Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1868-06-28
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 28 juin 1868 28 juin 1868
Description : 1868/06/28 (A3,N801). 1868/06/28 (A3,N801).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4717803x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2017
franco pou. aller chercher le la monnaie, s'en vint
à Lyon dépenser la somme qui lui avait, été con-
fiée." Il passa la nuit chez une femme Beangez, et, l«i
' : lendemain, il continua d'uDcr do cabaret en cnba-
rot Le soir venu, il fit rencontre de la femme Gruar-
det qui l'emmena chez elle. Or, le 3 mai, la fille
: Gruardet fut trouvés morte. Elle .avait été étian-
glée.
A l'audience. t'accuse ,expliqllB de la, façon sui-
vante les circonstances.qui l'ont poussé à commct-
tre ce crime. Une contestation d'intérêt s'étant
élevée entre eux, cette fliîe l'auraH frappé de la
main au visage, et, cédant il un premier mouvc-
ment de CO)I:I'I', Detfrau. l'aurait, saisio à la gorge
Mn-t intention de la tuer.
Deifrau, déclaré COllJHlhl", mai? avec circonstan-
ces alt¿,nu"nk", a été condamne aux travaux forcés
k perpétuité et a la peine de la Mgradatlon.
Cn bioil crue! événement, dit le Journal de. Mer t-
ntéd'i, vient du plonger dans le deuil une honorable
l'annlie de Sli:n:¡:i.
BornièreiiK-Ht Mme Lambert, femme d'un notaire,
'-t sa fille, Mme Hulot, mariée à un niaitre de forges
il. Douchen., se ))rornenatent., quand, arrivées en un
Heu dit le Tournant, où se trouve une noue. a,ssez
fJtenduc, 11rne J.ainberl, qui, déjà avait pris des
bains en cet endroit, engagea sa Jil1e à s'y baigner
nvoc elle,
Mais les crues d'eau avaient déplace lo fond de
cette noue, en y produisant des excavations qui ont
«ujourd'hui i ou. 5 mètres de profondeur et qui com-
n]('llr,enL à quelques mètres du bord.
Ces deux dames s'engagèrent dans la noue. Tout,
h coup Mme Hulot glis a et perdit pied. Sa mère
ne consultant que l'(;!an de son cœur maternel,
s'élança vers elle et la saisit par la main. Mais elle
perdit pied aussi et fut entraînée dans le goutlVe. La.
bonne, qui était restée sur la rive, jeta des cris qui
furent entet: lus par le sieur Riciinrd. Il accourut et
pul ':l:lt,':1I':' Mme I.T.mbert qui t nait encore sa
tille : mallt';lll'l!u:,c!m:nt cene-ei lui échappa et dis-
parut dans l eau.
I l'autre» secours arriveren', mais trop tard. Car
ce 1'" fui qvei t1 ois quarts d'heure après, qu'a l'aide
de ciocheis, on parvint à retirer le corps de ma-
(".hmo Hulot.
(.le fatal accident a répandu la consternation dans
;a \ iîie du Steiiuy, quia pris tout entière la pari la
(du- vive à !'iuunt:nse désolai ion qu'éprouve la fa-
mille I,anibf,rt et l'époux inconsolable de ILl, mal.
heureuse \K''.nne.
Avaiil-uler, dans la matinee, raconte le Courrier
U? l'Eure, un des tardes d.' la foret de Pacy aper-
çut, u-'-ant so>is mu; touffe de bois taitns, un che-
ve-'.iil qui paraissait IVaielr ment tué. Ii était i'vi-
<'<:•:>! que c-t animal avait, été c.achf là par quelque
braconnier qui, n'avant pu i'L'ntever à cause de
i'))eure :\\,WI:¡",., se proposait «lo venir le chercher
quand ia imit serait v'uiue Le commissaire de po-
lice et les gendarmes de Pacy, prévenus du fait, se
rendirent sur le soir dans la for «H l't nllèront t'en-. ■
ïnisquer autour de t'endroit ou gisait le chevreuil.
•Vers dix heures, arrivèrent deux individus qui se
préparaient à enlever leur proie lorsqu'inlorvinrent
lu eornmissane et, les gendarmes Les deux bracon-
niers prirent aussi tût la fuiV..., ue tarda pas à être iJ.ITèté. 1.'o.ulre, nommé
t'..., parvint à se soustraire à la poursuite dont il
était l'objet ; mais arrive vers minuit à Menilf's,
ou il demeura t, ce malheureux, dont la raison
avait été troublée sans doute par l'émotion qu'il
avait éprouvée, s'est tué en so tirant un coup de
fusil dans la tête.
L n faitu'ès-étrange rapporta par la Revue (le l'Ouetl
s'est passe à Muugon, pendant les derniers jours
d'excessive chaleur que nons venons de traverser.
La cour d'une maison était remplie J,) cou)envr°s.
Dès qu'un les poursuivait, elles se réfugiaient dans
les fentes d'uu vieux mur d'où elles étaient sorlies.
Afin de so débarrasser de ce voisinage, des maçons
qui travaillaient dans les environs prirent un fusi),
et CIl quelques jours, ils ne tuèrent pas moins de
65 couleuvres, longues d'environ un mètre. On
pense qn'e!!es sortaient d'un fumier adossé il un
vieux mur, et que c'est là qu'cl!eâ avaient leur quar-
tier générât.
