Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1867-12-27
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 27 décembre 1867 27 décembre 1867
Description : 1867/12/27 (A2,N617). 1867/12/27 (A2,N617).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k47176193
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/10/2017
LA PETITE PRESSE
JOURNAL QUOTIDIEN
S cent. le numéro
1 5 cent. le numéro
1
ABONNEMENTS. — Trois mois. Six mois. Un an.
Paris 5 fr. 9 fr. 2 s fr.
Départements.. a il £3 .
Administrateur : E. DEL S ÀUX.
t- année. — VENDREDI 27 DECEMBRE 1867. — N. 617
Directeur.Proptiltai1'e •.
//'•dacteur en chef : A. DE BALATHISK B1\,AGELONNE.
BUREAUX D'ABONNEMENT : 9, SVSÎE DPO'UOT.
ADMINISTRATION : 13, place Breda. ~
La Presse iIlus/de journal hebdoma-
daire à 10 centiir.es, est vendue 5 cen-
times seulement à toute personne qui
achète la Petite Presse r<'; samedi à Paris
•fit le dimanche en province.
PARIS, 26 DÉCEMBRE 1867.
LES PETITS ÉBÉNISTES
Dimanche deî'nier, à une heure , la rue
Servan. dans le faubourg Saint-Antoine, avait
un aspect de fëte. '
Des groupes stationnaient de distance en
distance, sur les" trottoirs encombrés de pas-
sants. C elaient des bonjours, des poignées de
main, des mois échanges, des sourires...
Quand une heure sonna , les portes de
J'école, qui est dans la rue, s'ouvrirent toutes j
grandes. La lbule, composée surtout d'en-
fants, slcmpressa d'entrer.
Il s'agissait d'une distribution de prix.
Le Patronage des enfants de l'ébénisterie
rtllait, peur ia première fois, distribuer des
récompenses annuelles. - " !
Cette société est une des nombreuses suc-
cursales de la grande Société protectrice des
apprentis et des enfants dans les manufac-
tures.
De bons esprits Dnt pensé qu'il fallait que
chaque corporation eût son patronage parti-
cuiier qui concourût à l'œuvre commune.
He là des créations multiples inspirées par;
une même pensée, poursuivant un même
but, n'ayant entre elles d'autre différence que
la différence des industries.
Assister, moraliser, instruire, telle est la
devise de la grande association et des asso-
ciations en sous-œuvre.
Ne se substituer ni aux parents ni au pa-
tron,..teile est la règle.
Leur servir d'intermédiaire dans l'intérêt
fie l'enfant, telle est la fonction.
Mettre en lumière tout ce qui est amélio- !
ration, favoriser tout ce qui est progrès, ré- !
compenser tout ce qui est mérite, écouter les 1
raidies de l'enfant, s'occuper de ses besoins, |
! s'il le faut se constituer en tribunal rie fa-
! mille pour rrsonrlrc. les différents (lont il
i serait, i'oi'jc!, telle est la ffiche, — tâche
! énorme, nui explique et nu delà la multiplicité
i des patronages.
S'il est une question intéressante entre
toutes, c'est celle de l'éducation des enfants,
qui seront un jour des hommes, des pères de
famille et des citoyens.
Cette question,.-ïl faut la présenter sans
cesse, la tourner et la retourner FOUS toutes
ses faces, se mettre non pas à dix, mais à cent,
mais à mille, mais à tous, pour la résoudre,
c-ar de sa solution dépend l'avenir.
J'ai parlé déjà des apprentis. J'en parlerai
enco'e.
L'âge de l'entrée à l'atelier, la durée de
la journée, le rapport des forces et du travail
donné, l'école, que de points à traiter, qui
ne sauraient l'être trop en détail et trop de
fois!
* Ainsi, pour rte m'occuper que des petits
ébénistes, leur contrat d'apprentissage doit
être rédigé avec un soin tout particulier.
Tel fabricant de meubles, en effet, ne fa-
brique qu'un meuble. Il demande à une spé-
cialité la ré put ati tin et la fortune. Voulez-vous
le genre Couie/adressez-vousà A... Désirez-
vous du gothique, demandez à B.... C... fait
un premier lit, puis un second lit, puis un
troisième lit. Ne lui demandez ni une table,
ni une commode ; il vous renverrait à D... ou
à E... 0.0 a mène inventé des machines qui
coupent, toutes les pièces d'un meuble : on
n'a plus ensuite qu'à les agencer...
lifi bien 1 qu'apprendrait l'apprenti, placé
chez un de ces fabricants spécialistes? A faire
le meuble que fait son patron sans doute,
mais pas à faire des meubles certainement.
