Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1868-04-15
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 avril 1868 15 avril 1868
Description : 1868/04/15 (A3,N727). 1868/04/15 (A3,N727).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4717729t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/10/2017
LA PETITE PRESSE
t
5 cent. le numéro
... . ~ ...
.,
, 3CURIMAL : Q^TIDIEN
5 cent. le numéro
ABONNEMENTS. — Trois mois. Six moi:. Un an.
Paris & fr, e fr.
Départements.. 8 1.1 1 8® ir.
Administrateur i E. ~ DELSAUX.
^'•année.^ XE 'éc4~h 1 S^-^UL 4 868. - N ~ 727
.
Directcll r - Proprié t(.!;¡ re : JAN N I.N.
Rédacteur en chef - A. DE DALAT Ii 1ER BRAGELONNE,
BUREAUX D'ABONNEMENT : 9, J'ue Drouot.
ADMINISTRATION : 13, place Breda.
PARIS, 14 AVRIL 1868.
AUTREFOIS ET AUJOURD'HUI
II
Les corporations. — L'ouvrier aujourd'hui
Les corporations, dans le principe, furent
des sociétés de protection mutuelle. Les ou-
vriers se réunirent pour deux motifs : pro-
gresser dans leur art, etyrésister par le grou-
pement à latyraflnle des seigneurs. La royauté
vit dans les corporations une - force à opposer
à l'influence dé la noblesse ; elle les encoti-
ragea et leur. accorda des immunités et des
priviléges. Les ouvriers enrichis se rachetè-
rent des corvées et des. charges qui pesaient
sur eux...
Mais là s'arrête le progrès.
Devenues une puissance, les corporations.'
abusèrent de leur pouvoir. Non-seulement elles ■
imposèrent à leur tour de dures conditions à :
leurs membres, mais encore elles paralysè-
rent l'initiative individuelle et empêchèrent
toute espèce de concurrence de se produire. ;
Or, n'est-ce pas de la rivalité des talentg>$Uie '
naissent le plus souvent les améliorations et,
les découvertes '1 ;
/ .. ■. > '
( :
IlestD^n de rappeler comme-nt se compo-
sait la corporation.
Les membres se divisent en maittes,' en
compagnons et en apprentis.
L'apprenti étudie la métier. Pour avoir le
droit d'être compagnon un jour, il achète un
brevet et le fait enregistrer à ses frais. Ainsi,
dès le début, nous trouvons l'argent, c'est-à-
dire le privilège.
Au bout de huit ou dix ans, il devient com- ■
pagnon, et le compagnon peut devenir maître.
Mais il devra conquérir ce droit par un long
stage, un chef.d' œuvre ou pièce extraordi-
naire qu'il aura fabriqué à ses frais; je passe
les dépenses de toute sorte et les pertes de
temps.
Le maître, il est vrai, compte dans l'Etat.
Chaque maîtrise a une administration et'
des statuts confiés à la garde d'un certain
nombre de jurés et de syndics, qu'on choisit
parmi les maîtres. De là les jurandes et les
syndicats, qui sont encore.^privilèges dans
le pri-,ilége. -, . »
! Le compagnon et l'apprenti ne sont. que.
des comparses dans cette organisation qui rap-
pelle celle des anciennes castes..La, maîtrise
leur est accessible, il est vrai, mais 'les diffi-
cultés pour y .arriver sont telles qu'elles sup- ,
posent la moitié d'une vie d,'épargnes, dé Rf-J-,
vations et. de misères. Le plus souvent,A'ou-'
vrier s'arrête en, chemin. ( - "i
Le maître lui-même n'est.'pas affranébi qte
toute servitude. Il peut ejcercer.li'brement sent.
industrie, moyennapt une demi-douzaine de
conditions,..p.a.rmi lesquelles ugare , (,eile-ci,-i ,
reste de 1 nçlen servage : . il''oé..qyi^tèra.pàs
là localité 'dans' laquelle il à el'ê reçu. c " - - ,
Luttes à l'inlér?eut. Luttes aussi au-deftors.
Le maître est en guerre- avec le compagnon ;
les corporation^ sont en-guerre ectre elleS.
