Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1870-03-01
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 mars 1870 01 mars 1870
Description : 1870/03/01 (A5,N1412). 1870/03/01 (A5,N1412).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune
Description : Collection numérique : La Commune de Paris Collection numérique : La Commune de Paris
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k47168419
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2017
«Toa ak de *tr"îom'pDhe) nous partirons a la sortie de
gfehn bureau. Viens à quatre heures me prendre
SB. ministère. *
gïlAprès le dîner, mon ami prit son chapeau et
ggjjytit sous le prétexte de faire un tour de prome-
Y H alla se poster dans la rue où il avait rencontré
"sa couturière et l'attendit :
fs — Ma chère enfant, lui dit:-il,, j'ai encore besoin
ile votre dénouement. Soyez ce soir, sans faute,
entre onze heures "et minuit, # de va nt ma fenêtre,
'qui donne sur la rue, ayez une voiture qui soit
tout près; je suis au rez-de-chaussée, mes volets
'zeront entr'ouverts, vous frapperez doucement au
carreau, je vous passerai une petite valise de
■voyage contenant quelques vêtements et un peu
jfie linge. Vous la cacherez chez vous, et demain
sers dix heures du soir, je viendrai l'y prendre.
La jeune fille rougit un peu, mais elle consentit.
Tout se passa sans encombre..
Le lendemain, à quatre heures, les deux cou-
sins se trouvèrent au rendez-vous et de là prirent
Tune voiture pour les mener à X...; le Luteur dit
3eux mots au cocher et l'on partit.
On entra dans le magnifique établissement du
docteur H..., qjii reçut ces messieurs dans son
salon.
Le jeune homme et le docteur échangèrent un
-Coup d'œil d'intelligence.
• — Monsieur, dit le cousin, je vous amène un
• auvre malade qui vous est spécialement recom-
mandé pasr lé docteur F... Voici la lettre.
— Le docteur-F..., répondit gracieusement le
'"directeur, m'avait déjà prévenu, monsieur.
; Et il sonna.
; Un vigoureux gaillard entra.
,v — Antoine, continua-t-il, conduisez monsieur
pdans mon cabinet, pour les formalités, pendant
■que j'interroge ce jeune homme. Au 107, vous
uez...
.M Le tuteur suivit. Au bout de quelques secondes,
- mon ami entendit des cris déchirants.
-, 41 se leva :
t' — A propos, dit-il, j'oubliais, cher docteur, de
X-vous dire que notre pauvre malade a suivi sa
' monomanie jusqu'au bout ; il a sur lui le montant
-du premier trimestre, probablement.
— Ah.! interrompit le docteur, on le fouille en
ù^ce moment. Au reste, j'y vais. Veuillez m'atten-
{€xs cinq minutes. x
— Au bout d'un instant, il revint :x
— Monomanie furieuse parfaitement accentuée.
pi hurle en ce moment, criant que c'est vous qui
jSëtes fou, que c'est lui qui vous a conduit ici, après
"vous avoir fait visiter. Je vais de suite lui faire ad-
Sministrer la douche glacée... J'ai peur que ce ne
tsoit bien grave.
— Ja vous le recommande bien, mon cher doc-
f teur, sa pauvre mère l'aime tant ,l
Puis il salua et partit.
Il était venu la veille et avait prévenu le méde-
cin que le lendemain il lui amènerait un pension-
naire d'une espèce spéciale, dont la monomanie
était de rencontrer des fous partout et de vouloir
.-les conduire à. Charenton.
Le surlendemain, il était en Suisse et de là
commençait les poursuites contre sa tante et son
-tuteur.
Quant à celui-ci? on eut toutes les peines du
,monde à l'arracher au docteur H..., qui prétendit
:que sa folie était d'une nature des plus malignes
. et qu'avant peu on le lui ramènerait.
— Monomanie, interrompit machinalement l'a-
; liéuiste, qui sommeillait sur son fauteuil.
i. — Ce qp'il y a de particulier, c'est qu'en effet
ril y est mort il y a trois ans. Son séjour de quel-
ques jours dans cette maison avait suffi pour le
• timbrer. - "
■. — Et l'autre, l'autre, le jeune fou? insista le
; docteur.
! — L'autre, il n'a jamais eu affaire à la folie et
il est aujourd'hui ingénieur en chef des mines de
Bohême... C'est votre très-humble serviteur.
L'aliéniste bondit sur son fauteuil :
— Et vous vous croyez guéri, n'est-ce pas? s'é-
cria-t-il. Quelle monomanie, grands dieux, quelle
mrmnman!p. !
EDOUARD SIÉBECKER,
LA MARCHE DU BŒUF GRAS
MARDI 1er MARS
Départ du palais de l'Industrie à neuf heures et
demie.
