Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1872-07-25
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 25 juillet 1872 25 juillet 1872
Description : 1872/07/25 (N2270). 1872/07/25 (N2270).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k47160708
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/10/2017
Le fidèle animal ne se conforma, que trop
exactement, comme on va le voir, à lq recoin-
fmandation de son maître; car, lorsque M. Need-
ham, a,irès avoir pris son bain, sortit de la ri-
vière et se dirigea du côté des vêtements pour
s'habiller, le chien, qui est tout jeune, notez ce
point, ne reconnut pas son maître, parae qu'il
'éîait nu'et ne voulut pas lui permettre d'appro-
cher. Toutes les tentatives faites par M. Needham
pour s'emparer de ses vêtement furent inutiles.
Il pensa alors qu'il aurait plus de succès en
retournant dans l'eau et en essayant par des ap-
Î>els répétés d'attirer le chien de son côté et de
ui faire abandonner le paquet.
Ce moyen réussit; en effet, à force de siffler
et d'appeler, M. Needham parvint à détourner
l'attention du chien et à l'éloigner de l'objet de
sa surveillance.
Mais, autre aventure à laquelle ne s'attendait
pas le baigneur! à peine le chien avait-il quitté
Je s vêtements pour s'avancer vers son maître,
que des individus qui étaient sans doute embus-
qués près delà et avaient été témoins de la scène
entre l'homme et le chien se précipitèrent sur le
paquet et se sauvèrent en l'emportant.
M. Needhamm, qui croyait à une plaisanterie,
leur cria de revenir, mais ce fut en vain, et,
dans la position où il se trouvait, il ne pouvait
songer à les poursuivre. Force lui fut donc d3
rester là et d'attendre que le hasard vînt le'tirer
de cette situation embarrassante.
Il attendit assez longtemps; mais, à la fin, il
vit apparaître un bateau conduit par quelques
hommes qu'il héla, et auxquels il raconta sa
mésaventure. Ceux-ci eurent l'obligeance de lui
prêter un pantalon et un habit de canotier, et il
put regagner son domicile; mais, jusqu'à pré-
sent, aucune nouvelle-de ses effets et dej va- '
leurs qu'ils contenaient.
PARIS
.LA POSTE PNEUMATIQUE. C'est cette semaine,
sSvis doute, que la dit action générale des lignes
jtéBégraphiques sera mise en possession. des nou-
veaux Appareils pneumatiques qui lui servent à
'transmettre les dépêches de Paris pour Paris,
d'un point à un autre de la ville.
Ces appareils pourront, grâce à leur puis-
sance, transporter, à la fois, un plus grand nom-
bre de dépêches.
T LES CIMETIÈRES DE PARIS. — Il va être procédé
bientôt à l'expropriation ou à l'achat amiable
,'"des terrains nécessaires à l'agrandissement des
cimetières de Saint-Ouen et d'Ivry. L'accroisse-
pient qui en résultera sera pour le cimetière de
Saint-Ouen de 14 hectares, d'une valeur ap-
proximative de 1,300,000 francs, et pour celui
d'Ivry de 13 hectares, évalués 900,000 fr. en-
viron.
Ces cimetières resteraient provisoirement ré-
servés aux _ concessions temporaires seulement,
aucune décision n'étant prise encore au sujet du
grand cimetière projeté de Méry-sur-Oise.
LA GRANDE REVUE. — Le projet de grande re-
vue est abandonné.
Cette décision a été prise hier et eommuni-
quée immédiatement au maréchal Mac-Mahon
par le ministre de la guerre.
Les troupes étant obligées de faire une longue
marche sous l'ardent soleil qui brille depuis
quelques jours, pour venir se concentrer à Long-
champs, on a craint qu'il n'e se produisît des cas
d'insolation.
LES COUPS DE SOLEIL. — Les cas d'insolation
continuent.
Il y en a eu trois dans la journée de lundi ;
Mme la marquise de C... a été, notamment,
.jpomme foudroyée, avenue de la Grande-Armée,
vers deux heures et demie.
Le cas le plus curieux est celui de Mlle Elisa
M..., brodeuse, rue de Charenton. Cette jeune
personne, étant allée avec son prétendu voir des
'parents qui habitent Bercy, eut la malheureuse
. idée de traverser la Seine en bateau. On était
au milieu du trajet lorsque le sieur Xavier C...,
te fiancé d'Elisa, s'aperçut que la jeune fille lais-
) sait décliner sa tête comme sous le coup d'un
■ assoupissement irrésistible. Il éveilla la jeune
- fille qui ouvrit des yeux épouvantablement fixes !
■ et qui, prenant le jeune homme à la gorge, s'é-
' cria: « Misérable! tu m'as brûlé la cervelle...
i Tiens, regarde!... elle fond !... »
1 Elle était folle!
T LA NOUVELLE CASSANDRE. — Vers onze heures,
boulevard Poissonnière, la dame Marie D...,
âgée de trente-deux ans, parcourait la voie pu-
blique dans un état d'agitation qui rassembla
promptement les promeneurs autour d'elle.
Montant alors sur un banc, cette femme se
mit à crier : « Citoyens, on complote la perte de
la France; Dieu m'est apparu et m'a chargée de
venir vous en avertir! »
Deux gardiens de la paix, voyant à qui ils
avaient affaire, s'emparèrent de l'envoyée du ciel
qu'ils conduisirent au poste, où elle leur remit
une lettre informe qu'elle les pria de lire au
peuple.
Cette lettre, où la malheureuse annonce, entre
autres incohérences, que Dieu lui a écrit pour
lui faire connaître sa mission, ayant suffisam- ;
ment établi l'état d'aliénation mentale de la da-
me D..., la pauvre folle a été envoyée au dépôt
pour y recevoir les secours d'usage.
UNE VICTIME DE LA JALOUSIE. — Mme la mar- <
quise de Castello-Lerim est arrivée 'hier à Pa- <
ris, où elle vient s'installer définitivement; j
elle est provisoirement descendue au Grand- <
Hôtel.