;Les plus puissantes oppriment les plus faibles. '
!Les savetiers sont victimes des cordonniers,'
les fripïérfe- des tailleurs, les poulaillers des
rôtisseurs/Lê' ptoducteuT et le torisommatèâr
s(?nt sont'victimes, dp iout le mohdè.^ L'antago-
nisme' est partout, et. le d'I'oit( d:autnii J est
pans cesse méconnu. ., ' ..
' . M. , Mqnu "da Saint-Mesmin. donne des
| exemples :
J ■ ■ ' 1
Argand imagine un: système de lam|pe5
ingénieux, si'mple, économique, bien supé*-
ri'èu.r''il.lout ce-quiJ existait auparavant. Il ob-
tient un, privilège ; on le persécute. Pour être
valable, ce privilége doit être enregistré. Une
s'weet^-fc stremen t :
les ferblantiers-serrll riers-tai Han d ie rs- maré-
chaux-graissier,:; prétendent qu'ils ont le droit
exclusif de faire des lampes. Et l'on plaide,
c'est-à-dire on se ruine.
» Lorsque Erard fabrique les premiers
pianos, la corporation des tablettiers-luthiers-
éventailliste,i lui fait la guerre à outrance,
prétendant qu'elle a le monopole des épinettes.
Erard résiste; on le fait saisir. Il ne doit son
triomphe et le salut de son industrie qu'à la
reine Marie-Antoinette,qui intervient dans le
procès de l'inventeur et de l'invention. »
Autre fait:
« Le gouvernement parle a autoriser en'
France la fabrication de toiles peintes.
Vous croyez la chose très-simple; c'est
une araire d'Etat. Rouen, Tours, Reims,
ÎLyon, $aris jettent les hauts cris. Il faut ;
ienteùdffe leurs doléances : La Normandie <
m devenir déserte... La Tour a|la; déesse... Reims est perdu... Lyon va
môiirh^le faim.., Paris arrose le trône de ;
ises lar*es... Amiens termine son mémoire
jpSt'CSïrfèaroles plus bruyantes que raisonna-
bles ::+<«j|l suffit, pour proscrire à jamais le
;pbff*erfTusage des toiles peintes et teintes,
jque le i-oyaume frémisse d'horreur quand
iil enfeflH annoncer qu'elles vont être permi-
ses. populi, vox Dei. ; la voix du peuple
!e$t la vqx de Dieu.... p
Le.peuple avait bon dos.
: ; < • .JI -
• 'La. gHInde industrie n'était pas plus libre
que les - orps de métiers. Pour elle pas de
jlois géniales, mais des règlements.
; JL'Êtalij intervient sans cesse : '
) 1 d J'ai'^u, dit Roland de la Plâlière, inspec-
teur deg.¡ anufactures, - dans un mémoire
au mini|tre,—j'ai vu faire des descentes
thez desifabricants avec une bande de satel-
lites, botpeverser les ateliers, répandre l'effroi
'dans !et,rs familles, couper une chaîne sur
le métier!.. Et pourquoi? Pour avoir fait des
pannes ef laine qu'on faisait en Angleterre
Bt-que le# Anglais vendaient partout-, même
en Franœ. Et cela, parce que les règlements
de Franqb ne faisaient mention que de pannes
en poils,£ »
" <
lîinfm vint un grand ministre, A urgôt, qui
proposa au roi Louis XVI de supprimer les
corporations.
Le préambule de l'acte de 1776 est ainsi
conçu :
« Dieu a fait du droit de travailler la pro-
priété de tout homme, et cette propriélé est
la première, la plus sacrée, la plus imprescrip-
tible de toutes. »
Le roi signe l'ordonnance. Mais Turgot
tombe, et les corporations renaissent.
Chose étrange, la. plupart des financiers et
des hommes d'Etat s'obstinaient à voir dans
les corporations une ressource pour les finan-
ces. Sans cesse on y créait de nouveaux offi-
ces, et l'Etat vendait ces charges. Après Tur-
got, les corporations, rétablies, devinrent les
corps de marchands et les communautés. Il
fallut la Révolution pour détruire définitive-
ment ce monopole. La loi du 17 mars 17Ut
supprime toutes les corporations, maîtrises et
jurandes.
