Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1872-05-27
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 27 mai 1872 27 mai 1872
Description : 1872/05/27 (A6,N2211). 1872/05/27 (A6,N2211).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k47152838
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2017
LA PETITE PRESSE
5 cent. le numéro .-•r'T"?
/ • .• ;î U\
i i
■V JOURNAL QUOTIDIEN
•v,\ • ,
5 cent. le numëro
ABONNEMENTS —Trois mois Six mois Un an
Paris 5 fr. 9 fr. 18 fr.
Départements.... 6 -11 22
--, Administrateur : Bourdilliat ~
£ ■■ 5
-s\'1e Imètf/sz } LUNDI 27 RAI 1872. — Saint HILDER. — IV 2211;
V x .. 1 /
RÉDACTION ET ADMINISTRATIF
15, quai Voltaire
Succursale : 9, rue Drouot, 9
PARIS, 26 MAI 1872
L'EXPOSITION DE PEINTURE
TROISIÈME ARTICLE
En feuilletant le livret du Salon, je me
. suis aperçu d'une singulière clrse.
On sait que chaque tableau c t placé sous
un numéro d'ordre qui permet i'acilement
de retrouver le nom de l'auteur.
Les numéros du livret de cette année vont
de 1 à 1536 pour la peinture seulement.
Eh bien! sur ces 1536 numéros, il y en a
cinq qui manquent.
Je vais vous dire le .secret de cette ab-
sence.
La première de ces lacunes est au nu-
méro 72.
C'était Un grand et merveilleux fusain de
M. Emile Bayard. Il représentait une plaine
immense, éclairée d'une lumière blafarde
tombant sur une prodigieuse foule de ca-
davres.
La France tout entière avait laissé là ses
enfants les plus braves et les plus chers.
Mais au-dessus de ces morts sacrés et en-
veloppée d'une éclatante gloire une grande
femme appelait les Français- à d'autres com-
bats.
Cela s'appelait la Vengeance. -
C'était simple et grandiose à la fois. On
était saisi de frayeur et de colère en même
temps. Ce tableau -n'a pas été exposé.
Un peu plus loint, dans le livre, on trouve
le numéro 506, puis le numéro 508. Le 507
manquo.
Celui-là était signé Detaille.
Figurez-vous le déménagement de nos
pendules et de nos meubles par les Prus-
siens.La scène étaitd'une saisissante réalité.
On les voyait avides, gorgés, mais ja-
mais repus, emporter, sans un remords,
nos plus chères dépouilles. Les figures
étaient écrasantes de vérité. On retrouvait
bien là ces Huns affamés de tout, de ri-
chesses plus que de gloire.
Ce tableau, lui non plus, n'a pas été ex-
posé.
Pas plus d'ailleurs que celui de M. Jund
«-un Alsacien - qui avait voulu, aussi,
flageller publiquement les envahisseurs de
son pays et les marquer du sceau de sa
cruelle satire.
La toile de Jund portait le numéro 880.
Il y en avait encore une autre de M.Mon-
chablon sous le numéro H27.
C'était aussi une page vivante de l'inva-
sion — une page d'histoire trop vraie. I
Enfin le dernier de ces absents portait le
numéro 1469 et l'auteur M. Ulmann pou-
vait compter sur un grand succès.
Dans un village livré au pillage des ban-
des de Bismark,on voyait ces aimables con-
quérants aller et venir, détruisant ce qu'ils
ne pouvaient prendre, haineux et mé-
chants.
Sous les yeux d'un officier fumant sa
longue pipe au balcon d'une humble de-
meure, les soldats dévalisaient systémati-
quement les pauvres habitants, qui effarés
ne pouvaient que les regarder faire.
Ces cinq tableaux, nous pouvons l'affir-
mer hardiment, étaient des toiles de premier
ordre. Tous les cinq fouaillaient les Prus-
siens vainqueurs. C'était le triomphe de la
pensée, de l'esprit et du cœur sur la force
brutale; ils devaient évidemment effrayer
nos ennemis, ces victorieux qui n'osent pas
se fier à leurs succès.
Mais pour ne pas ajouter aux embarras déjà
si grands de l'heure présente, on a demandé
aux artistes — dont les lanières inquiétaient
les Prussiens — de vouloir bien consentir à
ne pas exposer leurs tableaux.
-Ceux-ci qui, avant tout, sont Français et
font passer la Patrie avant l'amour-propre,
même le plus légitime, ont retiré leurs toiles
sans murmurer, donnant ainsi la mesure
de leur patriotisme qui n'a d'égal que leur
talent.