La marquise a été l'héroïne d'un terrible dra-
me, l'an dernier, à Florence. <
Dans un accès de jalousie, son mari lui a 1
jeté un flacon de vitriol à la figure et s'est tué <
ensuite. (
La marquise, qui était délicieusement jolie,
est aujourd'hui complètement défigurée. i
Elle n'a que vingt-deux ans. (
?
VOL D'UN CIIEVAL.- Une voiture de place, con- (
duite par le cocher T..., avait été prise à (
l'heure par deux individus qui firent plusieurs r
courses et finirent par entrer dans une maison s
[ de la rue LaffItte, où ils restèrent jusqu'à une r
heure avancée de la soirée. c
Accablé par la chaleur, le cocher s'était pro- i
fondément endormi sur son sicge. c
Les deux voyageurs, arrivant pour remonter p
en voiture,demeurèrent ébahis en voyant le vé- 11
hicule^ sans cheval. Ils eurent beaucoup de n
peine à éveiller l'intrépide dormeur, qui s'aper- li
çut alors qu'il avait été victime d'un vol auda- à
cieux.
On lui avait volé son cheval avec les harnais, a
et jusqu'à son fouet, avec son paletot en caout- -
chouc. c
Plainte a été portée devant M. Daudet, com- 1<
missaire de police du quartier. p
LA BATAILLE DE SEPT MOIS. — Grande émotion
avant-hier au café de la Régence, par suite d'une ri
dépêche de Marseille annonçant que les joueurs e
d'échec de cette ville donnaient partie gagnée à je
ceux de Paris. d
La lutte aura duré sept mois : le défi avait été d
porté par les amateurs de Marseille. L'enjeu n'é- q
tait que de 500 fr., mais les sommes engagées d
en paris sont considérables. P'
• n
cl
— L'ouverture de l'Exposition d'économie, domes- -ni
tique, qui avait été fixée au 28 juillet, est remise au pllT
1er août. pi
— Les travaux de la réédification de la colonne d;
Vendôme vont commencer à la fin du mois. ai
— Les déposants de la Caisse d'épargne opèrent ta
en ce moment le retrait de sommes considérables
qui leur permettront de prendre part à l'Emprunt. S1
A et
— L'administration du timbre a livré à 1 a voote, nr
depuis samedi dernier, les nouveaux timbres qu'on
doit appliquer sur les effets de commerce venant de ai
1 'étranger. et
- Le gardien de la paix frappé par un malfaiteur, l't
rue Trudaine, et qui avait été transporté à l'hospice, sil
îsr en voie de guénson. tu
— Il est question de créer, à Paris, deux é.'a- se
)lissements de bains froids et de bains chauds cra- co
uits pour la classe indigente. rit
CINQ FRANCS par mois pour chaque cen-
taine de francs d'acquisition. Livraison immédiate
des ouvrages suivants : Dict-. de la Conversation,
16 vol. ,200 f r. D i c t.Vorepierre, 80 fr. Chateaubriand,
9 vol., 100 fr. Histoire de France de Duruy, 8 vol.,
60 fr. Balzac, 20 vol., 100 fr., etc., etc., ainsi que
toutes les œuvres musicales au prix des éditeurs;
envoi fo au-dessus de 100 fr. — Crédit littéraire
et musical, Abel Pilon, rue de Fleurus, 33, Paris.
DENTS BLINDÉES les plus solides, r. Monthblon, 36.
LE MYSTÈRE DE WATERLOO BRIDGE
Il y a une quinzaine d'années les journaux de
Londres furent remplis de détails au sujet de la
, prétendue découverte d'un crime épouvantable
que l'on a nommé le drame mystérieux de Wa-
terloo Bridge. Des bateliers en remontant la Ta-
mise, avaient trouvé un matin, contre une des
jetées de ce pont, un sac contenant des débris
d un corps humain. Pendant plusieurs mois, on
■ chercha vainement à constater la disparir"o 1
, d'une personne dans la capitale, et on avait fini
par croire que la victime dti crime était quel-
• que étranger appartenant à. un pays éloigné.
La Gazette de Birmingham publie aujourd'hui,
, sous le titre de : « Révélations au sujet du
drame^ de Waterloo Bridge » et avec la signa-
ture d'un ancien éditeur d'un journal de Lon-
dres, une lettre qui prétend donner la clé de
cette mystérieuse affaire.
Cet ancien éditeur raconte qu'il avait p -Ur
principal nouvelliste à la ligne un homme qui
était constamment à la recherche de nouvelles
à sensation. La récolte avait été mauvaise pen-
dant quelque temps, lorsqu'un soir, c'était le 9
octobre 18J7. son nouvelliste vint-d'un air triom-
phant lui apporter le fait de la découverte du
sac avec des débris humains. Le marchand de
nouvelles avait narré toutes les circonstances de
cette découverte dans un long article qui occupa
une colonne et demie de son journal. L'éditeur,
connaissant son homme et ne le croyant pas ca-
pable d'avoir écrit un aussi long récit, depuis lo
moment où il disait s'être procuré les détails,
n accepta pas tout d'abord le travail de son col-
laborateur, qui finit cependant par le convaincre
à force de protestations.
Le n'-.uye liste est mort, les trois complices
auxquels il eut recours pour monter son drame,
— car le prétendu crime n'était qu'une horrible
comédie habilement jouée, — sont morts éga-
lement. L'ancien éditeur se sent donc à l'aise
pour raconter les faits dans toute sa vérité.
Le marchand de nouvelles à sensation demeu-
rait dans le voisinage d'un hôpital dont J'un des
employés était intimement lié avec un ami du
journaliste. A trois, ils entrèrent dans la salle de -
dissection de l'hôpital et y remplirent un sac de
débris humains. Ils se procurèrent ensuite quel-
ques vêtements qui furent également poirsMs-
dans le sac et on macula le tout de sang, le plus
possible. C'est en présence du sac et pendant la
nuit, que fut écrite la première partie de l'arti-
cle qui a paru dans les journaux. L'a'naire y était
présentée comme un crime non moins atro'ce que
mystérieux, et le rédacteur-du récit n'y oublia
pas la mention de la moindre pièce contenue
dans le sac. La chose fut ensuite confiée à un <
autre vieil employé, qui s'habilla' 'en'femme et -
se rendit la nuit suivante, avec le compromet-
tant fardeau, au pont de Waterloo, où il le laissa '
glisser, à l aide d'une corde-, le long de la rampe
et dans un endroit où le sac taché de sang ne
pouvait manquer d'être vu le lendemain matin.