L'industrie, affranchie, put se développer
librement.
Ici, deux chiffres :
La production industrielle était évaluée en
1789 à 991 millions de francs; elle s'élève à
présent à 16 milliards
I
#
Aujourd'hui, le travail est affranchi, et!
l'ouvrier est libre. ,
Certes, la pauvreté sera toujours une tyran- :
nie, et le manque de pain pourra toujours per-
vertir, dès le berceau, le libre arbitre de
l'homme. Mais contre cette pauvreté, que do
recours !
L'autre jour, je parlais des crèches it des
asiles ouverts à l'enfance. J'ai parlé a M ■-••si,
différentes reprises, de l'instruction primairé,
dont le développement s'accroît sans c.f'sse....
L'apprentissage impose maintenant autant
de devoirs au patron qu'à l'apprenti. Lorsque .
ce dernier a son congé d'acquit, attestant
qu'il a, loyalement rempli ses engagements,
on lui délivre.sans difficulté son livret d'ou-
vrier.
.
P}us (fe temps fixe de compagnonnage ,. (
p]us"'de Trais, plus de chef-d'œuvre obliga- <
toire, plus de barrières à ta maîtrise...
L'association de secours mutuels pjotege "fe^
travailleur contre le chômage et knimladie.'
La caisse de retraite pour la vieillesse'le •
ièJân^n^ela mendictté.
La societé des prêts au travail -met a son1,
service les ressources du crédit.
Cei^es, tout cela est encore incomplet, à''
l'état d'enfance.
L'initiative individuelle est lente ?■ se dé-
velopper en France, et par sa faute, l'as- J
sociation ne peut encore porter tous ses
fruits......
Du moins le champ est libre.
La condition que fait le sort à l'artisan est
une condition active, et, du moment où il
ne trouve plus de barrières sur sa route, il
marchera sans s'arrêter jusqu'à ce'qu'il ait
atteint le but :
Le bien-être .matériel et moral assuré pour -
lui-même et pour les siens.
TONY RÉVILLON.
ROCAMBOLE
N° 158 LES
PAR
MISÈRES DE LONDRES
PONSON DU TERRAIL
QUATRIÈME PARTIE
UN DRAME DANS LE SOUTWARK
XIX
cependant la femme que Shoting avait ren- I
contrée sur le penny-boat et qui, disait-elle,
étai't allée quatre fois de suite à White-cross
sans pouvoir faire mettre son mari en liberté,
bien qu'elle se présentât avec l'argent, cette
femme avait dit la vérité.
Notre ancienne connaissance,sir Cooman,s'é-
tait entêté et Paddy avait dû coucher ce soir-là
encore à White-cross.
Voir le numéro du X2. aajiefabrot
Il est vrai que la femme de Paddy était allée
à Rotherithe, et qu'elle avait fini par trouver le
créancier impitoyable qui avait fait mettre son
mari en prison pour la misérable somme de dix
livres.
Le créancier était dur, mais il était loyaJ ;
d'ailleurs il avait trop grande envie de toucher
son argent pour hésiter à reconnaître que c'é-
taient dix livres et non pas cent qui lui étaient
dûes.
— Rentrez chez vous, ma chère, avait-il dit
à la femme de Paddy, et venez demain à six
heures à White-cross. J'y serai et tout s'arran-
gera.
La femme de Paddy qui se nommait Lisbeth
s'en était donc retournée dans le Southwark, en
se disant :
— Miss Ellen attendra vainement Paddy
cette nuit, mais je n'y puis rien.
Elle avait donné à souper à ses enfants, les
avait couchés ensuite et s'était mise au lit à
son tour ; mais elle n'avait pas dormi, tant son
impatience était grande.
Le lendemain tout était allé comme sur des
roulettes.
Sir Cooman avait reconnu son erreur et gra-
tifié Paddy d'une demi couronne à titre de dom-
mages intérêts, et Paddy s'en était allé triom-
phant au bras de sa femma.
C'est un dur séjour pour un pauvre diable en
guenilles que 'White.cross; le créancier consigne
le moins d'aliments possible, loge son débiteur
en un taudis, et si pauvre que le prisonnier ait
jamais été quand il était libre, il regrette ce,
temps-là.