J'ai voulu parler un peu longuement de
ces œuvres qu'on ne verra pas et dire qu'elles
sont, vu les circonstances, la meilleure ac-
tion de cette année et les plus beaux tableaux
de l'Exposition.
Reprenons rapidement, après cette jus-
tice rendue, notre course forcément un peu
hâtive et revenons à la salle n° 1, dont nous
n'avons pu tout dire en une fois.
J'ai la main heureuse pour le premier
nom que je trouve inscrit sur mon livret,
celui de M. Bonnegrace.
Le portrait de M. Desplechin qu'a expo-
sé ce peintre est assurément l'un des meil-
leurs, peut-être le meilleur que nous ayons
vu. *
Il serait ridicule d'imiter tant de criti-
ques qui ont l'air de vouloir être plus forts
que les peintres eux-mêmes, et de me livrer
à des termes techniques dont la majorité
des lecteurs ne comprend pas un mot. Je
me contente donc de constater la large ma-
nière de M. Bonnegrace, l'harmonie qui se
dégage de ce portrait et aussi d'è celui qu'il
a exposé sous le numéro 166.
M. Bouché est un paysagiste. J'aime son
1 tableau sans prétention, mais rempli d'ex-
cellentes qualités: la Route de la Montagne
noire. Il n'est pas besoin d'avoir vu ce coin
de la France pour comprendre qu'il est ad-
mirablement rendu.
Ces taches de soleil tremblantes sur la
route jaune à travers les grands arbres et
cet horizon plein de profondeur me char-
ment et m'attirent.
Je retrouve aussi la grande et vraie na-
ture dans le tableau de M. Boulangé, Sous
bois, forêt de Fontainebleau. Il y a là de
l'aM\ de la vie, de la puissance. On aime-
rait entrer dans ce cadre et s'enfoncer dans
ces arbres pour y trouver le peintre et lui
faire son compliment.
Attendant le maître, de M. Boulanger
(Gustave), est une toile sérieuse, travaillée
avec patience, rendue avec bonheur.
Je ne yeux pas passer devant la Lande
lJeur, de M. Bridgmann, sans adresser
mes encouragements et mes éloges à ce-
peintre ; puis je cours au tableau de M.
Vollon.
Le jour de l'an est la joie des yeux. C'est
un polichinelle vêlu des atours les plus
beaux. Il y a là une débauche de couleurs
qui émerveille. C'est à- faire sauter d'aise
toute la marmaille de France.
Je ne sais rien de plus gai, de plus ori-
ginal et de plus aimable. Cela chante har-
monieusement dans le cadre et vous donne
malgré vous des envies de sourire et de re-
devenir petit enfant.
Et comme contraste, à deux pas, est un
chaudron, un simple chaudron qui n'a l'air
de rien, qui attend là tout seul et qui ré-
veille, dans la splendeur de son fourbi, des
idées de confitures.
Voilà de la peinture sans grand fracas,
mais vraie et sympathique.
M. Veyrassat est resté à la hauteur de
son talent et de sa réputation. Le Relai de
chevaux de halage est d'une facture franche
et vraie que je loue sans restriction.
- 1\1. Walhberg a exposé doux excellents
tableaux et les Géants de Reichshoffen de
M. Walker dénotent chez ce peintre des
progrès très-considérables. Le talent est
venu pour ce jeune homme. La renommée
va commencer.
J'ai gardé pour la fin deux des meilleurs
tableaux de genre. Les Tondeurs à Gre-
nade, de M. Jules Worms, et la Sorcière
bretonne, de M. Wylie.
L'une et l'autre de ces toiles sont bien
dans la couleur de leurs milieux. Pour qui-
conque a vu l'Espagne, les tondeurs de
M. Worms sont pris sur le fait. Ils sont
vivants, on les reconnaît; ils vont parler.
Que l'âne vienne à ruer, et il sortira de
cette toile un caraco! retentissant.
La sorcière bretonne, nous l'avons tous
rêvée telle que nous la trouvons là. Elle
parte, -elle va vous dire l'avenir de l'ar-
tiste qui l'a peinte, un avenir de fortune et
de gloire.
VENDREDI.