Comme l'avait pensé le nouvelliste, le sac fut
aperçu aux premiers rayons dl1 jour par des pê-
chenfs, et tout aussitôt la police s'occupa de
l'affaire. Le jeu du marchand de nouvelles réus-
sit au delà de son attente et il en exploita fruc-
tueusement les conséquences pendant plusieurs
semaines. Les journaux de Londres parlaient en-
core de l'afl'aire dans les termes les plus sé -
rieux lorsque, depuis longtemps, la police n'y |
voyait plus qu'uue horrible mystification. La po-
lice, qui n avoue pas ses défaites, ne lit jamais
~ part de ses soupçons officiellement, mais ellc ne
contribua pas peu cependant il faire enfin ou-
Bridge. Il » me mystérieux de Waterlor
Un prêtre f un remede d'un emploi
• p ,D facile et insensible, guér.jssant pom
toujours * tous les cors aux pieds. Prix : 3 l'r. On recor
f avec instruction. Martin, 17, r. des Martyrs, Paris,
CHRONIQUE JUDICIAIRE
L'AFFAIRE DEVAREIWES. - Le nommé Devaren.
nes, accusé d avoir exercé un commandement
dans des bandes armées et de s'être rendu com-
plice des assassinats de la rue Haxo, vient d'être
condamne par contumace à la peine d mort.
Devarennes était commandant du '171e batail- ■
Ion fédéré. Le 26 mai 1871, il se trcuvait der-
rière une barricade établie sur la chaussée Mé-
nilmontant, qu'il était chargé de d¡"felldre. Lors-
que 1 escorte qui conduisait les otages à Belle-
ville se présenta pour passer, l'officier qui corn.
mandait le peloton ayant demandé à Devarennes
de renforcer l escorte par quelques hommes pla-
cés sous ses ordres, non-seulement le comman-
dant fédéré s empressa de déférer ~ cette réqui-
sition, mais encore il se mit en tête du cortége,
et marchant cote à côté avec le chef de l'escorte
accompagna les malheureuses victimes jusqu'au
lieu de leur supplice.
LA VOIX Du SANG. — Le jugement de Salo-
mon vient d'être renouvelé par un juge de paix
de beaucoup d'esprit, dans un village voisin de
Bayonne.
Colin avait un veau qui tétait encore sa mère,
il était gros et gras, gagnant en embonpoint
chaque jour, et Colin attendait avec impatience
le moment où il pourrait, à beaux deniers, se
débarrasser de son veau au marché.
Hélas! cette corvée lui fut épargnée.
Un jour, se rendant à l'étable pour suivre les
progrès du nourrisson, il s aperçut que le jeune
veau avait complètement disparu..Jugez du dé-
sespoir de Colin ! Il parcourut tout le village,1
étant un regard inquiet sur chaque Stable avec
.'1 espoir d'y rencontrer le fugitif. Peines inutiles,'
recherches superflues. Colin s'en revenait au lo-
gis, quand il aperçoit son veau chéri conduit en
laisse par le boucher Mathieu qui menait à l'a-
battoir l'innocente victime.
Sauter sur le barbare et lui enlever l'animal
fut pour Colin l'affaire d'une mmut •. Mais les
' paysans se rassemblèrent et il fallut s'expliquer,
Colin^ réclamait son veau; Mathieu soutenait
qu'il était le sien. On résolut de porter l'affaire
devant le juge de paix.
Celui-ci, étourdi d'abord par les criailleries
des parties, ne savait où donner de la tête. fl1 se
. remet enfin de son émotion première et dit :
,Cc veau ne peut être à vous deux, mais surtout
il ne peut avoir deux mères, amener-moi les
vaches que vous prétendez avoir données à tè ter
à l animaL Colin et Mathieu amèneront chacun
leur vache ; mais à peine celle de Colin eut-elle
aperçu son veau, il peine celui-ci eu --il entrevu
la vache que mère et fils se précipitèrent à la
rencontre l 'un de l'autre et que le veau se mit
à tè ter avep .ardeur c-e sein dont il avait été
sevré depuis tant d'heures. Immobile'., la vache
de Mathieu assistait -à cette scène de famille.
Vous jugez si Mathieu fut capot. On dressa co'n-
tre lui proces-verbal, et il va comparaître dans
quelques jours devant le tribunal.
LES CONSEILS DE GUERRE. - Le conseil de guerre
qui siégeait à Sèvres vient d'être survu-imé. On
sait que ce conseil était installé dans l'une des
salles destinées au futur musée de céramique.
Le directeur dela manufacture de Sèvres vient
de prendre ses dispositions1 afin de pouvoir livrer
le plus tôt possible le musée au public.
N° 96. — Feuilleton de la PETITE PRESSE
Le Chiffonnier Philosophe
DEUXIÈME PARTIE
XXXIII
Tel maître, tel valet.
En un instant, un monde de réflexions s'agita
flans le cerveau de la Moritcarmé, écrasant tou-
jours Mariette sous son poids, mais laissant un
[repos aux parties déjà ti-op l jsées:
| « L'espionne pouvait peut-être déchirer cette
fraixie, qui tenait tant au cœur de son instiga-
trice) désorganiser la vengeance .i,dé'irée pai
Icelle-ci', haïssant d'autant plus Willcomb qu'il
(cut etc probablement le seul homme qu'elle au-
irait vraiment eMmé... a sa façon, s'il ne l'avait
point bafouée et mise aty pilori.
