Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1867-12-16
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 décembre 1867 16 décembre 1867
Description : 1867/12/16 (A2,N606). 1867/12/16 (A2,N606).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k47176089
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/10/2017
LA PETITE PRESSE
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Il., ~,, :., V 5 cent. Ir. nu ni éro
ABONNEMENTS. t— Trois mois, • rsu mois. ; ..un- a»r ::
Pans à fr. , • fr.. ;18' firr^;
. ' " 1 Départefrients.. ' Et il V%t" '"
Administrateur : E. , Bejlsaiîx. - '.
#:^é6raâ.' tJUNBî ïff IPECEMB-RE, 1861.. — N° 600 •
Ihrèemti^ Pbdpriéîùire :4 9? ?# t ^€.? •> - ' •'
Médacteur eu ,-ç'•t/ - A,. i>& jUL^îH.i^i^r;BiyA<;;ï.lqnn b
-' BUREAUX JD;aBO.N N Eili ¡Hi l' : O. t-»ae |)i ,m»t.
,vAB*iSiSJRATION : 13. -Plaee.ered
La Presse illustrée journal hebdoma-
daire à 10 centimes, est vendue 5 cen-
times seulement à toute personne qui
achète la Petite Presse le samedi à Paris
-et le dimanche en province. ,
PARIS, 15 DÉCEMBRE 1867.
LE VÉSUVE
Décembre 1631. — Décembre 1867.
Le mat Vésuve, chers le-cleurs, éveille un
"ordre d'-wilées familier.
'Qui i>t; sait qoe le plrrs célèbre-des 'velcans
•fi'tiieve, ëans laiplaine de Naples, à une hau-
leur de douze cents mètres? »
JDansiî&utiquilé, on v considèrent ce volcan
comme'éteint. Personne ne songeait à en re-
douter le réveil. t*lut3®gue, dans la vie de
M&xiis Qrasslls., sparte du volcan-comme d'un
lien habité :
« 'Le prêteur 'C¡odius.,. envoie de 'Rome
•corr&e Spartacus, ^assiégea dans son; 'fort, sur
le Vésuve, pu conduisait un seul sentier diffi-
cile et étroit dont Qlodius -gardait l'entrëe ; le
reste de la montagne ïtf'ctait ee fechers
abruptes et ;gitssanis; de :Dc3.r:oocea-ses wignes
; sauvages en cc livraient le f;amlIIilet. Les gens
de Spartacus en coupèrent 1-e^s sai?saente qui
gwuvaieai servir à leur .dessein; et, en les
entrelaçant les uns avec les' asritses, dis en
firent des écheUes solides à 5 «t^sqiaelles
ils descendirent jusqu'à la plaine. \,))
Le volcan se réveilla en l'an 79 ai ie»às,SF.~C.,
et, comme pour témoigner de sa puissance
méconnue, il ensevelit deux villes,. Poœpéi
3t Herculanum, sous une pluie de ce sâpesiet
de boue.
Depuis,il n'a jamais laissé passer un', siècle
sans s'attester par une ou plusieurs éini^p-
liilus.
Décembre semble être un mois fatale: tisat
prédestiné sous ce rapport, car la plus f'orte
éruption du Vésuve, après celle de l'an '. 791 :
fut celle de décembre 1631, et, à l'heu re i
même où j'écris, une colonne de feu s'élèv 'e !
au-dessus de la montagne, pour retomber ens,
Dli.liede pierres calcinées, de cailloux brisés j
ît de cendres épaisses et noires. ,
Le Charivari de ce matin représente le j
sommet du Vésuve. Des boursiers, à quatre
jattes, gravissent la côte. Ils vont jeter dans
le cratère des sacs et des portefeuilles que le
volcan rejette en l'air. Au-desscras est cetfc© i
légende : Moyen infaillible de ifaire moaWr
sesmleurs.
1
Il y a quelques jours, vous parlant 'Ge la
série de physiologies que publia l'éditeur A.
