Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1872-06-27
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 27 juin 1872 27 juin 1872
Description : 1872/06/27 (A6,N2242). 1872/06/27 (A6,N2242).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4715314c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/10/2017
parques dans de grandes chaloupes qui les lent
conduits en rade pour être transbordés sur la
' YirgÙ-ie, et après un nouvel appel fait, en présence
' du capitaine d'armes,par le premier chef des gar-
des chargé de remettre le convoi entre les mains
du commandant, ils ont été renfermés dans les
cabines à claire-voies.
A la suite de l'inspection de départ, passée par
M. Ic major général, assisté d'un médecin en
chef de la marine, la Virginie a appareillé à
une heure de l'après-midi. Un remorqueur du
port a conduit la frégate en dehors du càp
Cépet et à trois heures du soir elle a disparu
dans la brume.
PARIS
DISTRIBUTION DES MÉDAILLES. — La distribution
des médailles accordées aux artistes exposants
aura lieu le lundi le, juillet, à dix ■heures préci-
ser, au palais des Champs-Elysées, sou- la pré-
sidence de M. le ministre de l'instruction publi-
que et des beaux-arts.
FUNÉRAILLES DE LA MARQUISE DE PANIEGA. —
Hier à onze heures une cérémonie touchante
réunissait, à l'é lise Saint Philippe-du-Roule,
uiie affluence n ombreuse qui venait rendre les
derniers devoirs à la marquise de Paniega, l'une
des victimes de la catastrophe de Juvisy.
.Le deuil était conduit par le marquis de Pa-
niega, fils de la défunte; par M. Olozaga, am-
bassaddur d Espagne; par le baron de Beyens et
par le ministre d «lta'fte. Mme la duchesse de
Malakoff, si douloureusement atteinte par ce ter-
rible événement, n'avait pu se rendre à l'église.
MARIAGE IN EXTREMIS. — Lundi après-midi a
eu lieu, dans la petite chapelle de la prison de
la rue de Noailles A Versailles, une lugubre cé-
rémonie. i
François, le directeur de la Roquette pendant
la Commune, condamné à mort par le 6e conseil
de guerre dl:; la première division militaire, Fran-
çois se mariait.
Ce malheureux épousait une femme avec la-
quelle il vivait depuis bien des années et dont il
avait eu un fils. Ce mariage n'avait d'autre but
que de légitimer cet enfant.
La cérémonie a duré une demi-heure.
Les époux se sont séparas immédiatement.
UN CRIME A LA ROQUETTE. — Un événement
dramatique a mis en émoi avant-hier soir la
prison de la Roquet te.
Un nommé Jolly, condamné aux travaux for- j
cés à perpétuité, voulut avant-hier soir, pen- j
dant le rcp:ls, se rendre au parloir où pourtant 1
rien ne l'appelait. Un gardien voulut le faire
rentrer dans la cour des forçats, Jolly ramassa j
une barre de fer qui traînait sur le pavé et lui !
en asséna deux coups furieux sur le crâne. Un j
condamné voulut s'interposer, Jolly tourna son I
arme contre lui, mais il eut l'adresse d'éviter le |
coup. j
On terrassa le meurtrier pendant que le mal- j
heureux gardien était transporté presque mort à \
l'infirmerie. & j
Il avait reçu deux coup de barre qui lui avaient ;
fendu le crâne en deux endroits,; on désespère i'
de le sauver. j
Quant à Jolly, la seule parole de repentir qu'il j
ait prononcée, quelques heures après, lorsqu'on !
l'interrogea, fut de dire :
— Eh blcn, (st-il crevé? '
On l'a transporté à Mazas, où il attendra le
moment de passer de nouveau en cour d'assises, j
Il devait partir pour Toulon ce soir. f
UN ÉTRANGLEUR. — Le sieur Connot, colpor- ;
teur, se rendait à pied :l Othys. Au moment où ;
il débouchait du Bourget. sur les dix heures du ! , ,
soir, un homme d'une quarantaine d'années,
vêtu d'une blouse bleue et paraissant en état i
d'ivresse, s'est approché de lui et a trouvé 1
moyen de lui nouer une cravate autour du cou <
.et de le laisser pour mort dans un fossè, après i
s'être emparé de sa boîte qui contenait des ob- i i
jets de toutes sortes. Revenu à lui au bout d'une ! 1
demi-heure, il eut la force de se traîner jusqu'à ! •
la gendarmerie, où, après avoir déposé sa ! 1
—"
1 plainte, on le reconduisit à Paris. Le coupable a
été arrêté ce matin, à cinq heures, à Saint-De-
nis, comme il se disposait à aller vendre le fruit
de son Vol. Il se nomme Augustin et avoue être
repris de justice.
ARRESTATION DE LA BELLE VENUS. — Samedi
soir, à huit heures, la nommée Adèle Panthex a
été trouvée en état d'ivresse, boulevard d'Or-
nano, devant le numéro 47. Adèle Panthex est
une jolie fille de 28 ans, grande etl' for;e, ornée
d'une épaisse chevelure brune, à la dent blan-
che, et connue, dit-on, dans le quartier des
'Ecoles qu'elle, a habité depuis quelque temps,
sous le sobriquet de la belle Vénlfs. Conduite de-
vant le commissaire de police du quartier, qui
l'a longuement interrogée, il est résulté de ses.
dépositions que non-seulemenÇ Adèle Panlhex
;est en rupture de ban, mais encore qu'elle a
fait partie du 112e bataillon de la Comhfi'ùne en
qualité de cantinière. et qu'elle aurait fait 'Je
coup de feu à la barricade d'Inkerman.
Enfin pressée de question, la b lie Vénus a
avoué avoir participé aux incendies des Tuile-
ries en qualité dé pétroleuse, au moment de
l'entrée d'e Versailles à Paris. Adèle Panthex n'a
même pas cherché à se cacher; et c'est un mi-
rade si ellt1a échappé si longtemps aux inves-
tigations de la policé, surtout exerçant un mé-
ti- r qui la.mettait constamment en rapport avec
ele. ' '
L'Académie des sciences, dans. ^a séance dll ltmdj, J
24 juin, a élu M. C.-E. SédUIQt,¡). la place vacnn e i
d; la section de médecine et chirurgie,, par suaç.'
du décès de M. Stanislas Laugier. -"|
—• Mme Thiers a visité hier. les raines .de son hô-.
tel de la place Saint^Geonges., , , , 1
Les travaux, commenceront le mois prochain.
