Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1868-06-23
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 23 juin 1868 23 juin 1868
Description : 1868/06/23 (A3,N796). 1868/06/23 (A3,N796).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k47177982
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/10/2017
jillor siffler les auteurs et la cabale alla jusqu'à
menacer le directeur d'un mauvais parti s'il ne
retirait pas la pièce. Quelques arrestations tou-
tefois apaisèrent les perturbateurs' et un prolo-
gue de circonstance Le café des Variétés, adjoint
à la pièce, lui permit de doubler le cap des
tempêtes.
Dans cet à propos- qui s'efforçait de .j.usti.Ger.,
son nom en-' ayant un mot aimable pour tout
'let mÓrièJIe, lecteur ^près 'e-voir chanté que ç i
Si^deeléifeateics.beaux art5rfaotia(gà)ir0 :
"Le comm-erce, en --fait le -bml Item* —'" - -p
joutait : , ^
• .? ■, ^
Rendons hommage aux guerriers intrépidef f;
Qui pour la Franc,e ont bravé le trépçs.. ;
S'il le fallait, en lës prenant pour guides, ' |!
On nous verrait tons marcher sur l'enrspàë- |
Mais jusqu'alors au sein de nos murailles', i
(Montrant lu plaee des moustaches
Ce noble signe a seul droit de flatter •'
Ceux qui déjà, sur les champs de bataille,
Ont acheté le dr-oit de les poi'Ler. f,
Sur ce refrain palpitant, les deux partis s em-
brassèrent, et, de la pièce, il ne resta plus qu'un
mot, celui de calicot, désormais attaché à ces
petits jeunes gens qui mesurent du cordonnet
•ou vantent le pur-laine dans les comptoirs.
Aujourd'hui, tous les Français sont égaux de-
vant l'a barba' et' chacun peut, à son gré, l'ar-
rondir en collier, l'allonger en pointe, la tailler
e11 côtelette,, en brosse ou en éventail. Pourtant,
la moustache a conservé son caractère chevale-
resque, et l'on peut dire qu'eilo est surtout l'a-
panage des ,gentilshommes et des militaires, de
même que ia barbe complète appartient plutôt
aux artistes-et aux philosophes, les favoris aux
gens d'affaires et aux gens... de maison, tandis
que Fabscince de barbe trahit le prêtre,' le mé-
. decin et le cométlien.
PAUL PARFAIT.
ROCAMBOLE
mess=""N° 231 LES
PAR
PONSON DU TERRAIL
CINQUIÈME PARTIE
[illisible]L'ENFER DE MISTRESS BURION
XXXI
Déjà la péniche avait passé devant GravesenQ. ;
c-t approchait de l'embouchure de la Tamlso;
déjà Ilarris était sûr du triomphe, et le matelot
Robert, embauché par M. Manning comme ca-
pilaine, 8'cxtasiait pur son habileté à tenir* la
barre, lorsque Nichais, qui n'était pas un tra-
vailleur de premier ordre, se dit :
— Je ne me suis pas encore 'reposé, je vais
descendre dans l'entrepont, et je dormirai yn
brin sur .la paiJle; entre deux chevaux. '
Le hasard..voulut que la ,p'a,ce qu'il choisit,
pour son lit de-repos fùt tout. .auprès,. du pan-
neau de. là 'caie'.
— Hé'! hé ! clit-il, c'est pourtant là que j'avais
enfermé .Siiqking, et-qne cet ..imbécile de. Jdac.
Fersoa l'a laissé échappe:'.
Et faisant, cette réllexion, ifese souvint que
dans la..,cale,.'.il. devais y avoir un amas de
paille, et .qu'il y ocrait mieux, et plus conforta-
blement encore que aans l'entrepont.
Il ouvrit donc lo panneau et se laissa glisser
dans les ténèbres. Mais ses pieds, au lieu de
icuçher le .wl, heurtèrent un corps mou, et,
— tout aùssîtô^'M éiitenclÍt: 'Uii(Il' so'r'te de gémisse-
nient."' -' ' /'
— Par^àiiit-George !1 è'é8ri'il y a quel- '
qu'un icil :: ;"'! "
— Oui, répondit une voîxr, il.y a quelqu'un
qui fera la fortune de célur' qui lui ■Viendra" en
aide.
Nichols était un homme'de sang-froid..
Il frotta une àliUm-élte',yutJ"son pa!ntalion en
guenilles ;;kï;flamme pétilla éti 'il 'aperçue aidrs
le révérend'garrotté et- •eohôhé--sttr
'«* Un prêtre lunurimura-^til,'.aussi '\Taij que je
;. ma nomme Nichols. e 'T.-
: - : -^Nichols 1 .exclamaile.ïSvé.reBâv'to té nom-
, mes Nichols? ..•.opiii./gj.,'! j
— Oui- - r. 1 m.;>rrn'.-il:.- j - .
— Tîji as connu Jphn le ropgh?, j
— C c-t dt mon ami. " , ^ , j...
— Alorp, dit le révérend, 'c'est toi qui re-
cherchais John Cohlen.
— Oui, dit encore Nichols. ; >
Peters Town comprit que le ciel ou plutôt
l'enfer lui envoyait un secours.
les numéros parus depui:' le 22 novembre.