« Il fallait irdméfîiatemenjt découvrir jusqu'où
#;'Ótendait, chez « Mlle Vido,,,,q, » la connais-
.àtic,e des batteries cobverte,,,s' braquées sur le
"epos cL J'honneur de cet impertinent excentric-
. fMn, qui avait osé épouser « une grue la po-
"£n!&ce, » au lieu de vivre en méngzç pC^-ien
avec l 121pepa des cocottes. "
* Il fallait aussi à tout prix empêcher la lift-'
hison de s accqmxoiir,drins le £8,5 ôÜ !.& soufflette
Voir le numéro d'hier, '
; trop instruite, poussée à bout par ce traitement ;
~ j ultra-stimulant, songerait réellement à livrer le ;
I redoutable secret aux personnes menacées, en
^ j représailles de sa cuisante humiliation. » . ■
J J Le résultat immédiat de ces rapides pensées '
| fut l abandon de sa pose d'Amazone par la terri- i
ble gifileuse. Elle abandonna sa victime, et la '
camériste, délivrée d'une charge aussi considé- '
rable, se retrouva presque aussitôt debout; car 1
elle avait bondi furieuse, écumante, les yeux
hors de la tête, pareille à un chat fouaillé qui !
cherche une issue pour s'enfuir, fùt-ce en cas- 1
^ ssnt les vitres et en dévisageant qui lui barre le I
. passage. !
t Héias! 'l -apl)artement .était situé au premier-i •
étage, et l'outragée manquait de )'é)astictte fé- !
, line. Sur deux portes, Irma barrait l'une de sa ! ;
corpulence et avait la clef dé l'autre sous son i
, 1 chevet ! ~
Quant à la violence, la maigre Dorine venait ' :
, d'éprouver ce qu'il en coûtait de se frotter à une"-'
pareille Cydalise. ■ (
La coiïicien*;e de son impuissance rejeta sur j i
le tapis l'cnr&g,ée, en proie à une véritable atta- ]
que de nerfs. , ^
" L.orsqu'ei'e wprit ses sens, elle constata d'a-'
j ]),\rd &ve.c é^ement que sa- maîtresse lui pro- !
Nouait les jLlil\HU'S sels et les soins les plus : J
j fonshar<{s; ei^ soulevant sournoisement les pau- (
piÔres, elle apei^ut même dt) grosses larmes qui s
roulaient sur-le VrJ^e de- -l'habile comédienne, ,t
i —1 Saigneu?- Die-u;-! sé "JàBiiéntàit diâifôcleiweAl : -
1 ^le-di^aVëÈ uh ^i^f^éntâr ')hl!
1 qtielq".N'W?- moins !'OU"É- <106 $ ' soubrette J* "FOFC" Î ; F
^ sericorde divine! pourquoi me stiis-je emportée
; à de paréille extrémités sur la fid-èlë - compagne
j de mes mauvais jours ?... Ah ! brute orgueilleuse
; et colère que je suis, je ne me le pardonnerai ja-
: mais I... N 'avait-elle pas raison, en .somme, de
j me maltraiter de paroles, moi .qui semble me
j défier-d'elle aujourd'hui, après-tous ses bons 1
I services'... Animal de boyard, va! C'est sa faute :
's aussi,-puisqu'ils exigé mon silence absolu vis-
i à-vis de ma pauvre amie... et cela,' p,a1'ce;!q'u'i! a ;
! connu sa passagère faiblesse pour le.nôgre de !.'
; l'odieux Willcomb !, '
j L'hypocrite lorette feignit de s'apMcc'voi.r seu- S
I lement alors que Mariette était revenue à cHe;
-et,la pressant sur sa poitrine, elle COUVIIH, hnwe..:'''!
| ment de baisers le mi'nois encore rdgué ' dc 4a !
donzelle. - ' ■ < ' ' , - M ,vii
' —Oh! tu me pard'ohRëras.cîière fille,4ii!ëuMt-T
I elle Pit!' élans passionnés. Oui, tu o\JblleÚÍ,s. mon. ,
inqualifiable conduite de tout à l'heure, car tu.
es le dévouement incarné pour moi, méchant»/ L
qui ne le mérite ,:guère.. Et pourtant, non/ je ne -
j suis pas mauvaise au fond,, va, sauf quand la
moutarde me monte au nez... et je' t'e îe pFdti- ' '
i Verai bien, si notre fameuse entreprise iu, sit '"s
l'au Russe et à moi. - ■ * ' . <
Elle avait assis sa suivante dans pn moelleux
: ,,fauteuil, et, comme celle-ci lui lança up.regaiîd
ou le courroux s'éteignait un peu souciai-curio-i- >"• "•
site, elle.se décida à risquer, cçmme oh ;dtt,
.tout.pour le tout. ^
Om, reprit-elle^ que- nous*;'pïai!vri'iïron5' a i 1
¡'irendl\cau misérable ^néric'âDv {-
^Wït," deviens grande tia-me ¿\!Yl'ht2'HIÍ9GC 1;... i
Car j'épouserai volontiers Péfrus, qui m'aura.
; vengée, et qui, en récompense, réclamera ma
main. C'est un vrai boyard, ma chère, je m'en
suis informée à son, ambassade ! Comtesse Pows-
- chine ! Cela sonnera autrement que mistfess
Willcomb... Ces voyous des Etats-Unis n)ontipas
'de noblesse, eux ! Aussitôt1 en possession de mon
titre, j'assure ton sort, ma fifille : deux mille
livres de rentes,, quoi! Mais en attendant, pour
m'excuser de mon insigne brutalité à ton égard,
je te donne cette belle bague trop grande, qui
est dans le vide-gousset. Tu prendras aussi la
î-robe de gros de Naples que j'ai étre;nnée le mois
dernier; elle n'a qu'une petite tache de vin s ur
fe devant.
Bref, la Mon'tcarmé entortilla si bien sa MillÛ-
a-iste, elle lui prodigua toutes tes mignardises,
elle chercha tellement à l'enjoler o^ue la rusée
mal.ôise eut l'air 'd'oubliér la correction reçue,
surtout quand dn lui proposa dô lui faire une
reconnaissance de la récompense promise.
Comme qui ne dit mot consent, Irma-rédigea
l'engagement séance tenante, et, lorsqu'elle le
signa, un intraduisible éclair passai dan-s les yeux
de la future rentière.
Alors, paraissant céder à un Cordial mouve-
ment de gratituderelle raconta ce que sa nlaj-
.'.resse brûlait d'apprendre, concernant ce frag-
iîient révélateur.