— M. L':!pel-Coinfet, l'undr" fi • rier, les phiscon-
nus de Pans, a été emfJ011tél' Ii" ■ .-s ■ heures .par
an; foudroyante maladie.
— -'l'hoi -!'\guyem-To.Qu:n't:, i..-. m ■ deurs
sirmans, est mort ber.
C était un homme-de grande valeur qui parlait le
français COlIlllle ,sa pr.o.pre langue. -
Insensibilisateur Duchesne. Guérison, extrac-
tion et pose de dents sans douleur, 45, rue Lafayette.,: j
UN
DRAME MYSTÉRIEUX A GRENOBLE
i Un douloureux événement vient de sracoom-
plir cours Berriat, 72, à Grenoble.
M. B..., dit l'Impartial dauphinois, ancien né-
' gocihnt à Grenoble, demeurant rue Saint-V n-
I cent-d'e-Paul, avait quitté jeudi sa femme et
! s'était rendu à son jardin du cours Bei -riat avec
! sa fille, charmante enfant de neuf ans.
1 Mme B..., ne voyant pss., le soir, revenir son
! mari et sa fille, pensa qu'ils étaient restés au
! jardin à cause du mauvais temps qui avait éclaté
1 tout à coup dans l'après midi, mais hier ven-
! dredi. surprise d'une absence si prolongée, elle
| envoya au cours Berriat des amis de son mari
qui revinrent annonoer que l'appartement avait
été fermé à l'intérieur et que les voisins avaient
entendu la veille deux détonations.
M. le commissaire central fut averti et se ren-
dit au cours Bcrriat pour faire procéder à l'ou-
verture de l'appartement,
La porte avait été fermée à cl(f, et une corde
fixée au mur et attachée à la clef la maintenait
dans la serrure,-, à.l'intérieur. ,
Dans la seconde pièce, un spectacle horrible
s'offrait à la vue.
Le père et la fille gisaient l'un près del'autre
dans une mare de f^aug.
La pauvre enfant avait au,cou une plaie très-
large par où tout son sang s'était échappé, et
elle avait à la main une blessure qui indiquait
eu'eile avait dû chercher à se protéger contre le
coup meur.tricf.
Le père avait tué sa fille d'un coup de son fu-
sil de chasse; l arme était près de la pauvre pe-
tite victime et avait encore un coup chargé.
. M. B... avait ensuite fixé à l'entrée de l'alcô-
ve, et d'une manière horizontales à hauteur de
. la tempe, une carabine chargée à balle, puis il
. avait faitipai^ir le coup l'aide d'une latte, et Il
vêtait a.llson enfant.
M. B... avait,eu soin d'accrocher son paletot
à la fenêtre de façon à ce que du dehors on ne
pût rien voir.
Un billet, troume,dans. la poche de son vête-
ment, portait ces mots écrits d'une main ferme :
« Je meurs volontairement, et trés-volontairer
ment (ces derniers mots soulignés), ».
< r,.|. ,■! ,
■ I .
Les élections municipales de (Mre-et Caluire
| ont eu lieu dimanche, tous les membres démission.
i naires ont été,réélus¡
— L'Uniort libérale, de Tours, dH que le Cher vient'
I d'éprouver une crue subite par suite'de faquélfe "leà
j trams de MOntluçon n'ont pu arriver jusqu'à Bour-
I ges; entre A vallon et Ainay-ie-Viel les eaux couvrent
la voie.
NOUVELLES D'ESPAGNE
Madrid, ïl juin, 8 h. soir,
(Arrivée seulement le 23 à 11 h. du matin.)
Les journaux publient une lettre du duc de
. Montpensier qui déclare se rallier à la royauté
j du.prince Alphonse et au manifeste de l'ancien
I parti conservateur, qui a proclamé la restaura-
I tioa sur la base stable .du s,ystème. çonstitution-
,nel. Le duc de Montpensier dit :
■ « Je suis résolu, à demeurer: étranger, sinon
indifférent à toute lutte; mais en présence des
conflits que l'avenr renferme, si, par la force ir-
résistible des événements ou par des voies qu'au-
torise la loi actuelle, l'Espagne se voyait appelée
à disposer de ses destinées, ma conviction pro-
fonde est que la monarchie du prince Alphonse
seule pourrait fournir une base solide à des ins-
titutions modérées. Quand le 'momentscra venu,
je défendrai avec courage et ervirai avec or-
gueil cette noble cause. » v
SUICIDE FOUDROYANT
Un individu du nom d'Hippolyte Jouranel, âgé 1
de quarante-cinq ans, médecin, avait exercé,
pendant la Commune, un commandement dans
les troupes fédérées. >
^ Après les journées de mai, il-eotfmt se réfu-
gier à Londres où il s'est suicidé vendredi der-
nier, dans les circonstances suivantes : ,
Mercredi, il dînait avec uu de ses amis, le
docteur Roussel, dans le Strand. Il lui dit qu'il !
était fatigué de la vie et se suiciderait quel me
jour; il lui montra un petit flacon de verra !
bruni contenant une liqueur incolore. M- quiLt,a
son ami assez tard dans la,soirée, et, le lende- |
main, à midi, il était arrêté pour oùtrasre à la
morale publique. , '
Il fut conduit au bureau de police^ où l'agent j
de service remarqua qu'il était très-surexcité.
On l'enferma, et, plusieurs fois, dans le courant
de la nuit, on entra dans sa cellule. A six heu-
res, l'inspecteur Crook le trouva endormi.