— Nichols, dit-il, si tu me délivres, tu auras
deux cents livres demain.
— Deux cents livres !
— Odi, c'est l'homme gris et ces abominables
Irlandais qui m'ont enfermé ici.
Nichols s'empressa de débarrasser le révérend
de ses liens.
Oui"çertes, dit-il, je veux vous délivrer,
mais comment?
Il y avait un homme qui vous gar,dait à bord
de la péniche ?,• -
.— Oui, un Irlandais appelé Ilarris.
-=-G!est lui qui lient la barre, dit NichaIs, et
certainement il aura assez d'ascendant sur les
autres pour vous retenir ici.
, pdis Nichols eut,une inspiration :
— Savez vous nager ? dit-il.
— Un peu.
— Alors je vous délivrerai et je vous sau-
verai. Ne bougez pas, .tenez-vous tranquille et
comptez sur moi.
Niehois regrimpa dans l'entrepont et ferma le
panneau.
Une seconde après il était sur le pont.
La péniche venait d'entrer dans cette partie
de la Tamise qui, voisino de l'embouchure, est
souvent, en hiver,chargée 0.(\ brumes épaisses.
Ilarris tenait toujours la barre.
—ll ne. quitte:a pas son poste en ce mo-
ment, pensa Niehors.
Et il sonda du regard l'épaisseur de la brume
qui masquait les côtes.
La péniche était à peu près en face de
Stanford.
Niellols redescendit dans l'entre-pont, souleva
de nouveau le panneau de la cale et dit au ré-
vérend qu'il avait débarrasse de ses liens :
— Vite ! montez!
Peters Town se hissa dans l'entrepont.
— Otez vos habits et vos souliers, dit encore
Nichols.
Le révérend obéit.
Alors NichaIs ouvrit un sabord:
— Si les forces vous manquent, dit-il, je vous
soutiendrai. Ne craitriez rien, j'ai sauvé plus
d'un homme qui se noyait.
Et il poussa le révérend,qui sauta résolument
à l'eau. ' - ■ ' ;
Puis Nich'ols s'élança après lui dans la Tt*
mise,
La brume était si épaisse que ceux qui étaient
sur le pont n'entendirent qu'un bruit sourd.
Mais ils ne virent rien..
PONSON DU TERRAIL
-. (La suite au prochain numéro.}
LA GUERRE DE L'AVENIR
V
L'ARTILLERIE ET LE GÉNIE
L'artillerie possédait hier déjà des engins
meurtriers et redoutables; nous avons indique
dans un précédent article comment eilo devra
chercher, sur uii champ de ha:.3.inr, aux ailes
de l'ennemi, en arrière même de lui, des hau-
teurs favorables et non occupées par la ligne de
bataille.
Se porter vite sur ces points, le,-, faire enlever
si par hasard ils sont gardes, et, de ces mame- .
lons, cribler ses adversaires, tel devra être le.
but. des généraux.
On conçoit, en effet, que les boulets et les
..obu&.-quLcnUhvnt - les bataillons dans leur. lar-
geur, produisent des effets désastreux et demo-.
l'aliscnt.
Vuiià pourl"il'tlllol'ic que nous connaissons,
celle que nous voyons chaque jour.
-Mais il est un mystérieux engin que personne
n'a vu, saLir d : rares inities,^t qui va boulever-
ser la tactique.
* Evidemment, co canon est une mitrailleuse ;
nous lie voudrions pas avoir l'air d'un sot qui
raisonne sur ce qu'il ne sait pas; mais, si peu
qu'on connaisse du mystère, on en sait assez
pour ne pas ignorer qu'il s'agit d'une e pece de
fusil de rempart-revolver, lançant des biscaïens
à deux mille mètres,et en lançant une effrayante
quantité,e.;.; une minute.
li parait que deux hQnames. suffisent à porter
cet; engin. ,.........
Il serait si léger,, que nul terrain ne lui reste-
rait iha.cccssihfe.
Partant, où! l'infanterie ira, il' irait. * -
'A là satisfaction discrète'que témoignent ceux
qtvi; savent à quoi s'en tenir, on peut croire que
je- nouveau câ'mon est arrivé à la perfection et
tient tout c ■■ qu'on s'en promettait ; son emploi
sera terrible. i;, '
Voici pourquoi :
Autrefois, .on.ne. pouvait tirer à mitraille qu'à
cinq cents mètres ; et ce tir est le véritable tir
elÜcace.
Un chus tue trois, cinq, rarement dix hom-
mes; un coup de mitraille couche une compa-
gnie sur le carreau.
Or, comment résbtcra-L-on aux décharges de
ce canon qui couvrira les premières et les deuxiè- ,
mes lignes de ses projectiles à deux kilomè-
tres ?
Ce sera presque impossible... :
On prétend que, pour garder ces canons, on
emploiera les chasseurs à pied; chaque pièce
aurait une demi-section de cette troupe d'élite
pour escorte et au besoin pour la servir.
Une compagnie garderait une batterie de
quatre pièces.
