Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1868-02-01
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 février 1868 01 février 1868
Description : 1868/02/01 (A3,N653). 1868/02/01 (A3,N653).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4717655z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/10/2017
LA PETITE PRESSE
JOURNAL QUOTIDIEN
é.
3 cent. le numéro
5 cent. le numéro
ABONNEMENTS. — Trois mois. six mois. Un ali.
Paris 5 fr. 9 fr. 1S fr.
Départements.. 6 il $$
Administrateur ; E. DELSAUX. -
3me année. — SAMEDI 1° FEViffife 4 868. — N° 653,
Directeur-Propriétaire : IA.foi NIN.
Rédacteur en chef: A. DE BALATHIZR. BRAGELONNB.
1 BUREAUX, ll'A:"BON-ZiEMEriT : 9, rae ORONOT
Apyi^isTH^TiON : 13. place Breda. -
PARIS, 31 JANVIER 1868.
FÉVRIER
Les hommes et les choses du passé
4 février 1435. — Une vieille coutume.
(J La reine, dit Jean Charger, étant accou-
chée d'un fils, le 4 février 1435, le roi
Charles YIU dépêcha un héraut, nommé
Constance, pour en porter la nouvelle au duc
de Bourgogne, de laquelle nouvelle le dL1c
témoigna d'être fort joyeux, et ôtant aussitôt
son habit, le donna à ce héraut... »
Ainsi, il était d'usage de se mettre en man-
ches de chemise lorsqu'on recevait une nou-
velle agréable. L'habit qu'on remettait au
messager avait, sans doute, la signification
des présents que les Mages étaient venus dér
poser, à Bethléem, sur le berceau de Jésus-
Christ, v -r -
6 février 1778. Alliance de la France et
tifS Etats-Unis.
■ Il,n'y a guère plus d'un sièçle, en 1771,
■ les Etats-Unig d'Amérique étaient une colonie '
anglaise. Ils votaient eux-mêmes les impôts
qu'exigeait d'eux la mère patrie. Cette der-
nière entreprit dJ3 taxer elle-même ses colo-
nies. Les Etats-Unis, a\ors, d'organiser une
résistance légale, et de s'interdire l'usage de
totales produits anglais. Le TniilowwoA de
Londres, cédant à la pression de .l'opinion pu-
ùliqile, fit des concessions. Le droit-sur le thé
seul fut maintenu pour le principe. Mais c'é-
tait le principe justement que la colonie- en-
tendait ne pas admettre. La querelle-dura
dix ans, au bout desquels les ministres an-
glais mirent les Etats hors de la paix du roi
... et de la protection de la Couronne. Les Etats
répondirent en se dèclarant indépendants.
On prit les armes. D'abord, les Américains
curent le dessous, mais un grand général,
Washington, releva la' lutte, et un grarui
homme d'Etat inconnu, Franklin, parvint à
tourner la France contre l'Angleterre.
L'opinion publique, en France,est toujours
sympathique aux causes justes. La jeune no-
f)iesse,éievée el l'école des philo^o'phe#jpâssa la
riu1;' à ila suite de M. de LafayetteT'désireuse
de combattre pour la liberté et contre l'An-
gleterre. Le roi Louis -XVI,de son cote; céda "à
l'enthousiasme national. La guerre fut décla-
rée. On en connaît le résultat. Par le traité
de Paris et par celui de Versailles, 1783, les
Etats-Unis d'Amérique virent leur indépen-
dance reconntie.
- C'est* imeM^'ptti^glo^éuses de notreflis- '
toire.. '
15 février ïboh. — Assassinat de Wahï-
s tei n.
. Deux fois,'pendant la guerre de Trente ane,
l'Empire d'Allemagne fut sauvé, par un géné-
ral de Ferdinand II, qui est unafigures
les plus originales de l'histoire.
Waldstein, disgracié une première fois
après dix victoires, vit à ses pieds la cour de
Vienne menacée. Il feignit le désintéresse-
ment; il parla de ses goûts simples, et finit
par faire ses-conditions. Moyennant un# dic-
tature militaire sans bornes, qui le faisait plus
maître-de l'Empire que l'Empereur, il con-
sentit ù. reprendre son commandement-.
* .11 sauva la Bohême et parcha„iu,r Nurem-
berg, pour" rencontrer le roi de Si;èçle.