'bB Chevalier, je-citais quelques passages de
Ikine d'îles. M. Le Chevalier nous a écrit
pour se plaindre. Il veut bien qu'on vante sa ;
publication, mais il lui déplut qu'on la cite, ;
-car. fait41 observer, si on liâmes livres dans
-:vot['e joirrnal, on ne les achètera plus dans
ma librairie.
J'espère que Pline-le-Jeirae, témoin ocu-
laire et historien de l'éruption du Vésuve, 79
ans après J.-C.,,n'imitera pe.s M. Le Cheva-
lier, efa|e lui emprunte le «récit de fet mort
de son oncle, Pline-l'Ancien, un. amiral
romain 'doublé'd'un savant.
« Mort oncle était à Misène,où il commandait
3a flotte.-Le neuvième jour avant les-calendes
•de septembre, vers la septième heure, ma
mère l'avertit qu'il paraissait un nuage d'une
grandeur et d'une forme extraordinaires. Après
sa station au soleil et son bain d'eau froide, il
s'était jeté sur^an lit où dl avait pris son repas
ordinaire^-et il-se livrait à l'étude. 11 demande
ses sanddes et monte/en un lieu d'où il pou-
vait aisément observer ce phénomène. La nuée
-s'élançait dans .l'air, sans qe'on pût distinguer
il une si grande distance de .quelle montagne
elle sortait. -L'événement fit connaître ensuite
que c'était-du- meut Vésuve. Sa forme appl'6-
chait de celle d'un arbre, et particulièrement
d'un pin: car, -s'élevant vers le ciel comme
sur un tronc immense, sa tête s'étendait en
rameaux. Peat-être le sou fie puissant qui
poussait d'abord cette vapeur ne se faisait-il
plue sentir; peut-être aussi le - nuage, en
s'affaiblissant ou-en s'affaissant sous son pro- '
pre poids, se répandait-il en surface. Il pa-
raissait tantôt blanc, tantôt sale et tacheté,
selon.qu'il était chargé de cendre ou de terre
» Ce phénomène surprit mon oncle, et,^
dans son zèle pour La science, il voulut l'ex a-
miner de plus près. 0 fit appareiller un na- j
vire liburnien" et me Jaissa la liberté de le j
suivre, ife. lui répondis que j'aimais mieux !
étudier; il m'avait par hasard donné lui- j
E&êrne quelque chose à écrire. Il sortait de
slsezlui, lorsqu'il reçut un billet de Rectine, ;
femme de Césius Bassus. Effrayée de l'immir
nence du péril (car sa villa était située au jI
pied du Vésuve, et"l'en ne pouvait s'échapper,
que par la mer), elle le priait de lui porter se.,.
cours. Alors il change de but, et poursuit par
dévouement que par le désir de s'instruire. Il fait préparer
des quadrirèmcs, et y monte lui-même pour
aller secourir -R-ec t ine • aL. ,hganeQtt^> 4^mtee»-
personnes qui avaient fixé leur habitation sur
-cette côte riante, lise rend à la hâte vers des
'lieux d'ON tout le monde s'enfuyait; il va droit
au danger, la main au gouvernail, l'esprit
tellement libre de crainte, qu'il décrivait et
notait teins les mouvements, toutes les formes
que le nuage ardent présentait à ses yeux
» Déjà sur ses vaisseaux volait une cendre
plus épaisse,et plus chaude, à mesure qu'ils
approchaient ; déjà tombaient autour d'eux .
des éclats de rochers, des pierres noires,
brûlées et calcinées par le feu ; déjà la mer,
abaissée tout à coup, n'avait plus de profon-
deur , et les éruptions du volcan obstruaient
le rivage. Mon oncle songea un instant à re-
tourner ; mais il dit bientôt au pilote qui l'y
engageait : La fortune favorise le courage.
Menez-nous chez Pomponianus. Pomponianus
était à Stabie, de l'autre côté d'un petit golfe,
formé par la courbure insensible du rivage.