Ces canons manCeuvreraient âu milieu, de l'in-
fanterie même ; ils 'suivraient tous ses mouve-
ments et ne dépendraient qu'indirectement de
la grosse art llerie ; ils recevraient leurs ordres,
dans l'action, des c;lonels de ligne, voire même
des commandants qu'ils appuieraient directement
de leu rs feux. " ~ ■
On peut se figurer quelle rapidité d'évolution
la légèreté du materic}. l'unité du commande-
menL et les allures prestes des chasseurs à pied
donneraient à ces cmons. ■'• •
Il faudra imaginer quelque système de défense
nouveau pour tenir sous leur mitraillade inces-
sante et à longue port(.''e.
Le génie vient précisément de t ouver un
moyen de couvrir les troupes sur le champ de
balailie même
Voici comment.
Supposons une ligne de , bala:ll'o arrivant sur
un terrain qu'elle veut défendre.
L'on couvre le front des régiments par des
tirailJec¡rs; on fait mettre aux hommes sac à
terre, ot on leur distribue des outils amenés par
des fourgons.
Pendant que les tirailleurs maintiennent l'en-
nemi, la ligne de bataille travaille le plus rapi-
dement.
Les hommes se touchent.
Celui du premier rang pioche, l'autre pelle et
on fait un trou en jetant la terre en face de
soi.
Quand chaque groupe a tiré un mètre cube
de terre de devant lui. comme les groupes sont i
presque coude à coude, les trou? se joignent et
une tranchée d'un mètre de creux et d'un mètre
de relief est terminée; tout le front de bataille
est couvert; on rappelle les tirailleurs et on
bravo le feu de l'ennemi.
C'est ainsi que le perfectionnement de l'attaque
appelle c^lui de la défense.
Il faut, selon les terrains, de vingt à soixante
minutes pour improviser un pareil retranche-
ment.
Il est probable que chaque armée qui sera sur
la défensive, se couvrira de la sorte et pour la
débusquer il faudra marcher à couvert sur elle,
comma dans un siège', ou la tourner en dépla-
çant l'échiquier par d'habib's manœuvres.
Mais dans les cas où il faudra heurter de front
son ennemi, les batailles deviendront des sièges
et dureront plusieurs jours.
Le génie prendra donc un développement très
grand.
Il faudra tripler le nombre de sapeurs at'a-
ches à chaque division et donner à la ligne une
éducation toute :-pcc:a'e, ce qui est en train de
se laire dans tous nos camps.
Durnieremen', au camp de Saint-Maur, nous
entendions un zouave s'écrier : — La guerre de
demain, ali ! vous parlez de hl guerre do de-
main ; eh bien 1 ce sora la guerre des taupes; on
ne se battra que le nez dans la terre,I
Il avait raison, le zouave ! '
LOUIS NOIR.
i ... (Lce suite ait prochain numéro). 1 ; r .
TRIBUNAUX
COUR D'ASSISES DE LA SEINE
Présidence de M. Rohault de Fleury.
Audience, du 22 juin
AVORTEMENT SUIVI DE MORT. — DEUX ACCUSÉS.
Aujourd'hui s'ouvrent aux assises les débats de
celle affaire à laquelle on a donné un grand roton-
tJsscIllent; .... -
L'accu ée principale est Maric-A.ntoine.tte Petit,
femme Ilély, âgée de' quarante-deux ans, née à
l\:ris; l'auti'o accusé est Charles-Joachim Poi-
gnard, âgé de vingt-huit a s, né à Paris, gérant de
l'hôte] Bedford, rue de l'Arcade,. ■
Deux audiences saiHundiquées paur cette Qu'aire.
Le- défcilS:.:Ul{ de la femme He!y est, Me Racle; .celui
du jeune homme est Me LàcTiaud. ' '
M. l'avocat général Sévestre,' ■''soutiendra l'accusé
salion. ;i .1
, Par ordre de le, présjde&^Jftfttui'eï«st fàite de
l'acte ù',:cclIsalion, dont rjous donnons ..ipj le ré
sumé, et qui, d'ailleurs, ne centïè'nl guère qUe
'des faits déjà connus'de nos' Jecteurg. :; . i,
,1,0;8 février dernier - de procureur impérial près
le trihAipal, ,de la ,,Seinp..fut. dnfqt'iJîéi: .qu'une iillo
Marie-Rose. Ciiacpn, . âgéo..^ vlllgt-.oLy.n. ains, 'oit
traitement u la in.ii.sbn municipale de parité do la
rue du Faubomy-Saint-Denis avait été l'O!], t, de
r.'inûL'uvres 'climinollca. opi aliquées.' par *, imo ï s,agq-,
icmm.o... . .... -, .. j
A la suite de renseignements qui donnaient à '
cette révélation'lin 'cam'clÜro de préeision.incontes-
t.'ble, une instruction rd t. requise, et, dès le 11 fé-
vrier, un juge d'instruction s'étant transporté auprès
de la fille Chacon, dont l'a vie était dans le plus
grand-danger, reçut d'elle des déclarations confor-
mes aux bruits parvenus à la connaissance de la
justice, il résulteou l'instigateur du crime était un sieur Charles Roi-
gnard, gérant de l'nôiel Bedibrd, et publiquement
connu pour ses relations avec la vicllllle.