Alors, il fut donné à l'Europe de contempler
un étonnant spectacle : • '; :
D'un cot6*, Gustave-Adolphe; 'ce gros;
homme de génie,. qui^jftut qu'une passion :
la guerfe. • ■
« Çe/roi de neige va fondr&.en avançant
dans le ! » disait ïtémpe>çur Ferdi-
nand.
"Pendaot un grand froid, les Impériaux dc-
.maudfintd'ne trêve : . ;
« Les Suédois ne connaissent point, d'hi-
ver! » répondit Gustave-Adolphe.
Sous ses ordres marchaient des hommes
de fer, héroïques et pieux, qui s'agenouil-
laient sur le champ de bataille et levaient
leurs armes vers le ciel^en chantant des can-
tiques. ■
De l'autre côté, on répondait aux cantiques
par des chansons.
Il faut lire dans Schiller la description de
cette Babel militaire qui s'appelait le camp
de Waldstein. C'et&it, un immense açias de
mercenaires ve8U3;de tous les coins -'de'l'Eu-
rope : Italiens, Suisses, Tyroliens, Croates,
Wallons, Flamands, tous pillards,•impies,
se battant pour la solde et .le. butin, mais
braves et regardant - leur chef comme un
dieu... „ ':f r ^
Qudf offîcie.r général moderne comparer à
Albert^Wenceslas-Eugène de Waldstein, trois
fois 4*1 soixante fois millionnaire, généra-
lissime des armées de l'Empire, qui traitait
¿irc(jtçent avec les rois gt levait quarante
mill#stfidats à ses frais pour le service de Fer-
dinafccjïï? ^ •
>Grand/m*Tgre, le teiaLkouillé pas Ltiile,
les cheveux rqux, l'œil bleu plein d'éclairs
soui\ides' sourcils. couleur de chanvre, cet
horjifrie tenait sa ceur dans son camp comme
dans un palais. Soixante pages gentilshommes
sont attachés à sa personne. Il rêve pour sa
•filîèjb. main d'un roi. Absorbé dans ses pen-
sées, il parle à peine, et c'est pour donner des
ordres. Il est froid, hautain, généreux avec
indifférence. Il invite ses officiers à des festins
magnifiques, et, quand, à minuit.-les feux
-s'éteignent, il va s'enfermer avec un astrolo-
gue et demander aux astres si son ambition e
po r complice la destinée. ' . i *
jçroismois dltrant."ces deux soldais inviric>
bliS, Gustave et Waldstein, campèrent en face
Ttfk -de l'autre; sans s'attaquer. Une diversion
du second sur la Saxe amena. enfin une. ren^
contre. Gustave accourut au secours de l'élec-
:tettr; sv-n allié. Le choc eut lieu à Lutzen.
tÉ*oinpé par les brouillards, se jeta
dans les;rangs Ennemis et tomb. frappé de
dètix balles. Il mourut pur et inva'fticu.
.Bon - chancelier Oxeustiern continua la
guerre. Il se fi nt, déclarer, à Heilbron, 'chef de
iligue des cercles de £raiiconie, da Souabe
"ei4u Rhin........
X' Waldstein pouvait 'écraser les Suédois et
le protestants. Il se retira en Bohême* avec
sityû armée. Etait-ce pour lui que Gustave-
;'dolphe" avait travailtë, en détruisant les
"d^ins; J'eiftpir^î. t'Erape-
reur se posa naturellement cette question.
Maintenant, Waldstein, enfermé dans son pa-
lais de Prague, attendait sans se prononcer.
Son indécision pesait sur l'Europe. « Faites-
vous roi de Bohême ! » lui écrivait Richelieu,
Ferdinand prit ce moment pour le faire as-
sassiner à Egra. Après quoi il fit rendre les
plus grands honneurs à sa mémoire..,.
i9 février 1715. — Audience donnée par
Louis XIV à l'ambassadeur de Perse.