INFORMATIONS POLITIQUES
ET ADMINISTRATIVES
décretPuSlié hier matin un
République portant
l'aikrihfvh d"administration pour la dation,' :
bre ï îl il 6ÎIa perception des droits de tim-
bre sur les valeurs étrangères.
t n séance comulission -Barnlierger se réunira lundi.
capitulation sera de consacrée à l'examen de la
auprès Plusieurs du ministre membres se proposent d'insister .
l'onnnhïïa au de la guerre, pour q-ue
l'on mission Jr pIns tôt le rapport de la com-
Sedan. d'enquëte, relatif à la capitulation de
nTiffiief.J^niSen sera la meilleure que l'on
puisse faire à la lettre de l'ex7emperèur, puis-
qu il ose en appeler à la nation.
réformes La commission, nommée pour étudier les
reiormes à introduire dans le régime péniten-
cier, se réunira lundi.
s membres de cette commis-
f adjoints les députés ayant fait
partie de la commission pour les lieux de dé-
portation, de nombreux jurisconsultes et quel-
ques hommes spéciaux.
M. le baron d'Arnim, à peine arrivé à Pa-
prend un congé d'un mois pour aller
chercher du repos dans une station thermale
en Allemagne. Son absence de Versailles fera
nécessairement subir un temps d'arrêt aux
négociations entamées pour la libération du
territoire. On prétend que M. d'Arnim n'en-
treprend ce voyage que pour recevoir de nou-
velles instructions de M. de.Bismark.
Les exercices de tir jouent un grand rôle
dans 1 instruction des soldats. Depuis la paix,
ces exercices ont lieu d'une manière très-sui-
vie, et les résultats qu'ils ont donnés prouvent
que notre armée est, sous ce rapport, en voie
de progrès.
chefs , La £a^e crÓit que, sur la demande des
SlciMef corps, va augmenter le nombre
des buttes, afin de permettre aux soldats d'al-
ler toutes les semaines au tir.
LA LOI MILITAIRE
Décidément la Chambre et le Président de
la République sont résolus à se mettre d'ac-
cord sur toutes les questions, sur celles-là
même à propos desquelles des esprits mal in-
tentionnés espéraient voir surgir une division
au sein de la majorité. En effet, l'en te. le qui
s est établie à propos du projet de réorganisa- .
tion du conseil d'Etat se continuera pqv.r le
projet de loi relatif à la réorganisation de l'ar-
mée. Le. gouvernement, nous voulons (Fre
M. le Président de la République, adepte
entièrement le projet élaboré par la commis-
sion. Hier matin, M. de Lasteyrie, préside-nt
de la commission, a annoncé cette bonne îâou-
velle à ses-collègues.
En présence de l'attitude conciliante obser-
N° 37. — Feuilleton de la PETITE PRESSE
Le Chiffonnier Philosophe
PREMIÈRE PARTIE
LA BATAILLE DES 800,000 FRANCS
XXIX
Un bienfait n'est jamais perdu.
,. Ce ,n ®®î.Pas seulement à l'immortelle créa-
tion de Michel Cervantes que la personnalité
du philosophe Cambronne peut être com-
parée.
Panaché d'héroïsme 'et de burlesque, avec
l austérité de ses mœurs et son inflexible rai-
deur de probité, c'est M. Prud'homme : avec
sa disposition naturelle et son ardeur inces-
fS à l'apostolat, on y trouve du phalans-
térien Jean Journet, ou du Bertron le candi-
avec cette naïveté de fa-
ÎSîli +' dont, à l'imitation de tous les
redresseurs et réformateurs, il vient, dans le
son fils, de noîls offrir un si sin-
gulier spécimen, c est Brutus, c'est Philippe II
d Espagne,, c'est Pierre Jer de Russie, tous
fants. juridiquement meurtriers de leurs en- j
On nous dira, qu'au moins par la hauteur
'• - . X ■
. le numéro d'hier
du but, ces trois pères dénaturés amnistient
un peu mieux leur féroce justice, et de fait,
la République romaine, la monarchie de
Charles-Quint et la civilisation moscovite,
voilà des intérêts ayant d'autres exigeances que
ceux de moraliser la population de l'ancien
12e arrondissement.
Mais, d'autre part, comme son idée d'épu-
rer par le suicide son stoïcisme paternel fait
notre chiffonnier philosophe plus grand, plus
sympathique et en quelque sorte plus possi-
ble que ses trois modèles ! Reportons-le à
quelques siècles en arrière, et débarbouillons-
le de cette légère couche de grotesque que le
respect de la vérité nous a forcé de laisser
empreinte sur sa grande figure, et nous avons
un homme de Plutarque, une façon de dia-
mant brut Htmassé parmi les vilainies du fau-
bourg SaintjjjjVtarceau.