Le lendemain la femme Hélv, demeurant rue Mon-
torgeuil, en face le passage du Saumon, ayant été
conduite dans la chambre de la malade, cette fille
s'écria: « C'est elle qui m'a tuée ! »
L'état de santé de Marie Rose Chacon, qui a suc-
combé dès le lîfévrier,aux suites d'u'ie péritonite,
n:.v, pas permis de : pousser plus loin les confronta-
tions. Mais les résultats de l'iniormation ont eon-
firmé les déclarations de cette malheureuse fille.
Il a été constate en effet que deux ans aupara-
vant, alors qu'cille habitait il Roraainville avec ses
parents et qu'elle venait travailler à Paris comme
ouvrière en linge, elle avait fait la connaissance
d'Emile Reignar.i, jeune homme appartenant à une
11Onl1'&te famille, dont elle avait accepté les propo-
sitions.
A la fin de l'année ISG!), Reignard ayant perdu
dans la déconfiture d'un agent de change une somme
importante, qui lui provenait de la succession de
'son père, sa mère avait acheté pour lui en confier
la gérance, un fonds d'hûiel meublé établi rue de
l'Arcade, 17, sous le nom d'hô'cl Hedford, et il ''
loua alors, pour y installer Marie, une petite cham-
bre à l'entresol d'une maison voisine située rue
Pasquier n. 4, où il venait la voir très-fréquem-
ment. Al; mois de novembre 18G7, cette jeune fille
ayant acquis la certitude qu'elle était en situation
de devenir mère, en parla, à diverses personnes, et
entre autres à.Reignard, qui couçu; des lors et lui
fit accepter et'partager la. pensée du crime.
La femme Hely consentit à en devenir l'instrn-
ment moyennant le prix de 200 francs, et ce fut à .
son domicile qu'eurent lieu les opérations qui ame-
nèrent la mort, de la malheureuse Marie.
Ces manœuvres, qui aboutirent an résultat cher-
ché par les doux accusés, déterminèrent une péri- '
toniole trauma tique et puerpérale. bien Lot compli-
quée d'une pieuro-pneumonie : par suite de l'mten-
sité de la maladie, aggravée par les mauvaises con-
ditions hygiéniques de l'appar:crncnt qu'elle habi-
tait, la victime dut être transportée à la iiii;soii ,
municipale de santé.
Reignard, qui se chargea de ce soin, fit inscrire
la malade sous les noms do Marie lluart, et, pou'
après son entrée, lui signifia qu'elle n'eût plus à
compter sur lui.
Tous ces faits sont certifiés par les déchrationg-
de plusieurs témoins complètement désintéressés et.
dont la sincérité ne saurait être suspectée. Les-
gardes de la maison de santé, qui les o;it entendus. '
plusieurs fois de la bouche de ia victime, affirment
qu'elle n'a jamais varié sur aucun point; 'orsqu'eit "
proie aux plus cruelles souffrances, elle s'écriait :
«La malheureuse! elle m'a tuée' » et qu'un t,u' illoili,
'a femme Samson, l'adjurait de dire toute la vérité,
elle répondait :
« C'est cette femme qui m'a fait tout le mal! Jo
l'ai bien voulu... mais je ne veux pas lui faire arri-
ver du ma], il lui. » C'est que, en effet, par les con-
fidences faites aux diverses personnes qui lui
avaient inspiré confiance, Marie Chacon, jusqu'aux
derniers jours de son existence, ne parait avoir eu
nullement l'intention de dénoncer les coupables il
la justice; et si, lorsque à la suite de l'initiative
prise par d'amrcs à cet égard, elle s'est décidée it
affirmer, sous sermcn t, la réalité des faits dé.no:;cf''s,
elle a agi, sans aucun doute, sous la seule IJlJpul-
sion du sentiment d'irritation légitime que lui avait
fail éprouver l'inhumanité de Reignard, après deux
années de vie commune.
D'ailleurs, les affirmations des médecins sont pré-
cises et s'il pouvait rester un ('oute, la trouvaile
faite parmi les objets nécessaires à l'exercice de la
profession de la femme Hélv, d'un instrument de
forme particulière que le docteur Tardieu déclare
propre au service qu'on réclamait desa complaisance,
démontrerait que les manoeuvres dont on racc'.ise
n'ont rien qui répugne à sa conscience.
Tel est le résumé de l'acte d'accusation.
UN CONSEIL PAR JOUR
Appliquez-vous à réprimer les penchants vin-
''diÇatils de v'os e nfah ts.
e .Yo-us lem C\L ci -ainsi de bien grands tour-
méiits. - ■
.
8 •■ À quoL s'ci't,' ene-lref, la. vengeance ?... à fairo
deux Y;Climcs au lieu d'une.