Une demi-heures après, il frappa à la porte,
l'inspecteur entra. Jouranel était debout, et te-
nàit une petite fiole à la main'; il-fit tout à coupij
un pas en arrière, avala le contenu de la fiole et j
tomba dans les bras de l'inspecteur. La mort
avait été instantanée. ■ , 1
Sur l'escabeau ,se trouvait un morceau de pa-
pier portant ces mots :
« Adressez mon argent à M. de.Rochais, n° 1,
rue Montmartre, à Paris, ainsi que mes vête-
ments. Il s'en trouve également chez M. Faycan,
papetier à Londres, et chez ma blanchisseuse. »
Le médecin, M. Ward, déclare que la fiole
iv'ait contenu une prépira.tion d'acide prussique
quinze fois plus forte qùé la préparation usitée
în Angleterre. _ ' ''' ' :r > ■ ' l
On pense que -S-ouranel était depuis quelque^
;emps dans un état perma'ncn t d'aliénation mon- !
,ale, , ('L'Evénement.) ~
LES
SIX CADAVRES DE SAINT-PETERS
La Province y, de Bordeaux, publie la nouvelle sui-
vante :
Le capitaine Patty, commandant la gôëîettp
Flirt, arrivée à New York, venant de la Maïtà.-
nique, apporte une sinistre nouvelle ; il s'agitdtf
massacre d'une famille entière de six personnes
! massacre commis, le 10 mai, dans la plantation
française de Saint-Peters.
Un gendarme, se promenant \10 jour dans 't'6
village, aperçut trois hommes sortant avec pré-
cipitation de la maison de John Fotigier^ et;se>
dirigeant en hâte vers le rivage; il-a lia «herGher
:¡de l'aide, et, mettant à ;flût une baleinière,
lpqursui,vit. les fugitifs qui se, trou voient alors
dans un canot à voiles. On. réussit à. s'en empa-
rer après une lutte désespérée, et OUi. leur mit
les menottes.
On examina alors la maison de John Fougier.
Celui-ci, sa femme et quatre enfants étaient,
Vendus dans.une mare de Seing. A l'aide d'une
hache, on avait coupé la tête à fJoh.fi l''ongiec, et
uue, des filles, qui avait évidemment été réveillée
'PF le bruit, gisait dans. son :s!mg, Wil iam Fou-
g!er avait reçu deux .balles, dans. la tèie, dans «sa:.
cambre, et le corps de Jean Foug'er fut trouva
dàns une autre chambre ; il avait reçu plusieurs'
blesstires à la tête et à la poitrine, et plusieurs
balles au cou et à l'estomac.
1 Six cadavres furent trouvés dans la maisen.1
La famille venait d'hériter de 25,000 fr., par
suite du décès, il. Bordeaux, de quelques parents.
L(.;s deux assassins étaient Louis Bei'.helemy, un
autre ou deux vagabonds.
:Berthclmy avait attaqué, devant les tribu-
naux français, le testament de Jean Berthelmy,
par lequel celui-ci laissait une grande fortune à
Marie Berthelmy, femme de John tY'ugier, mais
avait été débouté de sa demande après un long
procès.
John Fougier, étant en France, avait refusé
d accorder aucun compromis, et l'on suppose
que Berthelmy alors conçut le projet de massa-
crer toute la famille pour devenir maître de la
fortune.^
Les n^mriers présumes ont été envoyés en
JFrance pfour être jugés.
UN DRAME DE FAMILLE
Hier, pendant que l'on dansait h 1.-1 Redoute,
une scène des plus dramatiques a eu lieu dans
le salon de la roulette, écrit-on de Sr)a.
Un monsieur a.gé s'est précipité sur une char-
mante jeune fille qui se trouvait, dans la foule
des joueurs. Sa colère était tcllie qu'il saisit..Ja
j demoiselle aux cheveux — de jolis cheveux
blonds - et la traîne en dehors du groupe avec
une violence inouïe.
On se précipite vers eux. L'émotion est géné- '
-raie. Les commissaires de la salle arrivent, et
aussi la. gendarmerie.
Enfin, on apprend que le moteur est un
pèmdrrité à la recherche de sa fille qu'un don
Juan avait enlevée depuis huit jours. Il venait de
la retrouver au bras de son ravisseur dans le salon
de jqu et n avait pas été maître de son émotion.
Tout ce mondo en la rai es fut. conduit dans le
cab;net du, commissaire, où des explicationts-eu-
renty lieu. Le don Jllû-O, qu'on dit marié, a,dû
décliner ses noms, et il est fort possible que
son escapade lui coûte cher.
CHRONIQUE JUDICIAIRE
AFFAIRE DUBOURG. — M. D(.ib oui,g n'est plus à
la Conciergerie. Il a été transféré à Sainte-Péla-
gie,,où.il attendra que la chambre criminelle de
la cour de cassation ait statué sur son pourvoi.
Généralement, dans le public, on ne se rend
pas compte des effets de la réclusion, à laquelle
M.-Dubourg vient d'être condamné .pour.cing ans,
La réclusion est la, premiërc.dcs peines infaman-
tes ; elle entraîne pour toujours h: perte des droits
'civita et ,civiques; elle soumet à la surveillance à
vie celui qui en est frappé. 1
N° 69 — Feuilleton de la PETITE PRESSE
Le Chiffonnier Philosophe
DEUXIÈME PARTIE
XX
Préliminaires du bonheur.
La raison spécieuse et digne d'Escobar. que la
mere Sam'e Agnès venait de trouver, pour jus i-
fier ElLe devant elle même, remit enfin l'esprit
bouleversé de celle-ci dans son assiette.
Jlais noua verrons, en poursuivant ce récit !
que 1 incident réellement très-futile, et s'exagé-
rant outre mesure à ses yeux, par le myst.icismc
au a plus d'une année de réclusion claustrale
n en eut pas moins une déplorable influence''
dans une des situations capitales de sa vie.
Mlle Bernard remercia avec effusion la. supé.,
neure de son absolution et de ses bons soins, ;
promit de revenir souvent visiter le ùf-rcail qui ;
lavait recueillie, eflrcçut, avec son congé, la bé- ;
n on de sa vénérée institutrice. j
> ilcomb lui rendit la feuille miraculeuse, '
qu eue pl ;ça dans son scapuhlre. en se signant !
avant et après l'opér:ilion, Puis ils s'adressèrent !
tous deux des adieux fc\rt cordiaux.