Là, à la vue du péril qui était encore éloigné,
mais imminent, car il s'approchait par degrés,
Pomponianus avait transporté tous ses effets
sur des vaisseaux, et n'attendait, pour s'éloi-
gner, qu'un vent moins contraire. Mon oncle,
favorisé par ce même vent, aborde chez lui,
-l'embrasse, calme son agitation, le rassure,
l'encourage ; et, pour dissiper par sa sécu-
rité la crainte de son ami, il se fait porter au
baie. Après le bain, il se meLàdahle, et man-
ge avec gaieté, ou, ce qui ne suppose pas
moins d'énergie, avec les apparences de la
gaieté.
» Cependant, de plusieurs endroits du mont
Vésuve, on voyait briller"de larges flammes
et un vaste embrasement dont les ténèbres
augmentaient l'éclat. Pour calmer la frayeùr
de ses hôtes, mon oncle leur disait que c'é-
taient des maisons de campagne abandonnées
au feu par les paysans effrayés. Ensuite, il se
hivra au repos , et dormit réellement d'un
profond sommeil, car on entendait de la porte
le bruit de sa respiration, que sa corpulence
rendait forte et retentissante.
» Cependant la cour par 011 on entrait dans
son appartement commençait à s'encom-
brer tellement de cendres et de pierres, que,
s'il y fût resté plus longtemps, il lui eût été
impossible de sortir. On l'éveille. Iî ...qrt?
et va 'rejondre Pomponianus et les au r«s qui
avaient veillé. Ils tiennent conseil, et délibè-
rent s'ils se renfermeront dans la rr is 'on,-
ou s'ils erreront dans la campagne. C-ir les
maisons étaient tellement ébranlées, parles
effroyables tremblements de terre qui • ». suc-
cédaient, qu'elles semblaient arrach ?,s de
puis ramenées à leur place. D'un an.tn> cuté,
on avait à craindre, hors de la ville, h chut.:
des pierres, quoi^'elles fussent lép- -eç et'
minpes par le .leu.
De ces périls, on choisit le dernier : chez
mon oncle, la raison la plus forte r évalut
sur la plus faible; chez ceux qui Fmtou-
raient, une crainte l'emporta sur une autre.
Ils attachent donc avec des toiles des oreillers ' ,
sur leurs têtes : c'était une sorte d'abri contre
les pierres qui tombaient. 1
» Le jour recommençait ailleurs ; mai*
autour d'eux régnait toujours la nuit la
plus sombre et la p'us épaisse, sillonnée
cependant par des lueurs et des feux de
toute espèce. On voulut s'approcher du ri-
vage pour examiner, si la mer le permettait,
quelque tentative ; mais on la trouva toujours
orageuse et contraire. Là mon oncle se cou-
cha sur un drap étendu, demanda d:. l'eau
froide, et en but deux fois. Bientôt des flam-
mes et une odeur de soufre qui en annon-
çait l'approche, mirent tout le monde . n fuite
et forcèrent mon oncle à se'lever. Ils se lève
appuyé sur deux jeunes esclaves, et a,,., même
instants il tombe mort.
» J'imagine que cette épaisse vapeur arrêta
sa respiration et le suffoqua. 11 avait t iturel-
lement la poitrine faible, étroite et meuvent
haletante. lorsque la lumière reparu:, (trois-
jours après le dernier qui avait lui pc ir mon
oncle,) on retrouva son corps entier sa s bles-
sure. Rien n'était changé dans l'étai de son r
vêtement, et son attitude était celle du som-
meil et non de la mort. »
Ce récit était adressé à l'historien Tacite.