. ! Avenue des Champs-Elysées. — Rr.t' du Colisée. —
.Rue de Ponthieu. — Avenue Gabriel. — Place de la
-Concorde. — Rue de Rivoli (Ministère des finances). —
Rue Castiglione. — Place Vendôme (Ministère de la
_justice, Hôtel de S. Exe. le maréchal Canrobcrt, Etat-
.:xp.ajor de la place de. Paris, Etat-major de la garde
tnatIOnale). Crédit foncier. — Rue CailtigIione. — Rue
de Rivoli. — Place du Carrousel. — Palais des Tuile-
*£rîes (à une heure précise). — Place du Carrousel. —
13Rue de Rivoli. — Hôtel de S. Exc. le ministre prési-
dant le conseil d'Etat. — Plàce du Palais-Royal. —
^Palais-Royal. — Rue de Rivoli. — Rue du Louvre. —
:.Quai de l'Ecole. — Pont Neuf. — Quu: des Grands-
'Augustins. — Pont Saint-Michel. —•lkuik'.ard du Pa-
rais (Hôtel de M. le préfet de police. — Pont au
Change. — Quai de Gèvres. — Place de l'Hôtel-de-
îVille. — Préfecture de la -Seine. — Rue de Rivoli. —
^Boulevard Sébastopol.— Rue de Rambuteau. —Pointe
Saint-Eustache. — Rue Coquillière. — Rue Croix-des-
: ,.Petits-C,hamps. — Rue Vivienne. — Boulevard Mont-
"martre - — Boulevard des Italiens. — Boulevard des
~ C%pueines (Jockey-club). —Boulevard de la Made-
■ -leiné. — Rue Royale-Saint-Honoré. — Place de la Con-
,'mrde. — Champs-Elysées. — Retour au palais de
l'industrie.
TRIBUNAUX
Le droit des pauvres.
Samedi, devant M. Benoit Champy, présidentdu tribu-
nal civil de la Seine, Me des Etangs, avoué, au nom
de M. le directeur de l'Assistance publique, a introduit
un référé pour faire trancher la question du droit des
pauvres que quinze théâtres de Paris se refusent à
payer.
Me Carraby, avocat, et Me Maucomble, LOlivel, Ar-
chambault-Guyot, Drechou et Froc, avoués, se sont
présentés * dans l'intérêt des directeurs des quinz-e
thé.Ures.
M. le président, après avoir entendu les observations
des parues, a décidé que le droit de contrôle sur les
recettes resterait à l'assistance publique jusqu'au mo-
ment où la difficulté serait résolue, et attendu qu'il
s'agit d'une question de principe, et qu'il n'y a pas
péril en la demeure, il a renvoyé, toutes choses en
l'état, l'affaire à l'audience publique d-n mercredi
2 mars.
Voici sur l'origine du droit en question de curieux
détails publiés dans Paris-Journal :
On croit généralement que le droit des pauvres doit
son origine à une pensée de' charité envers les mal-
heureux. Cette pensée philanthropique n'était pas dans
l'esprit'de ceux qui ont imaginé cet impôt.
Le droit des pauvres n'a été créé que pour indem-
niser les églises de la diminution des aumônes résul-
tant de ce que les représentations théâtrales avaient
lieu pendant le service divin.
Un arrêt du Parlement de Paris du 27 janvier 154-1
prescrivait aux Confrères de la Passion de commencer
leurs spectacles à une heure de l'après-midi et de finir
à cinq ; et <, à cause, ajoutait-il, que le penple sera
distrait du service divin, et que cela diminuera les au-
mônes, ils bailleront aux pauvres la somme de 1,000
livres tournois, sauf à ordonner plus grande somme. »
[Registres manuscrits du Parlement, 27 janvier 1541.)
Plus tard, les heures de représentation furent chan-
gées sur les plaintes du clergé ; les raisons qui avaient
tait décréter le droit des pauvres n'existèrent plus,
l'impôt n'en fut pas moins maintenu.
Un arrêt du conseil du roi, du 18 juin 1757, relatif
au Théâtre-Français, réduisit ce droit au neuvième de
la recette, en faveur de l'hôpital général.
Il arrivait parfois aux théâtres de fai-re spontané-
ment des aumônes au clergé, qui était loin de témoi-
gner pour les comédiens le mépris ou l'éloignement
qu'il a montré plus tard.
Et en dehors du droit des pauvres que les comédiens
français acquittaient, volontairement, il y avait encore'
les redevances et lés cadeaux q-u'ils remettaient aux
moines, qui, de leur- côté, ne dédaignaient, pas de les
rechercher ; et nous en trouvons une preuve dans une
lettre qu'adressent les pères capucins à la très-illustre
compagnie des comédiens. /'
« Requête des PP. capucins.