Paphos eut, en ie retirant, des réyéren- i
ces de vraie duchesse. 1
yoir le numéro d'hier. J
Qi-ant au Philosophe, il se mont a d'une i ol -
tesse assez raide, envers « la savante m.'.is su-
perstitieuse béguine, » qui avait concouru à lui
« escamoter » son enfant quatorze mois durant,
pour la rendre « un peu trop confite en dévo- i
tion. » j
Il fut même très-rngue, en passant sous le i
porche, pour la sempiternelle Pétronille, qui sa- !
luait le groupe sortant avec obséquiosité. 1
A la g ande porte du couvent piaffaient les :
deux chevaux d'une confortable calèche, que i
Cincinnatus s'empressa d'ouvrir, puis de ref >r-
mer sur les quatre occupants.
— Fai'i toucher pour ta découverte dn
bonrgSaint-Hoaoré, monsieur Christophe Colomb,
lui dIt, en riant son maure, assis auprès de Gu.,,¡'
bronne. vis-à-vis de sa future femme.
Le nègre grimpa comme un écureuil auprès
du cocher, et l'équipage partit à fond de train.
Le trajet fut silencieux : la position des qua- j
tre personnages, en face les uns des autres, etait 1
assez étrange pour leur causer une gêne difficile !
à vaincre.
Le petit hôtel tout meublé, loué par le facto- i
tum- du millionnaire, se trouvait situé assez I
haut, vers l'ancien boulevard extél'ieur.
Quand ses futurs habitant;, y arrivèrent, son i
aspect général arracha le vieux chiffonnier à son !
mutisme.
— C'est d'une somptuosité révoltante, dé-
clara-l-il à Georges. Est-ce que vous me prenez
pour un Annibal, par hasard ? Je ne ve,jx pas
m amollir dans les délices de Capoue, moi! Puis-
qu'il y 11 un jardin, il doit y avoir aussi une res- r,
serre de jardinier : c'est là que. je consens à
camper, mais le moins longtemps possible, car
j ai Mfe de, réaliser mes projets régénérateurs...
et 1 établissement de Zidore. Or, l'araignée, troD
.....
calomniée, la bonne chitronnière, loge au centre
de sa toile, et non dans un cocon de ver à soie
comme cette bonbonn'ière-ci. "■
#Mais parle-t-il bien, à présent, répétait avec
admiration la mère Paphbs. Qu'on croirait une
profession de foi de M. Latartirie! affirmerait
Mme -la Lune.
— Soyez tranquille, beau-père, dit en souriant
le Transatlantique. J ai plus d'intérêt que vous à
ne pas vous retenir dans cet indigne pied à
terrj... car votie présence n'y est de rigueur,
que jusqu'au jour où notre adorable mariée sui-
vra son époux sous le toit conjugal.
Elise devint aussi rouge qu'une cerise et se
hàti. de cacher son frais visage dans son mou-
encir de ba!iste. , :
— Vous n'êtes pas pour rien des, Etats-Unis,
où tout se mène à la vapeur, vous, reprit Cam-
bronne. Comme ça, vous allez épouser du jour
au lendemain? C'est bien vu, bien entendu?
— Adjugé! se permit; d'ajouter- la chiffon
mère. i
— Certes! répliqual'Américain. Demain, je 5
viens vous prendre tous trois pour accomplir les !
démarches légales et religieuses. Pendant les i
délais impossibles à éviter ensuite, je m'occupe- !
rai des préparatifs de la noce vraiment extraor-
dinaire dont je vous ai parlé.
Oui... et, dans cet entre-temps, vous vous j
apercevrez que vous n'avez qu'un caprice pour ,
Lisette... ou qu elle vous, a pris ea,grippe..,
— Oh! mon père! s'exclama i.vjhntaire-/
ment la jeune fille, d'un ton où il y avait autant !
de douleur que d'indignation.
— Monsieur! s'écria Willcomb, très-rsincf- i-
ment blessé.
— ('Jt ! c'est de la blague, 'a plus prosaï- 1
i quement, mais plus justement aussi, Mme Pa-
phos.
f 1 Le Philosophe éclata en effet d'un grrs Hre et,
! réunit d m s Ics siennes les. mains des ;i. x mou.
; reux.
; —J'ai tort... ou plutôt je plaisnntôi;, nt-il
, .avec rondeur. Vous vous adorez, et je le crois..'!!'
';p¡lus que le conte bleu de la palme merveill'eu*
j1 se... quoique ça soit renversant, épatant, digne
f dies Mille, et une Nuits, de voir un arehi-richis-
L':shne aimeir- une pauvresse, poulie bon.motïfl.^i ;
l'Mais 1 exception confiriiie, la. règle, urie fois, .par
un _ miracle autrement grand: q>ue celui de la :
, feuille contre le naufrage.;. ;
j —' Enfin, interrompit la vieille amie du chif-
fonnier, que dans les temps les rois ont bieIÏ
I épousé les bergères !
j - Oui... quand ia reine Berthe filait. Mais le
.sage, qui voulait les conditions et les conjoints
assortis, blâmerait ma philosophie de son adhé1-
,sjon à l'union de ces beaux-tourtereaux, ;
— Fil vous avez aussi vos préjugés de caste/
vous, beau-père! repartit le démocrate du,Noo... ;
,v^eau-iîoflde!, .jedeveuu.railleur. Eh bien' jjs les
secouerai d'importance, quand j'inviterai votre,, .
corporation entière à mes magnifiques épousa
les, au nez et à la barbe, souvent absente., de
tous les petits crevés du Paris aristocratique.
— Vous en rabattrez pourtant, goguenarda
jpambronne; car, comme nous sommes six mille,
..ie, ne vois guère que le Clwmp..de-l\1ars poor
lions CQnteni>;: tous; et un cas de pluie devieil-
^gênaat pendant le repas; ou le bal.