Ce dernier demanda de nouveaux détails à,
Pline-le-Je.une. De là une nouvelle lettre,.
pleine comme la première de détails intéres^
sants. Je cite encore, Monsieur Le Chevalier;:
mais je vous assure que je fais quelquefois
mes articles moi-même. Seulement, en ma-
tière d'éruption du Vésuve, je crois qu'il vaut
ROCAMBOLE
mess=""N° 37 LES
MISÈRES DE LONDRES
PAR
PONSON DU TERRAIL
PROLOGUE
LA NOURRISSEUSE D'ENFANTS
XXXVIII
Tandis que le petit Irlandais sautait dans le
jardin, mistress Fanoche, en dépit de son rang,
ae dédaignait pas de causer avec Mary,
l'humble servante écossaise. C'est que. entre
deux femmes, la complicité primait la hié-
rarchie.
Aussi bien que vieille dame aux besicles,.
Mary l'Ecossaise avait été dans la confidence
Voir le. du ô MvewUkjw»
de s finies mystérieux commis par mistress Fa-
Cvwtff dernière était bien la maîtresse pour-
tant, e,t .c'était presque à son profit unique que
l'établîisseaient prospérait, car là où la vieille
dame portait un eihâle et une robe de popeline,
là où Mary avait un fichu, mistress Fanoche em-
pochait des guinées.
j Néanmoins, et si sûre qu'elle fut de ces deux
femmes, elle croyait devoir les ménager, et
p\our cela elle avait employé un singulier
m oyen.
Ivfle avait encouragé, servi dans l'ombre la
hain^ jalouse que la vieille dame et la servante
avaient î'une pour l'autre.
Vingt" foiB la, vieille dame avait dit que Mary
était une* voleuse, qu'on avait tort de laisser
traîner devant elle l'argenterie et le linge.
Par contre,, Mary disait souvent : m
— Vous ailliez tort, madame, de vous confier
sans réserve à la femme aux bésicles. Elle a
l'œil faux et elle Ressemble à Judas. Si jamais
elle trouvait l'occas'îipn de vous vendre, elle n'y
manquerait pas.
Ce soir-là, quand elle eut couché l'enfant, j
Mary revint au parloir, où i&istress Fanoche se
brodait sentimentalement des pantoufles à elle--
i^prae.
jN lieu de regagner sa cuisine,- 0116 > WAssit- j !
Mistress Fanoche ne se fâcha point.
Seulement, levant la tête et regardant l'Ecos-
saise, eHe lui dit :
— Qu'est-ce qu'il y a?
— Madame, répondit Mary, je voudrais vous
faire une question.
— Parle...
— Est-ce que vous avez dit à la vieille gue-
non que nous venions ici ?
La vieille guenon, c'était, comme on le pense,
la dame aux bésicles.
— Certainement, dit mistress Fanoche.
— Vous avez eu tort, madame.
— Pourquoi ?
— Parce qu'elle peut fort bien nous trahir.
: Mistress Fanoche haussâmes épaules.
— Et pourquoi veux- tu qu'elle nous tra-
hisse ?
— Pour de l'argent.
— Soit. Mais qui lui en donnera ?
— Ceux qui pourront avoir intérêt à re-
trouver l'enfant.
— Tu e3 folle, Mary.
— Pourquoi donc, madame l
— Mais parce qu'il n'y avait qu'une personne
qui eût intérêt à le retrouver, sa mère... et que
J cette mère... tu sais bien...
—'A)ui, dit Mary avec un sourire féroce, elle
i g Acil illow Pte, ,èeUe-Ià v
— Mais ne l'eût-elle pas, comme elle n'a pas
d'argent...
, — C'est égal, j'ai mon idée, poursuivit l'Ecos-
saise, qui se laissait aller à sa-haine.
— Tais-toi ! dit vivement, mistress Fanoche.
— Qu'est-ce donc, madame ?
— Il me semble que j'ai entendu du bruit... '
— C'est le petit, peut-être...
Et Mary se leva pour 'aller à la porte de la
chambre où -elle avait couché Ralph.
— Non, dit rnistress Fanoche.. c'est par là...
dans le jardin.
Elle s'était levée et prêtait l'oreille.
— La grille est bien fermée, dit Mary.
— Je te dis que j'entends marcher... Je te..
Mi stress Fanoche n'acheva pas.