« A Messieurs de Tillustrissu'ie compagnie du-roi.
« Messieurs,
« Les -PP, capucins vous supplient très-humblement
d'avoir la bonté de les mettre au nombre des pauvres
religieux à qui vous faites la. charité. Il n'y a point, de
communauté qui en al t plus de besoin..Leur maisoh
manque souvent de pnin. Vhonneur qu'ils ont d'être
vos voisins leur l'ait espérer que vous leur accorderez
l'effet de leurs jJl'ièfC.', qu'ils redoubleront envers le
Seigneur pour la prospérité de votre chèrç compa-
gnie. »
Sur cette requête, la caisse de la Comédie-Française
accordera aux cordeliers 36 livres par an.
L'impôt des pauvres, après avoir été plusieurs fois
supprimé et remis en vigueur, fut définitivement éta-
bli p /' la loi du 7 frimaire an V, qui ordonna la per-
ception d'un décime par franc en sus du prix de cha-
que billet et de chaque place louée^Pms un spectacle.
Cette taxe n'était établie que pour six mois; elle fut
successivement prorogée.
Maintenue définitivement par un décret du 9 dé-
cembre 1809, elle est, depuis 1816, comprise tous les
ans au budget.
DRAMES JUDICIAIRES
30 ANS
DE
LA VIE D'UN CONDAMNÉ
PREMIÈRE PARTIE
XI
Ls spectre.
— Lui! lui ! dit-elle en frémissant de tous ses
membres... Est-ce donc possible?... Et tu dis qu'il
t'a reconnu ?
— Je le crois.
— Mais il ne t'a pas parlé ?
— Non... Déjà, il y a quelques jours, j'avais
cru le rencontrer... C'était le soir... je rentrais à
pied après avoir quitté Hélène... En longeant le
jardin, il m'a semblé que l'on prononçait mon
nom à voix basse... derrière moi.
— Ton nom de duc ?
— Mon nom de Pedro.
— Tu ne t'es pas retourné, au moins !
— J'ai tenu bon... j'ai continué ma route...
mais, en me rappelant les traits d'un homme qui
avait passé près de moi, il m'a semblé que je me
retrouvais transporté à une autre époque, qui e!t,t.
déjà bien loin' de nous.
— Et tu ne l'as plus revu ?
— Non.
— C'est étrange !
Le duc réfléchissait.
' — Etrange, sans doute, répondit-il peu après.
1 Toutefois, en y songeant bien, tout s'explique.
! — Comment?
| — Cet homme a dû mener une vie d'expédients,
menacée sans cesse de nouveaux dangers.
} — Le malheureux! 1
— Il a vécu àvec l'idée de se venger, et il s'est
jeté sur nos traces.
— C'est probable.
— 1 l est allé en Italie, en Allemagne, en An-
gleterre, puis en France.
— Où la prison l'attendait.
— Précisément. Quand je l'ai rencontré l'autre
soir, il était libre. Le lendemain peut-être, il était
repris.
Pauline pressait son front de ses deux mains.
— Ah! n'importe. Libre ou prisonnier, dit-elle,
sa présence à Paris est une menace pour nous, et
il faut en finir.
— C'est mon avis, approuva le duc.
— Moi, je suis prête. Avant huit jours, le géné-
ral m'épouse, et le jour même de notre mariage,
je pars avec lui pour la Suisse ou l'Italie.
— D'où tu reviendras veuve?
— Avant même que d'avoir été épouse. Mais,
toi?
— Moi je suis moins avancé. Hélène m'aime
avec plus de passion que jamais, mais la baronne
paraît vouloir prendre des renseignements, et cela
nous fera perdre un temps précieux.
— Il faut enlever la petite pensionnaire.., "
1 — J'y suis résolu; mais, pour prévenir la co-
ère de la baronne, pour que l'idée ne lui vienne
pas de déshériter sa petite-fille, il' serait utile... '
La jeune femme ne le laissa pas achever.
Elle se dirigea vers un petit meuble en bois de
rose placé entre deux fenêtres, fit jouer un res-
sort connu d'elle seule et choisit dans un tiroir
un potit flacon ciselé, plein d'une liqueur d'un
rouge foncé.
— As-tu lu Lucrèce Rorgia ? demanda-t-elle en
présentant le flacon au duc.
— Certes, répondit ce dernier.
— Alors, tu connais le poison des Borgia?
— Sans doute.