I
| 1 (LOi suit e à demain.).
JULES CAUVAIN
exactement, comme on va le voir, à lq recoin-
fmandation de son maître; car, lorsque M. Need-
ham, a,irès avoir pris son bain, sortit de la ri-
vière et se dirigea du côté des vêtements pour
s'habiller, le chien, qui est tout jeune, notez ce
point, ne reconnut pas son maître, parae qu'il
'éîait nu'et ne voulut pas lui permettre d'appro-
cher. Toutes les tentatives faites par M. Needham
pour s'emparer de ses vêtement furent inutiles.
Il pensa alors qu'il aurait plus de succès en
retournant dans l'eau et en essayant par des ap-
Î>els répétés d'attirer le chien de son côté et de
ui faire abandonner le paquet.
Ce moyen réussit; en effet, à force de siffler
et d'appeler, M. Needham parvint à détourner
l'attention du chien et à l'éloigner de l'objet de
sa surveillance.
Mais, autre aventure à laquelle ne s'attendait
pas le baigneur! à peine le chien avait-il quitté
Je s vêtements pour s'avancer vers son maître,
que des individus qui étaient sans doute embus-
qués près delà et avaient été témoins de la scène
entre l'homme et le chien se précipitèrent sur le
paquet et se sauvèrent en l'emportant.
M. Needhamm, qui croyait à une plaisanterie,
leur cria de revenir, mais ce fut en vain, et,
dans la position où il se trouvait, il ne pouvait
songer à les poursuivre. Force lui fut donc d3
rester là et d'attendre que le hasard vînt le'tirer
de cette situation embarrassante.
Il attendit assez longtemps; mais, à la fin, il
vit apparaître un bateau conduit par quelques
hommes qu'il héla, et auxquels il raconta sa
mésaventure. Ceux-ci eurent l'obligeance de lui
prêter un pantalon et un habit de canotier, et il
put regagner son domicile; mais, jusqu'à pré-
sent, aucune nouvelle-de ses effets et dej va- '
leurs qu'ils contenaient.
PARIS
.LA POSTE PNEUMATIQUE. C'est cette semaine,
sSvis doute, que la dit action générale des lignes
jtéBégraphiques sera mise en possession. des nou-
veaux Appareils pneumatiques qui lui servent à
'transmettre les dépêches de Paris pour Paris,
d'un point à un autre de la ville.
Ces appareils pourront, grâce à leur puis-
sance, transporter, à la fois, un plus grand nom-
bre de dépêches.
T LES CIMETIÈRES DE PARIS. — Il va être procédé
bientôt à l'expropriation ou à l'achat amiable
,'"des terrains nécessaires à l'agrandissement des
cimetières de Saint-Ouen et d'Ivry. L'accroisse-
pient qui en résultera sera pour le cimetière de
Saint-Ouen de 14 hectares, d'une valeur ap-
proximative de 1,300,000 francs, et pour celui
d'Ivry de 13 hectares, évalués 900,000 fr. en-
viron.
Ces cimetières resteraient provisoirement ré-
servés aux _ concessions temporaires seulement,
aucune décision n'étant prise encore au sujet du
grand cimetière projeté de Méry-sur-Oise.
LA GRANDE REVUE. — Le projet de grande re-
vue est abandonné.
Cette décision a été prise hier et eommuni-
quée immédiatement au maréchal Mac-Mahon
par le ministre de la guerre.
Les troupes étant obligées de faire une longue
marche sous l'ardent soleil qui brille depuis
quelques jours, pour venir se concentrer à Long-
champs, on a craint qu'il n'e se produisît des cas
d'insolation.
LES COUPS DE SOLEIL. — Les cas d'insolation
continuent.
Il y en a eu trois dans la journée de lundi ;
Mme la marquise de C... a été, notamment,
.jpomme foudroyée, avenue de la Grande-Armée,
vers deux heures et demie.
Le cas le plus curieux est celui de Mlle Elisa
M..., brodeuse, rue de Charenton. Cette jeune
personne, étant allée avec son prétendu voir des
'parents qui habitent Bercy, eut la malheureuse
. idée de traverser la Seine en bateau. On était
au milieu du trajet lorsque le sieur Xavier C...,
te fiancé d'Elisa, s'aperçut que la jeune fille lais-
) sait décliner sa tête comme sous le coup d'un
■ assoupissement irrésistible. Il éveilla la jeune
- fille qui ouvrit des yeux épouvantablement fixes !
■ et qui, prenant le jeune homme à la gorge, s'é-
' cria: « Misérable! tu m'as brûlé la cervelle...
i Tiens, regarde!... elle fond !... »
1 Elle était folle!
T LA NOUVELLE CASSANDRE. — Vers onze heures,
boulevard Poissonnière, la dame Marie D...,
âgée de trente-deux ans, parcourait la voie pu-
blique dans un état d'agitation qui rassembla
promptement les promeneurs autour d'elle.
Montant alors sur un banc, cette femme se
mit à crier : « Citoyens, on complote la perte de
la France; Dieu m'est apparu et m'a chargée de
venir vous en avertir! »
Deux gardiens de la paix, voyant à qui ils
avaient affaire, s'emparèrent de l'envoyée du ciel
qu'ils conduisirent au poste, où elle leur remit
une lettre informe qu'elle les pria de lire au
peuple.
Cette lettre, où la malheureuse annonce, entre
autres incohérences, que Dieu lui a écrit pour
lui faire connaître sa mission, ayant suffisam- ;
ment établi l'état d'aliénation mentale de la da-
me D..., la pauvre folle a été envoyée au dépôt
pour y recevoir les secours d'usage.
UNE VICTIME DE LA JALOUSIE. — Mme la mar- <
quise de Castello-Lerim est arrivée 'hier à Pa- <
ris, où elle vient s'installer définitivement; j
elle est provisoirement descendue au Grand- <
Hôtel.
La marquise a été l'héroïne d'un terrible dra-
me, l'an dernier, à Florence. <
Dans un accès de jalousie, son mari lui a 1
jeté un flacon de vitriol à la figure et s'est tué <
ensuite. (
La marquise, qui était délicieusement jolie,
est aujourd'hui complètement défigurée. i
Elle n'a que vingt-deux ans. (
?