Elle était devenue toute pàie d'émotion, cai
une clé tourna, dans la serrure de la porte d'en-
trée.
Les deux femmes se regardèrent muettes et, la
8ueur,au front,
Cependant la robuste et gigantesque Ecossaise
s'éianca en disant : »
— Si ce sont des pick-pocketts, ils auront af-
faire à moi ! n • ■
Mais, soudain, la porte du parloir s'ouvrit, et
deux hommes se montrèrent sur le seuil.
Ces deux hommes n'étaient. autres que
rhoiçme stris et son cciïii>aômm r.iIdandail. est
■ - " 4 - ' \,\
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daire à 10 centimes, est vendue 5 cen-
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achète la Petite Presse le samedi à Paris
-et le dimanche en province. ,
PARIS, 15 DÉCEMBRE 1867.
LE VÉSUVE
Décembre 1631. — Décembre 1867.
Le mat Vésuve, chers le-cleurs, éveille un
"ordre d'-wilées familier.
'Qui i>t; sait qoe le plrrs célèbre-des 'velcans
•fi'tiieve, ëans laiplaine de Naples, à une hau-
leur de douze cents mètres? »
JDansiî&utiquilé, on v considèrent ce volcan
comme'éteint. Personne ne songeait à en re-
douter le réveil. t*lut3®gue, dans la vie de
M&xiis Qrasslls., sparte du volcan-comme d'un
lien habité :
« 'Le prêteur 'C¡odius.,. envoie de 'Rome
•corr&e Spartacus, ^assiégea dans son; 'fort, sur
le Vésuve, pu conduisait un seul sentier diffi-
cile et étroit dont Qlodius -gardait l'entrëe ; le
reste de la montagne ïtf'ctait ee fechers
abruptes et ;gitssanis; de :Dc3.r:oocea-ses wignes
; sauvages en cc livraient le f;amlIIilet. Les gens
de Spartacus en coupèrent 1-e^s sai?saente qui
gwuvaieai servir à leur .dessein; et, en les
entrelaçant les uns avec les' asritses, dis en
firent des écheUes solides à 5 «t^sqiaelles
ils descendirent jusqu'à la plaine. \,))
Le volcan se réveilla en l'an 79 ai ie»às,SF.~C.,
et, comme pour témoigner de sa puissance
méconnue, il ensevelit deux villes,. Poœpéi
3t Herculanum, sous une pluie de ce sâpesiet
de boue.
Depuis,il n'a jamais laissé passer un', siècle
sans s'attester par une ou plusieurs éini^p-
liilus.
Décembre semble être un mois fatale: tisat
prédestiné sous ce rapport, car la plus f'orte
éruption du Vésuve, après celle de l'an '. 791 :
fut celle de décembre 1631, et, à l'heu re i
même où j'écris, une colonne de feu s'élèv 'e !
au-dessus de la montagne, pour retomber ens,
Dli.liede pierres calcinées, de cailloux brisés j
ît de cendres épaisses et noires. ,
Le Charivari de ce matin représente le j
sommet du Vésuve. Des boursiers, à quatre
jattes, gravissent la côte. Ils vont jeter dans
le cratère des sacs et des portefeuilles que le
volcan rejette en l'air. Au-desscras est cetfc© i
légende : Moyen infaillible de ifaire moaWr
sesmleurs.
1
Il y a quelques jours, vous parlant 'Ge la
série de physiologies que publia l'éditeur A.
'bB Chevalier, je-citais quelques passages de
Ikine d'îles. M. Le Chevalier nous a écrit
pour se plaindre. Il veut bien qu'on vante sa ;
publication, mais il lui déplut qu'on la cite, ;
-car. fait41 observer, si on liâmes livres dans
-:vot['e joirrnal, on ne les achètera plus dans
ma librairie.
J'espère que Pline-le-Jeirae, témoin ocu-
laire et historien de l'éruption du Vésuve, 79
ans après J.-C.,,n'imitera pe.s M. Le Cheva-
lier, efa|e lui emprunte le «récit de fet mort
de son oncle, Pline-l'Ancien, un. amiral
romain 'doublé'd'un savant.