— Eh bien ! la liqueur que contient ce flacon a
été composée par un Florentin qui a, dit-on, con-
servé le secret du fameux poison ducal : trois,
gouttes suffiront pour la baronne et deux seule-
ment pour l'enfant. ^
Le duc ne répondit pas, et fit disparaître le fla-
80n dans une des poches de son gilet.
— Et maintenant, dit-il, il ne reste plus qu'à
décider ce que nous ferons de l'autre.
Pauline commença un sourire d'une singulière
expression.
— Quant à celui-là, dit-elle, je m'en charge.
Ne m'as-tu pas dit qu'il rôdait autour de l'hôtel ?
— En effet.
— Peut-on l'apercevoir d'ici ?
Le duc alla vivement à la fenêtre, dont il sou-
leva le rideau.
— Et tiens ! tiens ! dit-il avec vivacité, là, au
bout de l'allée, regarde, c'estmoi qu'il attend sans
doute.
— Je ne veux pas qu'il te voie encore.
— Comment faire ?
Pauline sonna et un valet vint aussitôt à son
appel.
— Louis, dit-elle en indiquant du geste l'extré-
mité de l'allée de tilleuls, vous voyez là-bas cet
homme qui est debout contre l'angle de l'en-
trée ?
— Oui, madame.
— Eh bien ! je vous prie de l'aller trouver et
de me l'amener. , ,
— Ici?
— Ici, dans ce salon, et faites vite.
Et comme le valet s'éloignail, la jeune femme
se tourna vers le duc.
— Toi ! ajouta-t-clle, tu sortiras par la porte du
boulevard; mais, avant de partir, tu préviendras
Jacques qu'il ait à préparer la chambre noires.
— Je commence à comprendre ! fit le duc.
— Va donc, et prends garde qu'il ne t'aper-
çoive, torf départ ne pourrais que lui inspirer des
.soupçons qu'il s'agit d'éloigner.
Le duc sortit.
Il était temps.
Quelques minutes s'étaient, en effet, à peine
écoulées, que la porte du salon s'ouvrait et
qu'Auvray y faisait son entrée.
Le luxe des appartements qu'il avait traversés,
celui du salon où il se trouvait, avaient un mo-
ment ébloui le pauvre diable, et il ne savait plu»
ni comment marcher, ni quelle contenance faire.
Jusqu'alors, d'ailleurs, il n'avait point aperçu
la jeune femme, qui s'était allongée sur une cau-
seuse, le dos tourné à la fenêtre, et qui, ainsi
placée, jouissait secrètement et tout à son aise
de l'embarras du visiteur.
Tout à coup, cependant, ce dernier fit un mou-
vement de côté, qui le porta en face de Mme Des-
mares. ,
— Diable ! balbutia-t-il, pardon, excuse, ma-
dame; mais je ne savais pas... on ne m'avait pas
'dit...
Il n'acheva pas... '
La jeune femme venait de se renverser sur son
fauteuil et avait donné un libre cours à son hila-
rité.
— Est-ce que j'ai fait quelque bêtise ? murmu-
• ra Auvray de plus en plus décontenancé.
— Mais regarde-moi donc, imbécile! dit la jeune
femme.
— §pe je vous regarde ?
— Tu ne me reconnais donc pas ?
— Moi! -
— Je suis donc si changée que cela !
Auvray se redressa effaré.
— Attendez-donc! dit-il avec une sorte d'hébé-
tement, mais c'est impossible... vous!... toi... je
rêve ! Je vais me réveiller.
— Y es-tu ?
— Catarina...
— Oui, Catarina, si tu es resté Rinaldo Lucca-
telli; Pauline, si tu es redevenu Lamblin!
PIERRE ZACCONE.
(lA suite à demain.)
LE TRÉSOR DU FOYER
ALIMENTATION.
Civet, de lapin. — Après avoir coupé an lapin par
morceaux, mettez-les, pour les raffermir et bien pren-
dre couleur, dans une casserole où vous aurez fait
frire, dans un quarteron de beurre ou de graisse, des
lardons de petit lard. Saupoudrez-les d'une bonne
cuillerée de farine, mêlez, ajoùtez un verret. de via
rouge, autant de bouillon 5u d'eau, .peu de sel, poivre,
épices, bouquet garni, quelque grarns de genièvre mur,
deux gousse^ d'au hachées.
A moitié de la cuisson , ajoutez une douzaine de pe-
tits oignons que vous aurez eu soin de faire jaunir
dans une casserole, avec un peu de beurre ou dé
graisse et de sucre. Quand la cuisson est parfaite, ser-"
vez chaud. Avant de servir, vous pourrez verser dou-
cement, à la surface de la sauce, une cuillerée de bonne
eau-de-^'iQ à laquelle vous mettez le feu, et laisserez
brûler jusqu'à extinction.