Pendant que cet étrange justicier essayait
de persuader à son fils de faire risette à la
Mort et de s'exécuter lui-même en douceur,
il était trop préoccupé et trop ému pour s'a-
percevoir que, dans la masse compacte grou-
pée autour du tribunal, se faisait, ce qui vul-
gairement s'appelle une bousculade.
Ce mouvement, dans une foule, s'opère
par deux courants qui se produisent en sens
contraire, ou par les efforts de quelque am-
bitieux essayant de se pousser aux premiers
rangs.
Cette dernière manœuvre exécutée avec
succès par une femme de notre connaissance :
— Eh ! l'ancien, dites donc, cria-t-elle au
moment où Cambronne prenait l'engagement
public de ne pas survivre à son fils ; un soir,
sur Je pont au Change, vous me disiez que
de se périr cela ne se faisait pas dans la so-
ciété.
— Ah ! c'est vous, ma brave: amie, répondit
le philosophe et vous vous flattez de me décou-
vrir en contradiction ; mais apprenez qu'il
n'y a rien d'absolu dans le monde ; tout y dé-
pend des circonstances diverses et des per-
sonnes.
—Vous avez raison, répliqua Mme Paphos,
et les circonstances, fectivement, sont de votre
côté. Qu'est-ce que j'étais, moi? Une vieille
propre à rien, une vraie carcasse, que c'était
le cas de me mettre sous verre... Vous, au
contraire, votre fils gentiment escoftié, qu'est-
ce que vous laissez en derrière ? Une orphe-
line qui sait ce que c'est et s'y trouve natu-
rellement habituée,' l'étant déjà d'un premier
père : pour lors, ça va tout seul', la planter là
et vous détruire, qu'est-ce que vous pourriez
faire de mieux ?
En même temps, croyant n'avoir qu'à éten-
dre le bras pour attirer Elise à ses côtés :
Viens donc, ma fille, ajouta la rude lo-
gicienne sans se retourner, viens donc rendre
tes hommages à ce bôn M. Cambronne pour
son aimable attention. T'étais, parlant par
respect,la fille d'un décapité; maintenant qu'il
casse ta pipe et qu'il la casse aux autres, tu
seras la fille d'un décapitant; au moins ça te
changera et fera connnaître que tu es née ce
qui s'appelle sous une charmante étoile.
Heureusement pour le philosophe, le mou-
vement oratoire de Mme Paphos fut tout à
fait manqué. A l'appui de sa terrible ironie,
elle n'amena auprès d'elle qu'un gamin dé-
guenillé, dont l'air étonné fit rire l'audi-
toire.
Moins résolue et Effarchandanî un peu plus
à se donner en -specticle, Elise n'avait suivi
qu avec mollesse la violente impulsion de la
chiffonnière, se faisant jour à travers la presse
et,. au lieu de pouvoir être offerte à son n^ré
adoptif comme un reproche vivant, elle était
encore confondue au milieu de la foule, en
compagnie de Gincinnatus dont, en deux
mots, la présence, s'explique.
•+9^an^ifux instances et à l'anxieuse curio-
sité de celles qu 'il était chargé de reconduire
à la elles, le nègre s'était décidé à les amener
.rîmJi '- où lui-même avait une grande hâte
d aller rejoindre son maître.
L attention de Cambronne attirée sur la
[ présence du .nègre et sur celle d'Elise, le phi-
losophe fut charmé de changer le théâtre
d une guerre où Mme Paphos avait sur lui
trop d avantage :
— Monsieur le vice-président, dit-il à Ma-
tagatos, il y a ici des étrangers. Il était pour-
tant convenu, ce me semble, que cette nuit
personne ne devait avoir accès dans l'enceinte
de la villa qu il ne fût revêtu de sa médaille.
C est moi, dit Willcomb, qui suis la
cause de ce désordre. Pour me soustraire à
1 exaction que voulait pratiquer la garde à
mon préjudice, j'ai dû la mettre en déroute
et personne après ne se sera trouvé pour fuire
exécuter la consigne.
- Vous voyez, mon cher confrère, dit alors
Cambronne, ce que c'est qu'un écart à la re-
ligion des principes. Vous avez prostitué à des
hommes tarés le maniement de l'ordre public
et nous voilà envahis par des profanes, et leur
présence est pour dénaturer la régularité lé-
gale de nos opérations.