La suite à demain.)
JULES CAUVAIN.
conduits en rade pour être transbordés sur la
' YirgÙ-ie, et après un nouvel appel fait, en présence
' du capitaine d'armes,par le premier chef des gar-
des chargé de remettre le convoi entre les mains
du commandant, ils ont été renfermés dans les
cabines à claire-voies.
A la suite de l'inspection de départ, passée par
M. Ic major général, assisté d'un médecin en
chef de la marine, la Virginie a appareillé à
une heure de l'après-midi. Un remorqueur du
port a conduit la frégate en dehors du càp
Cépet et à trois heures du soir elle a disparu
dans la brume.
PARIS
DISTRIBUTION DES MÉDAILLES. — La distribution
des médailles accordées aux artistes exposants
aura lieu le lundi le, juillet, à dix ■heures préci-
ser, au palais des Champs-Elysées, sou- la pré-
sidence de M. le ministre de l'instruction publi-
que et des beaux-arts.
FUNÉRAILLES DE LA MARQUISE DE PANIEGA. —
Hier à onze heures une cérémonie touchante
réunissait, à l'é lise Saint Philippe-du-Roule,
uiie affluence n ombreuse qui venait rendre les
derniers devoirs à la marquise de Paniega, l'une
des victimes de la catastrophe de Juvisy.
.Le deuil était conduit par le marquis de Pa-
niega, fils de la défunte; par M. Olozaga, am-
bassaddur d Espagne; par le baron de Beyens et
par le ministre d «lta'fte. Mme la duchesse de
Malakoff, si douloureusement atteinte par ce ter-
rible événement, n'avait pu se rendre à l'église.
MARIAGE IN EXTREMIS. — Lundi après-midi a
eu lieu, dans la petite chapelle de la prison de
la rue de Noailles A Versailles, une lugubre cé-
rémonie. i
François, le directeur de la Roquette pendant
la Commune, condamné à mort par le 6e conseil
de guerre dl:; la première division militaire, Fran-
çois se mariait.
Ce malheureux épousait une femme avec la-
quelle il vivait depuis bien des années et dont il
avait eu un fils. Ce mariage n'avait d'autre but
que de légitimer cet enfant.
La cérémonie a duré une demi-heure.
Les époux se sont séparas immédiatement.
UN CRIME A LA ROQUETTE. — Un événement
dramatique a mis en émoi avant-hier soir la
prison de la Roquet te.
Un nommé Jolly, condamné aux travaux for- j
cés à perpétuité, voulut avant-hier soir, pen- j
dant le rcp:ls, se rendre au parloir où pourtant 1
rien ne l'appelait. Un gardien voulut le faire
rentrer dans la cour des forçats, Jolly ramassa j
une barre de fer qui traînait sur le pavé et lui !
en asséna deux coups furieux sur le crâne. Un j
condamné voulut s'interposer, Jolly tourna son I
arme contre lui, mais il eut l'adresse d'éviter le |
coup. j
On terrassa le meurtrier pendant que le mal- j
heureux gardien était transporté presque mort à \
l'infirmerie. & j
Il avait reçu deux coup de barre qui lui avaient ;
fendu le crâne en deux endroits,; on désespère i'
de le sauver. j
Quant à Jolly, la seule parole de repentir qu'il j
ait prononcée, quelques heures après, lorsqu'on !
l'interrogea, fut de dire :
— Eh blcn, (st-il crevé? '
On l'a transporté à Mazas, où il attendra le
moment de passer de nouveau en cour d'assises, j
Il devait partir pour Toulon ce soir. f
UN ÉTRANGLEUR. — Le sieur Connot, colpor- ;
teur, se rendait à pied :l Othys. Au moment où ;
il débouchait du Bourget. sur les dix heures du ! , ,
soir, un homme d'une quarantaine d'années,
vêtu d'une blouse bleue et paraissant en état i
d'ivresse, s'est approché de lui et a trouvé 1
moyen de lui nouer une cravate autour du cou <
.et de le laisser pour mort dans un fossè, après i
s'être emparé de sa boîte qui contenait des ob- i i
jets de toutes sortes. Revenu à lui au bout d'une ! 1
demi-heure, il eut la force de se traîner jusqu'à ! •
la gendarmerie, où, après avoir déposé sa ! 1
—"
1 plainte, on le reconduisit à Paris. Le coupable a
été arrêté ce matin, à cinq heures, à Saint-De-
nis, comme il se disposait à aller vendre le fruit
de son Vol. Il se nomme Augustin et avoue être
repris de justice.
ARRESTATION DE LA BELLE VENUS. — Samedi
soir, à huit heures, la nommée Adèle Panthex a
été trouvée en état d'ivresse, boulevard d'Or-
nano, devant le numéro 47. Adèle Panthex est
une jolie fille de 28 ans, grande etl' for;e, ornée
d'une épaisse chevelure brune, à la dent blan-
che, et connue, dit-on, dans le quartier des
'Ecoles qu'elle, a habité depuis quelque temps,
sous le sobriquet de la belle Vénlfs. Conduite de-
vant le commissaire de police du quartier, qui
l'a longuement interrogée, il est résulté de ses.
dépositions que non-seulemenÇ Adèle Panlhex
;est en rupture de ban, mais encore qu'elle a
fait partie du 112e bataillon de la Comhfi'ùne en
qualité de cantinière. et qu'elle aurait fait 'Je
coup de feu à la barricade d'Inkerman.
Enfin pressée de question, la b lie Vénus a
avoué avoir participé aux incendies des Tuile-
ries en qualité dé pétroleuse, au moment de
l'entrée d'e Versailles à Paris. Adèle Panthex n'a
même pas cherché à se cacher; et c'est un mi-
rade si ellt1a échappé si longtemps aux inves-
tigations de la policé, surtout exerçant un mé-
ti- r qui la.mettait constamment en rapport avec
ele. ' '
L'Académie des sciences, dans. ^a séance dll ltmdj, J
24 juin, a élu M. C.-E. SédUIQt,¡). la place vacnn e i
d; la section de médecine et chirurgie,, par suaç.'
du décès de M. Stanislas Laugier. -"|
—• Mme Thiers a visité hier. les raines .de son hô-.
tel de la place Saint^Geonges., , , , 1
Les travaux, commenceront le mois prochain.