« Mort oncle était à Misène,où il commandait
3a flotte.-Le neuvième jour avant les-calendes
•de septembre, vers la septième heure, ma
mère l'avertit qu'il paraissait un nuage d'une
grandeur et d'une forme extraordinaires. Après
sa station au soleil et son bain d'eau froide, il
s'était jeté sur^an lit où dl avait pris son repas
ordinaire^-et il-se livrait à l'étude. 11 demande
ses sanddes et monte/en un lieu d'où il pou-
vait aisément observer ce phénomène. La nuée
-s'élançait dans .l'air, sans qe'on pût distinguer
il une si grande distance de .quelle montagne
elle sortait. -L'événement fit connaître ensuite
que c'était-du- meut Vésuve. Sa forme appl'6-
chait de celle d'un arbre, et particulièrement
d'un pin: car, -s'élevant vers le ciel comme
sur un tronc immense, sa tête s'étendait en
rameaux. Peat-être le sou fie puissant qui
poussait d'abord cette vapeur ne se faisait-il
plue sentir; peut-être aussi le - nuage, en
s'affaiblissant ou-en s'affaissant sous son pro- '
pre poids, se répandait-il en surface. Il pa-
raissait tantôt blanc, tantôt sale et tacheté,
selon.qu'il était chargé de cendre ou de terre
» Ce phénomène surprit mon oncle, et,^
dans son zèle pour La science, il voulut l'ex a-
miner de plus près. 0 fit appareiller un na- j
vire liburnien" et me Jaissa la liberté de le j
suivre, ife. lui répondis que j'aimais mieux !
étudier; il m'avait par hasard donné lui- j
E&êrne quelque chose à écrire. Il sortait de
slsezlui, lorsqu'il reçut un billet de Rectine, ;
femme de Césius Bassus. Effrayée de l'immir
nence du péril (car sa villa était située au jI
pied du Vésuve, et"l'en ne pouvait s'échapper,
que par la mer), elle le priait de lui porter se.,.
cours. Alors il change de but, et poursuit par
dévouement
des quadrirèmcs, et y monte lui-même pour
aller secourir -R-ec t ine • aL. ,hganeQtt^> 4^mtee»-
personnes qui avaient fixé leur habitation sur
-cette côte riante, lise rend à la hâte vers des
'lieux d'ON tout le monde s'enfuyait; il va droit
au danger, la main au gouvernail, l'esprit
tellement libre de crainte, qu'il décrivait et
notait teins les mouvements, toutes les formes
que le nuage ardent présentait à ses yeux
» Déjà sur ses vaisseaux volait une cendre
plus épaisse,et plus chaude, à mesure qu'ils
approchaient ; déjà tombaient autour d'eux .
des éclats de rochers, des pierres noires,
brûlées et calcinées par le feu ; déjà la mer,
abaissée tout à coup, n'avait plus de profon-
deur , et les éruptions du volcan obstruaient
le rivage. Mon oncle songea un instant à re-
tourner ; mais il dit bientôt au pilote qui l'y
engageait : La fortune favorise le courage.
Menez-nous chez Pomponianus. Pomponianus
était à Stabie, de l'autre côté d'un petit golfe,
formé par la courbure insensible du rivage.
Là, à la vue du péril qui était encore éloigné,
mais imminent, car il s'approchait par degrés,
Pomponianus avait transporté tous ses effets
sur des vaisseaux, et n'attendait, pour s'éloi-
gner, qu'un vent moins contraire. Mon oncle,
favorisé par ce même vent, aborde chez lui,
-l'embrasse, calme son agitation, le rassure,
l'encourage ; et, pour dissiper par sa sécu-
rité la crainte de son ami, il se fait porter au
baie. Après le bain, il se meLàdahle, et man-
ge avec gaieté, ou, ce qui ne suppose pas
moins d'énergie, avec les apparences de la
gaieté.
