pourtant, un oculiste en renom de Paris espère
lui faire recouvrer la vue. —
F.
Le feu a éclaté vendredi, vers onze heures du
matin, à Bculegne-sur-Seme. rue de l'Abreuvoir,
dans une maison servant de magasin à fourrages
et contenant aussi quelques logements habités. Les
sapeurs-pompiers de la commune, munis de deux
pompes et conduits par les officiers de .la compa-
gnie, sont arrivés en toute hâte et ont vigoureuse-
ment combattu l'incendie, dont on était maître
après deux heures de travail. Une pompe apparte-
nant à M. de rtuthschiJd, dont. le château est voisin,
et une pompe de la commune de Saint-Cloud ont
été mises à la disposition des travailleurs. Les
planchers et la toiture de la maison, ainsi que le
fourrage qu'elle renfermait ont été incendies. Les
sapeurs-pompiers ont.'dû rester toute la journée
d'hier et cette nuit jusqu'à, trois heures du matin
sur le lieu du sinistre pour opérer les travaux de
déblaiement, et achever d'éteindre le feu qui, à
plusieurs reprises, menaçait de reprendre. J
Le feu a pris avant-hier, à trois henresdc l'après-
midi, dans le hameau de ViI1atranca (quinzième ar-
rondissement), chez le sieur N.., chiffonnier.
Ce hameau, malheureusement, est totalement dé-
pourvu d'e..u.
Les pompiers d'un grand magasin à fourrage vei-
sin et du poste dc' la l'no de la Procession sont ve-
nus au secours des incendiés. '
Les flammes, faute d'aliment, furent éteintes après
deux heures dû travail.
Trois petits enfants se trouvaient dans l'habitation:
deux s'étaient, dans leur frayeur, réfugiés sous un
lit,, On les a retirés tous trois à moitié asphyxiés.
Les soins qu'on leur a prodigués à temps les ont
rappelés à la vie.
En rendant compté de l'inhumation du marquis !
d'Orvault, nous avons dit, d'après d'autres journaug, 1
que Mme Schumacher y assistait. A ce propos,
Mme Schumacher, nous demande une rectifi-
cation...
La voici ;
Mme Schumacher n'était pas à l'enterrement du'
marquis d'Ofvau.lt, a - • •
DEPARTEMENTS ET COLONIES
Une amélioration très-sensible s'est produite
dans la santé de Maie la princesse Baciocchi.
Son Altesse se lève maintenant tous léfé joilrs.
Elle a même commencé à» faire quelques pas
dans son appartement.
La cour d'assises de Constantine vient d-'avoir à
juger une affaire des plus tristes — l'affaire d'Aïn-
Guerfa — assassinat, vol, etc. — Huit individus
sont sur le banc des accusés. A les entendre, on
les croirait innocents; mais les preuves sont là pour
établir leur cu'pabilité.
L'organe du ministère public faifr un émouvant
récit de la scène de carnage qui a ensanglanté Aïn-
Guerfa dan. la nuit du 23 décembre. Les nommés
Mohamed ben Chebana, Ahmed ben Abdallah, Bel-
Kissem ben 3aker, Cherif ben Bou Maâraff, sont
condamnés à la peine de mort; les nommés Messaoud
hen Ahmed El-Aggonn, Boussâa ben Nezzer aux
travaux forcés à perpétuité, et Mihoub ben Abder-
rhnman, à,vingt ans de la même peine. 1
Deux jours apiès, dans son audience du 23 juin,
la même cour a condamné à la peine de mort Amar
ben Berkassen,.oonvaincu d'assassinat.
On écrit d'Aumale à l'Akh0a1' d'A1ger:
Le mois dernier, un lion a enlevé une petite fille
arabe de cinq ans, à quarante kilomèlres environ
d'Aumale, près de BouÜa, dans les circonstances
suivantes :
Vers cinq heures du soir, trois enfants indigènes
jouaient à quelque distance d'un moulin kabyle,
dans lequel se trouvaient leurs parents. Tout à
coup un l'ion se présenta. Les enfants s'enfuient,
mais l'un deux trébuche et tombe ; le lion le saisit
et l'emporte. •
Une heure après, un des enfants, rentré chez lui,
mourut de saisissement. Des faits semblables soni
très-rares ; le lion n'attaque que très-exception-
nellement la rase humaine. Ces animaux ont ét'ë
très-nombreux, cet hiver, à l'est d'Aumale.
Un nouveau convoi de 200 condamnés du bagne de
Toulon sera prochainement dirigé sur la Nouvelle-
Calédonie; c'est la frégate à voiles la Sibylle, atten-
due de Br-est, qui effectuera ce transport.
On lit dans le Journaîde Saint-Jean-d'Angély :
Un nommé B.. , domestique à Saint-Jean-d'An-
gély, vient d'être bien cruellement puni de son im -
prudence et de sa légèreté.