Iilfaut liçe dans les Mémoires da»Saint-Si-
moa cet épisode des dernières panées du
ïrègfte de Louis XIV. ■
« Madame de Maintenon cherchoit inutile-
ment à procurer quelques instans de dissipation
au roi par des concerts, des prologues d'opéra
pleins de les. louanges, des scènes de comédæ, ,
que des musiciens et les domestiques de l'ira-
térieur jouoient dans sa chambreVFénriui ne
quittoit plus sa proie ; ce qui "f^isoit" 'àre .à
cette femmie, punie par le sucres "même d&
gonafflkitiéëi $1'
Se? eii homme qui'n'est plus àmusSlefwne
nouvelle scène succéda bientôt à ces essais in-
fructueux ; l'o-n apprit que Méhémet-Risabcy,
ambassadeur de Perse,, étoit en chemin, et
devoit paroître à la cour. Le roi ordonna sxi
baron de Breteidl, introducteur des ambassa-
deurs, d'aller lui faire compliment à deux
lieues de Paris, et nomma le maréchal de
,V(it,igizo-ii pour l'accompagneft^
• v
» L'ambassadeur eut av^fc Breteuil et Mati-
gnon les procédés les plus bizarres et les plus
extravagans, que l'on attribua tous au scru-
pule-qu'il mettoit dans l'observation de la loi
mahométane. Le jour de l'audience arrivé, sa '
réception eut lieu danf la grande galerie. Ce
lieu avoit été ..choisi pour qu'il fit plus à
son aise ses salutations au roi, qui se plaça.
sur un trône dans le fond, environné du dau-
phin, des princes da^g, et de toute la cour,
dans sa plus grande magnificence. L'ambas-
sadeur parut frappé de cet imposant spectacle,
et commença son premier salut ; le roi se
leva et lui ôta son chapeau. Le Persan monta.
jusqu'à la plate-forme où étoit le fauteuil du
monarque, auquel il remit ses lettres d&
créance, et la cérémonie finit comme elle
avoit commencé On sut quelque temps
après, que ce prétendu Persan s'étoit enfui
de Constantinople, où il étoit prisonnier; que
l'ambassadeur de France l'avoit fait sauver ;
que les présens qu'il àvoit apporté de la part
du roi de Perse, ne venoient que de Mar-
seine ; que ces présens qu'on avoit fait
garder par un exempt, par quatre archers, et
qui précédoient fastueusement l'ambassadeur,
ne consistoient que dans cent six petites perles
et cent quatre-vingts turquoises, de la valeur
en tout de miMe écu?, et deux pots de gomme.
Les Parisiens commencèrent à le traiter hau-
tement d'imposteur. Ils ne se troiQp'oient pas : »
car le régent découvrit, après la mort du roi,
que ce fantôme d'ambassadeur n'étoit qu'un
jésuite portugais qui, ayant parcouru tous les
pays du monde et surtout la Perse, avoit été
arrêté par les Turcs, emprisonné à Constanti-
nople, et que ses confrères, après l'avoir dé-
livré, l'avoient instruit de leur mieux pour
I tâcher de désennuyer Louis XIV. »
* < .
ROCAMBOLE
LES
MISÈRES DE LONDRES
PAR
PONSON DU TERRAIL
DEUXIÈME PARTIE
UN MOULIN SANS EAU
XVIII
iV 84 .,
Avant d'aller plus loin; reportons-nous au
moment où l'homme gris était remonté dans
airs, le petit Irlandais sur les épaules.
Nous l'avons dit, pendant cette nuit-là, la
brouillard était épais que, de cette feaêtra
. Voir le ouïp.ij 3 du 2Z Bovoaibra
d'où pendait la corde, il,était imposs^Ie^df voir
le col du prcau. ^ -
A netfôheures précises, la corde; solidement
attachée à l'entablement de la croisée, avait Sté
Ipnflfce dans , le préau pari-dessus le mur d'en-
ceinte.
A neuf heures qùelqii^guminutes, la sonorité
du brouillard avait U,,a Shokingetà l'homme
gris, penchés à cette même fenêtre, d'entendre
un bruit de pas sur le sable.
— Ce sont eux, avaitdit Shoking; tout va bien.
, Mais presque aussitôt un murmure confus de
voix était monté jusqu'à eux, puis le bruit d'une
lutte, puis un cri... puis... plus rien!
Suzanîfalret Jenny s'étaient mises à genoux
dans un coin de la chambre et priaient avec
ferveur.
Par deux fois, la corde s'était tendue.
L'homme gris et Shoking pehsaient que
M, Bardel et John. Golden s'étaient débarrassés
de quelque sentinelle importune.
Mais la corde ne'demeura point tendue, et un
dernier cri se fit entendre. - _ .
Alors l'homme gris n'hésita plus, et il enjamba
l'entablement de la croisée.
— Qu'y. a-t-il donc? lui dit Shoking avec
épouvante.
|* L'homme gris ne répondit pas.
t II a'étaU laisse gUssQr le LoiuutaJa corde, et
nous savons ce qui s'était passé dans le
préau.