» Cependant, de plusieurs endroits du mont
Vésuve, on voyait briller"de larges flammes
et un vaste embrasement dont les ténèbres
augmentaient l'éclat. Pour calmer la frayeùr
de ses hôtes, mon oncle leur disait que c'é-
taient des maisons de campagne abandonnées
au feu par les paysans effrayés. Ensuite, il se
hivra au repos , et dormit réellement d'un
profond sommeil, car on entendait de la porte
le bruit de sa respiration, que sa corpulence
rendait forte et retentissante.
» Cependant la cour par 011 on entrait dans
son appartement commençait à s'encom-
brer tellement de cendres et de pierres, que,
s'il y fût resté plus longtemps, il lui eût été
impossible de sortir. On l'éveille. Iî ...qrt?
et va 'rejondre Pomponianus et les au r«s qui
avaient veillé. Ils tiennent conseil, et délibè-
rent s'ils se renfermeront dans la rr is 'on,-
ou s'ils erreront dans la campagne. C-ir les
maisons étaient tellement ébranlées, parles
effroyables tremblements de terre qui • ». suc-
cédaient, qu'elles semblaient arrach ?,s de
puis ramenées à leur place. D'un an.tn> cuté,
on avait à craindre, hors de la ville, h chut.:
des pierres, quoi^'elles fussent lép- -eç et'
minpes par le .leu.
De ces périls, on choisit le dernier : chez
mon oncle, la raison la plus forte r évalut
sur la plus faible; chez ceux qui Fmtou-
raient, une crainte l'emporta sur une autre.
Ils attachent donc avec des toiles des oreillers ' ,
sur leurs têtes : c'était une sorte d'abri contre
les pierres qui tombaient. 1
» Le jour recommençait ailleurs ; mai*
autour d'eux régnait toujours la nuit la
plus sombre et la p'us épaisse, sillonnée
cependant par des lueurs et des feux de
toute espèce. On voulut s'approcher du ri-
vage pour examiner, si la mer le permettait,
quelque tentative ; mais on la trouva toujours
orageuse et contraire. Là mon oncle se cou-
cha sur un drap étendu, demanda d:. l'eau
froide, et en but deux fois. Bientôt des flam-
mes et une odeur de soufre qui en annon-
çait l'approche, mirent tout le monde . n fuite
et forcèrent mon oncle à se'lever. Ils se lève
appuyé sur deux jeunes esclaves, et a,,., même
instants il tombe mort.
» J'imagine que cette épaisse vapeur arrêta
sa respiration et le suffoqua. 11 avait t iturel-
lement la poitrine faible, étroite et meuvent
haletante. lorsque la lumière reparu:, (trois-
jours après le dernier qui avait lui pc ir mon
oncle,) on retrouva son corps entier sa s bles-
sure. Rien n'était changé dans l'étai de son r
vêtement, et son attitude était celle du som-
meil et non de la mort. »
Ce récit était adressé à l'historien Tacite.
Ce dernier demanda de nouveaux détails à,
Pline-le-Je.une. De là une nouvelle lettre,.
pleine comme la première de détails intéres^
sants. Je cite encore, Monsieur Le Chevalier;:
mais je vous assure que je fais quelquefois
mes articles moi-même. Seulement, en ma-
tière d'éruption du Vésuve, je crois qu'il vaut
ROCAMBOLE
mess=""N° 37 LES
MISÈRES DE LONDRES
PAR
PONSON DU TERRAIL
PROLOGUE
LA NOURRISSEUSE D'ENFANTS
XXXVIII
Tandis que le petit Irlandais sautait dans le
jardin, mistress Fanoche, en dépit de son rang,
ae dédaignait pas de causer avec Mary,
l'humble servante écossaise. C'est que. entre
deux femmes, la complicité primait la hié-
rarchie.
Aussi bien que vieille dame aux besicles,.