Passant jeudi dernier près d'un ouvrier cordier,
qui travaillait muni d'un pe-ignon de fiiasse attaché
autour des reins, il lui a, par plaisanterie,, jeté une
allumette enflammée, en disant"qu'il aUait lui met-
tre le feuàu derrière. L'allumette, malheureusement
trop bien dirigée, a atteint la filasse qui avait été
chauffée par un soleil ardent et qui a pris feu
comme la poudre.
L'étourdi jeune homme a compris aussitôt la por-
tée de son imprudence et a fait tous ses efforts
pour éteindre le feu avec ses mains. Le cordier
voulait aussi détacher son peignon, mais la douleur
était si forte qu'il n'a pu en venir à bout. Enfin,
des secours sont arrivés, et, le feu éteint, on s'est
aperçu du mal qu'il avait produit : le malheureux
cordier a les reins et le dos tellement attaqués qu'il
est à craindre qu'il n'en guérisse' pas, et B,..
pourra bien être estropié pour toujours.
On les a transportas tous les deux à l'hôpital pour
y recevoir les1.oins que nécessite leur état.
Le Courrier de Marseille rapporte le fait sui-.
vant: • ;
Mercredi, vers cinq heures du soir, les passants
de la rue Fortunée ont été témoins d'un spectacle
bien émouvant. ' " ' , ,
Un enfant à peine âgé de sept 'ans' pendait au
bout d'une corde à laquelle ilTtait. attaehé par les
reins, en dehors d une fenêtre située au. troisième'
étage. On s'empressa de monter jusqu'à lui avec
une échelle, et on le tira de cette situation critique.
On lui demanda comment il se trouvait dans cet
état,
Voici ce qu'il raconta.
Son père et sa belle-mère, en partant pour leur
travail le matin, l'avaient attaché à la perSienne
avec une corde fixée par un cadenas. Se trouvant
seul, il était monté sur l'appui de la fenêtre et s'é-
tait endormi; pendant son sommeil, un mouvement
involontaire l'avait jeté en dehors.
Il était broyé sans le lien qui l'avait petenu. Une
enquête a été immédiatement ouverte sur ra con-
duite des parents à l'égard de cet enfant.
ÉTRANGER
Le 22 a commencé devant la cour d'assises de
Posen (Prusse) le procès du relieur Wittrpann, ac-
cusé d'avoir empoisonné ses quatre femmes et deux
enfants dont. l'un était le sien.
Né en 1836 à Coblentz, fris d'un geôlier. Witt-
mann épousa en 1860 à Wollinsa première femme,
qui mourut subitement, après lui avoir légué toute
sa fortune. C'est ce qu'il sut également obtenir des
trois femmes, qu'il épousa depuis, eu 1863, 1864 et
1865.
Au décès de la dernière, les soupçons de la justice
s'éveillèrent ; une instruction fut commencée et il
fut établi, que les quatre compagnes de ce monstre
avaient succombé à » des doses foudroyantes d'ar-
senic.
En 1861 l'accusé était parvenu, pendant le démé- ,
nagement d'un pharmac'.eH son voisin, à dérober
un quart de livre de. ce poison.
Paresseux et adonné à toui genre d'excès, Witt-
mann avait des besoins d'argent incessants, et c'est
la cupidité qui l'a poussé à cette suite effroyable de
meurtres.
Seulement on se demande comment, malgré sa
conduite crapuleuse, jointe à une froideur glaciale
de caractère, il a pu en cinq ans de temps trouver
quatre femmes plus riches que lui.
(Fremdenblalt de Berlin.)
Les journaux de Brux lies portent à une dizaine
le nombre des malheureux dont l'explosion de pou-
dre dont nous avons parlé a causé la mort à Que-
nast. Plusieurs autres ont été blessée. De petites
habitations voisines ont été ébranlées jusque da.ns
leurs fondements et seraient prêtes à s'écrouler.
On lit dans une correspondance de Saint-Péters-
bourg du journal russe la Moskowa :
On s'entretient beaucoup en ce moment d'une in-
génieuse invention de M. Repîovsky, diacre de
l'égliseide Stuttgard. Au moyen d'un mécanisme
appliqué aux boites aux lettres, en jetamt une lettre
dans 'une de ces boîtes, on recevra immédiatement
un reçu indiquant l'année, le mois et le jour où la
lettre aura été jetée.
Il est inutile d'insister sur la portée de cette in-
vention. Des plaintes de disparitions de lettres con-
fiées aux boit s ont lieu journellement, et la né-
cessité d'un contrôle régulier se fait vivement
sentir.
M. Pieplovsky est actuellement à Saint-Péters- '
bourg, où il est venu pour affaires. On lui a offert,
di t-on, eh Allemagne, un privilège, de cinq ans pour
son procédé; mais il a désiré que la première ap-
plication en fût faite en Russie.
j,
ROCAMBOLE
LES
MISÈRES DE LONDRES
PAR
PONSON DU TERRAIL
CINQUIÈME PARTIE
L'ENFER DE MISTRESS BURTON
N, 234
XXXV
■Shoking avait peur...