— M. L':!pel-Coinfet, l'undr" fi • rier, les phiscon-
nus de Pans, a été emfJ011tél' Ii" ■ .-s ■ heures .par
an; foudroyante maladie.
— -'l'hoi -!'\guyem-To.Qu:n't:, i..-. m ■ deurs
sirmans, est mort ber.
C était un homme-de grande valeur qui parlait le
français COlIlllle ,sa pr.o.pre langue. -
Insensibilisateur Duchesne. Guérison, extrac-
tion et pose de dents sans douleur, 45, rue Lafayette.,: j
UN
DRAME MYSTÉRIEUX A GRENOBLE
i Un douloureux événement vient de sracoom-
plir cours Berriat, 72, à Grenoble.
M. B..., dit l'Impartial dauphinois, ancien né-
' gocihnt à Grenoble, demeurant rue Saint-V n-
I cent-d'e-Paul, avait quitté jeudi sa femme et
! s'était rendu à son jardin du cours Bei -riat avec
! sa fille, charmante enfant de neuf ans.
1 Mme B..., ne voyant pss., le soir, revenir son
! mari et sa fille, pensa qu'ils étaient restés au
! jardin à cause du mauvais temps qui avait éclaté
1 tout à coup dans l'après midi, mais hier ven-
! dredi. surprise d'une absence si prolongée, elle
| envoya au cours Berriat des amis de son mari
qui revinrent annonoer que l'appartement avait
été fermé à l'intérieur et que les voisins avaient
entendu la veille deux détonations.
M. le commissaire central fut averti et se ren-
dit au cours Bcrriat pour faire procéder à l'ou-
verture de l'appartement,
La porte avait été fermée à cl(f, et une corde
fixée au mur et attachée à la clef la maintenait
dans la serrure,-, à.l'intérieur. ,
Dans la seconde pièce, un spectacle horrible
s'offrait à la vue.
Le père et la fille gisaient l'un près del'autre
dans une mare de f^aug.
La pauvre enfant avait au,cou une plaie très-
large par où tout son sang s'était échappé, et
elle avait à la main une blessure qui indiquait
eu'eile avait dû chercher à se protéger contre le
coup meur.tricf.
Le père avait tué sa fille d'un coup de son fu-
sil de chasse; l arme était près de la pauvre pe-
tite victime et avait encore un coup chargé.
. M. B... avait ensuite fixé à l'entrée de l'alcô-
ve, et d'une manière horizontales à hauteur de
. la tempe, une carabine chargée à balle, puis il
. avait faitipai^ir le coup l'aide d'une latte, et Il
vêtait a.llson enfant.
M. B... avait,eu soin d'accrocher son paletot
à la fenêtre de façon à ce que du dehors on ne
pût rien voir.
Un billet, troume,dans. la poche de son vête-
ment, portait ces mots écrits d'une main ferme :
« Je meurs volontairement, et trés-volontairer
ment (ces derniers mots soulignés), ».
< r,.|. ,■! ,
■ I .
Les élections municipales de (Mre-et Caluire
| ont eu lieu dimanche, tous les membres démission.
i naires ont été,réélus¡
— L'Uniort libérale, de Tours, dH que le Cher vient'
I d'éprouver une crue subite par suite'de faquélfe "leà
j trams de MOntluçon n'ont pu arriver jusqu'à Bour-
I ges; entre A vallon et Ainay-ie-Viel les eaux couvrent
la voie.
NOUVELLES D'ESPAGNE
Madrid, ïl juin, 8 h. soir,
(Arrivée seulement le 23 à 11 h. du matin.)
Les journaux publient une lettre du duc de
. Montpensier qui déclare se rallier à la royauté
j du.prince Alphonse et au manifeste de l'ancien
I parti conservateur, qui a proclamé la restaura-
I tioa sur la base stable .du s,ystème. çonstitution-
,nel. Le duc de Montpensier dit :
■ « Je suis résolu, à demeurer: étranger, sinon
indifférent à toute lutte; mais en présence des
conflits que l'avenr renferme, si, par la force ir-
résistible des événements ou par des voies qu'au-
torise la loi actuelle, l'Espagne se voyait appelée
à disposer de ses destinées, ma conviction pro-
fonde est que la monarchie du prince Alphonse
seule pourrait fournir une base solide à des ins-
titutions modérées. Quand le 'momentscra venu,
je défendrai avec courage et ervirai avec or-
gueil cette noble cause. » v
SUICIDE FOUDROYANT
Un individu du nom d'Hippolyte Jouranel, âgé 1
de quarante-cinq ans, médecin, avait exercé,
pendant la Commune, un commandement dans
les troupes fédérées. >
^ Après les journées de mai, il-eotfmt se réfu-
gier à Londres où il s'est suicidé vendredi der-
nier, dans les circonstances suivantes : ,
Mercredi, il dînait avec uu de ses amis, le
docteur Roussel, dans le Strand. Il lui dit qu'il !
était fatigué de la vie et se suiciderait quel me
jour; il lui montra un petit flacon de verra !
bruni contenant une liqueur incolore. M- quiLt,a
son ami assez tard dans la,soirée, et, le lende- |
main, à midi, il était arrêté pour oùtrasre à la
morale publique. , '
Il fut conduit au bureau de police^ où l'agent j
de service remarqua qu'il était très-surexcité.
On l'enferma, et, plusieurs fois, dans le courant
de la nuit, on entra dans sa cellule. A six heu-
res, l'inspecteur Crook le trouva endormi.