HENRI D'ALLEBER
LIBRAIRIE -- SCIENCES - ARTS - AGRICULTURE
GUIDE PRATIQUE
Les industriels qui se livrent à l'utile fabrication
des eaux de seltz et de toutes les boissons gazeuses
0it général,, et-les, personnes qui ont l'intc-ntion do
s'occuper do cette lucrative industrie, les brasseurs
qui appliquent t'acileur do la bière, doivent S2, procurer et lire avec
attention le «»ssi<îç. publié par MM. llermann-La-
chapelTo et Giovpr, '144', rue du faubourg Poisson-
nière, à Paris. Cüs'ingfmtOUl'S, Constamment en rap-
port, d'études et dexp6rionccs pratiques avec les
fabricants, pour lesquels ils construisent des appa-
reils spéciaux de fabrication, ont'réunir une *
d,) notes utH.s, écouter toutcslls,(¡J)st'l'vatio1Js laites
par les producteurs et, en lin de CO,lllplO, composer
un véritable Manuel d'instruction'pratique. Ce vo-
lume, illustré» tfai $0 planches expiiVauves par Bour-
d e lin, sera désormais le compagnon indispensable do
tout '' fabricant. —Adressée 5 trar.es, 144, )':M d;.;
Faubourg l'ûissonnière, Paris.
Paris. — Imprimerie Vallée, 15, vuo
menacer le directeur d'un mauvais parti s'il ne
retirait pas la pièce. Quelques arrestations tou-
tefois apaisèrent les perturbateurs' et un prolo-
gue de circonstance Le café des Variétés, adjoint
à la pièce, lui permit de doubler le cap des
tempêtes.
Dans cet à propos- qui s'efforçait de .j.usti.Ger.,
son nom en-' ayant un mot aimable pour tout
'let mÓrièJIe, lecteur ^près 'e-voir chanté que ç i
Si^deeléifeateics.beaux art5rfaotia(gà)ir0 :
"Le comm-erce, en --fait le -bml Item* —'" - -p
joutait : , ^
• .? ■, ^
Rendons hommage aux guerriers intrépidef f;
Qui pour la Franc,e ont bravé le trépçs.. ;
S'il le fallait, en lës prenant pour guides, ' |!
On nous verrait tons marcher sur l'enrspàë- |
Mais jusqu'alors au sein de nos murailles', i
(Montrant lu plaee des moustaches
Ce noble signe a seul droit de flatter •'
Ceux qui déjà, sur les champs de bataille,
Ont acheté le dr-oit de les poi'Ler. f,
Sur ce refrain palpitant, les deux partis s em-
brassèrent, et, de la pièce, il ne resta plus qu'un
mot, celui de calicot, désormais attaché à ces
petits jeunes gens qui mesurent du cordonnet
•ou vantent le pur-laine dans les comptoirs.
Aujourd'hui, tous les Français sont égaux de-
vant l'a barba' et' chacun peut, à son gré, l'ar-
rondir en collier, l'allonger en pointe, la tailler
e11 côtelette,, en brosse ou en éventail. Pourtant,
la moustache a conservé son caractère chevale-
resque, et l'on peut dire qu'eilo est surtout l'a-
panage des ,gentilshommes et des militaires, de
même que ia barbe complète appartient plutôt
aux artistes-et aux philosophes, les favoris aux
gens d'affaires et aux gens... de maison, tandis
que Fabscince de barbe trahit le prêtre,' le mé-
. decin et le cométlien.
PAUL PARFAIT.
ROCAMBOLE
mess=""N° 231 LES
PAR
PONSON DU TERRAIL
CINQUIÈME PARTIE
[illisible]L'ENFER DE MISTRESS BURION
XXXI
Déjà la péniche avait passé devant GravesenQ. ;
c-t approchait de l'embouchure de la Tamlso;
déjà Ilarris était sûr du triomphe, et le matelot
Robert, embauché par M. Manning comme ca-
pilaine, 8'cxtasiait pur son habileté à tenir* la
barre, lorsque Nichais, qui n'était pas un tra-
vailleur de premier ordre, se dit :
— Je ne me suis pas encore 'reposé, je vais
descendre dans l'entrepont, et je dormirai yn
brin sur .la paiJle; entre deux chevaux. '
Le hasard..voulut que la ,p'a,ce qu'il choisit,
pour son lit de-repos fùt tout. .auprès,. du pan-
neau de. là 'caie'.
— Hé'! hé ! clit-il, c'est pourtant là que j'avais
enfermé .Siiqking, et-qne cet ..imbécile de. Jdac.
Fersoa l'a laissé échappe:'.
Et faisant, cette réllexion, ifese souvint que
dans la..,cale,.'.il. devais y avoir un amas de
paille, et .qu'il y ocrait mieux, et plus conforta-
blement encore que aans l'entrepont.
Il ouvrit donc lo panneau et se laissa glisser
dans les ténèbres. Mais ses pieds, au lieu de
icuçher le .wl, heurtèrent un corps mou, et,
— tout aùssîtô^'M éiitenclÍt: 'Uii(Il' so'r'te de gémisse-
nient."' -' ' /'
— Par^àiiit-George !1 è'é8ri'il y a quel- '
qu'un icil :: ;"'! "
— Oui, répondit une voîxr, il.y a quelqu'un
qui fera la fortune de célur' qui lui ■Viendra" en
aide.
Nichols était un homme'de sang-froid..
Il frotta une àliUm-élte',yutJ"son pa!ntalion en
guenilles ;;kï;flamme pétilla éti 'il 'aperçue aidrs
le révérend'garrotté et- •eohôhé--sttr
'«* Un prêtre lunurimura-^til,'.aussi '\Taij que je
;. ma nomme Nichols. e 'T.-
: - : -^Nichols 1 .exclamaile.ïSvé.reBâv'to té nom-
, mes Nichols? ..•.opiii./gj.,'! j
— Oui- - r. 1 m.;>rrn'.-il:.- j - .