VOL D'UN CIIEVAL.- Une voiture de place, con- (
duite par le cocher T..., avait été prise à (
l'heure par deux individus qui firent plusieurs r
courses et finirent par entrer dans une maison s
[ de la rue LaffItte, où ils restèrent jusqu'à une r
heure avancée de la soirée. c
Accablé par la chaleur, le cocher s'était pro- i
fondément endormi sur son sicge. c
Les deux voyageurs, arrivant pour remonter p
en voiture,demeurèrent ébahis en voyant le vé- 11
hicule^ sans cheval. Ils eurent beaucoup de n
peine à éveiller l'intrépide dormeur, qui s'aper- li
çut alors qu'il avait été victime d'un vol auda- à
cieux.
On lui avait volé son cheval avec les harnais, a
et jusqu'à son fouet, avec son paletot en caout- -
chouc. c
Plainte a été portée devant M. Daudet, com- 1<
missaire de police du quartier. p
LA BATAILLE DE SEPT MOIS. — Grande émotion
avant-hier au café de la Régence, par suite d'une ri
dépêche de Marseille annonçant que les joueurs e
d'échec de cette ville donnaient partie gagnée à je
ceux de Paris. d
La lutte aura duré sept mois : le défi avait été d
porté par les amateurs de Marseille. L'enjeu n'é- q
tait que de 500 fr., mais les sommes engagées d
en paris sont considérables. P'
• n
cl
— L'ouverture de l'Exposition d'économie, domes- -ni
tique, qui avait été fixée au 28 juillet, est remise au pllT
1er août. pi
— Les travaux de la réédification de la colonne d;
Vendôme vont commencer à la fin du mois. ai
— Les déposants de la Caisse d'épargne opèrent ta
en ce moment le retrait de sommes considérables
qui leur permettront de prendre part à l'Emprunt. S1
A et
— L'administration du timbre a livré à 1 a voote, nr
depuis samedi dernier, les nouveaux timbres qu'on
doit appliquer sur les effets de commerce venant de ai
1 'étranger. et
- Le gardien de la paix frappé par un malfaiteur, l't
rue Trudaine, et qui avait été transporté à l'hospice, sil
îsr en voie de guénson. tu
— Il est question de créer, à Paris, deux é.'a- se
)lissements de bains froids et de bains chauds cra- co
uits pour la classe indigente. rit
CINQ FRANCS par mois pour chaque cen-
taine de francs d'acquisition. Livraison immédiate
des ouvrages suivants : Dict-. de la Conversation,
16 vol. ,200 f r. D i c t.Vorepierre, 80 fr. Chateaubriand,
9 vol., 100 fr. Histoire de France de Duruy, 8 vol.,
60 fr. Balzac, 20 vol., 100 fr., etc., etc., ainsi que
toutes les œuvres musicales au prix des éditeurs;
envoi fo au-dessus de 100 fr. — Crédit littéraire
et musical, Abel Pilon, rue de Fleurus, 33, Paris.
DENTS BLINDÉES les plus solides, r. Monthblon, 36.
LE MYSTÈRE DE WATERLOO BRIDGE
Il y a une quinzaine d'années les journaux de
Londres furent remplis de détails au sujet de la
, prétendue découverte d'un crime épouvantable
que l'on a nommé le drame mystérieux de Wa-
terloo Bridge. Des bateliers en remontant la Ta-
mise, avaient trouvé un matin, contre une des
jetées de ce pont, un sac contenant des débris
d un corps humain. Pendant plusieurs mois, on
■ chercha vainement à constater la disparir"o 1
, d'une personne dans la capitale, et on avait fini
par croire que la victime dti crime était quel-
• que étranger appartenant à. un pays éloigné.
La Gazette de Birmingham publie aujourd'hui,
, sous le titre de : « Révélations au sujet du
drame^ de Waterloo Bridge » et avec la signa-
ture d'un ancien éditeur d'un journal de Lon-
dres, une lettre qui prétend donner la clé de
cette mystérieuse affaire.
Cet ancien éditeur raconte qu'il avait p -Ur
principal nouvelliste à la ligne un homme qui
était constamment à la recherche de nouvelles
à sensation. La récolte avait été mauvaise pen-
dant quelque temps, lorsqu'un soir, c'était le 9
octobre 18J7. son nouvelliste vint-d'un air triom-
phant lui apporter le fait de la découverte du
sac avec des débris humains. Le marchand de
nouvelles avait narré toutes les circonstances de
cette découverte dans un long article qui occupa
une colonne et demie de son journal. L'éditeur,
connaissant son homme et ne le croyant pas ca-
pable d'avoir écrit un aussi long récit, depuis lo
moment où il disait s'être procuré les détails,
n accepta pas tout d'abord le travail de son col-
laborateur, qui finit cependant par le convaincre
à force de protestations.
Le n'-.uye liste est mort, les trois complices
auxquels il eut recours pour monter son drame,
— car le prétendu crime n'était qu'une horrible
comédie habilement jouée, — sont morts éga-
lement. L'ancien éditeur se sent donc à l'aise
pour raconter les faits dans toute sa vérité.
Le marchand de nouvelles à sensation demeu-
rait dans le voisinage d'un hôpital dont J'un des
employés était intimement lié avec un ami du
journaliste. A trois, ils entrèrent dans la salle de -
dissection de l'hôpital et y remplirent un sac de
débris humains. Ils se procurèrent ensuite quel-
ques vêtements qui furent également poirsMs-
dans le sac et on macula le tout de sang, le plus
possible. C'est en présence du sac et pendant la
nuit, que fut écrite la première partie de l'arti-
cle qui a paru dans les journaux. L'a'naire y était
présentée comme un crime non moins atro'ce que
mystérieux, et le rédacteur-du récit n'y oublia
pas la mention de la moindre pièce contenue
dans le sac. La chose fut ensuite confiée à un <
autre vieil employé, qui s'habilla' 'en'femme et -
se rendit la nuit suivante, avec le compromet-
tant fardeau, au pont de Waterloo, où il le laissa '
glisser, à l aide d'une corde-, le long de la rampe
et dans un endroit où le sac taché de sang ne
pouvait manquer d'être vu le lendemain matin.