Ce petit adjutoriu 11 est loin de gâter la sauce. Fai-
tes-en l'essai, vous en serez satisfaits.
UN CONSEIL PAR JOUR
Ne compte jamais sur la justice et la reconnais-'
sance des hommes.
Ce que tu dois craindre, ce n'est pas l'opinion
des autres, mais celle de ta conscience.
HENRI D'ALLEBER.
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msnt transféré b. Poissonnière, 13, visible tous les jours.
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Typographie JANNIN, qi&t Vol\aiftJlt.l.
gfehn bureau. Viens à quatre heures me prendre
SB. ministère. *
gïlAprès le dîner, mon ami prit son chapeau et
ggjjytit sous le prétexte de faire un tour de prome-
Y H alla se poster dans la rue où il avait rencontré
"sa couturière et l'attendit :
fs — Ma chère enfant, lui dit:-il,, j'ai encore besoin
ile votre dénouement. Soyez ce soir, sans faute,
entre onze heures "et minuit, # de va nt ma fenêtre,
'qui donne sur la rue, ayez une voiture qui soit
tout près; je suis au rez-de-chaussée, mes volets
'zeront entr'ouverts, vous frapperez doucement au
carreau, je vous passerai une petite valise de
■voyage contenant quelques vêtements et un peu
jfie linge. Vous la cacherez chez vous, et demain
sers dix heures du soir, je viendrai l'y prendre.
La jeune fille rougit un peu, mais elle consentit.
Tout se passa sans encombre..
Le lendemain, à quatre heures, les deux cou-
sins se trouvèrent au rendez-vous et de là prirent
Tune voiture pour les mener à X...; le Luteur dit
3eux mots au cocher et l'on partit.
On entra dans le magnifique établissement du
docteur H..., qjii reçut ces messieurs dans son
salon.
Le jeune homme et le docteur échangèrent un
-Coup d'œil d'intelligence.
• — Monsieur, dit le cousin, je vous amène un
• auvre malade qui vous est spécialement recom-
mandé pasr lé docteur F... Voici la lettre.
— Le docteur-F..., répondit gracieusement le
'"directeur, m'avait déjà prévenu, monsieur.
; Et il sonna.
; Un vigoureux gaillard entra.
,v — Antoine, continua-t-il, conduisez monsieur
pdans mon cabinet, pour les formalités, pendant
■que j'interroge ce jeune homme. Au 107, vous
uez...
.M Le tuteur suivit. Au bout de quelques secondes,
- mon ami entendit des cris déchirants.
-, 41 se leva :
t' — A propos, dit-il, j'oubliais, cher docteur, de
X-vous dire que notre pauvre malade a suivi sa
' monomanie jusqu'au bout ; il a sur lui le montant
-du premier trimestre, probablement.
— Ah.! interrompit le docteur, on le fouille en
ù^ce moment. Au reste, j'y vais. Veuillez m'atten-
{€xs cinq minutes. x
— Au bout d'un instant, il revint :x
— Monomanie furieuse parfaitement accentuée.
pi hurle en ce moment, criant que c'est vous qui
jSëtes fou, que c'est lui qui vous a conduit ici, après
"vous avoir fait visiter. Je vais de suite lui faire ad-
Sministrer la douche glacée... J'ai peur que ce ne
tsoit bien grave.
— Ja vous le recommande bien, mon cher doc-
f teur, sa pauvre mère l'aime tant ,l
Puis il salua et partit.
Il était venu la veille et avait prévenu le méde-
cin que le lendemain il lui amènerait un pension-
naire d'une espèce spéciale, dont la monomanie
était de rencontrer des fous partout et de vouloir
.-les conduire à. Charenton.
Le surlendemain, il était en Suisse et de là
commençait les poursuites contre sa tante et son
-tuteur.
Quant à celui-ci? on eut toutes les peines du
,monde à l'arracher au docteur H..., qui prétendit
:que sa folie était d'une nature des plus malignes
. et qu'avant peu on le lui ramènerait.
— Monomanie, interrompit machinalement l'a-
; liéuiste, qui sommeillait sur son fauteuil.
i. — Ce qp'il y a de particulier, c'est qu'en effet
ril y est mort il y a trois ans. Son séjour de quel-
ques jours dans cette maison avait suffi pour le
• timbrer. - "
■. — Et l'autre, l'autre, le jeune fou? insista le
; docteur.
! — L'autre, il n'a jamais eu affaire à la folie et
il est aujourd'hui ingénieur en chef des mines de
Bohême... C'est votre très-humble serviteur.
L'aliéniste bondit sur son fauteuil :
— Et vous vous croyez guéri, n'est-ce pas? s'é-
cria-t-il. Quelle monomanie, grands dieux, quelle
mrmnman!p. !