Mary l'Ecossaise avait été dans la confidence
Voir le. du ô MvewUkjw»
de s finies mystérieux commis par mistress Fa-
Cvwtff dernière était bien la maîtresse pour-
tant, e,t .c'était presque à son profit unique que
l'établîisseaient prospérait, car là où la vieille
dame portait un eihâle et une robe de popeline,
là où Mary avait un fichu, mistress Fanoche em-
pochait des guinées.
j Néanmoins, et si sûre qu'elle fut de ces deux
femmes, elle croyait devoir les ménager, et
p\our cela elle avait employé un singulier
m oyen.
Ivfle avait encouragé, servi dans l'ombre la
hain^ jalouse que la vieille dame et la servante
avaient î'une pour l'autre.
Vingt" foiB la, vieille dame avait dit que Mary
était une* voleuse, qu'on avait tort de laisser
traîner devant elle l'argenterie et le linge.
Par contre,, Mary disait souvent : m
— Vous ailliez tort, madame, de vous confier
sans réserve à la femme aux bésicles. Elle a
l'œil faux et elle Ressemble à Judas. Si jamais
elle trouvait l'occas'îipn de vous vendre, elle n'y
manquerait pas.
Ce soir-là, quand elle eut couché l'enfant, j
Mary revint au parloir, où i&istress Fanoche se
brodait sentimentalement des pantoufles à elle--
i^prae.
jN lieu de regagner sa cuisine,- 0116 > WAssit- j !
Mistress Fanoche ne se fâcha point.
Seulement, levant la tête et regardant l'Ecos-
saise, eHe lui dit :
— Qu'est-ce qu'il y a?
— Madame, répondit Mary, je voudrais vous
faire une question.
— Parle...
— Est-ce que vous avez dit à la vieille gue-
non que nous venions ici ?
La vieille guenon, c'était, comme on le pense,
la dame aux bésicles.
— Certainement, dit mistress Fanoche.
— Vous avez eu tort, madame.
— Pourquoi ?
— Parce qu'elle peut fort bien nous trahir.
: Mistress Fanoche haussâmes épaules.
— Et pourquoi veux- tu qu'elle nous tra-
hisse ?
— Pour de l'argent.
— Soit. Mais qui lui en donnera ?
— Ceux qui pourront avoir intérêt à re-
trouver l'enfant.
— Tu e3 folle, Mary.
— Pourquoi donc, madame l
— Mais parce qu'il n'y avait qu'une personne
qui eût intérêt à le retrouver, sa mère... et que
J cette mère... tu sais bien...
—'A)ui, dit Mary avec un sourire féroce, elle
i g Acil illow Pte, ,èeUe-Ià v
— Mais ne l'eût-elle pas, comme elle n'a pas
d'argent...
, — C'est égal, j'ai mon idée, poursuivit l'Ecos-
saise, qui se laissait aller à sa-haine.
— Tais-toi ! dit vivement, mistress Fanoche.
— Qu'est-ce donc, madame ?
— Il me semble que j'ai entendu du bruit... '
— C'est le petit, peut-être...
Et Mary se leva pour 'aller à la porte de la
chambre où -elle avait couché Ralph.
— Non, dit rnistress Fanoche.. c'est par là...
dans le jardin.
Elle s'était levée et prêtait l'oreille.
— La grille est bien fermée, dit Mary.
— Je te dis que j'entends marcher... Je te..
Mi stress Fanoche n'acheva pas.
Elle était devenue toute pàie d'émotion, cai
une clé tourna, dans la serrure de la porte d'en-
trée.
Les deux femmes se regardèrent muettes et, la
8ueur,au front,
Cependant la robuste et gigantesque Ecossaise
s'éianca en disant : »
— Si ce sont des pick-pocketts, ils auront af-
faire à moi ! n • ■
Mais, soudain, la porte du parloir s'ouvrit, et
deux hommes se montrèrent sur le seuil.
Ces deux hommes n'étaient. autres que
rhoiçme stris et son cciïii>aômm r.iIdandail. est
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