— Tîji as connu Jphn le ropgh?, j
— C c-t dt mon ami. " , ^ , j...
— Alorp, dit le révérend, 'c'est toi qui re-
cherchais John Cohlen.
— Oui, dit encore Nichols. ; >
Peters Town comprit que le ciel ou plutôt
l'enfer lui envoyait un secours.
les numéros parus depui:' le 22 novembre.
— Nichols, dit-il, si tu me délivres, tu auras
deux cents livres demain.
— Deux cents livres !
— Odi, c'est l'homme gris et ces abominables
Irlandais qui m'ont enfermé ici.
Nichols s'empressa de débarrasser le révérend
de ses liens.
Oui"çertes, dit-il, je veux vous délivrer,
mais comment?
Il y avait un homme qui vous gar,dait à bord
de la péniche ?,• -
.— Oui, un Irlandais appelé Ilarris.
-=-G!est lui qui lient la barre, dit NichaIs, et
certainement il aura assez d'ascendant sur les
autres pour vous retenir ici.
, pdis Nichols eut,une inspiration :
— Savez vous nager ? dit-il.
— Un peu.
— Alors je vous délivrerai et je vous sau-
verai. Ne bougez pas, .tenez-vous tranquille et
comptez sur moi.
Niehois regrimpa dans l'entrepont et ferma le
panneau.
Une seconde après il était sur le pont.
La péniche venait d'entrer dans cette partie
de la Tamise qui, voisino de l'embouchure, est
souvent, en hiver,chargée 0.(\ brumes épaisses.
Ilarris tenait toujours la barre.
—ll ne. quitte:a pas son poste en ce mo-
ment, pensa Niehors.
Et il sonda du regard l'épaisseur de la brume
qui masquait les côtes.
La péniche était à peu près en face de
Stanford.
Niellols redescendit dans l'entre-pont, souleva
de nouveau le panneau de la cale et dit au ré-
vérend qu'il avait débarrasse de ses liens :
— Vite ! montez!
Peters Town se hissa dans l'entrepont.
— Otez vos habits et vos souliers, dit encore
Nichols.
Le révérend obéit.
Alors NichaIs ouvrit un sabord:
— Si les forces vous manquent, dit-il, je vous
soutiendrai. Ne craitriez rien, j'ai sauvé plus
d'un homme qui se noyait.
Et il poussa le révérend,qui sauta résolument
à l'eau. ' - ■ ' ;
Puis Nich'ols s'élança après lui dans la Tt*
mise,
La brume était si épaisse que ceux qui étaient
sur le pont n'entendirent qu'un bruit sourd.
Mais ils ne virent rien..
PONSON DU TERRAIL
-. (La suite au prochain numéro.}
LA GUERRE DE L'AVENIR
V
L'ARTILLERIE ET LE GÉNIE
L'artillerie possédait hier déjà des engins
meurtriers et redoutables; nous avons indique
dans un précédent article comment eilo devra
chercher, sur uii champ de ha:.3.inr, aux ailes
de l'ennemi, en arrière même de lui, des hau-
teurs favorables et non occupées par la ligne de
bataille.
Se porter vite sur ces points, le,-, faire enlever
si par hasard ils sont gardes, et, de ces mame- .
lons, cribler ses adversaires, tel devra être le.
but. des généraux.
On conçoit, en effet, que les boulets et les
..obu&.-quLcnUhvnt - les bataillons dans leur. lar-
geur, produisent des effets désastreux et demo-.
l'aliscnt.
Vuiià pourl"il'tlllol'ic que nous connaissons,
celle que nous voyons chaque jour.
-Mais il est un mystérieux engin que personne
n'a vu, saLir d : rares inities,^t qui va boulever-
ser la tactique.
* Evidemment, co canon est une mitrailleuse ;
nous lie voudrions pas avoir l'air d'un sot qui
raisonne sur ce qu'il ne sait pas; mais, si peu
qu'on connaisse du mystère, on en sait assez
pour ne pas ignorer qu'il s'agit d'une e pece de
fusil de rempart-revolver, lançant des biscaïens
à deux mille mètres,et en lançant une effrayante
quantité,e.;.; une minute.
li parait que deux hQnames. suffisent à porter
cet; engin. ,.........
Il serait si léger,, que nul terrain ne lui reste-
rait iha.cccssihfe.
Partant, où! l'infanterie ira, il' irait. * -
'A là satisfaction discrète'que témoignent ceux
qtvi; savent à quoi s'en tenir, on peut croire que
je- nouveau câ'mon est arrivé à la perfection et
tient tout c ■■ qu'on s'en promettait ; son emploi
sera terrible. i;, '
Voici pourquoi :
Autrefois, .on.ne. pouvait tirer à mitraille qu'à
cinq cents mètres ; et ce tir est le véritable tir
elÜcace.
Un chus tue trois, cinq, rarement dix hom-
mes; un coup de mitraille couche une compa-
gnie sur le carreau.