ÉTRANGER
Le prince Napoléon, pendant son séjour à
Pesth, ayant appris qu'il y avait dans cette ville
un vétéran de l'Empire, nommé Pierre Lacoste,
Français, âgé de 101 ans, désira que celui-ci lui
fût présenté. Ce brave centenaire se rendit à
l'hôtel do l'Europe, où le prince lui fit le plus
cordial accueil et lui adressa quelques questions
bienveillantes.
— Vous avez, mon ami, combattu avec mon
oncle?
— Oui, mon prince, répondit le vieux soldat;
j'ai assisté à dix victoires du grand Napoléon,
et en vous contemplant je ne puis retenir mes
larmes, car, dans vous, je reconnais tous les
traits du visage du grand Empereur : il me sem-
ble que je n'ai que vingt ans.
Le prince lui serra affectueusement la main et
l'invita à d"jeuner.
Les rois de Prusse, de Wurtemberg, le prince
royal de Prusse, les grands ducs de Hesse, de
Saxe-Weimar et le prince Guillaume de Bade
sont arrivés à Worms pour l'inauguration de la
statue de Luther. Après le service divin, les
souverains ont déjeune chez M. Pfœrmbecker,
membre du parlement douanier. A deux heures,
le monument de Luther a été découvert.
Un président jugé par son propre tribunal, par
exempt, la scène se passe toujours au s Etats-Unis.
mIvI. Callieolt, cx-speaker (président), de la se-
conde chambre de la législature de l'Etat de
New-York, reconnu coupable parte jury d'avoir
commis «les fraudes au préjudice du gouvernement
(lCS K'.ats-Unis, a été condamné par une Cour fédé-
rale à un emprisonnement de deux ans dans le pé-
nitenL'icr d'Àlbanv, et, en outre, à une amende de
llJ,UUU doUars (C)v,OUQ Cr.)
Une des causes anglaises les plus célèbres a
occupé hier un instant 'a chambre des lords. On
se rappelle qu'une certaine mistress Hyves, âges
maintenant, de soixante-dix ans, a soulevé de-
puis plus d'un demi-siècle des prétentions au
trône d'Angleterre.
Elle réclame )a couronne d'Angleterre, déola-
rant qu'elle est la descendante légitime du duc
de Cumberland, fils de Georges II d'Angleterre
et marié à une demoiselle Olive Vilmot.
Le procès, après avoir passe par toutes les
phases possibles pendant trente ans, est arriva
en appel devant la Chambre des pairs.
L'attorney g:;néral, qui représente le gouver-
nement, a soutenu que le mariage du duc de
Cumucrland avec Olive Vilmot n'était pas Ya-
lable.
La Chambre des pairs a repoussé la demande
de Lavinia llyves.
Un procès assez singulier vient d'avoir lieu en
Ecosse. Virginie Mackaisie, une charmante Ecos-
saise de dix-huit ans, fait citer devant le magistrat
civil d'Aberdeen, Michael Scott. le fils d'un riche
cuUivatenr. Elle porte dans ses bras un enfant de
quatre mois, et elle réclame de son séducteur les
abments nécessaires.
Après de très-courts débats, le juge le déclare
père de t'enfant, et le condamne, à paver à la jeune
tille trompée 2 shillings et 6 pence par semaine
pendant t i ans.
Michaf.'l Scott, ne s'exécute pas; il y a là mépris
de la décision du juge.
Il comparait de nouveau devant la cour. Il est
condamné a quatorze jours de prison avec travail
forcé.
Mais voici la chose curieuse : Pendant deux heu-
res le matin et deux heures le soir, il devra porter
sur ses bras, la tète découverte, un enfant en fonte
du poids d'oviron 15 ki'og.
Et, après l'expiration de sa peine, s'il refuse de
payer co; qu'on réclame de lui, il retournera. de nou-
veau en prison.
On lit dans le Ste-iulardo catholico, de Gènes, nu-
méro du 20 juin :
Hier, la Cour d'assises a jugé le nommé Castel-
lini, ex-garde munic!pa), ticcus6 accusé d'avoir tué sa
fille Elvira, âgée seulement de treize mois, a la
suite de longs, nombreux et incroyables sevid'ea.
Ce monstre secouait la pauvre enfant "atec vio-
lence, la battait, voulait la faire rester' debout et 1
marcher sans appui, alors qu'e)!e en était incapab¡''>,
Il l'effrayait en lui versmt tout à coup sur la tète
des pots d'eau froide, la 1llordait, lui brûlait les
chairs avec des madères caustiqncs, la prenait par
les pieds et la jetait de loin sur sa mère; il saisis-
sait entre ses mains brutales et secouait rudement
la petite té!e de la malheureuse victime, de façon à
lui causer de violentes commotions au cerveau.
Le jury ayant rendu un verdict di) cu)pabi!ite, la
Cour a condamné Gasteilini aux travaux forces à
perpetuiLe.
Mercredi, lisons-nous dans. Y Union de. C/'<«)\'f?rot,
une terrible catastrophe plongeait dans la conster,
nation toutes les communes qui avoisinent les car-
rières de Quenast.
, Un charriot chargé de pendre ,venait d'arriver
dans ceLte dormere, J.Jco.liV', lorsque versheures, on ignore par quelle cause, le feu prit à la
poudre. Une épouvantable détonation se fit en-
tendre, le charriot VOla en éclats; trois canonniers
qui tonnaient i'escorte et plusieurs ouvriers occu-
pes au déchargement furent lancés dans les airs.
On n'en retrouva (dus que des membres épars'etdes
lambeaux de chair gisant càet là dans la campagne.