Paddy avait donc éprouvé une si grande joie
qu'il avait oublié de demander à sa femme quel
était le bienfaiteur généreux qui lui rendait la
liberté.
Ce ne fut que dans la rue qu'il lui fit cette
question.
•— Mais c'est miss Ellen, dit-elle.
Paddy fit un mouvement de surprise et pres-
que de crainte.
Ah 1 dit-il ensuite, elle a donc bien besoin
de moi!
— Oui, et elle t'atteildait hier soir.
— Où cela?
— A la porte de son jardin.
Paddy demeura silencieux un moment :
— Femme, dit-il enfin, écoute-moi bien.
— Parle.
— Miss ElleQ, si belle, si noble, si riche, est
une méchante créature.
— Je le sais, dit froidement Lisbeth, mais du
moment ojh élte athesoin de nous, elle payera
bien.
— Et si elle nous fait commettre une mau-
vaise action ?
Lisbeth haussa les épaules :
— Quand on est pauvre comme nous, et qu'on
a deux enfants à nourrir, dit-elle, on ne doit
pas se montrer difficile sur le choix de la be-
sogne.
— Femme, dit encore Paddy je regrette pres-
que d'être sorti de White-cross.
— Cela ne m'étonne pas. dit Lisbeth avec
humeur, tu as toujours été fainéant.
'Ce reproche piqua Paddy au vif.
— Ecoute bien, femme,, reprit-il. Tu sais que
je finis toujours par faire ce que tu veux.
— Il le faut bien.
Pour que miss Ellen, qui n'a pas eu pitié
de notre détresse, revienne, il faut qu'elle me-
'
dite quelque chose d'abominable. Si tu le veux,
je lui servirai d'instrument, mais s'il m'arrive
malheur et que je finisse vin jour ou l'autre au
bout d'une corde, à la porte de Newgate, tu ne
te plaindras pas?
— Non, dit Lisbeth d'un air sombre.
— Alors, c'est bien, dit Paddy, et tu as rat-
son. Les pauvres gens comme nous ne sauraient
choisir leur besogne.
Et, dès ce moment, Paddy fut résigné à obéir
aveuglément à miss Ellen.
t
5 cent. le numéro
... . ~ ...
.,
, 3CURIMAL : Q^TIDIEN
5 cent. le numéro
ABONNEMENTS. — Trois mois. Six moi:. Un an.
Paris & fr, e fr.
Départements.. 8 1.1 1 8® ir.
Administrateur i E. ~ DELSAUX.
^'•année.^ XE 'éc4~h 1 S^-^UL 4 868. - N ~ 727
.
Directcll r - Proprié t(.!;¡ re : JAN N I.N.
Rédacteur en chef - A. DE DALAT Ii 1ER BRAGELONNE,
BUREAUX D'ABONNEMENT : 9, J'ue Drouot.
ADMINISTRATION : 13, place Breda.
PARIS, 14 AVRIL 1868.
AUTREFOIS ET AUJOURD'HUI
II
Les corporations. — L'ouvrier aujourd'hui
Les corporations, dans le principe, furent
des sociétés de protection mutuelle. Les ou-
vriers se réunirent pour deux motifs : pro-
gresser dans leur art, etyrésister par le grou-
pement à latyraflnle des seigneurs. La royauté
vit dans les corporations une - force à opposer
à l'influence dé la noblesse ; elle les encoti-
ragea et leur. accorda des immunités et des
priviléges. Les ouvriers enrichis se rachetè-
rent des corvées et des. charges qui pesaient
sur eux...
Mais là s'arrête le progrès.
Devenues une puissance, les corporations.'
abusèrent de leur pouvoir. Non-seulement elles ■
imposèrent à leur tour de dures conditions à :
leurs membres, mais encore elles paralysè-
rent l'initiative individuelle et empêchèrent
toute espèce de concurrence de se produire. ;
Or, n'est-ce pas de la rivalité des talentg>$Uie '
naissent le plus souvent les améliorations et,
les découvertes '1 ;
/ .. ■. > '
( :
IlestD^n de rappeler comme-nt se compo-
sait la corporation.