Or, comment résbtcra-L-on aux décharges de
ce canon qui couvrira les premières et les deuxiè- ,
mes lignes de ses projectiles à deux kilomè-
tres ?
Ce sera presque impossible... :
On prétend que, pour garder ces canons, on
emploiera les chasseurs à pied; chaque pièce
aurait une demi-section de cette troupe d'élite
pour escorte et au besoin pour la servir.
Une compagnie garderait une batterie de
quatre pièces.
Ces canons manCeuvreraient âu milieu, de l'in-
fanterie même ; ils 'suivraient tous ses mouve-
ments et ne dépendraient qu'indirectement de
la grosse art llerie ; ils recevraient leurs ordres,
dans l'action, des c;lonels de ligne, voire même
des commandants qu'ils appuieraient directement
de leu rs feux. " ~ ■
On peut se figurer quelle rapidité d'évolution
la légèreté du materic}. l'unité du commande-
menL et les allures prestes des chasseurs à pied
donneraient à ces cmons. ■'• •
Il faudra imaginer quelque système de défense
nouveau pour tenir sous leur mitraillade inces-
sante et à longue port(.''e.
Le génie vient précisément de t ouver un
moyen de couvrir les troupes sur le champ de
balailie même
Voici comment.
Supposons une ligne de , bala:ll'o arrivant sur
un terrain qu'elle veut défendre.
L'on couvre le front des régiments par des
tirailJec¡rs; on fait mettre aux hommes sac à
terre, ot on leur distribue des outils amenés par
des fourgons.
Pendant que les tirailleurs maintiennent l'en-
nemi, la ligne de bataille travaille le plus rapi-
dement.
Les hommes se touchent.
Celui du premier rang pioche, l'autre pelle et
on fait un trou en jetant la terre en face de
soi.
Quand chaque groupe a tiré un mètre cube
de terre de devant lui. comme les groupes sont i
presque coude à coude, les trou? se joignent et
une tranchée d'un mètre de creux et d'un mètre
de relief est terminée; tout le front de bataille
est couvert; on rappelle les tirailleurs et on
bravo le feu de l'ennemi.
C'est ainsi que le perfectionnement de l'attaque
appelle c^lui de la défense.
Il faut, selon les terrains, de vingt à soixante
minutes pour improviser un pareil retranche-
ment.
Il est probable que chaque armée qui sera sur
la défensive, se couvrira de la sorte et pour la
débusquer il faudra marcher à couvert sur elle,
comma dans un siège', ou la tourner en dépla-
çant l'échiquier par d'habib's manœuvres.
Mais dans les cas où il faudra heurter de front
son ennemi, les batailles deviendront des sièges
et dureront plusieurs jours.
Le génie prendra donc un développement très
grand.
Il faudra tripler le nombre de sapeurs at'a-
ches à chaque division et donner à la ligne une
éducation toute :-pcc:a'e, ce qui est en train de
se laire dans tous nos camps.
Durnieremen', au camp de Saint-Maur, nous
entendions un zouave s'écrier : — La guerre de
demain, ali ! vous parlez de hl guerre do de-
main ; eh bien 1 ce sora la guerre des taupes; on
ne se battra que le nez dans la terre,I
Il avait raison, le zouave ! '
LOUIS NOIR.
i ... (Lce suite ait prochain numéro). 1 ; r .
TRIBUNAUX
COUR D'ASSISES DE LA SEINE
Présidence de M. Rohault de Fleury.
Audience, du 22 juin
AVORTEMENT SUIVI DE MORT. — DEUX ACCUSÉS.
Aujourd'hui s'ouvrent aux assises les débats de
celle affaire à laquelle on a donné un grand roton-
tJsscIllent; .... -
L'accu ée principale est Maric-A.ntoine.tte Petit,
femme Ilély, âgée de' quarante-deux ans, née à
l\:ris; l'auti'o accusé est Charles-Joachim Poi-
gnard, âgé de vingt-huit a s, né à Paris, gérant de
l'hôte] Bedford, rue de l'Arcade,. ■
Deux audiences saiHundiquées paur cette Qu'aire.
Le- défcilS:.:Ul{ de la femme He!y est, Me Racle; .celui
du jeune homme est Me LàcTiaud. ' '
M. l'avocat général Sévestre,' ■''soutiendra l'accusé
salion. ;i .1
, Par ordre de le, présjde&^Jftfttui'eï«st fàite de
l'acte ù',:cclIsalion, dont rjous donnons ..ipj le ré
sumé, et qui, d'ailleurs, ne centïè'nl guère qUe
'des faits déjà connus'de nos' Jecteurg. :; . i,
,1,0;8 février dernier - de procureur impérial près
le trihAipal, ,de la ,,Seinp..fut. dnfqt'iJîéi: .qu'une iillo
Marie-Rose. Ciiacpn, . âgéo..^ vlllgt-.oLy.n. ains, 'oit
traitement u la in.ii.sbn municipale de parité do la
rue du Faubomy-Saint-Denis avait été l'O!], t, de
r.'inûL'uvres 'climinollca. opi aliquées.' par *, imo ï s,agq-,
icmm.o... . .... -, .. j
A la suite de renseignements qui donnaient à '
cette révélation'lin 'cam'clÜro de préeision.incontes-
t.'ble, une instruction rd t. requise, et, dès le 11 fé-
vrier, un juge d'instruction s'étant transporté auprès
de la fille Chacon, dont l'a vie était dans le plus
grand-danger, reçut d'elle des déclarations confor-
mes aux bruits parvenus à la connaissance de la
justice, il résulte
gnard, gérant de l'nôiel Bedibrd, et publiquement
connu pour ses relations avec la vicllllle.