Les détails précis manquant, on ignore encore le
nombre des malheureuses victimes de ce terrible
accHJent.
On vient d'arrêter 2t ,}LlJ'cl1:', dit Y Indépendance
heigt, un facteur do ht poste, dont la femme avait
présente en pavement dans un magasin un billet de
1,000 francs. Ce billet, présente à t'échange de la
Banque Nationale, fut reconnu pour avoir fait par-
tie des vingt-cinq mille francs votes, il y a neuf
ans, dans une Lttl c chargée expédiée de Hruxe)!es
à Iluy ; le facteur en question faisait à celle époque
le service ds courrier sur iii rcute de Huy. Il est en
aveu.
Un terrible accident a failli arriver à Anvers,
sur le chemin de fur, près du passage à niveau de
la ruu Cet! nul.
Un employé de messageries, chargé d'accompa-
ç-IIcr un convoi de marchandis'-.s, ayant voulu pas-
ser imprudemment d'un wagon à un au're p.aidant ,
que le train était en marche, posa le pied il faux
sur un tampon et tomba. Les témoins de cet acci-
dent croyaient l'homme infailliblement perdu, mais
il eut la presence J'v'sprit de s'accrocher au marche-
pied du wagon, et il fut ainsi traîné à une distance
d'environ cent mdres.
Cependant les i)gents de^poliee et les garde-bar-
rière, crieront au mécanicien de stopp r, ce qu'i]
lit. On releva le malheureux empioye te ut meurtri
et couvert de nombreuses contusions il la figure et
aux mains, mais la vie sauve.. (La, Belgique.)
On lit dans le Louvanùte:
« Lundi lë, un cijif!'onnier, se livrant, près de la
porte do Tirlemont, à des recherches dans les dé-
combr':s que l'on déverse dans les anciens fosses
des remparts, y rencontra les débris encore frais
d'une tète humaine,
» Il la ramassa et se promena dans les rues de la,
ville en exhibant sa hideuse trouvaille.
, » Il fut arrête et conduit a la police. Le parquet
s en émut et un médecin l"gi: constata que cette tÔte, qui avait séjourne quelque
temps dans l'esprit de vin; avait servi à des expé-
riences anatomiques ou physiologiques,
» Ce fprofana'ion, a produit une pénible impression
ville. » , <
:„ L L'hiver ,passt\à à la. suite d'une attaque de paraly-
sie, Mme Spier. résidant i't. \Vatertown, dans l'Etat
de Ne w-li ork, ft prTdu ; L'usage de ses deux jambes,
et les médecin g ont dl\d£\fÚqU'¡l n'y avait d'espoir
de guérison que dans les eaux minorâtes de Sara-
toga. Il s agissait donc d'aller. à Saratoga ; mais la
trajet est long, le voyage coûteux, et les époux:
Spier ne sont pas riches. Heureusement que Pascal
a in venté; la brouette.
M. Spier en possédait une. Il a installé: dedans
la pauvre paralytique et. l, n IHlby de quelques mois; '
puis, accompagné da son fils aine, qui a six ans, il
s'est attelé à la brouette el. est parti, le premier
mars, pour Saratoga, où ib est arrive, considéra-
b'ement maigrie samedi de la semaine dernière.
Brouetter sa femme pendant trois mois, c'est
un trait de vertu dont peu de maris seraient capa-
De temps à autre des .hommes se rencontrent qui
éprouvent Je besoin ,dn se signaler par quelque
prouesse hasardeuse, telle, par exemple, que d,)
traverser l'Océan sur. une embarcation n'offrant au-
cune espèce de. sécurité. On se souvient du ReiJ
While-und-Blu!!, mais on a peut-être oublié le John
Ford, dont la te)nerite.,, pour être aussi grande , na
parvint pas néanmoins à exciter l'attention au mémo
degré,
. Le John-Ford est un yacht jaugeant deux ton-
neaux et demi.. : le 22, juin do. 'l'année dernière,
deux hommes ct un mousse s'embih'querent sur
cette coquille de iioix, a Baltimore, et firent bra-
vement route pour la France. Tout alla bien jus-
qu'au 10 août ; mais ce jour-là, le yacht chavira
au large des cotes d'Irlande. Des trois personnes
qui étaient à br-rd, deux se- neyerent. et Je troi-
sième, le nommé Andrew Armstrong, fut sauve et
aborda en Irlande; il est, depuis, revenu à Balti-
more, et s'est dit prêt h recommencer.
Quelques citoyens de cette vii!e, émerveillés de
son courage, achetèrent le JO/iiI-Ford, dont le sau-
vetage avait été opéré, et en liront don au seul sur-
vivant de Min équipage.
Or, l'un des hommes qui ont traverse l'Océan sur
le J(,'I!.. H hitp.-'inil..Mue, li rodéric Fiteh , vient d'a-
dresser un dt li à Armstrong, qui s'est empressa de
1 accepter. 11 s'agit; cette fois, d\'ll'cciUi'r la tra-
versée de 1 Atlantique de Dablin à New-York.
Arm.-trong'. sur h) Jomx-I de même dimonsion, '1' ,'jj ,\,i(Oill d'ac!ieter expressé-
ment dans ce but. Ils ne devront s'adjoindre chacun
qu'un homme d'équipage. M. Arms'rong va partir
pour 1 Europe, alin d'y prendre les derniers arran-
gements.
l'um les ¡Íml LE Ht;MI.HY
LA VIE A BON MARCHÉ
L'ŒUF
L'œuf étant u ID. fois un aliment ordinairement
assez cher et toujours preci!'nx, 1111 animent très-
su)jstanUei. l'I1fr"dcl!i,;sl1nt, <'o!Mm<)de, d'un accommo-
dement aussi aise que variÚ, les bonnes ménagères
ont beaucoup cherché un moyen de faire pondre les
poules.