Comme l'avait pensé le nouvelliste, le sac fut
aperçu aux premiers rayons dl1 jour par des pê-
chenfs, et tout aussitôt la police s'occupa de
l'affaire. Le jeu du marchand de nouvelles réus-
sit au delà de son attente et il en exploita fruc-
tueusement les conséquences pendant plusieurs
semaines. Les journaux de Londres parlaient en-
core de l'afl'aire dans les termes les plus sé -
rieux lorsque, depuis longtemps, la police n'y |
voyait plus qu'uue horrible mystification. La po-
lice, qui n avoue pas ses défaites, ne lit jamais
~ part de ses soupçons officiellement, mais ellc ne
contribua pas peu cependant il faire enfin ou-
Bridge. Il » me mystérieux de Waterlor
Un prêtre f un remede d'un emploi
• p ,D facile et insensible, guér.jssant pom
toujours * tous les cors aux pieds. Prix : 3 l'r. On recor
f avec instruction. Martin, 17, r. des Martyrs, Paris,
CHRONIQUE JUDICIAIRE
L'AFFAIRE DEVAREIWES. - Le nommé Devaren.
nes, accusé d avoir exercé un commandement
dans des bandes armées et de s'être rendu com-
plice des assassinats de la rue Haxo, vient d'être
condamne par contumace à la peine d mort.
Devarennes était commandant du '171e batail- ■
Ion fédéré. Le 26 mai 1871, il se trcuvait der-
rière une barricade établie sur la chaussée Mé-
nilmontant, qu'il était chargé de d¡"felldre. Lors-
que 1 escorte qui conduisait les otages à Belle-
ville se présenta pour passer, l'officier qui corn.
mandait le peloton ayant demandé à Devarennes
de renforcer l escorte par quelques hommes pla-
cés sous ses ordres, non-seulement le comman-
dant fédéré s empressa de déférer ~ cette réqui-
sition, mais encore il se mit en tête du cortége,
et marchant cote à côté avec le chef de l'escorte
accompagna les malheureuses victimes jusqu'au
lieu de leur supplice.
LA VOIX Du SANG. — Le jugement de Salo-
mon vient d'être renouvelé par un juge de paix
de beaucoup d'esprit, dans un village voisin de
Bayonne.
Colin avait un veau qui tétait encore sa mère,
il était gros et gras, gagnant en embonpoint
chaque jour, et Colin attendait avec impatience
le moment où il pourrait, à beaux deniers, se
débarrasser de son veau au marché.
Hélas! cette corvée lui fut épargnée.
Un jour, se rendant à l'étable pour suivre les
progrès du nourrisson, il s aperçut que le jeune
veau avait complètement disparu..Jugez du dé-
sespoir de Colin ! Il parcourut tout le village,1
étant un regard inquiet sur chaque Stable avec
.'1 espoir d'y rencontrer le fugitif. Peines inutiles,'
recherches superflues. Colin s'en revenait au lo-
gis, quand il aperçoit son veau chéri conduit en
laisse par le boucher Mathieu qui menait à l'a-
battoir l'innocente victime.
Sauter sur le barbare et lui enlever l'animal
fut pour Colin l'affaire d'une mmut •. Mais les
' paysans se rassemblèrent et il fallut s'expliquer,
Colin^ réclamait son veau; Mathieu soutenait
qu'il était le sien. On résolut de porter l'affaire
devant le juge de paix.
Celui-ci, étourdi d'abord par les criailleries
des parties, ne savait où donner de la tête. fl1 se
. remet enfin de son émotion première et dit :
,Cc veau ne peut être à vous deux, mais surtout
il ne peut avoir deux mères, amener-moi les
vaches que vous prétendez avoir données à tè ter
à l animaL Colin et Mathieu amèneront chacun
leur vache ; mais à peine celle de Colin eut-elle
aperçu son veau, il peine celui-ci eu --il entrevu
la vache que mère et fils se précipitèrent à la
rencontre l 'un de l'autre et que le veau se mit
à tè ter avep .ardeur c-e sein dont il avait été
sevré depuis tant d'heures. Immobile'., la vache
de Mathieu assistait -à cette scène de famille.
Vous jugez si Mathieu fut capot. On dressa co'n-
tre lui proces-verbal, et il va comparaître dans
quelques jours devant le tribunal.
LES CONSEILS DE GUERRE. - Le conseil de guerre
qui siégeait à Sèvres vient d'être survu-imé. On
sait que ce conseil était installé dans l'une des
salles destinées au futur musée de céramique.
Le directeur dela manufacture de Sèvres vient
de prendre ses dispositions1 afin de pouvoir livrer
le plus tôt possible le musée au public.
N° 96. — Feuilleton de la PETITE PRESSE
Le Chiffonnier Philosophe
DEUXIÈME PARTIE
XXXIII
Tel maître, tel valet.
En un instant, un monde de réflexions s'agita
flans le cerveau de la Moritcarmé, écrasant tou-
jours Mariette sous son poids, mais laissant un
[repos aux parties déjà ti-op l jsées:
| « L'espionne pouvait peut-être déchirer cette
fraixie, qui tenait tant au cœur de son instiga-
trice) désorganiser la vengeance .i,dé'irée pai
Icelle-ci', haïssant d'autant plus Willcomb qu'il
(cut etc probablement le seul homme qu'elle au-
irait vraiment eMmé... a sa façon, s'il ne l'avait
point bafouée et mise aty pilori.