Une demi-heures après, il frappa à la porte,
l'inspecteur entra. Jouranel était debout, et te-
nàit une petite fiole à la main'; il-fit tout à coupij
un pas en arrière, avala le contenu de la fiole et j
tomba dans les bras de l'inspecteur. La mort
avait été instantanée. ■ , 1
Sur l'escabeau ,se trouvait un morceau de pa-
pier portant ces mots :
« Adressez mon argent à M. de.Rochais, n° 1,
rue Montmartre, à Paris, ainsi que mes vête-
ments. Il s'en trouve également chez M. Faycan,
papetier à Londres, et chez ma blanchisseuse. »
Le médecin, M. Ward, déclare que la fiole
iv'ait contenu une prépira.tion d'acide prussique
quinze fois plus forte qùé la préparation usitée
în Angleterre. _ ' ''' ' :r > ■ ' l
On pense que -S-ouranel était depuis quelque^
;emps dans un état perma'ncn t d'aliénation mon- !
,ale, , ('L'Evénement.) ~
LES
SIX CADAVRES DE SAINT-PETERS
La Province y, de Bordeaux, publie la nouvelle sui-
vante :
Le capitaine Patty, commandant la gôëîettp
Flirt, arrivée à New York, venant de la Maïtà.-
nique, apporte une sinistre nouvelle ; il s'agitdtf
massacre d'une famille entière de six personnes
! massacre commis, le 10 mai, dans la plantation
française de Saint-Peters.
Un gendarme, se promenant \10 jour dans 't'6
village, aperçut trois hommes sortant avec pré-
cipitation de la maison de John Fotigier^ et;se>
dirigeant en hâte vers le rivage; il-a lia «herGher
:¡de l'aide, et, mettant à ;flût une baleinière,
lpqursui,vit. les fugitifs qui se, trou voient alors
dans un canot à voiles. On. réussit à. s'en empa-
rer après une lutte désespérée, et OUi. leur mit
les menottes.
On examina alors la maison de John Fougier.
Celui-ci, sa femme et quatre enfants étaient,
Vendus dans.une mare de Seing. A l'aide d'une
hache, on avait coupé la tête à fJoh.fi l''ongiec, et
uue, des filles, qui avait évidemment été réveillée
'PF le bruit, gisait dans. son :s!mg, Wil iam Fou-
g!er avait reçu deux .balles, dans. la tèie, dans «sa:.
cambre, et le corps de Jean Foug'er fut trouva
dàns une autre chambre ; il avait reçu plusieurs'
blesstires à la tête et à la poitrine, et plusieurs
balles au cou et à l'estomac.
1 Six cadavres furent trouvés dans la maisen.1
La famille venait d'hériter de 25,000 fr., par
suite du décès, il. Bordeaux, de quelques parents.
L(.;s deux assassins étaient Louis Bei'.helemy, un
autre ou deux vagabonds.
:Berthclmy avait attaqué, devant les tribu-
naux français, le testament de Jean Berthelmy,
par lequel celui-ci laissait une grande fortune à
Marie Berthelmy, femme de John tY'ugier, mais
avait été débouté de sa demande après un long
procès.
John Fougier, étant en France, avait refusé
d accorder aucun compromis, et l'on suppose
que Berthelmy alors conçut le projet de massa-
crer toute la famille pour devenir maître de la
fortune.^
Les n^mriers présumes ont été envoyés en
JFrance pfour être jugés.
UN DRAME DE FAMILLE
Hier, pendant que l'on dansait h 1.-1 Redoute,
une scène des plus dramatiques a eu lieu dans
le salon de la roulette, écrit-on de Sr)a.
Un monsieur a.gé s'est précipité sur une char-
mante jeune fille qui se trouvait, dans la foule
des joueurs. Sa colère était tcllie qu'il saisit..Ja
j demoiselle aux cheveux — de jolis cheveux
blonds - et la traîne en dehors du groupe avec
une violence inouïe.
On se précipite vers eux. L'émotion est géné- '
-raie. Les commissaires de la salle arrivent, et
aussi la. gendarmerie.
Enfin, on apprend que le moteur est un
pèmdrrité à la recherche de sa fille qu'un don
Juan avait enlevée depuis huit jours. Il venait de
la retrouver au bras de son ravisseur dans le salon
de jqu et n avait pas été maître de son émotion.
Tout ce mondo en la rai es fut. conduit dans le
cab;net du, commissaire, où des explicationts-eu-
renty lieu. Le don Jllû-O, qu'on dit marié, a,dû
décliner ses noms, et il est fort possible que
son escapade lui coûte cher.
CHRONIQUE JUDICIAIRE
AFFAIRE DUBOURG. — M. D(.ib oui,g n'est plus à
la Conciergerie. Il a été transféré à Sainte-Péla-
gie,,où.il attendra que la chambre criminelle de
la cour de cassation ait statué sur son pourvoi.
Généralement, dans le public, on ne se rend
pas compte des effets de la réclusion, à laquelle
M.-Dubourg vient d'être condamné .pour.cing ans,
La réclusion est la, premiërc.dcs peines infaman-
tes ; elle entraîne pour toujours h: perte des droits
'civita et ,civiques; elle soumet à la surveillance à
vie celui qui en est frappé. 1
N° 69 — Feuilleton de la PETITE PRESSE
Le Chiffonnier Philosophe
DEUXIÈME PARTIE
XX
Préliminaires du bonheur.
La raison spécieuse et digne d'Escobar. que la
mere Sam'e Agnès venait de trouver, pour jus i-
fier ElLe devant elle même, remit enfin l'esprit
bouleversé de celle-ci dans son assiette.
Jlais noua verrons, en poursuivant ce récit !
que 1 incident réellement très-futile, et s'exagé-
rant outre mesure à ses yeux, par le myst.icismc
au a plus d'une année de réclusion claustrale
n en eut pas moins une déplorable influence''
dans une des situations capitales de sa vie.
Mlle Bernard remercia avec effusion la. supé.,
neure de son absolution et de ses bons soins, ;
promit de revenir souvent visiter le ùf-rcail qui ;
lavait recueillie, eflrcçut, avec son congé, la bé- ;
n on de sa vénérée institutrice. j
> ilcomb lui rendit la feuille miraculeuse, '
qu eue pl ;ça dans son scapuhlre. en se signant !
avant et après l'opér:ilion, Puis ils s'adressèrent !
tous deux des adieux fc\rt cordiaux.