Il s'écoula cinq minutes.
Cinq minutes d'angoisses mortelles pour la
pauvre mère, pour' Suzarinah et pour Sho-
ktng...
Enfin la corde se tendit et Shoking sentit son
cœur battre à outrance.
Puis, au bout de quelques secondes, l'homme
gris r^Harut. '
L'enfant était sur ses épaules et quand tous
deux eurent franchi l'entablement de la croisée,
la pauvre-Irlandaise murmura d'une voiî mou-
rante,en sentant autour de son cou les petits bras
de son fils :
— Mon Dieu ! il me semble que le vais mou-
rir...
— On ne meurt pas de joie, répondit l'homme
gris.
En même temps il dit à Shoking t
— Maintenant à John Colden j .
— John! exclama Suzannah.
— Oui, il s'est battu avec un gàrdien...
— Mon Dieu 1
— Il est blessé... mais légèrement... je lui ai
enroulé la eordc autour du corps, n&us allons le
tire;' à nous..
6hakiog avait compris la. ma a cextvra.
L'homme gris et lui s'empirèrent de la corda
et se mirent à tirer à eux.
Déjà la corde s'enroulait sur le plancher, lors-
que tout à coup ils. éprouvèrent une secousse
qui fut suivie d'un bruit sourd et d'un cri de .
douleur. *
C'était la corde qui venait de casser.
John Colden était retombé sur le col du
préau.
— Malédiction' murmura l'homme gris.
Cependant il ne perdit ni son sang-froid ordi-
naire, ni sa merveilleuse présence d'esprit.
— Tire à- toi tout ce qui nous reste de corde,
ordonna-t-il à Shoking.
La corde avart soixante nœuds, quand c!'e
était «ntière.
Shoking n'en retira que vingt-neuf.
Elle s'était donc rompue à peu près vers fa
mLieu.
| .— Impossible, murmura l'homme gris, da
descendre désormais.
— Pourquoi ? demanda Suzannah.
— Parce que la corde est trop courte, et que
celui de nous qui descendrait se tuerait sans
profit pour John.
— Mais, s'écria Sazannab, John eat" bl4;}saé.
i — Ou'.
I — On io îîoavem dans te. pféfiîî.
JOURNAL QUOTIDIEN
é.
3 cent. le numéro
5 cent. le numéro
ABONNEMENTS. — Trois mois. six mois. Un ali.
Paris 5 fr. 9 fr. 1S fr.
Départements.. 6 il $$
Administrateur ; E. DELSAUX. -
3me année. — SAMEDI 1° FEViffife 4 868. — N° 653,
Directeur-Propriétaire : IA.foi NIN.
Rédacteur en chef: A. DE BALATHIZR. BRAGELONNB.
1 BUREAUX, ll'A:"BON-ZiEMEriT : 9, rae ORONOT
Apyi^isTH^TiON : 13. place Breda. -
PARIS, 31 JANVIER 1868.
FÉVRIER
Les hommes et les choses du passé
4 février 1435. — Une vieille coutume.
(J La reine, dit Jean Charger, étant accou-
chée d'un fils, le 4 février 1435, le roi
Charles YIU dépêcha un héraut, nommé
Constance, pour en porter la nouvelle au duc
de Bourgogne, de laquelle nouvelle le dL1c
témoigna d'être fort joyeux, et ôtant aussitôt
son habit, le donna à ce héraut... »
Ainsi, il était d'usage de se mettre en man-
ches de chemise lorsqu'on recevait une nou-
velle agréable. L'habit qu'on remettait au
messager avait, sans doute, la signification
des présents que les Mages étaient venus dér
poser, à Bethléem, sur le berceau de Jésus-
Christ, v -r -
6 février 1778. Alliance de la France et
tifS Etats-Unis.
■ Il,n'y a guère plus d'un sièçle, en 1771,
■ les Etats-Unig d'Amérique étaient une colonie '
anglaise. Ils votaient eux-mêmes les impôts
qu'exigeait d'eux la mère patrie. Cette der-
nière entreprit dJ3 taxer elle-même ses colo-
nies. Les Etats-Unis, a\ors, d'organiser une
résistance légale, et de s'interdire l'usage de
totales produits anglais. Le TniilowwoA de
Londres, cédant à la pression de .l'opinion pu-
ùliqile, fit des concessions. Le droit-sur le thé
seul fut maintenu pour le principe. Mais c'é-
tait le principe justement que la colonie- en-
tendait ne pas admettre. La querelle-dura
dix ans, au bout desquels les ministres an-
glais mirent les Etats hors de la paix du roi
... et de la protection de la Couronne. Les Etats
répondirent en se dèclarant indépendants.