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Départ du palais de l'Industrie à neuf heures et
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. ! Avenue des Champs-Elysées. — Rr.t' du Colisée. —
.Rue de Ponthieu. — Avenue Gabriel. — Place de la
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Rue Castiglione. — Place Vendôme (Ministère de la
_justice, Hôtel de S. Exe. le maréchal Canrobcrt, Etat-
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tnatIOnale). Crédit foncier. — Rue CailtigIione. — Rue
de Rivoli. — Place du Carrousel. — Palais des Tuile-
*£rîes (à une heure précise). — Place du Carrousel. —
13Rue de Rivoli. — Hôtel de S. Exc. le ministre prési-
dant le conseil d'Etat. — Plàce du Palais-Royal. —
^Palais-Royal. — Rue de Rivoli. — Rue du Louvre. —
:.Quai de l'Ecole. — Pont Neuf. — Quu: des Grands-
'Augustins. — Pont Saint-Michel. —•lkuik'.ard du Pa-
rais (Hôtel de M. le préfet de police. — Pont au
Change. — Quai de Gèvres. — Place de l'Hôtel-de-
îVille. — Préfecture de la -Seine. — Rue de Rivoli. —
^Boulevard Sébastopol.— Rue de Rambuteau. —Pointe
Saint-Eustache. — Rue Coquillière. — Rue Croix-des-
: ,.Petits-C,hamps. — Rue Vivienne. — Boulevard Mont-
"martre - — Boulevard des Italiens. — Boulevard des
~ C%pueines (Jockey-club). —Boulevard de la Made-
■ -leiné. — Rue Royale-Saint-Honoré. — Place de la Con-
,'mrde. — Champs-Elysées. — Retour au palais de
l'industrie.
TRIBUNAUX
Le droit des pauvres.
Samedi, devant M. Benoit Champy, présidentdu tribu-
nal civil de la Seine, Me des Etangs, avoué, au nom
de M. le directeur de l'Assistance publique, a introduit
un référé pour faire trancher la question du droit des
pauvres que quinze théâtres de Paris se refusent à
payer.
Me Carraby, avocat, et Me Maucomble, LOlivel, Ar-
chambault-Guyot, Drechou et Froc, avoués, se sont
présentés * dans l'intérêt des directeurs des quinz-e
thé.Ures.
M. le président, après avoir entendu les observations
des parues, a décidé que le droit de contrôle sur les
recettes resterait à l'assistance publique jusqu'au mo-
ment où la difficulté serait résolue, et attendu qu'il
s'agit d'une question de principe, et qu'il n'y a pas
péril en la demeure, il a renvoyé, toutes choses en
l'état, l'affaire à l'audience publique d-n mercredi
2 mars.
Voici sur l'origine du droit en question de curieux
détails publiés dans Paris-Journal :
On croit généralement que le droit des pauvres doit
son origine à une pensée de' charité envers les mal-
heureux. Cette pensée philanthropique n'était pas dans
l'esprit'de ceux qui ont imaginé cet impôt.
Le droit des pauvres n'a été créé que pour indem-
niser les églises de la diminution des aumônes résul-
tant de ce que les représentations théâtrales avaient
lieu pendant le service divin.
Un arrêt du Parlement de Paris du 27 janvier 154-1
prescrivait aux Confrères de la Passion de commencer
leurs spectacles à une heure de l'après-midi et de finir
à cinq ; et <, à cause, ajoutait-il, que le penple sera
distrait du service divin, et que cela diminuera les au-
mônes, ils bailleront aux pauvres la somme de 1,000
livres tournois, sauf à ordonner plus grande somme. »
[Registres manuscrits du Parlement, 27 janvier 1541.)
Plus tard, les heures de représentation furent chan-
gées sur les plaintes du clergé ; les raisons qui avaient
tait décréter le droit des pauvres n'existèrent plus,
l'impôt n'en fut pas moins maintenu.
Un arrêt du conseil du roi, du 18 juin 1757, relatif
au Théâtre-Français, réduisit ce droit au neuvième de
la recette, en faveur de l'hôpital général.
Il arrivait parfois aux théâtres de fai-re spontané-
ment des aumônes au clergé, qui était loin de témoi-
gner pour les comédiens le mépris ou l'éloignement
qu'il a montré plus tard.
Et en dehors du droit des pauvres que les comédiens
français acquittaient, volontairement, il y avait encore'
les redevances et lés cadeaux q-u'ils remettaient aux
moines, qui, de leur- côté, ne dédaignaient, pas de les
rechercher ; et nous en trouvons une preuve dans une
lettre qu'adressent les pères capucins à la très-illustre
compagnie des comédiens. /'
« Requête des PP. capucins.