. On vient de découvrir que l'ortie fraîche oti
desséchée, finement coupée et donner à la volaillo
après a'.oir été mélangée à d'.:ut.res afirn('nts. pré-
sente le précieux pouvoir d'exciter fortement lea :
poules à pondre.
Les orties déjà chargées de leur semence sont les
plus efficaces.
Celte importante observation a été faite par la
docteur Scheider de \Vorms.
JACQUES MÉNAGER.
ROCAMBOLE
mess=""N° 233 LES
PAR
PONSON DU TERRAIL
CINQUIÈME PARTIE
L'ENFER DE MISTRESS BURTON
XXXIV
Le lendemain, en effet, un peu avant mînnît, 1
une barque se détacha de la rive droite de la
Tamise et glissa silencieuse dans le br(;ui¡lard,
Deux hommes la montaient :
Shoking et l'itoinme gris.
Shoking-'as?is àlaY:lnt, maniait le" deux avi- '
on s.
ViJ.id<3s numéros parus depuii le Z'i novembre.
Debout, à l'arrière, l'homme gris, tète nue,
enveloppé dans un manteau couleur de muraille,
paraissait absorbe par une rêverie profonde.
La barque descendait au fil de )'eau etlebrouil-
lard était si épais que les réverbères du pont de
A\'i\stminstct' apparaissaient, dan s l'éloignemer.t,
comme de.-.ciiaibons couverts de cendres.
Sliokmg toupirait de temps à autre.
Tout à coup, et comme ils approchaient du
pont., il dit vivement :
— Maitre, c'est donc bien vrai? Vous allez il
ce renuex-vous ?
Cette question directe arracha l'homme gris à
i sa ccntGmpiation.
— Sans doute, dit-il.
Shoking eut un nouveau soupir.
. — A votre place, murmura-t-il, je sais bien
ce que je ferais.
— Que ferais-tu ?
— de n'irais pas.
— Ah ! et pourquoi ?
—- Je craindrais 1111 piège.
Un sourire passa sur fes lèvres de l'homme
gris, mais il ne répondit pas.
Shoking ne se tint pas pour battu.
— Qu'est-ce que vous vouiez! dit-il, on n'est
pas maître de ses pressentiments.
— Ali ! tu as des pressentiments ?
— Om, n!&!tie.
— Quels sont-ils?
- J'ai idée que si vous allez plus loin....
— Eh bien ?
— Il vous arrivera malheur.
L'homme gris haussa les épaules; puis il
tira sa montre, et en approcha son cigare, dont
il se tlt un flambeau DOUX voir l'heure.
— Minuit moins un quart, dit-il. Au lieu de !
bavarder, ami Shukmg, fais-moi le plaisir de I
na;er plus vigoureus.jm'.;uL. Il ne faut pas faire
attendre miss Ellen.
— Vous croyez donc à l'amour de cette vi-
père ?"
— Oui.
Shoking leva les yeux au ciel, et il eut un
regard qui voûtai:, dire :
— Pardonnez-lui, mon Dieu! mais l'amour
le rend aveugle Ce n'est pas miss Ellen qui
l'aime, c'est, lui qui est fou. •
— ILltc,wi! dit brusquement l'homme gris,
comme s'il eàt deviné les secrètes pensées de
Shoking.
Stioking se mit alors à frapper l'eau de ses
deux avirons avec une sorte de n!!<,'. et comme
s'il eût eu hâte d'arriver i quelque tragique dé-
nouement.
L'homme gris était retombé dans sa rêve-
rie.
La barque rasa les murs du Parlement,
I passa sous la dernière arche du pont, du côté
j de la rive fauche, puis vint stopper à cc même
j endroit on elle s'était arrêtée déjà, cette nuit-là
où l'homme gris avait pénétré dans l'hôtel Pal-
mure par le souterrain.
La Tamise avait grossi et l'homme gris fit
cet'e remarque, qu'a la marée haute l'eau mon-
terait jusqu'à l'orifice du souterrain.
Shoking, désespérant d'arrêter son maître,
avait saisi l'anneau de fer enfoncé dans une des
pierres de la digue. Puis, au moyen d'une corde,
il y avait fixé la barque de telle sorte que
l'komme cris couvait atteindre l'entrée du boyau
en se haussant sur le banc où tout à l'heure il
était assis avec Shoking,
— Tu vas m'atie.idre, dit-il.
— Ainsi, n aître, dit Sllùking, tentant un der.
nier effort, vous ne me croyez pas?
— Non.
— Vous croyez 't l'amoür de miss Ellen ?
— J'en serai sûr dans une heure. , :
Shoking leva un dernier regard vers le ciel
nU:l::-;CUX, comme pour le prendre à témoin d&
la folie de son maitre.
— Avez-vous vos pistolets, au moins? dit-il
encore.
— Non.
— Votre poignard?
— Pas davantage.
— Mais c'est de la folie! s'écria Shoking an
désespoir.
— Imbécile' dit l'homme gris, où.as-tu va
qu'on allait armé à un rendez-vous d'amour? -
' En même temps, il saisit à deux mains la
pierre qui servait d'entablement à l'orifice du'
souterrain, se hissa lestement dessus et dit :
— Attends-moi !