On prit les armes. D'abord, les Américains
curent le dessous, mais un grand général,
Washington, releva la' lutte, et un grarui
homme d'Etat inconnu, Franklin, parvint à
tourner la France contre l'Angleterre.
L'opinion publique, en France,est toujours
sympathique aux causes justes. La jeune no-
f)iesse,éievée el l'école des philo^o'phe#jpâssa la
riu1;' à ila suite de M. de LafayetteT'désireuse
de combattre pour la liberté et contre l'An-
gleterre. Le roi Louis -XVI,de son cote; céda "à
l'enthousiasme national. La guerre fut décla-
rée. On en connaît le résultat. Par le traité
de Paris et par celui de Versailles, 1783, les
Etats-Unis d'Amérique virent leur indépen-
dance reconntie.
- C'est* imeM^'ptti^glo^éuses de notreflis- '
toire.. '
15 février ïboh. — Assassinat de Wahï-
s tei n.
. Deux fois,'pendant la guerre de Trente ane,
l'Empire d'Allemagne fut sauvé, par un géné-
ral de Ferdinand II, qui est unafigures
les plus originales de l'histoire.
Waldstein, disgracié une première fois
après dix victoires, vit à ses pieds la cour de
Vienne menacée. Il feignit le désintéresse-
ment; il parla de ses goûts simples, et finit
par faire ses-conditions. Moyennant un# dic-
tature militaire sans bornes, qui le faisait plus
maître-de l'Empire que l'Empereur, il con-
sentit ù. reprendre son commandement-.
* .11 sauva la Bohême et parcha„iu,r Nurem-
berg, pour" rencontrer le roi de Si;èçle.
Alors, il fut donné à l'Europe de contempler
un étonnant spectacle : • '; :
D'un cot6*, Gustave-Adolphe; 'ce gros;
homme de génie,. qui^jftut qu'une passion :
la guerfe. • ■
« Çe/roi de neige va fondr&.en avançant
dans le ! » disait ïtémpe>çur Ferdi-
nand.
"Pendaot un grand froid, les Impériaux dc-
.maudfintd'ne trêve : . ;
« Les Suédois ne connaissent point, d'hi-
ver! » répondit Gustave-Adolphe.
Sous ses ordres marchaient des hommes
de fer, héroïques et pieux, qui s'agenouil-
laient sur le champ de bataille et levaient
leurs armes vers le ciel^en chantant des can-
tiques. ■
De l'autre côté, on répondait aux cantiques
par des chansons.
Il faut lire dans Schiller la description de
cette Babel militaire qui s'appelait le camp
de Waldstein. C'et&it, un immense açias de
mercenaires ve8U3;de tous les coins -'de'l'Eu-
rope : Italiens, Suisses, Tyroliens, Croates,
Wallons, Flamands, tous pillards,•impies,
se battant pour la solde et .le. butin, mais
braves et regardant - leur chef comme un
dieu... „ ':f r ^
Qudf offîcie.r général moderne comparer à
Albert^Wenceslas-Eugène de Waldstein, trois
fois 4*1 soixante fois millionnaire, généra-
lissime des armées de l'Empire, qui traitait
¿irc(jtçent avec les rois gt levait quarante
mill#stfidats à ses frais pour le service de Fer-
dinafccjïï? ^ •
>Grand/m*Tgre, le teiaLkouillé pas Ltiile,
les cheveux rqux, l'œil bleu plein d'éclairs
soui\ides' sourcils. couleur de chanvre, cet
horjifrie tenait sa ceur dans son camp comme
dans un palais. Soixante pages gentilshommes
sont attachés à sa personne. Il rêve pour sa
•filîèjb. main d'un roi. Absorbé dans ses pen-
sées, il parle à peine, et c'est pour donner des
ordres. Il est froid, hautain, généreux avec
indifférence. Il invite ses officiers à des festins
magnifiques, et, quand, à minuit.-les feux
-s'éteignent, il va s'enfermer avec un astrolo-
gue et demander aux astres si son ambition e
po r complice la destinée. ' . i *
jçroismois dltrant."ces deux soldais inviric>
bliS, Gustave et Waldstein, campèrent en face
Ttfk -de l'autre; sans s'attaquer. Une diversion
du second sur la Saxe amena. enfin une. ren^
contre. Gustave accourut au secours de l'élec-
:tettr; sv-n allié. Le choc eut lieu à Lutzen.
tÉ*oinpé par les brouillards, se jeta
dans les;rangs Ennemis et tomb. frappé de
dètix balles. Il mourut pur et inva'fticu.