« A Messieurs de Tillustrissu'ie compagnie du-roi.
« Messieurs,
« Les -PP, capucins vous supplient très-humblement
d'avoir la bonté de les mettre au nombre des pauvres
religieux à qui vous faites la. charité. Il n'y a point, de
communauté qui en al t plus de besoin..Leur maisoh
manque souvent de pnin. Vhonneur qu'ils ont d'être
vos voisins leur l'ait espérer que vous leur accorderez
l'effet de leurs jJl'ièfC.', qu'ils redoubleront envers le
Seigneur pour la prospérité de votre chèrç compa-
gnie. »
Sur cette requête, la caisse de la Comédie-Française
accordera aux cordeliers 36 livres par an.
L'impôt des pauvres, après avoir été plusieurs fois
supprimé et remis en vigueur, fut définitivement éta-
bli p /' la loi du 7 frimaire an V, qui ordonna la per-
ception d'un décime par franc en sus du prix de cha-
que billet et de chaque place louée^Pms un spectacle.
Cette taxe n'était établie que pour six mois; elle fut
successivement prorogée.
Maintenue définitivement par un décret du 9 dé-
cembre 1809, elle est, depuis 1816, comprise tous les
ans au budget.
DRAMES JUDICIAIRES
30 ANS
DE
LA VIE D'UN CONDAMNÉ
PREMIÈRE PARTIE
XI
Ls spectre.
— Lui! lui ! dit-elle en frémissant de tous ses
membres... Est-ce donc possible?... Et tu dis qu'il
t'a reconnu ?
— Je le crois.
— Mais il ne t'a pas parlé ?
— Non... Déjà, il y a quelques jours, j'avais
cru le rencontrer... C'était le soir... je rentrais à
pied après avoir quitté Hélène... En longeant le
jardin, il m'a semblé que l'on prononçait mon
nom à voix basse... derrière moi.
— Ton nom de duc ?
— Mon nom de Pedro.
— Tu ne t'es pas retourné, au moins !
— J'ai tenu bon... j'ai continué ma route...
mais, en me rappelant les traits d'un homme qui
avait passé près de moi, il m'a semblé que je me
retrouvais transporté à une autre époque, qui e!t,t.
déjà bien loin' de nous.
— Et tu ne l'as plus revu ?
— Non.
— C'est étrange !
Le duc réfléchissait.
' — Etrange, sans doute, répondit-il peu après.
1 Toutefois, en y songeant bien, tout s'explique.
! — Comment?
| — Cet homme a dû mener une vie d'expédients,
menacée sans cesse de nouveaux dangers.
} — Le malheureux! 1
— Il a vécu àvec l'idée de se venger, et il s'est
jeté sur nos traces.
— C'est probable.
— 1 l est allé en Italie, en Allemagne, en An-
gleterre, puis en France.
— Où la prison l'attendait.
— Précisément. Quand je l'ai rencontré l'autre
soir, il était libre. Le lendemain peut-être, il était
repris.
Pauline pressait son front de ses deux mains.
— Ah! n'importe. Libre ou prisonnier, dit-elle,
sa présence à Paris est une menace pour nous, et
il faut en finir.
— C'est mon avis, approuva le duc.
— Moi, je suis prête. Avant huit jours, le géné-
ral m'épouse, et le jour même de notre mariage,
je pars avec lui pour la Suisse ou l'Italie.
— D'où tu reviendras veuve?
— Avant même que d'avoir été épouse. Mais,
toi?
— Moi je suis moins avancé. Hélène m'aime
avec plus de passion que jamais, mais la baronne
paraît vouloir prendre des renseignements, et cela
nous fera perdre un temps précieux.
— Il faut enlever la petite pensionnaire.., "
1 — J'y suis résolu; mais, pour prévenir la co-
ère de la baronne, pour que l'idée ne lui vienne
pas de déshériter sa petite-fille, il' serait utile... '
La jeune femme ne le laissa pas achever.
Elle se dirigea vers un petit meuble en bois de
rose placé entre deux fenêtres, fit jouer un res-
sort connu d'elle seule et choisit dans un tiroir
un potit flacon ciselé, plein d'une liqueur d'un
rouge foncé.
— As-tu lu Lucrèce Rorgia ? demanda-t-elle en
présentant le flacon au duc.
— Certes, répondit ce dernier.
— Alors, tu connais le poison des Borgia?
— Sans doute.
— Eh bien ! la liqueur que contient ce flacon a
été composée par un Florentin qui a, dit-on, con-
servé le secret du fameux poison ducal : trois,
gouttes suffiront pour la baronne et deux seule-
ment pour l'enfant. ^
Le duc ne répondit pas, et fit disparaître le fla-
80n dans une des poches de son gilet.