^ les mettre dehors, ces in-
trus, dit Matagatosi En même temps donnant
5 cent. le numéro .-•r'T"?
/ • .• ;î U\
i i
■V JOURNAL QUOTIDIEN
•v,\ • ,
5 cent. le numëro
ABONNEMENTS —Trois mois Six mois Un an
Paris 5 fr. 9 fr. 18 fr.
Départements.... 6 -11 22
--, Administrateur : Bourdilliat ~
£ ■■ 5
-s\'1e Imètf/sz } LUNDI 27 RAI 1872. — Saint HILDER. — IV 2211;
V x .. 1 /
RÉDACTION ET ADMINISTRATIF
15, quai Voltaire
Succursale : 9, rue Drouot, 9
PARIS, 26 MAI 1872
L'EXPOSITION DE PEINTURE
TROISIÈME ARTICLE
En feuilletant le livret du Salon, je me
. suis aperçu d'une singulière clrse.
On sait que chaque tableau c t placé sous
un numéro d'ordre qui permet i'acilement
de retrouver le nom de l'auteur.
Les numéros du livret de cette année vont
de 1 à 1536 pour la peinture seulement.
Eh bien! sur ces 1536 numéros, il y en a
cinq qui manquent.
Je vais vous dire le .secret de cette ab-
sence.
La première de ces lacunes est au nu-
méro 72.
C'était Un grand et merveilleux fusain de
M. Emile Bayard. Il représentait une plaine
immense, éclairée d'une lumière blafarde
tombant sur une prodigieuse foule de ca-
davres.
La France tout entière avait laissé là ses
enfants les plus braves et les plus chers.
Mais au-dessus de ces morts sacrés et en-
veloppée d'une éclatante gloire une grande
femme appelait les Français- à d'autres com-
bats.
Cela s'appelait la Vengeance. -
C'était simple et grandiose à la fois. On
était saisi de frayeur et de colère en même
temps. Ce tableau -n'a pas été exposé.
Un peu plus loint, dans le livre, on trouve
le numéro 506, puis le numéro 508. Le 507
manquo.
Celui-là était signé Detaille.
Figurez-vous le déménagement de nos
pendules et de nos meubles par les Prus-
siens.La scène étaitd'une saisissante réalité.
On les voyait avides, gorgés, mais ja-
mais repus, emporter, sans un remords,
nos plus chères dépouilles. Les figures
étaient écrasantes de vérité. On retrouvait
bien là ces Huns affamés de tout, de ri-
chesses plus que de gloire.
Ce tableau, lui non plus, n'a pas été ex-
posé.
Pas plus d'ailleurs que celui de M. Jund
«-un Alsacien - qui avait voulu, aussi,
flageller publiquement les envahisseurs de
son pays et les marquer du sceau de sa
cruelle satire.
La toile de Jund portait le numéro 880.
Il y en avait encore une autre de M.Mon-
chablon sous le numéro H27.
C'était aussi une page vivante de l'inva-
sion — une page d'histoire trop vraie. I
Enfin le dernier de ces absents portait le
numéro 1469 et l'auteur M. Ulmann pou-
vait compter sur un grand succès.
Dans un village livré au pillage des ban-
des de Bismark,on voyait ces aimables con-
quérants aller et venir, détruisant ce qu'ils
ne pouvaient prendre, haineux et mé-
chants.
Sous les yeux d'un officier fumant sa
longue pipe au balcon d'une humble de-
meure, les soldats dévalisaient systémati-
quement les pauvres habitants, qui effarés
ne pouvaient que les regarder faire.
Ces cinq tableaux, nous pouvons l'affir-
mer hardiment, étaient des toiles de premier
ordre. Tous les cinq fouaillaient les Prus-
siens vainqueurs. C'était le triomphe de la
pensée, de l'esprit et du cœur sur la force
brutale; ils devaient évidemment effrayer
nos ennemis, ces victorieux qui n'osent pas
se fier à leurs succès.
Mais pour ne pas ajouter aux embarras déjà
si grands de l'heure présente, on a demandé
aux artistes — dont les lanières inquiétaient
les Prussiens — de vouloir bien consentir à
ne pas exposer leurs tableaux.
-Ceux-ci qui, avant tout, sont Français et
font passer la Patrie avant l'amour-propre,
même le plus légitime, ont retiré leurs toiles
sans murmurer, donnant ainsi la mesure
de leur patriotisme qui n'a d'égal que leur
talent.