Les membres se divisent en maittes,' en
compagnons et en apprentis.
L'apprenti étudie la métier. Pour avoir le
droit d'être compagnon un jour, il achète un
brevet et le fait enregistrer à ses frais. Ainsi,
dès le début, nous trouvons l'argent, c'est-à-
dire le privilège.
Au bout de huit ou dix ans, il devient com- ■
pagnon, et le compagnon peut devenir maître.
Mais il devra conquérir ce droit par un long
stage, un chef.d' œuvre ou pièce extraordi-
naire qu'il aura fabriqué à ses frais; je passe
les dépenses de toute sorte et les pertes de
temps.
Le maître, il est vrai, compte dans l'Etat.
Chaque maîtrise a une administration et'
des statuts confiés à la garde d'un certain
nombre de jurés et de syndics, qu'on choisit
parmi les maîtres. De là les jurandes et les
syndicats, qui sont encore.^privilèges dans
le pri-,ilége. -, . »
! Le compagnon et l'apprenti ne sont. que.
des comparses dans cette organisation qui rap-
pelle celle des anciennes castes..La, maîtrise
leur est accessible, il est vrai, mais 'les diffi-
cultés pour y .arriver sont telles qu'elles sup- ,
posent la moitié d'une vie d,'épargnes, dé Rf-J-,
vations et. de misères. Le plus souvent,A'ou-'
vrier s'arrête en, chemin. ( - "i
Le maître lui-même n'est.'pas affranébi qte
toute servitude. Il peut ejcercer.li'brement sent.
industrie, moyennapt une demi-douzaine de
conditions,..p.a.rmi lesquelles ugare , (,eile-ci,-i ,
reste de 1 nçlen servage : . il''oé..qyi^tèra.pàs
là localité 'dans' laquelle il à el'ê reçu. c " - - ,
Luttes à l'inlér?eut. Luttes aussi au-deftors.
Le maître est en guerre- avec le compagnon ;
les corporation^ sont en-guerre ectre elleS.
;Les plus puissantes oppriment les plus faibles. '
!Les savetiers sont victimes des cordonniers,'
les fripïérfe- des tailleurs, les poulaillers des
rôtisseurs/Lê' ptoducteuT et le torisommatèâr
s(?nt sont'victimes, dp iout le mohdè.^ L'antago-
nisme' est partout, et. le d'I'oit( d:autnii J est
pans cesse méconnu. ., ' ..
' . M. , Mqnu "da Saint-Mesmin. donne des
| exemples :
J ■ ■ ' 1
Argand imagine un: système de lam|pe5
ingénieux, si'mple, économique, bien supé*-
ri'èu.r''il.lout ce-quiJ existait auparavant. Il ob-
tient un, privilège ; on le persécute. Pour être
valable, ce privilége doit être enregistré. Une
s'weet^-fc stremen t :
les ferblantiers-serrll riers-tai Han d ie rs- maré-
chaux-graissier,:; prétendent qu'ils ont le droit
exclusif de faire des lampes. Et l'on plaide,
c'est-à-dire on se ruine.
» Lorsque Erard fabrique les premiers
pianos, la corporation des tablettiers-luthiers-
éventailliste,i lui fait la guerre à outrance,
prétendant qu'elle a le monopole des épinettes.
Erard résiste; on le fait saisir. Il ne doit son
triomphe et le salut de son industrie qu'à la
reine Marie-Antoinette,qui intervient dans le
procès de l'inventeur et de l'invention. »
Autre fait:
« Le gouvernement parle a autoriser en'
France la fabrication de toiles peintes.
Vous croyez la chose très-simple; c'est
une araire d'Etat. Rouen, Tours, Reims,
ÎLyon, $aris jettent les hauts cris. Il faut ;
ienteùdffe leurs doléances : La Normandie <
m devenir déserte... La Tour a
môiirh^le faim.., Paris arrose le trône de ;
ises lar*es... Amiens termine son mémoire
jpSt'CSïrfèaroles plus bruyantes que raisonna-
bles ::+<«j|l suffit, pour proscrire à jamais le
;pbff*erfTusage des toiles peintes et teintes,
jque le i-oyaume frémisse d'horreur quand
iil enfeflH annoncer qu'elles vont être permi-
ses. populi, vox Dei. ; la voix du peuple
!e$t la vqx de Dieu.... p
Le.peuple avait bon dos.