Puis, Shoking le vit disparaître et se trouva
seul... " )
— Oh! j'ai peur... j'ai peur... murirtara-î-ill
alors.
PONSON DU TERRAIL
(Z..a syits au prochain miméxQ»)
à Lyon dépenser la somme qui lui avait, été con-
fiée." Il passa la nuit chez une femme Beangez, et, l«i
' : lendemain, il continua d'uDcr do cabaret en cnba-
rot Le soir venu, il fit rencontre de la femme Gruar-
det qui l'emmena chez elle. Or, le 3 mai, la fille
: Gruardet fut trouvés morte. Elle .avait été étian-
glée.
A l'audience. t'accuse ,expliqllB de la, façon sui-
vante les circonstances.qui l'ont poussé à commct-
tre ce crime. Une contestation d'intérêt s'étant
élevée entre eux, cette fliîe l'auraH frappé de la
main au visage, et, cédant il un premier mouvc-
ment de CO)I:I'I', Detfrau. l'aurait, saisio à la gorge
Mn-t intention de la tuer.
Deifrau, déclaré COllJHlhl", mai? avec circonstan-
ces alt¿,nu"nk", a été condamne aux travaux forcés
k perpétuité et a la peine de la Mgradatlon.
Cn bioil crue! événement, dit le Journal de. Mer t-
ntéd'i, vient du plonger dans le deuil une honorable
l'annlie de Sli:n:¡:i.
BornièreiiK-Ht Mme Lambert, femme d'un notaire,
'-t sa fille, Mme Hulot, mariée à un niaitre de forges
il. Douchen., se ))rornenatent., quand, arrivées en un
Heu dit le Tournant, où se trouve une noue. a,ssez
fJtenduc, 11rne J.ainberl, qui, déjà avait pris des
bains en cet endroit, engagea sa Jil1e à s'y baigner
nvoc elle,
Mais les crues d'eau avaient déplace lo fond de
cette noue, en y produisant des excavations qui ont
«ujourd'hui i ou. 5 mètres de profondeur et qui com-
n]('llr,enL à quelques mètres du bord.
Ces deux dames s'engagèrent dans la noue. Tout,
h coup Mme Hulot glis a et perdit pied. Sa mère
ne consultant que l'(;!an de son cœur maternel,
s'élança vers elle et la saisit par la main. Mais elle
perdit pied aussi et fut entraînée dans le goutlVe. La.
bonne, qui était restée sur la rive, jeta des cris qui
furent entet: lus par le sieur Riciinrd. Il accourut et
pul ':l:lt,':1I':' Mme I.T.mbert qui t nait encore sa
tille : mallt';lll'l!u:,c!m:nt cene-ei lui échappa et dis-
parut dans l eau.
I l'autre» secours arriveren', mais trop tard. Car
ce 1'" fui qvei t1 ois quarts d'heure après, qu'a l'aide
de ciocheis, on parvint à retirer le corps de ma-
(".hmo Hulot.
(.le fatal accident a répandu la consternation dans
;a \ iîie du Steiiuy, quia pris tout entière la pari la
(du- vive à !'iuunt:nse désolai ion qu'éprouve la fa-
mille I,anibf,rt et l'époux inconsolable de ILl, mal.
heureuse \K''.nne.
Avaiil-uler, dans la matinee, raconte le Courrier
U? l'Eure, un des tardes d.' la foret de Pacy aper-
çut, u-'-ant so>is mu; touffe de bois taitns, un che-
ve-'.iil qui paraissait IVaielr ment tué. Ii était i'vi-
<'<:•:>! que c-t animal avait, été c.achf là par quelque
braconnier qui, n'avant pu i'L'ntever à cause de
i'))eure :\\,WI:¡",., se proposait «lo venir le chercher
quand ia imit serait v'uiue Le commissaire de po-
lice et les gendarmes de Pacy, prévenus du fait, se
rendirent sur le soir dans la for «H l't nllèront t'en-. ■
ïnisquer autour de t'endroit ou gisait le chevreuil.
•Vers dix heures, arrivèrent deux individus qui se
préparaient à enlever leur proie lorsqu'inlorvinrent
lu eornmissane et, les gendarmes Les deux bracon-
niers prirent aussi tût la fui
t'..., parvint à se soustraire à la poursuite dont il
était l'objet ; mais arrive vers minuit à Menilf's,
ou il demeura t, ce malheureux, dont la raison
avait été troublée sans doute par l'émotion qu'il
avait éprouvée, s'est tué en so tirant un coup de
fusil dans la tête.
L n faitu'ès-étrange rapporta par la Revue (le l'Ouetl
s'est passe à Muugon, pendant les derniers jours
d'excessive chaleur que nons venons de traverser.
La cour d'une maison était remplie J,) cou)envr°s.
Dès qu'un les poursuivait, elles se réfugiaient dans
les fentes d'uu vieux mur d'où elles étaient sorlies.
Afin de so débarrasser de ce voisinage, des maçons
qui travaillaient dans les environs prirent un fusi),
et CIl quelques jours, ils ne tuèrent pas moins de
65 couleuvres, longues d'environ un mètre. On
pense qn'e!!es sortaient d'un fumier adossé il un
vieux mur, et que c'est là qu'cl!eâ avaient leur quar-
tier générât.