J'ai voulu parler un peu longuement de
ces œuvres qu'on ne verra pas et dire qu'elles
sont, vu les circonstances, la meilleure ac-
tion de cette année et les plus beaux tableaux
de l'Exposition.
Reprenons rapidement, après cette jus-
tice rendue, notre course forcément un peu
hâtive et revenons à la salle n° 1, dont nous
n'avons pu tout dire en une fois.
J'ai la main heureuse pour le premier
nom que je trouve inscrit sur mon livret,
celui de M. Bonnegrace.
Le portrait de M. Desplechin qu'a expo-
sé ce peintre est assurément l'un des meil-
leurs, peut-être le meilleur que nous ayons
vu. *
Il serait ridicule d'imiter tant de criti-
ques qui ont l'air de vouloir être plus forts
que les peintres eux-mêmes, et de me livrer
à des termes techniques dont la majorité
des lecteurs ne comprend pas un mot. Je
me contente donc de constater la large ma-
nière de M. Bonnegrace, l'harmonie qui se
dégage de ce portrait et aussi d'è celui qu'il
a exposé sous le numéro 166.
M. Bouché est un paysagiste. J'aime son
1 tableau sans prétention, mais rempli d'ex-
cellentes qualités: la Route de la Montagne
noire. Il n'est pas besoin d'avoir vu ce coin
de la France pour comprendre qu'il est ad-
mirablement rendu.
Ces taches de soleil tremblantes sur la
route jaune à travers les grands arbres et
cet horizon plein de profondeur me char-
ment et m'attirent.
Je retrouve aussi la grande et vraie na-
ture dans le tableau de M. Boulangé, Sous
bois, forêt de Fontainebleau. Il y a là de
l'aM\ de la vie, de la puissance. On aime-
rait entrer dans ce cadre et s'enfoncer dans
ces arbres pour y trouver le peintre et lui
faire son compliment.
Attendant le maître, de M. Boulanger
(Gustave), est une toile sérieuse, travaillée
avec patience, rendue avec bonheur.
Je ne yeux pas passer devant la Lande
lJeur, de M. Bridgmann, sans adresser
mes encouragements et mes éloges à ce-
peintre ; puis je cours au tableau de M.
Vollon.
Le jour de l'an est la joie des yeux. C'est
un polichinelle vêlu des atours les plus
beaux. Il y a là une débauche de couleurs
qui émerveille. C'est à- faire sauter d'aise
toute la marmaille de France.
Je ne sais rien de plus gai, de plus ori-
ginal et de plus aimable. Cela chante har-
monieusement dans le cadre et vous donne
malgré vous des envies de sourire et de re-
devenir petit enfant.
Et comme contraste, à deux pas, est un
chaudron, un simple chaudron qui n'a l'air
de rien, qui attend là tout seul et qui ré-
veille, dans la splendeur de son fourbi, des
idées de confitures.
Voilà de la peinture sans grand fracas,
mais vraie et sympathique.
M. Veyrassat est resté à la hauteur de
son talent et de sa réputation. Le Relai de
chevaux de halage est d'une facture franche
et vraie que je loue sans restriction.
- 1\1. Walhberg a exposé doux excellents
tableaux et les Géants de Reichshoffen de
M. Walker dénotent chez ce peintre des
progrès très-considérables. Le talent est
venu pour ce jeune homme. La renommée
va commencer.
J'ai gardé pour la fin deux des meilleurs
tableaux de genre. Les Tondeurs à Gre-
nade, de M. Jules Worms, et la Sorcière
bretonne, de M. Wylie.
L'une et l'autre de ces toiles sont bien
dans la couleur de leurs milieux. Pour qui-
conque a vu l'Espagne, les tondeurs de
M. Worms sont pris sur le fait. Ils sont
vivants, on les reconnaît; ils vont parler.
Que l'âne vienne à ruer, et il sortira de
cette toile un caraco! retentissant.
La sorcière bretonne, nous l'avons tous
rêvée telle que nous la trouvons là. Elle
parte, -elle va vous dire l'avenir de l'ar-
tiste qui l'a peinte, un avenir de fortune et
de gloire.
VENDREDI.