Or,il faut,pour être ébéniste,non-seulement
savoir agencer des pièces, mais encore manier
des outils, non-seulement savoir faire un lit,
ou une table, ou une commode, mais une
commode, une table, un lit, et le reste.
Cela doit être exigé par les parents, ac-
cepté par le patron, écrit dans le contrat
1 ' '
¡ Je cite là un abus particulier à quelques
industries; je" pourrais citer des abus com-
i fiUns à toutes.
i Par p"l'mple, la loi dit que l'apprenti fra-
: vail'era dix heures.
Dix heures, c'est trop! disent les uns;
mais les autres trouvent que ce n'est pas
assez.
Violer la loi, on n'y pense pas ; mais on la
viole sans y penser. Il n'y a pas toujours de
pendule dans !'ate';cr, dit Jules Simon L'ou-
vrage presse. Les hommes travaillent jusqu'à
la nuit, l'apprenti fait comme eux ; et il
passe à se briser le corps le temps qu'il de-,
vrait consacrer à l'école.
Dois-je parler des maisons où l'on consi-
dère un apprenti comme un domestique, et
ou on II) fait trimer, sans lui rien enseigner
de ce qu'il est venu apprendre? Certes, le
patron a le droit d'exiger de l'enfant confié à
ses soins quelques menus services domesti-
ques ; il peut lui donner un paquet à porter,
l'envoyer faire une commission. Mais tel ne
doit pas être en somme l'emploi des journées
de ce pauvre petit. L'apprentissage, en ce
cas, deviendrait un stage, un stage pénible,
dur, et sans profit. On ne s'instruit pas dans
un état en regardant travailler autrui, mais
bien en mettant soi-même la main à la be-
sogne... * '
Tous ces vices inhérents à l'apprentissage,
les Patronages les combattront sans doute.
I Ils peuvent être certains, en ce cas, d'avoir
la presse tout entière et l'opinion pour eux.
Une excellente chose, par laquelle ils ont
débuté, # été l'institution de concours an-
nuels.
Rien ne vaut l'émulation pour les enfants.
Ces concours sont gradués suivant les an-
nées d'apprentissage.
Cinquante enfants, au concours du Patro-
nage de l'ébénisterie, avaient mérité les ré-
compenses qu'on a distribuées dimanche.
Monseigneur- de Paris, M. le ministre de
l'instruction publique, M. le'ministre des tra-
vaux publics, quelques membres du conseil
municipal pt de la chambre syndicale de l'ébé-
nisterie, avaient envoyé des prix : dix-sept
livrets de la caisse d'épargne et des outils
d'honneur.
La société protectrice des enfants dans les
manufactures avait donné cent francs pour
,un prix unique.
Un particulier, une autre somme de cent
francs pour un second prix.
La Société des beaux-arts appliqués à, l'in-
j' dusfrie avait envoyé dix exemplaires d'unf
excellent travail de M. Guillaume, membre ..
de !'Imtitnt.
Des éditeurs , MM. Marne , Hachette, Fon- ■
taine, etc., avaient envoyé dg1 bons livres,
qu'accompagnait une boîte d'instruments de
mathématiques, Cadeau de M. Cnaix.
M. Belioir avait voulu décorer l'a salle' a ses
frai~. - j
Je voudrais, nommer tout le monde, et .fe/
ne regrette qu'une chose , c'est que ma lice i
soit incomi)lète.
Nos amis, les Enfants de Lutèce, ontchanté\
Jeurs plus beaux chœurs.
Puis sont venus les discours officiels et' les
improvisations familières.
Et puis, enfin, nos braves enfants du- fau-
bourg sont partis avec leurs familles, répé-
tant les derniers mots de l'un des orateurs,
M. Ch. Robert : — Au revoir 1 à l'année oro- ■
chai ne 1...
Voilà une œuvré nouvelle inaugurée.
Celte œuvre compte près de cent membres..
Elle a un président, M. Henri Lemoine^-' ■
un secrétaire, M. Iîerteinstein fils, un bureau»,
une grande société qui la protège,et des amis.
qui la secondent.