ÉTRANGER
Le prince Napoléon, pendant son séjour à
Pesth, ayant appris qu'il y avait dans cette ville
un vétéran de l'Empire, nommé Pierre Lacoste,
Français, âgé de 101 ans, désira que celui-ci lui
fût présenté. Ce brave centenaire se rendit à
l'hôtel do l'Europe, où le prince lui fit le plus
cordial accueil et lui adressa quelques questions
bienveillantes.
— Vous avez, mon ami, combattu avec mon
oncle?
— Oui, mon prince, répondit le vieux soldat;
j'ai assisté à dix victoires du grand Napoléon,
et en vous contemplant je ne puis retenir mes
larmes, car, dans vous, je reconnais tous les
traits du visage du grand Empereur : il me sem-
ble que je n'ai que vingt ans.
Le prince lui serra affectueusement la main et
l'invita à d"jeuner.
Les rois de Prusse, de Wurtemberg, le prince
royal de Prusse, les grands ducs de Hesse, de
Saxe-Weimar et le prince Guillaume de Bade
sont arrivés à Worms pour l'inauguration de la
statue de Luther. Après le service divin, les
souverains ont déjeune chez M. Pfœrmbecker,
membre du parlement douanier. A deux heures,
le monument de Luther a été découvert.
Un président jugé par son propre tribunal, par
exempt, la scène se passe toujours au s Etats-Unis.
mIvI. Callieolt, cx-speaker (président), de la se-
conde chambre de la législature de l'Etat de
New-York, reconnu coupable parte jury d'avoir
commis «les fraudes au préjudice du gouvernement
(lCS K'.ats-Unis, a été condamné par une Cour fédé-
rale à un emprisonnement de deux ans dans le pé-
nitenL'icr d'Àlbanv, et, en outre, à une amende de
llJ,UUU doUars (C)v,OUQ Cr.)
Une des causes anglaises les plus célèbres a
occupé hier un instant 'a chambre des lords. On
se rappelle qu'une certaine mistress Hyves, âges
maintenant, de soixante-dix ans, a soulevé de-
puis plus d'un demi-siècle des prétentions au
trône d'Angleterre.
Elle réclame )a couronne d'Angleterre, déola-
rant qu'elle est la descendante légitime du duc
de Cumberland, fils de Georges II d'Angleterre
et marié à une demoiselle Olive Vilmot.
Le procès, après avoir passe par toutes les
phases possibles pendant trente ans, est arriva
en appel devant la Chambre des pairs.
L'attorney g:;néral, qui représente le gouver-
nement, a soutenu que le mariage du duc de
Cumucrland avec Olive Vilmot n'était pas Ya-
lable.
La Chambre des pairs a repoussé la demande
de Lavinia llyves.
Un procès assez singulier vient d'avoir lieu en
Ecosse. Virginie Mackaisie, une charmante Ecos-
saise de dix-huit ans, fait citer devant le magistrat
civil d'Aberdeen, Michael Scott. le fils d'un riche
cuUivatenr. Elle porte dans ses bras un enfant de
quatre mois, et elle réclame de son séducteur les
abments nécessaires.
Après de très-courts débats, le juge le déclare
père de t'enfant, et le condamne, à paver à la jeune
tille trompée 2 shillings et 6 pence par semaine
pendant t i ans.
Michaf.'l Scott, ne s'exécute pas; il y a là mépris
de la décision du juge.
Il comparait de nouveau devant la cour. Il est
condamné a quatorze jours de prison avec travail
forcé.
Mais voici la chose curieuse : Pendant deux heu-
res le matin et deux heures le soir, il devra porter
sur ses bras, la tète découverte, un enfant en fonte
du poids d'oviron 15 ki'og.
Et, après l'expiration de sa peine, s'il refuse de
payer co; qu'on réclame de lui, il retournera. de nou-
veau en prison.
On lit dans le Ste-iulardo catholico, de Gènes, nu-
méro du 20 juin :
Hier, la Cour d'assises a jugé le nommé Castel-
lini, ex-garde munic!pa), ticcus6 accusé d'avoir tué sa
fille Elvira, âgée seulement de treize mois, a la
suite de longs, nombreux et incroyables sevid'ea.
Ce monstre secouait la pauvre enfant "atec vio-
lence, la battait, voulait la faire rester' debout et 1
marcher sans appui, alors qu'e)!e en était incapab¡''>,
Il l'effrayait en lui versmt tout à coup sur la tète
des pots d'eau froide, la 1llordait, lui brûlait les
chairs avec des madères caustiqncs, la prenait par
les pieds et la jetait de loin sur sa mère; il saisis-
sait entre ses mains brutales et secouait rudement
la petite té!e de la malheureuse victime, de façon à
lui causer de violentes commotions au cerveau.
Le jury ayant rendu un verdict di) cu)pabi!ite, la
Cour a condamné Gasteilini aux travaux forces à
perpetuiLe.
Mercredi, lisons-nous dans. Y Union de. C/'<«)\'f?rot,
une terrible catastrophe plongeait dans la conster,
nation toutes les communes qui avoisinent les car-
rières de Quenast.
, Un charriot chargé de pendre ,venait d'arriver
dans ceLte dormere, J.Jco.liV', lorsque vers
poudre. Une épouvantable détonation se fit en-
tendre, le charriot VOla en éclats; trois canonniers
qui tonnaient i'escorte et plusieurs ouvriers occu-
pes au déchargement furent lancés dans les airs.
On n'en retrouva (dus que des membres épars'etdes
lambeaux de chair gisant càet là dans la campagne.