INFORMATIONS POLITIQUES
ET ADMINISTRATIVES
décretPuSlié hier matin un
République portant
l'aikrihfvh d"administration pour la dation,' :
bre ï îl il 6ÎIa perception des droits de tim-
bre sur les valeurs étrangères.
t n séance comulission -Barnlierger se réunira lundi.
capitulation sera de consacrée à l'examen de la
auprès Plusieurs du ministre membres se proposent d'insister .
l'onnnhïïa au de la guerre, pour q-ue
l'on mission Jr pIns tôt le rapport de la com-
Sedan. d'enquëte, relatif à la capitulation de
nTiffiief.J^niSen sera la meilleure que l'on
puisse faire à la lettre de l'ex7emperèur, puis-
qu il ose en appeler à la nation.
réformes La commission, nommée pour étudier les
reiormes à introduire dans le régime péniten-
cier, se réunira lundi.
s membres de cette commis-
f adjoints les députés ayant fait
partie de la commission pour les lieux de dé-
portation, de nombreux jurisconsultes et quel-
ques hommes spéciaux.
M. le baron d'Arnim, à peine arrivé à Pa-
prend un congé d'un mois pour aller
chercher du repos dans une station thermale
en Allemagne. Son absence de Versailles fera
nécessairement subir un temps d'arrêt aux
négociations entamées pour la libération du
territoire. On prétend que M. d'Arnim n'en-
treprend ce voyage que pour recevoir de nou-
velles instructions de M. de.Bismark.
Les exercices de tir jouent un grand rôle
dans 1 instruction des soldats. Depuis la paix,
ces exercices ont lieu d'une manière très-sui-
vie, et les résultats qu'ils ont donnés prouvent
que notre armée est, sous ce rapport, en voie
de progrès.
chefs , La £a^e crÓit que, sur la demande des
SlciMef corps, va augmenter le nombre
des buttes, afin de permettre aux soldats d'al-
ler toutes les semaines au tir.
LA LOI MILITAIRE
Décidément la Chambre et le Président de
la République sont résolus à se mettre d'ac-
cord sur toutes les questions, sur celles-là
même à propos desquelles des esprits mal in-
tentionnés espéraient voir surgir une division
au sein de la majorité. En effet, l'en te. le qui
s est établie à propos du projet de réorganisa- .
tion du conseil d'Etat se continuera pqv.r le
projet de loi relatif à la réorganisation de l'ar-
mée. Le. gouvernement, nous voulons (Fre
M. le Président de la République, adepte
entièrement le projet élaboré par la commis-
sion. Hier matin, M. de Lasteyrie, préside-nt
de la commission, a annoncé cette bonne îâou-
velle à ses-collègues.
En présence de l'attitude conciliante obser-
N° 37. — Feuilleton de la PETITE PRESSE
Le Chiffonnier Philosophe
PREMIÈRE PARTIE
LA BATAILLE DES 800,000 FRANCS
XXIX
Un bienfait n'est jamais perdu.
,. Ce ,n ®®î.Pas seulement à l'immortelle créa-
tion de Michel Cervantes que la personnalité
du philosophe Cambronne peut être com-
parée.
Panaché d'héroïsme 'et de burlesque, avec
l austérité de ses mœurs et son inflexible rai-
deur de probité, c'est M. Prud'homme : avec
sa disposition naturelle et son ardeur inces-
fS à l'apostolat, on y trouve du phalans-
térien Jean Journet, ou du Bertron le candi-
avec cette naïveté de fa-
ÎSîli +' dont, à l'imitation de tous les
redresseurs et réformateurs, il vient, dans le
son fils, de noîls offrir un si sin-
gulier spécimen, c est Brutus, c'est Philippe II
d Espagne,, c'est Pierre Jer de Russie, tous
fants. juridiquement meurtriers de leurs en- j
On nous dira, qu'au moins par la hauteur
'• - . X ■
. le numéro d'hier
du but, ces trois pères dénaturés amnistient
un peu mieux leur féroce justice, et de fait,
la République romaine, la monarchie de
Charles-Quint et la civilisation moscovite,
voilà des intérêts ayant d'autres exigeances que
ceux de moraliser la population de l'ancien
12e arrondissement.
Mais, d'autre part, comme son idée d'épu-
rer par le suicide son stoïcisme paternel fait
notre chiffonnier philosophe plus grand, plus
sympathique et en quelque sorte plus possi-
ble que ses trois modèles ! Reportons-le à
quelques siècles en arrière, et débarbouillons-
le de cette légère couche de grotesque que le
respect de la vérité nous a forcé de laisser
empreinte sur sa grande figure, et nous avons
un homme de Plutarque, une façon de dia-
mant brut Htmassé parmi les vilainies du fau-
bourg SaintjjjjVtarceau.