Le lendemain la femme Hélv, demeurant rue Mon-
torgeuil, en face le passage du Saumon, ayant été
conduite dans la chambre de la malade, cette fille
s'écria: « C'est elle qui m'a tuée ! »
L'état de santé de Marie Rose Chacon, qui a suc-
combé dès le lîfévrier,aux suites d'u'ie péritonite,
n:.v, pas permis de : pousser plus loin les confronta-
tions. Mais les résultats de l'iniormation ont eon-
firmé les déclarations de cette malheureuse fille.
Il a été constate en effet que deux ans aupara-
vant, alors qu'cille habitait il Roraainville avec ses
parents et qu'elle venait travailler à Paris comme
ouvrière en linge, elle avait fait la connaissance
d'Emile Reignar.i, jeune homme appartenant à une
11Onl1'&te famille, dont elle avait accepté les propo-
sitions.
A la fin de l'année ISG!), Reignard ayant perdu
dans la déconfiture d'un agent de change une somme
importante, qui lui provenait de la succession de
'son père, sa mère avait acheté pour lui en confier
la gérance, un fonds d'hûiel meublé établi rue de
l'Arcade, 17, sous le nom d'hô'cl Hedford, et il ''
loua alors, pour y installer Marie, une petite cham-
bre à l'entresol d'une maison voisine située rue
Pasquier n. 4, où il venait la voir très-fréquem-
ment. Al; mois de novembre 18G7, cette jeune fille
ayant acquis la certitude qu'elle était en situation
de devenir mère, en parla, à diverses personnes, et
entre autres à.Reignard, qui couçu; des lors et lui
fit accepter et'partager la. pensée du crime.
La femme Hely consentit à en devenir l'instrn-
ment moyennant le prix de 200 francs, et ce fut à .
son domicile qu'eurent lieu les opérations qui ame-
nèrent la mort, de la malheureuse Marie.
Ces manœuvres, qui aboutirent an résultat cher-
ché par les doux accusés, déterminèrent une péri- '
toniole trauma tique et puerpérale. bien Lot compli-
quée d'une pieuro-pneumonie : par suite de l'mten-
sité de la maladie, aggravée par les mauvaises con-
ditions hygiéniques de l'appar:crncnt qu'elle habi-
tait, la victime dut être transportée à la iiii;soii ,
municipale de santé.
Reignard, qui se chargea de ce soin, fit inscrire
la malade sous les noms do Marie lluart, et, pou'
après son entrée, lui signifia qu'elle n'eût plus à
compter sur lui.
Tous ces faits sont certifiés par les déchrationg-
de plusieurs témoins complètement désintéressés et.
dont la sincérité ne saurait être suspectée. Les-
gardes de la maison de santé, qui les o;it entendus. '
plusieurs fois de la bouche de ia victime, affirment
qu'elle n'a jamais varié sur aucun point; 'orsqu'eit "
proie aux plus cruelles souffrances, elle s'écriait :
«La malheureuse! elle m'a tuée' » et qu'un t,u' illoili,
'a femme Samson, l'adjurait de dire toute la vérité,
elle répondait :
« C'est cette femme qui m'a fait tout le mal! Jo
l'ai bien voulu... mais je ne veux pas lui faire arri-
ver du ma], il lui. » C'est que, en effet, par les con-
fidences faites aux diverses personnes qui lui
avaient inspiré confiance, Marie Chacon, jusqu'aux
derniers jours de son existence, ne parait avoir eu
nullement l'intention de dénoncer les coupables il
la justice; et si, lorsque à la suite de l'initiative
prise par d'amrcs à cet égard, elle s'est décidée it
affirmer, sous sermcn t, la réalité des faits dé.no:;cf''s,
elle a agi, sans aucun doute, sous la seule IJlJpul-
sion du sentiment d'irritation légitime que lui avait
fail éprouver l'inhumanité de Reignard, après deux
années de vie commune.
D'ailleurs, les affirmations des médecins sont pré-
cises et s'il pouvait rester un ('oute, la trouvaile
faite parmi les objets nécessaires à l'exercice de la
profession de la femme Hélv, d'un instrument de
forme particulière que le docteur Tardieu déclare
propre au service qu'on réclamait desa complaisance,
démontrerait que les manoeuvres dont on racc'.ise
n'ont rien qui répugne à sa conscience.
Tel est le résumé de l'acte d'accusation.
UN CONSEIL PAR JOUR
Appliquez-vous à réprimer les penchants vin-
''diÇatils de v'os e nfah ts.
e .Yo-us lem C\L ci -ainsi de bien grands tour-
méiits. - ■
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8 •■ À quoL s'ci't,' ene-lref, la. vengeance ?... à fairo
deux Y;Climcs au lieu d'une.
HENRI D'ALLEBER
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