« Il fallait irdméfîiatemenjt découvrir jusqu'où
#;'Ótendait, chez « Mlle Vido,,,,q, » la connais-
.àtic,e des batteries cobverte,,,s' braquées sur le
"epos cL J'honneur de cet impertinent excentric-
. fMn, qui avait osé épouser « une grue la po-
"£n!&ce, » au lieu de vivre en méngzç pC^-ien
avec l 121pepa des cocottes. "
* Il fallait aussi à tout prix empêcher la lift-'
hison de s accqmxoiir,drins le £8,5 ôÜ !.& soufflette
Voir le numéro d'hier, '
; trop instruite, poussée à bout par ce traitement ;
~ j ultra-stimulant, songerait réellement à livrer le ;
I redoutable secret aux personnes menacées, en
^ j représailles de sa cuisante humiliation. » . ■
J J Le résultat immédiat de ces rapides pensées '
| fut l abandon de sa pose d'Amazone par la terri- i
ble gifileuse. Elle abandonna sa victime, et la '
camériste, délivrée d'une charge aussi considé- '
rable, se retrouva presque aussitôt debout; car 1
elle avait bondi furieuse, écumante, les yeux
hors de la tête, pareille à un chat fouaillé qui !
cherche une issue pour s'enfuir, fùt-ce en cas- 1
^ ssnt les vitres et en dévisageant qui lui barre le I
. passage. !
t Héias! 'l -apl)artement .était situé au premier-i •
étage, et l'outragée manquait de )'é)astictte fé- !
, line. Sur deux portes, Irma barrait l'une de sa ! ;
corpulence et avait la clef dé l'autre sous son i
, 1 chevet ! ~
Quant à la violence, la maigre Dorine venait ' :
, d'éprouver ce qu'il en coûtait de se frotter à une"-'
pareille Cydalise. ■ (
La coiïicien*;e de son impuissance rejeta sur j i
le tapis l'cnr&g,ée, en proie à une véritable atta- ]
que de nerfs. , ^
" L.orsqu'ei'e wprit ses sens, elle constata d'a-'
j ]),\rd &ve.c é^ement que sa- maîtresse lui pro- !
Nouait les jLlil\HU'S sels et les soins les plus : J
j fonshar<{s; ei^ soulevant sournoisement les pau- (
piÔres, elle apei^ut même dt) grosses larmes qui s
roulaient sur-le VrJ^e de- -l'habile comédienne, ,t
i —1 Saigneu?- Die-u;-! sé "JàBiiéntàit diâifôcleiweAl : -
1 ^le-di^aVëÈ uh ^i^f^éntâr ')hl!
1 qtielq".N'W?- moins !'OU"É- <106 $ ' soubrette J* "FOFC" Î ; F
^ sericorde divine! pourquoi me stiis-je emportée
; à de paréille extrémités sur la fid-èlë - compagne
j de mes mauvais jours ?... Ah ! brute orgueilleuse
; et colère que je suis, je ne me le pardonnerai ja-
: mais I... N 'avait-elle pas raison, en .somme, de
j me maltraiter de paroles, moi .qui semble me
j défier-d'elle aujourd'hui, après-tous ses bons 1
I services'... Animal de boyard, va! C'est sa faute :
's aussi,-puisqu'ils exigé mon silence absolu vis-
i à-vis de ma pauvre amie... et cela,' p,a1'ce;!q'u'i! a ;
! connu sa passagère faiblesse pour le.nôgre de !.'
; l'odieux Willcomb !, '
j L'hypocrite lorette feignit de s'apMcc'voi.r seu- S
I lement alors que Mariette était revenue à cHe;
-et,la pressant sur sa poitrine, elle COUVIIH, hnwe..:'''!
| ment de baisers le mi'nois encore rdgué ' dc 4a !
donzelle. - ' ■ < ' ' , - M ,vii
' —Oh! tu me pard'ohRëras.cîière fille,4ii!ëuMt-T
I elle Pit!' élans passionnés. Oui, tu o\JblleÚÍ,s. mon. ,
inqualifiable conduite de tout à l'heure, car tu.
es le dévouement incarné pour moi, méchant»/ L
qui ne le mérite ,:guère.. Et pourtant, non/ je ne -
j suis pas mauvaise au fond,, va, sauf quand la
moutarde me monte au nez... et je' t'e îe pFdti- ' '
i Verai bien, si notre fameuse entreprise iu, sit '"s
l'au Russe et à moi. - ■ * ' . <
Elle avait assis sa suivante dans pn moelleux
: ,,fauteuil, et, comme celle-ci lui lança up.regaiîd
ou le courroux s'éteignait un peu souciai-curio-i- >"• "•
site, elle.se décida à risquer, cçmme oh ;dtt,
.tout.pour le tout. ^
Om, reprit-elle^ que- nous*;'pïai!vri'iïron5' a i 1
¡'irendl\cau misérable ^néric'âDv {-
^Wït," deviens grande tia-me ¿\!Yl'ht2'HIÍ9GC 1;... i
Car j'épouserai volontiers Péfrus, qui m'aura.
; vengée, et qui, en récompense, réclamera ma
main. C'est un vrai boyard, ma chère, je m'en
suis informée à son, ambassade ! Comtesse Pows-
- chine ! Cela sonnera autrement que mistfess
Willcomb... Ces voyous des Etats-Unis n)ontipas
'de noblesse, eux ! Aussitôt1 en possession de mon
titre, j'assure ton sort, ma fifille : deux mille
livres de rentes,, quoi! Mais en attendant, pour
m'excuser de mon insigne brutalité à ton égard,
je te donne cette belle bague trop grande, qui
est dans le vide-gousset. Tu prendras aussi la
î-robe de gros de Naples que j'ai étre;nnée le mois
dernier; elle n'a qu'une petite tache de vin s ur
fe devant.
Bref, la Mon'tcarmé entortilla si bien sa MillÛ-
a-iste, elle lui prodigua toutes tes mignardises,
elle chercha tellement à l'enjoler o^ue la rusée
mal.ôise eut l'air 'd'oubliér la correction reçue,
surtout quand dn lui proposa dô lui faire une
reconnaissance de la récompense promise.
Comme qui ne dit mot consent, Irma-rédigea
l'engagement séance tenante, et, lorsqu'elle le
signa, un intraduisible éclair passai dan-s les yeux
de la future rentière.
Alors, paraissant céder à un Cordial mouve-
ment de gratituderelle raconta ce que sa nlaj-
.'.resse brûlait d'apprendre, concernant ce frag-
iîient révélateur.
I
| 1 (LOi suit e à demain.).
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