Les détails précis manquant, on ignore encore le
nombre des malheureuses victimes de ce terrible
accHJent.
On vient d'arrêter 2t ,}LlJ'cl1:', dit Y Indépendance
heigt, un facteur do ht poste, dont la femme avait
présente en pavement dans un magasin un billet de
1,000 francs. Ce billet, présente à t'échange de la
Banque Nationale, fut reconnu pour avoir fait par-
tie des vingt-cinq mille francs votes, il y a neuf
ans, dans une Lttl c chargée expédiée de Hruxe)!es
à Iluy ; le facteur en question faisait à celle époque
le service ds courrier sur iii rcute de Huy. Il est en
aveu.
Un terrible accident a failli arriver à Anvers,
sur le chemin de fur, près du passage à niveau de
la ruu Cet! nul.
Un employé de messageries, chargé d'accompa-
ç-IIcr un convoi de marchandis'-.s, ayant voulu pas-
ser imprudemment d'un wagon à un au're p.aidant ,
que le train était en marche, posa le pied il faux
sur un tampon et tomba. Les témoins de cet acci-
dent croyaient l'homme infailliblement perdu, mais
il eut la presence J'v'sprit de s'accrocher au marche-
pied du wagon, et il fut ainsi traîné à une distance
d'environ cent mdres.
Cependant les i)gents de^poliee et les garde-bar-
rière, crieront au mécanicien de stopp r, ce qu'i]
lit. On releva le malheureux empioye te ut meurtri
et couvert de nombreuses contusions il la figure et
aux mains, mais la vie sauve.. (La, Belgique.)
On lit dans le Louvanùte:
« Lundi lë, un cijif!'onnier, se livrant, près de la
porte do Tirlemont, à des recherches dans les dé-
combr':s que l'on déverse dans les anciens fosses
des remparts, y rencontra les débris encore frais
d'une tète humaine,
» Il la ramassa et se promena dans les rues de la,
ville en exhibant sa hideuse trouvaille.
, » Il fut arrête et conduit a la police. Le parquet
s en émut et un médecin l"gi:
temps dans l'esprit de vin; avait servi à des expé-
riences anatomiques ou physiologiques,
» Ce f
ville. » , <
:„ L L'hiver ,passt\à à la. suite d'une attaque de paraly-
sie, Mme Spier. résidant i't. \Vatertown, dans l'Etat
de Ne w-li ork, ft prTdu ; L'usage de ses deux jambes,
et les médecin g ont dl\d£\fÚqU'¡l n'y avait d'espoir
de guérison que dans les eaux minorâtes de Sara-
toga. Il s agissait donc d'aller. à Saratoga ; mais la
trajet est long, le voyage coûteux, et les époux:
Spier ne sont pas riches. Heureusement que Pascal
a in venté; la brouette.
M. Spier en possédait une. Il a installé: dedans
la pauvre paralytique et. l, n IHlby de quelques mois; '
puis, accompagné da son fils aine, qui a six ans, il
s'est attelé à la brouette el. est parti, le premier
mars, pour Saratoga, où ib est arrive, considéra-
b'ement maigrie samedi de la semaine dernière.
Brouetter sa femme pendant trois mois, c'est
un trait de vertu dont peu de maris seraient capa-
De temps à autre des .hommes se rencontrent qui
éprouvent Je besoin ,dn se signaler par quelque
prouesse hasardeuse, telle, par exemple, que d,)
traverser l'Océan sur. une embarcation n'offrant au-
cune espèce de. sécurité. On se souvient du ReiJ
While-und-Blu!!, mais on a peut-être oublié le John
Ford, dont la te)nerite.,, pour être aussi grande , na
parvint pas néanmoins à exciter l'attention au mémo
degré,
. Le John-Ford est un yacht jaugeant deux ton-
neaux et demi.. : le 22, juin do. 'l'année dernière,
deux hommes ct un mousse s'embih'querent sur
cette coquille de iioix, a Baltimore, et firent bra-
vement route pour la France. Tout alla bien jus-
qu'au 10 août ; mais ce jour-là, le yacht chavira
au large des cotes d'Irlande. Des trois personnes
qui étaient à br-rd, deux se- neyerent. et Je troi-
sième, le nommé Andrew Armstrong, fut sauve et
aborda en Irlande; il est, depuis, revenu à Balti-
more, et s'est dit prêt h recommencer.
Quelques citoyens de cette vii!e, émerveillés de
son courage, achetèrent le JO/iiI-Ford, dont le sau-
vetage avait été opéré, et en liront don au seul sur-
vivant de Min équipage.
Or, l'un des hommes qui ont traverse l'Océan sur
le J(,'I!.. H hitp.-'inil..Mue, li rodéric Fiteh , vient d'a-
dresser un dt li à Armstrong, qui s'est empressa de
1 accepter. 11 s'agit; cette fois, d\'ll'cciUi'r la tra-
versée de 1 Atlantique de Dablin à New-York.
Arm.-trong'. sur h) Jomx-I
ment dans ce but. Ils ne devront s'adjoindre chacun
qu'un homme d'équipage. M. Arms'rong va partir
pour 1 Europe, alin d'y prendre les derniers arran-
gements.
l'um les ¡
LA VIE A BON MARCHÉ
L'ŒUF
L'œuf étant u ID. fois un aliment ordinairement
assez cher et toujours preci!'nx, 1111 animent très-
su)jstanUei. l'I1fr"dcl!i,;sl1nt, <'o!Mm<)de, d'un accommo-
dement aussi aise que variÚ, les bonnes ménagères
ont beaucoup cherché un moyen de faire pondre les
poules.