Paphos eut, en ie retirant, des réyéren- i
ces de vraie duchesse. 1
yoir le numéro d'hier. J
Qi-ant au Philosophe, il se mont a d'une i ol -
tesse assez raide, envers « la savante m.'.is su-
perstitieuse béguine, » qui avait concouru à lui
« escamoter » son enfant quatorze mois durant,
pour la rendre « un peu trop confite en dévo- i
tion. » j
Il fut même très-rngue, en passant sous le i
porche, pour la sempiternelle Pétronille, qui sa- !
luait le groupe sortant avec obséquiosité. 1
A la g ande porte du couvent piaffaient les :
deux chevaux d'une confortable calèche, que i
Cincinnatus s'empressa d'ouvrir, puis de ref >r-
mer sur les quatre occupants.
— Fai'i toucher pour ta découverte dn
bonrgSaint-Hoaoré, monsieur Christophe Colomb,
lui dIt, en riant son maure, assis auprès de Gu.,,¡'
bronne. vis-à-vis de sa future femme.
Le nègre grimpa comme un écureuil auprès
du cocher, et l'équipage partit à fond de train.
Le trajet fut silencieux : la position des qua- j
tre personnages, en face les uns des autres, etait 1
assez étrange pour leur causer une gêne difficile !
à vaincre.
Le petit hôtel tout meublé, loué par le facto- i
tum- du millionnaire, se trouvait situé assez I
haut, vers l'ancien boulevard extél'ieur.
Quand ses futurs habitant;, y arrivèrent, son i
aspect général arracha le vieux chiffonnier à son !
mutisme.
— C'est d'une somptuosité révoltante, dé-
clara-l-il à Georges. Est-ce que vous me prenez
pour un Annibal, par hasard ? Je ne ve,jx pas
m amollir dans les délices de Capoue, moi! Puis-
qu'il y 11 un jardin, il doit y avoir aussi une res- r,
serre de jardinier : c'est là que. je consens à
camper, mais le moins longtemps possible, car
j ai Mfe de, réaliser mes projets régénérateurs...
et 1 établissement de Zidore. Or, l'araignée, troD
.....
calomniée, la bonne chitronnière, loge au centre
de sa toile, et non dans un cocon de ver à soie
comme cette bonbonn'ière-ci. "■
#Mais parle-t-il bien, à présent, répétait avec
admiration la mère Paphbs. Qu'on croirait une
profession de foi de M. Latartirie! affirmerait
Mme -la Lune.
— Soyez tranquille, beau-père, dit en souriant
le Transatlantique. J ai plus d'intérêt que vous à
ne pas vous retenir dans cet indigne pied à
terrj... car votie présence n'y est de rigueur,
que jusqu'au jour où notre adorable mariée sui-
vra son époux sous le toit conjugal.
Elise devint aussi rouge qu'une cerise et se
hàti. de cacher son frais visage dans son mou-
encir de ba!iste. , :
— Vous n'êtes pas pour rien des, Etats-Unis,
où tout se mène à la vapeur, vous, reprit Cam-
bronne. Comme ça, vous allez épouser du jour
au lendemain? C'est bien vu, bien entendu?
— Adjugé! se permit; d'ajouter- la chiffon
mère. i
— Certes! répliqual'Américain. Demain, je 5
viens vous prendre tous trois pour accomplir les !
démarches légales et religieuses. Pendant les i
délais impossibles à éviter ensuite, je m'occupe- !
rai des préparatifs de la noce vraiment extraor-
dinaire dont je vous ai parlé.
Oui... et, dans cet entre-temps, vous vous j
apercevrez que vous n'avez qu'un caprice pour ,
Lisette... ou qu elle vous, a pris ea,grippe..,
— Oh! mon père! s'exclama i.vjhntaire-/
ment la jeune fille, d'un ton où il y avait autant !
de douleur que d'indignation.
— Monsieur! s'écria Willcomb, très-rsincf- i-
ment blessé.
— ('Jt ! c'est de la blague, 'a plus prosaï- 1
i quement, mais plus justement aussi, Mme Pa-
phos.
f 1 Le Philosophe éclata en effet d'un grrs Hre et,
! réunit d m s Ics siennes les. mains des ;i. x mou.
; reux.
; —J'ai tort... ou plutôt je plaisnntôi;, nt-il
, .avec rondeur. Vous vous adorez, et je le crois..'!!'
';p¡lus que le conte bleu de la palme merveill'eu*
j1 se... quoique ça soit renversant, épatant, digne
f dies Mille, et une Nuits, de voir un arehi-richis-
L':shne aimeir- une pauvresse, poulie bon.motïfl.^i ;
l'Mais 1 exception confiriiie, la. règle, urie fois, .par
un _ miracle autrement grand: q>ue celui de la :
, feuille contre le naufrage.;. ;
j —' Enfin, interrompit la vieille amie du chif-
fonnier, que dans les temps les rois ont bieIÏ
I épousé les bergères !
j - Oui... quand ia reine Berthe filait. Mais le
.sage, qui voulait les conditions et les conjoints
assortis, blâmerait ma philosophie de son adhé1-
,sjon à l'union de ces beaux-tourtereaux, ;
— Fil vous avez aussi vos préjugés de caste/
vous, beau-père! repartit le démocrate du,Noo... ;
,v^eau-iîoflde!, .jedeveuu.railleur. Eh bien' jjs les
secouerai d'importance, quand j'inviterai votre,, .
corporation entière à mes magnifiques épousa
les, au nez et à la barbe, souvent absente., de
tous les petits crevés du Paris aristocratique.
— Vous en rabattrez pourtant, goguenarda
jpambronne; car, comme nous sommes six mille,
..ie, ne vois guère que le Clwmp..de-l\1ars poor
lions CQnteni>;: tous; et un cas de pluie devieil-
^gênaat pendant le repas; ou le bal.
La suite à demain.)
JULES CAUVAIN.
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