.Bon - chancelier Oxeustiern continua la
guerre. Il se fi nt, déclarer, à Heilbron, 'chef de
iligue des cercles de £raiiconie, da Souabe
"ei4u Rhin........
X' Waldstein pouvait 'écraser les Suédois et
le protestants. Il se retira en Bohême* avec
sityû armée. Etait-ce pour lui que Gustave-
;'dolphe" avait travailtë, en détruisant les
"d^ins; J'eiftpir^î. t'Erape-
reur se posa naturellement cette question.
Maintenant, Waldstein, enfermé dans son pa-
lais de Prague, attendait sans se prononcer.
Son indécision pesait sur l'Europe. « Faites-
vous roi de Bohême ! » lui écrivait Richelieu,
Ferdinand prit ce moment pour le faire as-
sassiner à Egra. Après quoi il fit rendre les
plus grands honneurs à sa mémoire..,.
i9 février 1715. — Audience donnée par
Louis XIV à l'ambassadeur de Perse.
Iilfaut liçe dans les Mémoires da»Saint-Si-
moa cet épisode des dernières panées du
ïrègfte de Louis XIV. ■
« Madame de Maintenon cherchoit inutile-
ment à procurer quelques instans de dissipation
au roi par des concerts, des prologues d'opéra
pleins de les. louanges, des scènes de comédæ, ,
que des musiciens et les domestiques de l'ira-
térieur jouoient dans sa chambreVFénriui ne
quittoit plus sa proie ; ce qui "f^isoit" 'àre .à
cette femmie, punie par le sucres "même d&
gonafflkitiéëi $1'
Se? eii homme qui'n'est plus àmusSlefwne
nouvelle scène succéda bientôt à ces essais in-
fructueux ; l'o-n apprit que Méhémet-Risabcy,
ambassadeur de Perse,, étoit en chemin, et
devoit paroître à la cour. Le roi ordonna sxi
baron de Breteidl, introducteur des ambassa-
deurs, d'aller lui faire compliment à deux
lieues de Paris, et nomma le maréchal de
,V(it,igizo-ii pour l'accompagneft^
• v
» L'ambassadeur eut av^fc Breteuil et Mati-
gnon les procédés les plus bizarres et les plus
extravagans, que l'on attribua tous au scru-
pule-qu'il mettoit dans l'observation de la loi
mahométane. Le jour de l'audience arrivé, sa '
réception eut lieu danf la grande galerie. Ce
lieu avoit été ..choisi pour qu'il fit plus à
son aise ses salutations au roi, qui se plaça.
sur un trône dans le fond, environné du dau-
phin, des princes da^g, et de toute la cour,
dans sa plus grande magnificence. L'ambas-
sadeur parut frappé de cet imposant spectacle,
et commença son premier salut ; le roi se
leva et lui ôta son chapeau. Le Persan monta.
jusqu'à la plate-forme où étoit le fauteuil du
monarque, auquel il remit ses lettres d&
créance, et la cérémonie finit comme elle
avoit commencé On sut quelque temps
après, que ce prétendu Persan s'étoit enfui
de Constantinople, où il étoit prisonnier; que
l'ambassadeur de France l'avoit fait sauver ;
que les présens qu'il àvoit apporté de la part
du roi de Perse, ne venoient que de Mar-
seine ; que ces présens qu'on avoit fait
garder par un exempt, par quatre archers, et
qui précédoient fastueusement l'ambassadeur,
ne consistoient que dans cent six petites perles
et cent quatre-vingts turquoises, de la valeur
en tout de miMe écu?, et deux pots de gomme.
Les Parisiens commencèrent à le traiter hau-
tement d'imposteur. Ils ne se troiQp'oient pas : »
car le régent découvrit, après la mort du roi,
que ce fantôme d'ambassadeur n'étoit qu'un
jésuite portugais qui, ayant parcouru tous les
pays du monde et surtout la Perse, avoit été
arrêté par les Turcs, emprisonné à Constanti-
nople, et que ses confrères, après l'avoir dé-
livré, l'avoient instruit de leur mieux pour
I tâcher de désennuyer Louis XIV. »
* < .