Pendant que cet étrange justicier essayait
de persuader à son fils de faire risette à la
Mort et de s'exécuter lui-même en douceur,
il était trop préoccupé et trop ému pour s'a-
percevoir que, dans la masse compacte grou-
pée autour du tribunal, se faisait, ce qui vul-
gairement s'appelle une bousculade.
Ce mouvement, dans une foule, s'opère
par deux courants qui se produisent en sens
contraire, ou par les efforts de quelque am-
bitieux essayant de se pousser aux premiers
rangs.
Cette dernière manœuvre exécutée avec
succès par une femme de notre connaissance :
— Eh ! l'ancien, dites donc, cria-t-elle au
moment où Cambronne prenait l'engagement
public de ne pas survivre à son fils ; un soir,
sur Je pont au Change, vous me disiez que
de se périr cela ne se faisait pas dans la so-
ciété.
— Ah ! c'est vous, ma brave: amie, répondit
le philosophe et vous vous flattez de me décou-
vrir en contradiction ; mais apprenez qu'il
n'y a rien d'absolu dans le monde ; tout y dé-
pend des circonstances diverses et des per-
sonnes.
—Vous avez raison, répliqua Mme Paphos,
et les circonstances, fectivement, sont de votre
côté. Qu'est-ce que j'étais, moi? Une vieille
propre à rien, une vraie carcasse, que c'était
le cas de me mettre sous verre... Vous, au
contraire, votre fils gentiment escoftié, qu'est-
ce que vous laissez en derrière ? Une orphe-
line qui sait ce que c'est et s'y trouve natu-
rellement habituée,' l'étant déjà d'un premier
père : pour lors, ça va tout seul', la planter là
et vous détruire, qu'est-ce que vous pourriez
faire de mieux ?
En même temps, croyant n'avoir qu'à éten-
dre le bras pour attirer Elise à ses côtés :
Viens donc, ma fille, ajouta la rude lo-
gicienne sans se retourner, viens donc rendre
tes hommages à ce bôn M. Cambronne pour
son aimable attention. T'étais, parlant par
respect,la fille d'un décapité; maintenant qu'il
casse ta pipe et qu'il la casse aux autres, tu
seras la fille d'un décapitant; au moins ça te
changera et fera connnaître que tu es née ce
qui s'appelle sous une charmante étoile.
Heureusement pour le philosophe, le mou-
vement oratoire de Mme Paphos fut tout à
fait manqué. A l'appui de sa terrible ironie,
elle n'amena auprès d'elle qu'un gamin dé-
guenillé, dont l'air étonné fit rire l'audi-
toire.
Moins résolue et Effarchandanî un peu plus
à se donner en -specticle, Elise n'avait suivi
qu avec mollesse la violente impulsion de la
chiffonnière, se faisant jour à travers la presse
et,. au lieu de pouvoir être offerte à son n^ré
adoptif comme un reproche vivant, elle était
encore confondue au milieu de la foule, en
compagnie de Gincinnatus dont, en deux
mots, la présence, s'explique.
•+9^an^ifux instances et à l'anxieuse curio-
sité de celles qu 'il était chargé de reconduire
à la elles, le nègre s'était décidé à les amener
.rîmJi '- où lui-même avait une grande hâte
d aller rejoindre son maître.
L attention de Cambronne attirée sur la
[ présence du .nègre et sur celle d'Elise, le phi-
losophe fut charmé de changer le théâtre
d une guerre où Mme Paphos avait sur lui
trop d avantage :
— Monsieur le vice-président, dit-il à Ma-
tagatos, il y a ici des étrangers. Il était pour-
tant convenu, ce me semble, que cette nuit
personne ne devait avoir accès dans l'enceinte
de la villa qu il ne fût revêtu de sa médaille.
C est moi, dit Willcomb, qui suis la
cause de ce désordre. Pour me soustraire à
1 exaction que voulait pratiquer la garde à
mon préjudice, j'ai dû la mettre en déroute
et personne après ne se sera trouvé pour fuire
exécuter la consigne.
- Vous voyez, mon cher confrère, dit alors
Cambronne, ce que c'est qu'un écart à la re-
ligion des principes. Vous avez prostitué à des
hommes tarés le maniement de l'ordre public
et nous voilà envahis par des profanes, et leur
présence est pour dénaturer la régularité lé-
gale de nos opérations.
^ les mettre dehors, ces in-
trus, dit Matagatosi En même temps donnant
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