"Kon pour lui, à cette heure, bien que nous
oro,g pu voir que Shoking tenait a^sez à la ve
et n'en faifait. nullement fi ; mais ilVoubHait, en
ce .moment, pour ne songer qu à l'homme
gris . ,
Or, cela tenait peut-êtru tl ce que S.iokmg, .
n'ayant jamais été ni beau ni riche, no s'était
par conséquent jamais trouvé l'enfant gâté du
. Yeir les numéros parus depuis le 22 novembre.
beau sexe ; mais il ne croyait guère à l'amour et
estimait que la femme n'a d'autre mission sé-
rieuse en ce monde que de tromper ghomme du
soir au matin.
Et quand ii fut seul dans la barque, Shoking,
soupira de plus belle et se dit :
— Décidément, il n'y a pas d'homme compJé-
tement fort. Chacun à sa faiblesse, et mon pau-
vre maître, l'homme gris, a la sienne. Il croit à
l'amour 1
Moi, j'ai dans l'idée qu'il va donner tête
baissée dans un piège que lui a tendu ce diable
en jupons qui nous a déjà joué tant de mauvais
tour,,;...
Et j'e n'ai plus qu'un espoir, c'est qu'une fois
dans le piège, il s'en tirera.
Ceci n'étlit pas, au demeurant, "trop mal rai-
sonné, attendu que si Sh:king croyait au piège,
il n'abandonnait pas sa foi robuste dans les
ressources prodigieuses de l'hornn'ie gris.
Il y avait bien un quart d'heure q'ue celui-ci
était entré dans le souterrain.
Les su;POSi:.ÎOilS les plus épouvantables s'é-
taient tout a coup présentées àl'esprit troubléde
Shokmg. j
D'abord il avait cru qu'on Allait assassiner
i'homme gris, et qu'il entendrait ses cris, d ago-
nie ;. puis il s'était imaginé que ,1e, souterrain
était nleiri de barris de poudre et qu'on allait te
faire sauter, puis encore une foule d'autres dé-
nouements tragiques.
Ma.s. rien de, $i$t,ce\^ n'arrivait,,et le..plus
grand calme paraissait réjnrain, .",
Cependant, tout à coup, un bruit frappa 1'0-
reilla incuiètaida Shok-ina
Ce bruit' ne venait pas du souterrain, mais
bien du milieu de la Tamise, et c'était n.1 bruit
d'avirons frappant l'eau avec une cadence et
une régularité parfaites.
Sbokkig se dit :
Ce sont des mariniers ou des pêcheurs, ou
peut-être même des agents de police du Lateau
le Royaliste. Tenons-nous tranquille, ils ne me
verront pas.
Le bruit, cependant, devenait plus distinct
et la barque paraissait venir de son côte.
Mais Shukilig, les yeux tournés vers le souter-
rain ne s'en souciait pas autrement.
Ii était peu probable, du resté, que la barque
qui paraissat approcher de plus en plus, vien-
drait laser la berge au point de se trouver bord-
à bord avec celle de SholÜng,
Cependant ejle se rapprochait de minute
en miuute. t 4
Shoking ne la voyait pas encore, mais il en-
tendait un murmure cornus de yo;£ se
au bruit des aVÍronS, ..
Enfin, tout à coup, elle déchira le brouillard
et apparut aux yeux de Shoking^
Alprs celui-ci se coucha à plat ventre dans le
canot.
Mats la'Barque gouvernait ' 'droit -sur'lui. lui. '
.! Une vague inquiétude s'empara alors de Sho-
king. , ...... ^
Il y avait troîs'lio-mibes de'ans :
i Un' qui se tenait debout à l'arrière; deux au-
tre¡; qui nageaient.
La nuit était noire, on le sait ; mais s,i.Sho-
king ne pouvait voir le visage :de ces trois hom-
mes, il entendit tout à coup une voix qui le fit ;
tiv.ssaiUi»
Cette voix, il l'avait entendue déjà ; et cepen.
darit, il ne pouvait dire encore quel était l'hom-
me à qui eHe appartenait.
— Oui, disait-elle, c'est pour demain matin.
— Ça va bien à Newgate, répondit une autre
voix, celle du second batelier sans doute, mais
qui é'a't tout à fait in-connue à Shoking,
— Hier, on a pendu la nourrisseuse. De-
main...
— Demain, reprit la première voix, ce sera
le tour de ce pauvre John.
Cette fois, un souvenir traversa le cerveau de
Shoking. ' .
Il savait enfin quelle, était cette voix.
C'était la voix de Nichols. ' ■
Et la barque avançait toujours, et l'épouvante
s'empara de Shoking, qui n'osait bouger et se
disait : _
— S'ils me reconnaissent, je suis perdu!
En èffet, en ce mement-là, Shoking se repen-
ta't amèrement d'avoir quitté cette bonne peau
noire d
Tout à coup Ni(,,hois et son compagnon don-
nèrent un dernier coup d'aviron et la barque
viat heurter le canot de S;¡oking,qui se redressa
éperdu, tant la secousse avait été violente!...
PONSON DU TERRAIL
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