ROCAMBOLE
LES
MISÈRES DE LONDRES
PAR
PONSON DU TERRAIL
DEUXIÈME PARTIE
UN MOULIN SANS EAU
XVIII
iV 84 .,
Avant d'aller plus loin; reportons-nous au
moment où l'homme gris était remonté dans
airs, le petit Irlandais sur les épaules.
Nous l'avons dit, pendant cette nuit-là, la
brouillard était épais que, de cette feaêtra
. Voir le ouïp.ij 3 du 2Z Bovoaibra
d'où pendait la corde, il,était imposs^Ie^df voir
le col du prcau. ^ -
A netfôheures précises, la corde; solidement
attachée à l'entablement de la croisée, avait Sté
Ipnflfce dans , le préau pari-dessus le mur d'en-
ceinte.
A neuf heures qùelqii^guminutes, la sonorité
du brouillard avait U,,a Shokingetà l'homme
gris, penchés à cette même fenêtre, d'entendre
un bruit de pas sur le sable.
— Ce sont eux, avaitdit Shoking; tout va bien.
, Mais presque aussitôt un murmure confus de
voix était monté jusqu'à eux, puis le bruit d'une
lutte, puis un cri... puis... plus rien!
Suzanîfalret Jenny s'étaient mises à genoux
dans un coin de la chambre et priaient avec
ferveur.
Par deux fois, la corde s'était tendue.
L'homme gris et Shoking pehsaient que
M, Bardel et John. Golden s'étaient débarrassés
de quelque sentinelle importune.
Mais la corde ne'demeura point tendue, et un
dernier cri se fit entendre. - _ .
Alors l'homme gris n'hésita plus, et il enjamba
l'entablement de la croisée.
— Qu'y. a-t-il donc? lui dit Shoking avec
épouvante.
|* L'homme gris ne répondit pas.
t II a'étaU laisse gUssQr le LoiuutaJa corde, et
nous savons ce qui s'était passé dans le
préau.
Il s'écoula cinq minutes.
Cinq minutes d'angoisses mortelles pour la
pauvre mère, pour' Suzarinah et pour Sho-
ktng...
Enfin la corde se tendit et Shoking sentit son
cœur battre à outrance.
Puis, au bout de quelques secondes, l'homme
gris r^Harut. '
L'enfant était sur ses épaules et quand tous
deux eurent franchi l'entablement de la croisée,
la pauvre-Irlandaise murmura d'une voiî mou-
rante,en sentant autour de son cou les petits bras
de son fils :
— Mon Dieu ! il me semble que le vais mou-
rir...
— On ne meurt pas de joie, répondit l'homme
gris.
En même temps il dit à Shoking t
— Maintenant à John Colden j .
— John! exclama Suzannah.
— Oui, il s'est battu avec un gàrdien...
— Mon Dieu 1
— Il est blessé... mais légèrement... je lui ai
enroulé la eordc autour du corps, n&us allons le
tire;' à nous..
6hakiog avait compris la. ma a cextvra.
L'homme gris et lui s'empirèrent de la corda
et se mirent à tirer à eux.
Déjà la corde s'enroulait sur le plancher, lors-
que tout à coup ils. éprouvèrent une secousse
qui fut suivie d'un bruit sourd et d'un cri de .
douleur. *
C'était la corde qui venait de casser.
John Colden était retombé sur le col du
préau.
— Malédiction' murmura l'homme gris.
Cependant il ne perdit ni son sang-froid ordi-
naire, ni sa merveilleuse présence d'esprit.
— Tire à- toi tout ce qui nous reste de corde,
ordonna-t-il à Shoking.
La corde avart soixante nœuds, quand c!'e
était «ntière.
Shoking n'en retira que vingt-neuf.
Elle s'était donc rompue à peu près vers fa
mLieu.
| .— Impossible, murmura l'homme gris, da
descendre désormais.
— Pourquoi ? demanda Suzannah.
— Parce que la corde est trop courte, et que
celui de nous qui descendrait se tuerait sans
profit pour John.
— Mais, s'écria Sazannab, John eat" bl4;}saé.
i — Ou'.
I — On io îîoavem dans te. pféfiîî.
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