Elle réussira.
Mais, je ne le répéterai jamais assez, et'
MM. les membres du Patronage comprendront:
mon insistance, ce n'est. pas seulement à ré-
compenser le bien qu'ils doivent tendre, mais*
aussi à empêcher le'mai. Donner des prix est!
bien. Réformer des abus sera mieux.
Tout le monde s'intéresse aux apprentis,-,
tout le monde les aime, tout le monde seras
reconnaissant de ce qu'on fera pour eux.
lU. Lemoine m'a, fait remettre, avec lesi
statuts du Patronage, la neie suivante que je '
transcris avec plaisir ::
Pour faire partie de- la, Socîé1é\, il faut être pré-
sejité par un membre: et verser une cotisation ïn-
n-uelle de douze francsla première année payable::
au moment de la souscription.
Par exception, les, ouvriers, sont admis à psjser:
par quinzaine.
Les. sociétaires qui versent CTh souscrivant .une -
somme unique de deux cent, cinquante fr&ncsp.et
ceux qui, pendant cinq-ans, payent une sommet,an-
nuelle de soixante francs,,, l'ccoivsnt le titrée de
membres à vie. *
ROCAMBOLE
LES
MISÈRES DE LONDRES PAR
PONSON DU TERRAIL
PREMIÈRE PARTIE
L'ENFANT PERDU
VIII
M.-Thomas Elgin s'approcha donc du guichet
ït demanda son billet.
En rnêmetèmp&, un autre train qui venait
île Londres entra en gare, comme l'usurier
5'a,Pl>rètait à descendre, iî aperçut un homme
qui montait l'escalier et qui le salua.
le numera-du S novembre*
Cet homme n'était autre que notre ancienne
I connaissance,le recors du commerce surnommé
1 liomme sensible, et appelé de son vrai nom
John Glavery.
Après lui avoir rendu son salut, M.Thomas
Eigin allait passer outre, mais John Cla-rery l'a-
borda et lu dit :
— J'allais précisément chez vous.
— Chez moi?
— Oui, et vous ne serez pas fâché de ma vi-
' site.
M. Thomas Elgin remonta l'escalier et re-
vint, suivi de l'homme sensible, dans la salle
d'attente, en disant :
— Ue quoi s'agit-il?
— Je vous apporte de l'argent, et, cen'estpas
pour dire, mais vous avez une fière chance:
— Vous m'apportez de l'argent?
'
— Oui
— De qni'ùonc?
— Du prêtre 'iiandais.
M. T i;om,:s Elgin ne put se défendre de pâlir. I
— Comment 1 dit-il, le prêtre irlandais a payé?
— Oui.
— Quand?
- Il y a deux jours. ■.
— C'est impossible 1 s'écria l'usurier, que
cette nouvelle était loiP. de combler d.e jois,
C'est Donnant la mérite puret - <•
— Ainsi, il est sorti de Wliite-cass?
— Avant-hier matin.
—.Ah! dit M. Thomas Elgin, qui Contint de'
son mieux l'émotion qu'il éprouva.
— Voilà vos deux cents livres, ajouta John:
Clavery, en tirant de la. poche- de sa redingote
usée un portefeuille plus, usé encore. '
Et il en tira huit bank-note-s qu'il tendit à7
M. Thomas Elgin. * ^
Celui-ci était -si bouleversé' qu'il s'appuya au.
mur de la salle d'atteme, et laissa partir 1&
train.
L'homme sensible- né put s'empêcher cBe-mur-
murer :
— Par exemple,, voici la première fais q*te !
M. Thomas Elgi^ fait une semblable; grimace
en recevant de l'agent. C'est à n'y xien c-Offi-
prendre.
Mais l'usurier ne songea nullement à donner
des explications el M. John Clavery et, ayant en
poche Pargm:d, il se contenta de lai .dire :
— Merci bien, monsieur Clavc-sy, merci mille
fois, «t au revoirt - /
Er. il s'éloigna, brusquement.
'- Dl'ôle, d'homme, murmura John Glavery,
qrll le vit reprendre le chemin, de Kiiburn square,
'drôte d'homme en vérité !