. On vient de découvrir que l'ortie fraîche oti
desséchée, finement coupée et donner à la volaillo
après a'.oir été mélangée à d'.:ut.res afirn('nts. pré-
sente le précieux pouvoir d'exciter fortement lea :
poules à pondre.
Les orties déjà chargées de leur semence sont les
plus efficaces.
Celte importante observation a été faite par la
docteur Scheider de \Vorms.
JACQUES MÉNAGER.
ROCAMBOLE
mess=""N° 233 LES
PAR
PONSON DU TERRAIL
CINQUIÈME PARTIE
L'ENFER DE MISTRESS BURTON
XXXIV
Le lendemain, en effet, un peu avant mînnît, 1
une barque se détacha de la rive droite de la
Tamise et glissa silencieuse dans le br(;ui¡lard,
Deux hommes la montaient :
Shoking et l'itoinme gris.
Shoking-'as?is àlaY:lnt, maniait le" deux avi- '
on s.
ViJ.id<3s numéros parus depuii le Z'i novembre.
Debout, à l'arrière, l'homme gris, tète nue,
enveloppé dans un manteau couleur de muraille,
paraissait absorbe par une rêverie profonde.
La barque descendait au fil de )'eau etlebrouil-
lard était si épais que les réverbères du pont de
A\'i\stminstct' apparaissaient, dan s l'éloignemer.t,
comme de.-.ciiaibons couverts de cendres.
Sliokmg toupirait de temps à autre.
Tout à coup, et comme ils approchaient du
pont., il dit vivement :
— Maitre, c'est donc bien vrai? Vous allez il
ce renuex-vous ?
Cette question directe arracha l'homme gris à
i sa ccntGmpiation.
— Sans doute, dit-il.
Shoking eut un nouveau soupir.
. — A votre place, murmura-t-il, je sais bien
ce que je ferais.
— Que ferais-tu ?
— de n'irais pas.
— Ah ! et pourquoi ?
—- Je craindrais 1111 piège.
Un sourire passa sur fes lèvres de l'homme
gris, mais il ne répondit pas.
Shoking ne se tint pas pour battu.
— Qu'est-ce que vous vouiez! dit-il, on n'est
pas maître de ses pressentiments.
— Ali ! tu as des pressentiments ?
— Om, n!&!tie.
— Quels sont-ils?
- J'ai idée que si vous allez plus loin....
— Eh bien ?
— Il vous arrivera malheur.
L'homme gris haussa les épaules; puis il
tira sa montre, et en approcha son cigare, dont
il se tlt un flambeau DOUX voir l'heure.
— Minuit moins un quart, dit-il. Au lieu de !
bavarder, ami Shukmg, fais-moi le plaisir de I
na;er plus vigoureus.jm'.;uL. Il ne faut pas faire
attendre miss Ellen.
— Vous croyez donc à l'amour de cette vi-
père ?"
— Oui.
Shoking leva les yeux au ciel, et il eut un
regard qui voûtai:, dire :
— Pardonnez-lui, mon Dieu! mais l'amour
le rend aveugle Ce n'est pas miss Ellen qui
l'aime, c'est, lui qui est fou. •
— ILltc,wi! dit brusquement l'homme gris,
comme s'il eàt deviné les secrètes pensées de
Shoking.
Stioking se mit alors à frapper l'eau de ses
deux avirons avec une sorte de n!!<,'. et comme
s'il eût eu hâte d'arriver i quelque tragique dé-
nouement.
L'homme gris était retombé dans sa rêve-
rie.
La barque rasa les murs du Parlement,
I passa sous la dernière arche du pont, du côté
j de la rive fauche, puis vint stopper à cc même
j endroit on elle s'était arrêtée déjà, cette nuit-là
où l'homme gris avait pénétré dans l'hôtel Pal-
mure par le souterrain.
La Tamise avait grossi et l'homme gris fit
cet'e remarque, qu'a la marée haute l'eau mon-
terait jusqu'à l'orifice du souterrain.
Shoking, désespérant d'arrêter son maître,
avait saisi l'anneau de fer enfoncé dans une des
pierres de la digue. Puis, au moyen d'une corde,
il y avait fixé la barque de telle sorte que
l'komme cris couvait atteindre l'entrée du boyau
en se haussant sur le banc où tout à l'heure il
était assis avec Shoking,
— Tu vas m'atie.idre, dit-il.
— Ainsi, n aître, dit Sllùking, tentant un der.
nier effort, vous ne me croyez pas?
— Non.
— Vous croyez 't l'amoür de miss Ellen ?
— J'en serai sûr dans une heure. , :
Shoking leva un dernier regard vers le ciel
nU:l::-;CUX, comme pour le prendre à témoin d&
la folie de son maitre.
— Avez-vous vos pistolets, au moins? dit-il
encore.
— Non.
— Votre poignard?
— Pas davantage.
— Mais c'est de la folie! s'écria Shoking an
désespoir.
— Imbécile' dit l'homme gris, où.as-tu va
qu'on allait armé à un rendez-vous d'amour? -
' En même temps, il saisit à deux mains la
pierre qui servait d'entablement à l'orifice du'
souterrain, se hissa lestement dessus et dit :
— Attends-moi !
Puis, Shoking le vit disparaître et se trouva
seul... " )
— Oh! j'ai peur... j'ai peur... murirtara-î-ill
alors.
PONSON DU TERRAIL
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