— Et maintenant, dit-il, il ne reste plus qu'à
décider ce que nous ferons de l'autre.
Pauline commença un sourire d'une singulière
expression.
— Quant à celui-là, dit-elle, je m'en charge.
Ne m'as-tu pas dit qu'il rôdait autour de l'hôtel ?
— En effet.
— Peut-on l'apercevoir d'ici ?
Le duc alla vivement à la fenêtre, dont il sou-
leva le rideau.
— Et tiens ! tiens ! dit-il avec vivacité, là, au
bout de l'allée, regarde, c'estmoi qu'il attend sans
doute.
— Je ne veux pas qu'il te voie encore.
— Comment faire ?
Pauline sonna et un valet vint aussitôt à son
appel.
— Louis, dit-elle en indiquant du geste l'extré-
mité de l'allée de tilleuls, vous voyez là-bas cet
homme qui est debout contre l'angle de l'en-
trée ?
— Oui, madame.
— Eh bien ! je vous prie de l'aller trouver et
de me l'amener. , ,
— Ici?
— Ici, dans ce salon, et faites vite.
Et comme le valet s'éloignail, la jeune femme
se tourna vers le duc.
— Toi ! ajouta-t-clle, tu sortiras par la porte du
boulevard; mais, avant de partir, tu préviendras
Jacques qu'il ait à préparer la chambre noires.
— Je commence à comprendre ! fit le duc.
— Va donc, et prends garde qu'il ne t'aper-
çoive, torf départ ne pourrais que lui inspirer des
.soupçons qu'il s'agit d'éloigner.
Le duc sortit.
Il était temps.
Quelques minutes s'étaient, en effet, à peine
écoulées, que la porte du salon s'ouvrait et
qu'Auvray y faisait son entrée.
Le luxe des appartements qu'il avait traversés,
celui du salon où il se trouvait, avaient un mo-
ment ébloui le pauvre diable, et il ne savait plu»
ni comment marcher, ni quelle contenance faire.
Jusqu'alors, d'ailleurs, il n'avait point aperçu
la jeune femme, qui s'était allongée sur une cau-
seuse, le dos tourné à la fenêtre, et qui, ainsi
placée, jouissait secrètement et tout à son aise
de l'embarras du visiteur.
Tout à coup, cependant, ce dernier fit un mou-
vement de côté, qui le porta en face de Mme Des-
mares. ,
— Diable ! balbutia-t-il, pardon, excuse, ma-
dame; mais je ne savais pas... on ne m'avait pas
'dit...
Il n'acheva pas... '
La jeune femme venait de se renverser sur son
fauteuil et avait donné un libre cours à son hila-
rité.
— Est-ce que j'ai fait quelque bêtise ? murmu-
• ra Auvray de plus en plus décontenancé.
— Mais regarde-moi donc, imbécile! dit la jeune
femme.
— §pe je vous regarde ?
— Tu ne me reconnais donc pas ?
— Moi! -
— Je suis donc si changée que cela !
Auvray se redressa effaré.
— Attendez-donc! dit-il avec une sorte d'hébé-
tement, mais c'est impossible... vous!... toi... je
rêve ! Je vais me réveiller.
— Y es-tu ?
— Catarina...
— Oui, Catarina, si tu es resté Rinaldo Lucca-
telli; Pauline, si tu es redevenu Lamblin!
PIERRE ZACCONE.
(lA suite à demain.)
LE TRÉSOR DU FOYER
ALIMENTATION.
Civet, de lapin. — Après avoir coupé an lapin par
morceaux, mettez-les, pour les raffermir et bien pren-
dre couleur, dans une casserole où vous aurez fait
frire, dans un quarteron de beurre ou de graisse, des
lardons de petit lard. Saupoudrez-les d'une bonne
cuillerée de farine, mêlez, ajoùtez un verret. de via
rouge, autant de bouillon 5u d'eau, .peu de sel, poivre,
épices, bouquet garni, quelque grarns de genièvre mur,
deux gousse^ d'au hachées.
A moitié de la cuisson , ajoutez une douzaine de pe-
tits oignons que vous aurez eu soin de faire jaunir
dans une casserole, avec un peu de beurre ou dé
graisse et de sucre. Quand la cuisson est parfaite, ser-"
vez chaud. Avant de servir, vous pourrez verser dou-
cement, à la surface de la sauce, une cuillerée de bonne
eau-de-^'iQ à laquelle vous mettez le feu, et laisserez
brûler jusqu'à extinction.
Ce petit adjutoriu 11 est loin de gâter la sauce. Fai-
tes-en l'essai, vous en serez satisfaits.
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