I En effet, M. Thomas Elgin, qui avait une
1 sraude demi-heure du vaut lui avants de. pouvoir
I prendre le train suivant pour s "en retournera ;
: Loadres, fit cette réflexion qu'usa homm.^fpru-
dent. qui a l'intention de passer sa soirée- jovia- :
lernent, dans 11n établissement comme krgill- •
rooms ou l'A,'-Iiaml)ra, d'offrir des verres do>
sèerry-cotler aax danus, et- détenir comraissatiôn. t
avee elles, ne-saurait avoir s.u;? lui que dieux oui
' ; trois guinées et une p/rignée- die sJlÎHjng;;...
1 Mais deux cents li'fJ'.Cs !..... pour être: 'Volé !..:..
- j Allons donû! ■
M. Thomas Elgin faisait ce ra:sennemeas& ?
plein de'sagesse, et, marc-hait d'un pas rapbiït
en se disant :
— Que diable icont-ik dire, les autres, qigand
1 je leur apprendrai que l'abbé Samuel a payé- ?
! C'est bien extraordinaire, en vériàê, -bien exu-a-
ordiaaire!
/ Et il allong&ait toujours le 'pas, et bientôt il
entra dans Kilburn square.
Mais tout à coup il s'arrêta net et comme s'il .
} eût reçu quelque choc violent sur la tête. -
A travers le brouillard, les petits yeux de
M. Thomas Elgin avaient fort nettement distin-
gué une voiture devant sa porte.
— Oh ! oh! dit-il, qu'est-ce que cela? Qui peut
me venir vbir à cotto heure? 1 .
e Et après s'être arrêté, il se mit à courir. -
y Le cabma.n daroj&ifc sur gça giéf?e.
JOURNAL QUOTIDIEN
S cent. le numéro
1 5 cent. le numéro
1
ABONNEMENTS. — Trois mois. Six mois. Un an.
Paris 5 fr. 9 fr. 2 s fr.
Départements.. a il £3 .
Administrateur : E. DEL S ÀUX.
t- année. — VENDREDI 27 DECEMBRE 1867. — N. 617
Directeur.Proptiltai1'e •.
//'•dacteur en chef : A. DE BALATHISK B1\,AGELONNE.
BUREAUX D'ABONNEMENT : 9, SVSÎE DPO'UOT.
ADMINISTRATION : 13, place Breda. ~
La Presse iIlus/de journal hebdoma-
daire à 10 centiir.es, est vendue 5 cen-
times seulement à toute personne qui
achète la Petite Presse r<'; samedi à Paris
•fit le dimanche en province.
PARIS, 26 DÉCEMBRE 1867.
LES PETITS ÉBÉNISTES
Dimanche deî'nier, à une heure , la rue
Servan. dans le faubourg Saint-Antoine, avait
un aspect de fëte. '
Des groupes stationnaient de distance en
distance, sur les" trottoirs encombrés de pas-
sants. C elaient des bonjours, des poignées de
main, des mois échanges, des sourires...
Quand une heure sonna , les portes de
J'école, qui est dans la rue, s'ouvrirent toutes j
grandes. La lbule, composée surtout d'en-
fants, slcmpressa d'entrer.
Il s'agissait d'une distribution de prix.
Le Patronage des enfants de l'ébénisterie
rtllait, peur ia première fois, distribuer des
récompenses annuelles. - " !
Cette société est une des nombreuses suc-
cursales de la grande Société protectrice des
apprentis et des enfants dans les manufac-
tures.
De bons esprits Dnt pensé qu'il fallait que
chaque corporation eût son patronage parti-
cuiier qui concourût à l'œuvre commune.
He là des créations multiples inspirées par;
une même pensée, poursuivant un même
but, n'ayant entre elles d'autre différence que
la différence des industries.
Assister, moraliser, instruire, telle est la
devise de la grande association et des asso-
ciations en sous-œuvre.
Ne se substituer ni aux parents ni au pa-
tron,..teile est la règle.
Leur servir d'intermédiaire dans l'intérêt
fie l'enfant, telle est la fonction.
Mettre en lumière tout ce qui est amélio- !
ration, favoriser tout ce qui est progrès, ré- !
compenser tout ce qui est mérite, écouter les 1
raidies de l'enfant, s'occuper de ses besoins, |
! s'il le faut se constituer en tribunal rie fa-
! mille pour rrsonrlrc. les différents (lont il
i serait, i'oi'jc!, telle est la ffiche, — tâche
! énorme, nui explique et nu delà la multiplicité
i des patronages.