: ; < • .JI -
• 'La. gHInde industrie n'était pas plus libre
que les - orps de métiers. Pour elle pas de
jlois géniales, mais des règlements.
; JL'Êtalij intervient sans cesse : '
) 1 d J'ai'^u, dit Roland de la Plâlière, inspec-
teur deg.¡ anufactures, - dans un mémoire
au mini|tre,—j'ai vu faire des descentes
thez desifabricants avec une bande de satel-
lites, botpeverser les ateliers, répandre l'effroi
'dans !et,rs familles, couper une chaîne sur
le métier!.. Et pourquoi? Pour avoir fait des
pannes ef laine qu'on faisait en Angleterre
Bt-que le# Anglais vendaient partout-, même
en Franœ. Et cela, parce que les règlements
de Franqb ne faisaient mention que de pannes
en poils,£ »
" <
lîinfm vint un grand ministre, A urgôt, qui
proposa au roi Louis XVI de supprimer les
corporations.
Le préambule de l'acte de 1776 est ainsi
conçu :
« Dieu a fait du droit de travailler la pro-
priété de tout homme, et cette propriélé est
la première, la plus sacrée, la plus imprescrip-
tible de toutes. »
Le roi signe l'ordonnance. Mais Turgot
tombe, et les corporations renaissent.
Chose étrange, la. plupart des financiers et
des hommes d'Etat s'obstinaient à voir dans
les corporations une ressource pour les finan-
ces. Sans cesse on y créait de nouveaux offi-
ces, et l'Etat vendait ces charges. Après Tur-
got, les corporations, rétablies, devinrent les
corps de marchands et les communautés. Il
fallut la Révolution pour détruire définitive-
ment ce monopole. La loi du 17 mars 17Ut
supprime toutes les corporations, maîtrises et
jurandes.
L'industrie, affranchie, put se développer
librement.
Ici, deux chiffres :
La production industrielle était évaluée en
1789 à 991 millions de francs; elle s'élève à
présent à 16 milliards
I
#
Aujourd'hui, le travail est affranchi, et!
l'ouvrier est libre. ,
Certes, la pauvreté sera toujours une tyran- :
nie, et le manque de pain pourra toujours per-
vertir, dès le berceau, le libre arbitre de
l'homme. Mais contre cette pauvreté, que do
recours !
L'autre jour, je parlais des crèches it des
asiles ouverts à l'enfance. J'ai parlé a M ■-••si,
différentes reprises, de l'instruction primairé,
dont le développement s'accroît sans c.f'sse....
L'apprentissage impose maintenant autant
de devoirs au patron qu'à l'apprenti. Lorsque .
ce dernier a son congé d'acquit, attestant
qu'il a, loyalement rempli ses engagements,
on lui délivre.sans difficulté son livret d'ou-
vrier.
.
P}us (fe temps fixe de compagnonnage ,. (
p]us"'de Trais, plus de chef-d'œuvre obliga- <
toire, plus de barrières à ta maîtrise...
L'association de secours mutuels pjotege "fe^
travailleur contre le chômage et knimladie.'
La caisse de retraite pour la vieillesse'le •
ièJân^n^ela mendictté.
La societé des prêts au travail -met a son1,
service les ressources du crédit.
Cei^es, tout cela est encore incomplet, à''
l'état d'enfance.
L'initiative individuelle est lente ?■ se dé-
velopper en France, et par sa faute, l'as- J
sociation ne peut encore porter tous ses
fruits......
Du moins le champ est libre.
La condition que fait le sort à l'artisan est
une condition active, et, du moment où il
ne trouve plus de barrières sur sa route, il
marchera sans s'arrêter jusqu'à ce'qu'il ait
atteint le but :
Le bien-être .matériel et moral assuré pour -
lui-même et pour les siens.
TONY RÉVILLON.