S'il est une question intéressante entre
toutes, c'est celle de l'éducation des enfants,
qui seront un jour des hommes, des pères de
famille et des citoyens.
Cette question,.-ïl faut la présenter sans
cesse, la tourner et la retourner FOUS toutes
ses faces, se mettre non pas à dix, mais à cent,
mais à mille, mais à tous, pour la résoudre,
c-ar de sa solution dépend l'avenir.
J'ai parlé déjà des apprentis. J'en parlerai
enco'e.
L'âge de l'entrée à l'atelier, la durée de
la journée, le rapport des forces et du travail
donné, l'école, que de points à traiter, qui
ne sauraient l'être trop en détail et trop de
fois!
* Ainsi, pour rte m'occuper que des petits
ébénistes, leur contrat d'apprentissage doit
être rédigé avec un soin tout particulier.
Tel fabricant de meubles, en effet, ne fa-
brique qu'un meuble. Il demande à une spé-
cialité la ré put ati tin et la fortune. Voulez-vous
le genre Couie/adressez-vousà A... Désirez-
vous du gothique, demandez à B.... C... fait
un premier lit, puis un second lit, puis un
troisième lit. Ne lui demandez ni une table,
ni une commode ; il vous renverrait à D... ou
à E... 0.0 a mène inventé des machines qui
coupent, toutes les pièces d'un meuble : on
n'a plus ensuite qu'à les agencer...
lifi bien 1 qu'apprendrait l'apprenti, placé
chez un de ces fabricants spécialistes? A faire
le meuble que fait son patron sans doute,
mais pas à faire des meubles certainement.
Or,il faut,pour être ébéniste,non-seulement
savoir agencer des pièces, mais encore manier
des outils, non-seulement savoir faire un lit,
ou une table, ou une commode, mais une
commode, une table, un lit, et le reste.
Cela doit être exigé par les parents, ac-
cepté par le patron, écrit dans le contrat
1 ' '
¡ Je cite là un abus particulier à quelques
industries; je" pourrais citer des abus com-
i fiUns à toutes.
i Par p"l'mple, la loi dit que l'apprenti fra-
: vail'era dix heures.
Dix heures, c'est trop! disent les uns;
mais les autres trouvent que ce n'est pas
assez.
Violer la loi, on n'y pense pas ; mais on la
viole sans y penser. Il n'y a pas toujours de
pendule dans !'ate';cr, dit Jules Simon L'ou-
vrage presse. Les hommes travaillent jusqu'à
la nuit, l'apprenti fait comme eux ; et il
passe à se briser le corps le temps qu'il de-,
vrait consacrer à l'école.
Dois-je parler des maisons où l'on consi-
dère un apprenti comme un domestique, et
ou on II) fait trimer, sans lui rien enseigner
de ce qu'il est venu apprendre? Certes, le
patron a le droit d'exiger de l'enfant confié à
ses soins quelques menus services domesti-
ques ; il peut lui donner un paquet à porter,
l'envoyer faire une commission. Mais tel ne
doit pas être en somme l'emploi des journées
de ce pauvre petit. L'apprentissage, en ce
cas, deviendrait un stage, un stage pénible,
dur, et sans profit. On ne s'instruit pas dans
un état en regardant travailler autrui, mais
bien en mettant soi-même la main à la be-
sogne... * '
Tous ces vices inhérents à l'apprentissage,
les Patronages les combattront sans doute.
I Ils peuvent être certains, en ce cas, d'avoir
la presse tout entière et l'opinion pour eux.
Une excellente chose, par laquelle ils ont
débuté, # été l'institution de concours an-
nuels.
Rien ne vaut l'émulation pour les enfants.
Ces concours sont gradués suivant les an-
nées d'apprentissage.
Cinquante enfants, au concours du Patro-
nage de l'ébénisterie, avaient mérité les ré-
compenses qu'on a distribuées dimanche.
Monseigneur- de Paris, M. le ministre de
l'instruction publique, M. le'ministre des tra-
vaux publics, quelques membres du conseil
municipal pt de la chambre syndicale de l'ébé-
nisterie, avaient envoyé des prix : dix-sept
livrets de la caisse d'épargne et des outils
d'honneur.
La société protectrice des enfants dans les
manufactures avait donné cent francs pour
,un prix unique.
Un particulier, une autre somme de cent
francs pour un second prix.
La Société des beaux-arts appliqués à, l'in-
j' dusfrie avait envoyé dix exemplaires d'unf
excellent travail de M. Guillaume, membre ..
de !'Imtitnt.
Des éditeurs , MM. Marne , Hachette, Fon- ■
taine, etc., avaient envoyé dg1 bons livres,
qu'accompagnait une boîte d'instruments de
mathématiques, Cadeau de M. Cnaix.
M. Belioir avait voulu décorer l'a salle' a ses
frai~. - j
Je voudrais, nommer tout le monde, et .fe/
ne regrette qu'une chose , c'est que ma lice i
soit incomi)lète.
Nos amis, les Enfants de Lutèce, ontchanté\
Jeurs plus beaux chœurs.
Puis sont venus les discours officiels et' les
improvisations familières.
Et puis, enfin, nos braves enfants du- fau-
bourg sont partis avec leurs familles, répé-
tant les derniers mots de l'un des orateurs,
M. Ch. Robert : — Au revoir 1 à l'année oro- ■
chai ne 1...
Voilà une œuvré nouvelle inaugurée.
Celte œuvre compte près de cent membres..
Elle a un président, M. Henri Lemoine^-' ■
un secrétaire, M. Iîerteinstein fils, un bureau»,
une grande société qui la protège,et des amis.
qui la secondent.
Elle réussira.
Mais, je ne le répéterai jamais assez, et'
MM. les membres du Patronage comprendront:
mon insistance, ce n'est. pas seulement à ré-
compenser le bien qu'ils doivent tendre, mais*
aussi à empêcher le'mai. Donner des prix est!
bien. Réformer des abus sera mieux.
Tout le monde s'intéresse aux apprentis,-,
tout le monde les aime, tout le monde seras
reconnaissant de ce qu'on fera pour eux.
lU. Lemoine m'a, fait remettre, avec lesi
statuts du Patronage, la neie suivante que je '
transcris avec plaisir ::
Pour faire partie de- la, Socîé1é\, il faut être pré-
sejité par un membre: et verser une cotisation ïn-
n-uelle de douze francsla première année payable::
au moment de la souscription.
Par exception, les, ouvriers, sont admis à psjser:
par quinzaine.
Les. sociétaires qui versent CTh souscrivant .une -
somme unique de deux cent, cinquante fr&ncsp.et
ceux qui, pendant cinq-ans, payent une sommet,an-
nuelle de soixante francs,,, l'ccoivsnt le titrée de
membres à vie. *
ROCAMBOLE
LES
MISÈRES DE LONDRES PAR
PONSON DU TERRAIL
PREMIÈRE PARTIE
L'ENFANT PERDU
VIII
M.-Thomas Elgin s'approcha donc du guichet
ït demanda son billet.
En rnêmetèmp&, un autre train qui venait
île Londres entra en gare, comme l'usurier
5'a,Pl>rètait à descendre, iî aperçut un homme
qui montait l'escalier et qui le salua.
le numera-du S novembre*
Cet homme n'était autre que notre ancienne
I connaissance,le recors du commerce surnommé
1 liomme sensible, et appelé de son vrai nom
John Glavery.
Après lui avoir rendu son salut, M.Thomas
Eigin allait passer outre, mais John Cla-rery l'a-
borda et lu dit :
— J'allais précisément chez vous.
— Chez moi?
— Oui, et vous ne serez pas fâché de ma vi-
' site.
M. Thomas Elgin remonta l'escalier et re-
vint, suivi de l'homme sensible, dans la salle
d'attente, en disant :
— Ue quoi s'agit-il?
— Je vous apporte de l'argent, et, cen'estpas
pour dire, mais vous avez une fière chance:
— Vous m'apportez de l'argent?
'
— Oui
— De qni'ùonc?
— Du prêtre 'iiandais.
M. T i;om,:s Elgin ne put se défendre de pâlir. I
— Comment 1 dit-il, le prêtre irlandais a payé?
— Oui.
— Quand?
- Il y a deux jours. ■.
— C'est impossible 1 s'écria l'usurier, que
cette nouvelle était loiP. de combler d.e jois,
C'est Donnant la mérite puret - <•
— Ainsi, il est sorti de Wliite-cass?
— Avant-hier matin.
—.Ah! dit M. Thomas Elgin, qui Contint de'
son mieux l'émotion qu'il éprouva.