ROCAMBOLE
N° 158 LES
PAR
MISÈRES DE LONDRES
PONSON DU TERRAIL
QUATRIÈME PARTIE
UN DRAME DANS LE SOUTWARK
XIX
cependant la femme que Shoting avait ren- I
contrée sur le penny-boat et qui, disait-elle,
étai't allée quatre fois de suite à White-cross
sans pouvoir faire mettre son mari en liberté,
bien qu'elle se présentât avec l'argent, cette
femme avait dit la vérité.
Notre ancienne connaissance,sir Cooman,s'é-
tait entêté et Paddy avait dû coucher ce soir-là
encore à White-cross.
Voir le numéro du X2. aajiefabrot
Il est vrai que la femme de Paddy était allée
à Rotherithe, et qu'elle avait fini par trouver le
créancier impitoyable qui avait fait mettre son
mari en prison pour la misérable somme de dix
livres.
Le créancier était dur, mais il était loyaJ ;
d'ailleurs il avait trop grande envie de toucher
son argent pour hésiter à reconnaître que c'é-
taient dix livres et non pas cent qui lui étaient
dûes.
— Rentrez chez vous, ma chère, avait-il dit
à la femme de Paddy, et venez demain à six
heures à White-cross. J'y serai et tout s'arran-
gera.
La femme de Paddy qui se nommait Lisbeth
s'en était donc retournée dans le Southwark, en
se disant :
— Miss Ellen attendra vainement Paddy
cette nuit, mais je n'y puis rien.
Elle avait donné à souper à ses enfants, les
avait couchés ensuite et s'était mise au lit à
son tour ; mais elle n'avait pas dormi, tant son
impatience était grande.
Le lendemain tout était allé comme sur des
roulettes.
Sir Cooman avait reconnu son erreur et gra-
tifié Paddy d'une demi couronne à titre de dom-
mages intérêts, et Paddy s'en était allé triom-
phant au bras de sa femma.
C'est un dur séjour pour un pauvre diable en
guenilles que 'White.cross; le créancier consigne
le moins d'aliments possible, loge son débiteur
en un taudis, et si pauvre que le prisonnier ait
jamais été quand il était libre, il regrette ce,
temps-là.
Paddy avait donc éprouvé une si grande joie
qu'il avait oublié de demander à sa femme quel
était le bienfaiteur généreux qui lui rendait la
liberté.
Ce ne fut que dans la rue qu'il lui fit cette
question.
•— Mais c'est miss Ellen, dit-elle.
Paddy fit un mouvement de surprise et pres-
que de crainte.
Ah 1 dit-il ensuite, elle a donc bien besoin
de moi!
— Oui, et elle t'atteildait hier soir.
— Où cela?
— A la porte de son jardin.
Paddy demeura silencieux un moment :
— Femme, dit-il enfin, écoute-moi bien.
— Parle.
— Miss ElleQ, si belle, si noble, si riche, est
une méchante créature.
— Je le sais, dit froidement Lisbeth, mais du
moment ojh élte athesoin de nous, elle payera
bien.
— Et si elle nous fait commettre une mau-
vaise action ?
Lisbeth haussa les épaules :
— Quand on est pauvre comme nous, et qu'on
a deux enfants à nourrir, dit-elle, on ne doit
pas se montrer difficile sur le choix de la be-
sogne.
— Femme, dit encore Paddy je regrette pres-
que d'être sorti de White-cross.
— Cela ne m'étonne pas. dit Lisbeth avec
humeur, tu as toujours été fainéant.
'Ce reproche piqua Paddy au vif.
— Ecoute bien, femme,, reprit-il. Tu sais que
je finis toujours par faire ce que tu veux.
— Il le faut bien.
Pour que miss Ellen, qui n'a pas eu pitié
de notre détresse, revienne, il faut qu'elle me-
'
dite quelque chose d'abominable. Si tu le veux,
je lui servirai d'instrument, mais s'il m'arrive
malheur et que je finisse vin jour ou l'autre au
bout d'une corde, à la porte de Newgate, tu ne
te plaindras pas?
— Non, dit Lisbeth d'un air sombre.
— Alors, c'est bien, dit Paddy, et tu as rat-
son. Les pauvres gens comme nous ne sauraient
choisir leur besogne.
Et, dès ce moment, Paddy fut résigné à obéir
aveuglément à miss Ellen.
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