— Voilà vos deux cents livres, ajouta John:
Clavery, en tirant de la. poche- de sa redingote
usée un portefeuille plus, usé encore. '
Et il en tira huit bank-note-s qu'il tendit à7
M. Thomas Elgin. * ^
Celui-ci était -si bouleversé' qu'il s'appuya au.
mur de la salle d'atteme, et laissa partir 1&
train.
L'homme sensible- né put s'empêcher cBe-mur-
murer :
— Par exemple,, voici la première fais q*te !
M. Thomas Elgi^ fait une semblable; grimace
en recevant de l'agent. C'est à n'y xien c-Offi-
prendre.
Mais l'usurier ne songea nullement à donner
des explications el M. John Clavery et, ayant en
poche Pargm:d, il se contenta de lai .dire :
— Merci bien, monsieur Clavc-sy, merci mille
fois, «t au revoirt - /
Er. il s'éloigna, brusquement.
'- Dl'ôle, d'homme, murmura John Glavery,
qrll le vit reprendre le chemin, de Kiiburn square,
'drôte d'homme en vérité !
I En effet, M. Thomas Elgin, qui avait une
1 sraude demi-heure du vaut lui avants de. pouvoir
I prendre le train suivant pour s "en retournera ;
: Loadres, fit cette réflexion qu'usa homm.^fpru-
dent. qui a l'intention de passer sa soirée- jovia- :
lernent, dans 11n établissement comme krgill- •
rooms ou l'A,'-Iiaml)ra, d'offrir des verres do>
sèerry-cotler aax danus, et- détenir comraissatiôn. t
avee elles, ne-saurait avoir s.u;? lui que dieux oui
' ; trois guinées et une p/rignée- die sJlÎHjng;;...
1 Mais deux cents li'fJ'.Cs !..... pour être: 'Volé !..:..
- j Allons donû! ■
M. Thomas Elgin faisait ce ra:sennemeas& ?
plein de'sagesse, et, marc-hait d'un pas rapbiït
en se disant :
— Que diable icont-ik dire, les autres, qigand
1 je leur apprendrai que l'abbé Samuel a payé- ?
! C'est bien extraordinaire, en vériàê, -bien exu-a-
ordiaaire!
/ Et il allong&ait toujours le 'pas, et bientôt il
entra dans Kilburn square.
Mais tout à coup il s'arrêta net et comme s'il .
} eût reçu quelque choc violent sur la tête. -
A travers le brouillard, les petits yeux de
M. Thomas Elgin avaient fort nettement distin-
gué une voiture devant sa porte.
— Oh ! oh! dit-il, qu'est-ce que cela? Qui peut
me venir vbir à cotto heure? 1 .
e Et après s'être arrêté, il se mit à courir. -
y Le cabma.n daroj&ifc sur gça giéf?e.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 66.67%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 66.67%.
- Collections numériques similaires Bibliothèque nationale Bibliothèque nationale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Bibliothèque nationale" or dc.contributor adj "Bibliothèque nationale")Amulettes de Chine : catalogue / [Bibliothèque nationale de France, Département des monnaies, médailles et antiques] ; [rédigé par] François Thierry /ark:/12148/bd6t542045148.highres La musique française du Moyen âge à la Révolution : [exposition, Paris, Bibliothèque nationale, 1934] / catalogue réd. par Amédée Gastoué, l'abbé V. Leroquais, André Pirro, Henry Expert, Henry Prunières ; publ. par Émile Dacier ; [préface de Julien Cain] /ark:/12148/bd6t542006040.highres
- Auteurs similaires Bibliothèque nationale Bibliothèque nationale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Bibliothèque nationale" or dc.contributor adj "Bibliothèque nationale")Amulettes de Chine : catalogue / [Bibliothèque nationale de France, Département des monnaies, médailles et antiques] ; [rédigé par] François Thierry /ark:/12148/bd6t542045148.highres La musique française du Moyen âge à la Révolution : [exposition, Paris, Bibliothèque nationale, 1934] / catalogue réd. par Amédée Gastoué, l'abbé V. Leroquais, André Pirro, Henry Expert, Henry Prunières ; publ. par Émile Dacier ; [préface de Julien Cain] /ark:/12148/bd6t542006040.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k47176193/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k47176193/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k47176193/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k47176193/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k47176193
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k47176193
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k47176193/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest